Un duel contre la Kazekage, rien que ça.
Ce sont les premières pensées qui me viennent, alors que je regarde les panneaux au niveau du port, ils pointent dans toutes les directions. Je prends un instant pour me repérer avant de marcher en direction de la plage, c’est une journée tiède, la chaleur est amortie par le climat côtier de Suna. Les gardes à la porte m’observent avec une mine suspicieuse, la Kazekage doit être déjà sur place, ils comprennent peut-être ce qui se trame. Dans tous les cas, ils s’écartent et me laissent passer.
C’est une petite marche pour rejoindre les plages d’entraînement de Suna, je croise deux aspirants qui s’entraînent de bon matin. Trop occupé pour se rendre compte de ma présence, ils continuent de se battre et je poursuis ma route. Le bruit des vagues qui s’écrasent le long des dunes me réconforte un petit peu, j’ai un sourire : c’est toujours un plaisir de marcher à l’aube. De voir la cité s’éveiller, marcher dans les rues ou sur la plage, savoir que la journée ne fait que commencer et qu’on a des tas de chose à faire. C’est grisant, le monde se lève, on voit les marchands installer leurs étalages, les gens de la nuit rentrer chez eux pour dormir. Une vision agréable qui me donne toujours foi à me lever tôt. Comme d’habitude, j’ai mes vieilles fringues de voyageur, elles ont vu de meilleurs jours, mais cela reste la meilleure tenue pour se battre. J’ai une bonne amplitude de mouvement et surtout, elle ne tient pas trop chaud.
Enfin, j’arrive devant la Kazekage et son assistante, je leur offre une courbette à chacune.

« Mes respects et bien sûr, que le meilleur gagne. »

Je me mets en garde et ouvre le bal d’un lancer de shuriken.
Je ne cache pas le mouvement, attrape simplement deux étoiles ninjas d’une de mes sacoches et les envoie vers la Kazekage. De sorte à lui donner quelque chose à faire pendant que j’effectue mes signes de mains.
Le fouet en fils orange se matérialise dans ma paume et je me concentre sur la première ninja du sable avant de frapper de toutes mes forces. Le fouet claque un grand coup dans l’air, le genjutsu se propage tandis que les fils se désagrègent au vent. Si j’ai tiré un enseignement d’Arashi, c’est qu’il faut ramollir la cible avant d’attaquer avec un peu de chance elle va faire une erreur et ce sera à mon avantage.
Pour faire bonne mesure, une fois les mains libres, je fais surgir un gros boulet de fil de ma manche. Il pend à mon poignet sans entreprendre d'action offensive j'attends déjà de voir ce qu'elle va faire face au genjutsu.

Résumé d'action :

La Kazekage évite les shurikens mais ne sort pas indemne du genjutsu, j’ai un bref sourire, c’est parfait, au moins, j’ai réussi à influencer légèrement sur l’issu du combo. Ce ne sera pas tout à fait une victoire parfaite pour la première ninja du sable, une conclusion qui me donne un peu de courage pour la suite. Elle effectue des signes de mains et si je reconnais la plupart des gestes, j’en découvre d’autre : le fameux pouvoir Tegami ? En voyant deux clones apparaitre dans un halo de lumière, je comprends que le pouvoir héréditaire de mon adversaire couvre un large éventail de possibilités. Je pince les lèvres, surtout quand je vois l’un des clones exécuter des mudras, je génère une cape protectrice autour de mon bras.
C’est le second qui ouvre la danse en se jetant sur moi, je frappe avec le boulet modulaire en même temps qu’elle m’envoie un chassé dans le genou. Je plie la jambe sous la violence de l’impact et quelque part dans mon esprit, j’ai un soupir de soulagement en voyant le boulet rencontrer sa tête à toute vitesse.
Puis mon plaisir est interrompu par un flash lumineux qui m’aveugle. Je me replie sur-moi-même en me protégeant le regard, je sens une brûlure au niveau de l’épaule. En retrouvant ma vision, je me rends compte des quelques impacts sur ma cape et sur ma veste qui a noirci : est-ce que je viens de me prendre un coup d’arquebuse lumineuse ? C’était pas prévu ça, ni attendu, ni apprécié.
Je tire un boulet barbelé sur le clone et profite de la distraction pour effectuer une action importante : j’attrape ma cape et la plaque contre mon visage, les liens se referment et la maille se transforme quasiment en une seconde peau. Si la dite seconde peau était une cagoule blindée, je perçois Hazure et son clone. Avec quelques difficultés, mais l’avantage est que la réverbération du soleil sur les dunes, mais aussi les flash lumineux de la Kazekage m’atteindront moins.
Bon, cela vient aussi au détriment de ma vue, mais on ne peut pas tout avoir. Je préfère avoir une perception diminuée du champ de bataille qu’être aveuglé. Je me permets une petite remarque en attendant la suite.

« Même pas mal, ça picote au niveau de l’épaule mais ma femme me battait plus fort que ça ! »

Résumé d'action :

L’initiative revient à Hazure, la première ninja du sable répond à ma provocation par une constatation qui tape dans le faux. Emika faisait ma taille, elle n’était pas très grande elle non plus, néanmoins, alors que j’ai un pincement au cœur en repensant à ma défunte épouse, je me ressaisis : on est en combat. La Kazekage n’est pas payée pour deviner à quoi ressemblent les morts et je suis là pour lui en faire voir de toutes les couleurs, pas pour servir de mannequin d’entraînement.
Le deuxième clone court vers moi, il exécute des mudras et cette fois-ci, je ne vais pas me laisser faire. Elle m’envoie un flash lumineux et moi, une dizaine de câbles qui la saucissonnent comme une pièce de viande à sécher. Le turban de maille me protège d’une partie de la lumière, j’ai une brûlure de la rétine au centre de ma vision, mais la périphérie continue de fonctionner. Je vois un éclair lumineux se former sur les bords de mon regard et sans réfléchir, je me projette sur le clone en entendant un sifflement derrière-moi. Un son inconnu, mais qui me rappelle celui d’une flèche qui me louperait d’un rien. Je comprends que j’ai plus ou moins esquivé un projectile qui m’était destiné et en atterrissant sur la clone, je lui fous un coup de boulet à la clone qui s’évapore dans un nuage de fumée.
C’est pas la première fois que je défonce un cauchemar pris dans un attrape rêve, mais c’est la première fois que je cogne une Tegami.
J’ai un bref regard derrière moi et en voyant le sable transformé en verre porté au rouge et la trace d’un impact au sol, je comprends que oui, on est pas passé loin de la catastrophe. Ou plutôt, j’ai évité une fin prématurée à ce duel.

« Je comprends pourquoi vous êtes première ninja du sable maintenant ! » Avec le compliment, je lui joins une invitation à prouver sa capacité à encaisser.

Je rajoute quelques câbles au boulet modulaire, des barbelés noirs qui se superposent à l’agrégat de fils. Une bombe barbelée par-dessus un gros nœud, rien de trop déroutant pour commencer les festivités. J’envoie le boulet modulaire et la bombe barbelés ensemble sur la Kazekage. Pour maximiser de toucher au détriment des dégâts purs et durs, je fais exploser la grenade de fils tranchants. Les barbelés se répandent tout autour du boulet, formant un gros buisson de ronces. J’avance vers la Kazekage pour diminuer la distance et essayer de négocier un corps-à-corps. J’ignore si elle préfère la distance ou le contact, mais elle s’épanouit quand je suis loin et je n’ai pas l’avantage de l’endurance face à elle.
Il va falloir que je sois violent et déterminé si je veux émerger victorieux.
Mais, en fonçant sur la première ninja du sable, je me pose une question : est-ce qu’elle va me laisser faire ?
La réponse est non.
Du coup, il ne me reste plus qu’à y aller brutalement et espérer que ça passe.
Mais, même si c’est l’élite de l’élite de Suna, je vais être honnête : j’ai du mal à taper une fille, surtout en duel amical. C’est peut-être pour ça que j’ai pas mis de fils dévastateurs. Faut aussi dire que cogner de toutes ses forces en ayant une vision obstruée, c'est pas la meilleure idée du monde.

Résumé d'action :

Décrire le combat face à la première ninja du sable m’est difficile. Principalement parce que j’ai la sensation d’être toujours dans la réaction et jamais dans l’initiative, je pensais l’avoir récupérée en frappant le clone mais il a esquivé. Contrairement à la Kazekage qui a encaissé de plein fouet le buisson barbelé et le boulet modulaire, au moins j’aurais scoré une touche contre la Tegami, ce n’est pas rien. Pour être honnête, ça dépasse même un brin mes espérances. J’entends la réponse de mon adversaire et grogne ma réplique tout en gardant le clone dans ma vision.

« Y a pas grand-chose à comprendre en même temps. » C’est la plus forte ninja du village, je doute qu’on puisse arguer dans un sens autre que celui-ci. Son double m’envoie un nouvel assaut. « Putain ! »

Le clone m’envoie un autre coup dans le genou pour me déséquilibrer, je forme un amas de câble autour pour diminuer la violence du coup. Je perds momentanément l’équilibre et projette quatre fils sur elle par instinct. Des câbles téléguidés qui ne s’esquivent pas aussi facilement qu’un misérable boulet de fils.
J’ai un bref regard vers le mur qu’elle a généré à côté de moi : d’accord, c’est une protection improvisée ou un mirage j’imagine, pas grand-chose à craindre de côté-là. D’abord je me charge du clone, ensuite, je retourne sur la Kazekage. Si mes fils transpercent le clone de part en part, ils partiront en direction de la Tegami, mais ça, c’est du bonus.
C’est surtout dont ce clone que j’aimerais me débarrasser.

Résumé d'action :

Un "défi" contre un étranger. Cette me surprenait un peu plus chaque jour. Pourquoi prenait elle le risque de voir sa position remise en question de la sorte ? A moins qu'elle soit sûre et certaine de ce qu'elle faisait ce dont je ne doutais pas un instant. J'avais vu ce dont elle était capable... Mais quand même, tu ne comprenais pas.

Mon entrainement de l'avant veille avait été très éprouvant pour ne pas dire brutal, et... ce n'était qu'un entrainement. Là c'était un peu plus que ça. A quoi bon le faire sortir de prison pour... ça te laissait perplexe. Même après plus d'un an, tu eus cette drôle d'impression de ne pas tout à fait la connaître. Quel genre de personne était elle derrière ces mots parfois brutaux, parfois sages ?

Je connaissais son passé... Enfin, certaines bribes qui avaient circulé, peut être pas tout finalement...

Enfin, malgré ton étrange sensation, je trouvais leur affrontement plutôt intéressant, vu d'ici. Des clones... des fils noirs qui jaillissaient dans tous les sens comme des rayons qui je crus un instant transperceraient l'étranger. Elle se battait d'une façon différente...

Il y avait quelque chose dans ce combat qui me chiffonnait. Comme si la Kazekage ne se donnait pas vraiment, comme si elle ne prenait pas cet adversaire au sérieux ou comme si ça ne l'intéressait pas vraiment. Ça tu n'aurais pas su le dire... Puis vint ce mur, et la défaite du second clone et... la disparition d'Hazure... Ce n'était pas la première que je la voyais faire ça, et je savais que rien, même pas le sable, ne pouvait trahir sa présence, rien ou presque. Toi, ça t'avait tout de suite sauté aux yeux...

Mais ce qui  finit de te perturber, bien plus que ces faisceaux illuminant l'aube, fut ce qui suivit. Le ciel s'éclaircissait peu à peu, je compris tout de suite. Ce n'était pas pour le Waiya que m'inquiétais mais bien pour les deux genin qui se trouvaient eux aussi sur la dune surplombant la plage.

« — Kazekage-sama ! Arrête ! »

Avais tu lancé en déboulant la dune en furie sans plus réfléchir. Ton regard fixé sur la seule preuve de sa présence, tu t'étais lancée dans sa direction en relâchant l'un des sceaux qui permettait de moduler ta densité et ton poids, puis en activant un autre...

J'avais réussi à poser la main sur son bras toujours invisible, interrompant la série de mûdras en cours qui fit se dissiper la lumière du ciel, le laissant retrouver ses premières teintes rosées.

« — Hazure-chan, le combat est terminé. Décision de l'arbitre. Vous avez... Perdu, Akula-san, désolée. »

J'adressai un regard à Akula. Voilà ce qui clochait, tu t'en souvenais. Hazure avait été désignée à ce poste car elle ne faisait preuve d'aucune pitié, d'aucun remord ni d'aucun regret... Enfin, tu l'avais jamais vu en avoir, tandis que de causer des victimes collatérales... Oui, il valait mieux que ce défi se termine ici.

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