Garder les portes d'une ville calme comme Asahi était un défi sensé être à ma hauteur... alors pourquoi ais-je figé au premier contact avec un civil voulant entrer dans la ville? Franchement, je me gronde encore aujourd'hui. Je suis gêné dès que je me souviens du discours prétentieux que j'avais en moi-même dès que je réfléchissais à la teneur de mes tâches. J'avais encore beaucoup de choses à apprendre, des choses que l'on apprend pas en frappant dans un sac et en méditant. L'expérience, comme semblait en posséder mon interlocuteur, n'avait pas de prix et dégageait quelque chose que je trouvais franchement intimidant du haut de mes trois semaines de service chez les sunajins.
Trois petites semaines. C'est fou comme parfois on a l'impression que le temps passe plus vite qu'il ne le fait réellement.
C'est que quand l'étranger est arrivé à portée de vue, j'ai réalisé que je n'avais pas affaire à une bande de gamin ayant dérobé un truc ou un criminel plus ou moins endurcie à placer sous les verrous. J'avais affaire à un authentique civil et pas n'importe lequel: un vieil homme par-dessus le marché! Personne au monde ne pouvait être plus à l'opposé que moi... à part une vieille femme (et encore)! Pour tout vous dire, les personnes âgées m'ont toujours rendu nerveux.
Bon. Après coup, le bonhomme était probablement pas SI vieux hein, faut pas TROP exagérer non plus.
Euh, mais peu importe son âge, c'est pas un problème! C'est juste que lorsque j'ai voulu exécuter ma mission et l'interroger sur son nom, son occupâg- son occupation et l'â- la raison de sa venue à Âgesa-ASAHI.
Lorsque j'ai voulu lui demander tout çâge TOUT ÇA.
Bah je me suis senti super humble en fait. Je me demandais j'étais qui - moi tout petit moi - pour lui poser toutes ces questions. C'était pas que le monsieur avait nécessairement l'air méchant hein, d'autant plus que j'étais armé. Mais je faisais une petite fixette sur mon âge là soudainement. Je n'avais pas l'impression d'être à ma place à contrôler des citoyens. C'était comme si je venais soudainement de réaliser que la vie de shinobi n'impliquait pas seulement de combattre des bandits. Et puis il va sans dire que la politesse, surtout envers les ainés, a toujours été une valeur importante pour moi. Voilà pourquoi j'ai figé comme un abruti jusqu'à ce qu'il me presse d'en venir enfin à la raison de ma présence dans son chemin.
Encore heureux qu'un de nous deux ait eu en tête le boulot de gardien de la ville hein!
"A-Ah, oui-" Triste jour pour que ma voix cherche à muer de force. Je me râcla la gorge pour retrouver le timbre propre à ceux qui ont passé la puberté (normalement).
"Ahem... Bonjour étranger. Je... Je suis Hizori Fusanosuke, genin de Suna et gardien provisoire de cette ville." 'Gardien de cette ville' était un titre beaucoup trop important pour mes tâches réelles, mais cela me rappela soudainement mes responsabilités et me donna un bon coup de fouet.
La raison de sa venue ici, des informations "subsidiaires" comme il l'a lui-même mentionné, me frappa soudainement comme quelque chose de suspect. Je n'avais pas allumé sur le coup de l'émotion, mais après avoir repris mes esprits, je me dis deux choses:
1- Chercher des informations dans une ville tranquille où des explosives viennent d'être dérobé, c'est suspect.
2- Je n'avais aucune idée de ce que signifiait le mot subsidiaire.
Désignant la petite table posée à côté de la porte de la ville, je pris une plume pour commencer à y noter les informations au sujet de l'étranger.
"Ermmmm... je dois noter votre nom ainsi prénom... et qu'est-ce que ça veut dire exactement, des informations s-subsidiaires?" Demandais-je en soutenant difficilement le regard de l'homme.
"Il y a eu un vol récemment dans la cache d'arme de la ville... T-Tout est sous contrôle, naturellement!" Je parlais trop!
"Je dois aussi noter la raison de votre passage à Asahi."