Une affaire de famille
Assise sur son rocher, en plein soleil, Hinako attend.
C’est une de ces journées longues, où il n’y a pas de mission, pas de travail, pas de truc à faire. Enfin, si, elle a potentiellement du travail, surtout si elle ouvre la pile de dossiers longue comme le bras qui l’attend. Mais cette petite pile est cachée derrière une énorme armoire. Pratique pour ne pas la voir et avoir une bonne excuse pour se dérober.
Pour les autres, elle a du travail. Pour elle ? Elle n’a rien à faire.
Alors elle est là, sur son perchoir, à faire courir l’araignée d’argile sur ses doigts.
La petite bête passe de phalange en phalange, de courbure en courbure, pour disparaître dans sa paume, jusqu’à réapparaître sur le dos de sa main.
Ce petit manège l’amuse un temps, jusqu’à l’ennuyer profondément lui aussi.
C’est là qu’elle crée une autre bestiole blanche, qui court partout à son tour. Une souris.
Elle aime bien les souris, Hinako. Ces bébêtes sont toutes petites, peu bruyantes et diablement efficaces.
Pas étonnant que la science les adore.
Le petit manège dure quelques temps. Peut-être cinq minutes, peut-être dix.
Puis elle se dit que, quand même, quitte à être allée jusqu’aux terrains d’entraînement, autant en profiter.
Il y a tous ces gens autour qui s’exercent, mettent leurs nouvelles techniques en pratique ou en créent de nouvelles.
Ils essayent, ils luttent contre eux-mêmes pour devenir meilleurs.
Et elle ? Elle est là, à jouer avec des souris d’argile.
Incroyable, hein ?
Bah.
Après avoir traîné, Hinako se lève, remet doucement son short en coton noir en place, réajuste son t-shirt blanc et s’étire longuement.
C’est à ce moment que ses sens captent une autre présence. Une source de chakra hautement plus intéressante.
Une source qui ressemble à la sienne.
Une Suibaku. Ou un Suibaku.
La blonde se met à la recherche de cette nouvelle présence, intriguée.
Arrivée sur place, elle tombe sur une demoiselle aux cheveux gris, bien préparée pour la bagarre.
À bien l’observer, Hinako constate qu’elle ne l’a jamais croisée.
Bon, en même temps, elle n’est pas souvent au domaine des Suibaku, Hinako. Trop occupée à courir partout – ça fait partie de ces choses pour lesquelles elle a trop de travail.
Curieuse, elle s’approche un peu plus.
« Hé, salut ! »Les mains dans les poches de son short.
« Hinako, du même clan que toi. Comment ça va ? »Habillée ainsi, les bouches sur ses bras apparaissent comme quelques traits discrets, visibles en y faisant bien attention, immanquables pour les connaisseurs.
D’une Suibaku à une autre, hein ? Quelle agréable surprise.