Fukaku Kira, le déserteur. Sale engeance que les déserteurs. Pour une loyaliste comme Nanabe Mekata, c'était un plaisir d'être envoyé sur les traces d'un traître. D'après la missive, c'était un utilisateur des portes célestes. Naturellement en tant que combattante et utilisatrice d'un taijutsu de haut de niveau, elle ne pouvait que connaître cette tendance basée sur la compréhension puis la maîtrise du système circulatoire chakratique. Une maîtrise qui donnait à son possesseur un force, une vitesse surhumaine et de quoi dépassé les bases même du taijutsu. Les rapports indiquaient que Kira ouvrait jusqu'à la cinquième porte, celle de la rétention. Ce ne serait sûrement pas un homme à prendre à la légère. Quoi de mieux pour une fille de l'ouest comme elle. De plus, elle serait accompagnée par une homologue très douée qu'elle avait eue la chance d'avoir pour élève il y a quelques mois, l'automne dernier. La Mekata l'avait aidé à développer une technique de renforcement de qualité supérieure à la sienne. La jeune femme du clan des montagnes n'en était pas peu fière.
Ainsi dont, elle se retrouvait aux portes du village afin d'attendre sa camarade. Dès son arrivée, toutes les deux partiraient pour l'archipel d'Hakouhyou. Un ensemble d'îles et îlots connus pour son climat peu accueillant pour l'occasion la jeune femme avait emporté sa nouvelle cape. Élément très important pour certaines de ses nouvelles techniques conçus à la suite de désillusion lors de l'une de ces dernières missions au nord du pays. Cependant, elle servait aussi de cape de voyage surtout lorsque Nanabe s'aventurait dans des terres inhospitalières et complètement gelé. Nous étions au printemps, mais il risquait quand même de cailler sévère par là-bas :
Bonjour Kaori, prête pour cette mission en duo, demanda la genin lorsque sa cadette arriva ?On discutera en chemin, c'est parti, lança la jeune femme en s'élançant elle-même au pas de course à l'extérieur du village.
Toutes les deux iraient donc vers l'ouest des terres de la foudre d'où il rejoindrait le littoral puis un bateau affrété pour eux au quai continental d'Hakouhyou...
Les autorités du village ont reçu une missive de la part de Fukaku Kira, un Genin récemment envoyé en mission à Hakouhyou. Celui-ci déclare ne plus faire partie de Kumo et souligne qu'il est inutile de le chercher. En outre, il met en garde ceux qui se lanceraient à ses trousses et termine sa missive avec des inepties qui ne méritent même pas d'être souligné. Evidemment, il va sans dire que le village ne laissera pas un de ses éléments déserter aussi facilement. C'est la raison pour laquelle vous avez été désignés pour vous rendre à Hakouhyou et rattiser la ville pour trouver et appréhender le Genin. Kira est du genre vantard et adore fréquenter les lieux publics pour se donner en spectacle, aussi vous ne devriez pas avoir du mal à le retrouver. Cependant, attention, il reste très doué en Taijutsu, il maîtrise en effet les portes célestes et est capable, d'après nos données, d'ouvrir jusqu'à la cinquième portes*.
*Vous êtes libre de partir un autre pouvoir, si vous voulez.
Tâches de la mission : . Rendez-vous à Hakouhyou . Ratissez la ville pour trouver la trace de Kira . Rapprochez-vous de lui et l'intimer de rentrer au village . En cas de refus, le ramener de force . Le pousser à se confier sur les raisons qui l'ont poussé à déserter
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Décidément, Kumo était en proie à sa première véritable crise. Le village, d'ordinaire plutôt calme, avait été la proie d'incessants mouvements de troupes depuis plusieurs semaines à présent. La jeune Genin elle même, malgré sa promotion seulement quelques mois auparavant, avait été mobilisée sur plusieurs zones d'activités afin d'endiguer la crise qui régnait au sein du pays de la Foudre. Fort heureusement, la basanée appréciait ce regain d'énergie après une longue léthargie. Si elle avait déjà été mobilisée de temps en temps, l'adolescente repart ce jour en chasse; et avec une connaissance à elle en prime. Traversant les toits de la ville en réalisant des acrobaties de temps à autre, la jeune femme fonce vers la porte du village, les pensées tournées vers l'affectation qui lui avait été confiée.
Si l'état major s'était montré relativement vague sur les détails, Kaori savait qu'il lui faudrait cette fois appréhender un spécialiste du Taijutsu du nom de Fukaku Kira. Etonnamment, ce dernier avait choisi de déserter le village des nuages, ce qui constituait déjà une anomalie, mais au delà de cela, la désertion s'était faite alors qu'il n'était qu'un simple Genin. L'avis de la jeune adolescente était toutefois partagé. En effet si elle accordait énormément de crédit et d'importance à l'image militaire de leur institution, elle ne voyait pas systématiquement l'acte de désertion comme une offense morale. Certes, les lois martiales en faisaient des parias de facto; et la femme n'aurait aucun état d'âme à faire ce qu'on attendait d'elle, mais dans le même temps, elle même ne se fermait pas à l'éventualité de quitter le village - dans les meilleurs termes possibles - si celui ci devenait un fardeau.
Elle finit par atteindre le sol, et fait un signe de main amical à Nanabe, instructrice d'un jour et à présent collègue de travail. Avisant la cape de voyage de la kunoichi, Kaori réajuste machinalement sa veste. Malgré l'arrivée du printemps, le temps était resté frais et ses habits de voyage habituels - tenue bleue aux manches découvertes et pantalon près du corps noir sur des chaussures de voyages renforcées - ne se prêtait pas vraiment à la fraîcheur du début d'année.
" Salut Nanabe. Ouais, pas de temps à perdre allons y. , elle s'élance après son aînée avant de reprendre la parole, Pfiou ça n'arrête pas ces derniers temps, j'enchaîne les missions en dehors du village, ça fait du bien de prendre un peu l'air. Apparemment on va devoir maîtriser un adepte des portes celestes ? J'aimerais bien qu'il me l'enseigne. "
L'intéret de la genin était réel. La technique d'ouverture des huit portes célestes était équivalent à un saint graal pour tous les spécialistes du Taijutsu, hors la rareté des professeurs capables de l'enseigner en faisaient un art rare et jalousement gardé. Si gardé en fait, qu'elle était même prête à engager des pourparler avec un déserteur pour monnayer un apprentissage.
Vêtu pour le combat, Kaori ne se fit pas prier pour partir dans l'instant, elle se plaint des missions qui s'enchaînent, mais semble excitée à l'idée de partir à nouveau.
Tu t'intéresses aux portes célestes, interrogea la kunoichi du Kumo ? C'est un art complexe paraît-il très énergivore et surtout vachement dangereux. Si je n'avais pas été originaire du clan Mekata, le goût de l'effort m'aurait sans doute pousser dans cette voie moi aussi, fit remarquer la native de Yama no.
Pourtant, au fond, Nanabe jalousait ces puissants utilisateurs de taïjutsu. Elle avait toujours douté de l'efficacité de la propre maîtrise de son corps face aux limites quasi-infinies des portes célestes.
Kira n'est pas à prendre à la légère, il a sa petite réputation parmi les genin de Kumogakure no sato. Un ninja de son âge et de son rang qui maîtrise déjà cinq des huit portes ce n'est pas commun, avoua la jeune femme. Loin de vouloir qu'il me l'enseigne, j'aimerais plutôt avoir à me confronter à son taïjutsu. Je dois tester mes limites, quoi de mieux que ce genre d'énergumène, dit-elle en souriant.
Le voyage jusqu'à Hakouhyou fut bref, les deux jeunes femmes étaient des spécialistes du taïjutsu et leur forme physique n'avait rien à envoyer à celle de juunin. Au soir, elles avaient atteint les cotes de Kaminari no kuni à l'ouest du pays. Le quai continental d'Hakouhyou un repaire de marchand, de joueurs et de quelques contrebandiers. Rien de bien méchant, de toute façon les deux jeunes femmes ne comptaient pas s'attarder sur place. Leur bateau partirait avant que le soleil ne se couche pour une traversée de nuit. Après s'être présenté au contremaître qui tamponna leur laissez-passer, Kaori et Nanabe durent attendre sur les quais l'heure du départ. Non loin d'eux, une partie de dés improvisée se jouait entre quatre marins du coin :
Hey calmos ! Je ne vais pas tout miser ce soir, je garde une partie de ma solde pour les combats de demain, glissa l'un d'eux à ses camarades.
Il paraît qu'il y aura des shinobi, dit un autre.
Nanabe fila un coup de coude à Kaori afin qu'elle porte elle aussi son attention sur la conversation en cours :
Kira est du genre à se donner en spectacle, non ? À tous les coups, ce traître sera là-bas, fit remarquer la kunoichi. Ce qui me chiffonne, c'est le fait qu'il est annoncé sa désertion, pourquoi ? Il aurait suffi qu'il disparaisse et avec un peu de chance, on l'aurait fait porter disparu tout simplement, argumenta Nanabe. Il voulait peut-être s'assurer de ne pas se taper les services spéciaux sans doute bien meilleur que nous pour lui coller une avoine. Enfin, c'est reculer pour mieux sauter. Kumo aurait finit par envoyer du lourd, ajouta la jeune femme à voix haute mais assez basse pour que seule sa comparse l'entende.
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L'adolescente ne put retenir un éclat de rire lorsque sa collègue exprima son envie d'en découdre avec leur cible. Plus que par nécessité pour la mission, c'était assurément un voeu né de leur passion assidue pour l'art du combat au corps à corps. Un voeu que la basanée elle même partageait d'ailleurs, après tout la communauté des spécialistes du Taijutsu était relativement restreinte même dans un village au passé aussi trouble que le village des nuages; mais ils partageaient au moins tous cette volonté d'en découdre peu importait l'adversaire. Pis encore, plus le défi était grand, plus la renommée et la satisfaction de l'emporter en était grisant. Il fallait y voir sans doute un peu d'égo, mais surtout la volonté de voir les résultats d'un travail intense et régulier pour améliorer leur condition physique. En effet, là le ninjutsu constituait une part d'inné non négligeable - notamment en terme de quantité de chakra et d'affinité élémentaire - la maestria en matière de Taijutsu relevait quasiment totalement de l'acquis et de l'apprentissage; sauf bien sûr dans de très rares cas comme Nanabe où les capacités héréditaires en facilitaient la pratique, encore que même dans ce cas, elle avait sans doute dû suivre un entrainement drastique pour en faire un usage aussi créatif. Aussi, vu le travail et les sacrifices réalisés, pouvait on réellement les blâmer de vouloir de temps en temps faire un véritable show de leurs performances ? C'est en tout cas dans cet esprit que Kaori rétorque d'une voix amusée:
" AH ouais, je comprends totalement. Quelque part, j'ai aussi envie de me mesurer à lui, mais soyons honnêtes deux secondes: mon Taijutsu n'est pour l'instant pas réellement au niveau d'un utilisateur des huit portes, surtout s'il peut en ouvrir jusqu'à 5. Quand à mon Raiton, je ne le maîtrise pas encore suffisamment bien pour en faire un outil réellement efficace."
Mais même si elle pensait ainsi, la volonté de croiser le fer, ne serait ce que pour le plaisir du sport, rendait l'exercice excitant. Nul doute qu'elle tenterait également sa chance, même si NAnabe semblait être la mieux placée pour maîtriser leur future proie. Laissant la discussion là, la jeune adolescente remarque que sa collègue accélère la cadence et, avec un sourire de défi, elle se lance à sa poursuite. Pour deux spécialistes comme elles, la marche forcée était une question d'honneur et de jeu.
Au crépuscule, les genins finirent finalement par joindre leur première destination et se préparèrent ) embarquer pour rejoindre la dernière position connue du déserteur. Savourant l'air marin pour la première fois depuis un bon moment, Kaori se laissait porter par bruit des vagues, allongée paresseusement sur le ponton avant que sa collègue ne la rappelle à la terre ferme par un petit coup de coude. Curieuse, la rouge remit en question la décision de leur cible de s'exiler de manière publique, arguant que cela ne faisait pas de sens. Pourtant, la basanée pensait pouvoir expliquer ce choix visiblement illogique par l'un des plus vieux péchés du monde connu: l'orgeuil.
" Je pense que le but c'est justement de faire beaucoup de bruit en espérant qu'on envoie quelqu'un de puissant le chercher pour enfin avoir quelqu'un contre qui se donner à fond. Quelque part, je pense que je le comprends." Elle se redresse, adoptant une position assise avant de se lancer dans sa propre opnion, " je m'explique: Imaginons que tu sois dépositaire d'une technique aussi puissante que les portes célestes mais que tu aies l'impression d'avoir atteint le maximum de tes capacités. Plus de défi, plus d'excitation, plus rien d'intéressant à faire parce que tout parait fâde ou pire, ne mérite même pas que tu t'en occupes. C'est particulièrement arrogant, mais imagine juste que la seule solution que tu aies trouvée pour retrouver un minimum de saveur dans ta vie c'est d'aller chercher d'autres adversaires toujours plus puissants.
Il aurait peut être pu demander à s'entrainer avec les hauts gradés du village, mais pourquoi des gens avec des responsabilités auraient même daigné perdre leur temps à s'entraîner avec un simple genin? Comment attirer l'attention des gens puissants ? Le moyen le plus simple, c'est de déserter. Comme ça non seulement tu es libre de chercher des adversaires digne de toi - surtout en ce moment avec la destruction d'Arashi -, mais en plus le village finira enfin par envoyer quelqu'un qui est censé être capable de te ramener de force si nécessaire ! DAns tous les cas, il gagne un combat digne de ce nom, et s'il se fout de sa carrière, c'est pas si cher payé pour évoluer encore dans la voie qu'il a choisi. "
En vérité, si l'adolescente pouvait aussi bien imaginer ce que Kira ressentait, c'est qu'elle nourrissait elle même la même aspiration, mais se garda bien de le dire à sa collègue. En effet, la jeune femme s'était déjà demandée jusqu'où elle serait prête à aller pour gagner encore plus de pouvoir, plus de techniques, plus de combat et très clairement; si un jour le jeu en valait la chandelle, elle était prête à suivre le même chemin qu'il avait choisi. Sa carrière avait beau compter pour son estime d'elle même, force était de constater que si son rôle au village devenait un fardeau à son évolution guerrière, la Yotsuki était prête à tout plaquer et arpenter les routes à la recherche de plus grand défis. REstait à savoir comment Nanabe allait réagir face à cette éventuelle explication.
La théorie de Kaori avait du sens peut-être que Kira était fait du même bois que les deux jeunes femmes, un fou capable de tout pour affronter quelqu'un à la hauteur. La Yotsuki était même complaisante avec le déserteur et semblait accorder du crédit à la désertion de Kira. Nanabe, elle comprenait que son raisonnement puisse l'amener à ce genre de prise de conscience, mais ne concevait pas la trahison comme acceptable. Elle doutait qu'un jour même sous l'impulsion du progrès à tout prix elle déserte Kumogakure no sato. Suivre l'exemple de Kira semblait impensable aux yeux de la kunoichi, non, même sous prétexte de vouloir éprouver sa force, elle ne pourrait jamais quitter le village. Néanmoins, la complaisance de sa camarade ne choquait pas la native de l'ouest, c'était un sentiment partagé par beaucoup de Mekata à Yama no kuni. Fidèle au clan, mais capable de le quitter afin de voir plus grand. Après tout, c'est ce qu'elle avait fait elle-même en quittant les bancs du village Mekata :
L'hypothèse est plausible, reconnu la yamajin. Quoi qu'il en soit si Kira veut un combat digne de ce nom je serais sur sa route pour le lui offrir, grommela la jeune femme en frappant son poing droit contre la paume de sa main gauche faisant craqueler ses os.
Elle fit une pause pour écouter les joueurs de dés qui jacassaient comme des ménagères devant leur ménage :
Il paraît qu'il y aura même des shinobis dans les cercles, demain soir, dit l'un des joueurs.
Parles pas si fort si tu ne veux pas être emmerdé, prévint un autre.
Après cela, les marins restèrent plutôt silencieux quant au sujet des combats d'Hakouhyou. Ils ne discutèrent plus que de leur jeu de dés. Nanabe avisa plus loin leur navire dont les préparatifs semblaient presque terminés. Elle proposa du regard à Kaori de se bouger pour embarquer toutes les deux...
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La traversée n'excéda pas la nuit et au petit matin, les représentantes de Kumogakure no sato débarquèrent sur les quais du petit port d'Hakouhyou. Les habitants se réveillaient à peine, il n'y avait pas encore grand monde à cette heure :
On devrait se séparer pour obtenir quelques informations sur ses fameux cercles dont parlait les marins, hier aux embarcadères, proposa Nanabe. Je sais qu'il y a un marché aux poissons à Hakouhyou puis une taverne. Je pense que ces deux lieux, nous mèneront à des informations intéressantes, qu'en dis-tu, questionna la kunoichi ?
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Suite à la réaction de Nanabe quand à son extrapolation des raisons ayant poussé le déserteur à commettre son acte, Kaori lui donne une petite claque amicale sur l'épaule en laissant échapper un petit rire amusé.
" J'en doute pas oui. Mais on va tirer à pile ou face la première à lui faire face! ... Oh putain, t'as vu? Et sans faire exprès en plus"
En tout honnêteté, faire équipe avec cette rougeatre montagnarde était pour le moment l'expérience la plus amusante pour la jeune Kaori. Habituée à des collègues bien plus tirés à quatre épingles, la nature enthousiaste et relativement similaire de la Mekata faisait office dé réelle bouffée d'air en ces temps difficiles. Mais si les deux femmes se montraient plutôt zélées du fait de leur mission, elles ne perdaient pas le nord pour autant et embarquent dès que possible pour rejoindre enfin la zone d'investigation...
Au lendemain d'une soirée en mer comme elle n'en avait plus connu depuis longtemps, les deux genin avisent enfin l'archipel et débarquent ensemble, guillerettes et prêtes à carburer. Tandis que sa collègue devise une approche sensée de la situation, Kaori se frotte brièvement le menton, pensive, avant de lui répondre:
" Ca me parait pas mal pour commencer. Ma famille est dans le business de poissons et je crois me souvenir que mes parents faisaient parfois affaire avec des marchands originaires d'ici. Je pense pouvoir m'occuper du marché à poisson, j'en profiterais pour faire quelques emplettes pour le déjeuner, c'est pas tous les jours qu'on peut se faire un petit tempura ou des sashimis avec du poisson extra frais! Je propose qu'on se retrouve ici aux environs de midi pour faire le point? "
Il était vrai que les deux femmes pouvaient couvrir bien plus de terrain de cette manière et, étant probablement peu habituées des lieux l'une comme l'autre, convenir d'un point de rendez vous aussi "simpliste" constituait l'approche la plus logique. De toute manière, étant donné la propension de leur cible à se donner en spectacle, il était fort probable que l'individu soit facile à retrouver, alors pourquoi ne pas en profiter pour passer du bon temps?
La légèreté et l'humour de Kaori qui s'amusait d'un rien étaient rafraîchissants pour Nanabe aucune chance qu'elle s'ennuie lors de cette mission au moins. En tout cas, Kaori était très motivé. La genin accepta tout de suite l'idée de sa camarade kumojin. Elle en profita pour glisser un peu de renseignement sur elle-même précisant que sa famille pratiquait le commerce des produits de la mer. Elle proposa donc de s'occuper du marché au poisson et c'était tant mieux, car Nanabe aurait eu du mal à passer la matinée au milieu de toutes ses odeurs. La dernière fois qu'elle avait effectué une mission en bord de mer, c'était avec Genji et Karin ce petit couple de salope. Des langues de vipères ces deux-là, ils l'esquivaient depuis leur dernière altercation. Bref, elle avait passé plusieurs jours à pêcher du coquillage et avait fini par rencontrer Haoru dans une taverne. Du coup comme pour sa dernière mission sur le littoral, c'est au comptoir qu'elle allait finir drôle de parallèle.
Kaori était même chaude pour cuisiner ce soir, elle évoqua tempura et des sashimis. La native des montagnes qui ne mangeait pas souvent des produits de la mer, mais savait les apprécier acquiesçât avec une sourire :
C'est toujours meilleur quand c'est frais, j'irais pas mettre dans ma bouche un produit qui sent la moule pas fraîche, admit la jeune femme en rigolant.
La bonne humeur de sa comparse déteignait apparemment sur la yamajin. Le rendez-vous étant fixé pour la fin de matinée aux environs de midi lorsque le soleil serait au plus haut dans le ciel, les deux jeunes femmes se séparèrent sur le ponton. Nanabe prit donc la direction du centre-ville où devait logiquement se trouver une taverne pour attirer le plus de monde possible. Cependant, avant même de sortir du port, elle tomba sur le bouiboui du coin sans doute fréquenter par tous les marins et autres pêcheurs. Forte de ce qu'elle avait appris sur le quai continental d'Hakouhyou de la bouche des marins, elle se dit que ce serait un bon point de départ.
Entrant dans le bouge qui était un peu sordide, et même carrément miteux, la kunoichi sentit le plancher craquer sous ses pieds. Le bruit ne fit réagir personne dans la salle, mais Nanabe entendit distinctement que cela avait dérangé des locataires indésirables sous le plancher. Le dessous du bar devait être infesté de rats et autres nuisibles. Leurs petites pattes martelaient le sol alors qu'elle se déplaçait là où on ne pouvait les atteindre.
*Beurk, pensa la jeune femme malgré qu'elle en ait vu d'autres.*
Elle s'avança plus avant dans la salle pour héler le barman tout en s'asseyant à une table :
Barman, je vais vous prendre un jus ce que vous de plus frais et d'encore consommable, héla-t-elle donc en sachant pertinemment qu'elle attirerait une part des regards vers elle.
Une jeune femme qui entre si tôt le matin dans cet endroit lugubre et qui demande du jus ça n'arrivait pas tous les jours, mais bon là elle était en mission hors de question de prendre un saké ou de la bière. Beaucoup de visages la scrutèrent, mais aucun ne fit de commentaire lorsqu'enfin le barman lui apporta sa commande, il ne restait qu'un seul visage braqué sur elle. C'était un individu encapuchonné fumant la pipe dont la moitié du visage était dissimulée sous sa capuche...
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Après un bref échange sur la marche à suivre concernant leur affectation, les deux femmes se séparent. L'une en direction du quartier marchand, l'autre dans l'antre de la beuverie, du stupre et de la luxure. Bien que cette dernière éventualité se révèle sans doute plutôt du voeu pieux; il n'était pas rare que les ports accueillent des filles de joie prêtes à "soulager" les marins rentrés de plusieurs mois de solitude en leur offrant le "repos du guerrier", mais au vu des installations sur place, il leur fallait sans doute garder le nez sur la boussole afin d'éviter de nager dans les eaux troubles. Quoiqu'il en fut, c'est avec un certain entrain que Kaori se rends de son côté dans le quartier commercial.
Appréciant le brouhaha de la foule malgré l'heure relativement matinale, la jeune femme passa d'abord plusieurs minutes à s'imprégner de l'ambiance des lieux. Le parfum des embruns, les halements des chalands ou encore le cliquetis caractéristique des bateaux rentrant au port. Tant de signaux la ramenant une époque qui lui paraissait lointaine à présent. Une période empreinte d'oisiveté, d'innocence et d'insouciance qu'une part d'elle même chérissait encore maintenant que sa vie était totalement l'inverse de ce qu'elle avait toujours connu jusqu'à lors. Néanmoins, cette quiétude utopique avait rapidement fait place à la frustration, la colère et l'envie; et Kumo représentait à présent la délivrance de tels maux. Enfin, dans une certaine mesure. Force était de constater que Kaori n'était pour le moment pas encore totalement libre des démons qui étaient nés de sa rancoeur pour les non utilisateurs de chakra; et si devenir kumojin l'avait mise sur la route d'une certaine grandeur, la vue de ses propres collègues lui rappelait souvent qu'elle n'était pas encore au niveau qu'elle souhaitait.
Peut être la jeune femme s'était elle mis en tête d'atteindre des hauteurs trop élevées pour être réalistes, mais du peu qu'elle pouvait pour le moment constater, il était encore trop tôt pour constater avec objectivité l'ampleur réelle de ses capacités. Et elle se ferait ainsi un plaisir de pousser le vice toujours plus loin. Forte de cette ambition, elle poussa un soupir résolu et commenca à engager la conversation deci delà. Considérant qu'il n'était sans doute pas un problème de dévoiler son identité, elle se mit à la pêche aux infos, tentant de déterminer si leur déserteur était connu dans la ville.
La tâche promettait d'être relativement lourde étant donné le nombre de marchands, mais elle ne doutait pas que Kira se donne en spectacle assez souvent, compte tenu de sa réputation. Aussi s'engagea-t-elle avec un sourire franc dans sa mission, non sans savoir qu'elle serait sans doute rapidement repérée si jamais leur cible avait décidé de s'acoquiner avec des gens du coins mais dans le pire des cas, se dit elle, cela ne ferait qu'accélérer les choses.
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