Nul n'a jamais pu observer une étoile de près, et Kagen ne déroge pas à la règle.
Il n'est pas rare de voir les gens s'écarter, lorsque le jeune homme marche dans la rue -et qu'il ne prend pas le chemin des cieux- à cause de la singularité de son accoutrement. En effet, il est totalement impossible de passer outre la multitude de vêtement qu'il porte en permanence, certains diront que c'est pour se protéger son corps sensible du soleil de Sunagakure, d'autres raconteront que c'est pour dissimuler son corps meurtri, difforme à corps usé des différentes missions qu'il a pu effectuer pour le compte de son village.

Pas plus grand qu'un autre, du haut de son mètre soixante dix, Kagen incarne le mystère. Ne laissant rien transparaître, en dehors de ses yeux noirs comme le jais, et de quelques mèches rebelles de la même teinte, dépassant de son couvre-chef. Pour ceux qui ont eu la chance de ne pas se limiter à un contact oculaire avec l'étoile silencieuse, ils vous diront qu'il est un homme extrêmement bien bâti, gâté par dame nature. Ce corps est en réalité issu d'un long travail quotidien, il se veut entretenu physiquement et met un point d'honneur à ce que ce soit le cas.

Pour les rares personnes ayant pu admirer son visage, ils vous diront que c'est celui d'un jeune homme ayant à peine la vingtaine, aux traits fins, celui d'un homme que l'on croirait innocent, exempté de tout vice.

Une main de velours dans un gant de fer.
Lorsque l'on dépasse les préjugés liés à son physique et qu'on essaye d'établir un contact avec lui, on se retrouve face à un homme qui a pour meilleur ami le silence. Il a toujours détesté les longs discours avec les inconnus et se révèle être extrêmement franc et condescendant lorsqu'il prend la parole. Cela vient sûrement de la grande confiance qu'il a en lui et en ses capacités, ou bien de cette sensation d'être incompris par son entourage. Grand timide, il ne se livre jamais aux inconnus, ouvrir son cœur c'est dévoiler ses faiblesses, cela ne pouvait mener qu'à une mort certaine et prématurée. Il vous répondra et vous parlera néanmoins avec une grande teinte d'humour -tout en gardant sa condescendance-, tout en imposant néanmoins une grande distance entre vos cœur, comme-ci ces rires n'était que de façade, ou qu'il avait peur, peur de quelque-chose.

Cette dureté cache néanmoins un esprit torturé, aussi dur avec lui-même qu'il peut l'être avec les autres, Kagen essaye de devenir, de remplacer l'unique étoile, lumière, qui a su illuminer sa vie. En vain, sûrement, il ne pourra jamais la remplacer. Et cette idée le rend fou, elle l'obsède, comment pouvait-il venir en aide aux autres, comme elle avait su le faire pour lui. Guider les hommes vers un avenir meilleur.

Il n'en avait absolument aucune idée, et cette indécision le détruisait. Il se devait de trouver une réponse à sa question, pour perpétuer son héritage, pour sa santé mentale. Malheureusement, une étoile se devait de briller constamment et il ne pouvait pas révéler ces signes de faiblesse. Profondément attaché aux membres de sa famille, les seuls avec lesquels il a l'impression de pouvoir se relâcher, couvert par sa position de cadet, il n'hésite pas à se montrer comme il est réellement lorsqu'il passe un peu de temps avec eux. Après tout, ils étaient les mieux placés pour pouvoir comprendre le vide qui rongeait son corps.

Grand solitaire, il est rare de le voir entouré de monde… Il est en réalité très rare de le voir tout court. Aussi rare que les étoiles filantes, le céleste passe tout son temps le plus proche des cieux. Un endroit, ou personne ne pourrait le déranger, sans aucune pression pour le tourmenter. Les moments où il daigne descendre de son trône céleste se comptent sur les doigts de la main.

Trivia :
— Aime parler avec un vocabulaire lié aux étoiles.
— À cause de sa petite taille, il se sent constamment obligé de s'alleger, au point de flotter pour parler et regarder de haut les gens qui sont plus grand que lui.
— Est friand de viande, de nourriture grasse en générale.
— Très peu de personne ont déjà vu son visage, sur ce peu de personne, encore moins de personne sont encore en vie.
— Il est rare de le voir marcher dans la rue, il ne veut pas s'abaisser à ce genre de bassese alors qu'il est en capacité de voler.

— Je ne sais plus quoi faire depuis qu'elle n'est plus là… Le poids de son idéal est si lourd à porter, et je me demande parfois si je suis bien à la hauteur. Mais si je ne m'attèle pas à cette tâche, personne ne le fera et le monde qu'elle voulait ne verra jamais le jour. Je serais donc cette lumière, cette étoile qui guidera les hommes vers un monde de paix.

Masako
Mère de famille, elle est la femme aimante qui à su prendre soin du jeune Kagen ainsi que le renforcer, le rendre plus puissant et ainsi faire de lui l'homme accompli qu'il est aujourd'hui. La cause de tous ses bonheurs mais également de ses plus grandes terreurs. Grandement attaché à elle, le Nagareboshi ne laisse personne proféré une quelconque insulte à la mémoire de cette femme, au risque de le regretter dans les plus brefs délais.



— Ces trois la sont tout ce qu'il me reste, je ferais tout pour eux et pour que notre mission, notre but se réalise. Je ne supporterais pas d'en perdre un, pas après elle...

Shobū
Le plus jeune de ses aînés, et certainement le plus immature, Kagen à avec une relation de rivalité amicale. Tous les deux pratiquant du combat rapproché, il travaille souvent de concert avec lui dans le but de devenir plus fort. Il sait qu'il pourra toujours compter sur lui, et inversement, malgré les sombres phases que traverse celui-ci.



Benkei
Deuxième aînée de la fratrie et sans aucun doute le plus singulier, le maître de l'espace est né avec une compréhension, une vision de notre monde différente. Malgré son incapacité à comprendre la multitude de sensations qui le parcourent, Kagen écoute, et essaye de comprendre au maximum, car cette différence ne l'effraie pas, au contraire, elle le fascine. Grand érudit, il n'est pas rare de voir le Nanashi donner des explications ou des mots pour théoriser les capacités que le Nagareboshi utilise, l'aidant à se perfectionner.

Heiwanotsumi
Aînée de la famille et la plus sage et avisée. On dit souvent que ce qui se ressemble, se comprend et c'est certainement le cas entre les deux silencieux, ils ne sont pas de ceux qui parlent beaucoup, de tout et de rien. Ils vont seulement à l'essentiel et savent qu'ils peuvent avoir une totale confiance envers l'un, ou l'autre. Kagen n'a pas eu autant de contact avec sa grande sœur, qu'avec ses deux autres frères, mais il l'aime tout autant. Ses ambitions et son talent sont admirables, elle emmènera ses frères au sommet.


— Quant aux autres, je serais celui qui les guide, qui les aide à avancer. La personne qu'qu'elle aurait dû être.

Si rares sont les personnes qui peuvent voir le Nagareboshi dans une journée, encore plus le sont celles qui ont pu voir son visage dans une vie. Alors il alimente les rumeurs, les discussions et les potins, mais une chose est sûre, c'est que son talent n'est plus à démontrer. On sait de source sûre, qu'il s'agit d'un shinobi confirmé. Aimé des plus jeunes, ils apprécient ses apparitions irrégulières et la gentillesse dont il fait preuve avec la génération de demain. Kagen est le genre de personne que l'on rencontre, qui vous aide lorsque vous avez un problème, et qui disparaît, sans se retourner.  

Est-ce une chose de mal ? Difficile à dire puisque ses apparitions se font souvent accompagnés par le sourire des commerçants et habitants du village caché du sable.



— Je me rappelles du jour ou je l'ai rencontré comme-ci c'était hier...

Mines de Ryuuzenkou

— *Je tue la première personne qui rentre* *Je tue la première personne qui rentre* *Je tue la première personne qui rentre* *Je tue la première personne qui rentre*

Tapis dans l'ombre, armé d'un unique couteau de mauvaise fracture, le jeune homme, encore sans nom à cette heure attendait patiemment son heure, l'heure où il pourrait, aux dépens de la vie d'une personne, survivre. Peu importe de qui il s'agirait, tout ce qui comptait en cet instant, c'était de survivre, et en l'occurrence, en se répétant cette phrase un nombre incalculable de fois dans son jeune esprit, l'enfant se conditionnait déjà à l'idée devoir tuer pour pouvoir espérer ouvrir les yeux le lendemain, que pour sauver une vie, il fallait en sacrifier une autre, voire plus.

Non réticent à un bain de sang, tapis derrière un mur, avec le temps, quand on vivait la peur au ventre, on apprenait à ses dépends à effacer sa présence, devenir inexistant. Exploiter ses sens jusqu'à pouvoir entendre les bruits de pas qui s'approchaient, retenant sa respiration et se répétant encore une fois ces phrases, comme un mantra.

— *Maintenant* !

Alors que le bruit fut au plus proche, l'enfant allégea drastiquement son poids et celui de son équipement, foulant le sol une unique fois avec sa vélocité améliorée par sa légèreté, il se propulsa dans un puissant bond, jusqu'à pouvoir atteindre le dos de sa cible et ainsi faire couler le sang. Malheureusement pour lui, celle-ci ne semblait pas être n'importe qui. Se retournant, décalant son corps dans une rotation vers la gauche, elle s'empressa de saisir le poignet de l'enfant de sa main gauche, utilisant celle qui restait pour saisir son cou et le plaquer au sol.

Devenant soudainement plus lourd, l'enfant s'interdissait alors de tomber et réussit à se défaire de l'emprise qu'avait eu la jeune femme sur lui. Reprenant une distance, qu'il estimait être de sécurité, il fixait du regard son vis-à-vis, prêt à réagir au moindre de ses mouvements, ou de ses failles.

— *Il n'est encore qu'un enfant… Et cette capacité, je ne l'avais encore jamais vue.*
— Qui es-tu ?
— Je m'appelle Masako, je suis une kunoichi... À l'entente de ce mot, l'enfant augmente la distance avec cette femme. Je suis une kunoichi du village de Suna et je suis venu enquêter sur un réseau de vente d'esclaves qui sévit dans ces mines.
— ...
— Tu fais partie de ces enfants ? Dit m'en plus sur ce qu'il se passe ici, s'il te plaît.
— ...

Incapable de donner une réponse, victime de surmenage, de fatigue et de famine, l'enfant tomba dans les méandre de l'inconscience avant même de s'en rendre compte. D'un vif bond, Masako, le rattrapa avant qu'il ne chute au sol, l'emmenant dans un lieu où il serait en sécurité le temps qu'elle termine la mission.


Hôtel - Tanisuna

Ouvrant les yeux, l'enfant se retrouvait dans une chambre qui lui était inconnu, la détaillant du regard, quittant son lit, il se rua vers la table pour y emporter toute la nourriture qui s'y trouvait, les enfonçant dans ses poches, avant de se diriger vers la fenêtre, l'ouvrant pour finalement retrouver sa liberté.

— Bouh !

Tombant au sol face à cette apparition surprise, l'enfant se retrouvait une nouvelle fois face à cette femme, qu'il estimait être la personne à l'avoir emmené jusqu'ici.

— Je savais que tu prendrais la fuite dès que tu te serais réveillé, mais il va falloir que tu répondes à quelques questions avant.

Il n'avait aucune option pour fuir, il ne savait pas où il se trouvait et elle était beaucoup plus forte que lui. Résigné, l'enfant s'asseya, sortant la nourriture qu'il avait emporté avant l'engloutir.

— Manges à ta faim ! Et n'hésite pas à me dire si tu en veux encore.
— Merci.
— Finis de manger, on parlera juste après.

Continuant de manger chaque chose du festin auquel il avait droit, le premier depuis un bout bon de temps, il s'efforça de le finir, comme-ci il s'agissait peut-être de son dernier repas. Il découvrait la des nouveaux goûts et il aurait sûrement avoué que ce fut une expérience plutôt plaisante. Une fois fait, il souffla un bon coup avant de regarder cette kunoichi, Masako, qui ne l'avait pas quitté du regard depuis qu'ils étaient ici.

— Tu étais le seul enfant présent dans la mine… quand je veux dire le seul, je veux dire le seul encore vivant.
— ...
— Peux-tu me dire ce qu'il s'est passé ?
— J'étais nouveau. Ils nous frappaient beaucoup. Surtout moi. Nous devions être docile, de bons esclaves. Mais ils ne savaient pas que moi, j'avais un don particulier. Dans une crise de rage, en voyant un ami se faire taper, presque mort, j'ai tué quelques gardes et j'ai menacé de faire s'effondrer la mine s'ils ne partaient pas. Impossible pour moi, mais ils y ont cru.
— Et qu'est-il arrivé aux autres enfants ?
— Morts aussi, de faim, de fatigue, de blessure. Ils voulaient qu'on reste dans la mine, car ils ne reviendraient pas nous chercher tant que je serais là, mais je n'ai pas pu les sauver.
— ... Attrapant la main du jeune garçon, elle le tira hors de la chambre, sans que celui-ci n'oppose une quelconque résistance. Viens avec moi.


Quelques heures plus tard

Encore dans le désert, marchant depuis assez longtemps pour que les jambes de l'orphelin lui dise qu'elles n'en pouvaient plus, une lumière vint transpercer les ténèbres, une pluie d'étoiles filantes s'abattait sous les yeux d'un enfant émerveillé.

— Comment ça se dit ? Dit-il en pointant les myriades d'étoiles dansantes des doigts.
— Nagareboshi, et on l'écrit comme ça. Dessinant les kanjis 流れ星dans le sable, elle apercevait l'enfant s'émerveiller, le premier sourire qu'elle avait vu s'afficher sur son visage, fut sans aucun doute, le plus beau.
— Kagen. Répéta-t-il. Nagareboshi no Kagen. C'est mon nom.
— Et bien ma petite étoile silencieuse, je te propose de me suivre, une grande vie t'attends avec moi, à Suna. Je te rendrais plus fort le temps que je créerai un monde où tout ne fera qu'un.
— C'est par ou Suna ? Rejoignant Masako, Nagareboshi no Kagen devenait l'un de ses protégés, sans savoir que ceux-ci changerait le monde à jamais bien plus tard.


— Et ce renouveau, sans elle, je ne les aurais jamais rencontré.

Sunagakure no Sato - Quelques temps plus tard

Il découvrait ainsi la vie de famille, présenté à de nouveaux enfants, orphelins comme toi, qui n'eurent pas le choix d'accepter la présence du Nagareboshi. Cette vie-là, il ne la changerait pour rien au monde. Pour la première fois depuis longtemps, il avait réussi à recréer des liens. Il se sentait en sécurité avec eux, il était le plus jeune, il avait assez d'épaule sur lesquelles il pouvait se reposer.

Les entraînements quotidiens de Masako étaient difficiles, mais sa progression était d'autant plus fulgurante, malgré cette sensation de devenir plus fort, de s'améliorer, une peur commence à gangrener l'esprit du Nagareboshi. Celle de perdre cette famille, ces liens qu'il avait réussi à établir. Ainsi, Kagen commence à devenir craintif, bien que cette sensation soit légitimée par le nombre de missions augmentant avec la prise de puissance des quatre semaines réfugiés.


Sunagakure no Sato - De nos jours

— Devenir plus fort ne nous a servi à rien… Nous n'avons pas réussi à la protéger.

Aux côtés des nuages, Kagen continuait de repenser à la mort de Masako, qu'il vivait comme un véritable échec. Ils n'avaient pas été assez forts pour la protéger et elle, elle n'avait pas été assez forte pour réaliser son rêve, pour vivre et le mettre en œuvre. Son visage ne pouvait quitter son esprit, elle le hantait encore, comment avait-elle pu mourir ? Il n'en avait absolument aucune idée.

Mais ce n'est pas grave, puisque contrairement à elle, sa volonté n'était pas morte. Ils étaient là pour la perpétuer, quoi qu'il en coûte. Ils n'avaient plus peur de perdre, et avaient tout à gagner.

— Je serais l'étoile qui guidera ce monde, qu'ils le veuillent ou non.