L’envoyé de Suna a sans doute rencontré une certaine difficulté à accéder au site Itsuru étant donné que ce dernier se trouve au cœur de la forêt de Yubae. La forêt est dangereuse pour tous ceux qui la fouleraient sans y avoir été invité. La faune y est sauvage et la chaleur venant du désert couplait avec l’eau venant des rivières vient former un climat humide.

Non, la forêt de Yubae est tous sauf accueillante. Par chance le Sunajine est invité, ou du moins, il a en sa possession un laissé passer. Un sauf conduit lui permettant de rejoindre les profondeurs de ces bois.

Arrivé sur place, le ninja doit faire à des membres du clan Itsuru. Il n’y a aucun doute à avoir là-dessus puisque leur prothèse ne sont pas camouflés. En regardant ces dernières de plus près, il est clair que ce sont des guerriers, des limiers ainsi que des geôliers. Après vérification, il est permis au ninja d’entrer.

La porte du repaire vient alors s’ouvrir après qu’un des Itsuru ait glissé sa main dans une sorte de serrure. Un escalier s’offre alors aux yeux du visiteur. En descendant, il se retrouve dans une sorte de sas : une grille se tient devant lui et derrière elle se tient un homme droit.

-Je suis le capitaine Itsuru Momoshi. C’est à moi qu’incombe la charge de veiller à la pérennité de cet établissement.

Des gardes viennent alors ouvrir la grille et on invite le Sunajine à rentrer dedans avant de refermer derrière lui.

-J’avoue être surpris par cette visite. Puis-je savoir exactement ce que le village lui veut… ?

Il est clair que le Sunajine n’est pas le bienvenu ici, mais à l’heure actuelle bien peu de personne peuvent dire non à l’Ombre de Suna. Aussi on vient fouiller méticuleusement l’envoyé de ce dernier. On vient ôter ses armes au Kinoko.

-Vous n’avez rien de tranchant ni de métallique sur vous ? Il a beau n’être plus rien, vous seriez surpris de ce qu’il peut faire avec une simple vis.

Le capitaine vint finalement faire signe au garde en direction de l’autre grille, celle qui conduit vers les profondeurs. Le duo vient alors s’enfoncer un peu plus, passant devant plusieurs point de contrôle. Les lieux semblent immenses. C’est dans un véritable labyrinthe que le Kinoko doit traverser.

-Les murs peuvent se déplacer et bon nombre pièces du labyrinthe sont truffés de pièges. Moi-même je ne pourrais dire combien il en a exactement. Kadeki-Sama l’a conçu spécialement avec ses autres enfants. À côté de ça, Arashi c’est une maison de retraite.

Le capitaine sourit, visiblement il est fier des prouesses de son clan. Toutefois, à mesure qu’il s’enfonce avec le Kinoko, son sourire se réduit.

-Ne vous laissez pas apitoyer par ce que vous allez voir. On a du désossé une bonne partie de cette saloperie pour l’empêcher de sortir. Il y a quarante-trois ans, il a même failli s’évader.

Le duo arrive finalement au bout d’un moment devant une imposante porte en métal. Non loin d’elle se trouve une femme qui attend patiemment.

-Voici Itsuru Sanada. C’est la nièce du résident. C’est elle qui est chargée de le… Façonner ?

Le capitaine semble avoir du mal à mettre un mot sur ce que fait cette femme. Cette dernière vient s’incliner devant Chikkou.

-Vous pouvez y aller capitaine, je me charge de notre invité.

Le capitaine vient offrir une tape dans l’épaule à Chikkou avant de désigner les couloirs adjacents à la porte.

-Ne vous en faites pas, on vous surveillera tout le long.

Sans plus de cérémonie, le capitaine quitta les lieux tandis que Sanada invita Chikkou à approcher.

-Je ne peux rentrer avec vous. Il y a tout un protocole, mais sachez qu’il sait que vous êtes là. Il y a certaine chose à savoir pour parler à mon oncle… Évitez de lui parler de son père, pour commencer. Ensuite faites attentions aux mots que vous employez. Mon oncle est… Il a des difficultés avec les sous-entendus. Il a tendance à interpréter les mots pour ce qui sont, peu importe le contexte.

La femme sort alors de sa poche ce qui semble être un paquet de friandise.

-J’ignore ce que vous lui voulez, mais veillez à le récompenser. Le conflit et les menaces sont inefficaces au vu de son… état.

La femme vient déposer les sucreries dans la main de Chikkou avant d’ouvrir l’imposante porte avec ses mains. Dès qu’il a franchi celle-ci, elle vient se refermer aussi tôt.

Chikkou se trouve à présent sur une passerelle. Le vide semble profond sous ses pieds. Sur les parois des murs, il peut voir des interstices s’ouvrir et ce qui semble être de petits canons apparaître.

Un râlement se fait alors entendre. Au bout de la passerelle est suspendu au-dessus du vide un buste. Ce dernier est enchaîné et bon nombre de sceaux le recouvre. La tête baissée, le corps vient s’agiter dans un gémissement. Visiblement ses entrailles viennent le gêner.

Finalement la voix d’un jeune homme vient entamer la discussion par une banale formule de politesse.

-Bonjour. Vous avez fait bonne route?

L’enchaîné sourit un peu plus. En dehors de Sanada, c’est la première fois depuis longtemps que l’on vient lui demander des nouvelles. Il redresse un peu la tête pour poser son regard sur l’envoyé de l’Ombre. Enfin regarder… Il s’agit surtout de deux orbites vides qui viennent se poser sur le Kinoko. Visiblement, au vu de l’état de ses orbites, les yeux qu’il portait jadis étaient également des prothèses.

-Je vais bien. Je suis allé gambader dans les dunes du désert avant de rentrer à la maison. Les autres ont un petit peu pesté, mais que vous…

L’Isturu s’arrête alors, son sourire disparaît. Est-ce parce qu’il vient de se rendre compte que tous ses souvenirs sont issus de son imagination ? Non, il semble y avoir autre chose. Il plisse les yeux comme pour mieux voir malgré son absence d’œil.

-C’est assez impoli de tutoyer quelqu’un lorsque ce dernier vous vouvoie, d’autant plus lors d’une nouvelle rencontre.

Le pantin vient alors gonfler brièvement les joues avant de rire légèrement.

-Je te taquine.

Son timbre de voix se veut beaucoup plus familier. Il gémit légèrement en s’agitant, visiblement ses chaînes le gêne. Il retrouve toutefois à nouveau un léger sourire.

-Je ne sais pas grand-chose. On m’a simplement dit que tu venais de Suna. Tu es sans aucun doute le premier visiteur que j’ai depuis longtemps. J’ai toutefois du mal à comprendre. Tu as employé le terme « Kazekage ». Qu’est-ce ?

L’adolescent vient à nouveau perdre son sourire. Il ne semble pas faire la tête ou bouder, simplement ses pensées semblent vagabonder ailleurs. Perdu dans ses réflexions, on pourrait presque penser qu’il en a oublié la présence du Kinoko.

-Une mission… Et tu es mandaté… ? Tout cela doit être drôlement important. J’espère pour toi que tu n’échoueras pas. J’ai échoué ma dernière mission et me voilà ici, mais bon si je suis patient, je finirais bien par sortir. Avec le temps, tous les murs finissent par devenir poussière.

Kanzaki vient alors retrouver son sourire. Sa dernière phrase sonne comme une vérité absolue. Il y a bien une chose que l’on peut reconnaître au garçon : il est d’une patience sans faille.

-Mais je t’en prie. Je suis curieux d’entendre la suite de ton récit.

Le garçon reste en place en écoutant l’envoyé de l’Ombre jusqu’au bout, sans l’interrompre.

Ce dernier vient mentionner dans un premier temps Arashi. Cette prison, Kanzaki en a vaguement entendu parler. Il a lui-même capturé certains des ressortissants de ce lieu par le passé.

Le résident Itsuru cherche à se remémorer tout cela. L’effort lui demande énormément de concentration à tel point que son sourire disparé. Combien de temps cela fait ? Un mois ? Où un an ? Voir peut être cent ans ?

-Je me souviens de ce lieu. Père y a envoyé des hommes il y a trois mois environs.

Le garçon hoche la tête en retrouvant son sourire. Mais pourquoi sourit-il au juste ? Est ce par simple politesse ? À moins qu’il y ait autre chose. Ses paupières s’ouvrent et se ferment tandis qu’il semble réfléchir à cela. Une certaine nervosité vient le submerger et à défaut de pouvoir agiter ses doigts, ce sont ses paupières qu’il fait bouger.

Pourquoi sourire ?

Finalement, il vient retrouver son sourire en ouvrant les yeux. Il pense avoir un début de réponse à sa question, mais il n’est pas sûr. Il pourra toujours vérifier plus tard sa théorie.

Kanzaki hoche la tête à la mention de la destruction de la prison et une certaine incompréhension vient apparaître sur son visage. Mais pourquoi les autorités ne ratissent pas les villes à la recherche de ces évadés qui passent leur temps dans les rues ? Il ne vient pas partager sa théorie, préférant conserver son sourire en hochant la tête.

-Tegami Hazure…

On lui propose de sortir ? L’Itsuru peut sortir s’il suit les ordres de la Kazekage. La Kazekage se trouve être Tegami Hazure donc il doit suivre les ordres de Tegami Hazure ? Cette information semble claire, mais la findu récit du Kinoko un peu moins.

Kanzaki vient marquer un temps de pause, comme pour s’assurer que le chunin de Suna a bien terminé.

-Je prends mes ordres du chef du clan Itsuru. À qui va son amitié à lui ? Puis j’ai peur de ne pas comprendre… Tu dois évaluer mes aptitudes à reprendre du service pour ta Kazekage… Mais avant cela tu veux savoir si j’ai envie de sortir pour accomplir de nouvelles missions et si oui, ce que je serais prêt à faire pour y parvenir… ?

Kanzaki marque une nouvelle pause. Il est encore en proie à une profonde réflexion. Si le Kinoko a pu rentrer, c’est que les gardiens l’ont laissé passé, donc il a forcément l’amitié du chef de clan. L’adolescent a finalement trouver quoi répondre à son interlocuteur.

- Oui et je suis prêt à attendre pour y parvenir.

La réponse semble tomber sous le sens pour l’Itsuru qui semble avoir profondément réfléchit à la question. Après tout sans corps, il ne peut qu’attendre. Kanzaki a trouvé la dernière question étrange, mais si elle lui permet de pouvoir sortir et de faire ce pourquoi il est né, alors cela lui va.

Un nouveau sourire vient se dessiner sur le visage de Kanzaki mais ce dernier semble différent des précédents. Là où ses premiers sourires trahissaient une certaine politesse, celui-là semble beaucoup plus brut, plus sincère. Oui, Chikkou peut en être certain juste en l’observant. Un profond sentiment de bien-être vient envahir le Pantin. Un bonheur indescriptible.

Le Kinoko attend quelque peu avant que l’ensemble des canons ne se rangent. La porte derrière lui vient alors s’ouvrir et il peut voir derrière elle le capitaine de l’installation qui semble furieux.
À côté de lui se tient la nièce de Kanzaki. Cette dernière aborde au contraire un léger sourire. Lorsque Chikkou les rejoints, chacun d’eux vient livrer une opinion différente à l’envoyer de l’Ombre.

-C’est beaucoup trop dangereux, on ne peut le laisser sortir !

-Nous n’avons jamais essayer de le libérer de nous même. On ne peut prévoir ses réactions à l’avance. Il faut au contraire tenter l’expérience.

C’est ainsi. Kanzaki semble être aux yeux des siens une bête qu’il faut enfermer ou un rat de laboratoire. Les Itsuru ne peuvent rien de toute façon pour aller à l’encontre du choix du champignon. Il est à la voix du kage à cet instant précis.

Quatre ninjas viennent passer devant le Kinoko. Deux d’entre eux semblent avoir des jambes en main, ou tout du moins des prothèses. Sans être un expert, il est clair que ces dernières sont d’une piètre qualité ce qui pourrait être un affront au vu du savoir faire du clan.
Le quatuor vient pénétrer la cellule avant de refermer cette dernière.

Chikkou attend bien un moment avant qu’un immense cri ne vienne rompre le silence instaurer. La porte de la cellule s’ouvre à nouveau et des gémissement se font entendre. Kanzaki semble tenir à peine debout avec ses toutes nouvelles prothèses. Malgré le savoir faire du clan, la pose de prothèse est toujours une affaire douloureuse et peu d’Itsuru peuvent se vanter de maîtriser cet art sans douleur.

Les traits de son visage sont crispés. Visiblement il souffre, mais il n’en demeure pas moins heureux. Les geôliers ont pris soins de laisser les sceaux en place sur son visage et son buste.

La petite escorte conduit tout ce beau monde à l’entrée de l’installation. Kanzaki semble avoir des difficultés à marcher et ressemble plus à une proie qu’à un prédateur, mais l’escorte ne lui fait aucun cadeau.

Finalement vient le moment de sortir du site. Les gardes passent devant et on vient briefer Chikkou une dernière fois.

-On va vous suivre de loin… Au moins soucis, on intervient. Les sceaux doivent rester en place.

On vient ensuite faire sortir Kanzaki du site. Ce dernier relève doucement la tête pour venir sentir le soleil passer à travers la cime des arbres. Il demeure immobile un moment, ignorant tout ce qui l’entoure, profitant pleinement de l’instant.

-Magnifique…

L’Itsuru sort de ses songes au bout d’un temps et se décide à suivre avec peine Chikkou. Si ce dernier lui offre son aide, il l’acceptera sans soucis. Une chose est étrange ceci dit. Le Kinoko peut ressentir ce malaise, ce doute.

De prime abord on peut penser que le Pantin a du mal à tenir sur ses prothèses. Qu’il est faible et dénué de toute force. Qu’il est rêveur et émerveiller rien qu’à l’idée de ressentir les éléments sur sa peau. Mais certaine de ses expressions faciales ont changé et il semble presque que le Pantin soit en train de réfléchir.

On ne peut être sûr de rien, mais s’il faut, c’est la rigidité de ses prothèses qu’il est en train de tester. Qu’il remet à nouveau en marche ce chakra et cette force spirituelle qu’il a mi des décennies à renforcer à grand coup de méditation. C’est son environnement qu’il est en train de ressentir et d’analyser.

Telle une horloge poussiéreuse, Kanzaki retire les toiles d'araignées avant de se remettre progressivement en marche. Reste à savoir si tout cela n’est qu’une impression faussée ou s’il se prépare à glisser la clef qui enclenchera ses mécanismes.

-Je vous écoute.

L’Itsuru vient s’arrêter quand Chikkou commence à parler. Il oriente sa tête vers ce dernier avant de hocher la tête à sa première question. Il conserve un léger sourire, mais ce dernier semble similaire à celui qu’il abordait lors de leur rencontre dans l’installation.

Son sourcil vient toutefois se hausser lorsque l’envoyé de l’Ombre veut en savoir plus sur ses capacités. Il attend que son interlocuteur termine avant de prendre un instant pour répondre.

-Le monde a à ce point changer où es-tu simplement stupide, Kinono Chikkou ? N'est-ce pas un peu étrange pour un soldat, un ninja même, que de se livrer ainsi à la première personne venue ?

On peut croire de prime abord que le Pantin est arrogant. Lui-même semble même remettre en question sa propre réponse qu’il juge bien vite inapproprié.

-C’est peut-être impoli… Je te prie de m’excuser, Kinoko Chikkou. Ta question a beau être étrange au vu de ton activité, mais je vais y répondre. Je sais faire tout un tas de chose à commencer par respirer, parler. Je pense également, mais il serait assez long de faire la liste de l’ensemble des choses que je suis capable de faire. Ceci dit, j’ai tout mon temps.

Kanzaki vient élargir son sourire avant de prendre un nouvel instant pour réfléchir. Sa réponse semble correcte puis il vient repenser à la fin de la question. Le « style de shinobi ».

-Hmm, je dirais qu’avec quelques semaines, un atelier et la tranquillité, je peux te mettre à mort Kinoko Chikkou, combien même tu sois en plein milieu de la place publique.

Kanzaki vient alors relever l’oreille. Quelque chose semble avoir capté son attention.

-Une équipe… ?

Il réagit à la question, mais cela n’est clairement pas ça qui a retenu son attention. Il commence alors à marcher dans une direction précise, se prenant alors bon nombre d’obstacles qui viennent lui écorché le torse et lui arraché quelques gémissements. Il se tape également la tête à plusieurs reprises.
Cette douleur est toutefois nécessaire à un certain apprentissage. Aussi l’Itsuru comprend qu’il ne peut plus continuer ainsi à avancer à « l’aveugle ». Il vient ainsi à faire claquer sa langue contre son palais à intervalles réguliers.

Il continue à se prendre des obstacles, mais ces derniers sont moindres.

-Ce n’est pas à moi de juger ma plus valu dans une équipe. Ce rôle revient à l’autorité qui va constituer la dite équipe pour une éventuelle mission.

Le monde semble avoir bien changé pour ainsi se soucier de l’opinion de simple ninja. La réflexion autour de cette question semble avoir au moins permis à Kanzaki de se concentrer sur Chikkou l’espace d’un instant.

-N’as-tu pas peur de voir ton village et ton pays brûler lors de la prochaine guerre, Kinoko Chikkou ?

La question semble importante pour Kanzaki puisqu’il se permet même de tourner la tête vers son interlocuteur pour la poser. Son attention vient toutefois disparaître à la suite d’un bruit d’eau.
Ce dernier est de plus en plus fort et finalement, le duo arrive devant une rivière qui doit sans doute trouver sa source au Pays des Rivières. Le courant semble particulièrement fort.

Kanzaki se penche légèrement. Oui, elle est parfaite pour ce qu’il compte faire.

-Kinoko Chikkou, j’espère ne pas trop te poser de soucis.

À la suite de ses mots, l’Itsuru vient plonger tête la première dans l’eau, juste après avoir couru vers cette dernière. Le voilà alors emporter vers les rochers par le courant d’eau et si rien n’est fait rapidement, il va sans doute se noyer...