Sweat & blood | Ft @Suibaku Momiji

De retour de l'une de ces missions de crise, Kaori s'était rendue rapidement sur les terrains d'entraînement. Frustrée de ne pas avoir eu suffisamment d'action, la jeune femme avait laissé ses affaires chez elle et s'était dirigée directement vers les terrains d'entraînement, toujours affublée de ses vêtements de voyage: toge bleue azur au liseré blanc dévoilant ses bras basanés et finement musclés; pantalon large et confortable noir ainsi que ses gants longs. Ses cheveux mi-longs dansant dans le vent du printemps, celai faisait maintenant plus d'une heure qu'elle pratiquait ses katas et, si d'ordinaire ils suffisaient à apaiser ses pulsions belliqueuses, cette fois ci ce ne fut pas le cas. Plus elle répétait les mouvements, plus ils paraissaient lents et lourds. Sentant que la frustration arrivait à son paroxysme, la jeune femme à la peau couleur caramel jeta un regard alentours. Notant l'absence de ses habituels collègues spécialistes du Taijutsu, elle se mit à réfléchir un instant. Puis, avisant du coin de l'oeil le batiment des ninja médecins responsables des lieux, elle finit par s'y rendre.

Après avoir échangé quelques politesses avec Waibe, en charge des lieux, elle finit par lui demander si les quelques ninja sur place étaient disponibles pour une petite session de sparring, arguant qu'elle était un peu sur les nerfs et avait besoin d'évacuer son surplus d'énergie. Le Jônin, amusé par la situation lui expliqua qu'en raison de la crise qui régnait actuellement dans le pays de la Foudre, la plupart des forces étaient mobilisées ailleurs et, les spécialistes du Taijutsu étant une denrée un peu plus rare que les autres, ils étaient pour la plupart dissimulé en long et en large du pays. Cependant, il était éventuellement possible de lui trouver un adversaire, mais sans doute pas dans sa catégorie habituelle. La basanée lui rétorqua que peut lui importait, mais qu'elle avait besoin de faire de l'exercice, quitte à se prendre une vilaine rouste.

Et dans un autre gloussement amusé, l'homme fini par lui fausser compagnie, lui répondant qu'il allait voir ce qu'il était possible de faire. L'adolescente quand à elle, se contenta de rester devant le bâtiment, les bras croisés, se demandant quel type d'énergumène le médecin allait il bien pouvoir lui ramener comme partenaire.  



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C’est une après-midi calme aux terrains d’entraînement. Pour moi, c’est l’occasion de m’entraîner un peu, profiter d’une période de repos pour travailler la disposition de mon harnais et de mes poches d’argile. Tester différentes configuration me permet de voir quelle est la plus adaptée à chaque situation : la ceinture de grenade orientée vers l’arrière, soigneusement dissimulée sous un pan de ma veste. Ou au contraire, la panoplie intégrale avec les kunaïs sur les côtés, pour se défendre rapidement au combat, quitte à être peu discrète. Un exercice de rigueur qui nécessite une certaine patience, changer de places les sacoches prend un certain temps. Néanmoins, après quelques essais infructueux, la nouvelle configuration que je teste, une pleinement dédiée au combat, semble me donner satisfaction : je peux attraper de l’argile en petite quantité et en faire rapidement des grenades. Le parfait équilibre entre vitesse et sécurité, ou du moins, c’est le cas pour l’instant
Comme la plupart des genins, je suis sur le pas de tir, un peu à l’écart à cause de la nature explosive de mes projectiles. Si j’ai envie d’embêter les autres, je me mets au centre du pas de tir et je regarde mes déflagrations perturber la trajectoire de leurs shurikens. Mais aujourd’hui, je ne suis pas d’humeur blagueuse et je m’exerce dans mon coin. L’air printanier rend l’atmosphère plus supportable que d’habitude, quand bien même il fait froid.
C’est lorsque Waibe, le responsable des terrains m’interpelle que j’abandonne mes exercices quotidiens. Comme quoi une spécialiste du taijutsu aurait besoin d’un partenaire pour s’entraîner au combat. Une proposition qui m’intéresse, même si je ne suis pas experte au contact, cela fera sans doute pour un duel intéressant.
D’un coup, je ne regrette pas d’avoir pris deux pommes dans mon sac : je pourrais en proposer une à ma camarade du jour.
En retournant dans la zone commune, c’est une fille de mon âge, à la peau mate et au teint halé qui semble attendre un partenaire. Je lui fais signe en souriant.

« Bonjour, je m’appelle Suibaku Momiji. C’est toi qui cherche un partenaire ? Enchantée. » Je lui offre une petite révérence et lui tend un fruit. « Tu veux une pomme avant de commencer ? Je suis spécialiste de l’argile explosive, si ça te convient de travailler avec une experte en distance, je suis ouverte à un duel d’entaînement. »

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Comme toujours, Waibe avait fait montre d'une efficacité époustouflante. La Kumojin s'était attendue à poireauté pendant longtemps, et pourtant il revint peu de temps après son départ, suivi d'une petite jeune fille à l'allure sympathique, trottinant tranquillement derrière le jonin. A juger uniquement sur son allure joviale, ses grands yeux chérubins à teinte violacée et la couleur blanche nacrée de sa tignasse, Kaori n'aurait jamais cru qu'une telle petite poupée puisse être formée dans les arts salissants et dégradants du combat. Surprise par son allure, la basanée n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que l'autre arrivait à sa hauteur, lui proposant une pomme, probablement en gage de bonne volonté.

Elle se présenta comme étant une Suibaku, un énième clan bien connu parmi le village des Nuages - et pas vraiment en bien d'après ses souvenirs-. Le Clan Suibaku était en effet connu pour être une bande d'oiseaux de mauvais augures dont le don héréditaire correspondait bien avec le caractère peu fréquentable de ses membres. Pourtant, à voir cette petite, elle lui aurait bien accordé le paradis sans concession à sa petite bouille. Petite était d'ailleurs le bon terme puisque du haut de mètre soixante dix, la basanée surplombait sa collègue; paradoxalement, les traits de son visage et les courbes de la petite Momiji laissaient pourtant deviner qu'elle était largement son aînée malgré la différence flagrante de carrure entre les deux femmes.

Néanmoins, elle répondit avec un grand sourire à l'autre, ravie de rencontrer pour une fois quelqu'un qui semblait être sympathique. Cela lui changeait grandement des individus moroses comme Sayuri ou Muku:

" Salut. Moi c'est Kaori. Yotsuki Kaori. Merci de t'être portée volontaire, et pour la pomme aussi, je vais la garder pour un peu plus tard, si ça ne te dérange pas. Waibe a du te le dire, mais je suis pour ma part spécialisée dans le Taijutsu et le Raiton. Bien que je ne pratique que rarement mon ninjutsu.

Honnêtement, je pense que notre entraînement pourrait être intéressant en effet, je n'ai jamais eu le plaisir de croiser quiconque de ton clan. "

SUr le ton de la conversation, elle enjoint la petite à la suivre, l'entraînant sur l'un des terrains d'entraînement non utilisés. Une fois arrivés sur place, la basanée se mets en garde avant de prendre la parole une nouvelle fois:

" Pour que l'entraînement soit vraiment utile à l'une comme l'autre, je te propose de ne pas nous retenir. De toute manière, Waibe est là en cas de pépins. Je vais ouvrir les hostilités d'accord? Attention... Trois, deux... un !  "

A peine avait elle terminé le décompte que Kaori effectua les mudras nécessaires au Blitz. Puis, profitant du sursaut de vitesse octroyé par le raiton, elle se projeta en avant, parcourant rapidement les quelques mètres la séparant de la jeune petite en une foulée rapide. Arrivée à son niveau, elle projeta son bras gauche vers le plexus solaire de la femme, paume ouverte: Shôgekishô. Profitant de cette ouverture, elle arma ensuite son pied droit, avant d'effectuer une torsion du bassin,  projetant dès lors un coup de pied circulaire de la droite vers la gauche, en visant les côtes de sa partenaire du jour.

Kaori ne ferait pas dans la dentèle. Elle voulait en découdre, et ne cachait nullement son impatience. Il ne lui restait plus qu'à espérer que Momiji aie du répondant face à son assaut frontal.

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Résumé du Tour:

Kaori me fait un sourire et accepte volontiers ma proposition. Elle prend la pomme offerte avant de la ranger dans une de ses poches. L’artiste martiale m’explique un peu sa façon de pensée et j’ai un hochement de tête approbateur. Nous allons dans l’arène, comme d’habitude, quelques curieux et un arbitre nous observent.

« Cela me convent amplement, à ton signal. » Elle donne le décompte.

Bras le long du corps, prête à attaquer, les trois secondes me paraissent une éternité. Puis le top départ, je recule en préparant une technique : c’est une spécialiste du corps à corps, il faut que je creuse de la distance et que je contrôle l’espace. Le premier de ses signes de main me met sur la voie : raiton, il faut que je domine l’axe de bataille sinon je vais me retrouver bloquer au contact.
Mes mains recrachent trois geckos d’argile qui se dispose en une ligne devant-moi, juste à temps pour intercepter la charge électrique. Je suis en train de préparer une seconde technique lorsque Kaori me rentre dans le lard et je fais exploser les mines sous ses pieds. Suffisamment pour la déséquilibrer, pas assez pour l’interrompre : je me prends un coup dans le plexus qui me coupe le souffle.
J’ai juste le temps de plonger ma main dans ma pochette d’argile avant de voir le coup de pied arriver. Mes vieux instincts de la boxe (c’est-à-dire pas grand-chose) me font contracter les abdos et adopter une garde basse de ma main libre. Ce qui ne m’empêche pas d’être repoussé sur le côté par la puissance de l’attaque.
J’ignore si c’était un impact de pleine force ou au contraire, si les mines ont perturbé sa concentration, mais je l’ai senti passé. J’en connais une qui aime pousser de la fonte à la salle. Il faudrait que je prenne exemple sur elle.
Mes mains expulsent cinq oiseaux d’argiles foncent sur Kaori, une rafale de choc qui devrait me permettre de temporiser un peu.
Tout en reculant, j’en profite pour reprendre de l’argile et cracher une vipère pétard. Il faut que je m’occupe de ses jambes sinon je vais passer un sale moment.

Rapport de situation ::

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Les premiers assauts avaient atteint leur but, et aussi étonnante que cela puisse paraître, Kaori éprouvait une certaine culpabilité à frapper ce petit bout de femme. En effet, elle n'avait jusque là rien fait qui ne justifie de se prendre des coups, si ce n'était l'objectif même de leur petit entrainement amical. Mais comme toujours, la Yotsuki gardait en tête ses objectifs et se forcait à combattre même contre sa volonté. Toutefois, elle nota les explosions dans son dos. La petite avait miné le champ de bataille comme premier stratagème mais, fort heureusement, la vitesse octroyée par son blitz lui avait permis de passer sans encombre. Elle s'en était tirée à bon compte, même si parfois d'un cheveu.

Maintenant que la distance séparant les deux kunoichi était minime, la paysanne se préparait à déchaîner ses pulsions guerrières mais la fille aux cheveux blancs n'était pas de cet avis. Cherchant à se dégager de l'engagement au corps à corps, elle libéra une nuée de créatures quasiment à bout portant. Privée de toute porte de sortie, Kaori se recouvrit de justesse d'une fine pellicule de chakra. Ainsi protégée, elle put assister au premier plan à l'explosion de ce qui semblait être de petits oiseaux sur son torse. Fort heureusement, la quasi totalité de l'assaut avait pu être absorbée, ne laissant que quelques traces de brûlures superficielles sur sa peau couleur caramel. Elle émergea du nuage de fumée avec un sourire conquérant.

Visiblement, l'autre avait profité de ce temps mort pour s'éloigner une nouvelle fois et envoyait déjà sa prochaine salve de saloperies. Serrant les dents, Kaori se jette sans ménagement sur son adversaire, ignorant les explosions fragilisant ses jambes. Fort heureusement, ces dernières n'étaient que très limitées, ne laissant que de brûlures très légères et de légers bleus. Pis encore, maintenant qu'elle avait rejoint son adversaire, Kaori reprenait la main, décochant un second high kick droit au même endroit que le précédent avait déjà fragilisé. Elle cherchait littéralement à broyer les côtes de l'adorable jeune fille sans ménagement. Puis elle tenta de saisir le cou de l'explosive jeune fille de la main gauche, lui coupant brièvement la respiration avant de l'écraser au sol, infligeant une douleur massive au dos de sa victime.

Contrairement à ce que son style de combat et son apparence pouvaient laisser penser, la basanée était tout à fait consciente de ses faiblesses et contre une adversaire capable de saper ses forces lentement mais sûrement tout en multipliant les assauts, sa défense ne pourrait pas tenir la distance éternellement. Il lui fallait donc clore l'affrontement au plus vite.

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Résumé du Tour:

Les explosions ont moins de succès que prévu, mon adversaire se protège de la rafale de choc en utilisant une technique qui amortit l’immense majorité des dégâts. Les mines gecko n’ont pas été assez rapides et la vipère explose entre ses jambes. Je gobe une nouvelle quantité d’argile et prépare un faucon d’argile. Il s’élève dans les cieux et doit retomber un peu devant-moi alors que le champ défensif de Kaori ne se fane, elle me fonce dessus et j’ai tout juste le temps de préparer deux nouvelle vipères.
L’artiste martiale m’envoie son plus beau coup de pied dans les côtes. Je lâche les vipères qui se précipitent vers elle, mes jambes me lâchent quelques instants après et j’esquive par accident sa tentative de m’attraper par la gorge. Le souffle coupé, un genou à terre, je sens une paire de mains me saisir par le col, puis le cou. L’adrénaline monte, ma crainte de me faire démolir avec, il ne m’est encore rien arrivé de grave mais ça ne saurait tarder. Je dois lutter contre mon instinct qui me dit de lui taillader les bras avec un kunaï. A la place, par automatisme pur et dur, je m’accroche à ses mains de toutes mes forces et tente de lutter contre sa force herculéenne. Une tâche qui évidemment va se solder par un échec. Elle est plus puissante, elle a plus de muscle et d’expérience dans ce domaine, tant pis. L’artiste martial me soulève légèrement avant de me plaquer violemment au sol et si je n’avais pas le harnais pour amortir un brin ma chute, je dirais que c’est mon dos qui aurait abandonné. Pourtant je suis en vie et je sens encore mes jambes, Kaori est toujours devant-moi.
Au dernier moment je ferme les yeux et place un bras devant mon visage.
Le faucon retombe.
L’explosion me traverse de part en part, l’onde de choc est surpuissante, je tombe sur le cul. A moins que ça ne soit Kaori qui vole à cause de la détonation. Ou alors, encore autre chose. J’ai les oreilles qui sifflent, la tête qui tourne et mon corps entier est douloureux, l’onde de choc ne m’a pas fait du bien. Même avec l’habitude des explosions et le bras devant le visage, je sens que je vais avoir quelques contusions pour un moment. Au moins mes poumons n’ont pas éclaté, pas encore.
Je lève la tête, cherchant Kaori du regard.
« Kaori, j’ai pas explosé trop fort ? » Dis-je d’une voix faible.

D’un coup, je m’inquiète un peu d’avoir fait du zèle, en voyant toute la fumée et le cratère dans l’aire de combat.

« Kaori ? »

Rapport de situation : :

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La basanée surgit subitement du nuage de fumée, l'air désarçonné. La jeune femme n'avait en effet que rarement eu l'occasion de traiter face à ce genre d'attaque, la seule réelle occurence dont elle se souvenait étant le coup de poing de Nanabe lui ayant brisé les os pendant un entrainement. Le choc de la petite avait été tout aussi violent, si ce n'était plus, et aurait pu l'envoyer directement sur la touche si la basanée n'avait pas eu le reflexe d'activer sa technique de protection par reflexe en entendant le sifflement du projectile fendre les airs. Elle baisse les yeux un instant, assessant les dégâts. A vue de nez, rien de particulièrement grave, une fois de plus, le pillar man avait parfaitement rempli son office en absorbant une grande partie de l'onde de choc. Cependant, elle n'était pas assez résistance, et Kaori put constater la présence de quelques bleus et ecchymoses ici et là sur son corps ainsi que des brulures légères.

Elle était encore largement en état de combattre, mais clairement pas indemne non plus. La jeune adolescente se mords la lèvre, dans un cas comme ça, la technique enseignée par Mekata Nanabe aurait été bien plus efficace. Malheureusement, il lui manquait encore quelque chose pour pouvoir l'utiliser de manière optimale et officielle. Quoiqu'il en fut, elle se tenait à nouveau debout, malgré avoir été repoussée à plusieurs mètres de sa collègue par le souffle de l'attaque.

Sans dire un mot, elle charge à nouveau son adversaire, enveloppée par l'aura du blitz et se retrouve rapidement à portée de coups. Il lui fallait réduire l'écart entre les deux femmes. Et le meilleur moyen qu'elle avait trouvé, c'était de briser la résistance de son adversaire. Les yeux fixés sur le cou de Momiji, elle étends son bras droit et tente de le lui saisir au niveau du coude. Une fois la corde à linge mise en place, la paysanne força sur ses abdos, et mobilisant toute la force dont elle était capable, elle tenta d'encastrer le crâne de la pauvre Suibaku dans le sol avec une telle violence que le sol se craquela sous l'impact de l'attaque.

Ce n'est qu'à ce moment que Kaori se rendit compte que ses pieds commencait à lui faire mal. Un coup d'oeil à ces derniers lui confirma qu'ils affichaient déjà plusieurs traces d'attaques consécutives, et elle povuait constater un très léger tremblement de son talon. LA stratégie de Momiji commencait à donner des fruits. Lentement, mais sûrement. Raison de plus pour terminer l'échange au plus vite si Kaori ne voulait pas que ça se termine en défaite.

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Résumé du Tour:

Je me relève piteusement, Kaori en profite pour faire de même. Elle a mauvaise mine mais pas autant que moi, j’ai mal partout, j’ai l’impression que mon corps a pris dix ans d’un coup. La preuve que ma technique est au point, mais pas encore son utilisation en combat rapproché. Par instinct, j’ai un vertige.
Quand je tourne la tête vers ma camarade, elle est déjà prête à en découdre. Une seconde passe, nous nous toisons en chien de faïence. Elle se remet à faire des signes de main, moi aussi.
Elle me fonce dessus, je pose devant-moi une grenade soufflante et gobe encore de l’argile. Lorsqu’elle arrive au contact j’utilise directement ma bombe à effet de souffle en sautant vers l’arrière. Une esquive assez calamiteuse qui me propulse plus loin que je ne l’aurais voulu et surtout, plus rapidement que selon mes calculs. Mes pieds défaillent en touchant le sol et j’atterris sur le dos.
Par instinct je lève les mains en l’air.

« Je déclare forfait, c’est bon, tu as gagné. » Quelques grimaces victorieuses dans l’assemblée. D’autres au contraire, sont déçues, ils n’ont pas eu le bon pronostic.

J’allais me relever, mais j’ai la tête qui tourne et des nausées à l’estomac : l’onde de choc de la bombe faucon ne m’a pas fait du bien. Je prends un instant pour retourner sur mes deux pieds. J’ai le corps recouvert de courbature et j’ai l’impression d’avoir avalé deux ou trois grenades. Je régurgite par les mains l’argile qui reste dans mon organisme et remet la glaise dans mes sacoches.

« Bien joué, » je m’essuie les pattes sur mon pantalon et renfile mes gants avant de lui tendre la main. « Future troupe de choc de Kumo j’imagine ? » Vu sa manière de combattre, ça lui irait largement.

J’ai vraiment besoin d’un outil pour contrôler l’espace et la distance de manière plus efficace, les bombes soufflantes ont montré leurs faiblesses aujourd’hui.
Puis je sens un liquide chaud qui me coule le long du menton et instinctivement, place ma manche sous mon nez. Forcément, les explosions et le corps humain ne font pas bon ménage, les Suibaku n’échappent pas à la règle.

« On discute de ce duel autour d’un thé peut-être, dans la zone commune ? »

Rapport de situation :

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Alors qu'elle s'attendait à sentir le choc d'un crâne s'écraser contre la pierre, Kaori dégusta une nouvelle explosion à bout portant. Mais cette fois, elle ne ressentit pas l'onde de choc tout de suite. Voire même pas du tout ! Au contraire, ce fut sa proie qui se propulsa hors d'atteinte. Une fois de plus. Ce jeu du chat et de la souris, commencait à devenir lassant. Cependant, bien décidée à s'entêter comme la tête de mule qu'elle était, Kaori commençait déjà à incanter ses mudra lorsque l'autre jeune femme leva les deux mains, signifiant son abandon. Peu habituée à ce que son adversaire jette l'éponge - elle même avait un blocage à ce niveau d'ailleurs -, la Yotsuki n'enregistra pas tout de suite l'information, restant à l'affut d'une attaque en traitre pendant quelques secondes... Mais elle ne vint pas.

LEvant les sourcils, la pratiquante d'art martiaux finit par se redresser, le regard méfiant. Ce n'est que lorsque que la petite enfila à nouveau ses gants que la basanée comprit qu'elle ne comptait réellement pas l'attaquer en traître. En un instant, la jeune adolescente relâcha la tension dans ses muscles, s'autorisant enfin à respirer normalement. Elle avance finalement en direction de sa collègue, tout en s'étirant les muscles. Si la brune ne souffrait au final que de quelques blessures superficielles, elle avait toutefois constaté une fois de plus que son art manquait de finesse et de techniques utilitaires. A en juger par son souffle saccadé, elle n'aurait de toute façon pas pu tenir cette cadence bien longtemps.  

D'un ton amical, elle serre la main de son adversaire avant de rétorquer:

"Merci. Ah, j'espère bien plus tard oui. Pour le moment je n'ai pas encore le niveau. En revanche, franchement bravo, Momiji, je ne m'attendais honnêtement pas à ce que les explosions puissent être utilisées autrement que pour faire des trous énormes et beaucoup de bruit. Ton style est vraiment inventif, et j'ai l'impression que tu es une tacticienne née. Si tu n'avais pas jeté l'éponge et continué à éviter aussi facilement mes assauts, je suis certaine que tu aurais fini par l'emporter haut la main ! "

Remarquant le léger épanchement de sang de sa collègue, l'adolescente fait un signe à Waibe afin qu'il vienne les ausculter, avant de reprendre la parole:

"Avec plaisir, mais d'abord, les premiers soins. Tu te doutes bien qu'en tant que pratiquante du Taijutsu, j'essaye de prendre le meilleur soin possible de mon outil de travail... Mais je vais pas mentir, tu m'as bien amochée quand même haha "

Maintenant que l'épisode du combat était terminé, la paysanne était redevenue un individu social, reléguant son côté taciturne aux oubliettes. De toute manière, cette petite semblait être d'excellente compagnie, elle espérait juste ne pas s'en faire une antagoniste comme une certaine dompteuse.

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Kaori accepte ma reddition avec joie et peut-être un peu de soulagement. J’ai un hochement de tête lorsqu’elle me complimente sur mon style : ce n’est pas grand-chose, j’ai l’expérience de mon clan et de plusieurs années d’expérimentations derrière-moi. La doctrine Suibaku est pour beaucoup dans mes performances : avant de m’exiler, j’ai eu le temps de lire quelques manuels sur la meilleure manière d’utiliser ses explosions.

« Peut-être que j’aurais gagné si je m’étais acharnée, mais si le combat avait été véritable, je pense que tu aurais employé des méthodes beaucoup plus radicales. Tu mérites la victoire, je n’ai pas su garder la distance, une erreur fatale quand on travaille à la grenade. » Pour des raisons évidentes de sécurité, mais aussi car je suis désarmée pour le combat au contact.

Le médecin des arènes s’approche pour nous examiner, il ausculte brièvement mes yeux et me demande si j’ai des nausées quelconques, des douleurs insupportables quelque part ou une difficulté à parler. Je lui réponds que non. J’ai l’habitude de mes explosions, je sais identifier une commotion ou un barotrauma quand j’en subis un. A force de m’entraîner, c’est devenu une routine pour moi, une routine désagréable, mais une routine quand même. Le saignement de nez était à prévoir. Par acquis de conscience et par zèle, le médecin résorbe immédiatement l’afflux de sang, m’évitant ainsi d’avoir à me boucher le nez durant la conversation. Il se tourne ensuite vers Kaori, qui n’est pas ressortie indemne de mes explosions, j’ai un bref pincement au cœur : je n’aime pas faire mal à mes camarades. Il faudrait que trouve un moyen de faire mal sans blesser, une façon de signaler les attaques réussies sans qu’elles ne rendent infirmes mes camarades.
Habituée aux blessures par détonation, je lui pose les questions de routine.

« Pas de mal de tête, ni de perte d’équilibre, ni de difficulté à respirer ? Ce sont les symptômes principales d’une blessure par explosion, en particulier quand on réchappe de plusieurs grenades à bout portant. » L’onde de choc traverse les muscles et y relâche de l’énergie. Les fibres sont broyées par la vague d’énergie. Les organes riches en eau se mettent à vibrer et éclatent. L’augmentation de la pression vient perturber le tympan quand il ne crève pas d’un seul coup, les poumons peuvent éclater si la pression monte d’un seul coup. Les yeux peuvent saigner, voire se transformer en une bouillie rouge.

Ensuite, il y a les risques de shrapnels, mais ce n’est pas un grand risque ici. Il y a peu d’éclats qui ont volé durant le combat, l’environnement est stérile de tout mobilier. Elle risque surtout d’avoir des éclats de graviers dans les pieds.
Pour les projections : elle n’a pas volée à un quelconque moment de la bataille.
Enfin, les brûlures devraient être assez mineures. Je n’ai pas utilisé d’explosions incendiaires durant le combat.

« J’espère que je n’ai pas fait trop mal. » Une fois que nous avons reçu les premiers soins, nous retournons à la zone commune.

Je tire de mon sac un thermos de thé chaud et nous nous installons à une table. Il y a une petite cahute où on cuisine des beignets, pour ceux qui veulent manger après leur entraînement, mais je n’en ressens pas le besoin, pas tout de suite.

« Alors, que penses-tu de ton premier duel face à une artificière du clan Suibaku ? Pas trop déçue de ma performance ? » Je lui offre un petit sourire et remplit deux tasses de thé.

Sweat & blood | Ft @Suibaku Momiji

Malgré son silence durant son l'examen des nombreux chocs bénins dûs aux attaques de Momiji, la paysanne ne se départi pas de son sourire. Bien qu'elle ne souhaitait pas contredire la petite, Kaori ne voulait pas non plus s'avouer - pour protéger son égo - qu'elle avait pourtant quasiment tout donné dans leur bref échange. Une pensée qui avait d'ailleurs le don de l'agacer profondément du fait de son incapacité à trouver l'équilibre entre ses aspirations et ses capacités actuelles. D'aucun lui répondrait sans doute que Rome ne s'était de toute manière pas construite en un jour, qu'elle commençait tout juste sa carrière et que ses tares bien que nombreuses étaient symptomatiques des jeunes shinobi. Une mise en abîme pragmatique certes, mais qui ne tempérait pas pour autant l'impatience de la jeunesse.

Elle finit par se relever alors que Momiji s'enquiert de son état de santé, et sautille sur place en tentant d'assesser les potentiels dégâts internes. Après quelques secondes sans problème particulier, hormis une gêne s'expliquant facilement par les impacts, elle mime des crochets et s'immobilise enfin, un sourire aux lèvres, répondant finalement à sa collègue:


"Ca a l'air d'aller. Le principe de ma défense est justement de renforcer mes tissus internes et externes pour dévier la force d'un impact. Les petits oiseaux m'ont pas posé de problèmes, mais le gros piaf lui... ILa eu un peu plus d'effet. la preuve, heh. Mais généralement, non pas de dégâts particulier. Ou du moins, pas que je ressente. Waibe va s'en assurer. Qu'est ce qu'on ferait pas sans lui. "

Sur ces mots, elle s'immobilise enfin, laissant l'eseinin faire son travail. D'un geste machinal, elle attrape quelque chose dans sa poche et découvre la pomme qui lui a été offerte plus tôt. Visbilement, le pauvre fruit a tout de même subi les affres de l'affrontement et présente une face passablement défoncée. Bah, après l'avoir examinée quelques secondes, la basanée finit par la croquer à pleine dents. Un cadeau, ça se refuse pas. Et puis de toute manière, c'était la moindre des politesses vis à vis de la jeunette. Enfin, qui était sans doute son aînée mais bon.
Quelque temps plus tard, les deux femmes se retrouvent à la même table d'un modeste établissement au sein du village. Vacant à leurs occupations, les kunoichi échangent le babillage d'usage avant que la discussion ne revienne à leur petite joute amicale. L'occasion de faire un débrief tactique et éventuellement échanger de nouvelles idées autour d'un thé offert la maîtresse des explosions. Après qu'elle lui demande son avis, Kaori prend un bref temps de réflexion avant de lancer:

" Déçue, pas particulièrement. Comme je te l'ai dit tout à l'heure, je ne m'attendais pas à ce que les explosions soient utilisés de manière précise et ciblée. Tu as aussi tiré parti du souffle naturel pour te dérober à des assauts au corps à corps. Ca a l'air tout bête comme ça, mais fallait y penser ! Eventuellement, il te faudrait des bombes élémentaires pour vraiment gérer tous les cas de figure, mais somme toute, avec ton esprit, je suis sûre que t'auras pas trop de mal à imaginer des stratagèmes pour toutes sortes de situations. Non, je suis plus gênée par ma propre performance en vérité. Je suis trop lente, et je n'ai pas assez de punch. Je dois travailler là dessus. "

La Yotsuki observe les environs pendant quelques secondes, à la recherche d'inspiration.

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C’est en sirotant une tasse de thé que j’écoute le retour de Kaori. Elle n’est pas particulièrement déçue, elle est même surprise que je puisse faire un usage aussi varié de mes techniques. Pour beaucoup de gens, le Kekkei Genkai de mon clan est prompt aux dommages collatéraux, ce qui par nature est vrai. Néanmoins, avec les bonnes méthodes, il est tout à fait possible de diminuer les éclaboussures. Sans atteindre une précision chirurgicale, on obtient des résultats assez contrôlés, qui diminuent beaucoup les risques d’accident. Charge creuses, munitions inertes, avec les bons outils, on peut facilement attaquer une cible au contact des alliés sans les mettre en danger.
Toutefois, Kaori pointe très justement du doigt que des bombes élémentaires me seraient d’un grand secours, comme en témoigne justement son explication. Si j’avais eu des grenades à fragmentation et des bombes incendiaires, peut-être que le combat se serait joué différemment. Mais je suis contente que nous ne soyons pas disputée à la fin du match, ça aurait été dommage. Je reprends une gorgée de ma boisson.

« Trop lente et peu puissante ? » J’ai un petit gloussement. « Mes côtes ont une opinion tout autre sur la question : tu as les techniques pour te défendre et pour combler la distance. J’ai cru voir que tu maîtrisais le raiton, mais j’ai vu peu de techniques à distance. Peut-être qu’il te manque quelque chose pour t’ouvrir une fenêtre. Une diversion pendant que tu arrives sur l’ennemi. J’avais tout le temps de préparer mes grenades lorsque tu te défendais et me fonçais dessus. » Je réfléchis à d’autres moyens pour qu’elle puisse s’améliorer. « Avoir des techniques de distance avec le raiton te permettrait aussi de pouvoir ramollir un ennemi avant de le terminer au corps à corps. Même si tu avais l’avantage au contact face à moi, mes bombes ont pu te causer des soucis. De manière générale, si tu n’arrives pas à approcher l’ennemi et que tu n’as rien pour attaquer à distance, tu t’ouvres à de gros ennuis je pense. »

Elle doit en avoir conscience, mais je préfère souligner le point qui m’a paru le plus important durant ce combat. Je reprends une gorgée avant de répondre à ses remarques.

« Oui, faire des bombes élémentaires améliorerait drastiquement mes performances. » Je sors ma pomme et ne souhaitant pas couper ma phrase en prenant une bouchée à pleine dent, je laisse mes mains s’en occuper. L’avantage d’être une Suibaku : on peut parler tout en ayant une bouche pleine, sans que ça ne dérange. « J’escompte bien créer des bombes incendiaires et pourquoi pas, un oiseau géant pour aider avec la mobilité. Mais pour l’instant, j’aimerais surtout développer mon endurance. »

Toutefois, l’avantage du clan Suibaku est qu’il est assez riche en utilisateurs de ninjutsu généraliste. De plus, j’ai croisé plusieurs types de personnes durant mes pérégrinations, je peux peut-être lui prodiguer quelques conseils sur le raiton, même si je ne suis pas rouée dans cet usage.

« De souvenir, j’ai vu des gens créer des quadrillages électriques pour limiter les déplacements ennemis. Peut-être qu’il y a quelque chose à développer de ce côté pour ton raiton ? »

Sweat & blood | Ft @Suibaku Momiji

La petite ne semblait pas comprendre exactement le souci de sa collègue, arguant que ses côtes avaient déjà dégusté malgré ses plaintes. Une remarque avec un fond de vrai, mais pas encore au goût de la spécialiste du Taijutsu pour autant. Réalisant qu'elle n'avait pas encore expliqué sa philosophie à Momiji, la basanée se rendit compte qu'elle ne pouvait évidemment pas attendre de l'autre la moindre compréhension si elle n'avait pas clés en main pour au moins entendre ses arguments. Du reste, elle eut un mouvement de recul en se rendant compte que les paroles de Momiji provenaient non pas de la bouche située sur son visage, trop occupée à mastiquer, mais de celles de ces mains. Une autre manifestation du don héréditaire des Suibaku qu'elle n'avait jusqu'à lors pas soupçonné. Une manifestation qu'elle ressentait comme glauque, mais sans que la paysanne ne puisse réellement mettre le doigt sur le pourquoi du comment. En tout cas, c'était fascinant. Kaori finit par lancer, en sirotant son thé:

"Ne le prends pas mal, mais le soucis justement c'est que tes côtes soient encore intactes qui me gêne. Je ne veux pas te blesser personnellement bien sûr, mais elles auraient dûes être fêlées, voire brisées pour que je m'estime satisfaite. Tu vois, ce que je vise c'est l'oblitération par la force brute. C'est humilier son adversaire en encaissant chacun de ses coups sans sourciller et lui montrer qu'il n'a aucun pouvoir. C'est pour ça que j'ai choisi la voie de la Force Brute au détriment de ma vitesse et de ma précision. Encaisser au lieu d'esquiver. Terrifier plutôt que frustrer. Puis enfin écraser plutôt que gagner. "

Sa vision, si elle l'avait expliquée dans un contexte de bataille, s'étalait pourtant également sur chaque aspect de sa vie. En effet, Kaori était une éternelle insatisfaite depuis qu'elle s'était éveillée au ninshu. Auparavant simple petite paysanne sans importance et bien dans sa peau, son éveil au chakra lui avait conféré un sentiment de supériorité par rapport à ses pairs non initiés. Pire encore, le fait de devoir cacher ses dons de peur de finir à Arashi avait fini par corrompre encore plus sa vision des choses, lui conférant une certaine aversion vis à vis des simples civils. Ce complexe de supériorité s'était néanmoins calmé depuis son arrivée à Kumo, mais pour autant, il n'avait pas complètement disparu. Kaori avait besoin de la reconnaissance de ses pairs pour se sentir exister, mais cela devait se faire par quelque chose de partagé par tous au village: la puissance. Tentant d'aller plus avant dans sa réflexion, elle poursuit son laïus:

"Ce que je sais faire aujourd'hui ne suffit pas. J'ai déjà pu le conster plus d'une fois d'ailleurs. Depuis que je suis à Kumo, j'ai pris une sacrée leçon d'humilité. Mais tout ce que ça a donné, c'est de me donner encore plus la gnaque pour devenir un véritable monstre du corps à corps. Une légende crainte et respectée. Idéalement les deux. Mais pas de n'importe quelle manière tu vois, je veux que ça passe par l'affrontement. Je veux arriver à un point où j'impose mon rythme à mon adversaire, peu importe ses capacités, ces spécialisations ou son style de combat. Je veux la domination totale. ", elle avale une autre gorgée avant de reprendre, le Raiton que je manie n'est qu'un outil que j'utilise pour le moment pour combler mes faiblesses, mais à choisir, je préfèrerais me servir du corps à corps tout le temps. Ma véritable passion c'est ça, pas le ninjutsu. "

Se rendant compte qu'elle monopolise totalement l'échange, Kaori finit par changer de ton, se tournant brusquement vers sa collègue avec un sourire engageant:

" Tu vois, c'est pour ça que j'estime que c'est pas assez bon. Et franchement, ça ne le sera sans doute pas avant longtemps. M'enfin, j'ai tout mon temps pour ça. Mais oui, quand je t'ai vu déployer un champ de mine tout à l'heure, j'ai aussi pensé à adapter la chose à mon raiton. MAis quelque part, ça m'énerve de devoir me reposer sur autre chose que mes capacités physiques, après je sais que ça a l'air d'un caprice, mais je t'assure que je réfléchis à toutes les possibilités, tu sais ce qu'on dit: nécessité fait loi.

" [color:18e9=#orange]D'ailleurs, t'as déjà à pensé à produire des explosifs localisés? Une charge au bon endroit pourrait détruire une articulation, un tendon ou ce genre de choses. "


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Le physique, la force physique, la volonté d’écraser son adversaire et de lui faire mordre la poussière à tout prix. Une philosophique je n’approuve guère : bien sûr, parfois il faut faire preuve d’ultraviolence, il faut anéantir l’ennemi pour défendre Kaminari. Mais il y a d’autres jours, d’autres situations, où au contraire, je pense que la diplomatie dans la victoire est plus avantageuse. Parfois, tendre la main après avoir triomphé est le meilleur moyen de se garantir un allié. Il faut savoir être conquérant autant que diplomate si on veut gagner et rentrer dans la légende, la force brute ne fait pas tout. En particulier lorsqu’on s’appuie sur le taijutsu exclusivement : nous sommes des spécialistes qui excellons dans nos domaines respectifs. Mais si on nous prend au dépourvu, nous peinerons à suivre la cadence, par manque de moyens et de polyvalence.
Je me permets une simple remarque à ce sujet.

« Attention à ne pas perdre de vue notre rôle. Nous sommes des ninjas, les erreurs se paient très cher dans notre métier. L’orgueil peut nous coûter la vie. »

Ensuite, il y a cette idée de créer des explosions localisées, qui ne date pas d’hier. Le clan Suibaku expérimente et maîtrise ce genre de technique depuis un long moment déjà, mais elles sont souvent réservées à des spécialistes en la matière. Elles représentent la culmination de l’artificier de précision : celui qui peut démolir un bâtiment sans déborder ailleurs, celui qui perce le métal sans détruire tout ce qu’il y a autour. En comparaison, je suis une bouchère qui détruit tout sur son passage. Mais la destruction de tendons n’est pas à l’ordre du jour : trop précis et trop complexe à mettre en œuvre. En particulier quand on peut démolir tout un membre d’une explosion.

« Cela nécessite trop de précision que d’attaquer une articulation. En particulier quand les explosions ne discriminent pas et attaquent tout autour d’elle. Une méthode alternative est d’utiliser des charges en entonnoir ou à écrasement : lorsqu’un adversaire se prend un jet de métal en fusion ou des éclats de son propre mur, il y songe à deux fois avant de s’abriter. Il existe quelques techniques qui visent des points précis, mais la précision est quelque chose de très relatif avec l’argile Suibaku. L’un des points forts de l’argile est de pouvoir créer des animaux en quantité massive. Pour espionner ou miner le champ de bataille. »

Je finis ma tasse de thé.

« J’espère pouvoir intégrer les kiheitai un jour, les troupes de choc de Kumo, et toi ? »

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L'adolescente laisse échapper un gloussement amusé lors de la mise en garde de sa collègue. L'orgeuil, au même titre que l'égo, étaient deux gouffres particulièrement enlisés dans sa personnalité. Une constatation qu'elle avait déjà faite plusieurs fois auparavant d'ailleurs, mais que l'adolescente avait fini par admettre au titre qu'il s'agissait de tares définissant - pour le meilleur et pour le pire - sa personnalité. En temps normal, il était vrai qu'elle parvenait à les mettre de côté par opportunisme et raison, mais dans le feu de l'action, Kaori se savait particulièrement susceptible et facile à distraire. Plutôt que de s'en excuser, elle préféra néanmoins l'expliquer:

" Et c'est totalement vrai. L'orgeuil finira sans doute par avoir raison de moi, tôt ou tard. Je ne l'excuse pas, bien sûr, mais c'est néanmoins un trait de personnalité que j'ai accepté et que j'essaye de contrôler... avec plus ou moins de succès on va dire ! Hah. "

Après ce petit laïus, l'adolescente trempa à nouveau les lèvres, écoutant attentivement l'exposé de sa collègue concernant les différents types d'explosifs ainsi que leurs effets, levant un sourcil à l'évocation des charges en entonnoir ou en écrasement. Selon ces dires, ce type d'agencement en particulier permettait un effet très intéressant lorsqu'il rentrait en contact avec une technique de défense élémentaire. Un concept intéressant l'amenant à se demander s'il était possible de réaliser le même type d'effet avec son raiton. Elle nota l'idée pour plus tard et se contenta de décocher un sourire amical lorsque le sujet vira sur les aspirations de sa collègue.

"Ah on sera peut être collègues alors. J'ai rendez vous avec le lieutenant du Mihari bientôt, pour justement rejoindre les forces de police. Bon, je ne vais pas te cacher que je vise également l'unité du Kiheitai plutôt que la police de proximité, on se demande pourquoi! HAH !

Je pense que ce genre d'unité me conviendrait particulièrement, mais d'un autre côté, je ne pense pas qu'il y ait tant de menaces sérieuses que ça qui pèsent sur le village. Tu crois que le reste du temps on sera affectées aux mêmes types de missions que l'Hoankan? Genre nous occuper du tout venant? "

Elle a un bref tressaillement à cette idée. Si sa fibre combative était particulièrement développée, Kaori craignait de devoir intéragir avec la population civile. En effet, se savant bien plus à sa place dans une hiérarchie militaire, le simple fait de s'imaginer devoir supporter les braillements de non initiés au combat lui faisait monter le rouge aux oreilles. La vérité étant, sans qu'elle n'ose bien sur l'avouer ouvertement, qu'elle avait certains à prioris vis à vis des "autres" non initiés au Ninshu, et ne comptait pas leur tenir la main en permanence.

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J’ai un sourire lorsque Kaori avoue volontiers son orgueil et ses efforts pour mettre en camisole cet égo parfois déplacé. Elle a conscience de ses défauts et travaille dessus, c’est tout ce qu’on peut attendre d’une ninja de Kumo. J’ai un hochement de tête approbateur et elle m’avoue elle aussi vouloir intégrer le Kiheitai. Si je ne m’attendais pas à cette nouvelle, il est difficile de m’avouer surprise : elle a le tempérament pour. Au contraire, on m’a souvent dit qu’on me verrait au sein de la police de proximité, à discuter avec les gens et résoudre leurs problèmes au quotidien.
Mais si la violence gratuite me répugne, je tire toutefois satisfaction à corriger les torts et les injustices. Ce qui passe nécessairement par affronter les méchants. Parfois, il faut savoir donner du sien pour préserver le monde. On ne peut pas attendre que le mal soit fait pour agir, on ne peut abandonner les nôtres sur l’autel de la paix. Nous sommes des ninjas de la foudre, par conséquences, nous sommes les protecteurs de la nation et devons assumer notre rôle jusqu’au bout. J’ai la sensation que mes talents seront mieux exploités dans les troupes de choc.
Mais pour répondre à Kaori.

« Si nous intégrons toutes les deux les troupes de choc de Kumo, alors j’imagine que ce sera à moi de te couvrir. Je me vois mal laisser une camarade foncer toute seule à la bataille où se mettre en danger sans assistance. Si nous sommes dans la même équipe, compte sur moi pour te dégager un passage où couvrir tes arrières. » Sur le terrain, il faut faire preuve de solidarité, cela passe par soutenir ses partenaires qu’importe la mission. La fraternité et l’esprit de corps sont deux notions très importantes.

Pour répondre à sa question sur le Kiheitai, comme quoi il n’y a pas de menace d’importance qui se présente à Kumo tous les quatre matins, j’essaie de trouver une réponse pertinente.

« Les troupes de chocs doivent s’occuper de toute sortes d’urgences. Nous serons appelés au front s’il y a une guerre, mais je pense que nous serons aussi en charge de toute mission violente par nature. Que ça soit détruire un camp de bandits ou nettoyer une maison pleine de sympathisants du Jinsei. Il est indubitable que les Kiheitai ne posent pas de questions avant de passer à l’attaque, mais je pense que nous travaillons à toutes les échelles. »

J’ai un petit rire.

« Je pense que les forces spéciales ne s’occupent pas du tout venant. Cela irait à l’encontre de leur nature même, qui est d’accomplir des missions très spécifiques. En espérant que le Kiheitai ait encore assez de place pour deux genins impatientes. En attendant, si nous devons nous habituer au travail d’équipe, il faudrait peut-être demander un double duel non ? »

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Si l'adolescente se contente de lâcher un petit rire amusé à l'idée d'avoir Momiji en back up, l'idée ne semble pour pas si mauvaise. En effet, elles avaient déjà chacune démontré une certaine affinité dans leurs capacités. Ou plus précisément, Kaori avait déjà montré qu'elle était capable d'encaisser sans trop de mal des charges explosives "normales" de là, il était en effet possible d'imaginer nombre de tactiques reposant sur sa propre résistance et la puissance brute des explosions de l'autre kunoichi. Bien que pour que cela puisse se faire de manière optimale, la spécialiste du Taijutsu doive encore travailler sur ses propres tactiques de renforcement, celle de Nanabe étant en haut de la pile.

Néanmoins, au delà de ces considérations tactiques, l'explosive petit bout de femme mit le doigt sur une notion qui paraissait particulièrement répandue parmi les autres membres des forces de Kumo: elle semblait mettre un point d'honneur à souligner la camaraderie, comme si c'était une notion essentielle. Et ce n'était pas la seule à verser dans ce versant émotionnel d'ailleurs, une autre de ses collègues avait tendance à s'enticher de ses émotions vis à vis du village. Cette notion était étrangère à la jeune adolescente, qui comprenait effectivement la nécessité de créer une certaine forme de lien avec ses pairs car cela pouvait faire la différence entre la vie et la mort dans le cadre de leurs occupations; cependant, elle était encore dans le flou en ce qui concernait les limites dudit lien. Pour le moment, ne connaissant en tout et pour tout que de rares personnes dans le village, elle ne concevait l'existence d'un lien que par la nature de leur devoir et se révélait incapable de dire où se situait la limite entre l'entente professionnelle et l'investissement émotionnel. A l'instant, en tout cas, elle ne concevait cette nécessité que parce qu'elle était née de leur travail. Elle se garda néanmoins bien de noter cette réflexion, ne savant que trop bien que ce genre de réflexions pourrait éventuellement être mal pris par son entourage.

Elle se contente donc d'écouter patiemment avant de reprendre sa collègue juste au moment où elle évoque un entrainement en doublette. La basanée passe la main sur son menton, signe de réflexion avant de lancer:

" Bah Honnêtement, avec tout le bordel qu'on vit à cause de la guerre civile, je pense qu'on en a besoin plus que jamais de nouveaux membres. D'autant que soyons honnêtes: ça en jette de dire qu'on fait partie d'une unité spéciale quand même. Surtout quand elle a un nom aussi stylé que "Kiheitei" : l'Armée de Soldats Démons. Rien que de le dire, j'en ai des frissons tu vois? "


Tu connais des gens qui pourraient s'entraîner avec nous? Personnellement, vu que je n'ai pas d'équipe je ne connais pas grand monde. Elle compte sur ses doigts Mekata Nanabe, Mojuzuka Sayuri, Mishima Keiko... Et je crois que c'est tout "

C'était rien de le dire. En tout et pour tout, Kaori ne connaissait pour le moment pas grand monde hormis Nanabe qui l'avait entraînée, Mishima Keiko avec qui elle avait déjà partagé une mission. Et Sayuri. Mais cette dernière n'était probablement à prendre en compte dans le décompte d'éventuels partenaires d'entrainement, le passif entre les deux femmes étant bien trop lourd pour le moment.

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« L’armée des soldats démons ? Ironiquement, je préfère l’autre appellation : troupe de choc renvoie à une fonction destructrice et l’effroi. Il y a toute une légende à créer pour le Kiheitai et le terme de soldat démon me paraît peut-être un peu trop hostile. Troupe de choc m’évoque un soldat d’élite, qui a l’habitude du feu. Soldat démon m’évoque un criminel de guerre qui n’a cesse de piller les terres. » J’ai un petit sourire, chacune ses préférences. « Mais oui, ils ont sans doutes besoin de monde : les missions de choc vont se multiplier, pour lutter contre l’influence du Jinsei, nul doute qu’il faudra mouiller la chemise. Ce sera l’heure de gloire des unités de combat, comparé aux espions et aux éclaireurs qui pour l’instant, ont la côte. »

Je termine ma tasse de thé.

« Je connais peu de gens qui sont de notre niveau pour un double duel. Je songeais à Keiko et espérais que tu ais quelqu’un d’autre à l’esprit. » J’éclipse l’idée d’un revers de main. « De toute manière, nous avons le temps, je vais rentrer chez moi, prendre un bon bain chaud et méditer sur la dérouillée que j’ai prise aujourd’hui. » J’ai un petit gloussement.

On ne gagne pas à tous les coups, par contre, je les ai tous encaissés aujourd’hui. En rangeant mes affaires, j’ai un grognement douloureux, oui, demain je vais me réveiller avec des bleus sur le corps. Kaori ne m’a pas loupé et demain, sortir du lit va être une mission à part entière. Toutefois, je n’ai aucun regret : ce fût un duel instructif qui a montré plusieurs failles dans ma défense. Fréquenter le terrain d’entraînement avec un peu plus d’assiduité m’aiderait à corriger ces défauts, au moins pour le conditionnement physique et la notion de distance. Je m’étire un peu, fait craquer mes articulations et ait un soupir d’inconfort.
Oui, perfectionner mon taijutsu ne ferait pas de mal.

« Je te souhaite une bonne journée Kaori et… Si à l’occasion, tu as besoin d’une partenaire d’entraînement, n’hésite pas. »

Sweat & blood | Ft @Suibaku Momiji

Kaori se garda bien de pointer le fait que les deux visions de sa collègue étaient plutôt complémentaires, au risque de passer pour une cynique finie; d'autant qu'au vu de l'histoire plutôt mouvementée de Kumo et de sa première Raikage, le nom de l'unité spéciale avait sans doute plus à voir avec la seconde proposition que la première. Mais, encore une fois, inutile de se rendre antipathique, après tout les temps avaient supposément changé, bien que seule l'épreuve du temps déterminerait si la politique intrasèque de Kumo avait réellement changé. De son point de vue, ce n'était pas une nécessité, les traditions belliqueuses du pays de la foudre faisant littéralement partie de son folklore. Par ailleurs, les temps et les moeurs n'avaient pas réellement changé en une centaine d'années, mais après tout que pouvait elle réellement en savoir? Du haut de ses dix sept ans et n'ayant jamais quitté Kaminari, sa vision des choses était étriquée.

Lorsque la manipulatrice des explosions évoqua le manque de partenaires potentiels, la basanée se contenta de hocher la tête. Si elle était effectivement avide de rencontres guerrières, leur rang ne leur permettait pour le moment pas de pouvoir s'illustrer. Mais comme disait le dicton, tout vient à point à qui sait attendre, et si la jeune adolescente manquait généralement de patience, elle savait apprécier le temps qui passe. Agitant un signe de main lorsque Momiji désigna son départ, la demoiselle la suivit du regard pendant quelques secondes avant de s'étirer, les yeux perdus dans le vague.

On pouvait décidément trouver toutes sortes d'énergumènes dans ce village. La Yotsuki ne regrettait pas d'avoir quitté sa famille. Toutefois, une pensée vint perturber sa quiétude: si un jour elle venait à faire face à cette petite, elle serait un obstacle de taille. Il lui fallait trouver une parade aux explosifs et le Raiton pourrait être la clé de sa domination...

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