Neuf mois s'étaient écoulés depuis l'échec de la mission visant à arrêter les frères Shimuda. Six mois s'étaient écoulés depuis l'échec d'Akito et Inoue lors de l'examen chûnin international. Ils furent alors envoyés en entraînement par leurs supérieurs dans le pays du Feu, loin du village caché dans les Feuilles. Le duo vécut donc six mois dans le monde extérieur, qu'Akito ne connaissait guère, et les consacra intégralement à s'entraîner, revoir et perfectionner leurs techniques.

En ce qui concerna le jeune homme, celui-ci délaissa ses dérives de la manipulation des ombres pour reprendre la technique traditionnelle, au détriment de sa liberté de mouvement par les bras. Il mit également de côté sa toile d'araignée des ombres, attendant de devenir plus puissant pour la retravailler. Akito réutiliserait peut-être les variantes un jour plus lointain. Il fit pour l'instant le choix de se reconcentrer sur le maniement des armes combiné à l'affinité Katon, qu'il avait éveillée peu avant l'examen.

Depuis tout ce temps, Akito considérait Inoue comme une coéquipière digne de confiance, voire peut-être une amie. Leurs aptitudes héréditaires révélaient une synergie efficace, mais manquait d'une force de frappe conséquente. Ce problème se résoudrait lorsqu'Akito serait suffisamment puissant pour utiliser son ombre sans devoir maintenir ses mudras, mais demeurerait une faiblesse d'ici là. Peut-être le duo devrait-il trouver un troisième partenaire, idéalement un chûnin afin de légitimer l'équipe, étant donné qu'une équipe officielle devait disposer d'un chef et que les genins n'avaient légitimement pas le droit de l'être.

Au terme de ces six mois d'entraînement, les autorités du village jugèrent leurs progrès suffisants pour retenter cette mission. Elle n'était certes que de rang C bien que relative au Bingo Book, mais les deux genins ne se firent pas prier pour justement laver leur échec. Ils se dirigèrent donc en ce jour en direction de Kanetsu, la capitale du pays du Feu, afin de prendre des nouvelles concernant la situation. Ils en profiteraient pour se rafraîchir la mémoire par la même occasion, car les informations qu'ils avaient potentiellement obtenues leur ont échappé après tant de temps écoulé.

Nous devrions en être au tiers du trajet, si je ne m'abuse...

Akito se surprit à s'être acclimaté à certaines distances comme celle-ci, impliquant que le pays du Feu lui soit un peu plus familier malgré la guerre civile. Peut-être progresserait-il suffisamment vite pour être en mesure d'aider d'une quelconque manière à rétablir la paix. En marge des conflits et bien qu'il ait survécu à un massacre, le jeune homme peinait encore à prendre conscience des horreurs qu'impliquait cette crise. Son inconscient y contribuait peut-être également, du fait d'avoir vécu neuf mois certes intensifs mais paisibles avec une personne enjouée au lieu de rester cloîtré et solitaire.

Après avoir discuter avec MIyako l’adjointe de l’Hokage, il avait été convenu que je quitte provisoirement le village afin d’intégrer un genre de camp pour parfaire mon ninjutsu. Cette formation dura six longs mois durant lesquels je m’étais entrainer d’arrachepied. J’avais essentiellement travaillé mon ninjutsu médical. Mon niveau en iroujutsu n’avait plus rien à voir avec ce qu’il était auparavant. Je pouvais à présent soigner des blessures assez sérieuses et ma vitesse de soin avait augmenté. Mon diagnostic médical était quant à lui plus précis et également plus rapide. J’avais appris aussi deux trois trucs en plus en rapport avec le ninjutsu médical qui pourrait m’être utile dans certaines situations.

Quant aux arcanes du clan Yamanaka, j’ai répété les exercices que j’avais appris aux côtés de ma grand-mère avant d’être convoqué chez Miyako. J’étais maintenant plus à l’aise quant à l’exécution de la Grande Confusion et ma technique de Transposition avait elle aussi évolué. Il en valait de même pour mes autres techniques claniques. Mon contrôle du chakra et ma force spirituelle n’étaient en rien comparable avec mon moi d’il y a six mois. L’entrainement avait porté ses fruits et je me sentais prête à réintégrer le village afin de faire mes preuves et de me rendre utile. J’avais également hâte de passer le prochain examen et de devenir chunin au plus vite.

Il y a un détail que j’avais omis de souligner, les six mois que j’ai passé dans ce camp, je n’étais pas seule, il y avait d’autre ninja dont un que je connaissais assez bien, il s’agissait d’Akito un ninja genin du clan Nara qui avait lui aussi échoué à l’examen. Je m’entendais plutôt bien avec lui et les six mois passés ensemble nous avait permis de renforcer nos liens. Pour ma part je le considérais comme un ami sur qui je pouvais compter en cas de coup dure.

Une fois de retour au village, j’avais été convoquer dans le bureau du Kage avec Akito. Afin de tester les fruits de nos progrès une mission nous avais été confier mais pas n’importe laquelle. En effet il y a maintenant neuf mois de cela, Akito Sayuri et moi-même avions été charger de capturer deux frères criminels faisant partie d’un groupe de pyromane. Malheureusement nous avions échoué. Il s’agissait alors la de notre deuxième et dernière chance de prouver à Konoha que nous n’étions pas bon pour la casse.

Sans plus tarder, mon partenaire et moi-même nous dirigions vers Kanetsu afin de reconsulter le dossier et interroger des prisonniers. On n’avait pas le droit à l’erreur et cet fois ci on allait devoir faire les choses correctement pour que ses brigands ne nous filent pas entre les doigts cette fois.
Alors que nous étions maintenant aux portes de la capitale mon regard se posa sur Akito avant de prendre la parole
« Ne t’inquiète on va les avoir. Cette fois ci ils ne nous échapperont pas fait moi confiance » fis-je d’un ton certain avant d’engager le pas pour pénétrer dans la ville de Kanetsu

« Ne t’inquiète pas on va les avoir. Cette fois-ci ils ne nous échapperont pas fais-moi confiance. »

« Ça va de soi. »

Cette réponse d'apparence glaciale impliquait non seulement la confiance d'Akito en leur succès pour ce deuxième essai, mais également celle qu'il portait à Inoue en tant que coéquipière. Pragmatiques, les Nara savaient économiser leurs efforts jusqu'au plan verbal - pourvu qu'on prenne la peine de suivre un peu leur raisonnement.

Les deux derniers tiers du trajet se déroulèrent sans encombre. Le duo allait devoir se montrer plus prudent que la fois précédente lors de cette mission : l'autorité du Seigneur du Feu était remise en question dans cette province, ainsi que celle de Tanzaku qui semblait à nouveau présenter des traces des frères Shimuda. En effet, près du tiers de la population de Kanetsu et ses environs adhéraient aux idées du Jinsei, là où près de deux tiers de celle de Tanzaku en embrassaient les convictions. Akito suggéra d'anticiper la suite du déplacement alors qu'Inoue et lui entraient à peine dans la ville.

« Nous sommes encore les bienvenus en tenue régulière ici, mais tâchons de nous changer et de ne sortir nos bandeaux qu'en cas de besoin lorsque nous irons à Tanzaku tout à l'heure. La situation n'y est pas critique mais demeure défavorable, et nous ne sommes encore que des genin... »

Le duo se dirigea alors en direction des geôles. Akito se permit de prendre les devants avec les gardes.

« Salutations. Nous sommes envoyés par le village de Konoha afin de retrouver les traces des frères Shimuda et potentiellement de Kasai. Notre échec date d'il y a neuf mois, c'est pourquoi nous souhaiterions nous rafraîchir la mémoire. Serait-il possible d'accéder aux documents administratifs, notamment les registres ? »

Akito se garda bien de préciser qu'ils étaient des genins afin de ne pas entraver leur crédibilité davantage.

« Par ailleurs, nous avons l'aval de nos supérieurs pour interroger des prisonniers. Outre ceux qui étaient déjà là il y a neuf mois, nous présumions qu'il y a peut-être eu de nouveaux prisonniers impliqués de près ou de loin dans les affaires de Kasai. »

Cette organisation criminelle, si ordinaire soit-elle au regard de ses activités, devait rapidement être démantelée si elle était bel et bien de nouveau active en ces temps déjà troublés. Effectivement, ce type de climat politique était l'occasion rêvée pour les groupes peu dangereux à grande échelle de prospérer, ou de ressusciter s'ils représentaient déjà des menaces évincées. Les frères Shimuda, en tant que membres et tortionnaires notoires constitueraient peut-être un début de piste pour remonter jusqu'aux autres dignitaires.

Bien... Qu'y a-t-il d'intéressant dans la paperasse ? Ça nous gagnera un tour lorsque nous interrogerons les prisonniers...

Si je n’avais pas passé plus de six mois avec Akito j’aurai dit que ça réponse était froide et qu’il était tout simplement une personne antipathique mais je savais que la réalité était tout autre. Akito pouvait sembler comme ça au premier abord mais pour moi il ne s’agissait que d’une carapace que le Nara s’était forgé afin de se protéger lui-même. J’avais pris l’habitude de ce genre de réponse froide et sec et d’ailleurs je commençais à les apprécier.

« Nous sommes encore les bienvenus en tenue régulière ici, mais tâchons de nous changer et de ne sortir nos bandeaux qu'en cas de besoin lorsque nous irons à Tanzaku tout à l'heure. La situation n'y est pas critique mais demeure défavorable, et nous ne sommes encore que des genin... »

« Un changement de tenue ? J’adore ! Tu devrais savoir que j’adore ça depuis le temps Akito. Ne t’inquiète pas une fois sortie des geôles on pourra troquer nos tenues de ninja pour quelque chose d’un peu plus… Comment dire… quelque chose d’un peu moins voyant » avais-je dit sous le ton de l’humour avant de reprendre mon sérieux tout aussi tôt

Nous étions maintenant arrivés aux geôles de Kanetsu ou des gardes nous attendaient. Ils étaient différents de ceux de la fois dernière. Akito géra la situation en prenant la parole. Il nous présenta tout les deux aux yeux des gardes et leur expliqua l’objet de notre venu. Akito demanda la permission d’à la fois consulter les documents administratifs et autres registres afin que nous n’oubliions aucuns détails mais il demanda également un autre interrogatoire de prisonniers. Si les gardes acceptent, je proposais à Akito de nous séparer, pendant que lui irait consulter les archives, j’irai interroger les prisonniers à l’aide des techniques de mon clan. Cela allait nous permettre de gagner du temps pour à la fin rassembler toutes les informations acquises.