Qu’il était con d’être bon ! Euh, voulais-je dire jean… Oubliez ce que j’ai osé faire.

Quelques missions par-ci, quelques missions par-là, le quotidien de Kyoshiro depuis qu’il eut rejoint les rangs de la Feuille n’était pas de tout repos. Capturer des bandits, escorter des convois, gagner des courses de chevaux en faisant déraper une charrette par la toute-puissance du bon Dieu, combattre les narcotrafiquants et le Jinsei, le jeune Kobayashi n’était pas en reste et apportait sa touche d’originalité, de personnalité là où il posait le pied.  

En l’occurrence, il était là, en plein milieu d’après-midi, à se ressourcer corps comme esprit aux onsens qui n’étaient pas fréquentés à ces heures de la journée, mais plutôt en soirée pour profiter de la vue étoilée qui s’offrait aux clients de cet établissement réputé. Le corps flottant dans l’eau, sans doute Konoha continuait à tourner en ce moment même, peut-être même que dans la Capitale se tramait quelque chose de terrible ??!

Non voyons ! Un cocktail sans alcool en main, le jeune Genin qui avait bouclé une course pour le Village en temps record et qui profitait de ce laps de temps légal pour se relaxer, sirotant quelques gorgées de ce doux breuvage.

Qu’est-ce que faisait dans le coin un Chunin, récemment promu, en ces temps de trouble où le moindre soldat était indispensable ?

Kyoshiro se prélassait, reposait autant son corps que son esprit au travers du relâchement musculaire qu’il se permettait ce fameux jour, où il redécouvrit les bonheurs des Onsens. Sa respiration était lente, profonde, l’odeur apaisante qui se dégageait de ce lieu suffisait à panser ses Meaux, ses pensées, ses douleurs, les noirceurs qui l’occupaient au fond de lui depuis un certain temps, et plus encore depuis qu’il avait l’incertitude concernant ses parents morts, ou disparus.

Le mystère continuait de planer, mais se perdait jusqu’à sortir de l’esprit du Kobayashi, qui trouva en ces sources naturelles une réelle source de réconfort pour son esprit tourmenté, même s’il n’en laissait rien paraître. Le corps plongé dans l’eau bouillante, ses formes étaient dissimulées par la vague de vapeur qui lui caressait le visage avant de continuer sa course, comme si elle était animée de raison et servait autant au décor qu’à détendre les clients en ces lieux divins.

Pour l’heure, le Shinobi prenait quartier libre avant le retour au Village, après une mission menée au poil par les frères d’Or et d’Argent. Une mission qui concernait encore et toujours les noirceurs de la capitale de Hi no Kuni, à croire que le symbole de prospérité et de richesse du pays n’était qu’un panier de pommes pourries. Une bonne heure s’était déjà écoulée lorsque le jeune homme sortit de son bain, vêtu du plus simple appareil et portant sa serviette sur son épaule. D’un pas relaxé et tranquille il sortit donc des bains et se rhabilla dans les vestiaires réservés aux hommes.

La question ne pouvait se poser s’il était seul… il serait resté jusqu’à avoir mal au crâne, mais cette fois-ci, il devait retrouver Suku’ dans une allée moins fréquentée de la Ville, à un endroit semblait-t-il où le médecin pouvait se procurer des ingrédients de première qualité pour préparer des remèdes dont le pratiquant de médecine avait le secret. Rapidement arrivé devant l’endroit du rendez-vous, il vit le toubib ressortir, les emplettes devaient être bonnes, et lui sourit en le saluant de la main.

« Me revoilà ! J’avais bien besoin d’un bon bain après ce bazar haha ! Je… »

Tout allait bien, dans le meilleur des Mondes lorsque le regard du Chunin de la feuille fut irrémédiablement attiré par la silhouette d’une femme qui venait de mettre le nez en dehors d’un bâtiment qui se trouvait à quelques mètres de la boutique où se trouvaient les deux Konohajins. Dans un geste mêlant empathie et curiosité, Kyoshiro fit le premier pas vers cette personne qui ne semblait pas dans son assiette, et qui ne ressortait visiblement pas d’un endroit supposé être choquant tel un cabaret.

« Madame ! Que se passe-t-il ? » demanda Kyoshiro, le bandeau de Konoha apparaissant de manière distincte, accroché à la lanière de son sac.

Alors qu’on venait de terminer une mission, on nous avait accorder un peu de temps libre dans la capitale et cela me permit de rencontrer et de déjeuner avec l’un de mes collègues qui travaillait à l’hôpital. Nous avions fait nos études ensembles et malheureusement, nous nous étions perdus de vue pendant plusieurs années. Profitant donc de mon temps libre, j’avais pris plaisir à dégusté une bonne bouteille de vin de glace de Yuki, accompagné de plats régionaux. Nous avions beaucoup ri, mais le temps passait et je devais retrouver mon compagnon de mission, afin de retourner à Konoha.

Pourtant, avant, je devais faire un saut chez le Phénix des poisons. Il s’agissait d’une vieille amie qui était surement l’une des plus grandes spécialistes en matière de poison. Nous avions un jeu tout les deux. A chaque fois qu’elle crée un poison, elle m’en donnait un flacon, afin de trouver un remède à son poison. Si je réussissais, elle m’offrait une bouteille de whisky et si j’échouai au bout de huit jours, je lui offrais une bouteille de vin. Encore une fois quand j’ai vu le flacon, j’avais compris qu’elle avait réellement quelque chose à la fois de pernicieux et de puissant. Je devais quand même dire qu’elle avait fait encore un excellent travail. Cela faisait plusieurs mois que je faisais tout pour la faire rejoindre le village et offrir ses services au sein du département d’Epidémiologie et de toxicologie du complexe, mais c’est quand même assez compliqué, elle a beaucoup de mal à se laisser convaincre, mais un jour où l’autre, je finirais par réussir.

Enfin bref, une fois le flacon glissé dans ma mallette, afin de pouvoir le ramener à Konoha et le tester, je suis ressorti une fois mon café bu. Reprenant le chemin pour sortir de la ruelle, je suis rapidement tombé sur Kyoshiro, une fois que je me suis approché du bureau des gardes de la ville. Sincèrement, depuis ce qui s’était passé la dernière fois, j’ai infiniment de réticence et très peu de confiance envers les gardes de la ville. Une fois avoir discuter un peu avec Kyoshiro, nous fûmes rapidement attirés par la même personne. Une femme venant de sortir du bureau des gardes.

Vêtu de ma tenue habituelle, qui était composé d’une blouse de couleur verte, avec le symbole du complexe Kudo Rea monogrammé sur le dos et sur le torse. J’étais aussi vêtu de ma tenue de chunin habituelle. Un regard posé sur mon compagnon, je le voyais engager la conversation auprès de la femme, mais rapidement, je devais dire que j’étais quelque peu intrigué, voir même inquiet de ce qui avait bien pu se passer. Attendant calmement de voir, si elle dirait nous parler, je ne bougeai pas d’un cil.

Le calme précédant la tempête…

Une journée qui s’annonçait plus calme que la mission que les deux frères d’arme avaient mené d’un main de maître, se transformait sous leurs yeux en une scène qui annonçait quelque chose de plus grave, certainement. Il ne fallut pas deux minutes à la dame pour apercevoir le Doc’ et le Kobayashi s’approcher d’elle, pour la voir tomber inconsciente suite à un stress beaucoup trop grand et soudain pour passer inaperçu.

« Doc’, occupes toi de Madame, elle n’a pas cherché le Garde par hasard, elle pourrait nous en dire plus si elle se réveille pour parler. »

Le jeune Konohajin porta son regard et toute son attention sur ce que venait de dire le Garde en stationnement dans cette périphérie de Kanetsu, assez éloignée pour ne pas rameuter la troupe stationnant en Ville, et pour le coup c’était tant mieux, le Kobayashi n’accordait plus vraiment sa confiance aux Gardes de Kanetsu suite aux incidents de narcotrafic et l’implication d’un chef de la Garde, gradé pourtant avec ces activités illicites.

L’attention du Shinobi se reporta immédiatement sur le Garde qui évoqua la présence d’un siège d’une organisation humanitaire. « Humanitaire », comme le propos souligné dans les dernières gazettes ? Comme cette milice de la baie Nukuin, travaillant conjointement avec des brigands et des Pirates pour faire valoir leurs services au détriment de la crédibilité de la Feuille ? Comme ces narcotrafiquants qui agissaient en surface pour décrédibiliser Konoha en agissant, allant jusqu’à brûler des locaux et tenir en otage une éditorialiste pour lui faire écrire des salades ?

Oui, la jeune pousse avait déjà été témoin d’assez de choses suspectes dans le Pays pour immédiatement faire le rapprochement entre une organisation humanitaire dont la notoriété grandissait et le Jinsei. Mais Kyoshiro serait vite fixé, ces crapules ne prenaient pas même la peine de dissimuler leur emblème, qui serait assez simple à confirmer une fois le siège des malfrats en couverture sous les yeux.

Pour l’heure cependant, il ne fallait pas provoquer de doute ou de confusion, mais secourir cette dame, qui avait l’air d’en avoir gros au point d’en perdre la parole.

« Dites-moi mon brave, vous me parlez de meurtre, évoqué par cette dame. Est-ce que vous avez été frappé, dans cette Ville, par des affaires qui relevaient du meurtre ou de cas similaires ces derniers temps ? »

En aucun cas n’éveiller le soupçon du Garde, pour lequel le Konohajin n’accordait pas une confiance immédiate. Cependant, obtenir des informations semblait plus abordables, sans directement se dresser contre les sauveurs d’une Ville en appuyant des accusations qu’ils n’étaient pas en mesure de défendre sans preuves.

Posant une main sur l’épaule du toubib, Kyoshiro fit bien attention à rester discret, et à ne se faire entendre du Garde.

« La Ville est probablement sous le joug de ces crapules du Jinsei. La Dame a pu être témoin de quelque chose, sa sécurité est notre priorité numéro un. Ne dis rien de trop au Garde, il faut jouer profil bas, ils ont probablement déjà les faveurs de la communauté, évitons le mauvais pas. »

Alors qu’on venait de poser une question à la dame, celle-ci s’effondra au sol entre nous trois et avant que sa tête ne percute le sol, j’avais pu la rattraper pour la coucher un peu mieux sur le sol. Un soupire sortit de mes lèvres et j’opinais du chef de ce que m’avait dit mon compagnon de mission. Rapidement, j’effectua les mudra de la technique d’analyse, afin de commencer à étudier ce dont pouvais bien souffrir cette femme. A mon niveau, cette technique n’était utile que pour connaître des raisons autre que les blessures, sur les maux de mes patients. En tant de guerre, j’avoue que j’utilisais de moins en moins cette technique.

Laissant mon chakra quitter mes doigts agiles, je pu remarquer que la jeune femme ne souffrait d’aucune blessure physique, elle était juste épuisée, affamé et avait eu très peur.  Cela était très intéressant… Nous lui avions fait suffisamment peur pour qu’elle tourne de l’œil. Au moment, où le garde nous parla du bâtiment humanitaire, j’avais senti un frison glacer me lécher la colonne.

Il y a très peu d’association humanitaire dans le pays et surtout très peu avait ouvert, il y a longtemps… Nous avions donc cinquante pourcents de chance que cette association soit une façade pour le Jinsei… Vous me demanderiez surement pourquoi et comment je pouvais penser à cela… C’est assez simple, la première fois que j’avais entendu parler de ce groupe, c’était pour parler qu’ils aidaient la population et tout, enfin c’était officiellement cela, même si en réalité, ils voulaient détruire les villages cachés en leur aliénant la population.

Tandis que mon compagnon parlait avec le garde, je me suis penché vers la femme, avant de la soulever dans mes bras pour dire doucement au duo qui parlait encore.

« Je vais emmener la femme, à la clinique. Retrouve-moi, Kyo »


En réalité, je voulais l’emmener loin de ce lieu, afin de trouver un endroit discret où je pourrais m’occuper de la femme et l’interroger discrètement, pour obtenir des informations sur cette étrange affaire. Nous devons lutter contre les crimes et consort, mais que pouvions-nous faire si la population ne nous faisait plus confiance…

Voilà, j’avais emmené la femme à l’écart et la chose que je voulais pour le moment, c’était que Kyoshiro occupe le garde suffisamment longtemps pour que je puisse discuter avec la femme, sans oreille indiscrète. Pourtant, quelques secondes après que la femme se réveilla, Kyoshiro revint avec le garde et j’étais réellement à deux doigts de me donner une claque sur le front de dépit. Quelques minutes avant, il me disait que je devais faire attention et qu’on devait rester sur nos gardes avec le soldat et maintenant que la femme accepté de parler, il le ramenait… J’étais à deux doigts de lui envoyer une volée de bois vert, mais je me suis retenue en me mordant la langue. Il va vraiment falloir que je lui demande pourquoi il a fait cela, surtout que maintenant, la femme serait encore plus en danger, si le garde était avec le Jinsei. Elle venait d’accuser l’organisation terroriste du meurtre de son fils et maintenant, l’homme était au courant de ses accusations… Vraiment très intelligent cette action, Kyoshiro.

Au moment, où il confia la garde de la femme à l’homme, je tombais littéralement des nus, mon regard devint littéralement acide en regardant le jeune homme des bois. C’est le fait de devenir Chunin qui lui donne d’aussi mauvaises idées ? Certes, nous n’aurions pas emmené la femme avec nous, mais de là, à confier l’accusatrice à un garde qui pourrait être allié au Jinsei… C’est vraiment la meilleure idée du siècle.

Ma main droite posée de façon réconfortante sur l’épaule de la femme, je lui avais dit doucement et calmement :

« Rejoignez la clinique, ils pourront s’occuper de votre anémie et de vos problèmes de santé. Laissez-nous nous occuper du reste, nous ferons tous pour faire la lumière sur cette affaire »

Après m’être redressé lentement, en prenant appuie sur les muscles de mes cuisses, j’avais tendu la main, à la femme pour l’aider à se redresser, avant de lui sourire doucement. Maintenant, que Kyoshiro avait confié la garde de la femme à l’homme, je devais bien faire comme si, ce n’était pas un souci pour moi et je me suis tourné vers l’homme, avant de lui dire doucement :

« Pourriez-vous conduire cette dame à la clinique ? Je viendrais la voir un peu plus tard. »

Mon sourire se fit calme et délicat, comme le vent avant la tempête. En disant que j’irais la voir plus tard, j’espérai que si l’homme faisait parti du Jinsei, ce simple fait pourrait lui sauver la vie pendant quelques heures encore. Puis regardant Kyoshiro, je lui avais dit d’une voix douce et calme, malgré l’agacement qui pointait sous la colline.

« Allons-y Kyoshiro. Le bâtiment que tu recherches est juste la bas » Dis-je en montrant du doigt l’un des bâtiments avec le symbole du Jinsei.

Plus tard, j'irais faire l'autopsie du fils de la femme, afin d'en savoir plus sur les raisons de sa mort, en espérant que le corps soit toujours là.