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Une belle journée qu’voilà pour naviguer et un contrat dans la poch’ !
Selon certaines rumeurs, un vaisseau fantôme f’rait peur aux flibustiers et serait désert.
Autant vous dire que j’étais pas motivé à chasser un bateau mouche sans équipage mais l’salaire c’est l’salaire et pour m’prendre un beau rafiot et partir à l’aventure, j’vais pas l’choix que d’faire ça.

Pour l’occasion, j’avais emprunté une belle caravelle et j’me rinçais l’gosier avec l’saint nectar qui nettoyait mes entrailles tandis que j’chantais sur le Pont.
Un p’tit mouvement d’main pour r’dresser les voiles et j’prenais le large en partant d’Mizu, direction les mers d’Amamikyu.
J’voguais déjà d’puis quelques heures, longu’vue sur l’œil pour vérifier qu’tout s’passait bien et qu’personne m’piquerait mon contrat.
L’sourire collé au visage, ma route croisa celle d’un Navire rempli d’Pirates qui passaient l’chemin mais bizarrement, personne n’donnait l’ordre d’aborder ma caravelle.
J’arquais l’sourcil et r’gardant cette bande de Mathurins que j’dégainais mon sabre en m’plaçant sur la rambarde qui f’sait face à cette bande de poltrons.

« Oh hé ! Du Matelot ! Qu’est c’qui vous arrive pur qu’vous attaquiez pas !? »

L’capitaine de c’tas d’bouseux r’ssortit du lot, l’tricorne, la bel’cape qu’y s’trimballait là f’sait un effet chic sur l’moussaillon.
Parbleu j’voulais un peu d’action, me battre, me cogner contre des forbans pour passer l’temps et pour sourire un peu en étant Pirate face à d’autres Pirates !
Voler leur trésor, bon, j’vais pas grand-chose à part du Rhum à dépouiller, mais pour des Pirates c’tait là un sacré butin j’pouvais l’dire parce que si j’tais à leur place, j’aurais sauté sur l’pont pour l’dérober c’Rhum là !

« Flibustier ! Tu n’sais pas où tu poses l’pied ? »

« J’cherche l’navire fantôme qui vogue sans moussaillon ! Vous l’auriez pas vu passer des fois que j’vois qu’vous êtes d’braves gaillards !? »

Tous les poltrons prirent peur et s’faisaient tellement entendre qu’on aurait pu croire à une fête mondain’ !
Du Rhum, des Femmes et d’l’Or sur le Pont, la devise d’tout Pirate qui vogue sur c’mers là.
Pourtant, c’Pirates là décampèrent aussitôt sans même m’donner la moindre information. Soupirant et f’sant du pied, j’repris la Mer en direction d’l’horizon.

L’bateau avançait avec l’vent en poupe tandis qu’j’regardais d’puis la Vigie les alentours en f’sant des tours sur moi-même, mais aucune trace d’ce rafiot qui pouvait m’rapporter gros pour pas grand-chose puisqu’y suffisait d’le démonter et d’l’envoyer par le fond après avoir vérifié qu’y avait pas d’Or ou d’sous à bord !

Après quelqu’heures d’recherches, l’soleil s’couchait lentement, l’recherches avaient rien données. J’descendais sur le Pont et j’repliais les voiles pour c’premier jour d’Mer sans résultat.
Hop, table improvisée avec l’tonneau qu’voilà et j’posais mon derrière sur l’autre tonneau couché. Rhum et saucisson, l’menu régime optimal pour tout l’Pirates qu’vous l’disais !

Soufflant la bougie avec l’briquet pur m’faire un peu d’lumière, j’prenais un morceau de Pain et j’commençais à dîner en r’gardant le large.
J'sortais ma boussole et la carte d’la Mer qu’j’avais emprunté à un matelot sur le Port avant d’le mettre en slip pour acheter d’quoi ripailler au milieu d’rien pendant quelques jours au maximum.

Est-c’que j’allais l’trouver c’maudit rafiot ? Un peu d’aventure m’faisait pas d’mal et c’exactement ce’que j’cherchais depuis longtemps.
Ca m’rappelait l’rafiot magique que j’vais trouvé avec le Moussaillon à la Cape Rouge, sacré phénomène c’lui là haha !
Pas d’résultat et b’coup d’recherches, j’finissais l’repas et j’prenais place à la Vigie pour rester en alerte s’y s’passait quelque chose au large.
L’était temps d’piquer un roupillon pour mieux aborder l’lendemain.

La nuit porta conseil, les premiers rayons du soleil se levèrent sur la carcasse qui me servait de caravelle.
La moustache bien coiffée et la panoplie de l’aventurier bien droite sur moi, d’un mouvement net je remontais l’Ancre avant de la saisir à pleines mains et de la déposer sur le parquet en Bois.
Les grand’voiles relevées, je repartais donc à la recherche du bateau-mouche qui transportait selon les rumeurs un trésor qui irait bien dans ma cale. L’équipage de poltrons que j’avais croisé ne m’avait pas appris grand-chose sur l’épave qu’ils avaient croisé, mais en déduisant leur trajectoire de tête, je prenais la Mer, vent en poupe qui donnait de la vitesse à mon vaisseau en bravant les quelques vagues qui firent tanguer le Navire.

Au menu ce matin là, du Rhum et du bon saucisson que j’avais dépouillé à des blancs-becs, quelques bonnes tranches de bacon et quelques œufs que j’préparais en omelette, plat posé sur le feu. Brûler le navire ? Hahaha que des superstitions ça ! Tout le monde savait bien que le feu se propageait pas sur les bateaux !

Quoi, c’est le cas ? Boarf c’est pas arrivé voilà !

La matinée passait bien tranquillement et j’voguais en regardant au loin avec la longue vue pour repérer la trace d’un rafiot abandonné ou qui en avait l’air mais aucune trace du trésor. Pour passer le temps, j’apprivoisais un Dauphin qui nageait autour de mon Navire en lui jetant de quoi grignoter dans un but bien précis : surfer sur les vagues en grimpant sur le dos d’cette bestiole-là haha !

Hop, je jetais l’Ancre à l’eau et j’bondissais sur mon nouvel ami, en douceur pour pas l’écraser et paf ! Ma nouvelle monture parée, j’lui agitais des morceaux de saucisson pour guider le bestiau à travers les vagues.
L’inconvénient c’est qu’il plongeait et rebondissait hors de l’eau avec moi sur le dos, heureusement que l’apnée est là hahaha !
Trempé jusqu’aux Os, par miracle j’apercevais au loin un Navire qui voguait dans notre direction à moi et Flipper le Dauphin.
Je jetais mes morceaux de sauciflard plus loin en pleurant ce gâchis monumental mais si la légende était vraie, j’aurais assez de sous pour m’en faire servir sur un plateau d’argent.

Aborder le Navire ? Un jeu d’enfant grâce à Flipper qui tournoyait autour du rafiot lorsque d’un bond je me jetais dessus.
Malheureusement, aussi intellectuels fussent-t-ils et il lui manquait sa paire de lunettes, Flipper tenta la même pirouette avant de finir sur le vieux parquet grinçant, suppliant pour une bouteille d’eau.

« Flipper tu déconnes, j’te passerai pas ma gourde, va t’servir dans l’eau salée haha ! »

J’attrapais l’poisson et je le relançais à la Mer d’un coup ! C’est pas demain qu’un Dauphin allait m’apprendre à aborder un Navire je vous le dis ! Dans tout les cas j’étais parvenu à atteindre ce maudit tas de bois périmé. De la trace de mousse sur la coque, du bois noirci pour des raisons obscures, j’avais même peur de me… CRAC !

Le sol s’écroula et moi avec, transport direct sans escale jusqu’à la cale, terminus tout le monde descend avec le mal de dos qui suivit, sacrebleu de foutre à chèvre ! J’avais pas l’âge pour ça, mais une chaise roulante m’aurait fait le plus grand bien croyez moi.
Je ramassais mon manteau et le remettait sur mes épaules en enlevant la poussière sur mes vêtements lorsque mes yeux furent émerveillés, éblouis par le trésor qui était responsable de mon mal de dos : des pièces d’or, dans toute la cale, j’avais en fait brisé le coffre en m’écrasant dessus comme un sauvage.
J’avais réussi.