Les rayonnements incessants du soleil remplissaient le petit village.
Amplifiée par les dunes de sable se tenant droite et fière dans le désert, on pouvait presque entendre la chaleur de ce jour d'été. De légers bruits de vague venant de l'autre côté de la ville viennent partager leur nouvelle composition mélodieuse aux habitants travailleurs et à l'enfant qui permet au sable de voler par sa course acharner d'incompréhension.
Elle s'immobilisa face à la mer, l'objectif qu'elle s'était atteint, ces yeux encore rouge à cause des perles qui en était tombé. Ses yeux scrutent au plus loin, de l'ouest à l'est.

*Si un poisson sort de l'eau, je rentre à la maison. Si je vois un crabe, je vais voir la maîtresse.*

Dans sa pensée, elle commença en même temps à s'asseoir sur la pente creuser par la marée, une petite touffe d'herbe lui donna l'impression d'un agréable coussin. Elle cherche tant bien que mal à ne pas cligner des yeux, mais en vain, peut-être que le poisson avait sauté quand elle avait cligné des yeux? Peut-être qu'un bébé crabe était sorti pour chercher un coquillage et se cacher en dessous?

Elle sentit le vent pousser les vagues contre la plage, captant son attention sur l'idée de voir cette mer si légère et si forte poussée par quelque chose d'aussi léger.
Une interpellation dans son dos la motive à observer derrière elle. Plus besoin de trouver un crabe, la professeure l'avait retrouvé malgré sa course.

- Osta-.

- J'ai pas saignée, c'est pas vrai!

Apeurée, Ostara tenait son poing droit serré, et l'œil de l'institutrice sait bien pourquoi la scène actuelle a lieu, elle avait eu elle-même peur pour cette petite fille. Peur qu'elle ne devienne comme ses parents.
Le silence fut comblé par l'éclat d'une vague un peu plus forte, s'allongeant sur le rivage, avant de laisser la parole à nouveau à l'adulte qui prit de sa poche une boîte de pansement pour la tendre à Ostara. Leurs regards se croisèrent s'en réellement chercher à savoir ce que pouvait bien penser l'autre et l'enfant finit par prendre la boite pour en extraire deux pansements avec des images bien trop enfantine pour elle.

- ... Je vous promets que je n'ai pas fait exprès.Enchaîna alors Ostara, finissant par admettre qu'elle avait bien une entaille dans la paume de sa main.

- Je... Oui, tu ne l'as pas fait exprès, mon jugement fut bien trop hâtif. Mais ce n'était peut-être pas une raison de prendre la fuite en plein cours.

Les pansements collé en croix, l'un pour protéger la plaie, l'autre pour renforcer le premier, Ostara ne connaît pas le mot "hâtif" mais l'ensemble était plutôt clair. Elle remonta ses genoux pour les enrouler dans ses bras et continuer de fixer la mer en restant silencieuse.
Consciente de son erreur, elle avait tout de même une excuse à sa conduite.

- écoute Ostara... C'est juste que... J'ai eu peur que tu te sois blessé volontairement alors que c'est quelque chose de dangereux, Qu'est ce que je dirais à tes pa...

L'exemple était mal choisi et elle interrompt alors aussitôt sa phrase que le regard de l'enfant se retourna vers elle.
Ostara est une Kaerichi.
Un clan mystérieux portant une réputation donnant le frisson en raison de leurs croyances religieuses, pour certaines, plutôt sombre, et particulièrement par leurs coutumes.

Dans le village de Junapura, tout le monde connaît les parents de la petite Ostara, tout le monde connaît Ostara. Ce sont ceux qui vénère les Bijûus, les neuf démons qui ont tenté de détruire le monde. Les actes de mutilation et de torture qui pouvait se produire dans leur maison faisait titre de nombreuse rumeur ici, à Junapura.

Ainsi, la pensée qu'elle avait eu à l'égard de l'enfant était quelque peu logique, imiter ces parents est normal, mais si Ostara venait à se mutiler alors qu'elle n'a que sept ans.

- Maman et papa m'ont dit que je n'étais pas obligé alors je me fais pas mal. Et puis j'aime pas avoir mal.

- Oui, ça fait mal d'être blesser.

Tous les jours c'était la même chose, elle avait le droit à un discours sur ce qui est bien pour elle et ce qui ne l'est pas. Un discours toujours similaire. Un discours qu'elle comprend.
Rentrée à la maison, pour Ostara, ce n'est jamais mauvais. Oui, elle a déjà participé à deux prières pour découvrir et suivre ces parents, mais jamais elle n'était obligée. Une règle bien stricte à la branche de la famille d'Ostara, les Tentai. L’unique chose qu’elle connaît est le premier texte sacré de la religion concernant les Bijûus.