Physiquement, Maigo est un homme de taille respectable, atteignant le mètre quatre-vingt cinq, il se trouve être légèrement au dessus de la moyenne de ce monde. Habituellement vêtu de kimono et d'hakama ample et long, ses tenues rappelles les traditionnelles vêtements des moines et croyants animistes. La largeur de ceux-ci cachent un corps musclé, svelte et athlétique, forgé dans la douleurs de la survie solitaire dans l'aride désert du pays du vent. Son corps s'est ainsi habitué à se contenter du minimum nécessaire. Pourvu d'un organisme rapide, il ne stock aucune graisse expliquant la sécheresse et les tracés net de son anatomie. Ses cheveux de longs de jais sont attachés vers l'arrière à l'exception d'une petite mèche du côté gauche retombant vers son œil. Un chignon grossier servant simplement à les maintenir dans cette position, une grande partie retombe ainsi en cascade le long de son dos, descendant jusqu'au milieu de celui-ci. Les traits de son visage sont étonnamment doux, des lèvres fines et un nez qui l'est tout autant. Ses yeux en amandes cachent des prunelles vertes/grises scintillantes, cependant, son regard reste ce qu'il est : froid de neutralité. Si il est plutôt agréable à regarder pour la gente féminine, son attitude globale soulève souvent la méfiance chez ses possibles interlocuteurs. Aucune émotion, un air impassible constamment greffé, parfois confondu à tords avec de la lassitude. La beauté de ses pupilles n'a pour effet que de renforcer ce sentiment de gêne, leurs perçantes naturelles accentuant davantage cet aspect rigoureusement calculateur qui transpire de son regard. Pour une fois l'apparence n'est pas trompeuse, il calcule absolument tout ce qu'il peut, prends en compte le moindre détails chez l'autre pour en tirer profit dans la conversation, en bien comme en mal. Si il n'est pas facile à lire, lire les autres et pour lui un réflexe incontrôlable, une habitude sociale dont il ne peut se défaire.

Empli de mécanismes de défenses divers et variés, il a apprit à les surmonter sans pour autant chercher à s'en débarrasser définitivement. Auparavant timide et terrifié par l'idée de s'attacher à son prochain, cela se traduit désormais par une certaine distance sociale qu'il garde la plupart du temps. S'en tenant très souvent à des échanges purement professionnels et ne s'aventurant que très peu dans l'expression de ses sentiments quant aux situations qu'on lui présente. Cependant, il est avant tout motivé par une volonté profonde d'équité, la protection de ceux qui ne peuvent se protéger eux même et la libération de l'oppression. Cependant, ses objectifs véritables n'ont jamais été révélés à qui que ce soit, fin stratège, il évolue peu à peu dans l'ombre, cherchant à gagner le respect de ses paires et de ses supérieurs en démontrant l'étendu de ses talents. La vérité étant qu'il est persuadé que si il montrait le véritable sens de ses motivations, la méfiance à son égard en serait encore plus décuplée.

Dans les discussions, il apporte souvent sa sagesse et sa modération, pour l'un comme pour l'autre, elles sont pour lui des armes à utiliser avec parcimonie. Il ne se considère d'ailleurs pas lui même comme quelqu'un de modéré, et n'hésite pas à proposer des solutions radicales lorsqu'il estime que la situation l'exige, pour autant il est souvent celui qui vient apporter la nuance dans les débats et fait réviser l'avis général sur les questions qui lui sont posées. Pour lui l'important est avant tout de trouver une solution à chaque problème, et le seul à pouvoir décider si la décision était bonne ou mauvaise est le décisionnaire lui même. Il se fiche pas mal des avis personnels de chacun à son égard, à l'exception peut être de la reconnaissance son efficacité. Légère vanité et orgueil personnel, il a une tendance à préférer ses décisions, à considérer son avis comme supérieur à celui des autres étant donné que sa survie il la doit à lui seul. Pour autant, il ne le montre pas forcément, véritable maître du secret, il se plie aux décisions des supérieurs en général sans trop broncher, à condition qu'on lui ai laissé exposer son avis sur la question.

Maigo n'a rejoint Suna que depuis une année environ, complètement inconnu des services auparavant, la plupart des autres shinobi et des hautes sphères du commandement porte une certaine méfiance à son égard. Néanmoins, si il a rapidement réussit à se faire un nom dans le village c'est bien pour la pertinence de ses choix et l'assiduité de son travail. Efficace et professionnel, les doutes à son propos viennent avant tout de son attitude et non pas de ses qualités de shinobi, qui sont pour et par la plupart, indéniablement reconnu. Il est quelqu'un d'intelligent et d'efficace, ce qui lui valut une confiance accordée assez rapidement par certains pour l'exécution de certaines missions, mais qui à aussi davantage renforcé la circonspection d'autre le considérant comme un élément dangereux, imprévisible et potentiellement incontrôlable. Il est impossible pour eux de saisir toute l'étendue de sa pensée, ses véritables objectifs tout comme sa personnalité sont entourés d'un épais brouillard insondable. Pourtant, ses capacités d'analyses font de lui un conseiller de choix que de plus en plus de personne viennent voir en secret, s'attribuant par la suite la richesse de ses réflexions auprès des véritables commanditaires.



Un amour éphémère, une passion volatile, frivole qui mena par le plus grand des hasards à la création d'un petit être. Neuf mois durant, celle qui fut sa mère le porta dans son ventre, seule. Si l'ouvrage s'était fait à deux, la mise à terme elle l'avait faîte en solitaire. Savait-il seulement que cette jeune femme, son aventure d'un soir portait en elle sa descendance ? Sûrement pas, l'homme en question était dans l'ignorance total et il le resterait probablement jusqu'à la fin de ses jours. À vrai dire, elle n'avait jamais cherché à le recontacter, comme elle n'avait jamais cherché à se débarrasser du souvenirs de chair qu'il lui laissa ce jour là. Leur courte histoire était ce qu'elle était et les conséquences elle les assumaient. Elle était forte, courageuse, vaillante et par dessus tout, emplis de bonté et d'amour. Ce petit garçon qu'elle avait mis au monde n'avait rien demandé à personne. Il avait l'ébène de son paternelle dans les cheveux; mais ses yeux il les tenaient bien de sa mère. Ce regard brillant et emplit d'espoirs, ce regard qui défiait le monde entier et semblait lui crier : Je ferais de toi un endroit meilleur.




À cette période, Kaze No Kuni était une terre dangereuse. Saturée de criminel en tout genre, ils parcouraient les dunes et les reliefs rocheux, prenaient en chasse ou en embuscade les malheureux qui avaient la malchance de croiser leur chemin. Aujourd'hui, c'était sur cette femme et son fils que tombait l'infortune. Tandis que la demoiselle à la chevelure vénitienne avançait sur les dunes, tenant par la main son jeune garçon protégé du soleil par un épais tissu enroulé autour de sa tête, elle ressentit soudain le danger s'approchant. Les vents du désert étaient traîtres, ils se déchaînaient cruellement sans prévenir, levant parfois avec eux de terrible tempête. L'expérience de la demoiselle lui permettait de sentir ces choses un peu à l'avance, mais parfois ce laps de temps de prévoyance s'avérait tout de même trop court. Scrutant l'horizon à la recherche d'un abri providentielle, l'étendue désertique ne lui offrait que du sable à perte de vue. Elle allait devoir avancer malgré la tempête en approche, un baptême impitoyable pour le jeune Maigo qui n'avait encore aucune conscience du danger qui les guettait.  


Une poignée de minute plus tard, la tempête les engloutit. Balayée par des rafales violentes, elle avait saisit son enfant et l'avait portée contre elle. Son bras gauche en soutien sous ses cuisses, elle glissait sa main à l'arrière de son crâne, l'intimant à cacher son visage dans sa poitrine pour le protéger des grains minéraux. Soufflé à cette vitesse, le sable écorchait même la peau halé de la nomade, qui n'en était pas à sa première traversée de tempête. Elle restait confiante malgré tout, persuadée que ce n'était qu'un mauvais moment à passer, un risque habituelle, classique qui forgerait son jeune garçon aux dangers du désert. Malheureusement, elle n'était pas au bout de ses surprises. Surgissant soudain de l'opaque nuage jaune, un détrousseur armé d'une épée recourbée assénait un violent coup verticale en sa direction. In extremis, elle parvenait à se soustraire de son attaque en plongeant vers l'arrière, son dos heurtait le sable chaud tandis qu'elle tenait toujours fermement son enfant contre elle. Rapidement, elle se vit encerclée par un groupe de quatre individus bien équipés pour faire face à ce genre de situation. Leur mode opératoire était clair, ils utilisaient les tempêtes à leur avantage pour approcher leurs victimes discrètement avant de frapper sans prévenir. Les réflexes de combattante de la demoiselle lui avait sauvé la vie ainsi que celle de son fils, mais la situation était désespérée, seule, se débarrasser d'eux ne lui aurait sûrement pas posé de problème, mais avec son enfant sur les bras, cela semblait tout bonnement impossible. Pour autant, la lubricité de leurs regards perceptibles derrière leurs lunettes de protection ne laissait planer aucun doute, ils ne comptaient pas les laisser partir, même si elle leur donnait tout ses objets de valeurs : l'affrontement était inévitable.

Les quatre criminels chargèrent en simultané, tentant d'acculer la kunoichi. Dans un premier temps, elle parvint à s'esquiver, évitant leurs assauts avec une agilité phénoménale. Cependant, les conditions météorologiques réduisant son champs de vision et l'infériorité numérique finirent par avoir raison de son expérience de combat. Une des lames atteint son bras gauche qui servait de soutien à son enfant, un spasme de douleurs et son emprise se relâcha, laissant s'échapper son fils qui chuta sur le sable. Aussitôt l'un d'entre eux se précipita en direction du gamin. Attrapant ses cheveux à travers le turban, il lui relevait la tête de force de manière à glisser la lame de son sabre sous sa gorge. Ils avaient compris que l'enfant était leur clefs de voûte pour obtenir le calme de la combattante. Effectivement, la demoiselle poussée par son instinct maternelle cessa tout mouvement, fixant simplement l'homme qui tenait la chair de sa chair avec une colère brûlante au fond des pupilles. C'est alors que se produisit un évènement des plus étonnants, sous l'effet de la peur, Maigo se mit à pleurer, entraînant une réaction chez son bourreau qui appuya légèrement sa lame contre sa gorge pour le faire taire. Le tranchant de l'acier découpant sa peau ne fit qu'accentuer la terreur de l'enfant, sous l'effet de la panique, son potentiel inné vint modifier chaque molécule de son petit corps. En un instant, son corps tout entier se désagrégea, rejoignant l'élément naturelle du vent pour ne faire qu'un avec celui-ci sous le regard médusé de tout les observateurs sur place. Dépourvu de moyen de pression, les criminels durent faire face à la colère d'une mère guerrière en panique. Désormais, en pleine possession de ses capacités, il ne lui fallut que quelques secondes pour faire regretter au quatuor de bandit leurs actes criminels.

Malgré qu'elle s'en soit sortit indemne, ce combat fut celui qui lui laissa la plus grande blessure. Des jours durant elle rechercha son enfant, sans succès. Maigo avait été porté par les vents incontrôlable de la tempête, jusqu'à reprendre forme humaine à plusieurs dizaines de kilomètres de son lieu de départ. En pleine nuit, l'enfant se retrouvait isolé au milieu de l'immensité désertique éclairé par la seule lumière reflétée par l'astre lunaire, sans repère, sans espoirs, sans sa mère.  




La survie de Maigo dépendit de plusieurs paramètres : sa volonté, sa résilience, sa génétique, mais surtout sa chance. Livré à lui même dans cet environnement hostile, à un si jeune âge, il a bien faillit mourir des dizaines voir des centaines de fois. Pourtant, l'univers semblait en avoir décidé autrement, son corps le guidait parfois jusqu'à des oasis oubliés. Il s'y désaltérait, se nourrissait de racine des plantes y poussant. Plusieurs fois, il fut recueillit par des familles nomades, cependant l'expérience de sa tendre enfance l'avait rendu profondément introvertis, timide et avait créé en lui une peur irrationnelle de l'attachement, évidemment inconsciente. Par peur d'être à nouveau abandonné, il fuyait au bout de quelques semaines, quelques mois dans les cas les plus rares, préférant de nouveau risquer sa vie en solitaire plutôt que de souffrir d'un nouvel abandon.  Quatre années s'écoulèrent, années durant lesquels il apprit peu à peu à survivre par lui même grâce aux enseignements des diverses âmes charitables qui le recueillirent ainsi que par la force des expériences qu'il dût traverser.


Un jour, alors que le hasard portait son âme jusqu'à une grotte camouflé dans les reliefs, occupée par des kazejins, il entendit parler d'une certaine Déesse des sables. Une héroïne locale qui affrontait les criminels de Junapura, protégeait et libérait les hameaux sur son passage au péril de sa vie. Le garçonnet de sept ans, lui qui d'habituel se démarquait par son désintérêt pour la plupart des choses, ressentit pour la première fois un sentiment étrange le parcourir. Un semblant de curiosité, une conviction intime et profonde qu'il devait chercher cette personne. Questionnant brièvement les personnes déclencheuses de ce sentiment nouveau, il apprit qu'elle était partit il y a peu de l'endroit où il se trouvait. Sans attendre plus d'information, ni prendre le temps de se reposer, Maigo partit à la recherche de cette personnalité qui remuait autant de sensation dans son esprit.



Le pays du vent était une grande nation, majoritairement recouverte d'étendue aride inexploitable, pister quelqu'un dans ces immensités sablonneuse s'avérait -pour un amateur- être une tâche plutôt ardu. Les vents qui balayaient sans cesse la région et qui lui valait entre autre son nom avait vite fait de faire disparaître les traces laissées par les voyageurs. D'autant plus que ce que Maigo ignorait, c'était l'expertise de la personne qu'il recherchait. Malgré tout, elle restait une libératrice, de ce fait elle laissait derrière elle de nombreuses histoires, permettant à Maigo de ne pas désespérer et lui confirmant qu'il était sur la bonne voie. Pour ainsi dire, il lui fallut pratiquement une année complète pour finalement pouvoir observer cette fameuse personne. C'est là, après avoir franchis le sommet du dune qu'il aperçut au loin la fière Sunajin marcher. Comme il l'avait entendu au cours de ses pérégrinations, la Déesse des sables n'était pas seule, accompagnée par deux jeunes garçons qui semblait avoir plus ou le moins le même âge que leur poursuivant. Cela ne manqua pas d'éveiller la curiosité du jeune Maigo, cependant, même si à la vue de la chevelure vénitienne de la demoiselle son étrange sentiment se raviva et devint d'autant plus imposant. Il décida de garder ses distances et de continuer d'observer de loin.




Pendant presque dix ans, Maigo avait observé ce groupe sans jamais entrer en contact avec eux. Il n'avait jamais réellement trouvé la raison qui le poussait à faire ça, et pour dire vrai, il n'avait jamais réellement cherché. Il avait vu ce groupe s'agrandir, en mimant leurs entraînement, il avait découvert ses propres forces, ses propres faiblesses, développé son propre talent de shinobi. Il avait finit inconsciemment par s'imprégner de cette même volonté qu'ils semblaient tous partager, la volonté d'unité globale, les efforts de la création d'un monde meilleur à n'importe quel prix. Il connaissait d'ailleurs le nom de chacun d'entre eux, Masako, Shôbu, Benkei, Heiwanotsumi et Kagen, mais il n'avait jamais l'effort de se présenter, conservant toujours cette distance sociale entre lui et les autres. Il avait finit lui même par trouver son comportement étrange et complètement injustifié, sans pour autant le changer, comme paralysé intérieurement, dans l'incapacité total de franchir cette limite de sa peur de l'attachement. Toutefois, cette année allait chambouler leurs vies, comme elle allait chambouler la sienne. Un soir, il l'apprit un peu plus tard que tout les autres, en laissant une fois de plus traîner ses oreilles pour capter les conversations qui sévissaient : Masako était morte. Bien que porté par une étrange mélancolie, il ne vivait pas un deuil à proprement parler. Pour tout dire, ce sentiment de tristesse qui le traversait était étrange, voir complètement incompréhensible pour lui. Ce choc soudain agit comme une sorte d'électrochoc, il ne savait pas qui il était réellement, et il ne le découvrirait pas en restant ici. Alors il prit la décision de partir de son côté, disparaissant sous le soleil de plombs en laissant derrière lui sa vie d'observateur infortuné. Il se refusait d'assister à l'enterrement symbolique de la Déesse des sables, car en vérité il ne s'en sentait pas légitime et il n'avait pas la force d'affronter les regards interrogateurs de ses enfants et connaissances.




Durant son errance, Maigo réfléchissait sur lui, une introspection de tout les jours qui malheureusement, ne menait pas à grand chose. Il arrivait à mettre le doigt sur quelques unes de ses lacunes psychologiques sans pour autant réussir à trouver leurs origines. Paradoxalement, il refusait aussi d'accepter les solutions susurrées par son inconscient qui le mènerait à abolir ses déficiences. Il n'écoutait que son instinct et le laissait le transporter au gré de ses caprices. Jusqu'au jour où, après une marche difficile à travers diverses terrains accidentés dont les courbes sinueuses perturbaient les repères visuels, il atteint le temple de la divinité Amateratsu. L'immense structure de pierre aux couleurs flamboyantes brillaient dans son iris, elle semblait l'appeler, il se sentait inexorablement attiré. Toutefois, alors qu'il s'en approchait à pas léger, un vieillard assis sur une pierre à l'extérieur du temple l'interpella d'une voix calme.

— Les réponses que tu cherches, tu ne les trouveras pas dans ce temple.

Maigo n'était pas naïf, cette phrase générique pouvait s'adresser aléatoirement à la plupart des visiteurs impromptus de ce lieu. Si le hasard les menaient jusqu'ici, c'est qu'il cherchait probablement des réponses, en les accueillants ainsi, le vieil homme générait une curiosité tout en insinuant qu'il ne trouverait malgré tout pas les réponses ici. Des objectifs derrière cette phrase il pouvait y en avoir plusieurs. Cependant, plutôt que de se noyer dans une confusion réflexive face à l'infinité des possibilités qui pouvaient se cacher derrière un tel comportement. Maigo le fixa un instant, et écouta ses sensations profondes. Son attraction pour le temple s'était envolée, au profit d'un intérêt tout particulier pour l'ancien. Il s'approcha alors de lui, s'accroupissant pour lui faire face, dévoilant ainsi tout son intérêt pour ce qu'il avait à dire tout en gardant le silence.  

— Jeune homme, fais route vers l'Ouest. Là-bas tu trouveras la chaîne de montagne Ryuuzenku, médite au sommet du plus haut pic, et les réponses t'apparaîtrons. En ces lieux tu découvriras qui tu es, et bien plus encore. Pendant un instant, leurs regards respectifs se noyèrent l'un dans l'autre. Jusqu'à ce que finalement, le vagabond se redresse.
— Merci vieil homme. Puisse le désert t'accorder sa clémence.

Sans plus de cérémonie, Maigo repartit sans même fouler le sol de ce temple sacré. Pourquoi suivait-il son conseil aveuglément ? Il n'en savait rien, du moins son cerveau et sa logique n'en savait rien. Son âme guidait ses pas, il ne savait pas ce qu'il trouverait là-bas, pourtant, il savait que c'était la voie à suivre.





Les années passés au sommet des montagnes, il les passa à survivre avec le strict minimum. Optimisant son temps, il réservait le plus clair de celui-ci à la méditation et à son entretien physique et technique. Presque une décennie passée à sonder les tréfonds de son esprit, il découvrit qui il était réellement, ainsi que qu'il voulait devenir. Débloquant certaines parties scellées de sa mémoire par protection traumatique, il comprit pourquoi cette Masako l'avait tant obnubilée : il était son fils. Biologiquement tout du moins. Si son jeune âge au moment de leur séparation l'empêchait d'avoir accès à des souvenirs concrets, des sensations, des fragrances d'instants comme volés à l'arraché à son cerveau torturés lui étaient revenu au fur et à mesure, jusqu'à ce qu'il comprenne pour de bin. Cette révélation avait été l'élément déclencheur d'une suite de déverrouillage tous aussi important les uns que les autres. Il passa ainsi ces années à se libérer de ses entraves psychologiques, à se développer spirituellement jusqu'à ce que Ryuuzenku toute entière devint trop petite pour son esprit. Il repartit alors laissant derrière lui les monts escarpés et les reliefs jugés indomptables. Comme l'avait dit ce vieil homme il y a de cela sept ans, Maigo avait trouvé les réponses à ses questions, et bien plus encore.


Son première objectif fut d'aller se recueillir sur la tombe symbolique de sa mère. C'est là-bas, après une courte cérémonie en solitaire qu'il y apprit la réouverture de Suna et la réformation de son armée de shinobi. Maigo prit la décision de mettre ses talents aux service de la nation, même si il nourrissait lui même une ambition plus grande encore, l'unification de Kaze No Kuni serait la première étape de la longue route qui l'attendait. Bien que dans un premier temps, son apparition soudaine généra nombreuses méfiances aux seins des autorités Sunajin. Ses talents stratégique, son efficacité, son dévouement ainsi sa sagesse finirent par lui apporter le respect auquel il prétendait, même si la route vers le succès de son entreprise était encore longue.