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Note : RP entraînement Solo, néanmoins je reste ouvert aux interventions si certains souhaitent se joindre à moi. Seule condition, que votre personnage soit géographiquement assez proche de Juuiri no Kuni pour pouvoir s'y rendre.

---------Le Yuukan n'est pas fait pour les faibles, cette phrase revient souvent dans la bouche des populations opprimées ou dépendantes des effusions de sang pour subvenir à leur propre survie. Peu de personnes se hissent assez haut dans la société pour comprendre les causes de ces rivalités et de ces vieilles guerres qu'entretiennent Daimyo et Hauts placés. Richesse, Gloire et Pouvoir, c'est ce que souhaitent les hommes durant leur courte vie. Ces rêves habitent les plus audacieux, mais aussi les fous sans scrupules, avec au milieu de ces joutes et trahisons les mouvements des peuples et des clans sans cesse isolés et balayés par les événements.

Lorsqu'on naît dans ce monde, il est difficile de saisir la complexité de ces conflits comme des espoirs qui poussent certains à s'élever parmi les leurs pour se joindre à l'échiquier et occuper un rôle. Toutes les nations cherchent à tirer les ficelles qu'elles peuvent atteindre et les humains tentent à leur tour d'en avoir en leur possession pour se frayer un chemin à travers l'Histoire avec un grand H. Les secrets gardés dans les royaumes créaient les quêtes des plus aventureux quand les pouvoirs autocratiques impulsent les mouvements de révolte, avec elles un succès discutable quand on sait que l'écrasante majorité des pays est gouvernée par une monarchie ou une dictature, et que les consciences n'ont pas encore atteint un niveau de maturité au point de concevoir d'autres forment de relation que celles d'un supérieur à ses apprivoisés de sujets.

Dans ce monde-là, le faible n'a pas sa place, mais le choix est toujours donné entre devenir le serf ou le loup avec de grandes chances dans le premier cas de voir son espérance de vie s'écourter et ne pas dépasser les trente ans. Betsumei Omon avait vu de ses yeux des générations plus jeunes que la sienne partir à l'aventure après qu'on leur ait compté des histoires de trésors où de rares Shinobis s'étaient hissés au sommet de leur art, surplombant les pays et leurs faibles populations. Dans une vie où la jeunesse n'a rien à perdre qu'un peu d'espérance, nombreux vont être ceux à tenter le tout pour le tout dans un pile ou face qui décidera si leur sort sera favorable, en somme les Dieux jouent leur partie comme ils l'entendent et notre condition ne tient qu'à leur bon vouloir et leurs caprices. Les seuls à saisir encore ce principe sont les moines et pratiquants dans les temples qui pour cette raison cherchent à s'attirer les faveurs des divinités autour d'eux.

Quant à l'efficacité de telles croyances, il n'était pas rare que les Shinobis ayant dépassé le stade de simples humains, se tournent vers leurs propres pouvoirs que vers d'hypothétiques dons accordés sans que l'on en connaisse la raison, les Bijuu étant la seule exception mettant la question au centre du monde. Néanmoins le pouvoir dont les shinobis disposaient, qu'il tienne d'une essence plus grande ou d'une conscience, est bien réel et s'exprime dans les sursauts chakratiques les plus violents lorsqu'un utilisateur fait le choix d'en user de manière à se battre pour ses propres intérêts. Aux yeux du Juuruijin les grands villages ont donc toujours été des énigmes, lui qui ne faisait partie que d'un clan d'un petit pays. Comment des hommes tels que lui admettaient que l'ordre puisse encore être régi par des armées conventionnelles et des politiciens soucieux de leur emprise sur des terres. Et surtout, comment imaginer que des hommes possédant de grands pouvoirs ne se soient pas révoltés contre l'ordre établi dans le Yuukan.. Les terres à brûler ne manquaient pas et mis à part le Jinsei qui tentait tant bien que mal à renverser l'échiquier avec des procédés douteux, personne d'autre ne tentait quoi que ce soit.

Avaient-ils seulement de véritables bonnes raisons d'agir, où n'était-il question que de manigances et complots. Qui s'accaparerait une révolution mondiale si tant est qu'elle ait vraiment lieu, n'allez pas me dire que personne ne se hissera pour gouverner ce monde. Gloire, Richesse et Pouvoir, le Jinsei veut-il les trois ?... La seule façon d'en avoir le cœur net pour Omon était qu'il devienne plus puissant pour se faire remarqué. Seulement à ce moment, quand il pourra se mesurer à toutes les forces du Yuukan, alors les réponses viendront à lui sans que l'on s'oppose à son avancée.

Dans un coin un peu moins boisé de la foret un homme semble sur le point de commencer son entrainement, il aura pour ça apporté diverses armes, des rondins de bois, également des parchemins sur lesquels sont enseignés plusieurs techniques communes à son clan. L'entraînement commence.

---------Toutefois les contes pour enfant parlent encore d'hommes de paix qui auraient sillonné le Yuukan et ses mers bien avant l'apparition des nations et de leurs trônes montés par des plus ou moins grands seigneurs. Ce sont ces rêveries que les aventuriers n'oublient pas, imaginant un monde sans frontières, une humanité proche d'elle-même et unifiée sous la seule bannière de sa survie et de son essor. Le petit villageois de campagne qui savait à peine lire se souciait bien peu de savoir à quelle sauce il allait être mangé par les différentes noblesses environnantes cependant les hommes d'instruction possédaient une compréhension poussée des institutions et des leviers qu'il était possible d'abattre sinon d'utiliser à bon escient, et les décennies de paix relative n'avaient fait que répandre l'idée, plus encore au sein du pays des animaux, que l'harmonie et le pouvoir du peuple pour le peuple étaient deux choses possibles et réalisables.

Lorsqu'Omon préparait ses entraînements, il n'oubliait pas les conseils de ses maîtres lui ayant toujours fait comprendre l'intérêt de la méditation et de la philosophie. Ils lui apprirent à mettre ses armes et aptitudes au service de causes à défense bien que la seule cause valable à leurs yeux était celle de leur propre pays et de son organisation politique. Et que dire à ce sujet si ce n'est que ce territoire verdoyant formait un paradis pour les hommes et les animaux réunis, un modèle de société qui pourrait soigner le cœur de ces nations malades et sous l'emprise des Tyrans. En fin de compte, le Jinsei n'avait pas le monopole de l'Humanisme et très peu d'information fuitèrent suite à la destruction de la prison dont la décision est largement remise en cause dans le cas où la vérité devait éclater au grand jour. Il était clair que si l'action avait été réfléchie, elle l'aurait été en connaissance de cause et malgré le fait que les instabilités provoquaient auraient raison de certaines populations civiles innocentes dans cette affaire.

Pour Omon il était impensable que le choix fut celui de sacrifier la paisible vie de ceux qui n'ont rien, à une révolution mondiale que le début entache d'une première brique ensanglantée. Tout comme ses ainés, que les peuples se soulèvent et Juurui leur viendra en aide, mais que ceux qui prétendent se battre pour le genre humain et pour la fin de l'ordre établi le fassent au dépens de ceux qui n'ont pas la force de se lever et résister, ça n'était pas en accord avec leur prétendue haute qualité morale. L'ego devait sans doute y jouer.. une blessure du passé, des informations qu'eux non plus ne souhaitent pas partager au grand jour, et finalement encore des souffrances bien que la question de posait encore et toujours. Qui est le Jinsei. Que veut le Jinsei.

En rouvrant les yeux, l'homme posait ses poings au sol pour se redresser, prenant une inspiration pour se donner du courage et entamer ce dur entraînement s'amenant à lui. Malgré toutes ses pérégrinations et pensées fugaces, il était encore loin, très loin de pouvoir obtenir la plus petite bribe de réponse sur les questions que tout le monde se pose. Sans cet entraînement, il ne parviendrait sans doute jamais ni à survivre aux autres pays, ni à dépasser sa Cheffe de Clan, alors se dresser face à qui que ce soit devenait un jeu bien dangereux pour qui n'aurait plus le choix que de mettre cette unique vie en danger en faisant le pari de la victoire. Fort heureusement, la première jeunesse d'Omon l'avait quitté et il préférait esquisser un sourire en y repensant, qu'en se lamentant de sa condition. Ce n'était pas un homme précipité par l'ambition et les rêves, comprenant que toute épreuve venant à lui devait être surmontée à la somme de ses efforts et à la sueur de son front. Son ambition n'était pas de réussir là où tout le monde échoue et quiconque lui demanderait quelle mort serait la plus heureuse pour lui, qu'il répondrait 100 fois de suite sans la moindre hésitation, celle de la vieillesse les souffrances en moins. La vie est trop belle pour être gâchée par le jeu des Daimyo, l'Humanité devait s'offrir de nouvelles perspectives et ne pas voir leur salue par les armes.

« Pour arriver à mes fins il faut que je renforce mon Katon. Commençons par là. »

Ressentir l'élément, dompter l'élément, devenir l'élément.. 
En suivant ces principes n'importe quel homme possédant un contrôle de son chakra sera en mesure de faire émaner de lui-même l'un des quatre principaux éléments de ce monde, à savoir la terre, l'eau, l'air, le feu. Maitriser une nature d'élément à son paroxysme demande des années de pratique, mais parfois le temps ne suffit pas et pour dépasser vos limites il vous faudra revoir vos interdits. 

Bien décidé à améliorer ses capacités, la première étape pour lui était de faire corps avec son élément, celui du moins dont il était le plus proche. Comme d'autres membres du clan, la Katon s'était naturellement mêlé à ses capacités et ne faisait qu'un avec son style de combat. L'affinité avait par ailleurs déjà hissé le Phénix de Juurui à la tête des communautés et son usage des flammes avait créé une véritable notoriété autour d'elle. Suivant l'adage, combattre le mal par le mal, Omon décida à son tour de rentrer dans la même cours que la matriarche du Clan qu'il escomptait bien un jour surpasser avec ses propres flammes. Combattre le feu par les flammes était devenu une première étape dans son ascension.

Pour cela la première phase de son entraînement consisterait à renforcer le lien qui le lie à son éléments, et allant chercher un peu de bois mort dans la forêt et plusieurs rondins bien secs, il alluma un grand brasier autour d'un cercle de pierres. En usant de son chakra il était parvenu sans difficulté à allumer les premières braises qui engendreraient l'incendie mais déjà à cet instant il compris la faute commise. Dans sa hâte le Shinobi s'était précipité pour allumer un feu sans même saisir la complexité de la combustion qui opérait devant lui. Ses yeux aux iris aiguisés venaient se positionné sur les braises rougeoyantes et observaient le bal des couleurs face à lui.

En se remettant en tailleur au sol il observa le bois être lentement consumé, ses pupilles dilatées par un cigare aux herbes secrètes n'avaient fait, en plus de la chaleur, que provoquer une fièvre encore plus intense qui ne manquerait pas d'assommer l'ange pendant des jours par la suite, mais l'œil était fixé, vissé sur la flamme quitte à s'en rendre aveugle pour se fondre à sa place. Il plaça les mains devant le brasier, elles ne gouttaient pas sous la chaleur mais s'asséchaient au fil du temps, perdaient de leur vitalité à mesure que toute l'humidité s'échappaient de son derme poreux.

« Blanc, Bleu, Jaune, Orange, Rouge..
Blanc, Bleu, Jaune, Orange, Rouge..
Blanc, Bleu, Jaune, Orange
Blanc, Bleu, Jaune,
Blanc, Bleu,
Blanc..
..Blanc..
Les flammes sont blanches, bleues, jaunes, oranges, rouges..
Les flammes sont blanches.
Mes flammes sont blanches.  »

Il retira ensuite ses mains pour se les frotter et toutes ses peaux mortes s'effritaient à chaque fois qu'elles se touchaient. Le trentenaire perdait ses petits bouts d'enveloppes tandis que les couches inférieures semblaient prises à de petites brûlures qu'il n'avait su prévenir que dans la douleur mais qu'importe.

« Beauté Mortelle.. Tu réchauffes les cœurs mais quel est ton prix. Séductrice, indomptable, m'approcher ne m'assure que des maux. Que disait le parchemin déjà ... mais parfois le temps ne suffit pas et pour dépasser vos limites il vous faudra revoir vos interdits.  »

Ses mains aussi sèches que le sable du Pays du Vent prirent place par-dessus l'estomac de l'homme. Il ferma les yeux et concentra son esprit sur la source de chaleur à côté de laquelle il se trouvait. Sans la voir il pouvait sentir son action, imaginant ses variations lorsque la brise étreignait ses contours, et tout comme cette source de chaleur, il tentait d'en imiter la silhouette fluette et insaisissable avec son chakra. Son oreille sonnait à chaque crépitement d'étincelles, elles étaient les plus difficiles à imiter et même le contrôle de son propre chakra était chose ardue tant son malaxage n'avait rien d'ordinaire. Peut-être un peu d'air ? Ses poumons se remplirent et la flamme en lui se tordit de rire lorsqu'en retour elle agressa ses poumons.. Faux pas.. Moins d'air.. Petite respiration, juste ce qu'il faut pour te garder en vie ..

« Juste ce qu'il faut pour te garder en vie.. Si je veux je t'étouffe, ne te crois pas plus forte que moi ..  »

.. peu à peu et à force de concentration, son souffle se transformait en un souffle ardent et quelques flammes s'éjectèrent. Omon connaissait le Katon et s'il l'avait vraiment souhaité, les flammes auraient pu jaillir de sa bouche mais il ne voulut jamais qu'il en soit de la sorte pendant l'entraînement. La décision doit lui revenir, et Il, doit décider de ce que ses flammes iront brûler ou non. Il tentait de maitriser ses chaudes pulsions malgré leur caractère explosif, les lèvres closes et les poumons comme deux royaumes des enfers où sont brûlées les âmes des impies. Son chakra ébouillanté par l'élément allait parfois au-dessus de sa peau se teinter des mêmes nuances chaleureuses dues au barbecue installé. Peu à peu les étincelles qui sortaient de sa bouche venaient graviter autour de sa peau sans s'envoler ni embraser tout un terrain, mais à chaque relâchement d'attention et de fatigue c'est l'ensemble qui s'étouffait et retombait au sol en faisant flétrir l'herbe et les fleurs environnantes. 

Une maitrise aussi malmenée n'aurait aucune utilité en combat et Omon était loin de posséder le contrôle qu'il s'imaginait détenir sur ses propres capacités. C'est sa santé qui déclinait au fil des minutes et son corps semblant de plus en plus déshydraté eu raison de lui. Un pétage de câble, mais littéral cette fois-ci, assomma l'homme d'un violent vertige et lui fit perdre connaissance sur son lieu d'entraînement. Son feu le narguait par sa présence et jouissait d'avoir eu raison d'un pauvre humain, il brûlait encore et riait en sourdine de voir la silhouette angélique inanimée et à ses genoux. La lutte s'engageait pour le meilleur et le pire ... la fièvre gagnant le corps et rongeant l'esprit torturé. En l'espace de quelques minutes il s'était mis dans une position délicate en ayant pris au pied de la lettre les mots de son parchemin, rampant difficilement sur le sol pour s'écarter d'Elle. 

Une féroce bataille se jouait encore en lui lorsqu'il tendit la main vers sa gourde d'eau, stoppant son élan à mi-chemin pour jeter un œil derrière et observer son élément se développer sans son concours. Il ne savait pas ce qu'il allait signer en buvant un peu d'eau et en prenant une pause dans son entraînement. Si c'était l'aveu d'un échec ou le choix le plus raisonnable à faire. Une obstination sans borne aurait déjà eu raison de n'importe quel jeune trop sur de lui. 

C'est stupide, c'est qu'un peu d'eau.. J'vais pas mourir pour un entraînement putain.

Ce qui se passa à ce moment rappela à l'homme quel triste pantin il pouvait faire, il lui remémora le gouffre énorme le séparant encore de l'élite lorsque ouvrant sa gourde pour se désaltérer, l'eau à l'intérieur s'était mise à bouillir au contact de son chakra. L'eau était devenue tout simplement imbuvable à moins de se brûler la langue et de finir à l'hôpital de Juuiri pendant quinze jours. Il fixa intensément le goulot car non seulement il venait de pêcher mais celui qui lui rappela son erreur n'était nul autre que lui-même quelques minutes auparavant face aux flammes. En tournant la tête et surement en proie à quelques hallucinations, il revoyait son corps une dizaine de minutes plus tôt face au feu, mais son lui d'avant venait de se retourner pour le fixer. Il était pris entre deux feux, celui de sa culpabilité et celui de sa faiblesse. Ce n'était qu'un peu d'eau pourtant et un sacrifice aussi inutile n'en valait pas la peine. 

À Omon il fallait encore du temps, encore du temps pour comprendre l'essence même de sa force. Une leçon fut néanmoins retirée et.. surement qu'elle fut la plus importante parmi toutes. Il n'était pas plus fort que les forces qu'il déchainait, et le feu ne s'en tenait pas qu'à une seule nature, ses visages sont variés et ses teintes semblables à des personnes de même famille bien qu'uniques en leur genre.

« Les flammes sont plus chaudes lorsqu'elles sont blanches.. »

L'homme pouffa de rire en constatant son impuissance, balayant sa main devant lui et concédant la victoire à ce brasero endiablé. Par respect sa silhouette prit position les genoux prostrés au sol, ses bras s'allongèrent vers l'avant avant que son front ne touche la terre. La scène dura une minute durant laquelle il s'agenouilla devant les braises. Par respect, il démontra toute son estime à l'égard de l'élément. Il comprit que le pouvoir ne lui était que trop peu prêté à cause de son comportement de prétentieux. Ce pouvoir n'émanait pas de lui nonobstant cela puisait dans cette relation de faible envergure à en croire le revers de flamme qui s'était retourné contre lui. En silence, l'Ange confessa son impatiente et son erreur d'avoir cru pouvoir dompter cette force, puis se retira à pas de loup pour laisser le bûcher flamber librement. 

Lorsqu'il retrouvât sa gourde celle-ci n'avait que peu baissée en température et l'eau chaude à l'intérieur était imbuvable du moins elle ne rafraichissait pas beaucoup celui qui suait comme un bœuf. Il étira un sourire tranquille, voyant là une punition méritée, et lâcha la gourde au sol pour s'éloigner de son lieu d'entrainement. Le shinobi connaissait l'emplacement d'une source d'eau non loin de son emplacement et c'est là qu'il se rendit. Contrairement à son mode de locomotion habituel il profita de sa solitude apparente pour se rendre à la source directement par la voie terrestre. La forêt dans cette partie de la région était dense et garnie de feuillus, les animaux y vivaient à l'état naturel sans que les hommes ne viennent de trop perturber leurs habitants, de sorte à ce que le pays prit pour habitude de déconseiller aux étrangers la traversée de la réserve. En effet, sans guide la probabilité de se perdre était grande et les risques d'attaques non négligeables, si les hommes interdirent le braconnage, la nature fonctionnait tout autrement et ne culpabilisait pas quand elle chassait son gibier. 

Sous ses pieds les bois morts craquaient autant que les petites feuilles encore sèches mais tout cet écosystème faisait la joie des insectes nombreux à jalonner le sol. Le printemps lui, avait ramené des feuillages épais et la presque totalité des arbres étaient recouverts d'un vert émeraude dont la simple traversée d'un rayon de lumière teintait l'écorce des arbres d'un camouflage à s'y perdre. Au bout de quelques minutes de marche il atteignit enfin les coordonnées désirées, un petit court d'eau traversant de part en part cette partie boisée de la forêt en faisant profiter à tous les êtres vivants les bienfaits qu'elle apporte. Silencieusement le shinobi retira ses geta pour marcher pieds nus sur les gravillons qui l'entouraient, s'approchant de la berge. Il s'accroupit quand sa langue passait sur ses lèvres brûlantes et puisa dans le creux de ses paumes la quantité d'eau qu'il eu besoin pour se désaltérer, et par cette action se redonner un peu de l'énergie que la chaleur venait de lui prendre. 

Alors que ses mains s'immergeaient sous la surface de l'eau, des vibrations se firent ressentir au niveau du courant descendant. Puis la terre se mis à trembler elle aussi . . .

Il releva la tête sans que son corps ne bouge, figé dans sa position accroupie. Son rythme cardiaque augmenta dès les premières secondes où il entendit le grognement guttural d'une bête sauvage dans une direction difficile à déterminer. Les oiseaux quittaient les branches, s'alertant les uns les autres dans un bal des ailes jusqu'à ce que le silence règne. 

« Bon sang c'est pas vrai, c'est toujours à moi que ça arrive ..  »

Dit-il en redressant sa posture sans brusquer le moindre geste.

L'ailé avait reçu certes l'enseignement traditionnel du pays et la présence d'autres animaux ne l'effraya pas. Malgré cela les us et coutumes ne firent pas de lui un surhomme et il avait également appris à craindre la nature plus qu'à chercher à la surpasser. Sa posture était droite, digne d'un tronc d'arbre mais la gorge était nouée, serrée par ce qu'il avait en face des yeux.

« Du calme.. Respire. Tu peux t'envoler à tout moment pas vrai ? »

Tenta de se rassurer l'homme qui lorsqu'il leva encore les yeux, vit un épais branchage enchevêtré et l'empêchant de fuir.

Fuir n'était pas toujours l'option à privilégier. Un Shinobi ne combat que rarement seul, une guerre n'est souvent pas que l'action d'un seul homme mais d'une multitude, il devait apprendre par lui-même de ses erreurs, confronter ses faiblesses à des dangers plus importants. Il laissa s'échapper un soupir, la déconvenue remplissant de gravité l'expression faciale de l'humain. Son oreille frétillait, elle était à l'affut et cherchait à déterminer les possibilités qui s'offraient à lui, en termes de mouvement tout comme en cas d'affrontement. À plusieurs reprises sa tête allait de gauche à droite pour prendre connaissance de son environnement, incertain sur son aptitude à l'exploiter, d'autant qu'il n'avait pas encore bu et manquait d'énergie.

Ses mains un peu humides venaient devant lui s'assembler, tigre, bœuf, rat, serpent, tigre, suivi d'un échec cuisant. Le brasier quitté plus tôt en bordure de foret rompu le lien l'unissant à l'homme et Omon ne réussit pas à réchauffer la moindre parcelle d'énergie encore présente dans son corps. Il fronça le regard, ses traits se déformèrent d'un air colérique comme pour remettre la faute sur un autre sachant qu'elle était la sienne. Désemparé il décidait de reculer de sa position seulement il était trop tard pour couvrir sa retraite et celui qui sortait du bois ne comptait pas l'entendre de cette oreille.

La bête n'avait que peu d'aptitudes à la dissimulation et consciente de ses seuls atouts, se déroba à la végétation ambiante pour passer au-dessus des grandes fougères en bordure de rivière. Cette espèce, il la connaissait bien. En dépit du fait que son chakra ne lui serait d'aucune utilité dans sa situation, il récupéra de sa poche un kunaï sur lequel était forgé l'emblème du clan Betsumei.

« Hhu.. L'enfoiré il est immense. »

Ne put s'empêcher de rétorquer l'humain à voix basse face à cette force de la nature.  

Son instinct de survie le poussait à la fuite. Bien qu'ayant un physique avantageux et des notions de combats plus élevées que la moyenne des habitants, une bête géante restait une bête géante. Ce n'est pas pour rien que les contrats d'invocation existent se disait l'homme, face à une force brute et massive. Encore au-delà de la peur c'est l'intimidation qui clouait ses jambes au sol, l'impressionnante corpulence du puissant animal se dégageant de ses gestes aussi lourds qu'ils étaient dangereux.

La créature érigea la tête pour flairer sa présence, Omon ravala sa salive dans l'appréhension. Une vibration gutturale de plus et le colosse de la forêt se dressait sur ses pattes arrière, tandis qu'il reculait encore malgré le bruit de ses bottes sur les feuilles. Il vit la masse se tourner de trois quarts vers lui et le fixer, il était déjà trop tard. Repéré.