Omon n'est pas connu dans le reste du monde à moins que le reste du monde ait un jour eu une paire d'yeux au sein de la réserve ou dans le pays des animaux. À cette seule condition ils auraient pu apercevoir voir échanger avec un homme au regard acéré qui n'a de cesse de regarder les détails qui l'entourent par les recoins les plus improbables. Ces hommes-là qui l'auraient rencontré savaient de ce fait qu'il n'était pas l'avant-garde de la réserve mais bien sa dernière ligne de défense et celle qui opérait sans que l'on sache où elle se trouvait. Ils auraient pu raconter aux leurs le survol de l'Ange au-dessus des forets, et l'œil, toujours braqué vers le sol pour surveiller les masses grouillantes d'animaux et d'hommes car si l'un d'eux venait à être attaqué le Betsumei n'aurait plus qu'à fondre sur sa proie avant de l'emporter on ne sait où. La démocratie dans ce pays n'avait qu'à bien se tenir, peut-être avait-elle interdit la consommation de viande mais vu sa position ce n'est sûrement pas l'état d'alerte que le Daimyo aurait relâché, plus encore suite aux événements d'Arashi. Omon et les siens étaient les yeux de Juuiri et aucun recoin du pays n'échappait à leur filature.
Ceux qui l'ont connu se souviennent au contraire d'un homme bon, du moins lorsqu'il vivait encore dans le pays car les informations de son voyage furent morcelées, il était difficile de savoir de quoi Omon s'était tenu pour responsable par la suite. Avant cela, les villageois et shinobis ayant croisé sa route parlaient d'un homme qui n'aimait pas la guerre, préférant la diplomatie à la force, un diplomate dans l'âme qui avait pourtant laissé derrière lui quelques rumeurs inquiétantes à son sujet. Quelques individus firent mention d'accès de violence et de crises de démences peu de temps avant qu'il quitte le pays mais l'imputation fut rapidement balayée d'un revers d'aile par le clan qui n'en croyait pas un mot et ne laissa que pour quelques poireaux de comptoir une seule chose, le doute.
Omon était originaire de Juuiri no Kuni où il occupait certaines responsabilités tenues sous secret. C'est un homme qui a toujours été très énigmatique sur ses origines comme sur l'origine du surnom qu'il porte et qui a déjà fait le tour du pays. Il n'en parle jamais, n'en fait jamais mention et évite de trop s'attarder sur des sujets qui pourraient avoir un lien avec lui. Omon était ce type de shinobi, à collecter un maximum d'informations, mais en en dispensant que le nécessaire.
Le Bestumei était un gardien de réserve, un de ces nombreux ailés chargés de parcourir chaque jour le ciel afin de surveiller le pays et les alentours, une tâche assez simple pour lui et dont la paye satisfaisait amplement à ses besoins. Il vivait dans un énorme tronc d'arbre au bois mort et que les feuilles avaient déjà quittées depuis longtemps, mais recouvert de mousse et d'une petite végétation assez dense. Le bois était sculpté d'ornement et recouvert de peintures laissées par les membres de sa famille qui lui construisirent ce véritable cocon lorsqu'il entama sa vingtième année. On peut désormais dire qu'il s'agissait de son repaire, l'épaisseur suffisante de l'arbre permettant en son épicentre la présence d'un escalier en colimaçon, l'écorce creusée à l'intérieur de laquelle il pouvait ranger ses biens. Tout en bas de l'arbre à mi-chemin entre le tronc et les sols et dans l'endroit le moins accessible pour un ailé, se trouvait sa fierté personnelle, une bibliothèque à l'intérieur de laquelle le blanc avait pu accumuler une petite collection d'ouvrages et quelques précieuses notes décrivant l'étendue du monde extérieur qu'il n'avait pas eu la chance de voir de ses propres yeux. C'est là qu'il se réfugiait le soir, seul et sans un bruit pour rêver à son tour, d'un jour pouvoir survoler le ciel de chaque nation.
Mais ses doux rêves de liberté s'évadaient à chaque nouvel éveil lorsque débutait dés l'aube les rondes des sentinelles au-dessus des villages et des forêts pour s'enquérir des dégâts causés par la nuit. Depuis que sa tâche a commencé, Omon possède plusieurs milliers de rondes à son actif et était devenu un véritable vétéran aux yeux de la réserve, les communautés remplies de gratitudes envers ceux qui préservaient le calme, la tranquillité et la paix dans le pays. Mais les rêves d'un homme vont s'emparer de lui lorsque la lassitude pris plus de place dans son cœur. Au fil des ans le Shinobi voyait s'égrener les années dans l'abnégation et la servitude et n'avait servi aucun de ses dessins ni un seul de ses rêves enfermés chez lui. Des pensées plus sombres s'insinuèrent dans son esprit et même les autorités du pays relevèrent le changement d'attitude de l'Ange devenu plus taciturne. Il s'était fait évasif et n'adressait la parole à ses congénères qu'en cas de réelle nécessité. Même lorsqu'il n'était pas en service les habitants des villages voisins pouvaient l'apercevoir s'envoler au beau milieu de la nuit pour aller rêvasser sous les nuages. Qu'il pleuve ou qu'il vente il restait parfois une journée entière à battre de l'aile en regardant l'horizon, pris d'une mélancolie qu'aucune parole ne semblait soigner malgré les tentatives désespérées de sa mère poule et de ses anciens amis. Si dans sa jeunesse ses rapports étaient encore détaillés, ses supérieurs devenaient de plus en plus désolés lorsqu'arriva un moment où la seule mention que l'homme parvenait à écrire en se forçant était : Rien.
Lui-même gardait en tête le mot qu'il écrivit chaque jour pendant une année.
C'est alors que les nouvelles d'Arashi parvinrent dans le pays et agitèrent de nombreux débats politiques au sein des clans et des familles aux mains de la seule démocratie du Yuukan. Les débats houleux devinrent de véritables oppositions lorsque certaines nations voisines décidèrent de rouvrir leurs villages, tandis que les Juuirin prenaient conscience de leur retard sur leurs voisins. Impossible pour eux de mettre autant de moyens et de dépêcher clans et shinobis pour contrecarrer la menace que fait peser les criminels en fuite de la prison, certains parlèrent alors d'alliances, d'autres de la fermeture des frontières mais c'est finalement l'intervention d'une membre du conseil du Daimyo qui mis sur la table la proposition la plus censée. Après deux semaines de délibérations et de négociations avec les différents clans et hauts gradés de l'armée du pays, les autorités prirent une décision sans précédent en permettant à certains Juuruijin triés sur le volet de quitter leur fonction pour s'engager dans la plus grande traque que le pays ait connue, baptisée "la traque du loup" en souvenir de la révolte qui avait uni le peuple.
De toute manière.. À Omon, il ne restait que quelques années avant que la jeunesse finisse par le dépasser. La roue tourne sans cesse et une génération plus jeune remplace toujours la plus ancienne au bout d'un moment, seulement le cœur de notre ami était meurtris et nul ne sait quel regret causait tant de mal à l'un des nôtres. J'entendis certaines personnes prétendre qu'Omon seul serait à l'origine de cette chasse, qu'il aurait menacé un conseillé et sa famille pour faire adopter son idée mais rien ne me glace plus le sang que de penser que mon ami en ait pu arriver là..
Qu'il ait quitté le pays pour partir dans une dernière aventure avant que sa force ne décline me parait plus vraisemblable, ou peut-être qu'il finira par fonder son propre foyer, il trouvera une parfaite corniche, ce qu'il n'a jamais eu le temps de faire ici.. Quoi qu'il advienne Omon restera une figure centrale dans ce pays pour toute la jeune génération à l'avoir côtoyé, jamais le souvenir de l'Ange ne sera ternis mais quelque chose me dit qu'il ne laissera pas le Phénix s'en tirer si facilement..
Alternative : nous vous proposons si vous le souhaitez d'au moins répondre au trois questions ci-dessous :
→→ Qu'est-ce qui a poussé votre personnage à s'engager sur cette voie ? Il n'a rien fait d'extraordinaire jusque là, il souhaite se surpasser une dernière fois avant d'être trop vieux pour le faire.
→→ Que pense-t-il de la destruction de la prison ? Un bon prétexte pour lui pour partir en chasse.
→→ Quelles sont ses motivations ? Il souhaiterait bâtir un foyer, sa propre communauté mais pour ça il a besoin d'argent.