L’Hokage, plus haute autorité du village caché de Konoha. L’ombre du feu. Quel poseur. Je vais t’en faire, moi, des ombres. Ce qui expliquait probablement mon air blasé en entrant dans le bureau de son altesse le poseur. Certes, j’étais de très mauvaise foi et je ne l’avais pas vraiment rencontré avant, du coup en vrai c’était peut-être un mec très bien. Ou peut-être pas, qui sait. Le fait est que, à l’odeur alléchante de son thé, j’eu vraiment envie de me griller une clope là tout de suite, juste pour ruiner l’ambiance. Oui, je suis une ado rebelle de vingt-huit ans. Mais bon, je sais au moins me tenir concrètement parlant. Je retournai même son salut à la jeune femme qui nous fit entrer. Nara Yongatsu, que je connaissais de vue. D’un côté je la plaignais et, de l’autre, l’admirais. Quelle bonne idée de travailler pour le mec en charge et de gagner sa confiance. S’il y avait eu une enquête sur le massacre des Nara ou quoi que ce soit du genre, des archives devaient avoir été conservées quelque part et, c’est bien connu, avoir des amis haut placés peut aider à ouvrir des portes. Mais bon, ce n’était pas la raison de notre présence ici et ce malgré la supériorité numérique des membres du clan des ombres.

Toujours est-il qu’on nous offrit des sièges et, grâce à la galanterie d’Akito, j’en vins à occuper l’un d’eux. Jambes croisées, j’attendais avec impatience de voir ce pour quoi nous avions été convoqués. Lorsque le dossier fut poussé en notre direction, j’allongeai le bras pour le récupérer et me munir des détails qui avaient été couchés sur le papier. Tendant l’oreille, je n’ignorai pas pour autant les instructions de mon supérieur hiérarchique. Des prisonniers d’Arashi, voilà qui annonçait rapidement la couleur. Mes traits se firent plus durs, plus sérieux. Des mafieux jugés assez dangereux pour être transférés dans la prison la plus tristement célèbre du Yuukan. Et Akito-chan serait de la partie. Erh, pas moyen de la bâcler cette mission-là.

Des exécuteurs, rien que ça. Oh et une grande expérience de la torture, génial. Pas question de laisser quelqu’un jouer les appâts donc, ce serait beaucoup trop risqué. Enfin, trop risqué pour que les jeunes le fassent en tout cas. Moi, c’était une autre histoire. Et sinon… Mmh, taijutsu. La force brute n’était donc pas une option viable, à vue de nez. Nous allions devoir la jouer finement. En tous les cas, il y avait quelque chose qui ne me plaisait pas dans tout ça. À l’époque ils étaient peu talentueux. À l’époque, ils n’étaient pas les plus dangereux. Du coup, impossible de savoir à quel point ces informations étaient encore d’actualité. Selon l’Ombre, c’est de leurs connexions qu’il fallait surtout se méfier. S’ils avaient renoué avec d’anciens camarades, notre tâche serait d’autant plus compliquée. Surtout que, vu l’endroit où ils avaient été aperçus, c’était tout de même probable. Tanzaku, l’ancienne capitale du pays du feu, savait faire parler d’elle pour ce qui n’était pas toujours de bonnes raisons. Que ferais-je, à leur place, si je venais de m’évader de prison ? Je voudrais disparaître, ne pas les laisser me retrouver pour ne pas retourner là-dedans. M’enfuir vers un autre continent peut-être bien. Ouais, sauf que je suis une logique, moi. Si je devais vraiment me mettre à leur place…

« Est-ce qu’on sait s’ils ont encore de la famille dans les alentours de Tanzaku ? Ou même juste en général ? Quel était le domaine d’activité prédominant de Kasai, un lien avec les blanchiments d’argent ? Sait-on… Quel genre de choses ils ont subit durant leur emprisonnement ? »

S’ils ont fait office de cobayes, qui sait quelles répercussions ça aurait pu avoir. En tous les cas, plus nous avions d’informations et plus nous serions en mesure de planifier une stratégie claire, efficace et, si possible, relativement sécuritaire. Refermant le dossier, je le tendis en direction de mes camarades, histoire de les laisser prendre connaissance des détails eux-mêmes.

« Une dernière chose, qu’en est-il des membres de Kasai qui n’ont pas été transférés à Arashi ? Sont-ils toujours détenus par les autorités du pays du feu ? Si oui j’aimerais bien leur rendre une petite visite de courtoisie. »

[HRP : Merci pour la mission !]

Qu'est-ce que je viens foutre là-dedans moi déjà ?

Cette pensée sortit Akito de sa torpeur apparente pendant le trajet. Il n'avait pas demandé grand-chose, voire rien du tout. Réciproquement, Maître Hokage le Premier ne lui avait pas demandé son avis. Voilà deux clans qui font la paire !

Akito retint un soupir en remarquant l'attitude absolument limpide de Sayuri. Il se sentit cependant satisfait de croiser Yongatsu qu'il salua d'un signe de tête. Il ne se vexa pas du fait qu'elle réserve ses égards à Sayuri : celle-ci se détendrait peut-être un tant soit peu.

Si lui-même demeurait froid et distant, son attitude se révélait tout de même respectueuse et polie. Au-delà de sa simple indisposition à socialiser, ce qui n'intéressait de toute façon pas la hiérarchie, nul ne pouvait lui reprocher la moindre forme d'insolence. À moins de se sentir invité par un interlocuteur un peu trop pénible, ce qui n'avait a priori aucune chance de se produire, cela ne changerait guère.

Il avait même pris la peine de se vêtir de la tenue traditionnelle des shinobis de Konoha. Il n'allait pas se présenter avec son vieux bout de tissu déchiré et ses bandages qui lui faisaient office de principale tenue ! Par extension, il pensa à saluer silencieusement le Hokage en s'inclinant lors de leur entrée dans la salle. L'intention bienséance n'impliquait pas une finesse irréprochable dans l'exécution des mondanités. Il ne savait même pas s'il était ordinaire de le saluer ne serait-ce que d'un signe de tête. Il n'avait pas osé parler car il préférait attendre d'y être invité.

Si le jeune homme se réjouissait que sa sœur symbolique ne se mette pas en tête de provoquer l'Ombre - qui sait de quelle façon, en FUMANT par exemple, il n'oubliait pas non plus la présence d'Inoue. Il avait récemment rencontrée la jeune femme issue d'un clan dont il doutait encore du nom et avait bien pris note de son tempérament. Il se plaignit mentalement d'avance à l'idée d'entendre Inoue et Sayuri se disputer tout le temps. Il ne partagea d'ailleurs pas la surprise d'Inoue à l'idée de se recroiser si vite, puisqu'il n'avait pensé qu'aux inévitables altercations à venir.

C'est à se demander qui joue le rôle du parent.

Cette petite pique demeurait évidemment amicale et fraternelle, comme à leur habitude. De plus, le Hokage présumerait sans doute que Sayuri serait la plus à même de se comporter avec maturité en raison de son âge.

Loin de moi l'idée de critiquer. À sa place, j'avoue, bon courage pour choisir entre les trois.

Il était temps d'arrêter de tergiverser et de se reconcentrer sur l'interaction. Le chef du village les invita à s'asseoir en s'excusant poliment de n'avoir que deux fauteuils. Akito laissa les dames s'asseoir d'une part par galanterie, d'autre part parce que cela lui demeurait de toute façon égal. Assis, debout, suspendu au plafond, sous l'eau ou même sur le trône quel que soit le sens du terme, le plus important en l'occurrence demeurait le briefing de la mission.

Exceptionnellement attentif, car cela ne se produisait pas tous les jours, Akito apprit de nombreuses choses en une seule prise de parole. Il n'avait jamais entendu parler de Kasai, ni même de ses membres. C'est justement cette clarté à travers les propos du Hokage, ainsi que la fiche établie au sujet des criminels, qui lui permit d'y réfléchir directement. Il releva tout de même le changement radical d'attitude de son aînée. Eh oui ! Les Nara savaient révéler leur sérieux au bon moment ! Enfin, Akito ne s'attarda guère sur l'emploi du terme famille. Volontairement ciblé ou non, la tragédie était si profondément ancrée en son être qu'il en avait tristement banalisé la réalité. Il comprit néanmoins la gravité du cas de ces criminels et ne conçut guère de la minimiser.

Au regard de leurs trois profils, des ennemis au Taijutsu se révéleraient pénibles. Si l'équipe pouvait les atteindre à distance, le duo disposait probablement d'une quelconque capacité pour se rapprocher. Le fait qu'Akito fût le plus entraîné au combat physique des trois ne le rassura en rien, bien au contraire. Il ne faudrait donc surtout pas commettre la moindre erreur lorsque la probable confrontation débuterait.

Malgré une loyauté fort relative à Konoha, Akito parvint à se sentir honoré que le Hokage conçoive leur équipe comme adéquate. Pour peu que l'équipe n'arbore pas une approche catastrophique, le combat devrait tout de même être surmontable malgré les imprévus.

Même si le vous s'adressait plus particulièrement à Sayuri, Akito acquiesça d'un signe de tête par automatisme. Il avait bien prévu que sa très chère compère soit désignée comme meneuse implicite. Akito se sentit alors stupide en constatant que leur interlocuteur les regarda successivement après sa dernière phrase. Derrière son visage stoïque, sa gêne l'empêcha de réitérer son signe de tête.

Il attendit alors que Sayuri et Inoue posent leurs questions avant de poser les siennes, craignant de réfléchir inutilement à des sottises. Il n'avait pas besoin de prendre le dossier en main, ayant pu lire en hauteur. Il laisserait donc le soin à Inoue d'en prendre connaissance. Sayuri posa des questions précises sur lesquelles comptait justement s'aligner le jeune homme. Quant à Inoue, elle ne semblait pas avoir de question, probablement plus à l'écoute. Akito, pour sa part, avait réfléchi tout autrement malgré une convergence en début de réflexion.

« Pour ma part, Maître Hokage, j'ai également plusieurs questionnements à l'esprit. Le premier rejoint d'ailleurs les deux de Sayuri. Si possible, je souhaiterais savoir si nous disposons d'informations sur leurs motifs de l'époque... Voire idéalement leur mode opératoire, s'il reste encore leur dossier de l'époque. J'imagine qu'ils n'ont pas choisi le pays au hasard ou par pure préférence, il doit bien y avoir quelque chose de rationnellement plus intéressant. »

En effet, les motivations de ces criminels paraissaient plus importantes aux yeux du jeune homme que les informations complémentaires.

« Par extension, avons-nous la moindre information complémentaire concernant des traits de caractère ou de tempérament plus marqués ? J'ose présumer, le cas échéant, que nous avons l'autorisation d'interroger les personnes du coin en se faisant passer nous-mêmes pour des vagabonds. »

Cela coulait de source, mais Akito n'irait pas sur place dans une telle tenue. Il reprendrait sa tenue habituelle, déjà adaptée, afin de se fondre dans la population. La moindre précision comportementale serait un outil à retourner contre eux. La moindre qualité, le moindre défaut serait une faille à exploiter une fois le détail recoupé avec les informations de la fiche. Si ce papier résumait tout le savoir à leur sujet, alors Akito observerait par lui-même d'une manière ou d'une autre.

Akito ne savait pas ce qu'en pensaient ses coéquipières, mais il doutait fortement que de tels criminels recherchent l'oubli à tout prix. Quoi qu'ils aient pu vivre dans cette prison, leur passif et le choix délibéré de réapparaître dans le même pays traduisaient à ses yeux une certaine assurance. À leur place, il aurait justement bien peu d'appréhension sur le territoire du Feu en comparaison du pire environnement carcéral au monde. Toutefois, il voyait mal comment devenir drastiquement plus puissant en prison, ne s'attendant donc pas à une nette différence de menace. Dans tous les cas, au regard de leur propre puissance, les membres du trio n'auraient pas le luxe de prendre cette affaire avec légèreté. Cela aurait le mérite de garantir le sérieux de leur implication dans ce travail.

« Navré de vous faire perdre plus de temps, mais au regard de leur Taijutsu, je me demande si de simples chaînes suffiront à les maintenir jusqu'au chemin du retour. Autrement, pouvons-nous appeler des renforts pour nous assister sur le transport, faute de chakra avec nos techniques héréditaires ? »

La Manipulation des Ombres ne se maintenait assurément pas aussi longtemps, même en pouvant bouger les jambes. Par la même occasion, Akito se souvint alors qu'il souhaitait poser une question concernant les potentielles ingérences mineures.

« J'imagine d'ailleurs qu'il nous faudra capturer des ennemis supplémentaires en cas d'ingérence, afin qu'ils ne rapportent pas d'information à leur réveil une fois vaincus. Si tant est que ces affrontements demeurent raisonnables, bien entendu. »

Dans ce cas, les bras supplémentaires seraient nécessaires plus tôt que prévu. Akito avait ajouté la précision finale afin de ne pas se voir prêter une surconfiance en lui. Se voulant aussi rationnel et responsable que possible, Akito ne voudrait surtout pas se laisser tenter par des élans aveugles de témérité. Son regard reflétait plutôt une volonté ferme et résolue concernant leur mission.

J'ai hâte de savoir ce qu'elles en pensent, car on risque fort d'avoir besoin de plusieurs modes opératoires par plan. Ça veut aussi dire qu'il va vraiment falloir que j'intervienne si elles s'engueulent... La poisse.

J’étais dans les couloirs du bureau de l’Hokage accompagnée de deux autres shinobis, l’un deux je le connaissais, il s’agissait de Nara Akito, comme son nom l’indique un jeune shinobi du clan Nara maniant le katana. Il était accompagné d’une femme dont je ne connaissais pas le nom, elle était assez jolie n’empêche, pas autant que moi mais jolie quand même. Je saluai alors les deux ninjas de manière assez chaleureuse. Quelques minutes plus tard une autre Nara fit son entrée il s’agissait de la secrétaire de l’Ombre. Il y avait un peu trop de Nara à mon gout dans la même salle enfin peu importe.

Nous étions maintenant tous les trois en face de l’Hyuga, un très bel homme malgré son âge, tout à fait mon style, il était assez charismatique et dégageait quelque chose. Je rougis en sa présence avant de me reprendre. Il sirotait un thé tout en nous invitant à nous assoir. Malheureusement il n’y avait que deux sièges pour trois personnes, mais ce n’était sans compter sur la générosité d’Akito qui nous lança s’assoir. Je lui fis un léger sourire en guise de remerciement. Une fois confortablement installée, il m’était alors possible d’écouter avec attention le maître Hokage

Il était question d’anciens prisonniers d’Arashi, deux frères pour être plus précis. Ils c’étaient évadés lors de la destruction de la prison. L’Hokage nous tendis un dossier comprenant infos et photos des individus. L’un d’eux était assez mignon, dommage qu’ils aient choisi la voix du crime. Les deux avaient été repérer dans l’ancienne capitale du pays du Feu, Tanzaku actuellement ville du crime et du trafic. J’étais assez contente pour plusieurs raisons, la première était que j’étais impatiente de me mesurer aux prisonniers d’Arashi, j’étais un ninja sensoriel de ce fait, cette mission était faite pour moi. La seconde raison était que je connaissais bien la ville de Tanzaku je m’y rendais souvent avec ma grand-mère, je connaissais donc un peu le terrain.

Une fois les détails de la mission exposés, Hokage sama nous demanda si on n’avait des questions, j’avais dans l’ensemble compris les tenants et les aboutissants de cette mission. Nous devions au mieux capturer les deux frères pour qu’ils puissent être juger et au pire revenir avec des informations permettant de les capturer. Nous allions devoir être prudents car rien ne garantissait qu’il ne soit que deux. Dans ce cas je doutais que nous ayons ce qu’il faut pour en venir à bout mais l’Hokage avait confiance en nous et nous devions nous montrer digne de celle-ci.

Mes deux coéquipiers se mirent à poser des questions, questions que je trouvais assez intéressante, les réponses allaient pouvoir nous aider et nous aiguiller sur la façon de réagir en cas d’imprévu lors de la mission. Je me tournai donc vers mes coéquipiers lorsqu’ils posaient leurs questions pour ensuite me tourner vers l’Hokage en attendant une réponse de sa part.
« Sayuri et Akito ont très bien résumer les questions qu’ils y avaient à poser je n’ai rien d’autre à ajouter Hokage sama » fis-je de manière timide en rougissant face à l’Hokage