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夜のクレッシェンド Crescendo nocturne
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Tokoyami Haise
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Yokubō 欲望



Une belle soirée s’annonçait. Une soirée ou l’ennui n’aurait pas sa place, il l’espérait. Haise n’était pas de ces simplets préférant bailler aux corneilles plutôt que de se rendre utiles… pour eux-même. Qu’importe la mission, Haise les remplissait avant tout pour lui. Pour son propre profit, pour améliorer ses capacités, pour espérer grimper les échelons. Les bénéfices faits pour le village n’étaient au final que secondaires. Et ou était le mal, tant que le contrat était respecté ?

Ainsi, par cette belle soirée ou la brise vint caresser son visage éphèbe, Haise attendait son camarade de mission. Bien qu’il n’appréciait point coopérer avec qui que ce soit, le borgne ayant trop souvent été ralenti, lui fausser compagnie serait une faute aussi idiote que préjudiciable. Et le chûnin était bien loin, trop loin, de vouloir voir son dossier entaché.

Ce partenaire de mission lui était d’ailleurs inconnu. Les deux protagonistes avaient rendez-vous dans la rue Tôhatsu à Murayouri, sans qu’il ait pu en savoir plus à son sujet. Chaque chose en son temps après tout, surtout que l’heure n’était pas encore arrivée. Mais quand bien même était-il patient, le borgne restait curieux vis à vis de cet ordre de mission et force était d’admettre qu’une certaine impatience s’était emparée de lui.

“ … “

En effet, si retrouver le bijou d’un fils à papa aussi riche qu’influent était aussi ennuyeux qu’une partie de mahjong, le fait de pouvoir mettre à l’épreuve ses talents de pistage et d’enquête lui apparaissait être un challenge décent. Sans parler du cabaret qui, s’il ne pourrait l’observer que d’un oeil, s’avérait plus intéressant que les milliers de bars en activité au sein de la capitale une fois le voile nocturne tombé.

Mais alors que le temps passait aussi lentement qu’un watari en pleine course, une silhouette se dessina au bout de la rue dans laquelle attendait Haise. Croyant d’abord avoir affaire à son partenaire de mission, il changea très vite d’avis lorsque ce dernier sortit un couteau de sa veste en arrivant à son niveau pour le placer sous sa gorge, menaçant malgré cette capuche cachant son visage.

“ Ryos. Vite. “

D’abord surpris, le borgne afficha finalement un sourire satisfait. Voilà qui devrait l’occuper un quart de secondes en attente de son ou sa partenaire. Sans prononcer un mot, le chûnin effectua un mûdra ouvrant un portail sous les pieds du malheureux, qui tomba littéralement à travers l’espace pour retomber à l’extérieur de la capitale dans un endroit choisi au hasard. S’il aurait apprécié entendre le craquement de ses os sur le bitume dû à la chute, Haise ne pouvait se permettre d’attirer l’attention et s’était donc contenté de se débarrasser du voleur comme d’une tâche sur un drap.

Puis, son partenaire arriva enfin. A point nommé même.

“ … Ça alors. “

S’il était attendu, son identité l’était bien moins… puisqu’il n’avait affaire à nul autre qu’à la raikage en personne. Pour une simple mission de rang B ? A croire qu’elle était sérieuse en prétendant “l’accompagner”.
Tokoyami Haise
(#)Jeu 1 Oct - 23:54
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Seika Itoe
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Crescendo Nocturne
Aujourd’hui marque le début d’une longue et fastidieuse collaboration.
Après l’avoir vu partir de son bureau frustré, elle va revoir Tokoyami Haise. On ne peut pas dire qu’ils soient partis du bon pied, au fond. Il est arrivé avec des plans, des projets et, jusque-là, c’est parfaitement louable. Mais il s’est un peu trop mis en avant aux yeux de la Raikage. Étonnamment, se prendre une petite taloche à l’arrière du crâne ne lui a pas plu non plus.
Dommage, pas dommage, à vrai dire, Itoe s’en fiche. Elle a dit ce qu’elle avait à dire. Que ça lui plaise ou non ne lui fait ni chaud ni froid.

Heureusement, l’ambiance du jour devrait le dérider.
Ils ne seront pas dans un rapport de supérieur hiérarchique à subordonné, mais bien d’équipier à équipier. Ils vont devoir travailler ensemble pour retrouver le bijou d’un fils de noble. Ah, si certains sont bien élevés et font attention à leurs possessions, certains peuvent s’avérer complètement stupides.
On ne fait jamais étalage de ses richesses, encore moins dans un monde comme le leur.
Ils auront beau travailler de leur mieux, ils ne pourront jamais empêcher les inégalités de richesse. Qui dit inégalités, dit désir. Qui dit désir, dit jalousie. Qui dit jalousie, malheureusement, dit aussi vol. Autrement dit, s’il avait tenu sa langue, ils n’en seraient pas là.
Mais s’il avait tenu sa langue, Itoe n’aurait pas d’occasion de se montrer sur le terrain.
Au fond, le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Itoe arrive à la hauteur de son équipier. Elle ne saurait s’il est amusé ou ennuyé, en tous les cas, il l’accueille sans trop de manières. Tout sourire, l’albinos hausse simplement les épaules.

« J’ai dit que je me chargerai de votre supervision, me voilà. »

Les choses dites sont généralement des choses faites, quel que soit le temps nécessaire pour joindre l’acte à la parole. Heureusement pour Itoe, sa position sur l’échelle lui permet d’accélérer ou de ralentir les choses. Et, encore une fois, heureusement pour elle qu’il existe autant de choses à faire dans leur monde.
Que seraient les ninjas si on n’avait plus besoin d’eux ?

Elle s’étire doucement.

« Ne perdons pas de temps, faisons un bout de chemin pendant que nous réfléchissons à la marche à suivre. »

Agir, agir encore, agir toujours. Ne pas perdre de temps. Itoe se met en route, plutôt satisfaite d’être envoyée dans un établissement comme le Crescendo nocturne.
Dans la continuité de son discours, elle se lance.

« Bien ! Comme nous allons dans un grand cabaret, je ne pourrai pas me manifester en tant que Raikage. De ce fait, je vous propose de modifier un peu nos rôles. »

Un sourire s’affiche sur ses lèvres. Il est taquin, joueur.

« Que dîtes-vous de vous transformer en noble, pour une soirée ? Ne vous en faîtes pas, nous ne serons ni mariés, ni en couple, simplement deux riches héritiers qui viennent prendre du bon temps dans un cabaret coté. »

Elle ne voudrait pas trop lui en demander non plus. Et puis, bon, les couples, dans ces enseignes, ont un comportement encore plus codifié que les autres.

« Ceci me permettra d’abord de voir comment vous vous débrouillez en infiltration, en plus de nous donner un accès imprenable à d’indispensables informations. »

Itoe tourne la tête, darde des prunelles intriguées sur son partenaire.
Il n’est pas au bout de ses peines.

« Est-ce que cela vous convient, jusque-là ? »
Seika Itoe
(#)Sam 3 Oct - 18:38
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Tokoyami Haise
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Yokubō 欲望


Ha ha ha. Petite…

“ Je vois que j’ai affaire à une Kage tenant ses engagements. “

Dit-il, cynique alors qu’il plaçait son calumet entre ses lèvres pour en inhaler la fumée. Son orgueil mis (temporairement) de côté, Haise pourrait au moins décrocher le poste de jônin aux côtés de la Kage… sans même avoir besoin de s’en servir, puisque cette dernière s’avérait volontaire. De quoi lui mâcher le travail en somme…

Ainsi, le borgne suivit lorsqu’elle l’y invita. Son style vestimentaire étant naturellement traditionnel et relativement chic lorsqu’il se décidait à porter de beaux kimonos brodés, le jeune homme ne se fit pas de soucis vis à vis de l’image qu’il pouvait renvoyer au cabaret. Seul son oeil pourrait éventuellement le faire passer pour un rustre, ou au contraire pour un homme ayant suffisamment de vécu pour s’avérer intéressant. Mais être accompagné d’une si jolie femme, bien qu’il fut imperméable à ses charmes, achèverait de lui permettre de s’y intégrer pleinement.

“ Je marche. “

Peut-être pourrait-il user d’un simple henge ? Mais les risques ne seraient pas négligeables. Quoi qu’il en fût, le plan de la raikage s’avérait simple mais relativement efficace, de quoi tester ses capacités… dont elle semblait douter. Si seulement pouvait-elle connaître son passé, peut-être changerait-elle d’avis. Mais il serait dans son grand désintérêt que de révéler son bannissement du clan Watari et son séjour forcé à Arashi…

“ Cette mission est-elle une véritable mission, ou un simple moyen de me tester ? “

Demanda t-il en s’arrêtant devant l’établissement, ignorant le regard de la raikage. A priori, celle-ci représentait un double challenge. Retrouver ce bijou, et convaincre la raikage de sa capacité à porter ses ambitions à terme. Convaincre une gamine… Haise aura tout vu. Que se passerait-il si elle devait disparaître au cours de cette mission ? L’idée s’avérait presque séduisante. Mais sans doute un peu folle.

“ Je suis prêt dans tous les cas et en tout lieu. “

Annonça t-il, observant le cabaret dont les lumières et la musique se remarquaient dans toute la ville. Comment les citoyens pouvaient-ils bien trouver le sommeil au sein de la capitale ?
Tokoyami Haise
(#)Sam 3 Oct - 20:24
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Crescendo Nocturne
Pour qui la prend-elle ?
Itoe lui a bien dit qu’elle s’occuperait de tout. Qu’il fallait qu’elle ait un œil sur lui pour voir son plein potentiel. Il la regarde de haut, un air mauvais sur le visage, en la titillant presque autant qu’il lui manque de respect.
Il faut avouer que ça l’amuse, la Raikage. Elle le voit faire des pieds et des mains, avec ses projets, ses travaux. Il est fort, oui, mais il semble souvent oublier qu’on ne grimpe pas les marches de la hiérarchie deux à deux. Il faut du temps, parfois beaucoup de temps, pour que quelqu’un puisse prendre ses forces en compte.
Pour le moment, il n’est qu’un bourgeon, au milieu des autres. Sa croissance se fait petit à petit, Itoe le sait, le voit. Elle y travaille.
Mais qu’est-ce qu’il peut être revêche, quand même !

Alors qu’il accepte de jouer le jeu, Itoe revêt une apparence toute différente. Ses cheveux gardent leur longueur, mais gagnent de discrets reflets mauves. La fleur dans son œil disparaît, laisse place à deux pétillantes prunelles améthystes. Sa tenue est moins confortable, mais elle fait plus noble. Un kimono rose, sur lequel sont brodées de nombreuses fleurs de diverses couleurs.
Elle tourne la tête, sourit à son collègue.

« Ce soir, je ne suis pas votre Raikage, ni Itoe. Ce soir, je suis Senbaru Moe. Et je suis diablement riche. »

Sourire carnassier. Cette soirée promet d’être drôlement intéressante. Ils vont tout mettre sens dessus-dessous, ce sera formidable.
Retrouver un bijou n’aura jamais été aussi plaisant.

Arrivés devant le Cabaret, Haise finit par exprimer ses doutes. Alors, ils en sont là ?
Itoe tourne la tête, plonge ses iris artificiellement violets dans l’unique œil. De sombres lueurs dansent au fond des yeux de la Raikage.

« Pensez-vous que j’aie le temps de m’adonner à de telles bêtises ? » Elle soupire. « Je vous ai dit que je vous accompagnerai, pas que je comptais vous prendre pour un idiot. Arrêtez de penser que je me moque de vous. »

Froide.
Pourtant, en un battement de cils, Itoe redevient tout sourire.
Elle pousse doucement la porte, pénètre dans le grand cabaret.

La musique emplit la bâtisse, la prive de toute âme. Il n’y a aucun endroit où respirer, où exister en tant qu’être humain. Ici, les femmes sont des pièces de chair mobiles, les hommes des prédateurs. Où qu’elle regarde, elle a l’impression de voir la luxure couler à flot.
Ça sent le sexe, l’alcool et le tabac.
Ça pue.

Instinctivement, elle prend une longue inspiration.

« Ah. »

L’onomatopée tombe d’entre ses lèvres. Ce n’est pas tous les jours qu’elle vient dans un endroit comme celui-ci. Elle n’a pas l’habitude de telles démonstrations de débauche. Ça lui fait un peu tourner la tête.
Prenant son courage à deux mains, Senbaru Moe avance progressivement dans le cabaret. Elle esquive les tables, gratifie les clients de larges sourires.

Le serveur déboule de nulle part, lui prend la main et y laisse un délicat baiser.
Se retenir de la retirer. Se retenir de lui en coller une.
Être cordiale. Sourire.

« Bonsoir, Mademoiselle, bienvenue … »

Sa voix est suave, pleine d’un instinct prédateur qui lui donne envie de lui broyer les parties. Elle décrispe les maxillaires autant que possible, se concentre sur sa mission.
Une voix douce et claire s’élève en réponse au serveur.

« Bonsoir, quel accueil chaleureux. »

Un rire faux, pourtant parfaitement maîtrisé, vient ponctuer sa phrase. Elle se tourne vers son comparse.

« Je ne suis pas venue seule, aujourd’hui. Je voulais absolument avoir un partenaire pour m’adonner aux délices du Crescendo nocturne. »

Itoe libère sa main d’un geste lent et assuré. Elle prend le temps de bien caresser celle du serveur, pour se le mettre dans la poche une fois pour toutes. Il rougit légèrement, chasse son embarras et pose sur Haise des prunelles plus froides que la glace.
Il aime les femmes.
Les hommes, par contre, il les déteste.
Persuadé qu’il n’a aucune chance avec la fausse Senbaru, il ne prend même pas le temps de saluer son invité. Il fait volte-face, en leur indiquant une table vide.

Une grande banquette en croissant les attend, face à laquelle se trouve une table recouverte d’une nappe violette. Sans se faire prier, Itoe s’installe. Son observation commence.
D’abord, le menu. Elle constate rapidement que l’alcool coule à flots, ici.
Sur le papier sont indiqués les horaires des prestations de leurs « fantastiques danseuses de charme ». Elle rougit brusquement.

« Ah ! »

Encore un.
Itoe ne sait plus où donner de la tête. Elle pose le menu, regarde partout autour d’eux.

Au loin, un groupe d’hommes, où agissent divers balourds. Ils boivent, rient bruyamment. Ils prennent du bon temps.
À une autre table, des femmes accompagnées d’hommes. Ou des hommes, accompagnés de femmes. Elle ne saurait le dire. Ce milieu lui paraît si étranger que tout y est possible.
Enfin, plus loin encore, une femme qui fait du rentre-dedans non-dissimulé à un autre homme.

Itoe soupire. Elle dépose sur Haise des yeux intrigués.

« Est-ce que quelque chose attire votre attention ? »

Pour le moment, ils sont tous suspects. Ils peuvent tous lui avoir volé ce bijou d’une importance capitale.
Itoe n’a confiance en personne, elle les regarde tous, tour à tour, avec un regard entre le lascif et le mielleux.
Combien se prendront au jeu ? Combien mordront à l’hameçon ?
Combien viendront vers eux ?
Que fera Haise ?

Si les différentes effluves du cabaret lui déplaisent plus que tout, l’idée d’être infiltrée et d’enquêter la met déjà plus à l’aise. Ce ne sera pas si terrible, finalement !

Senbaru Moe:
Seika Itoe
(#)Lun 5 Oct - 16:57
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Haise fut convaincu sans paroles. Changer d’apparence s’avérait sans doute indispensable pour cette mission, si bien qu’il décida de se prêter au jeu et de jouer un personnage plus… conciliant. Les faux semblants faisaient après tout partie de son registre d’interactions les plus courantes. Ainsi, modifiant légèrement ses traits pour donner à son visage un aspect moins étiré, attentif, le borgne redonna également à son oeil gauche l’apparence d’un oeil fonctionnel. La couleur de ses cheveux tendit également vers le châtain, tandis que son kimono se débarrassa des différents motifs qu’il ornait pour se retrouver d’un blanc immaculé tel un linceul.

“ Et je serais… Kogami Akira. "

Doté d’une apparence désormais plus avenante, “Akira” semblait être un humble jeune homme à la figure rêveuse contrastant sans doute avec sa fortune, éveillant ainsi inévitablement l’intérêt et l’affection des plus crédules. En somme, quelqu’un dont l’on ne se méfierait pas… du moins si son interprétation s’avérait à la hauteur, ce dont il ne doutait point.

Donc, rangeant son calumet, l’imposteur ignora la réponse de sa raikage. Ou du moins, il y cogita silencieusement. Être la dirigeante de Kumo ne rendait pas ses paroles infaillibles, Haise jugeant n’avoir aucune raison de lui faire confiance. Le jeune homme était de toute manière suffisamment perspicace pour se rendre compte de lui-même si elle décidait de l’espionner.

Ainsi, il suivit.

Dès lors qu’il appose un pied à l’intérieur du cabaret, l’atmosphère le percute de plein fouet tel une violente bourrasque. Cette porte donne sur un autre monde. L’air y est chaud et humide, étouffant, écrasant. Le brouhaha, intense et persistant. Un rapide coup d’oeil aux murs lui permet de remarquer qu’aucune fenêtre n’est placée ou que ce soit à l’intérieur du bâtiment de plusieurs étages. Et pour cause, tout est fait pour que les clients y perdent la moindre notion du temps. Qu’ils y restent indéfiniment, crachant leurs yens autant que leur luxure dans un festival de débauche.

Et tout ceci… lui plait. Non pas qu’il fut le plus débauché des hommes, bien qu’Haise ne manque pas de vices, mais toute cette ambiance s’avérait optimale pour les magouilles. Quoi qu’il eut en tête, il n’y avait pas que la mission pouvant être accomplie ici. Profiter de l’oisiveté des clients s’avérerait si simple… qu’importe à quelles fins, Haise appréciait toujours mettre ses envies à l’épreuve. Espérons seulement que les relents de stupre ne soient pas trop persistants.

Soudain, un homme s’approche de la raikage en tentant de jouer de ses charmes. Un genre de mâle zeta pitoyable tentant tant bien que mal d’accoster chaques femmes pour espérer le moindre contact de la gent féminine. Son rôle de serveur n’est sûrement qu’un prétexte. Ainsi, lorsque la froideur de son regard croise la perfidie de l’imposteur, Haise lui fit comprendre d’un simple échange qu’il était ici le dominé. Et que, servile, ce serait à lui de leur indiquer la bonne table.

Ainsi, il alla s’installer à la table désignée, en face de sa coéquipière. Si celle-ci, malgré son contrôle remarquable, laissait s’échapper quelques élans de stupéfaction ou de gêne, ce n’était pas le cas d’Haise. Parfaitement maîtrisé, le jeune homme n’était manifestement pas aisément perturbable et ce genre d’endroits n’étaient à vrai dire pas les plus gênants à ses yeux. Se retrouver au milieu d’un élevage de bovin l’aurait sans doute bien plus incommodé.

“ … “

La question de la jeune femme ne trouve pas immédiatement réponse. Silencieux, minutieux, Haise observe. Chaque individu est un potentiel suspect… mais celui-ci ne se trouve peut-être même pas ici. Peut-être s’était-il enfui immédiatement après avoir dérobé le bijou. C’était sans doute la meilleure chose à faire, surtout s’il savait qui en était le propriétaire.

Ainsi, le cabaret n’était qu’une piste mais pas une finalité.

Et Haise, aussi perspicace était-il, ne pouvait absolument pas déceler de suspect au milieu de cette véritable marée humaine ou chacun était le reflet de son prochain. Cependant, une autre information était en leur possession. Un garde avait affirmé avoir vu l’héritier se vanter de ce bijou auprès de sa conquête… peut-être était-elle quelque part noyée au milieu du cabaret.

“ Vous souvenez-vous de ce qu’a prétendu ce garde ? Le gamin aurait apparemment montré à sa dernière conquête. Il suffit de la retrouver. Et puisqu’il s’agit d’un fils de noble influent… son visage et son nom ne sont sûrement pas inconnus. “

Ainsi, hélant un serveur, une femme cette fois afin d’éviter d’attirer le même genre de regards que celui que lui avait jeté le précédent, Haise joignit ses deux mains sur la table.

“ Mademoiselle. Mon amie et moi attendons un troisième convive. Vous avez dû entendre parler d’Inuko Kenta…. et de son affection pour l’alcool. Nous voulons le meilleur. “

Jetant un furtif regard à sa partenaire, Haise observa la réaction de la serveuse dont les yeux s’illuminèrent à l’entente du nom de leur “ami”. S’il aurait pu se contenter de demander avec qui avait-il été vu pour la dernière fois, le duo ne devait surtout pas avoir l’air d’enquêter. Et la réaction de cette femme en disait bien assez: elle le connaissait… et était donc une éventuelle témoin.
Tokoyami Haise
(#)Lun 5 Oct - 23:55
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Seika Itoe
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Crescendo Nocturne
Ça grouille de partout, ça fait beaucoup de bruit.
Ça lui fait tourner la tête.

Oh, la gentille et pure Raikage, plongée droit dans un monde où la débauche règne. Ses prunelles se posent partout, alerte, alors qu’elle ne parvient pas à trouver sa place.
Après avoir tergiversé un temps, elle remarque le comportement des femmes alentour : elles sont toutes installées de la même façon, agissent toutes de la même manière. Des sourires qui transpirent l’hypocrisie, d’où suintent une malhonnêteté qui lui donne envie de vomir. Elles tirent sur les codes de la noblesse, agissent comme si elles étaient issues des meilleures lignées, alors qu’il n’en est rien.
L’une d’elles, lorsque l’homme qui l’accompagne a le dos tourné, plonge les deux mains dans son sac, lui soutire un maximum d’argent.
Les femmes, ici, sont de plus grands prédateurs que les hommes.
Happés, dévorés par les sourires, par l’appel de la luxure, ils en oublient tout. La sécurité, la vigilance, ces deux notions disparaissent, remplacées par un appétit croissant, qui prend naissance au creux de leur bas-ventre.

Pour la première fois depuis des lustres, Itoe a envie de fuir.
Elle ferait bien fermer ces établissements, mais leur succès est indéniable : ils font vivre l’économie du pays. Et puis, elle n’a aucun pouvoir, ici. Qui donc écouterait la Raikage d’un village militaire ? La plouc qu’on trouve au fond de sa tanière, là ? Pfouah.
Elle secoue la tête. C’est inutile.

La voix de son partenaire la rappelle, lui remet les pieds sur terre. Il lui rappelle les paroles du garde, qui a indiqué que le môme a présenté son bien à sa dernière conquête.
Haise hèle une serveuse, pour commencer son enquête.
Concentrée sur les réactions de la jeune femme, Itoe ne manque pas une miette de ce qui se passe sur son visage. Lorsque le nom « Inuko Kenta » est prononcé, ses prunelles se mettent à briller. Elle le connaît. Elle n’est pas forcément une amie, mais ce n’est pas un nom qui ne lui rappelle rien. Reste à savoir pourquoi, maintenant. Est-ce qu’il vient souvent ? Est-ce qu’il l’a draguée, elle aussi ?

La serveuse s’en va un instant, revient assez rapidement, armée de trois verres et d’une bouteille probablement hors de prix.
C’est le moment d’entrer en scène.
Itoe s’approche, pose une main délicate sur celle de la jeune femme. Du bout des doigts, elle l’attire, pose ses lèvres près de son oreille, pour la mettre dans la confidence.

« Vous savez. J’aimerais beaucoup rencontrer Kenta dans des conditions plus … » Son souffle chaud caresse la peau de la serveuse, qui frémit. « Intimes. » Le mot glisse dans son oreille, alors qu’elle se raidit. Itoe fait courir ses doigts sur la peau laiteuse de son interlocutrice. « Savez-vous s’il a une compagne ? Ou si une femme s’intéresse à lui ? » La trajectoire de la Raikage mène ses mains jusqu’à la joue de la serveuse. Elle en a la chair de poule. « Je ne voudrais pas prendre la place d’une autre femme, vous comprenez … »

Quand Itoe recule, la serveuse a changé de couleur. Ses joues sont rouge, d’un rouge pivoine, qui fait ressortir le bleu intense de ses yeux. Elle ne sait plus où se mettre, n’est pas sûre de comprendre ce qui vient de lui arriver. Après un instant d’hébétude, elle semble reprendre l’intégralité de ses moyens.

« La dernière fois que nous l’avons vu, il discutait avec Kotomi. C’est une danseuse, ici, elle est très populaire. Il n’est pas rare que de nombreux hommes – et parfois des femmes – viennent la courtiser. »

Une étincelle passe dans les prunelles de la Raikage, qui se saisit de cette opportunité. Elle se hisse dans les petits secrets de la serveuse, en faisant attention à remettre ses doigts sur sa peau. Un contact qui ne cesse de faire chavirer la demoiselle.

« Pensez-vous que Kotomi soit intéressée ? Ou ai-je encore ma chance ? »

Une mine renfrognée. La serveuse n’aime pas l’idée que cette femme soit au cœur de leur conversation. Ses joues se gonflent.

« Kotomi n’est intéressée par personne. Elle n’est jamais repartie au bras d’un de ses courtisans. Les femmes ont plus de chance, mais elles ne repartent jamais avec non plus. Après un baiser ou deux, l’histoire se finit. »

Un sourire carnassier étire les lèvres de Senbaru Moe, plus à l’aise que jamais dans son costume.

« Alors, peut-être n’ai-je nul besoin de m’en inquiéter … »

La voix est lascive, volontairement provocatrice. La serveuse rougit de plus belle.

« Ah euh. Eh bien. » Elle bafouille, se perd dans ses propres réflexions. Instinctivement, elle caresse la main d’Itoe, comme pour se rattraper à quelque chose. « On dit que tous ceux qui se sont approchés trop près de Kotomi ne sont jamais revenus. Peut-être à cause de leur échec ? »

Itoe chope la main au vol, la presse au creux de la sienne.

« Merci, mademoiselle. Voilà des informations bien précieuses. »

Elle la relâche. La serveuse ne demande pas son reste, fuit aussi vite que possible pour s’éloigner de la Raikage.
Son sourire s’éteint, ses prunelles redeviennent parfaitement normales. Elle regarde Haise.

« Qu’en pensez-vous ? Devrions-nous approfondir nos recherches quant à cette Kotomi ? »

Itoe balaye la salle du regard.

« Peut-être pourrons-nous en tirer quelque chose d’intéressant. Entre ceux qui la désirent et elle-même, il y a probablement une information qui nous mènera quelque part. »

Les améthystes se déposent sur deux hommes, au loin, seuls. Ils n’ont pas de femme pour les accompagner. Sur leur droite, une banquette occupée par des femmes. Les deux groupes ne communiquent pas, mais Itoe est certaine de pouvoir tirer quelque chose de l’un ou de l’autre.

« Quelle piste souhaitez-vous suivre en premier ? Je peux me charger de Kotomi, vous des divers groupes de la salle. Ou l’inverse. Peu m’importe. »

Tant qu’elle finit par obtenir les réponses à ses questions, Itoe est prête à s’attaquer à n’importe qui.
Seika Itoe
(#)Ven 9 Oct - 14:45
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S’il méprise les faibles d’esprits et autres âmes perdues obnubilées par la luxure et l’argent, Haise se sent ici chez lui. Les faux semblants, l’hypocrisie… tout cela est son apanage, et lui permet donc d’être en confiance vis à vis de ses capacités à ne jamais tomber dans le panneau. Le borgne ne sera pas manipulé ce soir, il en est certain. Bien que ce ne soit pas le seul danger à courir au sein de cet endroit…

A vrai dire, en danger, Haise ne se le sent pas. Aussi perfides et aveugles puissent-ils être, ces cloportes ne sont pas une menace pour autre qu’eux-même. Le jeune homme désole même un peu d’être destiné à les gouverner un jour, du moins si ses ambitions finissent par être atteintes. Mais penser à l’échec n’a jamais fait partie de sa philosophie…

Accueillant comme il se doit l’alcool apporté par la serveuse, Haise s’en délecte néanmoins avec retenue, observant la tentative de la raikage d’un oeil curieux. Quelque chose lui dit qu’il n’y a pas qu’un simple talent de comédienne.

Encore une gouine.

Pense t-il en constatant la réussite de cette dernière. A croire qu’elle aurait même plus de succès que lui avec la gent féminine, ce qui n’est pas si surprenant au vu des tendances… saphiques de cette partie de la population. Misogyne ? Allons. Haise ne céderait pas à de telles accusations…

“ … “

Lorsqu’elle reporte son attention sur lui alors que la serveuse s’éloigne, il réprime un rictus. La voilà qui lui laisse le choix et se plie même à sa volonté ? C’en est aussi amusant qu’irritant. Mais autant saisir cette chance, chance qu’il aurait bien tenté de provoquer lui-même.

“ Je me charge des groupes, pour peu qu’il y ait quelque chose à en retirer. Il serait dommage de vous arrêter sur cette si bonne lancée… “

Dit-il avant de terminer son verre, le retournant sur la table. Au boulot donc ? Au moins pouvait-elle se vanter d’avoir un semblant de piste, espérons qu’il puisse soutirer la moindre information de ces individus ne lui évoquant pas le moindre intérêt. Combien de clients auraient pu possiblement le croiser ou non parmis cette foule de personnes ? Bien trop…

“ Retrouvons-nous ici-même. Du moins, si le temps nous le permet. “

Proposa t-il avant de se lever et de s’approcher des deux groupes séparés. Pour en tirer le maximum, Haise décida d’éveiller leur intérêt et d’attirer l’attention.

“ Mesdames, messieurs. “

Se présentant aux groupes et même à toute personne pouvant l’entendre, le jeune homme désigna une table de poker de la main droite. A ce jeu, celui-ci était tout bonnement imbattable… d’autant plus en usant du henge et autres jutsu sournois lui assurant une victoire totale et inévitable. Mais l’intérêt ici n’était pas de se faire mousser…

“ Plutôt que de vous laisser aller à l’ennui, seriez-vous disposés à disputer une partie de poker ? Je vous propose une mise. “

Sortant tout un tas de bijoux et de yens de son kimono, lesquels étaient pour la plupart transformés bien entendu, il les déposa au coin de la table en s’y installant en invitant les intéressés à en faire de même. Bien que le nombre de joueurs fut limité à dix, la table attira bon nombres de curieux, intrigués par l’assurance de ce jeune inconnu.

“ Le gagnant remporte la totalité de ce que je viens de placer. Tant que je serais en jeu, vous serez libres d’essayer. Mais quiconque voudra participer… mettra également en jeu tout ce qu’il a sur lui. “

“ Normalement on bluff quand la partie a commencé. “

Commenta l’un des spectateurs. Constatant qu’il était sérieux, un premier homme se proposa à participer en misant un bon petit tas de ses richesses. Un rapide coup d’oeil du Tokoyami lui permis de constater l’absence du bijou tant convoité.

Bientôt, tout le monde suivit et la table fut remplie. Une majorité d’hommes voulant impressionner les femmes observant l’échange, bien que deux d’entre elles se prêtèrent au jeu. Mais la partie fut manifestement trop rapide pour l’ensemble des participants, puisqu’il remporta la mise quelques minutes plus tard à l’aide d’une quinte flush royale.

“ Je suis magnanime. Gardez vos mises, au suivant. “

Après tout, Haise n’était ici que pour le bijou… et se montrer clément donnerait sûrement confiance à d’autres participants.
Tokoyami Haise
(#)Sam 10 Oct - 2:16
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Son partenaire choisit la deuxième solution : il veut aller auprès des groupes. Ce qu’il y fera est désormais de son fait, tant qu’il ramène des résultats, Itoe s’en moque un peu.
Enfin, ça, c’est s’il reste cordial et dans le jeu de rôle. S’il dépasse son personnage et attaque qui que ce soit, ce sera totalement différent.
La Raikage le laisse partir, l’observant de loin pour le départ. Lorsqu’il est installé et commence son manège, c’est à son tour de briller.

La belle Kotomi est, comme la rumeur le dit, une femme époustouflante.
Sa démarche est élégante. Perchée sur des chaussures aux talons dont la hauteur frôle l’indécence, elle déambule sur la scène sans aucun mal. Quiconque d’âgé, ou d’à cheval sur les règles de bienséance, la croiserait ici, tomberait dans les pommes.
Tout dans sa posture suggère la luxure. Ses fesses galbées, à peine cachées par une culotte aux bordures en dentelle. Ses seins mis en valeur par un corset peut-être un peu trop serré. Ses jambes de gazelle, dont la perfection doit faire d’innombrables jalouses. Ses cheveux, parfaitement coupés, parfaitement coiffés. Ils bougent exactement comme ils le devraient, suivent ses mouvements sans souffrir aucune maladresse. Tout est calibré, chronométré, manipulé.
Cette femme est la poupée idéale pour le cabaret.
Elle est absolument parfaite.
Une perfection éclatante, qui saute aux yeux et se grave dans la mémoire.

Itoe sourit.
Cette femme est à l’origine de nombreux cœurs brisés et elle n’en est pas surprise. Mais, là où Kotomi est une véritable déesse pour les autres, pour la Raikage, elle est surtout la détentrice d’informations plus que précieuses.

La danseuse commence sa prestation dans le cabaret, observée par les trois-quarts de la salle. Les autres poursuivent leurs activités, en levant quelques fois les yeux.
Itoe remarque avec amusement que, pendant qu’elle danse, Kotomi semble faire doubler les consommations d’alcool. Les clients boivent davantage, plus vite. Ils commandent, commandent encore.
Certains sont déjà ivres morts avant même qu’elle ait fini son petit spectacle.
C’est aussi surprenant que terrifiant.
Une femme seule, autant de pouvoir sur ses spectateurs. Presque toute la salle est à ses pieds.

L’albinos en profite pour remplir son propre verre, goûter du bout des lèvres l’alcool qu’elle y a servi.
Elle réprime une grimace : y a pas à dire, c’est immonde. C’est fort, ça n’a aucun raffinement. Et c’est, théoriquement, le meilleur alcool qu’ils puissent servir ici. Le plus cher, le meilleur.
Sauf qu’il est juste dégueulasse.
Itoe soupire.

À la fin de la prestation, Kotomi descend de scène, passe dans les rangs. Ses prunelles se posent sur la jeune Moe, installée là, les jambes croisées, dans une position trop suggestive pour être ignorée.
Les doigts recourbés sur la table, elle caresse doucement le bois. Les jambes croisées, elle attend que sa proie tombe droit dans son piège.
L’avantage, c’est qu’elles ne se sont jamais vues. Un visage aussi nouveau ne peut passer inaperçu.

Kotomi vient s’installer à ses côtés.

« Avez-vous aimé ce que vous avez vu, mademoiselle … ? »

Un sourire.
Ça fonctionne beaucoup trop bien.

« Moe. Senbaru Moe. »

Les lèvres de la Raikage s’étirent un peu plus, contaminant son interlocutrice. Cette femme est la perfection incarnée, une déesse à qui on ne peut rien refuser.
Le fruit d’artifices mis au point jusqu’à plaire au plus insensible des hommes.
Itoe se demande si, finalement, cette femme ne pourrait pas faire chavirer ce grand Haise. L’Homme si sérieux, qui ne se laisse jamais déstabiliser.
Oh, ça pourrait être intéressant.

La main de Kotomi se pose juste à côté de celle de l’albinos, qui accueille le tout comme une invitation.
Le piège se referme.

Elle passe une main dans ses mèches, en repousse une derrière son oreille. Un geste de séduction comme un autre, dont on parle souvent dans la haute société. Il paraît que les hommes adorent.
Qu’en est-il des femmes ?

« Je suis Kotomi, enchantée. Je ne vous ai jamais vue ici, c’est votre première fois ? »

Un jeu de regards intense se lance : la perdante sera celle qui aura rougi la première.
Itoe se prend au jeu.

« J’essaye de varier les plaisirs. Le Crescendo Nocturne a bonne réputation. Il paraît que sa danseuse phare est la plus belle femme du pays. » La Raikage se penche, s’approche de Kotomi. « Il semble que toutes les rumeurs ne soient pas fausses. »

Elle recule.
Le manège se poursuit : Kotomi la dévisage, un sourire carnassier sur les lèvres.
Les deux femmes, face-à-face, se livrent à une guerre silencieuse. Celle qui gagnera repartira avec le magot, c’est certain. Pour cela, néanmoins, il faut savoir où est le magot. Et ça, ce n’est pas encore certain.

Itoe approche doucement ses doigts de ceux de la danseuse, qu’elle effleure rapidement, avant de s’échapper. Elle gagnera. Quoi qu’il arrive, elle gagnera.
Kotomi, qui semble apprécier cette partie, attrape la main au vol pour y entrelacer ses doigts.

« Voyons, vous ne voudriez pas me fuir, si ? »

Deux larges sourires, qui s’attirent l’un l’autre.

« Auriez-vous peur que ce soit mon intention, Kotomi ? »

Les syllabes de son prénom sont appuyés, prononcées une à une, aussi distinctement que possible.
La danseuse, complètement emportée dans le petit jeu, s’approche une bonne fois pour toutes de la Raikage. De plus en plus persuadée d’être sur la bonne voie, la jeune femme se laisse faire, attendant de voir dans quelle direction ira Kotomi.
Au départ, elle ne fait rien, se contente de l’observer longuement.
Après quelques secondes, qui paraissent une éternité aux deux femmes, la danseuse saute le pas et pose une main sur le kimono de la Raikage.
C’est le moment que choisit Itoe pour rougir et émettre un rire d’une timidité totalement naturelle. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé.

« Oh, alors c’est ce que vous désirez ? »

Elle tente la provocation, mais Kotomi a l’air bien trop sûre d’elle.
Le piège a fonctionné.

« Je veux tout savoir de vous, Senbaru Moe. Et vous saurez tout de moi. »

Les pièces se mettent en place.
La Raikage hoche doucement la tête, tout sourire.

« Je viens d’une riche famille de commerçants. Les Senbaru ont été reconnus pour leurs méfaits, certes, mais aussi pour leur incroyable sens des affaires. Je viens de la branche honorable, celle qui continue d’engranger beaucoup, beaucoup d’argent. »

La mention de richesse fait s’illuminer des lumières dans les yeux de Kotomi.

« Je suis venue ici pour tenter de courtiser Inuko Kenta, mais il est introuvable. Peut-être vais-je me laisser tenter par quelqu’un d’autre pour cette fois ? »

Itoe se lèche doucement le bas de la lèvre, du bout de la langue. Elle ne fuit plus son regard, s’affaire à retourner la table. Et pour le moment, cela semble plutôt bien fonctionner : la danseuse vient de vivre le plus violent manège de sa vie. Ses yeux se sont illuminés, assombris, puis animés d’une flamme encore différente.
Il y a là de nombreuses informations, que la Raikage ne peut ignorer.

D’abord, cette femme est une grippe-sou. Elle court après la richesse. Son travail ici lui permet probablement d’extorquer un grand nombre de personnes, en plus d’avoir son propre salaire.
Ensuite, elle connaît Inuko Kenta. Elle le connaît probablement bien, d’ailleurs. Son visage s’est crispé à sa mention. Itoe ne l’aurait pas remarqué, si la main n’avait pas mystérieusement disparu de sa cuisse.
Enfin, sa sexualité n’entre pas réellement en ligne de compte : elle ne considère pas les autres comme des « gens », des « genres » ou même des « sexes ». Elle les considère comme de gigantesques porte-monnaie.
Autrement dit : il y a là beaucoup trop de choses à tirer.
Beaucoup trop de choses à découvrir.

Itoe décide de poursuivre sur cette voie, en ignorant totalement l’existence de son partenaire, plus loin, qui continue probablement de récupérer des informations.

« Et vous, Kotomi ? Dîtes m’en plus. »

Sa main part à l’assaut de la danseuse, caresse ses doigts, puis remonte le long de son bras. Itoe la presse doucement, caresse sa peau, elle aussi parfaite.
Tout est bien trop parfait, il y a forcément quelque chose là-dessous.
Seika Itoe
(#)Mar 13 Oct - 16:45
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« Oh, vous savez … Je ne danse pas depuis si longtemps. » Mensonge. « Je voulais voyager, mais mes faibles moyens ne me l’ont jamais permis. » Possible, mais Itoe suspecte toujours le mensonge. « J’essaye de me faire autant d’argent que possible, ici, pour pouvoir accomplir mes rêves. » Là, par contre, elle dit la vérité.

C’est le moment que la Raikage choisit pour sourire.

« Je vous comprends. »

Pas du tout, mais il s’agit de faire semblant, autant que possible. C’est comme ça que leur rencontre fonctionnera pour le mieux.
Le but, finalement, est de lui extorquer diverses informations pour arriver au bout de leur chasse.
Kotomi, bien plus loquace que la Raikage ne le pensait, se laisse aller à une longue tirade.

« Je connais Kenta. J’ai déjà dansé pour lui, plusieurs fois. Il voulait que nous nous mariions, que nous fondions une famille. Mais je ne veux pas de famille, je ne veux pas m’installer. Je veux pouvoir voyager, aller partout dans le Yûkan pour développer mes talents et être connue dans le monde entier. Comment pouvais-je lui dire ? Lorsqu’il m’a montré ce magnifique bijou, je n’ai pas su quoi dire. Quand je me suis rendue compte qu’il était sérieux, je lui ai dit non. Je suis désolée s’il vous a donné de faux espoirs, ce n’était pas mon intention. Je ne voulais pas non plus lui faire tant de mal, vous savez ? Mais, du jour au lendemain, il a simplement disparu. »

Itoe fait le lien entre toutes les informations. Ce qui la perturbe le plus, c’est la mention du bijou. Elle en a parlé toute seule.
La crinière blanche remonte la main précédemment installée sur le bras de la danseuse. Elle la pose doucement sur son épaule.

« Ne vous en faîtes pas, ni pour lui, ni pour moi. Nous nous remettrons tous deux de ce que vous venez de me dire. »

Un sourire soulagé apparaît sur le visage de la danseuse. Il a l’air sincère.
Néanmoins, elle n’est pas lavée de tout soupçon, bien au contraire. Tous les projecteurs sont braqués sur elle, désormais. Bien que ce ne soit pas pour les bonnes raisons, c’est le cas.
Itoe sourit gentiment.

« Prenez soin de vous, Kotomi. C’est ce qui importe le plus. »

Le cœur de la jeune femme accélère brusquement, elle n’est plus sûre de ce qui se passe. Du bout des doigts, elle caresse la peau d’Itoe.
Rapidement, elle met un terme à tous leurs contacts et se redresse : c’est à nouveau son heure de gloire.

Lorsqu’elle s’en va, la Raikage en profite pour faire le point avec son partenaire. Entre ce qu’il a vécu et ce à quoi elle vient d’assister, il y a de quoi faire quelque chose d’intéressant.
De son côté, il a dépouillé presque toute la salle : ils ont tous tenté de se mesurer à lui au poker, ils ont tous perdu. S’il leur a laissé les mises, il s’est bien rendu compte que personne n’a le bijou en sa possession. Cela signifie donc qu’il est ailleurs.
Un ailleurs dont ils n’ont, pour le moment, aucune idée. Itoe décide donc de jouer sur une nouvelle piste : Kotomi est la seule à savoir. Elle est celle qui détient les réponses à toutes les questions. Il faut donc l’appâter, ou simplement voir de quoi elle est faite.
La suivre s’impose comme la meilleure solution, toutes questions considérées. Rester discrets, savoir où elle se dirige, comprendre pourquoi.

Itoe est persuadée que ce petit bout de femme a un certain talent pour la manipulation, mais elle est trop facile à manipuler, ironiquement, pour pouvoir commettre un tel vol.
D’après la serveuse, cette femme n’en est pas à son premier coup : beaucoup de personnes n’ont plus jamais mis les pieds ici après s’être approchés de trop près. Volerait-elle quelque chose à chacun de ses prétendants ? Il y a probablement autre chose.

Après y avoir réfléchi, ils décident d’opter pour la filature. Cette femme a trop de secrets pour la laisser filer sans rien y faire. En observant bien, ils finiront probablement par avoir la réponse à leur question.

À la fin de la soirée, alors que les clients les plus alcoolisés ont été contraints à rentrer chez eux et que les derniers, plus solides, commencent à s’en aller, Kotomi débute sa sortie.
C’est la fin de son service, la fin des danses pour ce soir.
C’est le moment idéal pour se mettre sur ses traces, savoir où elle se rend et pour quelle raison.

Itoe décide de faire disparaître son costume, qui la gênerait bien trop pour ses actions.
Haise, dans son cas, s’est mis en quête d’autres informations : il s’occupera de tout le périmètre du cabaret, pour voir s’il entend des histoires, ou simplement trouver des indices qu’ils auraient pu manquer.

À eux deux, ils devraient avoir suffisamment de choses pour coincer qui que ce soit.
Seika Itoe
(#)Mar 13 Oct - 17:12
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Le ciel violacé plonge Murayouri dans une ambiance d’histoire sombre, d’un conte qu’on raconte aux enfants pour les empêcher de sortir la nuit.
C’est à ces heures tardives que sortent les prédateurs, qu’apparaissent les bêtes sauvages. Dans l’ombre de chacun se trouve le mal, prêt à bondir sur la première victime qui passera. La première proie, la plus facile à attraper, celle qui donnera naissance à une suite de macchabées, pour parfaire cette nuit sombre et inquiétante.

Itoe profite de la pénombre pour suivre la jeune femme repérée au cabaret. Kotomi, jeune et jolie danseuse, qui évolue dans un monde où la félonie a toute sa place. Et plus encore.
Probablement plongée dans cet univers contre sa volonté, elle a fini par y évoluer sans pouvoir en sortir. Et puis, qui refuserait de devenir une véritable déesse ? Qui refuserait de l’argent ? Qui refuserait d’être la vedette d’un cabaret, finalement ? Surtout si ce statut lui apporte tant de richesse qu’on pourrait l’imaginer.
En un sens, Itoe comprend cette femme. Se faire un nom dans cet univers n’est pas chose simple, encore moins avec les temps qui courent. Si elle peut exister de cette manière, alors pourquoi pas. Malheureusement, tout acte répréhensible finit par être rattrapé : elle ne pourra pas continuer d’extorquer tout cet argent trop longtemps.

Les talons continuent de claquer sur le sol alors que la danseuse poursuit sa route. Dans son ombre, Itoe. Un prédateur étonnant, qui ne donne pas l’air d’être bien dangereux. Silencieuse, elle marche à une distance suffisante pour ne pas être entendue, mais pas trop lointaine pour ne pas que sa proie lui échappe.
Maintenant qu’ils sont si prêts du but, ce serait dommage que la mission soit un échec, n’est-ce pas ?
Il faut travailler dur, s’assurer que tout ira bien. Que tout sera aussi parfait que possible.

Kotomi effectue une légère bifurcation, s’enfonce entre deux ruelles. Arrivée à bon port, sa voix s’élève parmi les ombres.

« J’ai trouvé quelqu’un d’autre, aujourd’hui. J’espère qu’elle reviendra. »

Un sourire sur les lèvres de la Raikage. Elle parle d’elle, c’est une certitude.
Le plus intéressant, c’est l’autre voix. Une voix d’homme. Caverneuse.

« Bien. Fais vite, sinon … »

Une plainte s’élève dans le silence. Plainte de femme. Comme s’il l’étranglait.
Il la relâche rapidement, parce que le son prend vite fin. Mais il existe. Et c’est parce qu’il existe, que ça pose problème : cette femme est probablement victime de son bourreau. Peut-être que ses « faibles moyens » l’ont menée jusqu’ici ? Et qu’elle est incapable d’en sortir ?
Itoe soupire. C’est l’heure de rebrousser chemin, de retrouver Haise pour savoir ce qu’il a découvert de son côté.

Ils se rencontrent non-loin d’une auberge de Murayouri, éloignée du cabaret et de tous les soupçons. Itoe raconte à son partenaire tout ce qu’elle a trouvé, lui expose toutes ses hypothèses.
Comme à son habitude, le brun ténébreux reste dans le jugement silencieux. Il hoche la tête, se montre parfois sarcastique. Bref, monsieur pourrait probablement mieux faire, mais monsieur n’a pas fait, alors peu importe. Itoe laisse passer, ne se soucie même plus de ce trait de caractère.
De son côté, il a découvert qu’un homme semble mettre en place un réseau dans toute la capitale. Il s’empare de nombreuses danseuses, dans les cabarets, les bars et autres endroits peu recommandables. Une fois à sa merci, il s’occupe de leur voler toutes leurs possessions, leur donne ce dont elles ont besoin pour travailler pour lui, puis les menace quand elles veulent s’en aller.
On raconte que certaines se font tuer lorsqu’elles tentent de fuir et qu’il y a eu de nombreuses disparitions récemment.

Itoe prend bonne note de toutes les informations qui lui sont données : dans la logique, l’homme de cette nuit et celui dont parle Haise ne sont qu’un seul et même homme. Celui qu’ils doivent attraper, coûte que coûte.
En agissant ainsi, ils sauveront probablement beaucoup de femmes, déjà, mais aussi beaucoup d’hommes. Il y a trop de victimes dans ce trafic. Il faut que cela cesse.

Les deux ninjas décident de remettre cela à demain. Retourner au cabaret, s’approcher un peu plus de la danseuse, pour tenter de lui soutirer des informations.
Elle sera probablement au même endroit, le lendemain soir, pour faire son rapport. C’est à ce moment-là qu’ils sortiront de leur cachette, non pour suivre Kotomi, mais pour suivre son bourreau.
Avant de le tuer, il faut se rappeler de retrouver sa cache au trésor.

Itoe doute qu’il les mène aussi simplement à son antre, mais elle n’est pas contre l’idée de l’y contraindre. Après tout, il s’en prend à plus faible que lui, non ? Qu’est-ce qui l’immunise au courroux des deux ninjas ?
À malin, malin et demi. Il l’apprendra à ses dépens.

***

La machination a fonctionné tout aussi bien. Kotomi, persuadée d’avoir pris quelqu’un dans ses filets, s’est laissée aller à de plus belles tirades encore. Elle a vécu bien des choses, en si peu de temps.
Danseuse depuis un an, elle n’a connu que ce cabaret. Elle n’a jamais réussi à en sortir, à son grand regret. Itoe commence de mieux en mieux à comprendre pourquoi.
À force d’échanger avec elle, elle se rend compte que Kotomi est une déesse, une véritable reine enfermée dans une cage dorée, qui s’occupe des apparences et ne peut rien faire de plus. Elle n’existe que pour son corps, ni plus ni moins. Elle n’est rien au-delà.
La main que la Raikage a passée dans son dos, pour la rassurer un peu, était plus sincère que jamais. Elle compatit. Cette femme est une victime. Coupable, certes, Itoe ne peut le nier, mais elle reste victime, d’une certaine manière.

C’est pour cela qu’il faut la sauver.
Ce soir, c’est le grand soir.

Dans les pas de la danseuse, quatre autre jambes.
Elle n’avance plus seule.
Dans son sillage, deux autres personnes, qui la suivent silencieusement.
Itoe a été très claire : si l’homme meurt maintenant, ils perdent toute possibilité de retrouver le bijou. Il faut donc s’assurer de le laisser en vie, au moins pour le moment.
Lorsqu’il aura craché le morceau, alors, les choses seront différentes.
Néanmoins, Itoe aimerait l’emprisonner plutôt que le tuer. Ce serait beaucoup plus simple, beaucoup plus pratique. Il pourrait donner d’importantes informations, après tout.

Ça ne lui a pas beaucoup plu, parce que Haise préfère largement assassiner directement. C’est un homme de l’ombre, qui sait s’infiltrer et tuer. Malheureusement, ce n’est pas toujours la solution.

Itoe observe avec une grande attention ce qui se passe. Lorsque Kotomi est libérée, elle se met en route pour suivre son bourreau. Ils le suivent aussi discrètement que possible, jusqu’à voir une gigantesque bâtisse, reculée. Loin de tout, elle culmine malgré tout dans sa plaine. C’est grand, c’est beau, c’est bien.
Et c’est surtout illégal.

Itoe fait signe à Haise de suivre. Si ça le frustre probablement, il ne réagit pas. Il ne se plaint pas. Il se plie à l’ordre sans broncher. C’est toujours intéressant à observer, à vrai dire.

Ils progressent, pénètrent dans la bâtisse. Elle n’est que très peu gardée.
Le « jardin », s’il est possible de le nommer ainsi, est gigantesque, peuplé de nombreuses statues de très belle manufacture. Les fleurs, un peu partout, semblent éclater malgré la nuit nébuleuse dans laquelle ils évoluent ce soir. Un sourire sur ses lèvres. Le jardinier en prend grand soin. C’est plaisant.
Elle balaye ce songe assez rapidement : il faut qu’ils trouvent un endroit pour entrer dans la maison.

À partir de là, ils la fouilleront et la pilleront si nécessaire. Il doit y avoir de belles prises à faire, ici. Oh, oui. De très belles prises.
Seika Itoe
(#)Mar 13 Oct - 18:37
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La lumière centrale s’éteint, plonge toute la maison dans une pénombre épaisse. La Lune, seule, ne semble plus pouvoir tout éclairer. Il n’y a plus rien, à part le silence brisé par leurs souffles.
Haise observe, Itoe aussi.
Deux ombres, tapies dans la nuit noire, qui n’attendent qu’un signe pour s’engouffrer dans ce palais de la débauche et de l’indécence.

Tous les mouvements cessent, le temps se fige. Plus rien n’existe.
Le palais, la cible, eux.

C’est le moment idéal pour lancer l’assaut.
Itoe fait un signe de main discret à son partenaire, qui comprend sans problème. Ils se mettent rapidement en route, persuadés d’avoir trouvé la bonne méthode pour pénétrer dans la grande bâtisse.

Dans le renfoncement gauche de la maison, une porte abîmée qui semble ne mener à rien. À côté, une fenêtre entrouverte d’où filtre une faible lumière. Un éclat discret, qui attire les insectes mais ne suscite pas la curiosité humaine.
Après l’avoir observée un moment, les deux comparses se sont aperçus qu’il n’y avait rien qui y bougeait, jamais. Pourtant, l’éclairage ne disparaissait pas. Pas même lorsque les autres pièces s’étaient éteintes.
Il faut donc passer par la fenêtre.
Pas forcément un plaisir, pour une fille de bonne famille, mais on est ninja ou on ne l’est pas.

Itoe passe la première, se hisse dans l’ouverture. Les pieds posés au sol, elle ouvre la fenêtre et permet à son partenaire d’entrer à son tour.
Dans la maison, le silence est lourd. Il n’y a rien, à part une collection de meubles divers et variés qui, pour la plupart, ne servent strictement à rien. C’est un étalage indécent de richesses obtenues par de mauvais moyens.
Un sourire étire les lèvres d’Itoe. C’est dommage, tout de même. Tant de travail, pour tout perdre.
La légalité a cette sécurité si douce, si rassurante, que beaucoup de malfrats finissent par oublier.
On se fait toujours attraper.

La Seika progresse lentement, prend le temps de tout observer, partout. Son œil se dépose sur chaque meuble, porte, pan de mur. Elle passe au crible l’intégralité de la maison, pour s’assurer de ne rien rater.
Arrivée au centre de la maison, elle décide de se séparer de son partenaire, pour que les fouilles soient plus rapides. Ils ne peuvent se permettre de déambuler ici trop longtemps : ils risqueraient de tomber sur quelqu’un, d’abord, mais ils pourraient aussi ne pas trouver le bijou au final. Il faut optimiser leur temps et faire en sorte que les recherches aillent vite, très vite.
Itoe décide de se charger des étages inférieurs, pendant que Haise devra s’engouffrer dans les hauteurs. Comme à son habitude, il ne bronche pas.

La Seika est persuadée que, là-haut, il y a un perchoir. Un endroit où se cache le grand Roi de cette maison.
Monarque à deux doigts de tomber violemment de son trône.
Quel dommage.

Itoe accélère le pas : elle fouille absolument partout. Pas un tiroir n’échappe à sa vigilance. Mais elle se doute que, pour le moment, c’est trop simple.
Il doit y avoir une cache, quelque part. Un petit endroit discret, auquel personne ne pense, qui ouvre sur une réserve formidable.
Avec cette idée en tête, elle pousse les meubles, touche les oreillers, appuie un peu partout.
Au milieu du salon, un petit « clic » répond à ses recherches. Un grondement, suivi d’une porte qui bouge.
Le gros morceau d’acier, planté au beau milieu du salon, entre deux bibliothèques et caché derrière un canapé gigantesque, peine à se déplacer. Il s’ouvre petit à petit, dans un grincement qui lui indique qu’ils sont découverts. Ou alors, leur hôte dort à poings fermés – ce à quoi elle ne croit qu’à moitié.

Itoe ne se pose pas plus de questions : s’il les trouve, il les trouve. Il ne faut pas laisser tomber le pactole. Il y a bien des objets à trouver par ici, c’est une certitude.
Elle passe derrière la porte et dévale les marches à toute vitesse, jusqu’à entrer dans un musée des horreurs. Enfin, des horreurs et des bonheurs, parce qu’il s’y passe beaucoup trop de choses.

Son œil écarlate balaye toute la zone, chope toutes les informations utiles.
D’abord, sur sa droite, il y a une cage. Dans cette cage, des femmes. Certaines sont très probablement mortes, ou trop faibles pour se manifester. Elles sont nues, à peine protégées par une couverture rendue marron par les affres du temps. Blotties les unes contre les autres, elles accueillent Itoe avec des plaintes nombreuses, mais peu sonores. Elles n’ont pas la force de s’exprimer, ni même de pleurer.
Des femmes laissées sur le banc de la société, qui se sont effacées, pour ne devenir que des objets.
La cage, suspendue au-dessus du sol, a quelques orifices dans son socle. En-dessous flottent un grand nombre de déjections, dont certaines ont perdu leur couleur. Depuis combien de temps sont-elles ici ?
Ensuite, sur sa gauche, une réserve impressionnante de pierreries diverses. Beaucoup de bijoux, qu’il s’agisse de colliers ou de bagues, tout s’y trouve. Itoe reste muette un instant : comment a-t-il amassé tout ça ? Comment fait-il pour laisser ces choses auprès de femmes qui, à quelques mètres seulement, sont en train de dépérir ? Qui sont ces femmes, d’ailleurs ?

Itoe les observe un instant, décide de ne pas les libérer pour le moment. Elles ont besoin de dignité, d’un sauvetage qui soit réellement un sauvetage. Pas un crochetage de pacotille qui va les plonger droit dans leurs excréments.
À leur hauteur, l’albinos murmure :

« Ne vous en faîtes pas. Je ne vous abandonne pas. »

Un sourire compatissant, d’une bienveillance encore inégalée. Itoe sauvera ces femmes, quoi qu’il en coûte.

Elle fait volte-face, se jette directement sur les richesses, qu’elle fourre dans un sac sans se poser de questions.
En évidence, comme une véritable fierté, trône le bijou de Kenta. Une bague de fiançailles, comme c’est surprenant. Elle la met dans une de ses poches, en sécurité.
Ça, c’est pour l’ordre de mission.
Le reste, c’est annexe.
Mais nécessaire.

Après avoir volé tout ce qui passait sous sa main, Itoe se dirige vers la cage. En levant la tête, elle s’aperçoit qu’il y a une grande rampe de fer à laquelle est suspendue la prison. En tirant un peu dessus, elle va secouer les femmes, mais, surtout, les déplacer loin des déchets.

Enfin, ça, c’est sans compter l’apparition conjointe d’Haise et d’un autre homme. Les deux hommes, côte-à-côte – ou face-à-face, Itoe n’en est pas sûre – semblent se livrer à une bataille sans merci.

« Dégage, vaurien ! Vous introduire dans ma demeure, non mais ! »

La Raikage cligne rapidement des yeux, peu certaine d’avoir compris ce qui se trame. Le maître de maison avance, esquive complètement Haise. Un sourire mauvais étire ses lèvres.

« Ah, alors c’est vous ! Quel plaisir, je vais pouvoir vous tuer tous les deux, vous dépouiller et mettre vos têtes sur des pics ! Les gens verront ce qui arrive quand on s’en prend au grand Clerc de Murayouri ! »

Itoe applaudit doucement. Alors, celui-ci veut la bagarre.
En observant Haise, elle s’aperçoit qu’il est recouvert de sang. Il s’est déjà battu. Il a dû emporter pas mal de vies dans sa course. Bonne ou mauvaise chose, elle ne saurait le dire. Elle sait simplement qu’il faut aller au bout des choses.

Sans se faire prier, les deux ninjas se mettent en position. Alors que Haise s’occupe d’asséner des coups au corps-à-corps et de faire tourner leur ennemi en bourrique, Itoe choisit d’affaiblir petit à petit leur adversaire. À grands coups de pollen, elle lui cause de nombreux effets néfastes : une migraine, d’abord, puis l’impression que son monde est en train de se dérober.
Elle ne peut attaquer à pleine puissance, déployer toutes ses compétences, de peur de faire des dommages collatéraux.
Concentrée sur sa tâche, elle fait apparaître des fleurs de plus en plus grandes, dont une qui vient se saisir des pieds de sa cible.
Comme Haise encaisse le plus gros des coups, Itoe n’a pas tellement à se défendre. Elle se contente d’esquiver les assauts, de créer des fleurs pour se protéger des offensives les plus virulentes.

Ça leur prend du temps, finalement, parce que le bougre se défend plutôt bien. Mais ils en viennent à bout. La haine, la colère et le mépris de l’homme tombent à terre au même moment que lui. Itoe n’est pas certaine qu’il soit le seul à jouer à ce petit jeu, mais ils en sauront plus en fouillant sa maison de fond en comble.

La Raikage se précipite sur les femmes, qu’elle libère de leur prison.
Les autorités de Murayouri ne devraient plus tarder, prévenues assez rapidement de ce qui se passait ici. Elles prendront la suite de Haise et Itoe, en s’occupant de l’histoire de trafic de femmes. Regrouper tous les noms, préserver toutes celles qui s’y sont retrouvées. Kotomi sera sauvée, elle aussi.

De leur côté, les deux ninjas se sont emparés de tous les biens en possession du « Grand Clerc », pour les redistribuer à toutes les victimes.
La dernière sur leur liste, Inuko Kenta, est un homme de grande taille, d’un calme presque perturbant. Il a les larmes aux yeux en les voyant revenir, incapable d’exprimer sa gratitude à leur égard. Il promet de ne plus jamais exhiber sa fortune de cette façon et de ne plus mettre les pieds au Crescendo Nocturne.
Itoe ne le prend pas au mot, bien trop consciente des lubies de ces riches gens, mais elle ne lui dit rien. Au pire des cas, ils reviendront et sauveront le monde une nouvelle fois. Enfin, son monde à lui. C’est déjà pas mal.

Itoe décide de rentrer rapidement à Kumo, pour s’occuper elle-même du rapport de mission et mettre à jour le Bingo Book. Le Grand Clerc est mort, mais il faut y noter ses méfaits, ainsi que ses victimes.
Elle s’est assurée que celles-ci soient bien prises en charge, écoutées et protégées, pour pouvoir retrouver une vie plus ou moins normale.
Les victimes de la cage, celles qui étaient décédées avant son arrivée, ont eu droit à un enterrement dans les règles : leurs familles sont au courant de leur triste sort et pourront faire leur deuil.

À ce jour, aucune nouvelle de Kotomi.
À croire qu’elle s’est volatilisée, ou qu’elle a commencé une nouvelle vie.
Qui sait ?
Seika Itoe
(#)Mar 20 Oct - 18:59
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