Je n'aime pas vraiment la vue du sang.

Ça y est, c'est dit. Pfouarffff... ça me fait un bien fou. Me croyez pas hématophobe hein, je peux me gérer, je suis un shinobi après tout! Mais eurk, le moins possible pour moi s'il vous plait. Il y a quelque chose d'absolument paniquant je trouve dans la vue du sang, peut-être parce que ça ne pousse pas sur le sable et que dans le désert, sang est souvent synonyme de danger. Même la couleur invite à la prudence: c'est pas pour rien que le rouge est souvent utilisé pour signaler un risque ou pour montrer un ordre. Le rouge, ça fait très "ATTENTION!" alors voilà, je suis pas hématophobe, MAIS je me méfie.

Voilà, c'est tout.

Maintenant que c'est hors du chemin...

C'était par un beau matin sur le village caché de Suna que je reçus la convocation d'Ostara-sensei à l'entrée de la ville, passé le canyon d'ocres. À ce moment là, elle n'était pas ma sensei: tout ce que je savais d'elle était qu'elle se nommait Jashin Ostara et qu'elle était chunin. J'avais déjà fait une mission avec un chunin par le passé et je savais qu'ils ne se déplaçaient pas pour rien et qu'une telle convocation ne pouvait que signifier que j'étais requis pour quelque chose d'un peu important. Je fis nerveusement le plein de sable avant de partir car je me disais que si on me demandait pour une mission en compagnie d'un chunin sans me prévenir d'avance, c'est que la mission était probablement secrète et que je n'aurai pas tout mon temps pour imbiber du sable de mon chakra. Je voulais arrivé fin prêt à toute éventualité à notre rendez-vous.

Trop prêt. Comme à mon habitude, j'étais une bonne heure d'avance sur le moment de de ma rencontre avec cette Jashin Ostara... ou ce Jashin Ostara, je ne savais vraiment rien de rien sur il ou elle. Ma ponctualité m'a permis de prendre mon temps pour admirer l'architecture naturelle spectaculaire du canyon d'ocres, l'entrée principale de Sunagakure no Sato qui devait être un véritable cauchemars à franchir pour ses ennemis. L'immensité du canyon et la splendeur de celui-ci me faisait sentir humble... et surtout en sécurité. Le Temple d'Amaterasu n'était pas mieux gardé que le village caché du sable, je n'en avais aucun doute.

Le sable. L'immensité désertique que j'appelais ma maison s'étendait à perte de vue devant moi dès la sortie du village. Une bouffée de chaleur surgit de mon ventre jusqu'à mon coeur et me fit sourire pour rien, pour tout. Pour un Hizori, un tel paysage, lorsqu'il est absolument calme comme aujourd'hui, a quelque chose de paradisiaque. Combien de fois est-ce que le désert a cherché à me tuer, déjà? Je ne les compte plus. Devrais-je plutôt dire que c'est moi qui l'ait défié, qui ait cherché à me mesurer à lui à de nombreuses occasions, comme mon père avant moi et sa mère avant lui?

Faut m'excuser. Tout ce sable me donne parfois envie de pleurer. Ça me rend ému, vous voyez. Je l'aime ce désert, c'est ma maison!

En tout cas, je n'avais pas l'air si ému lorsque l'heure de ma rencontre avec Ostara-sensei a enfin sonné. Mais j'étais bien perdu dans mes pensées, ça c'est certain. Tellement que je n'avais pas vraiment fait attention à mes alentours.

La première impression que j'ai eu d'Ostara-sensei, c'est qu'elle était beaucoup plus jeune que je l'aurais cru. J'ai eu du mal à déterminer qui d'entre elle ou Rinko-senpai était la plus âgée. Bien que cela n'était probablement pas d'une importance capitale aux yeux des hautes autorités sunajins, je trouverais ça hyper bizarre que notre sensei soit plus jeune que l'un d'entre nous. Ça ne me semblait pas très... décorum. Enfin... Tout ça, c'était très important pour moi à l'époque.

La deuxième impression que j'ai eu d'Ostara-sensei, c'est qu'elle était VACHEMENT discrète. D'ailleurs, j'ai sursauté en criant (un peu) lorsque sa voix (douce, mine de rien) fini par traverser mon esprit et me sortir de mes pensées. Très vite, mon bras se porta à mes yeux pour les essuyé. "A-AH! N-non, c'est tout ce soleil qui m'aveugle." Pas du tout, mais en tant que shinobi de Suna, je ne voulais pas laisser paraitre ma faiblesse devant l'un de mes camarades (ou pire, un civil). "J'ai du sable dans l'oeil." Déclarais-je en me tournant vers la propriétaire de la voix qui c'était adressé à moi.

Cette voix, elle n'avait pas tort. Le désert, plus que ma maison, a toujours été mon mentor, un membre de ma famille distant, mais toujours présent. Comment faire comprendre quelque chose comme ça à quelqu'un qui n'y a pas vécu? "Je-", était un bon début, mais c'est à ce moment là que j'ai réalisé que mon interlocutrice n'était nulle autre que la personne que je venais rejoindre au canyon d'ocres. "Jashin Ostara-senpai! Je ne vous avais pas reconnu!", m'exclamais-je un peu trop fort en m'inclinant. Après coup, je me suis trouvé bête: comment aurais-je pu la reconnaître. "C'est que je ne vous avais jamais vu avant, senpai!"

Pouah, cette habitude de devenir tout raide devant mes supérieurs... et mes camarades... et tout le monde en fait. Faire des efforts pour me détendre intégrera ma routine peu de temps après cette rencontre, mais je m'égare complètement. J'étais toujours ému en me redressant pour adresser un grand sourire à ma nouvelle cheffe d'équipe. "Je suis toujours à l'avance sur mon horaire, autrement ça me rend nerveux. Et puis c'est un plaisir pour moi de venir admirer cet endroit. Le canyon et le désert sont splendides à mes yeux. Vous ne vous trompez pas, il y a beaucoup de souvenir pour moi dans le désert."

Et pif! Juste comme ça, j'étais gonflé à bloc et paré à abattre tous les obstacles qui se dresseraient devant nous pour cette nouvelle mission! "Vous pouvez compter sur moi aujourd'hui, senp-"

Un chien.

ELLE AVAIT UN CHIEN!

"AH! Un chien!" M'écriais-je en m'accroupissant au sol, allant enfin à la rencontre de l'animal que ma vision apparemment très sélective n'avait pas remarqué jusqu'à présent. La belle bête devait avoir chaud, mais semblait suffisamment de bonne humeur pour venir se chercher des caresses. Je tendis les bras vers elle avec un grand sourire, agitant les mains comme pour l'attraper. "Vienla monami! Vienla grosse bebête!"

Les animaux, ça me rend bébé, pas vous?