Son aventure le menait droit dans le nord, un territoire que la bête n’avait encore jamais explorée, moins vivace en termes de flore et de faune, mais toujours accompagnée d’un je ne sais quoi de sauvage. Plus qu’à l'accoutumée devrait-on dire, la pauvreté, la misère y frappait plus que dans les pays qu’il avait traversé jusque là, et l’injustice…
Tout simplement intolérable, c’était le mot, même si le colosse devait l’avouer, la première ville qu’il avait fréquenté dans ce grand pays de la terre était probablement l’épicentre, le piédestal supportant toute la misère des alentours. L’entrée n’était pas simple non plus, les gens étaient facilement antipathiques, la faute à leurs conditions, à leur rébellion apparente avec la régence principale. Kukan était surpris, étonné qu’une telle citée soit tolérée, puis, en parcourant ses rues sans négoces, sans sécurité, sans sympathie, il comprit… N’importe quel magistrat, chef de clan, noble ou Daimyo se moquerait d’une citée état comme celle-ci. Elle ne représentait pas une menace sérieuse, ni économique, ni militaire, tout juste un foyer d’insectes qu’il devait être bon de brûler une fois tous les ans.
Il traîna dans les parages, jusqu’à qu’un groupe lui tombe dessus, mais pas pour le dépouiller… Discutant avec eux sans qu’ils sortent de leurs rôles mystérieux, ils sondèrent l’opinion du colosse, se faisant une bonne idée de son potentiel de part sa carrure et son assurance dans un lieu aussi peu sûr. Petit à petit, ils furent convaincus par ses bonnes intentions, assez pour lui proposer un travail. Kukan n’avait pas de temps à perdre à faire des petites courses pour un cartel ou une mafia, et s'éloigna, peu intéressé, avant qu’on lui fasse une contre-proposition. Un gros coup, bien au-delà des capacités qu’ils imaginaient l’homme pouvoir fournir. Cela aurait un des deux effets notoire, démontrer qu’il n’était pas à la hauteur si il échouait et qu’il aurait mieux fait de se taire concernant les “petits coups”, ou bien légitimer par ses actes sa détermination à rejoindre “La cause” défendue par ces libérateurs d’oppressés.
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Le job avait l’air réglo, les idées “justes”, il espérait juste que son père adoptif n’en aurait pas vent, quand bien même personne ne savait qui il était ici-bas. Le colosse était donc invité à se rendre à une des poternes permettant de s’extraire de la citée en toute discrétion via un couloir secret derrière une chambre d’auberge. On lui avait déjà détaillé les instructions et objectifs à remplir sur place, mais il devait attendre dans ce couloir éclairé par une simple bougie un agent qui lui servirait de chef et de superviseur. Il devait s’attendre à des soldats, aucun problème, il en mangeait quinze tous les matins. Mais le gros lard qui ne se préoccupait de personne d’autre que sa petite personne avait aussi fait appel à un clan de ninja renommé dans la région. Un groupe de dix frères, aussi hilarant que ca puisse paraitre à entendre. Aucun moyen de savoir à l’avance à quoi s’attendre, à part des arts secrets bien entendu. Il restait en dernier point à évaluer sur place la logistique pour ramener le plus de vivres que possible. Bien entendu le gros porc pouvait faire partie des gens à “punir” sur place, mais cela n’avait été que brièvement évoqué.
Adossé au mur près de la lumière, le colosse arborait son habituel manteau panaché de fourrure, dévoilant quelque peu son torse nu qui se terminait sur deux jambes musclées enveloppées dans un pantalon ample. Il se remémorait les quelques objectifs, plutôt compliqués, tout autant que les enseignement de son père et de la femme qui l’avait formé au sujet de l’infiltration et de l’assassinat. Puis il s’imagina l’agent mentalement, détaillant un homme d’une carrure similaire, un peu plus petit, aux balafres évoquant une expérience sans fin et armé jusqu’aux dents. Tous les autres membres avaient l’air capable, et la personne qui devait le superviser devait être un sacré cador pour se permettre de traîner un “Boulet”, puisqu’il devait être capable de compléter la mission sans son aide. L’homme se tapa légèrement les joues pour se motiver. -Tu ne sera probablement pas la pièce maîtresse de cette opération, mais tu feras tout ce que tu peux pour être à la hauteur, s’encouragea-t-il lui-même.
Relâchant ses muscles, il se prépara à rester un moment sous la lumière, dans ce lieu simple, inhabité.
Saxa avait sue montrer à ses supérieurs d'Arashi qu'elle était digne de confiance et qu'elle se débrouillait bien sur le terrain après avoir mené à bien ses dernières missions, autant seule que sous supervision. Cette fois, on lui donnait une fois de plus la chance de se démarquer en l'assignant à un contrat de niveau supérieur avec une recrue à superviser. Takeshi devait avoir glissé de bons commentaires en sa faveur pour qu'on l'assigne à une telle tâche, voilà maintenant une belle occasion pour se démarquer du lot. Avant même le lever du soleil, Saxa s'était empressée de rassembler ses affaires et d'enfiler sa tenue de mission pour Toriwaza avant de disparaître de l'auberge dans laquelle elle logeait entre Toriwaza et la Capitale. Un cheval attendait Saxa dans l'écurie derrière l'établissement ce qui l'aiderait à rejoindre la citée plus rapidement.
La kunoïchi descendait la route sans s'arrêter tâchant de prendre les routes secondaires pour ne pas risquer de croiser des soldats du clan Kazan en patrouille qui voudraient l'identifier et l'interroger. La demoiselle finissait enfin par atteindre Toriwaza quelques heures plus tard. Celle-ci rendait sa monture à l'écurie et s'enfonçait dans les rues en cherchant l'entrée pour son point de rendez-vous. C'était la façon de faire des rebelles, tout ce passait dans l'ombre ou sur place, ainsi les espions ayant infiltrés la ville ne pourraient pas enquêter sur ce qui s'y tramait réellement. On avait assigné deux entrées différentes aux partenaires afin de lever le moindre doute, mais les sous-terrains étaient les mêmes, une véritable fourmilière.
L'Hougyoku entrait chez un apothicaire local et sonnait trois fois à la clochette devant lui. L'homme passait en arrière boutique en invitant Saxa à le suivre. Il pressait un faux panneau pour le décaler. Il poussait ainsi la porte derrière pour laisser la jeune femme y entrer et refermait derrière elle. « Je n'aime pas les sous-terrains... » Pensait la jeune femme se souvenant de cette mésaventure dans les entrailles d'Iwa avec ces... Morts-vivants... La demoiselle en avait encore des frissons. La Tsuchijin s'enfonçait dans ces couloirs faiblement éclairés jusqu'à y apercevoir quelqu'un, ce devait forcément être la recrue dont ils avaient fait mention.
Ses pas étaient discrets, mais pas inaudibles dans ce genre d'endroit ce qui avait forcément attiré l'attention du Shinobi... Enfin, si on pouvait qualifier cet homme de ninja. Il était grand et costaud, plutôt à l'image d'une grande bête avec son col de fourrure. Près de lui, Saxa semblant encore plus frêle, mais elle ne se laissait pas intimider par cette montagne de muscles et sortait de l'ombre pour partager la lumière de la chandelle avec ce dernier. Saxa le regardait d'abord de bas en haut. « C’est quoi, un géant ?» Celle-ci était complètement vêtue de noir, un pantalon ninja standard, un haut à manches longues ajusté avec un haut col montant au-dessus de son nez et une capuche qui recouvrait sa chevelure. Une tenue de ninja clichée et simplet qui s'adaptait bien à tout genre de situation. La femme se tournait un peu pour guider la marche en direction de la sortie.
_J'imagine que c'est vous le nouveau. Sortons d'ici. Disait la jeune femme en prenant le couloir par lequel elle arrivait, mais bifurquait par un autre chemin qui donnait sur une échelle en acier et une trappe au-dessus de leur tête. La kunoïchi s'empressait de monter et d'une main elle déverrouillait la trappe pour la pousser et sortir. L'endroit était caché par d'épais buissons derrière les murs de la citée rebelle. La demoiselle se décalait du trou pour laisser amplement de place à ce mastodonte qui l'accompagnait.
_Le domaine d'Haizama n'est pas à côté, il ne faut donc pas traîner. Les forêts qui bordent la route son dense, nous devrions pouvoir s'y déplacer en toute discrétion sans problème. Ajoutait l'Hougyoku en regardant son partenaire de mission de bas en haut. « On ne peut pas dire qu'il soit taillé pour les missions discrètes, heureusement qu'il est question d'un tout autre type de contrat. » De par sa musculature imposante, sa taille et cette carrure, il donnait surtout l'impression d'avoir été sculpté pour les travaux plus... Manuels. La jeune femme tentait de ne pas trop s'attarder sur le corps de son coéquipier et ramenait la tête d'un mouvement sec et rapide en remontant le menton comme si de rien était.
_J'ignore si vous êtes de Tsuchi ou non et vous n'êtes pas obligé de me le dire, mais les frères Yaya ont la réputation d'être de véritables crétins, mais ça ne fait pas d'eux de mauvais ninja pour autant. Ils ont l'avantage de n'avoir aucun point faible lorsqu'ils sont en groupe... Les isoler et les prendre les uns après les autres serait la meilleure façon de les battre. Ensuite, si vous avez une autre idée, je vous écoute. Saxa avait croisée les bras sous sa poitrine en posant tout son poid sur l'une de ses jambes avec un subtil déhanché.
Le colosse se trouvait en pleine lumière, ses sens étaient à l'affût du moindre stimulus, mais il ne repéra la femme que lorsqu’elle fût suffisamment proche pour être éclairée. Pas d’introduction, pas de présentation, aucune civilité, simplement une remarque et la femme passait devant. -Sensei.. répondit simplement Kukan, la désignant d’office comme une supérieure du point de vue savoir à défaut de connaître son nom.
Le grand la jugea de dos tout en la suivant, puisque le temps de la regarder de face était révolu. Sans être très grande, sa posture indiquait une forme d’assurance qui allait de paire avec la rigueur qu’elle avait appliquée juste avant. Typiquement le genre de femme a ne pas montrer être impressionnée par les frimeurs. Elle devait être méthodique, sérieuse et consciente, une bonne chose si il devait en juger par son expérience. Au moins elle ne foncerait probablement pas dans le tas sans technique, sans finesse, sans porte de sortie préalable et plus encore, sans le laisser seul à se débrouiller. Du reste, il n’y avait pas grand chose pour faire fonctionner son imagination, les tenues de ce genre étant avant tout conçues pour casser en partie la silhouette. C’était souvent un gâchis que de voir une femme se boudiner dans une tenue pareille, mais la praticité faisais souvent ses preuves et sans doute que sans ses autres talents lui même ferait de même. Alors il se l’imagina harmonieuse, sans trop en faire, puisque la trappe de sortie s’ouvrait devant lui et qu’elle passait au travers.
Fermant quelque peu les yeux en sortant pour éviter d’être ébloui, il se leva pour s’éloigner un peu, préférant utiliser son “talent” particulier tout de suite histoire de gagner du temps sur les futures remarques concernant la discrétion. Il commença à retirer sa veste alors qu’elle le jugeait encore du regard. Cela ne le choquerait pas qu’elle le voit nu, mais c’était à elle de se faire une idée de si la vue lui plaisait ou pas et il savait que d’autres ne supportaient pas ce genre d’actions. Il s’écarta néanmoins pendant qu’elle le notifiait à propos des ninja engagés contre eux. Dos à un arbre hors de sa vue à elle pour enlever son pantalon, le colosse s’étonna d’entendre la femme parler comme si ils étaient égaux, comme si l’avis de la bête lui importait. Peut-être était-ce là la marque d’une faveur, ou bien c’était pour juger son intellect, dans tous les cas, il était ravi qu’elle ne fasse pas que lui tenir la main pour lui dire quoi faire et quand. Si elle voulait son avis sur eux, il lui donnerait, cela ne lui coûterait rien et si il disait une bêtise, alors elle pourrait aisément le reprendre. C’était somme toute l’occasion de confirmer ses acquis sans trop de risques. -Leur unité et leur fratrie les rassemble, mais c’est autant un point fort qu’un point faible.. commença Kukan en repensant à son propre frère.. Chacun d’entre eux vaincu sera un poids plus déstabilisant pour le suivant. Ultimement, nous n’aurons plus à faire qu'à un trop plein d'émotions une fois un certain nombre abattu. C’est le fardeau des liens trop étroits.
Le grand prit une pause pour réfléchir, fourrant ses habits dans son sac avant de se concentrer sur sa métamorphose et de commencer à signer. -Idéalement, il nous faudra abattre les plus forts et les plus talentueux en premier, de manière à ce que le moral du reste fléchisse plus rapidement et qu’il nous soit plus aisé de poursuivre la mission. Je ne les connais pas personnellement, j’imagine que mon instinct me pousserait à agresser l’un des plus âgés en premier. Je me dis que les plus jeunes doivent compenser avec plus d’efforts, ils seraient donc moins endurants, ou compétents. Cela reste cruel pour eux quoi qu’il arrive, c’est déloyal, mais c’est leur choix de se trouver dans ce camp-ci et pas dans l’autre. Le plus difficile sera sans doute plus de partir avec les vivres que d’affronter qui que ce soit, suivre une cargaison n’est pas une chose très difficile après tout.
Relâchant le flux de chakra l’entourant, il prit une nouvelle forme plus élancée, dotées de pattes velues, possédant une tête garnie d’un museau et de dents sauvages. Le mélange entre son animal et sa propre humanité lui donnait la possibilité d’être plus long qu’un ours, probablement plus adapté à la course, un peu comme un loup mais aux proportions humaines. Cela ne changeait bien sûr pas la ressemblance de sa tête d’un ours à un loup, mais le reste était plutôt équivoque, à l’exception des ergots et des pattes fines qui étaient plus des grosses pattes rondes qu’autre chose. Du reste, sa fourrure était un mélange d’or sombre et de taches noires.
Sous cette forme, il contourna l’arbre derrière lequel il s’était placé, attrapant dans sa gueule le sac contenant ses vêtements et s’approcha de la kunoichi à quatre pattes avant de la pousser légèrement d’un coup de museau. -Si vous voulez bien, sensei.. grogna la bête d’une voix entre deux espèces tout inclinant sa tête vers son dos pour lui dire de grimper. Il fléchit les jambes pour lui permettre de passer la sienne plus facilement par dessus, à moins qu’elle préfère une autre manière de le chevaucher.
Il n’aimait pas sa voix sous cette forme tant elle tendait à être imprécise, moins mielleuse et plus inintelligible. Il lui demanderait tout de même d'agripper sa fourrure pour se maintenir en place.
Saxa le fixait toujours et alors qu'elle relevait les yeux, son partenaire retirait son haut découvrant son imposante musculature. La jeune femme se figea d'un coup en écarquillant ses grands yeux dorés. Cela ne se voyait pas sous son masque, mais son visage s'empourprait rapidement. « Mais qu'est-ce qu'il fait ? » Pensait-elle alors que sa voix se saccadait presque un instant avant de reprendre la parole. La kunoïchi avait rapidement détourné le regard gêné parce qu'elle venait de voir puis se mit à le regarder de nouveau, curieuse, lorsqu'il s'éloignait pour se cacher. Celle-ci fronçait les sourcils et croisait les bras. En attendant ce qu'il allait faire ou répondre.
Il décidait de donner son opinion toujours dissimuler derrière les branches. L'Hougyoku tendait l'oreille en regardant l'horizon. L'avis de l'homme était intéressant. Visiblement, il devait connaître le genre de lien qui les unissait contrairement à Saxa qui est enfant unique et qui n'avait pas de quoi se faire d'ami du à son caractère et son entêtement... Mais elle sait très bien ce que ça fait que de perdre quelqu'un à qui elle tient énormément. Il avait raison, c'est quelque chose déstabilisant émotionnellement et il est plus facile de commettre des erreurs dans cet état. Mais comment trouver les plus forts... L'errant suivait la logique de l'âge et de l'expérience, ce qui n'était pas totalement bête, mais il ne fallait tout de même pas prendre pour acquis qu'il en serait ainsi.
La Tsuchijin venait attraper son menton entre son index et son pouce en réfléchissant. Y aurait-il un autre moyen de distinguer les plus forts du groupe... Des positions stratégiques, plus près de l'employeur pour le protéger, posté à des endroits vulnérables ?
_C'est intéressant comme point de vue. Il nous faudra avoir une position stratégique pour tenter d'en voir le plus possible... Répondait-elle en pensant un peu plus à la question de la cargaison... Ou des cargaisons... Avant d'avoir le temps d'en ajouter, les branches qui craquaient près de l'arbre attirait l'attention de Saxa vers l'étrange bête. Celle-ci avait même sursauté en le voyant ainsi. Il n'était pas totalement bête, mais il n'était clairement plus humain. La jeune femme se reculait presque à son approche un peu déstabilisée... L'Hougyoku avait déjà fait la connaissance d'un de ces métamorphes, mais elle ne l'avait jamais vue se changer en son animal totem et il fallait se l'avouer, ce n'était pas quelque chose de commun.
Il poussait contre sa jambe avec son museau et venait lui proposer de le chevaucher. Pas très convaincue, Saxa se pointait avant de le pointer et le dévisageait. « Ha et puis... S'il le propose, c'est parce qu'il l'a décidé. » La jeune femme était mal à l'aise et se sentait même impolie de venir passer la jambe par-dessus lui pour s'installer. Il était quand même assez haut et long... C'était loin d'être un cheval. Délicate, elle n'osait pas trop bouger sur lui pour lui tirer les poils de peur de lui faire mal. La kunoïchi se penchait sur l'homme-bâte et passait la main près de son visage pour attraper le sac de son partenaire.
_Laisses-moi au moins te débarrasser de ça. Disait-elle avant de lui prendre et le passer sur ses épaules. S'il comptait faire tout le trajet en la portant sur son dos, le désencombrer était la moindre des choses. Ses mains se posaient sur sa fourrure bringée. Elle n'était pas soyeuse, elle était sauvage et assez épaisse pour le protéger. Sa longueur permettait à la Tsuchijin de bien se tenir, mais elle se gardait toujours une gêne quant à la fermeté de sa prise. Celle-ci se tenait au-dessus de ses épaules et se penchait sur lui pour bien répandre son poids jugeant qu'il serait mieux ainsi et qu'il leur serait plus facile de communiquer également.
_Je suis prête. Confirmait la blonde en le serrant un peu entre ses cuisses ne sachant pas trop à quel genre de démarche elle aurait à faire. Au moins il ne sentait pas le chien mouillé, mais une odeur musquée subtile qui ne manquait pas à se faire remarquer par la demoiselle. Sur la route, la femme en profitait pour poursuivre la conversation.
_À l'inverse de mes confrères, je ne tue personne... Alors, personne perdra la vie ce soir, du moins, pas sous mes ordres. Alors, nous trouverons une autre utilité au gourmet pour nous en débarrasser ou lui donner une leçon suffisante. Quant aux dix frères... Je crois avoir une idée. La femme se penchait un peu plus sur son dos pour suivre ses mouvements plus facilement et ainsi se faire plus petite pour les obstacles s'il y en avait. Ainsi, elle pouvait aussi parler encore moins fort se trouvant plus près de son oreille.
_Il nous faudra trouver trois charrettes. Une pour nous et les vivres. Puis les deux autres pour les frères inconscients que nous expédierons sur de mauvaises pistes. Celle-ci insistait sur le fait qu'ils seraient inconscients et non morts, car bien qu'ils n'étaient pas dans le bon camp, ils ne métraient tout de même pas de mourir pour travailler.
Chevauchée fantastique et chateau de sable, Tour 3
Le colosse se sentait flatté que son homologue féminin soit intéressé par son approche intellectuelle du groupe de ninja à subjuguer par la force. Elle suggéra de se déployer sur un point de vue permettant de planifier au mieux le reste du stratagème, ce qui n’était pas une mauvaise idée et déjà dans les intentions de la bête. Après sa transformation et son approche, la femme le chevaucha presque avec hésitation, ce qui fît sourire le métamorphe.
Elle réclama ses affaires, avait-elle l’intention de fouiner ? Nan, probablement pas, c’était réellement pour la commodité. Il la remercia et elle commença à prendre ses marques, pressant légèrement des jambes dont sa fourrure pouvait désormais ressentir plus aisément les proportions de sa collègue que ses yeux auparavant. Elle n'osait pas trop tirer sur ses poils ou garder fermement ses jambes le plus fermées possible. Au moins elle n’était pas crispée. La bête avança, lentement d’abord, puis augmenta la taille des foulées jusqu’à un rythme confortable pour lui et pour elle. Bien plus rapide qu’ils n’auraient pu voyager tous deux côtes à côtes sous forme humaine, peut-être même plus discrets. En plus de prendre de la vitesse, il avait orienté ses oreilles vers l’arrière, son ouïe totalement dédiée à la femme sur son dos, l’entendant soulever le point qu’elle ne tuait pas ses adversaires. -D’ordinaire je n’abat pas mes ennemis sauf si c’est leur désir ou que la mission m’y oblige. Je n’ai rien vu qui m’incite à faire le contraire durant cette mission, alors considérez que votre volonté sera la mienne. Une vie inconsciente aura plus de valeur aux yeux de nos ennemis également, on pourrait s’en servir comme otages temporaires et éviter quelques affrontements. Si ils tirent leur puissance de leur nombre, sans doute qu’ils hésiteront à tirer ou frapper leurs frères.
Lui n’avait pas hésité pourtant, un grand coups, c’était tout ce qu’il avait fallu pour séparer son frère de clan de sa vie. Il s’en était voulu, quelqu’un l’avait guéri avec des attentions, mais au fond restait un petit poids empreint de culpabilité. Ce même poids qui l'incitait justement à obéir à son clan. La femme enchaina un peu plus tard avec le plan de fuite. -Sans imposer un risque pour les diversions, ceux qui restent nous pourchasserons. Ils ne seront pas bêtes au point de chercher leurs frères inconscients qui se débrouillerons bien pour rentrer quand ils auront terminé de récupérer. En revanche, avec un stratagème, comme en leur expliquant que l’on a empoisonné leurs frères, le temps leurs sera comptés, ils n’auront pas d’autres choix que de s’en occuper céans, sous peine de perdre les leurs, bien que tout cela ne sera qu’un mensonge. Probablement que l’un d’entre eux sera envoyé sur nos trousses, mais dans ce cas là, je reprendrais cette forme, il ne me verra pas venir, je le laisserais en haut d’un arbre pour éviter qu’il se fasse tuer par les loups, proposa Kukan.
La chevauchée se trouvait être moins longue que prévue, la chance se trouvant être la faculté à monter de la femme sur son dos. Arrivant sur une colline proche de l’objectif, le couple pouvait voir le soleil décliner à l’horizon, laissant ses dernières lueurs pour planifier en scrutant en contrebas la demeure et ses vignes. L’on pouvait voir des hommes circuler entre les rangées débutant et se terminant par des rosiers, civils s’occupant d’arroser, mercenaires en patrouille. Tout juste une poignée de soldats “normaux”.
La bête laissa la femme descendre derrière un buisson l’occultant de leurs ennemis, puis entama son retour à l’humanité tout en restant à côté d’elle, tendant finalement sa main vers elle en se tournant de trois quart vers l’extérieur du champ de vision de la femme de manière à ne pas lui montrer certaines parties de son anatomie. -L’endroit à l’air sûr, les ninja doivent probablement rester dans le domaine lui-même, constata Kukan en ouvrant le sac pour en tirer son pantalon. Les mercenaires ne seront probablement pas un problème ni pour vous ni pour moi.
Il se releva, torse nu, toisant la demeure d’un regard perçant. Le petit mur d’enceinte bloquait quelque peu la visibilité, le reste n’était qu’un amas de toitures. Deux grandes, indiquant des résidences, une plus modeste, probablement un dortoir pour les paysans. -Ce gourmet n’aime pas être observé, plaisanta Kukan avec un sourire en enfilant son manteau de fourrure avant de signer.
Il se retrouva vite avec une toison brune sur le torse, tout comme ses cheveux virèrent à un mélange de jaune et de marron. Ses bras se changèrent en pattes rondes, ses jambes s’arquèrent quelque peu. Il croisa les pattes, étudiant encore un peu les environs, réfléchissant. -Si j’étais à leurs place, je laisserais le plus doué pour la détection vers l’extérieur, murmura-t-il pour lui-même en observant une des portes des murailles.
Un soldat était adossé au mur, le cul de sa lance plantée dans le sol pour qu’elle reste droite, à côté de lui se trouvait un enfant qui jouait avec de la terre. Il observa le jeu, visiblement à l'aide d’eau il s’amusait à construire un petit édifice qu’il détruisait presque aussitôt. Le colosse changea de porte, juste un soldat. Pour les deux autres, de leur point d’observation ils étaient malheureusement impossible à visualiser. Quelque chose attira son attention. Quelqu’un venait apporter de l’eau à l’enfant avant de reprendre l’autre seau, vide, ce faisant, il s'arrêta un moment, posant sa main sur l’épaule du garçon, restant fixe quelques secondes avant de se redresser et de repartir. -Ce gamin n’a pas l’air d’avoir besoin que d’eau pour son petit jeu, constata Kukan. C’est dans des moments comme cela que je regrette de ne pas avoir été plus attentif lorsqu’on m'a expliqué comment sentir le chakra. Si c’est lui qui s’occupe de la détection, son rituel doit avoir une base lui permettant de propager le sien.
Le gamin écrasa le chateau de sa paume, Kukan attendit un peu, attentif aux gestes. Aucun mudra, la paume percuta encore le sol. Le gamin érigeait son énième tourelle, BAM, coup de paume descendante. C’est à ce moment que le colosse comprit soudainement où toute l’eau s’acheminait en réalité et pourquoi le gosse avait besoin d’être ravitaillé. -Non… souffla Kukan en observant les paysans, un œil vaguement admiratif de la performance.
Chacun d’entre eux paraissait calme, mais frissonnait presque au rythme de la paume du gamin. Les mercenaires quant à eux patrouillaient sans paraître affectés par l’onde invisible, mais jetaient de temps en temps un coup d'œil en hauteur. Le colosse regarda le peu du visage qui était dévoilé par la tenue de la femme à ses côtés pour voir si comme lui elle avait compris le petit manège en contrebas. Chacun des paysans n’était qu’un pantin de boue sophistiqué, servant à arroser la vigne. Chacun d’entre eux, en voyant un intrus, pourrait probablement se servir de son jet d’eau pour asperger au-dessus de lui et avertir tout le monde que quelqu’un se trouvait là.
Ceux-ci se déplaçaient aisément et rapidement à travers les bois, pendant ce voyage vers l'emplacement du gourmet, Saxa et Kukan tentait de mettre en place un plan pour quitter les lieux une fois qu'ils auraient mis la main sur le gourmet. Que faire des frères et comment s'en débarrasser. Le stratagème de son coéquipier s'accordait bien à l'idée de la kunoïchi y ajoutant certaines améliorations comme se servir d'un vulgaire mensonge pour rendre les frères inconscients une priorité pour les autres. Il est vrai qu'ils seraient beaucoup plus portés à vouloir leur venir en aide si tel était le cas. La jeune femme hochait la tête, Saxa n'était pas très douée pour mentir, mais pour le besoin de la mission elle pourrait faire un effort à moins que son coéquipier s'en charge, après tout, c'était son idée.
Ils arrivaient enfin à apercevoir le domaine du gourmet avec quelques heures d'avance... Son partenaire était vraiment rapide et c'était un bel avantage, bien que la jeune femme ne se sentait toujours pas aussi à l'aise de le chevaucher... Après tout, il s'agissait d'un homme sous cette apparence bestiale. L'homme bête se plaçait pour laisser débarquer Saxa qui glissait de sa fourrure sauvage se tenir près de lui en scrutant l'horizon, ils avaient une belle vue sur le domaine, bien qu'ils n'en voyaient toujours pas assez. Le bruit et les mouvements à côté d'elle lui disait bien que son coéquipier reprenait sa forme humaine. Elle ramenait rapidement sa tête vers l'avant qu'elle avait commencé à tourner par réflexe et mal à l'aise, celle-ci venait tirer sur sa capuche pour se cacher. « Il y en a vraiment des moins pudiques que d'autres... » La femme baissait les yeux pour regarder la main de ce dernier se tendre devant elle.
La femme retirait rapidement le sac à dos de son partenaire pour le lui rendre presque comme s'il s'agissait d'une bombe puis elle s'avançait un peu plus près du bord de leur perchoir pour observer les mouvements, s'il y avait quelque chose de répétitif, une routine de garde ou de quoi dans le genre. L'Hougyoku s'était accroupie et écoutait attentivement son partenaire qui avait regagné son pantalon. La kunoïchi se servait des commentaires de son partenaire pour remarquer d'autres détails en réfléchissant. Comme lui, Saxa avait bien remarqué ce drôle d'enfant qui écrasait ses tours de sable et qu'on approvisionnait régulièrement... Une routine, une stratégie de l'ennemi. Cet enfant n'était pas un civil... Peut-être qu'il était le dixième de la fratrie.
Toujours attentive à ce que disait son coéquipier, Saxa se retournait enfin vers lui et ne put s'empêcher de le regarder de bas en haut... Maintenant qu'il avait des vêtements sur lui, c'était beaucoup moins malaisant, mais il n'était pas complètement humain, il ressemblait à un loup-garou qu'on rencontre dans les histoires d'épouvantes avec toute cette fourrure et ses pattes de bête. Saxa se relevait et tournait dos au domaine pour commencer une courte série de mudras. Cette dernière tendait une main devant elle et de l'autre, elle répandait une poussière de diamant qui se regroupaient rapidement pour faire un miroir qu'elle serrait entre ses doigts d'une manière un peu princière. La jeune femme en profitait d'abord pour se regarder et relever un peu son masque avant de pencher la tête. Pour regarder la zone ennemie à travers la glace. Celle-ci bougeait son poignet en cherchant à cadrer le jeune garçon avec sa boue.
Une fois qu'il était bien centré, celle-ci fronçait les sourcils. Une aura bleue se mit à frémir autour de lui et de sa boue envoyant des signaux chakratiques autour de lui. Chaque coup rendait le signal plus fort pendant une seconde. «1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9... 1... » La femme baissait son bras et se retournait vers le domaine en hochant la tête.
_Je ne peux pas voir la taille du rayon que couvrent ces clones, alors j'imagine qu'ils envoient un signal lorsqu'ils voient quelque chose. Il écrase un tour à tous les neuf secondes... Donc, j'imagine qu'il actualise à la dixième seconde pour recevoir le signal. Enfin... C'est ce que je pense, je peux me tromper aussi... Mais si j'ai raison, il y a un décalage de réception, la technique n'est pas parfaite, mais suffisante... Donc, s'il n'écrase pas de tour, sa technique ne s'actualise pas... La jeune femme soupirait.
_Pour atteindre le garçon, il faut se débarrasser des gardes et éviter d'être vue par ces prétendus civils ou il alertera sans doute les autres. Tu as raison, les gardes ne sont pas un problème en soit... Le plus difficile ce sera de ne pas être vue par ses clones pendant qu'on se débarrasse d'eux. Saxa rangeait son miroir dans sa tenue se disant qu'elle en aurait sans doute besoin plus tard et croisait les bras en dessous de sa poitrine en pinçant les lèvres.
_Il doit connaître l'emplacement des gardes ainsi que leurs allés et venues... Les secondes ont peut-être quelque chose à voir avec la routine, couvrir des angles-morts... Je n'aime pas trop l'idée de se débarrasser des gardes, car il y a toujours un risque qu'il le remarque... Je suis d'avis de laisser le garçon croire que tout va bien en laissant les gardes faire leurs rondes pour éviter les soupçons et un changement dans sa routine, on ne sait pas si ce peut-être plus rapide... Il va nous falloir trouver une façon d'entrer sur place sans être vue par rien ni personne... La Tsuchijin bougeait un peu en comptant les gardes et clones pour remarquer qu'il y avait plus d'hommes qui couvraient le côté sud... Il devait y avoir un moyen d'entrer par là...
_Alors tu en penses quoi ? On se sépare pour trouver une entrée chacun de notre côté ou on reste ensemble ? Le côté sud est bien gardé, il va falloir être vigilant.
Sensible au regard de la femme, Kukan avait compris qu’il valait mieux cacher ses transformations à l’avenir. Si elle désaprouvait, alors continuer de la sorte ne ferait que l'embêter plus, et même si cela n’était qu’une distraction, troubler ses alliés n’était pas dans les priorités du colosse. Elle avait l’air d’une femme qui sait ce qu’elle veux, que l’on lui dise ou non, qu’elle en soit consciente ou pas, ce genre de femme n’allait pas souvent succomber a des charmes sans êtres elles-mêmes envieuses de tenter. Du moins c’est l’expérience que s’en était fait Kukan.
C’était donc à elle de dévoiler ses talents, en forgeant un objet depuis ce qui semblait être le néant. Cela ressemblait fort à une technique élémentaire, technique qu’il ne pouvait pas lui-même effectuer. Éléments spéciaux mis de côté, chez lui le chakra était d’une nature un peu trop sauvage, comme son caractère, et bien qu’il ait pu déterminer son premier lien avec les éléments, c’était sa nature animale qui battait en premier dans ses veines. Elle dressait un miroir dans un minéral proche de l’éclat du verre puis observait à travers avant de faire un bilan à l’oral.
Toujours bras croisés, le semi-fauve écoutait les conclusions de sa supérieure, traçant mentalement une idée d’un “chemin viable” entre les différents obstacles pour parvenir à attraper le garçon avant qu’il ait le temps de sonner l’alerte. Il n’avait pas l’air d’être un foudre de guerre au point de vue martial, sa maîtrise des éléments pourrait néanmoins être d’un ennuis conséquent. Kukan se représenta mentalement la manière dont il opérerait si il devait le neutraliser, une main aggripant sa gorge pour le soulever hors du sol qui constituait un lien élémentaire évident, une autre brisant une des petites menottes du gamin pour éviter qu’il ne signe, puis attendre qu’il s’étouffe lentement, veillant le moment ou la tension de son corps déciderait de se relâcher. -Même si nous nous séparions, nous devrions trouver un moyen de le faire tomber. Ils sont dix, plus les gardes, nous ne sommes que deux. Bien que j’ai confiance en mes capacités, nous ne ferions qu’attirer plus l’attention en étant séparés, en plus d’avoir moins d’impact. Je préconise de neutraliser le petit en premier et pour ça il faudra à la fois s’occuper de lui mais aussi du soldat à côté de la porte.
“Mais comment ?” se demanda-t-il intérieurement, avisant la femme en tenue sombre. En vérité ils auraient pu se séparer, mais Kukan voulait en savoir plus sur elle, sur son groupe, et quoi de mieux que de l’observer en pleine mission pour cela ? Cela créait des liens, que l’on veuille ou non, et c’était plutôt une bonne chose. Le regard de la bête vira de nouveau sur les lignes de plantations. Passer ventre à terre était sans doute la manière la plus simple de s’approcher. -Idéalement, il faudrait que nous suivions la ligne qui arrive au plus proches de nos cibles, mais le mercenaire, là, risquerait de nous entendre en passant dans la rangée à côté, il faudra redoubler de silence à ce moment-là. L’avantage, c’est qu’on pourra voir ses jambes entre les pieds de vignes. Une fois arrivé à l’embouchure, on se jette sur le soldat et le gamin, on les empêche de faire un son.
“10...9...8” commença à compter mentalement la bête, se jetant en bas de la colline parmi les roses des entrées. Atterrissant dans un son d’herbe feutré, il jeta rapidement un coup d'œil alentour pour s’assurer qu’il n’avait pas été simplement repéré, puis se rapprocha du sol en tirant sur une fleur pour la séparer de ses compagnes. Il avait piqué son pouce sur une épine de la belle plante, aussi passa-t-il un coup de langue dessus, rappelant son côté sauvage à ses sens au goût de son propre sang. Comme la bête qu’il était, il avança furtivement au ras du sol, guettant les bruits et la vue des bottes du mercenaire qu’il avait remarqué d’en haut. Le bruit claquant d’une paire neuve sur l’herbe se fit entendre avant d’être perçue, et le colosse prostré s’allongea, se plaquant au sol, ralentissant sa respiration, cherchant à se calmer. Du coin de l’oeil il avisait les pieds qui s'avançaient, le mercenaire fredonnait une chanson de comptoir a propos d’une belle femme qui abordait les forts, ce qui rendait son suivit bien plus facile. Le gars passa à côté sans rien voir, puis la bête se remit en route sans vérifier que sa collègue suivait le rythme. C’était elle qui le surveillait en principe, pas l’inverse.
A l’arrivée devant les nouveaux pieds de roses marquant la fin de la rangée, la bête attendit, cherchant du regard la femme avant de déclencher les hostilités. Il se jeta alors comme un seul homme vers le gamin, employant alors toutes ses forces pour envoyer la conscience de l’enfant dans un songe plus doux que la réalité. Kukan avait mal calculé son élan… En se lançant vers le garçon, il avait attrapé son crâne et ne s’était arrêté qu’après avoir ancré ses pieds dans le sol et l’avoir heurté contre la pierre du mur dans un son mat. Il se redressa, vérifiant qu’il n’avait pas fauté avec des gestes plus tendres envers le corps inanimé du bambin. Il respirait rapidement, mais ses yeux étaient fermés, il ne lui semblait pas avoir entendu ni senti les os craqués. D’une main il frotta la blessure, un peu de sang, le gosse allait avoir une sacrée bosse et peut-être des problèmes à se remémorer quelques passages de cette journée, notamment l’impact.
Cela n’avait pas eu l’air d’attirer qui que ce soit, mais les mercenaires n’allaient pas tarder à paniquer en voyant les clones se désagréger en s’effritant peu à peu. -Un de moins, j’imagine que le type qui est venu lui apporter de l’eau lui a déposé son chakra entre les mains, ça en fait un autre d'inoffensif. Plus que huit, constata Kukan.
Le colosse dénuda l’épaule du gamin et y planta ses crocs, juste ses incisives exacerbées par son talent, pour marquer le gosse. -Cela devrait faire l’affaire pour leur suggérer qu’il est imprégné d’une toxine…
Intérieurement, avec une de ses mains couverte de sang, l’impact et cela, la bête s’en voulait d’avoir été aussi violent, ce qui se retranscrit sur son visage en une expression de regret et de tristesse contrée uniquement par son sérieux et la tension du moment. Quoi qu'il en était, cela n'allait pas tarder à être le bazar.
L'homme bête refusait la proposition de la kunoïchi, il préférait de loin qu'ils restent ensemble et qu'ils se débarrassent du petit. Saxa baissait les yeux en tournant la tête pour jeter un coup d'œil vers l'enfant. « Pourquoi s'engagent-ils si jeunes ? » Se demandant la jeune femme presque triste de devoir neutraliser un adversaire aussi jeune. Kukan reprenait la parole sortant la demoiselle de ses pensées. Celle-ci l'écoutait attentivement et suivait son plan du regard au loin identifiant les couloirs du jardin qu'ils devraient emprunter, le garde à problème et la hauteur des vignes puis surtout l'enfant. La femme hochait la tête, mais son coéquipier n'attendait pas de réponse de sa part et descendait de leur perchoir. L'Hougyoku ne perdait pas une seconde pour le rejoindre et l'imiter.
S'ils devaient rester ensemble, alors ils devraient agir en un seul homme pour limiter les risques de se faire prendre et cette fois, c'était l'homme bête qui menait la danse. Saxa restait derrière lui et imitait ses mouvements, si à sa corpulence on ne le remarquait pas, alors aucune chance qu'on la remarque si elle bougeait dans son ombre. Pendant qu'ils s'avançaient et marquait une pause au passage d'un des gardes, la kunoïchi continuait de compter dans sa tête pour être sûre de ne rien laisser au hasard dans cette première épreuve. Devant elle, la bête attendait patiemment le bon moment pour bondir sur l'enfant ce qui laissait à la jeune femme le garde derrière le gamin.
Bien sûr il réagirait lorsque Kukan sortirait des rosiers, mais au moins il n'avait pas le moyen d'alerter les autres comme l'enfant... Saxa devra seulement être rapide et l'assommer avant qu'il ne fasse un bruit. Cette dernière ramenait une de ses jambes contre elle en gardant ses orteils contre le sol prête à charger lorsque son coéquipier donnerait l'assaut. « 3, 2, 1 » S'entendant avec les comptes, l'homme s'élançait tout de suite suivi par la femme qui avait pris le soldat pour cible. L'homme se redressait de sa lance pour réagir, il étirait le bras pour attraper son arme, mais Saxa avait eu le temps de lui voler, il se retournait vers elle et cette dernière le faisait trébucher en envoyant la lance derrière ses genoux et l'assommait avec l'extrémité sans lame.
''Pac'' Ce bruit faisait frissonner la jeune femme de dégoût. Elle se retournait et Kukan redéposait l'enfant au sol, un peu de sang se trouvait sur le mur contre lequel il avait sans doute fracassé la tête du petit. Accroupie au-dessus du corps inconscient de sa victime, Saxa le regardait avec de grands yeux et se rapprochait rapidement de son coéquipier qui s'assurait que celui-ci respire encore. Si elle ne portait pas de masque, son coéquipier n'aimerait sans doute pas l'air qu'elle lui jetait, que ses grands yeux dorés et frustrés étaient visibles. La bête mordait l'enfant sans pour autant être sauvage et expliquait que ce serait plus crédible pour la suite du plan. La femme hochait la tête et sortait un mouchoir de sa manche qu'elle déposait dans la main ensanglantée de Kukan avant de caresser le visage de l'enfant du revers de ses doigts.
_On y va. Se contentait-elle de dire en attrapant la lance du garde avant de prendre la porte qu'il gardait. Ni un ni l'autre ne savait où menait cette porte, mais ils ne devaient pas rester là. En passant la porte, ceux-ci arrivaient dans un couloir plutôt sombre éclairé par des chandeliers. Il devait s'agir de couloirs menant à la caserne des gardes. Ce n'était pas génial. La demoiselle regardait à gauche puis à droite... Se souvenant que le côté sud était le plus surveillé, peut-être qu'ils devaient aller dans cette direction pour trouver une façon d'entrer dans la demeure du gourmet. La femme prenait donc l'initiative d'aller à droite et restait silencieuse. Elle était encore frustrée d'avoir assisté au manque de délicatesse de Kukan et entendait bien de lui faire comprendre.
Les pas de Saxa étaient rapides, mais silencieux, elle ne voulait plus être à porter de vue de la porte qu'ils avaient empruntée lors de l'arrivée des soldats. Car comme ils avaient laissés les corps devant la porte, ils ne tarderaient pas à entrer pour les poursuivre. La femme restait attentive et cherchait à entendre d'autres pas ou voix, plus ils avançaient plus ils entendaient parler. La femme tenait maintenant la lance à deux mains et se rapprochait du mur pour le longer avant d'arriver à une embouchure. Saxa s'adossait contre le mur de pierre et d'un coup de menton, elle invitait Kukan à s'adosser sur le mur en face d'elle. Ainsi ils pourraient regarder dans les couloirs devant eux en étant couvert par l'autre. La Tsuchijin s'étirait d'abord pour regarder dans le couloir devant elle et se replaçait en levant trois doigts pour lui dire qu'il y avait trois soldats dans le couloir derrière lui. Lorsqu'il lui aurait indiqué le nombre de soldat derrière elle, ils pourraient foncer.
Kukan avait probablement fâchée l’instinct maternel de la femme à ses côtés, et il s’en voulait sincèrement, mais en voyant le geste de sa collègue, cela renforça sa logique comme quoi il avait eut raison de s’en occuper lui même. Elle aurait probablement retenu son coup et cela aurait peut-être mené à une issue pire que cela. Cela dit, le colosse regrettait quand même, au point d’user le linge non pas pour essuyer sa main, mais l’arrière du crâne du gosse qu’il déposa en sécurité contre le garde assommé lui aussi.
Sa tension montait, preuve que la chose l’affectait, et sa sauvagerie toqua à la porte de sa conscience pendant qu’il obéissait en suivant la femme aux miroirs. Il la suivait comme un bon toutou, laissant ses yeux et sa truffe se tourner aux grés des différents stimulus, et ils se retrouvaient tous deux collés contre des murs à évaluer la situation. La voilée leva trois doigts, lui un, puis esquissa un mono mudra en joignant deux doigts pour désigner l’homme comme un ninja. Sa tenue n’avait rien d’un soldat, à peine vêtu, il était bandé de pieds en cape, le dos tourné au couloir dans lequel était le couple.
Le plan était donc de les défaire dans un temps record, mais le grand momifié ne lui disait rien qui vaille. Mais après tout, cela ne servait à rien de garder l’infiltration sous haute estime, les gardes savaient déjà qu’ils étaient là, tout ce qu’ils pouvaient garder c’était l’effet de surprise. Il avait l’air bien bâti, mais sur un malentendu le premier coup pouvait être décisif. Le colosse sauta, appuya ses deux jambes contre le mur et se projeta, toutes pattes hirsutes, vers le ninja.
Le type banda ses muscles, faisant craquer ses bandages sur la partie supérieure de son corps et accusa le coup sans rien dire, soufflant juste un peu de l’impact reçu. Pivotant en glissant sur le sol tout en dépassant sa cible, Kukan se redressa, une vague expression sérieuse sur le visage avant de regarder ses pattes avant couvertes de sang et le torse entamé de son adversaire. Il avait l’air de pouvoir en prendre encore neuf comme ça avant de tomber, mais cela ne lui avait clairement pas fait du bien. Cela allait être un combat de force pure, Kukan pouvait le sentir quand le grand balafré leva ses mains pour répandre le son de ses applaudissements musculeux.
Une lutte entre les deux brutes s’engagea, frappant fort et sans trop de technique pour l’un, et plus méthodiquement et avec agilité pour l’autre. Kukan suivait son instinct, les enseignements de son père, l’autre était plus sauvage que lui, comme s'il se moquait bien de subir des dégâts, ce qui ne présageait rien de bon. Dans la tête du colosse, cela se traduisait sous la forme qu'il était un des dix, et que certains autres pourraient le soigner. Probablement avec quelqu’un pour le défendre ensuite le temps qu’il récupère. -Ton tout petit frère à l’entrée, il n’est pas encore mort, si tu veut savoir, déposa Kukan, tactique.
Le visage du grand musclé avait l’air de s’affirmer à cette déclaration, sans avoir visiblement la capacité de parler, et frappa plus fort, détruisant la pierre au-dessus de l’épaule de l’homme bête qui s’était fait acculer contre un mur. Se baissant pour donner deux coups de paumes, la bête lui ouvrit une partie du ventre de son ennemi en le faisant reculer puis effectua une roulade pour s’écarter de son obstacle dans son dos. Quand il se releva, il se permit de faire quelques pas d’échauffements avant de provoquer son adversaire. -Ma morsure la empoisonné, et l’antidote se trouve être le pouvoir des fleurs qui parsèment le domaine, quel malheureux hasard pour moi. Si vous vous en occupez maintenant, il aura peut-être une chance de survivre. Sauf si je viens le mordre à nouveau.
Le grand gaillard attaqua comme prévu, “Pas tant de cervelle que cela, pourquoi se sont-ils séparés ?” se demanda Kukan alors qu’il saisissait le bras de son adversaire pour le mordre fortement au cou puis de dégager d’un coup de pied le genoux du fort pour le faire chanceler.
Il regarda le type chuter, posant sa main sur son cou pour réprimer l’afflux sanguin, comme si cela arrivait tous les jours. La bête regardait stupéfait le grand gaillard, puis avisa la femme qui l’avait accompagné. -Je suis désolé, à nouveau, mais sa réaction n’est pas normale. Quelqu’un ayant subit cela ne se tiendrait pas aussi calmement, ils doivent avoir un guérisseur sans pareil...
Un, c'était ce que lui montrait Kukan. La demoiselle hochait la tête et composait une courte série de mudras avant que son partenaire s'élance sauvagement vers sa cible. La femme ouvrait les mains, la poussière de diamant venait former deux petits miroirs flottant devant elle pour couvrir ses angles morts. Ce qui serait très utile contre trois adversaires. Toujours armée du bâton qui appartenait au garde à l'entrer, la femme ne perdait pas une seconde pour s'élancer vers ses adversaires qui avaient remarqué la bête s'emparer de l'autre homme. Saxa commençait déjà avec une attaque de front vers celui du centre. Naturellement, les deux autres s'écartaient et tentaient de se placer derrière elle pour l'encercler et l'entourer.
Ce fut un moment de coups et d'esquives, la femme jonglait entre ses adversaires tentant d'évaluer leur rapidité et coordination. Ils étaient rapides oui, mais pas assez, il ne s'agissait donc pas de ninjas, ils pratiquaient un taijutsu sans chakra tout de même facile à éviter, ce n'était donc pas Saxa qui aurait une surprise devant elle... Mais Kukan... La Tsuchijin faisait tourner son bâton au-dessus de sa tête pour lui donner un air d'aller avant de fléchir les genoux en baissant le bras de coup sec alors qu'elle tournait sur elle-même. Ceci lui permettait de jeter un bref coup d'œil vers son partenaire qui semblait bien galérer contre son adversaire entièrement couvert de bandages. La femme fronçait les sourcils puis se reconcentrait sur son combat pour éviter un coup de pied.
Quelques bruits sourds et vibrations animaient les couloirs, mais cela ne venait pas de la kunoïchi et des trois soldats, mais de Kukan et de son adversaire. Ils étaient brutaux et portaient des coups violents. Dans un sens, Saxa était rassurée de ne pas s'être retrouvé contre un tel barbare, sans quoi un coup aurait pu lui causer du tort et risquer de lui faire perdre le combat. La femme en avait marre de se battre avec cette lance dans ces couloirs étroits. L'Hougyoku venait donc briser le bâton contre son genou pour en avoir deux plus courts afin de se battre plus aisément contre eux. Plus rapide, la femme parvenait enfin à en envoyer deux au tapis en quelques secondes. Il fallait avouer qu'ils ne s'attendaient pas vraiment à une telle évolution.
La kunoïchi lançait ses bâtons sur ses adversaires endormis avant de concentrer son chakra dans la plante de ses pieds et se donner un élan pour courir sur le mur, se retrouver derrière le soldat pour l'endormir avec un coup bien placer derrière la nuque. Ce dernier s'écroulait sans qu'elle ne le retienne. Lorsque celui-ci tombait, Saxa pouvait voir Kukan mordre le titan à la gorge, mais cette fois avec beaucoup moins de délicatesse qu'avec le gamin. « N'avait-il pas dit qu'il n'y aurait aucun mort... » Pensait Saxa qui s'avançait vers son coéquipier alors que l'autre homme se reculait en faisant une pression contre son cou pour retenir l'hémorragie. Kukan s'excusait pour cela aussi dalleurs.
Bien qu'elle était choquée celle-ci s'assurait d'abord que son coéquipier lui, aille bien. D'un coup d'œil rapide. Il était debout et bougeait normalement. Il y avait du sans sur lui, mais peut-être était-ce seulement celui du colosse. La kunoïchi composait une série de mudras et levait un bras en l'air traçant un cercle parfait. La poussière de diamant se répandait rapidement pour créer un cerceau que Saxa attrapait d'abord pour lancer au coup de l'homme. Ce dernier bougeait, mais ne l'évitait pas au bon moment. La femme ramenait sa main vers elle en fermant le poing et en même temps, le ''hula hoop'' devenait un anneau de diamant qui coinçait les mains de l'homme autour de son cou. Ainsi il serait coincé et forcé de garder une pression contre sa blessure. Il grognait et cela ne semblait pas lui plaire.
_Alors son frère s'en occupera plus tard. Toi tu n'as rien ? Répondait la kunoïchi presque inquiète pour l'homme bête l'observant d'un peu plus près. Cette fois la femme regardait derrière puis devant lui. Il était égratigné et le début de quelques ecchymoses. « Il aura quelques marques demain... » Se disait Saxa en regardant son torse... Son torse... La femme se mit à rougir sous son masque et détournait le regard pour se repérer. Gauche ou droite. La femme fermait les yeux pour tenter de visualiser, mais n'étant pas trop sûre, celle-ci préférait demander l'avis de son partenaire cette fois.
_Alors, gauche ou droite ? Je te laisse choisir et je te suis. L'invitait-elle à prendre l'initiative de mener le groupe jusqu'à leur prochain défi. Qu'allaient-ils trouver sur leur chemin cette fois ?
Le colosse se tata avant de sautiller sur place à la demande de la femme qui l’accompagnait, juste pour vérifier que tout allait bien, et esquissa une grimace lorsqu’il toucha une partie de son abdomen. -Rien de très grave, ce n’est pas quelque chose dont je peux mourir. -Alors, gauche ou droite ? Je te laisse choisir et je te suis, lui demandait la femme.
Kukan évalua la situation, constatant que l’autre colosse avait décidé de défendre un coin et les soldats normaux un autre. Logiquement, le gourmand devait se trouver au bout de la piste de ninja qui le défendaient. Les gardes ne devaient pas défendre grand chose, quoi que.. -Partons par là, désigna Kukan en montrant la voie des guerriers vaincus. Le chef de tout cela devrait se trouver là où il y a le plus de résistance, partir dans la direction opposée nous permettra de brouiller les pistes.
Le colosse s'élança dans le chemin choisi, et, grâce à ses oreilles, entendit des soldats arriver. Il attrapa la femme par le bras et la plaqua contre une niche dans le mur, obscurcie dans la pénombre de la nuit avant de se plaquer contre elle pour occulter sa propre présence. La bête prit une longue inspiration avant de bloquer sa respiration, moins il bougerait, moins il avait de chance de se faire repérer à cause de ses mouvements.
Son inspiration lui fit respirer les effluves de la dame, une grande quantité même dont pas mal d’essences n’aidait pas à se concentrer. Il y avait tout d’abord des notes de savon anti-odeur, dont les agents commençaient à plier derrière la sudation ponctuant l’effort de la demoiselle. Après cela venait un marqueur de stress, une pointe de surprise et enfin la fragrance de sa peau, tout juste perceptible. De toutes les odeurs, c’était la seule sur laquelle il pouvait se concentrer pour apaiser sa tension, malheureusement, c’était aussi la plus dure à capter. Il baissa la tête, posant son front contre le tissu enveloppant la tête de la kunoichi pendant que les soldats défilaient d’un bout à l’autre, en grande pompe, bien trop rapidement pour les voir.
Les yeux de la bête s’adaptèrent à la pénombre, ce moment était probablement gênant pour elle, et il attendait le moment propice où ses oreilles lui diraient que le champ était dégagé pour s’éloigner.
Des bottes dans un sens, des bottes dans l'autre, des bottes qui s'arrêtent pas loin, puis plus de bottes. Quelques mouvements furtifs également, jouant des notes aiguës sur les tuiles. C’était bon signe, cela voulait dire que les shinobi des dix n’avaient plus de quoi les traquer efficacement. Toujours dans sa position quelque peu perturbante ou il collait la demoiselle sans doute pas très jouasse mais probablement compréhensive, il exaltait lentement un souffle métallique avant de reprendre une inspiration, grimaçant de sa blessure au ventre qui s'étendait un peu. Son cœur était apaisé, il avait un peu plus mal, à cause des courbatures malgré son échauffement qui se reveillaient. La regarder en gardant son front posé sur sa tête le contraignait à fixer l’ouverture au niveau de ses yeux ou sa poitrine, ce qui n’était pas particulièrement apaisant en revanche.
Le signe qu’il attendait vint enfin et il se dégagea aussi vite que possible, se retournant, puis fixant le toit. -C’est risqué, mais je me dit que si l’on monte, on aura que quelques ninja à affronter, en bas il y a des gardes et éventuellement des shinobi. Désolé de t’avoir collée, cela me semblait plus censé que l’on se tape toute la garnison, regrettait Kukan avant de se lancer sur les tuiles en un geste.
Son regard panotait aux alentours, évaluant les menaces. Il y avait un petit garçon, juché sur un autre colosse qui regardait dans une autre direction, au loin dans les champs, depuis le toit d’un silo. Le petit tenait une flûte, ou peut-être était-ce une sarbacane, plutôt la seconde si la bête devait juger les deux poings fermés sur l’outil. Il y avait un homme androgyne, armé d’un shamisen, enveloppé dans un yukata pour femme probablement rembourré, a amoins qu’il ne s’agisse véritablement d’une femme. On ne lui avait pas signifié que les dix pouvaient êtres frères et sœurs, donc les paris étaient assez fixé sur l’idée de travesti. Deux autres ninja, plus classiques, evoluaient en paire, l’air vaguement similaire, presque jumeaux si on considérait leurs couleur de cheveux. -Il en manque trois, l’un d’entre eux était celui qui donnait son chakra, l’autre est probablement le médecin du groupe, et le dernier doit être un des plus puissants des dix et se trouver juste à côté du seigneur local.. évalua Kukan en comptant mentalement.
L'homme avait mal mais, selon lui, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. La jeune femme fronçait les sourcils en l'observant grimacer, le colosse devait sans doute l'avoir bien secoué. Après tout, avec tout le vacarme qu'ils avaient fait lors de leur combat, forcément il devait y avoir des blessures. La kunoïchi roulait donc les yeux pour aller dans son sens et ne pas s'en faire pour sa douleur, même si elle le prendrait finalement en considération plus tard malgré son orgueil d'homme. Lui ayant laissé le choix sur la direction à prendre, Saxa l'observait il hésitait entre les deux pour ensuite choisir le chemin que l'Hougyoku avait dégagé.
La femme le suivait sans dire quoi que ce soit, il était convaincu de son choix, alors aussi l'était la Tsuchijin. Après tout dans une équipe le plus important c'est de se faire confiance et ce peu importe le type d'équipe. La demoiselle ne l'avait jamais encore remarqué, mais l'homme bête n'avait pas que les bras d'un fauve, mais les oreilles également. Elles bougeaient pour capter tous les sons qui les entouraient et il fallait se l'avouer, c'était quand même mignon. La femme souriait sous son masque avant de se faire attraper par le bras. Plutôt que de crier en sursautant, celle-ci haletait en reprenant son souffle.
L'homme aux pattes velues l'avait caché dans une encavure du mur, le coin sombre devenait entre plus obscure pour la kunoïchi lorsque son partenaire se penchait sur elle pour la cacher. Silencieuse, mais surtout surprise par la réaction du shinobi, celle-ci avait timidement levé les yeux pour tenter de le voir. Sous son masque elle respirait plutôt fort et tentait de calmer sa respiration. L'homme quant à lui, prenait une grande inspiration pour arrêter de respirer. Devait-elle faire pareille ? Le temps de se poser la question et d'y réfléchir, l'homme bête venait poser son front contre le sien.
La kunoïchi eut le réflexe de vouloir se reculer, mais comme elle était coincée entre lui et le mur, il n'y avait pas grand espace pour bouger. Son front était chaud et son visage maintenant plus près du sien, Saxa pouvait mieux le voir même avec cette noirceur, surtout ses yeux ambrés qui donnaient l'impression de briller. Son cœur battait un peu plus fort et de façon irrégulière, son expiration était saccadée due à toute cette gêne. Il avait le front chaud, mais il allait sans doute sentir celui de la kunoïchi se réchauffer à force de rougir, car même elle sentait quelques chaleurs sous son foulard.
La demoiselle prenait à son tour une bonne inspiration pour garder son souffle. Elle frôlait le torse du shinobi en gonflant sa poitrine avec son inspiration. Elle fermait les poings contre le mur et restait immobile sous son partenaire. En entendant les bruits de pas passer puis s'éloigner. Cet instant n'avait duré qu'à peine une minute, mais pour Saxa, ceci semblait avoir pris plus de temps, cette intimité entre eux, ce silence soutenu... Son front contre le sien... Sa poitrine qui eut frôlé son torse... L'Hougyoku ne rougissait pas seulement, mais ressentait quelques frissons dans son ventre... Et... Entre ses cuisses ? C'était sans doute ce qui la gênait davantage. Manquait plus qu'à espérer que le shinobi n'avait pas la capacité de renifler les phéromones.
Quand il expirait, le bruit qu'il faisait venait caresser son oreille. De nouveaux frissons venait la saisir. Saxa détournait le regard gêné et fermait les yeux avant d'expirer à son tour, mais pour sa part moins délicatement. Celle-ci eut du mal à le contrôler puisque cette sensation dans le bas de son ventre continuait de la préoccuper. La kunoïchi serrait les cuisses en espérant que cela l'aide à arrêter le frisson. La femme se mordait la lèvre inférieure et tentait de calmer les battements de son cœur, elle se demandait pourquoi un pur inconnu lui faisait ressentir ce genre de choses... Et comment est-ce que son corps voulait à ce point s'exprimer et lui montrer ? Saxa en était terriblement mal à l'aise. Celle-ci voulait disparaître, alors que ses phéromones criaient haut et fort.
Les soldats étaient passés, mais Saxa avait cessée d'écouter, ce n'est que lorsque son partenaire se relevait que la kunoïchi revenait à elle et que le léger courant d'air frais dégageait cette chaude ambiance. Embarrassée, celle-ci avait du mal à le regarder alors qu'il lui parlait. Il proposait de se risquer et d'aller sur le toit. Il avait déjà une idée toute faite de ce qui risquait de les attendre, après tout pourquoi pas, pour l'instant Saxa n'arrivait plus à réfléchir, mais elle relevait la tête pour le regarder lorsqu'il s'excusait avant qu'il ne disparaisse sur le toit. Seule dans le couloir la femme en profitait pour respirer profondément et se tortiller doucement pour tenter de faire évacuer ces frissons. Que quelques secondes après, la femme le rejoignait et restait à l'écoute de son partenaire en regardant les cibles devant eux.
Cela faisait beaucoup... 5 ninjas... Tous les affrontés en même temps serait de la folie et en attaquer qu'un seul ou un groupe à découvert attirerait l'attention des autres forcément. Donc, il fallait trouver le moyen de les isoler. Comme il n'y avait que le travesti de seul et que les autres se promenaient en paire... Le duo ne devrait pas du tout se séparer, surtout que le shinobi avait un peu de mal avec sa blessure comme le montrait sa façon de respirer et de grimacer... La femme s'accroupissait et regardait quelques instants tentant de trouver un chemin par où passer et qui ils surprendraient en premier. L'ordre logique des choses voudrait que le duo s'occupent d'abord du duo le plus près.
_Nous devrions commencer par les jumeaux. Il y a une tour fermée près d'eux. Il faudrait réussir à s'y faufiler pour les attirer. Les autres ne devraient pas nous voir et ainsi il y aurait moins de chance qu'ils puissent appeler leurs frères. La femme se relevait et regardait le tour pour tenter de voir comment y entrer sans être vue. Il y avait quelques caisses et barils qui pouvaient servir pour se cacher des jumeaux... Sinon il y avait une trappe sur le toit, mais dans l'angle de vue du duo sur le silo. Les deux étaient risqués, mais pas impossibles.
_Je vois deux façons de s'y rendre, la passerelle avec les caisses et les barils, ou la trappe sur le toit. Le duo sur le silo était malheureusement trop loin pour être ciblé en premier... Qui sait si sur leur chemin ils pouvaient tomber sur un des trois manquant. Puis l'homme au yukata avait une position trop à découvert pour ne pas se faire voir par les jumeaux. Il représentait donc un problème lui aussi. La kunoïchi se déplaçait doucement pour observer les jumeaux et leurs déplacements pour trouver une façon de détourner leur attention pour se faufiler derrière les caisses. Ils pouvaient toujours sauter derrière lorsqu'ils ont le dos tourné, mais il leur est impossible de les voir lorsqu'ils seront en position pour sauter derrière à cause de la façon dont était fait le toit. Il en fallait donc un à la trappe pour donner le signal à l'autre.
_Je vais aller sur la tour, toi tu te glisseras derrière les caisses. Je te ferai signe lorsque tu pourras sauter sans être vue. Pour la jeune femme cela semblait être la meilleure option puisqu'elle était beaucoup moins volumineuse que lui et aussi moins... Extravagante, il y avait donc moins de chance qu'ils la remarquent. La femme fouillait dans sa tenue pour en sortir le miroir de diamant et le tendait à son partenaire.
_Si tu en as besoin pour voir entre les caisses. Je sais que tes oreilles devraient suffire, mais sait-on jamais, on ne sait pas de quoi sont capables ces ninjas. Saxa partait aussitôt en direction de la tour et regardait vers le silo pour être sûre de monter au bon moment et elle jetait un coup d'œil rapide pour ne pas être dans l'angle de vue des jumeaux. Celle-ci bondissait d'un coup et atterrissait sur les tuiles puis se mit tout de suite sur le ventre descendant un peu pour bien se cacher. Ses doigts s'enfonçaient entre les tuiles pour qu'elle puisse bien se tenir. La kunoïchi attendait que son partenaire soit en position avant d'observer plus sérieusement leurs cibles.
Le duo discutait et ne portaient pas tellement attention aux alentours, ils étaient surtout concentrés à se chamailler sur des absurdités. Une fois qu'ils se retournaient pour aller patrouiller un peu plus loin, la femme faisait signe à son partenaire de descendre. Une fois derrière les caisses, c'était à lui de jouer pour se rendre dans la tour. Maintenant, Saxa devait trouver un moyen d'ouvrir la trappe sans attirer le regard de personne. La Tsuchijin ravalait sa salive et remontait un peu faisant claquer quelques tuiles ensemble. La kunoïchi s'assurait que la trappe ne soit pas verrouillée avant de penser à ce qu'elle pouvait faire. La femme penchait la tête et remarquait que les charnières étaient à l'extérieur.
Ceci allait prendre un peu plus de temps que prévu, mais ce serait beaucoup plus subtil que de l'ouvrir pour passer. La demoiselle composait quelques mudras et créait une sorte de tournevis plat et un poinçon. Elle utilisait le tournevis pour décoller le gond puis elle utilisait le poinçon pour pousser contre lui alors qu'elle le tirait avec sa main de l'autre côté. Un de sortie. La femme faisait de même avec la seconde charnière. La femme faisait disparaître les outils en poussière de diamant et cachait les gonds dans sa poche avant de déplacer la trappe sur le côté. L'Hougyoku jetait un regard rapide vers les jumeaux puis le duo atypique plus loin avant de se mettre sur le dos et de se faire glisser dans le trou.
La Tsuchijin se laissait pendre dans le vide, ses jambes étaient toujours pliées à l'extérieur pour la retenir. Celle-ci attrapait l'échelle et ramenait ses jambes en se tenant en équilibre. Ses figures étaient beaucoup plus artistiques et souples que ceux des ninjas en général. Une fois dans l'échelle, Saxa replaçait la trappe à sa place et descendait dans la tour pour y rejoindre son partenaire.
_Maintenant il faut les attirer ici... Chuchottait-elle en passant ses mains sur sa tenue pour enlever la poussière et la replacer pour ensuite attraper ses éventails à sa taille prête quand il le serait.
La respiration de la femme ne l’avait pas particulièrement aidé, la bête avait été quelque peu décontenancé par la réaction de la femme à son approche. Peut-être était-ce une illusion causée par les ombres dans ce coin sombre, mais le géant avait cru percevoir la femme se pâmer quelque peu de son mouvement pour les cacher tout deux. Elle avait également détourné le regard, mais avec le sang dans sa bouche, l’odeur devait l’avoir naturellement perturbée. Pour le reste, le colosse jetait tout cela dans un coin de sa tête avant de le verrouiller et de manifester un peu d'agressivité sur les tuiles en apercevant les différents shinobi dans un grondement intérieur.
La femme avait l’air d’avoir reprit ses esprits, ce qui était une bonne chose, Kukan aurait moins à se soucier de la défendre… Que pensait-il ? La défendre ? Elle avait parfaitement la situation, c’était sans doute à lui de faire attention à lui-même. Elle n’avait pas une égratignure, lui récupérait tout juste, la regardant comme pour attendre son idée.
Celle-ci exposa son plan, simple et concis, elle se concentrait sur l’objectif le plus logique pour se débarrasser du clan. Elle lui désignait sa course d’action, et le colosse acquiesça, se baissant pour garder un profil bas pendant qu’elle préparait quelque chose avec ses techniques. La bête n’avait jamais été un génie en manipulation élémentaires, ses sceaux, autrement que pour conjurer ses différentes formes, étaient si rouillés qu’il s’imaginait sans peine être incapable de convoquer de l’eau comme il avait apprit à le faire. Au plus il saurait faire de l’humidité, mais ce qu’il voyait, c’était bien plus avancé, plus raffiné, pratiquement de la sorcellerie, un peu comme son talent particulier pour la métamorphose. Elle devait venir d’un milieu bien plus concentré en personnes maniant le chakra que son patelin ou les sabreurs étaient légions, mais les ninja rares. Cela expliquait probablement ses habits, ils cassaient son identité, et si elle était connue dans le coin, c’était un avantage indéniable.
Attrapant le miroir qu’on lui tendait, le colosse aperçut ses traits ensanglantés, sa bouche surtout, qu’il tenta d’essuyer sur les poils de sa patte sans grand succès. Il détourna le regard pour caler le miroir dans son manteau et s’épargner la vue culpabilisante. Le sang de son frère coulait sur ses mains, et le petit autant que le gros auraient pu mourir. La fureur de Kukan battait désormais plus fort contre lui que contre ses ennemis, néanmoins sa mission était la priorité, ainsi ce nouveau feu était une source de pouvoir qu’il se devait d’employer séant.
Partant de son côté, le colosse redescendit légèrement, pas totalement, afin d’arriver sur la passerelle par le chemin adapté. Bien entendu, il devrait passer par deux étages de batiment en plus des toits inférieurs, mais c’était le meilleur moyen pour y parvenir. Cette femme avait de la suite dans les idées, et la nouvelle aide des opprimés était fier de l’avoir comme aide de mission.. Était-ce simplement de la fierté, au fond ? Question pour plus tard, la bête apercevait quelque chose qui faisait tâche dans le plan. En contrebas, le gros colosse à la gorge perforé se faisait soigner. Deux hommes étaient à ses côtés, dont un que Kukan avait déjà vu. “Le soigneur, le donneur de chakra..” évaluait le métamorphe avant de se jeter derrière les deux ennemis.
Le réflexe du partageur de chakra fut instantané, il sortit un kunai avant de prendre un coup de pied dans le bassin pendant son pivot. C’était au médecin de se tourner pour faire face à la bête, aplatissant ses mains pour faire des scalpels, il n’eut pas le temps de faire d’autres geste car Kukan les attrapait dans les siennes pour mettre une tête au médecin avant de lui briser les doigts dans un bruit horrible. Le chakra refluait dans ses mains, redevenant normales et soulevant un des sourcils circonspect. -Tu me vole mon chakra ? s’étonna Kukan avant dégager l’homme sur son collègue au kunai.
Il prit une allure rapide pour se retrouver proche de là ou les deux malheureux se cognaient contre un mur pour mettre un coup de poing dans la tête du seul restant éveillé. Kukan prit quelques secondes pour cacher les corps inconscient de ses victimes avant de se précipiter vers l’objectif qu’il avait délaissé, remontant sur les tuiles et traversant deux étages pour se jeter en glissant vers les caisses qu’on lui avait indiqué avant de sortir le miroir précipitamment. les deux zigoto ne regardaient pas dans sa direction, pas plus que le garde devant la tour qui scrutait en bas de la passerelle et ne le vit que quand cela était trop tard. Une main sur la gorge et une autre sur celle qui portait sa lance, et le soldat perdait conscience à cause d’un manque d’afflux sanguin. S’accroupissant en déposant le corps à terre, le colosse fouilla l’inconnu et utilisa son passe-partout pour ouvrir la tour, cacher le corps et retrouver la femme qui faisait des figures alléchantes en descendant de la trappe. La bête déglutit avant de dire à la femme de se rapprocher pour parler à voix basse. -J’ai fait tomber le donneur de chakra et le médecin, il a probablement soigné le mioche déjà, mais je l’ai empêché de raviver trop le costaud. Pour ce qui est d'amener les deux clowns… commença Kukan avant de regarder la torche dans la tour puis le miroir dans sa main. Je crois que j’ai une idée. la tienne était brillante, en tout cas, commentait-il, un peu embarassé.
Le colosse se colla contre un mur et regarda dans la nuit qui tombait sur les toits par une fenêtre. Il fixa son regard sur une paire de garçon et plaça le miroir pour réfléchir la lumière de la torche la plus proche. Cela se verrait plus facilement de dehors, et Kukan devait se débrouiller pour les attirer jusque là. Un mouvement de bras, une gesticulation d’un des jumeaux agacé par les éclats qu’il recevait en plein face. Il se tourna vers la source de lumière que Kukan faisait briller encore une fois avant de la cacher en apercevant le groupe se diriger vers eux. -Ils arrivent, j’ai laissé la porte ouverte, je m’occuperais du premier qui ouvrira la porte, si tu peux perforer d’un coup le second qui sera probablement en retrait, ca nous fera un atout, prévoyait le colosse en déplaçant le corps inconscient du garde dans le champ de la fenêtre pour qu’on puisse l’apercevoir depuis l’extérieur.
La bête se colla contre le mur, regrettant légèrement sa perte d’une partie de sa semi-forme pour en apprécier le bon côté lorsque le premier jumeau ouvrit avec fracas la porte. Le colosse le saisit du bras autour de la nuque, le ramena à lui et donna un grand coup de coude dans la jonction entre l’épaule et le cou, paralysant le nerf du bras principal du jumeau avant de resserrer son étreinte pour l’étouffer. Toujours “fier” de la femme qui l’accompagnait, il la regarderait s’occuper du ninja qui lui incombait en se tenant à l’écart pour continuer sa prise qui devrait durer une bonne trentaine de secondes. Au besoin, elle devrait le défendre, mais peut-être la menace sur son frère de sang et d’esprit le dissuaderait-il de l’aider, après tout Kukan ne lui avait pas brisé la nuque. Le colosse pouvait observer les moindres gestes de la femme, et, s’il elle avait des problèmes, il pourrait toujours user de sa force pour causer une concussion à sa proie avant de l’envoyer à son jumeau. Il espérait ne pas avoir à en arriver là.
La porte se déverrouillait attirant l'attention de Saxa qui descendait dans la tour avant de se prendre à l'échelle pour avoir de nouveau la tête vers le haut. Heureusement, c'était son partenaire qui en franchissait le seuil. La femme se laissait glisser de l'échelle pour le rejoindre et se coller au mur pour ne pas être vue à travers les portes et fenêtres pour se rapprocher de lui. Ce dernier disait s'être occupé de deux autres frères en soulignant le fait qu'il fallait envisager la possibilité que le jeune senseur soit réveillé... En espérant que cela n'aie pas fait foirer le plan du poison qu'ils avaient envisagé pour leur retraite. La kunoïchi hochait la tête et observait l'homme bête avec attention. Ce dernier avait une idée pour ramener les jumeaux dans la tour et il ne manquait pas de souligner la bonne idée de Saxa qui la faisait un peu sourire sous son masque.
Il s'emparait d'une torche et du miroir pour envoyer la lumière à l'extérieur, il cherchait a avoir leur attention et cela avait fonctionné. Il ne fallut pas longtemps pour que le shinobi se débarrasse de ses outils pour déplacer un corps dans le sillage de la porte. Ils arrivaient et l'homme souhaitait s'emparer du premier alors que Saxa devrait se charger du second. Celle-ci se contentait de hocher positivement la tête et se rapprochait du shinobi aux traits bestiaux pour pouvoir le relayer rapidement lorsqu'il s'en serait prit à son adversaire désigné. La kunoïchi faisait une courte série de mudras pour matérialiser quatre senbons de diamants quatre senbons, deux dans chaque main. Son partenaire se décollait du mur pour commencer à maîtriser le premier jumeau et Saxa se penchait en attendant que le second montre le bout de son pied.
Au moment qu'elle voyait sa botte, l'Hougyoku lançait deux de ses aiguillons, un dans chaque pied, puis les deux autres dans chacun de ses genoux. Celui-ci gémissait de douleur et fléchissait pour tomber, mais se rattrapait sur son frère... « Qu'est-ce que ? » Ce n'était pas sur son frère qu'ils s'était retenu, mais à travers lui. Son bras avait passé à travers son jumeau comme s'ils avaient fusionnés et il s'était accroché à la gorge de son coéquipier pour lui faire lâcher son frère. Le temps que Saxa pense à réagir, l'autre jumeau avait fait passer sa jambe dans son frère pour que le pied sorte au niveau du visage de la kunoïchi pour la frapper au visage. Se heurtant contre le mur de pierre de la tour, la Tsuchijin secouait la tête avant de la relever pour regarder les frères qui se mélangeaient... Ils ne fusionnaient pas entièrement, mais leurs membres pouvaient voyager à travers le corps de l'autre. C'était une vision de cauchemar.
Dans tous les cas, la première chose que devait faire la jeune femme, c'était d'enlever cette main du cou de son coéquipier. Saxa défaisait la ceinture de son uniforme et y concentrait son chakra pour l'envoyer comme un fouet au poignet de la main qui étranglait son partenaire et tirait dessus ce qui la faisait un peu glisser vers eux, un pied était de nouveau envoyé dans sa direction et elle l'évitait en passant la ceinture autour de la cheville pour la coincer et lui faire obéir aux mêmes mouvements que le bras qui descendait. Le deuxième jumeau se faisait emporter et sa tête passait à travers le torse de son frère. Pour le faire descendre un peu plus, l'Hougyoku passait sa propre jambe sur sa longue ceinture d'uniforme pour lui faire passer un bon tour en tirant vers elle. Il était maintenant au niveau de son ventre et à porter de pied de Saxa qui attrapait les chevilles de son partenaire pour avoir un appuie solide pour taper sous la mâchoire du jumeau.
On avait pu sentir le ''pac'' de sa mâchoire et de ses dents lorsqu'elle le frappait. Il tombait de son frère pour s'étendre, il ne fallait pas qu'il revienne vers l'homme bête qui était déjà assez occupé à devoir reprendre son souffle. La blonde tirait sur les chevilles de son partenaire afin de se faire glisser entre ses jambes et rejoindre son adversaire pour lui sauter dessus afin de l'empêcher de se relever. La femme entrait dans sa garde et retenait ses poignets et tentait de lui donner des coups et de bloquer les siens, dans cette position, la jeune femme savait qu'elle ne pourrait pas le retenir bien longtemps, il fallait juste y rester assez longtemps. Elle gémissait et grognait en forçant contre lui et tentant de le blesser avec des coups sur ses blessures aux pieds et aux genoux. Elle le faisait crier un bon coup, mais lorsqu'il se mit en colère, il la renversait et se retrouvait maintenant au-dessus d'elle et se libérait les poignets pour s'en prendre à elle à son tour en plaçant ses mains autour de son cou. Saxa attrapait ses poignets en cherchant son air et tentait des coups de bassin pour le faire basculer.
La première partie du plan se déroulait comme prévu, et Kukan saisissait sans encombre le premier, le serrant à la gorge. Le second, bien que blessé, était tout de même belliqueux. Certe, il avait quelques problèmes à se mouvoir, mais visiblement il pouvait se servir du corps d’un autre comme conduit. Le colosse n’avait jamais vu cela de sa vie, et visiblement il avait été piégé autant qu’il avait lui-même piégé.
Tout ce passait très vite et il finissait avec une main autour de la gorge, étrangement trop forte pour qu’il s’en dégage. La petite femme s’activa, seul membre de l’équipe encore en état de faire quelque chose apparament. La demoiselle s’en tira comme une cheffe, occupant tour à tour les deux hommes, elle finit par dégager la prise des types qui se mêlaient entre eux d’un coup de ceinture. Ses coups de pieds en calmèrent un pendant quelques secondes, laissant l’autre récupérer en même temps que Kukan dont la rage explosa.
Ses mains se changèrent en griffes, posant la première sur le visage de l’homme. D’un mouvement rageur, il lui lacère le visage tout en l’envoyant visiter son genoux. L’impact le redressa juste assez pour que le colosse le dépasse, bras tendus pour le retourner d’un lariat sauvage. D’un coup d’oeil, il vérifia que le type était bien au sol, mais le son mat de sa tête entrant en tout intimité avec les briques lui avaient déjà fait signe de continuer avec celui qui s’en prenait à la gorge de la femme.
Une patte se posa sur les reins du type, attrapant la peau avec la préhension de ses griffes, l’autre l’espace entre ses omoplates et le souleva, brisant sa prise sur le gorge alors qu’il le tendait au dessus de lui comme si il portait le monde. Le colosse pivota d’un quart et descendit violemment l’échangeur de membre sur son genoux pour le briser en deux. Le crac était inquiétant, mais il vivrait sûrement, même sans ses jambes. Déposant le type d’un geste peu recommandable, Kukan le vit s’évanouir de douleur. Le colosse n’en avait pas terminé avec le second et se retourna.
Le type avait disparu, et en avisant le blessé à terre il remarqua que lui aussi s’était décidé à disparaître. La bête tendit les oreilles tout autant que la main vers la demoiselle au sol, s’attendant à voir quelqu’un d’autre débarquer. Une musique était perceptible, triste et mélancolique, jouée sur un instrument qu’il avait vu auparavant dans les mains d’un shinobi. -Je déteste les illusions, lâcha Kukan, presque lassé par avance.
Le colosse n’avait pas souvent rencontré de manipulateur de pensée, mais le fait qu’il n’ait aucune manière de s’en prémunir était toujours un problème évident. -Enfin, tant qu’il ne rend que les fuyards invisibles, j’imagine que c’est pas si mal, évalua Kukan en passant un pied là où se trouvait auparavant l’homme au visage lacéré, le seul qui d’après lui pouvait se mouvoir correctement. Il avait également dû ramasser l’autre. Ca en fait deux de plus en moins, ils sont partis, reste à savoir si le reste va nous tomber dessus où si ils comptent abandonner là. On est pas tellement mal en point, enfin j’imagine, tout va bien ? demanda le grand en ignorant sa propre douleur. Quoi qu’il en était, il restait trois hommes en principe, plus des gardes qui se laisseraient déguerpir en sachant que les envahisseurs s’étaient déjà farcis un certain nombre de ninjas. Le son paraissait faiblir, curieusement, et Kukan jeta un œil par la fenêtre et observa le groupe de ninja s’enfuir sur les toits en portant les blessés, couverts par les autres. -Ah, pas plus mal… J’avais pas pensé à ça. Ce n’est pas sa seule demeure, ils préfèrent le déplacer plutôt que de rester aussi proche que nous. C’est une aubaine que nous ne sommes pas ici pour capturer le seigneur. Cela va nettement nous faciliter la tâche. En revanche, il nous faudra nous dépêcher, je pense qu’ils ont envoyé des messagers pour chercher des troupes.
Cela étant dit, le colosse avait besoin de récupérer, aussi se laissa-t-il aller contre un mur pour glisser au sol avant de se mettre à chercher une respiration calme. -Je vais prendre un temps de repos, j’ai besoin de reprendre mes forces, tu devrais en faire de même, nous sommes relativement à l'abri et même si les renforts arriveront probablement assez vite, on a quand même le temps de récupérer. Quant aux soldats, je pense qu’ils doivent hésiter, et le seigneur à dû leur dire de protéger les richesses, ce qui ne nous intéresse pas, donc on aura un avantage pour décider quand et où frapper, examinait le fauve.
Il remarqua, bien qu’elle ait enlevé sa ceinture, ses frocs ne tombaient pas et c’était chanceux. Cela aurait tourné au drame dans le cas contraire, limitant ses déplacements. Kukan baissa la tête, attentifs aux sons, méditant pour récupérer rapidement.
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