J’avais récemment été promu comme Chunin du village caché de Konoha. Malgré mon échec à l’examen de sélection des chunins, mes efforts et mes progrès avaient été récompenser avec cette promotion. Mais comme vous le savez, ma grand-mère avait disparu depuis maintenant neuf mois et je n’arrivais pas à me réjouir de quoi que ce soit.
Alors que j’étais dans mes pensées, mes nouvelles responsabilités vinrent me rattraper. En effet on m’avait confié aujourd’hui une mission de rang B. Ma première en tant que chunin de Konoha. Il est vrai que lorsque j’étais au village je me laissais aller à mes émotions négatives mais hors de question de faire ça pendant les missions.
Je pris sur moi avant de faire ma toilette habituelle, être ninja ne voulait pas dire être négliger et je voulais être un minimum apprêté pour cette première mission en tant que chunin. Malheureusement je n’avais toujours pas reçu ma veste de chunin j’aurai aimé me venter un peu et faire la belle avec mais bon une autre fois.
Une fois prête je me dirigeai alors hors des murs du village pour faire cap sur ma destination. Pour la mission du genre je devais me rendre à Zousenjo afin de me renseigner sur les activités criminelles au sein de cette grande ville. Cela ne risquait pas d’être difficile grâce à mes arcanes claniques.
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Après plusieurs heures de trajet j’étais enfin arrivée à Zousenjo, cette ville connue comme étant l’une des plus réputée pour ses chantiers navals. A l’entrée de la ville une silhouette me paraissait assez familière en m’approchant je pu constater qu’il s’agissait du lépreux que j’avais rencontré pendant le printemps. Un dénommé Akula à ma plus grande surprise je m’en allai le saluer
« Oji-san comment allez-vous, c’est une surprise de vous revoir ici » fis-je en m’inclinant face à lui comme signe de respect « Que faites-vous la ? Vous cherchez un endroit où dormir et vous nourrir ? » fis-je d’un air intrigué
De très récents rapports provenant des autorités de la Ville de Zousenjo relèvent une activité criminelle fleurissante s’installant aux abords des chantiers navals qui font la fierté de cette Ville. Si dans un premier temps, leur activité était maitrisée par les forces locales, celles-ci se ont progressivement débordées par un pic d’activité anormal et la population qui est revenue vivre sur place suite à l’ouverture progressive du tourisme commence déjà à regretter son choix. Vol de matériel, détériorations de biens, etc ... Franosuke, directeur de l’entreprise de construction navale dominante dans sa ville, a reçu des lettres de mise en demeure et de menaces de la part de ces truands.
Le plus réputé chef de chantier de Zousenjo fait donc appel à nos services. Rendez-vous immédiatement sur place et enquêtez sur les circonstances de cette activité criminelle anormale et enrayez la du mieux que vous pouvez avant de faire votre rapport au village.
A noter que vous serez accompagnée d'un ninja errant ayant répondu à la demande de renfort de Franosuke. Veillez à ce qu'il ne provoque pas de débordement dans le cadre de son contrat.
Comment décrire Zousenjo ? Industriel paraît le bon terme, mais quelque part, j’ai connu des cités industrielles plus chaleureuses, plus accueillantes. Loin des usines en brique et fumeries d’opium, des fabricants de charbons et des contremaîtres d’humeur massacrante. Il est coutume de dire que Zousenjo s’annonce la première, car en arrivant, ce sont des trombes de fumée noirs qui s’élèvent haut dans le ciel. Les centrales à charbon et les hauts fourneaux tournent à plein régime pour fabriquer des navires, du canoë en bois et en toile jusqu’au cuirassé classe océan, des mastodontes avec des coques de cuivre qui inspirent la crainte. Je tire sur ma cigarette une dernière fois, puis jugeant que l’atmosphère lourde de la cité suffirait à m’intoxiquer les poumons, j’écrase mon mégot contre la semelle de mes chaussures et le jette dans une poubelle. Je suis en avance sur l’horaire, le ninja de konoha devrait arriver d’ici une heure ou deux, en attendant son arrivée, je m’installe à une terrasse à l’entrée de la cité et me commande une boisson chaude. Quitte à attendre les renforts, autant patienter dans le confort d’un siège et la chaleur d’un thé. Peut-être que ce n’est pas le meilleur thé qu’on peut espérer mais il est acceptable. Pour son prix, c’est tout à fait honorable. J’essaie de tourner dans mon esprit les informations du briefing, de les analyser sous tous les angles : on me demande d’enquêter sur un sursaut d’activité criminelle à Zousenjo, comme quoi il y aurait une explosion de la pègre. Ce qui m’étonne, d’ordinaire le monde criminel se régule de lui-même et à partir d’un moment, un équilibre s’installe. Les autorités locales défaillent et ce sont des ninjas qui sont appelés en renfort. J’imagine qu’on doit pouvoir tirer une leçon de tout ça, même si j’ignore laquelle. Il faudrait que je me renseigne en ville, je dois avoir encore quelques contacts, je connaissais deux ou trois personnes à Zousenjo, pas les plus fréquentables, mais encore une fois, mon temps passé à Arashi va être utile. Finalement, c’est une voix familière qui me sort de mes réflexions, alors que j’en suis à ma troisième tasse de thé. Yamanaka Inoue, ninja de Konoha, qui me demande ce que je fais ici et si je suis en quête d’un endroit où dormir. Non pas aujourd’hui, je suis là pour le boulot et elle devrait le savoir.
« Non, je suis ton binôme pour cette mission de répression de la criminalité. » J’ai une toux polie, j’apprécie qu’elle soit aussi respectueuse, mais la deuxième partie de sa phrase est blessante. « Je mange à ma faim, t’inquiètes pas pour ça. Je te le redis, je gagne bien ma vie avec ces contrats. »
J’allais l’envoyer paître presque par instinct, mais je me souviens au dernier moment que nous devons bosser ensemble. J’adopte une façade un peu moins sarcastique, elle est jeune, on va mettre ça sur le compte de son inexpérience. Comme pour appuyer mes futurs dires, je lui montre mon ordre de mission.
« Je suis le fameux ninja errant commissionné par Franosuke. C’est ta première mission en coopération avec des étrangers à Konoha ? D’ailleurs, comment tu vas toi ? La dernière fois t’étais au temple pour prier, tu te remets ? »
En voyant l’ordre de mission d’Akula je compris alors que je venais de faire une bêtise, il n’était pas la pour faire la manche mais c’était lui qui avait été missionner pour m’aider pour lutter contre la criminalité dans cette ville. J’espérais qu’il était un minimum compétant pour qu’il ne me gêne pas dans l’exercice de mes fonctions.
Pour être honnête je n’arrivais pas à croire que cet homme à l’apparence douteuse était un ninja. Mais bon comme disait ma grand-mère l’habit ne fait pas le moine. « Je vous prie de m’excuser Oji-san, je ne pensais pas que vous étiez mon partenaire pour cette mission » fis-je en m’inclinant de nouveau pour présenter mes excuses avant de me redresser
« A vrai dire ce n’est pas la première fois que je collabore avant des ninjas nomades comme vous. Peu de temps avant ma promotion en tant que ninja chunin j’avais travaillé avec une utilisatrice du shoton » avais-je dit en souriant à mon partenaire.
Celui-ci poursuivit la conversation en me demandant comment j’allais depuis la dernière fois. Je n’étais pas là pour parler de ma vie et encore moins de mes faiblesses je prétextais donc que tout allait bien en souriant comme d’habitude.
« Je penses que maintenant que les présentations sont faites on peut commencer la mission. » mon ton et mon attitude devinrent plus sérieuse soudainement.
« Dans un premier temps je suggère qu’on se sépare pour récolter des informations. Rends-toi au chantier naval à la rencontre de Franosuke pendant que moi j’irai interroger les autorités locales » fis-je d’un ton calme et sérieux avant de poursuivre
« Il serait aussi valable que nos identités de ninja restent secrètes. L’ordre de mission indique une forte criminalité ici. Si les gens apprennent que deux ninjas se baladent en ville ça pourrait nous créer des problèmes et nous ralentir dans notre mission »
« Si tu es d’accord on se retrouve au Motel du centre-ville dans deux heures afin de débriefer » Si Akula est d’accord, les deux ninjas prirent alors deux chemins différents afin d’enquêter chacun de leurs côtés
« Pas de soucis Inoue, ça arrive. C’est tant mieux si tu as déjà bossé avec des indépendants. J’irai voir le responsable des chantiers navals, on se retrouve dans deux heures comme tu l’as demandé. » Avant qu’elle ne parte toutefois, je lui adresse une dernière précision. « Ça va vite se savoir que des gens enquêtent, notre travail est fouiller, du coup, garde les yeux ouverts. La pègre est un petit monde. »
Je pars en direction des chantiers navals, sans surprise, en me baladant et en fouillant un peu du regard, je découvre vite que les quais sont occupés par des vauriens. De la petite délinquance qui n’existait pas il y a encore quelques temps, j’ai une allure de voyageur sans le sou et je passe inaperçu, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est la première fois que j’assiste à une bagarre en plein jour, d’ordinaire, c’est la nuit et dans une ruelle qu’on s’esquinte. Mais ici, c’est une rixe entre deux bandes qui se tapent dessus, au mépris des convenances et du bien-être des locaux. Comprenant que nous ne sommes plus vraiment dans un monde civilisé où se tient bien, même entre criminels, je me permets une nouvelle cigarette et me dirige vers les ateliers. C’est dans un petit bureau à l’écart des forges et des menuiseries, près d’une cour intérieure avec jardin, que je rencontre Franosuke. En voyant sa tête, je comprends qu’il est aussi artisan que boxeur, c’est rare de voir des hommes de sa carrure. L’espace d’un instant, je me demande même s’il n’était pas ninja à une époque, puis lorsqu’il se gratte le bras, sa manche retombe un petit peu et je vois le début d’un tatouage de serpent. C’est un gros homme, à la morphologie d’ours : autant de bras que de muscle, ce qui lui donne des airs de sumo, en particulier avec son crâne aussi luisant que dégarni. Il a une longue inspiration et même si c’est la première fois que je le rencontre, il fait preuve d’une étonnante familiarité.
« Tu peux t’asseoir Akula. » Déclare le chef en m’invitant à prendre un siège, un instant plus tard, il tire un gros cigare d’une boîte en ébène et m’en propose un. Je refuse poliment son offre et il reprend. « T’es pas censé être avec une ninja de konoha ? -Elle est partie interrogée les flics locaux. Du coup, tu ne pouvais pas te charger toi-même des bandits ? T’as l’air d’avoir un gabarit assez conséquent. -Bien sûr, » admet le chef en se renfonçant dans son gros fauteuil de cuir. « Mais tu sais, à force de bosser dans ce milieu, tu distingues les nouveaux arrivants des anciens, des types étranges. -Des taupes ? -Non, pas forcément des taupes, mais tu dois voir de quoi je parle. Les temps sont troubles et tu reconnais les mafieux qui font de la politique de ceux qui s’occupent de leurs affaires. Les types qui m’ont envoyé des lettres en demeure et des menaces de mort, je les sens pas. J’sens la vermine ninja à des kilomètres. Rien qu’en voyant leurs gueules, tu comprends qu’ils ont des têtes à lâcher les chiens sur toi dès qu’ils en ont l’opportunité. Méfie-toi d’eux, Akula, c’est des affreux. -Rien à me dire sur eux ? -Pas grand-chose, des types sans tatouages, toujours suivis par un homme de loin qui le visage masqué. Ils déposent leur lettre puis partent. Si tu veux en savoir plus, il y a un bar pas très recommandable. J’y trainais durant mes jeunes années, quand j’étais pas encore un mec respectable. » Il capte mon regard. « Eh, aujourd’hui j’ai une affaire qui tourne bien. Je te passerai l’adresse de l’établissement. En attendant, » il tire une bouteille de saké et deux petites coupes. « J’ai pour coutume de bien traiter les gens qui me rendent service, même si c’est des contractants. Prend-toi un verre et discutons du bon vieux temps, t’as l’air d’avoir connu autre chose que les villages ninjas. » On trinque et on discute.
Ce qui aide passablement à faire passer les deux heures. J’en apprends un peu plus sur l’histoire de la ville, on discute des grands criminels qu’on a pu rencontrer. Franosuke est surpris quand je lui dis que les frères Mishima se sont suicidés, fallait s’y attendre, ils voulaient être samouraïs et c’étaient des rônins les bon jours. Les mauvais jours c’étaient des criminels. En rentrant au motel deux heures plus tard, j’ai une adresse et quelques infos sur la cité.
Akula m’avait demandé de garder les yeux bien ouverts et son conseil n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Une fois séparé, je ne perdis pas de temps et me dirigea vers locaux des autorités locales sous les traits d’une femme âgé, la soixantaine, cheveux gris, petite de taille portant un kimono rose fleuri.
J’avais utilisé la technique d’henge afin que si je rencontre des malfrats en route qu’ils n’aient pas une idée de ma véritable apparence. En l’occurrence lorsqu’une personne se rend dans les locaux des autorités c’est soit pour porter plainte ou soit pour donner des informations et je savais que si on me voyait dans les quartiers des autorités ça éveillerait les soupçons.
Une fois au sein des locaux je fu accueillis par trois officiers, deux randoms qui étaient assez en retrait et l’un qui semblait être le chef de cette petite unité. Il était assez grand, mètre quatre ving cinq surement, brun, barbe de trois jours, musclé pas plus de la trentaine. TOTALEMENT MON STYLE ! Je voulais dire… euh…. Enfin bref
Il se présenta à moi comme étant Kisuke Ishida, il était le chef de la brigade chargé de réduire la criminalité au sein de la ville. Il était assez dubitatif quant à mon apparence mais je trouvais cela assez drôle et je ne voulais pas gâcher ce plaisir du coup j’avais décidé de conserver mon apparence de vielle femme.
« Je suis le ninja missionné afin de vous aider, mon nom est Yamanaka Inoue, ravis de vous rencontrer Kisuke »
« Tout le plaisir et pour moi Madame Yamanaka » fit-il en souriant et en montrant toutes ses dents blanches. J’étais à deux doigts de fondre. Mais très vite je repris mon sérieux et commençais à poser des questions
« On nous à rapporter une activité criminelle assez anormal ses derniers temps pouvez vous m’en dire plus s’il vous plait »
« Cela fait maintenant un an et demi que la criminalité dans notre ville augmente mais jusqu’à présent nous avions réussi à la contenir. Mais après les attentats orchestrés par le Jinsei pendant l’examen des chunins, la situation est devenue totalement incontrôlable »
« Je vois il est vrai que depuis ce jour, j’avais entendu comme quoi le Yuukan s’était retrouvé bouleversé mais je pensais que ce n’était que des rumeurs. Vous pensez que le Jinsei à quelque chose à voir avec ce qu’il se passe dans cette ville ? »
« Je n’en sais rien et je n’ai pas de quoi le prouver mais tout ce que je sais c’est que si on ne fait rien la situation pourrait très vite devenir incontrôlable »
« Je vois je vous remercie. » fis-je en marquant un temps d’arrêt avant de reprendre.
« Pourrais-je avoir une copie des dossiers comprenant les différents incidents sur une période d’un an s’il vous plait ? »
« Oui, pas de soucis je vais vous préparer cela »
Après que j’eu récupéré les dossiers, je me dirigeai alors vers le motel du centre-ville afin d’y retrouver mon co-équipier. Tout semblait bien se passer mais il s’emblerait que j’avais été repérer car cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’un homme me suivait….
Le motel au centre de la ville est tout ce qu’on peut attendre d’un établissement de ce genre : réservé aux voyageurs qui sont pressés de repartir, ceux qui ont des affaires importantes à résoudre et ne comptent pas flâner dans leur chambre. Je rentre un peu en avance, en profite pour déballer mes affaires et prendre le lit près de la fenêtre, je glisse mon sac sous le pieu, avec à l’intérieur mes parchemins explosifs, shurikens et autres poignards. J’en profite pour sortir ma trousse de secours et tout ce qui sera utile durant la mission, normalement, on nous laissera tranquille, du coup, autant s’étaler un peu. Si je rentre avec des estafilades, je veux avoir mon matériel de suture sous la main. En ressortant, j’aperçois une Inoue sous une forme assez exotique qui rentre avec ses dossiers, mais aussi avec un limier sur ses traces, un fouille merde de carrière. Je me rapproche de ma camarade avant qu’elle n’ait le temps de rejoindre le motel et nos quartiers. Derrière-elle, c’est un homme dans la cinquantaine, un peu bedonnant, le genre calme, professionnel, peu amène. Il reste à bonne distance dans la foule, mais il ne décroche pas son regard de ma binôme, ce qui ne me dit rien qui vaille. En arrivant devant elle, je garde un air naturel tout en gardant l’autre dans un coin de ma vision.
« Tu as pu avoir les informations que l’on cherchait ? De mon côté, j’ai discuté avec le commanditaire, j’ai une piste et une adresse pour commencer les recherches. » Je garde le type qui la prend en filature à la périphérie de ma vision, « un bar près des docks, c’est là que se réunit toute la pègre. Si on cherche le Jinsei, il y a de bonnes chances qu’ils puissent nous aiguiller vers eux. » Néanmoins, avant de partir à la pêche, il faut d’abord s’occuper du limier à ses trousses. « Qu’est-ce qu’il te veut l’autre ? Tu sais à partir d’où il t’a suivi ? »