Note:

Depuis son intégration au Kagakusha, tous les projets de Yuri étaient tournés vers le bien commun. Les contributions scientifiques qu’elle avait apporté au sein de l’unité servait en grande partie à trouver des applications pour que le peuple kumojin puisse en profiter. Cette nature altruiste s’était manifestée notamment lors d’un projet qui consistait à guérir la population d’un mystérieux mal tout en empêchant ce dernier de continuer de se répandre. Un travail acharné qui lui prit de nombreuses semaines avant de trouver un remède salvateur. Depuis, Yuri avait suggéré une panoplie de mesures afin d’éviter que cela ne se reproduise dans le futur. C’était là un des fondements de la recherche scientifique. Plus que la réussite, c’étaient les échecs qui nous apprenaient le plus. Grâce à eux, l’on apprenait à ne plus reproduire les erreurs du passé. Trouver une réponse soulevait parfois de nombreuses questions, ce qui prouvait bien que le chemin de la connaissance était sans doute ininterrompu.

Aujourd’hui, après de longues semaines de dur labeur, entrecoupées parfois de pauses où la jeune brune rendait visite à son amie dirigeante, Yuri demanda la permission de mettre en pause ses recherches actuelles afin de se concentrer davantage sur elle-même. Depuis son adhésion au village, les priorités de Yuri ne s’étaient jamais tourné vers le combat. Il ne lui avait d’ailleurs pas fallu longtemps pour décliner l’examen de promotion au rang de Chûnin, trouvant que cela était une perte de temps considérable au vu de ses chances de ne passer ne serait-ce que le premier tour. Ainsi, avait-elle préféré rester à Kumo. Cependant, ses récentes missions ainsi que la déclaration de guerre du Jinsei l’avait obligée à revoir ses considérations.

Non pas que la jeune brune s’était découverte une passion soudaine pour le front mais c’était plutôt dans un souci de préservation de sa propre vie qu’elle décida de s’impliquer un peu plus concernant sa manipulation du chakra. Ses parents n’étaient pas des ninjas, du moins, elle ne se souvenait pas avoir vu son père lancer une seule technique, préférant se concentrer pleinement à agrandir les richesses familiales. Même son intégration à Kumo avait été faite sur bases de ses connaissances en science plutôt que par le fait qu’elle puisse manifester le chakra de manière plus ou moins aisée.

C’était d’ailleurs davantage par curiosité que par réel intérêt que Yuri avait développé ses premiers techniques. Certaines d’entre elles s’étaient avéré bien utiles d’ailleurs, notamment celles basées sur l’iroujutsu qui permettait une régénération cellulaire plus rapide que si l’on utilisait la médecine traditionnelle. Toutefois, Yuri se gardait bien de l’utiliser à outrance, sachant pertinemment qu’il fallait laisser parfois le corps établir ses propres défenses et qu’il ne fallait pas toujours se tourner vers la facilité. Plus tard, la jeune brune put découvrir qu’il était possible d’utiliser ce talent à des fins offensives en créant des lames affûtées en chakra capable de pénétrer sous la peau et de découper muscles et tendons avec une facilité remarquable.

Forte de cette découverte, Yuri put alors allouer une partie de son temps pour travailler sur des moyens efficaces de manipuler son chakra. Naturellement, ses recherches la conduisirent à s’intéresser au système circulatoire de chakra. Plusieurs ouvrages de la bibliothèque de l’Aiguille furent nécessaires pour rassembler les informations qu’elle avait besoin et Yuri dut prendre quelques jours afin de toutes les compiler. Dans les faits, elle en connaissait les grandes lignes mais son cerveau n’était pas infaillible et il lui fallut l’aide de toute la documentation à laquelle elle avait accès afin de réactiver des souvenirs vieux de plusieurs années maintenant. Une fois son résumé écrit, Yuri put prendre le temps d’analyser mais surtout de digérer toutes les informations qu’elle avait pu engranger.

Véritable réseau de routes aux nombreux carrefours, le système circulatoire de chakra était, selon les documents, est un terme utilisé pour décrire la faculté du corps à canaliser le chakra par son biais. Des recherches ultérieures lui permirent de comprendre que ce système était intimement et profondément ancré au sein des cellules même par un principe de capillaires. Chacune d’entre elle était donc reliée au système, ce qui permettait une mobilisation rapide des cellules en cas de besoin. De manière globale, le système circulatoire de chakra présentait donc certaines similarités avec le système sanguin, les veines et les artères étant remplacés par des vaisseaux chakratiques. Ces premières informations constituaient donc les prémices vers une découverte plus majeure mais dont Yuri ne pourrait saisir l’importance que dans les prochaines semaines. Pour l’heure, ses obligations au Kagakusha auraient vite fait de la remettre derrière sa paillasse. En effet, malgré toute la curiosité que la jeune kumojin manifestait vis-à-vis de ses petites recherches personnelles, elle ne pouvait laisser ses autres projets en reste, acceptant ainsi d’avancer plus lentement sur son épanouissement personnel au bénéfice du bien commun.

Les semaines suivantes, Yuri participa à quelques missions dont on lui avait confié la charge. Plusieurs ninjas avaient été mobilisés aux quatre coins du pays afin d’étouffer les révoltes naissantes. Dans un souci de bien faire, la jeune brune contribua également à l’effort collectif en acceptant certaines d’entre elles. En effet, avec les tensions actuelles, la jeune brune comprenait parfaitement que son expertise était parfois requise sur certaines missions où la force brute était davantage un problème qui pourrait envenimer la situation qu’une solution qui mettrait un terme au problème. Si la politique d’Itoe se montrait trop violente alors le peuple révolutionnaire ne ferait que se conforter dans ses idées de vouloir renverser le pouvoir en place. Ainsi, la jeune scientifique participa à quelques missions où le but était essentiellement de déjouer les plans insidieux de cette organisation en bénéficiant notamment de l’aide de ses collègues tout aussi expérimentés qu’elle.

Quant à son petit projet personnel, elle ne put s’y pencher que lors de son retour au village après une mission particulièrement éreintante à Murayouri. Ce petit intermède lui permit donc de se repencher dans ses recherches, se portant même volontaire pour occuper momentanément le poste de recruteur au Kagakusha et donc de l’adhésion des membres à l’unité scientifique. Cette mutation lui permit donc de dégager du temps afin de se concentrer davantage sur sa curiosité personnelle. Ainsi, durant les semaines qui suivirent ses rappels au système circulatoire de chakra, Yuri approfondit ses recherches en mettant la théorie en pratique. De cette manière, elle découvrit que ce système très particulier possédait plusieurs points desquels une manifestation exogène du chakra était possible. Autrement dit, de ces points, émanaient le chakra sous formes de techniques qui pouvaient prendre des formes extrêmement diverses en fonction de la personne, de ses affinités, sa génétique et tout un tas d’autres facteurs que Yuri mit beaucoup de temps à lister.

Durant les jours qui suivirent, Yuri se baladait dans le village à la recherche d’informations. Son but était d’étudier le système circulatoire de chakra sur le terrain mais en particuliers ces points, dont elle savait maintenant qu’ils se nommaient « tenketsus ». Que ce soit au sein des camps d’entrainements ou simplement lors d’analyses médicales de patients, Yuri apprit, après traitement des données, que la plupart des gens utilisaient en grande partie les tenketsus situés aux extrémités du corps. En effet, la plupart des techniques qu’elle put voir à l’œuvre prenaient souvent leurs origines des mains, des pieds ou encore de la bouche. Cela laissait penser que ces points étaient plus facilement manipulables car beaucoup plus accessibles que les autres, sans doute parce qu’ils étaient enfouis plus profondément, recouvraient les organes vitaux ou encore qu’ils étaient tout simplement utilisés inconsciemment en servant, par exemple de relais entre les cellules et les extrémités par lesquelles le chakra était relâché. Un savant travail de concert entre le système nerveux central et le système nerveux végétatif.

Il y avait également des gens plus marginaux qui s’écartaient de cette hypothèse. L’exemple le plus simple auquel la jeune kumojin avait pu assister était vis-à-vis de la Raikage. En effet, Yuri avait pu avoir la chance d’analyser plus ou moins en profondeur la fleur qui poussait dans son œil et put après de longues analyses lever une partie de son mystère. Ainsi, elle avait découvert par exemple que l’albinos n’avait aucun mal à y canaliser ses techniques, peut-être aussi simplement que quelqu’un le ferait avec ses mains. Cela suggérait qu’elle possédait un certain contrôle des tenketsu situés autour de son œil, probablement rendus actifs par la fleur en elle-même. Le plus récent dénombrement montrait qu’il en existait très exactement trois cent soixante et un, répartis uniformément à travers le corps. Leur taille et leur emplacement ne semblait pas être déterminés avec exactitude mais l’on pouvait approximer leur position en cartographiant le système chakratique afin d’avoir une idée générale.

Toujours à l’aide de la documentation de l’Aiguille, Yuri essaya de reproduire le plus fidèlement possible un croquis de ce qu’elle pensait être une représentation globale du système chakratique. La position de chacun des tenketsus était un travail qui lui demanda encore plusieurs semaines de travail dont la mise en place fut bien fastidieuse. Soucieuse de bien faire, Yuri mobilisa les moyens du Kagakusha pour utiliser son corps comme expérimentation. En effet, les tenketsus étant approximativement aussi grands qu’une tête d’épingle, il était difficile de les détecter directement et la jeune scientifique eut recours à un système ingénieux pour arriver à ses fins. Son hypothèse était que les tenketsus étaient semblables à des nœuds interconnectés par les vaisseaux chakratiques. En remodelant les paramètres du scanner qu’elle avait utilisé pour Itoe, Yuri espérait pouvoir mesurer le débit du chakra qui passait entre chacun des nœuds et de suivre la trajectoire du flux de chakra à travers le corps. Un changement de débit indiquerait donc que le flux était passé par un nœud à un instant t, ce qui permettait de déduire plus ou moins son emplacement. Une fois le protocole mis au point, Yuri passa à la pratique, non sans avoir rassuré ses supérieurs que cette expérience était sans danger pour sa personne.

Quelques jours précédents sa mise en pratique, Yuri utilisa l’écosystème de Kaminari afin de l’aider dans ses recherches. Désireuse de garder le silence sur ses recherches pour l’instant, Yuri sollicita l’aide son amie Itoe en lui exposant son projet et en lui demandant la permission mais surtout la discrétion de visiter les forêts de Kaminari afin de récolter toutes les substances dont elle avait besoin. Cela demandait donc que Yuri quitte le village seule mais surtout de s’assurer qu’aucun petit curieux n’ait la bonne idée de la suivre. En effet, l’étape de son projet consistait à identifier sur son propre corps la localisation de ses propres tenketsus. Elle espérait qu’une compréhension par l’expérience faciliterait son assimilation de ce sujet complexe. Pour ce faire, Yuri utiliserait simplement des marqueurs qui lui permettraient donc de noter les emplacements des tenketsus sur son propre corps. Cependant, vu le nombre d’essais-erreurs auxquels Yuri allait être confrontée, elle eut l’ingénieuse idée de fabriquer sa propre encre.

En effet, elle ignorait le nombre de tentatives requises pour cartographier tout son système de chakra alors, dans le but d’éviter d’abîmer sa peau à force d’effacer les traces de marqueurs. Ces détails protocolaires montraient à quel point Yuri était investie dans sa tâche. Ainsi, les ingrédients requis pour sa petite concoction nécessitait de récolter de la sève aux pieds de certains arbres du genre Acacia. Yuri incisa donc précautionneusement la base du végétal et en récolta le liquide. La jeune femme s’occupa ensuite de soigner l’arbre afin d’éviter les agressions extérieures.

« C’est un être vivant comme tout le monde. Il mérite de vivre sa vie paisiblement tout autant que moi. »

Sur ces considérations, la jeune kumojin regagna les laboratoires du Kagakusha et s’attela à préparer sa petite concoction. Le reste des ingrédients étaient des objets du commun et donc elle n’eut aucun mal à se les procurer. Une simple bougie dont la consumation lui permit de récolter la cire chaude, un petit peu de miel et pour finir, un simple jaune d’œuf. Une petite dose de sève dans le mélange permettait une légère fixation sur la peau. L’encre noire qui en découla était donc parfaitement inoffensive et lui servirait tout au long de son processus expérimental tout en ayant la garantie que cette dernière s’effacerait dès lors qu’on passait un peu d’eau dessus. Evidemment, pour obtenir des mesures précises, il ne fallait qu’aucun élément ne puisse obstruer les surfaces à analyser, y compris les vêtements de la kunoichi qu’elle abandonna dans un panier à l’entrée de la salle. Yuri s’était assurée au préalable de réserver la pièce et de la verrouiller afin d’éviter de se faire déranger pendant son expérience. Puis, commença toute une batterie de test où Yuri fut simplement à l’écoute de son corps. Les différentes machines enregistraient les fluctuations de chakra dans son corps et compilait les données puis les stockait dans un ordinateur pour du traitement ultérieur.

Les nombreux clichés lui permirent par la suite de marquer quelques points sur son corps mais le travail conséquent d’identification était tel que Yuri dut en faire une routine durant les semaines suivantes avant d’obtenir des résultats probants. Ainsi, cette expérimentation devint presque automatique et Yuri commençait par redessiner les points identifiés la veille, rectifiant quelques-uns au préalable avant de s’atteler à la recherche d’éléments nouveaux. Au fil des semaines, elle put replacer de plus en plus de tenketsus, éliminant éventuellement tous les doublons issus de bruits de fond*. A force d’acharnement, la jeune scientifique arriva finalement à replacer les trois cent soixante-et-un tenketsus. La vue de son corps dénudé empli de points lui arracha un sourire amusé. Son tatouage en était également recouvert et elle s’en serait bien voulue de l’abîmer si elle avait mal dosé son mélange.

« On croirait presque à un variant plus virulent de la varicelle…Je pense que je les ai tous et même si j’espérais en découvrir d’autres, ça serait mentir de dire que je ne suis pas contente. Sait-on jamais, un petit brevet pour une nouvelle découverte ne m’aurait pas fait de mal. »

Sur cette constatation joyeuse, Yuri passa à la douche et partit se rhabiller. Bien qu’elle fut seule durant toute la durée de ses expériences, la jeune femme devait avouer qu’elle avait eu du mal à s’habituer à ce nudisme intermittent.

« Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour la science, je vous jure ! »

Un soupir plus tard et la voilà qui s’asseyait devant son écran. Heureuse d’avoir pu boucler cette partie fastidieuse de son travail, Yuri devait encore éclaircir un point obscur de son étude des tenketsus. En effet, au cours de ses enregistrements de flux, elle avait noté que certains d’entre eux semblaient plus larges que d’autres. Des nœuds beaucoup plus gros dont elle pensait, à l’origine qu’ils étaient issus d’un chevauchement de signaux. Cependant, elle s’aperçut que l’amplitude des ondes des signaux étaient bien différentes et qu’ils s’agissaient bien là de tenketsus à part entière. Fatiguée par ces semaines de dur labeur, la jeune femme décida de laisser sa question en suspens et de se contenta de savourer sa présente victoire.

Précisions HRP :

Ses recherches se poursuivirent par l’étude de ces points spéciaux. Maintenant qu’elle savait où chercher l’information, Yuri retourna une fois encore à la bibliothèque de l’Aiguille afin d’en apprendre plus. Un accès aux archives lui permit d’apprendre que ces tenketsus possédaient des appellations spécifiques. Situés à des endroits clés du corps, ils constituaient des sortes de carrefours au sein desquels transitaient une quantité non-négligeable de chakra. Cependant, lorsque Yuri exécutait ses techniques tout en analysant ses flux de chakra, aucune mesure ne permettait d’affirmer que ces tenketsus spéciaux puissent être mobilisés. Certains passages de la littérature les nommaient comme étant des sortes de « verrous » chakratiques. L’on faisait aussi mention de portes et certains ouvrages  proposaient même une appellation pour chacune d’entre elles ainsi que certains témoignages de leurs usages et leurs effets.

Cela lui rappelait étrangement le fonctionnement du système nerveux dont certaines fonctions étaient bridées pour éviter de surmener le corps ou une aliénation mentale. En effet, la force musculaire était limitée pour éviter le point de ruptures des os du squelette au-delà d’une certaine pression. De même, le cerveau semblait activer les régions par intermittence, empêchant ainsi l’utilisation simultanée de toutes ses compétences. Cela expliquait notamment pourquoi ce dernier avait du mal à être multitâche. En levant les limitations imposées par ces verrous, il était alors possible d’en libérer le chakra et d’exploiter ainsi le potentiel du corps humain à 100%.

Malheureusement, la levée de ces restrictions n’étaient pas sans conséquences. Bien que l’ouverture de ces dites portes donnaient accès à la totalité du chakra corporel, améliorant ainsi grandement la vivacité et la puissance de l’utilisateur, on y sacrifiait de sa santé ainsi que de sa sécurité, ce qui dissuadait grandement les gens de se lancer dans cette voie autodestructrice malgré le pouvoir alléchant qu’elle octroyait. Ses analyses précédentes lui avaient permis de percer de nombreux mystères sur le système circulatoire de chakra et il ne tenait maintenant qu’à elle de savoir si elle comptait utiliser ce savoir en pratique. Les contrecoups de l’utilisation des portes semblaient bien contraignantes, pouvant aller de la simple fatigue musculaire à une mort quasi-certaine.

Cependant, Yuri avait bon espoir pour redonner un second souffle à ce talent oublié en utilisant ses connaissances médicales afin de tenter de minimiser les répercussions sur son corps. Cela la motivait encore davantage à parfaire sa connaissance de l’iroujutsu, qui appuyée par ses recherches dans le domaine cellulaire, permettrait peut-être un jour de contrer une majorité des effets indésirables de ce qu’elle pouvait maintenant décemment appeler par leur nom conventionnel de « Portes Célestes ». Evidemment, tout ceci n’était pour l’instant que de la spéculation et sans doute que Yuri devrait passer par l’expérience pour avoir une réponse à ses questions. Une expérience qui ne se ferait certainement pas sans douleur. C’est ainsi qu’elle clôtura son étude sur les méridiens du système circulatoire de chakra.

En théorie, l’ouverture des portes était réputée être difficile mais était décrite comme étant un long travail de persévérance. En réalité, maintenant que Yuri avait compris comment fonctionnait le système chakratique, il lui était relativement aisé de faire sauter au moins le premier verrou. Cependant, et c’était là où cela pouvait devenir dangereux, il ne fallait pas s’y prendre hasardeusement. Les jours suivants, Yuri sortit du village pour s’isoler sur l’un des versants du mont Aratsumi. Cet isolement pouvait paraître excessif mais la jeune femme avait choisi cet endroit spécifiquement pour y trouver du calme. Une sorte d’ermitage afin de pouvoir entrer en harmonie avec son propre corps.

Bien qu’étant une fervente défenseure de la théorie scientifique, Yuri n’était pas complètement fermée à l’utilisation de méthodes alternatives tant que ces dernières n’étaient pas nocives ou abrutissantes. En effet, afin que son esprit puisse entrer en communion avec son corps, Yuri avait opté pour la pratique de la méditation. A l’aide de son chakra médical, la jeune brune essayait de se mettre en condition pour maitriser son flux de chakra. Une redirection vers le premier verrou, aussi appelé « porte originelle », se situait dans le cerveau. C’était là que se trouvait l’entrée vers toutes les autres portes mais aussi celui qui permettait de faire sauter les limites cérébrales. En effet, l’ouverture de cette première porte permettait de lever toute limite de sollicitation musculaire.

Des gouttes de sueurs perlaient sur son front et montraient à quel point Yuri appréhendait cette expérience. Qu’adviendra-t-il après cela ? Ses doutes perturbèrent légèrement son flux de chakra dont elle perdit un instant une partie du contrôle. La jeune kumojin essayait tant bien que mal de se rassurer en se remémorant tout ce qu’elle avait apprit sur l’usage des Portes Célestes. Théoriquement, il ne lui arriverait rien de bien grave. Ce n’était que le premier verrou après tout et si les informations mentionnées étaient exactes alors tout se passera bien.

« Ouais...Si c’est exact… » Pensa-t-elle.

Un frétillement de sourcil dénotait toute la tension que Yuri ressentait à cet instant. Son corps immobile, assise en tailleur, les yeux fermés, les bras en croix devant son visage, la jeune femme tentait de se concentrer. Après plusieurs jours d’hésitation, les battements de son cœur s’apaisèrent et Yuri se sentait désormais plus calme. Son corps semblait avoir assimilé ce que son cerveau avait déjà compris et elle ressentait une certaine sérénité. Puis, d’une résolution certaine, elle afflua une quantité importante de chakra vers l’hémisphère gauche de son cerveau, là où était censé être situé la première porte. L’intense pression de chakra força l’imposant verrou qui explosa sous l’intensité du flux. D’un point de vue extérieur, il n’y avait rien de bien impressionnant mais l’on dénotait quelques veines saillantes sur le front de la scientifique ainsi qu’une intense exsudation due à sa difficulté à contrôler cette nouvelle puissance.

Ouvrant les yeux, surprise par cet afflux extraordinaire de chakra. La contraction et la décontraction de ses mains qui, jusqu’alors étaient crispées montraient qu’elle pouvait effectivement les compresser davantage, ayant même peur d’enfoncer ses doigts dans la chair de sa main si elle forçait. Il n’était désormais plus question de revenir en arrière. Yuri ne pouvait plus qu’aller de l’avant désormais. Cette première expérience la laissa vidée, essoufflée même alors qu’elle n’avait fourni aucun effort. A l’avenir, il lui faudra trouver le moyen de dompter ce formidable pouvoir avant de repousser ses limites encore plus loin. Pour l’heure, la jeune brune resterait sur cette expérience mais elle avait déjà hâte d’explorer les niveaux supérieurs. Un doux frisson lui parcourut quand même le dos à l’idée toutes les souffrances qu’elle devrait endurer en échange de la maitrise totale des Portes Célestes.

En attendant, Yuri passa la journée suivante à se reposer puis entreprit de regagner le village. Depuis lors, la jeune femme allouait son temps libre pour s’habituer à un corps dont elle pouvait désormais elle-même en fixer les limites. La jeune femme ne fit part de cette découverte à personne dans le village exceptée Itoe à qui elle n’hésita pas à discuter de son cheminement dans les moindres détails. Pour le reste, Yuri attendait un moment propice pour révéler son nouveau talent au grand jour.

« Ce n’est jamais mauvais d’avoir un petit atout caché dans sa manche. Qui sait, cela me permettra peut-être de sortir d’une situation délicate un jour. »

Sur cette considération positive, Yuri retourna à ses occupations de base au Kagakusha. Elle mit fin à ses pauses intermittentes et reprit son poste à plein temps. L’unité lui avait permis de faire une avancée majeure dans la compréhension du corps humain. Kumo lui donnait l’opportunité de réaliser ce genre de recherche et c’était là un geste que la scientifique n’oublierait jamais. Epanouie et heureuse et un peu fatiguée malgré tout, Yuri se demandait bien ce que la science lui réservait encore comme mystères. Des mystères qu’elle était impatiente de lever…