Hongaken Hideashi. Un jônin relativement expérimenté, suffisamment pour avoir été envoyé seul contre une bande entière d’individus dangereux. Haise avait pu le croiser quelques fois et coopérer occasionnellement avec ce dernier. Ils ne s’étaient jamais supportés. Haise, envieux de son statut de jônin et s’estimant plus légitime que lui à l’obtenir, n’avait jamais accepté l’idée qu’il ne soit pas promu pour un simple soucis d’ancienneté au sein du village. Hideashi, homme très sérieux, n’appréciait de son côté que très peu le flegme et l’orgueil démesuré du borgne qui s’avérait malgré tout très efficace. Peut-être trop pour un chûnin.

Ainsi, sa mort l’avait réjouit. D’une pierre non pas deux mais trois coups, il libérait ainsi une place de jônin, débarrassait le monde d’un homme qu’il détestait et lui permettait d’obtenir une mission fort intéressante dans le cadre de ses ambitions en tant qu’assassin. Haise n’aurait pu être plus ravi… en oubliant le fait que sa partenaire de mission s’avérait être un profil similaire à cet idiot d’Hideashi.

Senbaru Kimiko. Alors qu’il l’attendait au sein de l’auberge située dans le village concerné par leur mission, l’avide se remémorait leurs précédents échanges. Tout comme l’autre, elle était une jônin. Bien trop impliquée dans sa tâche à son goût, le genre de personnes aveuglées par leur devoir… tout comme Haise l’était pas son ambition. En l'occurrence, leur coopération bien que chaotique avait toujours porté ses fruits si bien que leur affectation sur cette mission n’était que peu surprenante.

“ Saké. “

Dit-il à la serveuse, qui se retira derrière le comptoir. Quelques secondes plus tard, la nymphe à la peau mate fit irruption dans la taverne. Haise s’était expressément rendu sur place une bonne demi heure à l’avance dans le seul but de l’irriter, et de lui montrer qu’il l’attendait et non l’inverse. Pourtant, le borgne l’accueillit avec un sourire. Le même sourire séducteur qui ornait son visage éphèbe la plupart du temps.

“ Senbaru-San. Quel plaisir de vous voir. “

Dit-il d’un délicieux cynisme.

“ Voudriez-vous boire quelque chose, ou attaquons-nous directement ? “

A vrai dire, commander était chose faite de son côté...