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Un autre verre, une autre vie [Ushinatta Amaya]
 :: Hi no Kuni :: Konohagakure no Sato :: Quartiers commerçants Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Yuki Yamato
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Une nouvelle mission finie. Peu importe comment je pouvais me montrer, la satisfaction de savoir que j’avais accompli mon devoir et que je pouvais m’en libérer était quelque chose que tout le monde pouvait partager. Une énième mission d’escorte consistant à accompagner un convoi de marchandises vers un pays voisin. Par chance, très peu de conflits sur le chemin de l’aller, et rien que je ne pouvais neutraliser sur le retour. Même si les choses se sont passées paisiblement, je ne rêvais que d’une chose, retourner dans le confort de ma nouvelle demeure.

Cependant, alors que je sortais du Palais du Hokage, après fini les dernières informations administratives, je remarquais qu’il était encore assez tôt comparé à mes usuelles heures de repos. Je n’avais que peu de hobbies en dehors de mon travail, je n’avais honte de l’admettre. Je n’étais pas motivé pour refaire une session d’entraînement au shinai, et je doutais qu’il restait encore des boutiques ouvertes pour l’achat de nouvelles… Il ne restait plus qu’une solution : le Bar.
J’avais une faible honte de l’admettre, mais après ce qui s’était passé avant mon départ de l’armée, j’avais besoin d’oublier, de penser à autre chose, de faire tout et n’importe quoi pour ne pas avoir les visages morts de mes camarades en tête. L’alcool fut l’un de ces remèdes. Il n’était pas rare de me retrouver en train de décuver au coin d’une rue après avoir passé la nuit à boire et me battre dans un bar, et bien que j’ai réussi à me redresser depuis, les habitudes meurent difficilement.

Cependant, malgré mon envie de consommer, je n’étais pas réellement d’humeur à voir du monde. Si je souhaitais juste sentir le goût de l’alcool sans risquer de rencontrer une connaissance et/ou de me faire embarquer pour une longue soirée, il fallait éviter les bars que je fréquentais usuellement. Enfin, aussi usuellement que j’ai pu durant cette année à enchaîner les missions…
M’éloignant des quartiers populaires, je partis à la recherche d’une place inconnue, un endroit que je n’avais pas croisé dans mes perditions. Les nouveaux business semblaient déjà bien occupés de part le son qui se fit entendre, donc je passais mon chemin pour passer au suivant.
Puis, soudainement, la lumière fluo et colorée vint m’atteindre mon visage, alors que je tournais mon seul œil valide en sa direction.

« Va-11.. Hal… Comme tu lis ça ? »

Plus je fixais l’enseigne, plus je me demandais s’il s’agissait d’une énorme erreur de Typo ou non. Mais la réalisation me vient lorsque je regardais plus en détail l’allure du bâtiment. Bien que la décoration fût plus que particulière, elle avait tous les attributs d’un Bar. Regardant un peu autour, je vis peu de monde approcher l’entrée, et il n’y avait rien de l’usuel brouha d’un bâtiment occupé. Il semblerait que j’aie trouvé ma destination.
Ne perdant que peu de temps, je finis par passer l’entrée des lieux. Si j’étais surpris de l’allure de l’extérieur, l’intérieur n’en avait rien à « rougir ». La décoration était bien sombre, le tout accompagné de lumières colorées ici et là. Étrange pour dire vrai. Regardant un peu, je ne vis personne en place pour accueillir. Supposant qu’ils m’aient entendu et qu’ils étaient justes à l’arrière, je finis par juste prendre place. Laissant mon lourd mentaux à l’entrée, je m’avançais et pris place à l’une des extrémités du bar. Assez éloigné de l’entrée, et de l’angle où j’étais, personne n’aurait pu voir mon cache-œil, toujours pour éviter d’attirer l’attention.
Il ne me restait plus qu’à attendre quelqu’un pour me servir, alors que je soupirais comme à l’habitude, me demandant ce que je foutais là. Qui aurait cru que la chose qui m’avait permis à fuir le passé, fut celle qui me la ramena en pleine face.
Yuki Yamato
(#)Dim 4 Oct - 14:37
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Ushinatta Amaya
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Une nouvelle prise de service pendant ce petit break bien mérité qui avait commencé il y a une semaine.
Bosser ici c'était en effet une pause dans ma vie secondaire, qui consistait principalement à la recherche d'informations, comme cela avait été le cas à Mizu, dont j'étais revenue il y a peu.
Bien sûr j'aurais certainement des têtes a faire tomber un de ces quatre – je faisais confiance au Hokage pour ça – mais pour l'heure je profitais simplement de ce « retour à la normalité » et ce petit job qui me permettait de boucler mes fin de mois. Une vie simple et sans prétention c'était au final tout ce à quoi j'aspirais, même si je gardais toujours cette amertume que je ne savais taire totalement... Cette aigreur qui revenait sans cesse et qui m'empêchait de suivre le courant de mon existence en toute quiétude. Alors je faisais semblant d'avancer, me donnant l'illusion que la vie continuait comme elle le devait, servant des verres pour oublier, a défaut d'en boire.
Ce boulot me permettait de me focaliser sur autre chose. Je devais toujours être en action si je ne voulais pas laisser mon esprit divaguer et me filer des sueurs froides, même après trois ans.

Empilant les cartons, j'aidais mon collègue, Joshuro, a ranger la nouvelle livraison dans la réserve. Même si c'était le bordel dans la déco du bar, c'était scrupuleusement rangé en ce qui concernait les bouteilles. Le business avant tout. La patronne prenait soin de son gagne pain et il n'était pas question que l'on déroge à cette règle. Une fois de plus elle était absente d'ailleurs, a croire qu'elle m'avait embauché pour se délester de la gestion de la boutique et se consacrer à la logistique : d'ailleurs, j'avais enfin reçu mon uniforme.
Bref, le dernier carton était posé, restait plus qu'a tout ranger et étiqueter. C'était assez calme à cette heure, même si l'affluence n'était pas non plus au rendez vous tant que ça quelque soit le créneau. Pourtant il y avait quand même quelques habitués et curieux pour se boire une pinte ou ressortir raide mort et ce soir ne faisait pas exception.  J'entendis des pas lourds fouler le carrelage en damier du bar, me faisant quitter mon poste pour accueillir le client.

Passant la porte battante, je vis aussitôt un homme blond à la carrure impressionnante et avec un œil bandé, assis au bar. Cela n'aurait rien eu de vraiment extraordinaire si je n'avais pas aussitôt reconnu  l'énergumène... ce qui me mis aussitôt en rogne et me fis faire demi-tour, cherchant le soutien de mon collègue pour faire le service à ma place... mais il prétexta être trop occupé a ranger et de pria « gentiment » de me démerder... Super.
Malgré tout, je relativisais. Après tout, ça faisait plusieurs années maintenant. J'avais pas mal changée depuis... j'avais les cheveux court désormais... Tss... Bien sûr qu'il allait me reconnaître aussi vite que je l'avais resitué... ! On ne pouvait pas oublier quelqu'un qui avait été membre de son équipe pendant près de cinq ans. On ne pouvait pas oublier celui qui avait été l'autre seul survivant...

Inspirant profondément, je me passais de l'habituel accueil des clients avec le transformateur de voix. Le cœur n'y était vraiment pas, tant pis pour le règlement du bar.
Feignant l'ignorance, je me mis devant le bar et lui demandait simplement sa commande.

« Qu'est-ce que je vous sers ? »

Mon regard planté dans sa direction, je sentis le malaise lorsque le sien croisa le mien. Pourtant mes prunelles écarlates continuèrent de le fixer sans le lâcher, attendant seulement qu'il me réponde.
Au lieu de ça, j'eus le droit à une entrée en matière dont je me serais bien passée.
D'ailleurs qu'est-ce qu'il foutait là ? Je ne pouvais pas croire que c'était seulement dû au hasard malgré son air surpris : il était forcément venu ici pour me causer. Et ça ne me plaisait pas du tout.

« Je m'attendais pas à te voir ici... Où avec cette coupe. »

« ça ne prend pas avec moi. Qu'est-ce que tu veux ? »

Compulsivement, j'attrapai un verre lavé encore mouillé pour l'essuyer, tout en lui jetant un nouveau regard.

« Tu ne vas pas me faire croire que, de tous les bars de Konoha, tu as justement choisi celui où je travaille, depuis peu, par hasard ? »

Mon ton était presque moqueur tandis que je continuais de passer mes nerfs sur cette pauvre vaisselle.

« Si tu es là pour parler du « bon vieux temps » tu perds ton temps et tu peux dégager. Je n'ai aucune envie d'en parler. »

Pourtant il restait un client...

« … Mais si tu veux simplement picoler... qu'est-ce que je te sers ? »



Dernière édition par Ushinatta Amaya le Lun 26 Oct - 11:51, édité 1 fois
Ushinatta Amaya
(#)Dim 4 Oct - 21:33
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Un énième soupir témoignant de ma fatigue alors que j’attendis que quelqu’un me serve. Je n’étais pas spécialement impatient, mais il était vrai que plus vite j’aurais étanché ma soif, plus vite je m’en serais en allé pour me reposer. Fatigué, mais en même temps assoiffé… Tel était le fardeau d’un addict comme moi. J’aurais pu prendre une bouteille et m’ennuyer, mais il me fallait bien trouver une raison de m’occuper… Mais ce n’était que quand il était trop tard que je compris que j’aurais dû prendre mes jambes à mon cou.

Aussitôt que des bruits de pas se firent entendre, je tournais la tête pour voir qui allait me servir. L’espace d’un bref instant, mon œil s’écarquilla de surprise. J’ai cru voir un fantôme du passé. Une femme en tenue militaire et à la longue chevelure glycine… Et portant, lorsque le flash disparu, elle était toujours là, avec un regard qui en disait long sur son humeur de me voir ici et maintenant. Clignant de mon œil active, une douleur semblait revenir rapidement dans l’autre… Une vive et éreintante…


« - Je m’attendais pas à te voir ici… ou avec cette coupe. »

Comme une boutade pour me distraire, sa voix continuait d’être cinglante à mon égard. Elle semblait énervée de me voir, pour une raison qui semblait m’échapper, et qui n’était clairement pas le sujet de mes soucis en ce moment. Cette douleur grandissait, encore. Les flashbacks de notre unité revenaient, ainsi que le combat qui avait mis fin à tout ceci. Ma main s’était amenée à mon œil caché, très peu visible mais tremblant alors que la douleur devenait plus forte. Et sa voix en faisait de même. Les tourmentes, les cris, la douleur. Tout était en train de revenir. Plus fort, plus fort, plus f-

THUMP

… Un puissant coup du poing sur le comptoir réussi à faire taire autant ces voix que la douleur. Heureusement, je n’avais semble-t-il pas frappé au point de briser ou déformer le comptoir. Ne levant toujours pas la tête, alors que je gardais le regard fermé, je finis par sortir quelques mots.

« - Ton plus fort… Et plus frais. »

D’un soupir bien plus fatigué que je ne l’aurais cru. J’étais sorti de ma transe aussi vite que j’y étais rentré. Sans doute des restes des traumatismes… J’étais lucide sur ma condition après tout : j’étais encore atteint de ce qui s’était passé, et pensait que j’avais évité toutes choses qui me ferait replonger… Je n’avais juste pas prévu de la revoir elle aussi tôt.
Au moment où je vis le verre dans mon champ de vision, sans même attendre qu’elle ne puisse me dire quoique ce soit, je le pris pour le vider cul sec. Elle m’aurait servi de l’antigel que je ne m’en serais pas rendu compte. Le verre rencontrant de nouveau le comptoir dans le son caractéristique d’un shot vidé, un bruyant soupir conclu tout.


« - … Maintenant que c’est fait ; ma seule intention était de trouver un bar pas fréquenté à cette heure. Je n’étais clairement pas au courant que tu bossais ici. A vraie dire… Je ne m’attendais pas du tout à te revoir à Konoha. Quant au passé… C’est la dernière chose dont j’ai envie de parler. Ça me donne juste envie de m’en vider un autre… »

Phrase que je conclus alors que je lui renvoyais le verre que je venais de vider. Le message suffisamment clair, je retournais dans mon silence froid, attendant le second verre. Même si je ne voulais pas y penser, le fait de la revoir était comme si mes blessures s’étaient rouvertes d’un coup. Je me maîtrisais un peu plus maintenant que l’alcool coulait dans mes veines, mais pour encore combien de temps…

« - … Si tu voulais vraiment oublier tout ça, qu’est-ce que tu fous ici ? »
Yuki Yamato
(#)Lun 19 Oct - 22:46
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Ushinatta Amaya
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Son poing rencontra violemment le comptoir, exultant sa colère ou peut être même sa panique. Quoi qu'il en soit, il avait lui aussi l'air d'être rattrapé par ses démons, ce qui me fit dire qu'il était peut être réellement venu ici par hasard, finalement. Un hasard dont je me serais bien passé...

Je lui servis un alcool fort, à sa demande, ça lui délierait sans doute la langue. Et quand il me fit comprendre qu'il voulait s'en descendre un autre, je m'exécutais tout en attendant des explications qui ne tardèrent pas a venir. Il ne savait pas que je bossais là, il voulait juste un coin tranquille pour picoler – seul … ça donnait une idée de son état d'esprit - , et parler du passé était la dernière chose dont il avait envie : ça nous faisait au moins un point en commun.

« Si tu voulais vraiment oublier tout ça, qu'est-ce que tu fous ici ? »

Sa question me fit arquer un sourcil tandis que je me servais moi aussi un verre, le descendant d'une traite.

« Et c'est toi qui me demande ça ? Au cas où tu aurais oublié Hi c'est tout ce que j'ai. Je ne vois pas en quoi ça te choque que j'y traîne encore. Toi par contre... Je te pensais retourné à Yuki. »

Avec l'alcool enivrant peu à peu ma tête, bien que j'avais l'habitude, je pris enfin le temps de l'observer, remarquant un peu plus en détail son cache œil et ce que cela impliquait.
Les bras sur le comptoir, je me penchai légèrement et tendis ma main vers cette nouveauté masquant partiellement son visage, le soulevant légèrement pour constater les dégâts. J'avais bien conscience qu'il n'apprécierait certainement pas mais c'était plus pour souligner la chose que véritablement voir à quel point c'était moche.

« On ne t'a pas loupé. Ça date de ce jour là ? ... »

Ma voix s'était presque éteinte sur cette dernière phrase. Au delà de la perte de notre escouade et les retombées psychologiques que ça avait engendré, on avait tous les deux été salement amochés ce jour là. La seule différence était que lui en portait un vestige visible aux yeux de tous quand l'imposante cicatrice que j'arborai était dissimulée sous mes fringues, dans mon dos.

« Pourquoi t'es revenu par ici ? T'as replongé ? »

Sous entendu « dans l'armée » aka « sous les ordres de quelqu'un ».
Attrapant mon verre, je me mis à le rincer dans l'évier, tournant le dos à Yamato.

« Comme tu le vois, je me tiens à l'écart des emmerdes. Ou en tout cas, elles sont plus simples a gérer. »

Je préférais dégager dix poivrots en train de se bastonner dans le bar plutôt que de me ré-engager, même si je n'avais plus rien a perdre...
Ushinatta Amaya
(#)Lun 26 Oct - 11:50
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La crise avait fini par passer avec la migraine. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu autant de pensées à l’encontre de cette époque, m’arrangeant toujours pour avoir un focus sur une autre période de ma vie, que ce soit mon enfance ou mon séjour au pays des Neiges. Mais le fait de voir une ancienne camarade, la seule autre survivante, ici et maintenant… Forcément que ça m’avait relancé. Heureusement, j’étais aussi en présence de ce qui pourrait m’aider à me calmer… Une bonne liqueur.
À côté de ça, j’écoutais sa réponse à ma question. Son raisonnement paraissait des plus farfelues quand on prenait du recule. « Hi est ta maison » ? Bien sûr.


« - Je n’ai jamais été un Yukijin pour commencer. Si je suis allé là-bas, ce n’était que pour m’entrainer… Ou autre chose. »

Fuir, par exemple. Fuir les souvenirs, fuir la réalité. Juste, trouver une raison de ne plus revenir et ressentir cette peine encore. Au final, Yuki était le seul endroit que je connaissais qui donnait encore du sens à ma vie. Du moins, jusqu’à ce que Konoha renaisse de ses cendres et me donner une nouvelle raison de me battre.
Me sortant de mes pensées, je sentis la présence de la barmaid s’approcher. Ses yeux étaient fixés sur mon cache-œil, chose que je pouvais comprendre. On n’avait pas eu l’occasion de se voir avant que je ne sorte de l’hôpital pour ne plus y revenir. À part les médecins, je n’autorisais personne à voir ce qui se cachait derrière ce dernier, mais pour une survivante… C’était une exception.



« - Un pic de roche bien placé. Les médecins m’ont dit que quelques centimètres de plus, et le cerveau aurait été atteint. Pas capables de faire leur connerie correctement… »

Le ton de ma voix était assez sarcastique, mais les paroles restaient assez transparentes pour comprendre qu’au fond… Une envie d’en avoir fini ce jour-là persistait. Une nouvelle gorgée remplie ma bouche alors que je préférais ne pas sombrer dans une nouvelle phase dépressive.
En parlant de sombrer, une autre question s’enchaîna sur « mon » arrivée à Konoha. C’est vrai que maintenant que j’y pense, on ne s’était jamais croisés avant aujourd’hui. Surprenant d’ailleurs…


« - … Après ça, je n’avais plus réellement d’objectif en tête, si ce n’était de devenir plus fort. Pour plus me retrouver dans ce genre de trou à merde. Pour ça que je suis parti au Pays des Neiges, pour essayer de voir auprès du reste du clan ce qui me manquait. Quand j’ai appris que Konoha a rouvert, je savais que je devais y retourner. »

Une autre gorgée.

« - … Je n’ai jamais réellement raccroché je pense. Me battre, c’est tout ce que j’ai appris à faire. Autant m’en servir pour quelque chose d’utile, non ?.. »

Finalement, c’était ça la vraie raison. J’étais revenu à Konoha, pour me battre pour le pays, uniquement parce que je n’avais rien à quoi me raccrocher d’autre. Qui sait ce que je serais devenu si j’avais réussi à trouver ne serait-ce qu’une raison de continuer…
Mais en parlant de ça, la réponse d’Ama avait eu le don de réveiller à nouveau ma curiosité, mais surtout mon doute. Ou bien était-ce l’alcool qui me dictait à nouveau d’insister pour découvrir quelque chose qui n’existait peut-être pas.


« - De tous les bars de toutes les villes du pays du Feu, il a fallu que tu choisisses celui qui se trouve au milieu d’une base militaire. Pour quelqu’un qui prétend se tenir à l’écart des emmerdes, tu dois admettre que ça a une petite odeur de connerie ? »

L’absence d’inhibition commençait à se faire sentir. Bien que je fusse bien loin d’être dans la zone rouge, la liqueur envahissant mon sang faisait effet, et me laissait sortir de ma coquille bien plus facilement, surtout quand c’était avec quelqu’un qui me connaissait.

« - On sait tous les deux que t’es loin d’être la dernière des incompétentes. Si jamais tu te décidais à joindre les rangs, je suis sûr que le nobliaux qu’on a en Kage te laisserait en bonne position. »
Yuki Yamato
(#)Ven 30 Oct - 21:57
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Ushinatta Amaya
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Je l'écoutais parler de sa blessure, presque blasé que ce pic de roche ne se soit pas enfoncé un peu plus pour mettre un terme à sa vie. Je ne savais pas si c'était a cause de l'alcool que la dépression pointait son nez ou pas mais, au fond, je le connaissais suffisamment pour savoir que lui non plus n'avait pas réussi a surmonter tout ça et que les séquelles étaient encore présentes...
De mon côté, c'était sans doute a cause de mon verre mais le voir si mal me serra le cœur et dissipa instantanément la colère primaire que j'avais ressenti simplement en le voyant. Certes, sa simple présence me rappelait de sales souvenirs que je préférais oublier mais il n'en était pas responsable. Je devais même m'estimer heureuse qu'il ait survécu et non pas succombé avec les autres... C'était au final le dernier vestige de cette vie passée. De cette famille soudée qui avait éclaté en morceaux.
Je soupirai.

Il était parti en exil à Yuki après tout ça pour se remettre en question et se perfectionner, puis avait lâcher ce côté de la famille qu'il n'aimait pas vraiment quand il avait appris pour l'ouverture de Konoha. Il avait continué de lutter et de se perfectionner pour ne pas revivre la même chose en étant plus fort alors que j'avais de mon côté décidé de tout éloigner pour mieux me porter. Je ne savais pas vraiment s'il existait une meilleure option que l'autre... En tout cas, ça avait été pour moi la goutte d'eau de trop après toutes les années merdiques que je m'étais trimballée depuis le début de ma vie. J'étais arrivée a saturation et pourtant je m'étais accrochée comme si cette chienne de vie avait autre chose a offrir. J'avais pensé plus d'une fois a me foutre en l'air mais je n'avais jamais réussi a m'en persuadé, hantée par le souvenirs de mes amis, cette famille que je ne voulais pas décevoir. J'étais vivante contrairement à eux, je ne pouvais pas gâcher ce coup du destin alors qu'ils n'avaient pas eu cette chance.

Yamato remis alors ma réponse en question, parlant de mon choix de bar dans une base militaire alors que je prétendais vouloir rester a l'écart des emmerdes. C'était aussi vrai que c'était faux.

« Tu te sentirais plus en sécurité dans un village paumé plutôt que dans un village militaire fortifié et surveillé, toi ? C'est plus facile ici et puis le Hokage a facilité mon installation à Konoha »

Il savait très bien qui était l'Ombre de la Feuille et que nous le connaissions. Même si je savais que cette révélation lui ferait se poser des questions légitimes mais auxquelles je ne pourrais pas répondre ou que je préférais ignorer. Je n'étais pas stupide. Je savais très bien que si le Hokage avait fait cela c'était en parti pour m'avoir sous le coude en cas de besoin mais c'était après tout normal après le choix de ma double vie, bien que Yamato l'ignorait.

« J'ai raccroché Yam'. C'est fini toutes ces conneries pour moi. Travailler en équipe, exécuter des ordres chaque jour de ma chienne de vie... J'peux pas. J'y arrive plus. »

Des images que j'aurais préféré laisser enfouies ressurgirent dans ma mémoire.

«  Je veux juste qu'on me foute la paix et vivre une pseudo vie normale. Enfin. »

Il connaissait mon passé. Mon absence de famille, mon placement temporaire chez les moines de Benzaiten et surtout mes années de galère a trimer dans la rue pour bouffer et juste survivre. J'en avais pleins le cul de ces conneries. Je demandais seulement a mener une vie plus pépère, c'était quand même pas la lune ?!
Pourtant j'omettais de lui dire un truc essentiel : moi non plus je n'arrivais pas a rester passive devant le danger potentiel qu'encourait le pays. Fallait croire que l'engagement pour l'armée et donc pour sa patrie ça allait bien au delà de ces années de service...

Mon regard bifurqua et remarqua la lame qu'il portait dans son fourreau, me laissant enfin esquisser un semblant de rictus de nostalgie.

« Tu l'as toujours. »

Je savais que c'était un héritage familial et il en prenait souvent soin au coin du feu pendant nos campements entre deux missions à l'époque.
Je tendis la main pour qu'il me la prête. J'étais sûre que malgré tout ce que cette lame avait subi, elle était toujours en parfait état. Il avait beau se plonger dans l'alcool pour oublier et cesser de prendre soin de lui, j'étais réellement persuadée qu'il en faisait bien plus pour cette arme.
Je me rappelais comme ça l'énervait quand je la lui subtilisais alors qu'il était en train de la bichonner, courant dans mon insouciance et mon envie de détendre l'atmosphère entre deux contrats éprouvants. J'étais le clown du groupe, toujours prête a faire n'importe quoi pour remonter le moral des troupes quand on était en pause et au contraire des plus sérieuses et organisée sur le champ de bataille.
J'avais l'impression que tout ça était dans une autre vie.
Cette « Ama » était morte depuis longtemps.
Ushinatta Amaya
(#)Mar 3 Nov - 11:02
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Parfois, je me demandais si les gens autour me prenaient pas pour un con. J’ai une réputation d’être assez direct et surtout de penser aux solutions les plus expéditives pour régler un problème, mais je ne le fais pas par pure envie ou plaisir. Seulement parce que le risque zéro n’existe pas, et qu’il valait mieux faire quelque chose que l’on regrette que ne rien faire du tout. Et dans cette situation… J’avais cette énervante impression qu’Ama n’était pas honnête.

Son explication quant à sa présence à Konoha devenait cohérente. Vraie qu’on se sent plus à l’abri dans une forteresse que dans un trou paumé, je l’accorde. Mais malgré tout, quelque chose cloché.


« - Connaissant ce gars, jamais il ne laisserait une kunoichi comme toi tranquille. »

C’était ma seule et dernière remarque sur le sujet, pour l’instant. Si elle s’était réellement retirée, ça serait une grosse perte de potentiel, mais je serais irrespectueux d’insister. Même si je me doute bien que si le Hokage l’apprenait. J’aurais la charge d’être bien plus « agressif ». J’en avais déjà des migraines d’avance… Ou bien était-ce la gueule de bois qui se ramenait plus tôt que prévu.

Toujours était-il qu’elle restait forte pour changer de sujet, alors qu’elle pointa d’un ton plus enjoué mon arme. M’en séparer ? Comme si c’était une idée acceptable. La dernière personne qui pensait que je devais laisser mon Katana derrière est morte dans la neige par ce dernier. Un instant, je l’attrapais de ma taille et le lever, toujours dans son fourreau. Et voyant sa main, je soupirais de nouveau.


« - T’en rates vraiment pas une. »

Le posant dans sa main de son poids, je retournais dans mes gorgées restantes. Si elle voulait regarder la lame, elle se rendrait compte de la clarté de cette dernière. Que ce soit durant ma période à l’armée, ou durant mes années d’errance, jamais ne passa un jour où je prenais le temps de nettoyer la lame. Parfois même me privant de nourriture plusieurs jours juste pour utiliser mes économies de voyages afin de payer un forgeron.

« - Evites juste de courir dans tous les sens comme une dératée cette foi. »

Les nombreuses fois où elle voulait juste voir s’il coupait bien et où j’ai voulu l’engueuler. Du groupe, j’étais pas le Leader, mais le moteur. Toujours le premier à faire un discours qui donne du peps et à voir le côté positif des situations. Les rares fois où je m’énervais concernaient seulement les provocations en duel, et toute atteinte à mes origines, sabre y compris. Aujourd’hui, ce sabre a plus tendances à couper des mains qu’à passer d’une paire à l’autre…

« - Me demande ce qu’on serait devenu autrement. »

… La boulette. La phrase m’était sortie toute seule, perdu dans mes pensées lorsque l’ébriété me rattrapait. Un silence bien plus long qu’en réalité s’installa alors que je regardais dans le vide, cherchant une échappatoire. Ma main ne trouva pas mieux que de tendre le verre qu’elle tenait pour demander un nouveau service. Sans doute pas la meilleure des idées pour m’empêcher de parler plus, mais bon, autant rester dans le même élan pour éviter d’être dans cette gênante tension.

« - Plus j’y pense, plus je me demande si en restant à l’armée, j’aurais vu d’un bon œil l’ouverture de Konoha. J’aurais dû faire un choix entre rester au service du Daimyô, ou de prendre la voix des missions plus compliquées… Tsk, me connaissant, j’aurais choisi la seconde sans hésiter, pour prouver que j’étais pas un pecno. Au final, je ne suis que ça : une épée qui a besoin de trancher pour ne pas s’émousser. »
Yuki Yamato
(#)Dim 29 Nov - 15:20
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Je fus plutôt étonnée de le voir se lever et me tendre son katana sans même protester. Prise au dépourvue, j'accueillis le fourreau entre mes mains avec un air reflétant mon état d'esprit, non tinté rapidement d'une certaine satisfaction. Ça avait beau faire des plombes que l'on ne s'étaient pas vu, son geste prouvait qu'il me faisait encore confiance, d'une certaine manière.
D'un mouvement du pouce, je sortis légèrement l'arme, admirant sa lame immaculée et paraissant complètement neuve sans que cela ne me surprenne. C'était la seule chose ici qui n'avait pas changé. D'ailleurs, la remarque du Yuki me fit arquer un sourcil. En effet, jadis, dans le temps d'antan, à une époque révolue, je courais effectivement avec son arme en main juste pour le faire rager, et on s'amusait d'ailleurs avec Akiko à le faire tourner en bourrique, quand ce n'était pas les autres de la bande qui s'y mettait... Rien que d'en reparler j'éprouvais un mélange de joie pour tous ces moments passés et d'amertume face à l'injustice qui nous avait pris tout ça en un instant... On était les deux seuls survivants... Les deux seuls capables de continuer à transmettre leur flamme de combattants qui les avait conduits cruellement à la mort. Ouais... Il ne restait plus que nous...
Ce foutu verre commençait à faire l'effet inverse de ce que j'aurais voulu...

« Me demande ce qu’on serait devenu autrement. »

Mon regard sans doute déjà vide depuis quelques instants, perdue dans mes pensées, cherchait l'oeil valide de Yamato. Qu'est-ce qu'on serait devenus si la team était toujours là ? … Où est-ce qu'on en serait, nous deux … ? Clignant des yeux le temps que l'information monte à mon cerveau légèrement dans la brume, je reposai délicatement le fourreau du Yuki sur le comptoir. Prenant en suite la bouteille qu'il me quémandait pour remplir son verre tendu. J'en renversais même un peu a côté et m'empressai de le rejoindre dans sa descente, mon coude se levant un peu plus en portant ce liquide décapant à ma bouche.
Je ne compris que quelque instants plus tard qu'il parlait de nos carrières respectives et non pas d'autre chose quand il poursuivit. D'un coup je me sentais soulagée et même un peu rougir, à moins que ce ne soit l'alcool.

« Après toutes ces années dans l'armée a prouver ta valeur, tu aurais encore voulu montrer que tu n'étais pas un plouc ? Prouver à qui ? Au final, à l'ouverture de Konoha tu nous aurais laisser tomber comme un crevard pour rejoindre les shinobis ? »

Il en avait totalement le droit mais j'avais ce rapport avec notre équipe, digne d'une véritable fratrie, LA famille que je n'avais eu, au point où je ne pouvais pas imaginer l'un des nôtres nous « tourner le dos » pour vivre sa meilleure vie ailleurs, sans nous. On comptait les uns sur les autres, chacun à notre manière, mais au final ça revenait au même. On avait été une équipe réellement soudée.

Subitement, je repris son fourreau que je dégainais un nouvelle fois, un peu plus, jusqu'à lui laisser remarquer une bonne partie de la lame dans laquelle il voyait probablement son reflet.

« Une lame n'a pas besoin que de trancher. Au contraire, il faut savoir aussi en prendre soin. Regarde la tienne ! Elle est comme neuve. On la croirait vierge de tout combat. Est-ce que son éclat vient de tous les membres qu'elle a tranché ? De tous les cœurs qu'elle a planté ? Dans quel état serait-elle si tu n'en avais pas pris soin avec tout ce qu'elle a vécu, d'après toi ? »

Émoussée, usée ou même rouillée... Elle serait juste au bout de sa vie. Comme nous.

« Je lève le pied, comme ta lame dont tu prends soin. Et toi ? Qu'est-ce que tu fais pour toi même ? T'es plus amoché qu'elle ! »

Je reposais mon verre vide sur le comptoir avec un peu trop de conviction, signe de mon agacement. Le voir comme ça, ça me débectait ! Mais étais-je réellement la mieux placée pour le juger ?

« Tu penses que tu vas tenir encore longtemps comme ça ? Une lame fragilisée est une lame qui se brise. Il faut savoir la renforcer avant que ça n'arrive. »

De mon regard embrumé par l'alcool émanait une lueur différente, alanguit.

« Et la bichonner... »

Ushinatta Amaya
(#)Dim 29 Nov - 21:11
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Je pouvais sentir que je me laissais déjà partir un peu. Même si je n’avais pas réellement bu, le fait qu’il soit assez costaud et que je buvais sans envie de me restreindre n’aidait pas réellement à mon inhibition. Aborder des sujets sensibles alors que j’étais dans cet état allait forcément me laisser sortir mon franc parler. Je n’avais pas l’alcool fragile au point où je devenais incapable de mentir, mais quand je ne me sentais pas en alerte, il était plus difficile de me restreindre… Et la présence d’Ama était l’une des rares qui ne m’obligeaient pas à être prêt de dégainer mon arme.

Arme qu’elle prit en valeur apparemment, préférant concentrer son attention sur elle que sur moi. Bonne chose ou non ? Je ne saurais dire. Le fait qu’elle n’arrêtait pas de la complimenter en revanche m’arracha un sourire. J’avais effectivement une fierté à entretenir ma lame, et savoir que d’autres pensaient qu’elle était en bon état. Mon père m’aurait botté le cul dés mon arrivée dans l’autre monde si ça n’avait pas été le cas.
En revanche, la discussion pris un autre angle quand elle parla du fait que j’aurais abandonné l’équipe si jamais les choses s’étaient mieux passés. Je n’avais jamais réellement dit ça mais bon.


« - Jamais dit que je vous abandonnerais. Je pensais plutôt qu’on en aurait discuté pour voir comment cela se passerait. Moi j’aurais été pour partir, mais après… Tu penses vraiment que j’aurais lâché sans parler, franchement ? »

Elle l’avait pris assez mal de ce que j’entendais dans sa voix. Tenait-elle autant que ça à notre team de l’époque ? Je savais qu’elle n’avait pas réellement de personnes vers qui retourner au-delà de l’armée, mais je ne savais pas à quel point elle avait tout perdu…
La discussion embraya soudainement sur ma façon de voir les choses. Je me considérais comme un soldat, une arme pour accomplir n’importe quelle mission, sans le moindre repos. Mais la voix d’Ama semblait être emplie de peine… Et d’empathie. La comparaison entre mon état et celui de la lame faisait mal à entendre, un grognement que je lâchais étouffé par les gorgées d’eau de vie. Oui, je mettais mon arme à plus haute estime que ma propre vie, et donc ?


« - Un combattant sans cicatrices est juste un enfant qui a pas fait face à la réalité. Je suis un soldat, je serais amené à affronter des personnes qui seront potentiellement plus forte que moi. Et si je meurs au front… Et bien au moins j’aurais combattu jusqu’à mon dernier souffle. »

Pessimiste au possible, mais cette discussion n’avait fait que ranimer mes propres questions. Pourquoi j’étais encore en vie, quel était mon but ? Ce genre d’emmerde que j’avais envie de trancher comme les obstacles devant moi.
Bien que je vis son regard changer d’un ton moqueur ou juge à quelque chose de plus… attentionné, je ne pouvais plus rester ici, autrement, les choses s’aggraveraient. Sortant ma bourse, je jetais quelques billets sur le comptoir avant de prendre dans ma paume mon sabre. Heureusement, j’étais loin d’être dans le rouge, juste fatigué de la mission et l’alcool qui me fini, pourquoi j’attendis que sa prise sur mon sabre se relâche avant de le prendre, que je ne l’arrache pas.


« - … Merci pour ton inquiétude… Mais je m’en sortirais. Tout ce que je dois faire, c’est échapper à la faucheuse, c’est pas si compliqué, hehe. On se revoit à qui sait. »

Et c’est ainsi que j’allais m’en aller. Maintenant que je savais qu’elle était dans le coin, il y avait comme un poids qui s’était retiré. Même si ça me faisait mal d’apprendre qu’elle avait raccroché, au moins je pouvais comprendre, et la voir si l’envie se menait.
Cependant, il fallait croire que je m’étais levé trop vite. Ma main se posa sur le comptoir alors qu’un premier vertige arrivait. L’accumulation de stress et d’alcool avait eu raison de moi. Très certainement que je pourrais faire le chemin de retour, mais pas sans faire de pause pour pas risquer de tomber. Un souffle, deux souffle… Et on reprend la route.
Yuki Yamato
(#)Mer 2 Déc - 17:12
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Au final, je ne savais pas si c'était mes verres ou cette foutue conversation mais j'étais maintenant en mode déprime. Pourquoi la vie s'était acharnée ? Qu'est-ce que je lui avais fait bordel ?! Et lui là ! Pourquoi réapparaissait-il l'air de rien juste pour me dire au final qu'il en avait pas grand chose a foutre de crever ! Il aurait dû continuer de faire le mort plutôt que de me recroiser !
J'en pouvais plus de ces conneries ! Ce n'était clairement pas quelque chose que je voulais entendre de sa bouche alors que je me battais et luttais pour ne pas céder et rester en vie, par respect pour eux qui n'avaient pas eu cette chance !
Et voilà qu'il voulait fuir après avoir lâché un truc pareil... Je n'arrivais juste pas a réagir, me contentant de raffermir ma prise sur le fourreau de son arme qu'il voulait récupérer, avant de le lâcher.
Il se battait pour les autres mais pas pour lui... En un sens ça me ferait presque sourire. Nous étions bien plus similaires que ce que j'aurais pensé... mais je ne pouvais pas concevoir qu'il crève à son tour.

« T'avises pas de crever comme un con...»

Mon esprit était complètement embrumé, tant par l'alcool, légèrement, je le sentais, que par toutes ces émotions contradictoires. A la fois dépitée de l'avoir recroisé et d'avoir eu cette conversation... et presque soulagée, apaisée. Comme un retour au source. Le sentiment d'avoir cette accroche avec ce qui se rapprochait d'une famille, comme autrefois. Ce n'était pourtant pas celui dont j'étais le plus proche dans la bande mais ça faisait du bien de sentir cette chaleur au creux du cœur, même s'il était gratté à la surface par des kunai aiguisés.

Finalement, le Yuki se leva de son siège, lâchant l'argent qu'il devait et même un peu plus, katana en main et prêt a repartir en me laissant avec ces idées moisies en tête... sauf que son rattrapage au comptoir me fit écarquiller un instant les yeux, comprenant qu'il avait sans doute sous estimer son état. Par réflexe, je me retrouvais à ses côtés en un instant pour le soutenir par le buste, le regard légèrement teinté d'inquiétude.

« Bah alors ? Plus l'habitude de boire ? On ne sert pas de la piquette ici !
Je vais faire un bout de chemin avec toi. De toute façon j'ai quasiment fini mon service.
 »


Je n'allais pas le laisser rentrer dans cet état, même s'il protestait.

Tout en le maintenant d'une main pour servir d'appui, j'attrapai un papier sur le comptoir et un stylo en me penchant légèrement pour laisser une note à Joshuro et prévenir de mon départ un peu en avance. Je me rattraperais en faisant le fermeture demain.
Après quoi, j'essayais d'évaluer l'état de Yamato. Je n'étais pas vraiment clean non plus mais j'arrivais a marcher sans que le sol ne tangue de trop ou ne se dédouble, c'était déjà ça.
Je passais donc ma tête sous son bras pour qu'il prenne appui sur mes épaules au besoin, soudainement.

« Tsss... quelle plaie. Tu pèses une tonne. »

Tentai-je à la fois par agacement que pour détendre un peu l'atmosphère qu'il avait flingué. Mais ça n'eut pas vraiment l'air de lui plaire parce qu'il grogna comme un ours tout en se dégageant pour tenter de marcher droit tout seul.
Il avait même le bon espoir de prétendre pouvoir rentrer chez lui comme ça. Mouais... admettons. Il y serait peut être dans une heure ou deux avec de la chance, vu le nombre de pauses pour chercher un coin de mur sur lequel il se raccrocherait.

« Fais pas le gamin. Laisses ton sale ego de côté et laisses moi te guider ! Tu seras plus vite rentré.
T'habites où ?
 »


Mieux valait qu'il me le dise en étant encore conscient et pas trop amoché... Sait-on jamais...
Ushinatta Amaya
(#)Mer 2 Déc - 20:52
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Avancer sans regret. Un Nindô que je m’étais imposé depuis que j’avais réussi à me redresser. Le décès de mes camarades me fit comprendre qu’au final, la mort serait sur mon chemin quoiqu’il arrive. Donc, soit je choisissais de me cacher jusqu’à ce que l’inévitable arrive, soit je l’affrontais la tête la première en me débattant pour ne pas perdre. J’avais choisi le second.
C’est pourquoi en fin de compte, que je vive ou crève, cela n’avait que peu d’importance. Je me contenterais d’affronter les obstacles, un après l’autre, jusqu’à ce que l’inévitable arrive.

Enfin, ce n’était pas tant le meilleur moment de parler de ce genre de philosophie. J’étais plus en train de me dire « Putain ça tangue » plutôt que ce discours. Saoulé dans les deux sens du terme, je sentais l’énervement se construire alors que je me forçais à me redresser pour reprendre mon chemin jusqu’à chez moi.
Pourtant, une aide se fit sentir alors que j’allais passer la porte. Ama. Direct elle me mit un taquet sur mon état rapidement tombé ainsi, avant de me proposer de me raccompagner. Elle était sérieuse ? Vraiment ?


« - Tu crois vraiment que je suis aussi minable ? Je peux me démerder. »

J’avais beau essayer de gueuler, elle allait pas me laisser faire. Me voilà à me raccrocher à sa maigre figure comparée à la mienne afin de marcher dehors. Tu parles d’un homme. J’étais certains que j’aurais pu m’enfiler bien plus autrement. Mais entre la situation de malaise et le long voyage précédent la journée, j’avais clairement surestimé mon endurance. Puis vint la question qui me fit hésiter. Elle voulait vraiment me raccompagner jusqu’à chez moi ? Non pas que j’étais contre le fait qu’elle connaisse mon adresse, mais de là à la laisser y entrer… Après tout ce temps…

« - Juste… Suis mes pas. »

Le sursaut d’orgueil que je ressentais actuellement était suffisant pour me relancer dans la marche. Forçant plus d’appui sur mes pieds, je me redressais pour soulever mon corps bien plus qu’avant. Hors de question de trop me reposer sur elle, au sens littéral.
La marche fut assez silencieuse mis à part les éventuelles indications pour lui dire de tourner à droite ou gauche. Peut-être voulait-elle parler, mais moi pas vraiment. Tant par mon état, tant par manque d’envie. Il fallait dire que cela faisait beaucoup à apprendre d’un coup… Mais heureusement, ce ne fut que l’état d’un quart-d ’heure avant que l’on arrive chez moi. Une maison un peu isolée à un seul étage, d’apparence extérieure modeste, mais entretenue. Le salaire de Jônin était pas mal pour acquérir ce genre de possession… Approchant la porte, j’attrapais mes clés et ouvrir.

Là, la question se posait. Me retournant, il y eu un silence alors que j’observais la barmaid, jugeant de quoi faire sur la question. Et c’est après plusieurs secondes que je pénétrais dans ma demeure, laissant la porte ouverte pour lui permettre d’entrer. L’intérieur était assez simple, peu de décorations sur les murs, car je n’avais rien à y accrocher. Un salon assez classique, table basse au sol et coussin pour y être assis. Deux détails cependant : un coin avec un fauteuil à côté d’une bibliothèque moyennement rempli, pour les livres que j’avais pu me procurer aux coins du pays du feu, et surtout, un autel, sur lequel se trouvait juste un support fait pour une arme. Mon arme.
Très vite, je me délestais de beaucoup de choses. Mon manteau, mes chaussures, les équipements de mon torse, et finalement, reposant mon sabre sur son piédestal. Sans tout ça sur le dos, ça allait déjà mieux, bien plus léger et donc plus simple à naviguer. Très vite, je finis par m’appuyer sur un mur pour souffler un peu. Ce n’était pas comme si j’étais à deux doigts de tomber, mais clairement, une chaise de la cuisine serait la bienvenue. D’un coin de l’œil, je vis la figure d’Ama qui me fit soupirer.


« - Alors, tu vois bien que j’aurais pu gérer seul, haha. Pas besoin de t’inquiéter. »

Mais c’était en lui répondant que je me rendis compte d’un détail : elle avait aussi bu. Peut-être pas autant que moi, mais elle n’était clairement pas avec les idées les plus fraiches. Sans doute en plus qu’après m’avoir « légèrement aidé » qu’elle serait aussi fatiguée en plus de ça. La question se posait à nouveau, que faire ? Quoi dire ?

« - … Si tu ne penses pas pouvoir faire le chemin du retour, t’as qu’à rester. On peut bien se démerder pour trouver une solution... »

…Et merde. Comment elle va prendre ça maintenant…
Yuki Yamato
(#)Lun 7 Déc - 20:25
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Sans surprise, le Yuki se braqua et clama qu'il pouvait se démerder tout seul. J'aurais bien voulu voir ça... mais ma conscience me dictait de quand même le maintenir pour éviter d'avoir a le relever comme un poids mort s'il se cassait la gueule.
Avant de partir du bar, j'avais attrapé mon sac sans prendre pour autant le temps de changer mes fringues.

Finalement, je suivis ses directives, me contentant de marcher sur ses pas vers notre destination.
L'avantage c'était qu'il n'y avait pas grand monde dans les rues à cette heure là. L'obscurité était omniprésente et la Lune offrait au paysage sa luminosité si particulière. J'aurais pu m'y attarder un peu plus si je n'étais pas en train d'essayer de maintenir debout un viking alors que j'étais moi même légèrement enivrée par l'alcool... Au moins je ne titubais pas, moi.
Le trajet se fit dans un silence de plomb seulement alimenté par le bruit de nos pas lourds. Je me demandais à quoi il pensait, s'il en était encore capable. J'avais toujours ce sentiment mitigé sur la situation. Pourquoi je l'aidais après tout ? J'aurais pu le laisser se débrouiller et ramper sur le sol. C'était un grand garçon qui en avait vu d'autre. Pourquoi est-ce que je me sentais soudainement responsable de sa sécurité ? J'avais bien ma petite idée mais ça ne me plaisait pas vraiment... Vouloir le ramener sain et sauf chez lui ne compenserait pas la perte de nos amis au front... mais au moins j'avais la conscience plus tranquille. C'était con a admettre mais je savais que de toutes les personnes dont j'avais quelque chose à foutre – autant dire que ça se comptait sur les doigts d'une main, et encore – Yamato était certainement celui que je voulais le plus protéger, par rapport au passé. Comme s'il en avait besoin... Je n'y avais jamais fait attention, parce qu'il ne s'était pas repointé dans ma vie aussi, mais je m'en rendais bien compte en ce moment. Il pouvait bien se foutre dans des emmerdes, mais pas sous mes yeux.

Après un quart d'heure, la maison était dans notre champ de vision. Je fus plutôt étonnée de le voir habiter dans une baraque plutôt qu'un appartement mais j'imaginais que ses voisins n'auraient pas survécu dans le cas contraire. Mieux valait ne pas emmerder le Yuki, sa tronche devait a elle seule le laisser comprendre.
S'écartant de ma prise, il parvint a ouvrir sa porte sans trop de mal, même s'il mis un temps d'arrêt avant d'entrer. Curieuse, surtout a cause de l'alcool, je passais une tête a l'intérieur, observant une déco presque absente et une simplicité qui ne m'étonnait pas vraiment. Par contre, même son katana avait sa place, c'était dire l'importance qu'il lui accordait.
Il fini par se mettre à l'aise et faire comme chez lui en retirant ce qui l'encombrait tandis que mon regard balaya la pièce après avoir refermé la porte derrière moi. Pourquoi j'étais encore là ? J'en avais foutrement aucune idée. Peut être que le voir a moitié appuyé sur un mur en soufflant pour tenter de retrouver ses esprits ou ne pas vomir ne me donnait pas vraiment envie de partir maintenant... Machinalement, je posai mon sac au sol et allai chercher une chaise dans la cuisine pour la placer juste derrière lui, sans mot dire. Mieux valait qu'il s'assoit même s'il faisait le con en clamant toujours qu'il aurait pu gérer seul, presque en riant. Je ne répondis même pas à ça, l'esprit un peu trop embrumé. Fallait croire que le dernier verre que j'avais bu avait finalement rejoint ses copains. J'étais lessivée avec le regard un peu vitreux, sans doute, mais j'avais tendance a sourire... et être prise de bonne humeur. Alors lorsqu'il me proposa gentiment de rester si je ne me sentais pas capable de rentrer, j'acquiesçais. Qu'est-ce que j'aurais fait d'autre ? J'aurais prétendu rentrer et il aurait voulu me suivre pour pas me laisser seule dans cet état, peut être ? C'était sans fin. Autant ne pas se prendre la tête.

« Parfait ! »

Clamai-je avec un peu trop d'entrain avant d'aller chercher mon sac et m'installer sur un coussin devant sa table basse.
Je l'ouvris et en sorti une bouteille de saké ainsi qu'une coupelle.

« Maintenant qu'on a plus a bouger, je peux moi aussi profiter et boire en dehors de mon service ! »

Et par soucis d'estime, je tenais a m'expliquer sur cette bouteille.

« C'est la Patronne qui veut mettre cette marque sur notre carte. Elle veut que l'on test pour mieux connaître le produit pour le conseiller aux clients et nous a du coup filé une bouteille. Je ne pensais pas avoir a l'ouvrir si vite mais... »

Dans le même temps je me servis une coupelle sans même en renverser.

« … Aux survivants ! … Et à la déchéance ! »

Le contenu y passa presque cul sec, m'empressant de la remplir une nouvelle fois pour la poser cette fois-ci face à moi, pour inviter Yamato à la boire. J'allais le faire s'il ne se décidait pas... Mais dans un soupir et après un pseudo questionnement à sa raison, il vint s'asseoir pour répondre à l'invitation.

« Je t'ai connu plus résistant que ça. »

Le charriai-je.

Moi aussi je voulais m'accorder cette pause et oublier toutes ces emmerdes. Avoir sa tête en face de moi n'aidait pas vraiment mais c'était aussi pour ça que je devais boire un peu plus pour ne plus avoir a m'en soucier.

« Alors ? Je peux dire à la Patronne que c'est validé ? »

Je l'observai boire alors qu'il semblait éprouver une certaine lassitude que j'avais déjà entendu et compris au bar.
Quand il eut fini, je récupérai mon unique coupelle et la remplis une nouvelle fois, prête a boire de nouveau, non sans instaurer un petit jeu.

« Poses moi une question. Ce que tu veux. Et ne m'dis pas que tu n'as pas d'idée ! Depuis le temps y'a forcément des choses à dire ! Si je trouve ta question gênante, je me donne du courage avec ce décapant. »

Fis-je en agitant la bouteille de saké.

C'était un jeu débile assez courant qu'il devait connaître et auquel nous avions déjà joué une fois tous ensemble... Peut-être qu'il s'en souviendrait.
Ushinatta Amaya
(#)Jeu 10 Déc - 13:33
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Le fait d’être chez moi sans plus tout ce bordel sur le dos, et après finalement réussi à encaisser la nouvelle, semblait doucement améliorer mon état. Dire que j’avais décuvé serait une exagération, mais au moins je pouvais sentir mon corps plus léger et apte à me mouvoir dans ma propre maison. Plus grand-chose qui devrait inquiéter la barmaid.

En parlant de ça, elle avait effectivement choisi de rentrer à l’intérieur plutôt que de disparaitre. Je me dis bien qu’elle voulait s’assurer que je finisse pas par m’écrouler dans une flaque de vomis après être rentré, mais au point d’attendre autant ? C’était bizarre. A moins qu’elle eût vraiment quelque chose en tête suite à notre nouvelle rencontre…

J’avais proposé qu’elle reste dormir ici surtout par courtoisie. J’étais bien conscient qu’elle devait être (moins) alcoolisée aussi, donc c’était la moindre des choses de faire cette offre, même si je me doutais qu’elle allait re-… Ah non. La voilà bien plus énergique qu’avant, à se diriger dans mon salon et sortir… Une autre bouteille ? Sérieusement ? Je restais à l’observer prendre ses aises, se servir et boire une coupelle de saké alors qu’elle voulait m’encourager à la rejoindre dans sa « dégustation ». Des secondes passèrent alors que je me demandais quoi faire et ce qui était raisonnable, avant de lâcher un soupir, une main sur mon visage, et de m’assoir avec elle.


« - Si t’avais eu une journée aussi longue que la mienne, tu ferais pas autant la mariolle. »

Vidant la coupe qu’elle m’avait finalement passé, je laissais ma gorge s’enflammer à nouveau. Je savais que j’allais regretter ma décision plus tard, mais pour l’instant, ce n’était plus la question. En parlant de ça, elle tenait maintenant à en faire un jeu. Les fameuses questions qui sont sensés nous foutre la honte, ou du mois, soutirer des informations.

« - …Si tu y tiens. C’est toi qui voit, ça tombe bien, j’ai pas mal de questions à te poser… Espérons juste que tu tombes pas dans les vapes avant. »

Et donc, commença cette session de questions réponses. Je ne savais pas réellement si c'était une bonne idée de participer à ça, mais en réalité, je pensais surtout que je n'avais pas grand chose à cacher. Après tout, quel genre de question elle pourrait bien poser qui me donnerait envie de me bourrer plus la tronche...

Yuki Yamato
(#)Sam 12 Déc - 14:46
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Apparemment, le Yuki débordait de questions à me poser ! Chouette, j'allais sans doute pouvoir m'enfiler la bouteille ! Est-ce que ça me dérangeait ? Non, autrement je n'aurais pas proposé ce jeu. C'était, pour moi, un moyen de rattraper le temps perdu, puisque j'étais certaine qu'il me poserait des tuiles sur le passé, aussi douloureux soit-il.

C'est donc ainsi que commença cette série, plutôt simple pour commencer. Je n'avais pas besoin de toucher à mon verre.

« Depuis quand t’es arrivée à Konoha ? »

« Peu de temps après son ouverture. Avant ça je traînais à la capitale en enchaînant les petits boulots mais quand j'ai entendu que le village avait ré-ouvert, je me suis dit que j'y serais plus en sécurité et tranquille entre ses remparts. Mes années a vivre dans la rue ne m'ont pas fait que des amis. »

Il était au courant de mon passé sans famille, a tenter de survivre dans la rue, même si je ne m'étais jamais vraiment étalée là dessus. Au final, le seul « non dit » à cette question était la façon dont j'étais entrée à Konoha et je ne voyais pas pourquoi le lui cacher puisque je le lui avais déjà fait comprendre un peu plus tôt.

« Je suis tombée sur notre ancien supérieur dans l'armée, maintenant Hokage, blablabla, il m'a proposé de rejoindre le village et j'ai accepté. Comme ça venait de lui ça a facilité mon installation. »

« T’as fait quoi depuis ? Tu as essayé de rester une shinobi ou tu as raccroché complètement ? »

« Je t'ai déjà répondu à ça. J'ai juste tenté de mener une vie normale, loin de ces responsabilités dont je ne pouvais plus. Avant je faisais partie de l'armée du pays au service du Daimyo, vu comment ça a fini, j'avais pas vraiment envie de m'embarquer comme shinobi à l'ouverture de Konoha. Je préfère faire comme avant : vivre pour moi même et non plus pour les autres. Ou plutôt apprendre enfin a vivre plutôt que survivre. »

Parce que c'était ça au final. J'avais trimé toute ma putain de vie maintenant que j'avais la chance de pouvoir enfin lever le pied, je voulais pouvoir vivre normalement. Même si, au fond, ça arrivait a m'ennuyer parfois parce que je ne connaissais rien d'autre que ce que j'avais toujours fait jusqu'ici. Je n'allais pas non plus dire que ça me manquait mais je voulais surtout éviter que d'autres gens souffrent a cause des conneries des autres. Ne serait-ce que par respect pour eux...

« T’as gardé des objets appartenant aux autres ? »

Ah... là pour la première fois depuis le début de ce ptit jeu, je me mis a boire cul sec ma coupelle. Du courage pour parler de ça, j'allais en avoir besoin.

« Et qu'est-ce que j'aurais bien pu garder ? On a même pas pu voir leur corps avant d'être enterrés vu qu'on étaient convalescents. »

En tout cas moi je n'avais pas pu y être et il me semblait que lui non plus.

« Je retourne souvent là bas... ça ne sert probablement a rien si ce n'est me faire plus de mal mais ça me permet de garder la seule chose que j'ai d'eux. Les souvenirs. »

Je jouais a déplacer la coupelle entre mes doigts, distraite. Ce n'était pas a mon tour de poser les questions, pourtant un truc me fit sourire.

« Tu te souviens de ces moments entre deux grosses batailles ? Quand, entre soulagement d'être toujours en vie et inquiétudes pour les blessés, on faisaient les cons pour oublier ? »

C'était un peu comme ça qu'on fonctionnaient et j'avais été la première a alimenter ça. S’apitoyer sur son sort n'aidait pas a aller de l'avant et, tous ensemble, on arrivait a s'entraider de cette façon. L'exercice était bien plus difficile tout seul.

«Et tu penses vraiment ne jamais revenir ? »

« J'en sais rien. »

Mon regard difficilement maintenu ouvert par l'alcool, je l'observai avec une moue indécise.

« Je suis enfin pépère. Pourquoi est-ce que j'irais m'emmerder a suivre de nouveau des ordres ? T'en a pas marre toi, de jouer les chiens de garde ? »

C'était une bonne transition pour passer a mes propres questions. On avait assez plombé l'ambiance, autant la rendre plus fun... avec un soupçon de drama.


Ushinatta Amaya
(#)Dim 13 Déc - 21:36
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Yuki Yamato
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Ce jeu n’était pas vraiment quelque chose que je souhaitais tant que ça de faire. Je ne pensais pas avoir grand-chose à cacher pour être honnête. Après tout, j’avais déjà lâché pas mal de ce que j’avais sur le cœur au bar, et je n’étais pas si fermé que ça sur certaines choses… Sûrement pas avec elle.
Elle avait fini par cracher le morceau, plus ou moins difficilement, sur les différentes choses que je voulais savoir. Son parcours et son état d’esprit du moment. Je pensais bien que cela m’aiderait bien à plus facilement l’encadrer.
Hélas, de son côté, elle avait bien eu l’occasion de m’arracher quelques réponses, et je compris bien vite que je regretterais bien vite…


« - Tu ne vas plus jamais retourner à Yuki ? C'est terminé ? »

« - De base, je n’ai jamais eu d’attache pour ce pays. La seule raison qui m’a poussé à aller là-bas c’était pour enfin maîtriser mon don clanique. En plus, je doute y être la bienvenue ; la dernière chose que j’y ai laissé, c’est les cadavres de ceux qui ont essayé de m’empêcher de partir. »

Le ton n’était pas si monotone que ça, mais loin d’être joyeux. Ce n’étais pas que je regrettais mon acte, si c’était à refaire, je doute que le résultat ne change. Mais il est vrai que la question du « si » se posait. Peut-être aurais-je eu une chance autrement… Dans tous les cas, plus la peine d’y penser. Si jamais je dois retourner à Yuki pour une mission, j’allais devoir faire face à certaines conséquences…

« - Tu ne rêves pas parfois d'avoir un peu plus la paix ? De pouvoir faire ce que tu veux sans ces foutus responsabilités ? »

Un silence lourd arriva, alors que je serrais mon poing sans arriver à relâcher ma poigne. Cette question-là, je la sentais venir, vu qu’on était bien opposé tous les deux. Sans attendre plus, j’attrapais la coupelle remplie et vida cul sec dans un soupir, un long regard dans le creux vide entre mes doigts.

« - … Je me suis battu toute ma vie, pour apprendre, pour défendre mon pays, pour survivre. Je n’arrive plus à me voir autrement qu’avec un sabre à la main. Et même si un jour je n’avais plus à me battre… Rien ne me vient en tête. À ce niveau, je n’ai rien dans ma vie, si ce n’est mon épée et mon bandeau… »

Une bien triste façon de voir les choses, et pourtant vrai. Je m’étais déjà demandé ce qui arriverait si jamais je devais (jamais si je voulais) arrêter d’être un shinobi. Et à chaque fois, soit je changeai de sujet rapidement, soit je restai à me poser la question plusieurs heures sans réponse… Au final, je ne trouverais une réponse que quand ça arrivera, je suppose… Si je ne meurs pas avant.

« - Ton meilleur souvenir avec la team ? »

Ah, une question qui pouvait changer de sujet. Vlà de quoi rappeler des souvenirs. Contrairement à elle, j’avais plus de facilités à parler du passé. Le problème était plutôt que j’avais fini par oublier pas mal de chose. Dégâts du temps ou de l’alcool, hmm…

« - Là, tu me poses une colle… Oh, je sais. Tu te rappelles de notre première mission en tant qu’unité des affaires externes ? On devait retrouver la courtisane qui avait soutiré des infos d’un des généraux et s’était barrée au pays de la pluie. On était tous en train de gueuler les uns sur les autres pour savoir comment procéder, au grand jour avec une arrestation officielle, discrètement, etc. On a gueulé et gueulé dans cette auberge… Jusqu’à ce que la serveuse vienne nous dire de nous calmer, et au final, c’était elle qu’on devait choper. Putain ce qu’on a rit à ce moment, première mission, succès total. »

Rien qu’à y repenser, je me remis à lâcher un rire. Sans doute que l’alcool m’avait enfin fait rieur puisque j’en pétais des caisses pour un rien. Mais fallait dire, le fait que ce soit une gueulante entre nous qui nous fit la trouver… Putain c’était con. Mais la dernière question me stoppa dans mon élan.

« - Certains de la bande fricotaient ensemble, c'est un secret pour personne. Et toi ? Tu as déjà serré quelqu'un de l'équipe ? »

Une toux. Deux. C’était pas que c’était un topic sur lequel j’étais gêné de parler, mais clairement je m’y attendais pas. Après quelques respirations pour me calmer, je finis enfin de répondre.

« - Bordel, t’en as de ses bonnes… Et non, jamais. Toujours pensé que c’était une idée à la con de faire ça, et j’ai déjà du dire non. Imagine ça se passe mal, ça pourri l’ambiance. Je trouvais déjà mon pain ailleurs, soldat, ça attire. »

Vu comment je prononçai ça, on pourrait croire que je blâmais ceux qui le faisaient dans l’équipe, et vu comment elle a posé la question… La boulette. Une main derrière la tête, le teint rouge par le saké et un lourd soupir, je fis focus de mon attention sur le visage d’Ama… Un peu trop sur ses lèvres vu l’ambiance.

« - Après, vu comment y a pas eu de merde, j’suppose que tu devrais pas avoir honte d’avoir fait comme les autres. J’peux comprendre pourquoi y en a qui voudraient de toi comme partenaire. »

… Merde. Ta gueule, Yamato, l’alcool parle. Elle allait croire à des avances, et je me dis bien que c’était la dernière chose qu’elle avait envie d’entendre, surtout de la part d’un ancien de l’équipe. Me voilà à m’étirer peu à peu alors que je sentais le corps lourd… Trop pour fuir.
Yuki Yamato
(#)Lun 21 Déc - 14:31
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Ushinatta Amaya
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Ses réponses n'étaient pas beaucoup plus gaies que les miennes... Il ne pouvait plus vraiment rentrer à domicile vu les cadavres qu'il y avait semé pour une raison qui le regardait et il avait été un chien de garde toute sa vie sans vraiment savoir quoi faire d'autre, alors il continuait à défaut de se pendre... M'enfin bon, il arrivait quand même a sortir des bons souvenirs du passé en remettant sur le tapis notre première mission et son dénouement inattendue. Qu'est-ce qu'on avait rit de la stupidité de la situation... Rien que d'y repenser et en l'entendant rigoler, j'arrivais a en avoir un large rictus aussi. On était maladroits et dispersés mais on avait rapidement appris a se coordonner et devenir une équipe autant soudée qu'efficace.

Et puis vint finalement ma question un peu tordue et privée qui me faisait marrer. On en avait jamais parlé a l'époque mais je restais curieuse. Au moins il ne chercha pas a se défiler et heureusement parce que je ne l'aurais pas lâché sur la question. Il répondit honnêtement tout en lâchant un sous entendu qui m'aurait fait grincer des dents... si je n'étais pas pompette.
Je sentais les effets du saké désormais, et la rougeur qu'il affichait sur ma peau claire. Alors, à sa remarque, - un brin rentre dedans - , je ne trouvais rien de plus a dire que la vérité, et un soupçon d'exagération que je n'aurais certainement pas eu en étant sobre.

« Il ne s'est jamais rien passé avec quelqu'un de l'équipe non plus de mon côté. »

Au lieu de la neutralité apparente que j'aurais dû avoir – voir même un certain agacement – je me mis a sourire en ne captant que son compliment et ses « prouesses » passées.

« ça paraît logique. Les petites civiles ne devaient pas avoir besoin de beaucoup plus que ton statut pour s'empresser de rejoindre ton plumard. »

Est-ce que ça sous entendait qu'il ne le devait pas à son physique ?
Je l'observais longuement en silence, parfois avec le regard seulement perdue dans le vide de l'ébriété, avant de me déplacer a quatre pattes pour faire le tour de la table basse et me rapprocher de lui, ne me sentant pas vraiment de tenter la marche bipède dans cet état.

« Même si c'est vrai que tu avais une belle gueule... »

J'avais beau le regarder avec une certaine insistance, j'avais dû mal a me souvenir de ses traits de l'époque sous cette chevelure plus longue et ce cache œil.

« … Je te regarde et pourtant j'ai l'impression d'être devant un inconnu. Il n'y a plus rien que je reconnais chez toi. »

Je me redressai sur les genoux, le visage a hauteur du sien, tout en parvenant a garder l'équilibre malgré un léger vertige, et vint dégager les mèches blondes tombant de part et d'autre de son visage vers l'arrière, pour retrouver un semblant de visage familier.
Dans mon esprit embrouillé, j'arrivais pourtant a y voir un fragment de passé, même si, définitivement, ce bandeau sur l’œil ne faisait pas parti de mes souvenirs.

« Avant, lorsqu'on te regardait, on ne voyait que tes yeux. Deux morceaux de glace bien visibles. Maintenant, ton regard est aussi terne et mort que toi. »

Quel gâchis...

« Pourquoi tu caches tout ça ? »

L'une de mes mains qui agrippait doucement ses cheveux jusqu'ici lâcha prise pour saisir doucement ce morceau de tissu disgracieux sur son œil blessé, et le retirer.
Il m'avait déjà laissé voir ce qui s'y cachait au bar et, bien que mutilé, je préférais voir cette blessure plutôt que cet accessoire que je ne lui connaissais pas.
Mes doigts glissèrent le long de cette cicatrice, comme pour apprendre a en connaître les reliefs et imprimer cette nouveauté dans mon esprit. C'était comme ça désormais. Il ne récupérerait jamais le regard d'autrefois.

« C'est mieux. »

Décrétai-je dans un léger sourire.

Sans ce cache œil et avec ses cheveux légèrement tirés en arrière je retrouvais un peu plus le visage d'autrefois et ça éveillait tristement ma mémoire... Un élan d'émotion m'assaillit subitement, exacerbée par l'alcool. J'étais une nouvelle fois tiraillée par ce sentiment contraire. Cette joie de retrouver un fragment du passé, et par extension, un morceau de moi-même, mélangée à cette tristesse insondable d'avoir tout perdu... ou presque. Il incarnait cet espoir, cette lueur, qui me rattachait à « l'avant ». Cette époque révolue, injustement arrachée.

Pour avoir pleinement conscience de son existence, mes mains quittèrent son visage et ses cheveux tandis que ma tête alla se poser contre son épaule, dans le creux de son cou, sans rien ajouter de plus.
Le regard alourdi, j'observais un point fixe dans la pièce sans grande conviction, me contentant de focaliser mon attention sur le contact de ma joue et la chaleur qui s'en dégageait.
J'avais longtemps regretté le passé et, maintenant qu'il m'avait rattrapé, j'étais presque soulagée de sa présence. Alors je restais simplement là, chérissant ce contact aussi futile que lourd de sens. Plus que toute cette époque et sa finalité, c'était surtout la puissance de nos liens, entre toute la team, et cet aspect de « famille » que je n'avais connu qu'a travers eux qui ravivait mon cœur. C'était en ressentant subitement tout ça que je me rendais compte à quel point je m'étais depuis toujours sentie affreusement seule...
Ushinatta Amaya
(#)Lun 21 Déc - 21:58
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« - Il ne s'est jamais rien passé avec quelqu'un de l'équipe non plus de mon côté. »


…Ah.

AH. La boulette. J’étais bien plus sobre tout d’un coup, suite au retour qui me préparait mentalement à me prendre une baffe, méritée pour le coup. J’aurais bien pu essayer de me défendre, qu’il y avait « prescription », mais là pour le coup, je l’aurais mérité…
Mais à mon étonnement, elle décida d’enchainer sur mon autre remarque, comme quoi je ne devais mon « succès » qu’à mon grade. Bien que je susse qu’il s’agissait que d’une façon de me renvoyer à la gueule un coup bas, je sautais à pied joint dedans.


« - Oy, comme si j’avais que ça comme qualité à l’ép- »

Pas le temps de finir ma phrase que je la voyais déjà avancer vers moi. Mais pas debout, prête à me mettre un kick, non. Bien plus… Féline ? Là pour le coup mon état était peut-être moins saoul qu’avant, mais je restais incapable de prendre une décision claire.
Soudainement, sa main se leva à mon visage. Devinant, j’hésitais un moment à lui attraper ses poignets. J’avais accepté au bar car nous étions maîtres de nos moyens, mais là…


Trop tard. La voilà à dégager mes cheveux et me retirer mon bandeau, révélant une nouvelle fois cette balafres qui avait cicatrisé et recouvert mon œil droit. Je m’étais habitué à l’allure au bout d’un moment, mais je n’aimais tout de même pas l’exposer et voir les regards entre dégout et pitié de l’entourage, surtout pitié.
Elle semblait dans un état second. Perdue dans ses pensées, dans sa mémoire. Il fallait croire que l’alcool avait fini par la mettre dans le même état que moi, si ce n’est pire. A ruminer en se demandant ce qui aurait pu changer.
La plus grande surprise fut quand elle s’affala sur moi, complètement KO. Cette proximité était étrange et pourtant pas déstabilisante. Que faire… Au final, j’étais clairement pas en état de réfléchir proprement, alors que ma main atteignait ses cheveux.


« - Je pourrais dire la même chose pour ça… »

Auparavant, on pouvait les voir virevolter dans tous les sens, que ce soit lorsque le vent se levait, ou bien quand on était sur le terrain. Peu importe à quel point ils avaient rencontré le sang et le fer, elle trouvait toujours le moyen de les garder éclatant comme aux premiers jours… Et ma main finie par faire des va et vient entre ses mèches, inconsciemment.
Mais la réalisation m’arrêta rapidement, j’avais une situation sous les bras, et je savais pas du tout comment répondre. Là seule chose que mon esprit bourré savait, c’était qu’on était trop bourrés et fatigué pour bien finir.


« - Tu commences à fatiguer je crois… Ecoutes, on en reparle… Demain. Pour l’heure… va te coucher. »

Oui, je sais, je fais en sorte d’éviter le fait que moi aussi j’aurais bien besoin de piquer un somme, mais c’est hors propos. Après quelques secondes à respirer pour me lancer, me voilà debout à la soutenir par-dessus l’épaule. J’ai pensé à un moment à la soulever entièrement, mais je me sentais pas, et elle m’aurait fait la peau.
Lentement mais sûrement, j’arrivais vers ma chambre. Dieu merci, la maison n’avait pas d’étage, pas de chute catastrophe dans l’escalier. Doucement mais sûrement, j’arrivais enfin au niveau du lit pour allonger ma partenaire. Doucement, doucement… C’est bon, je l’avais pas laisser s’écraser sur le drap. Le problème ? C’était moi qui avait fini par m’y écraser à cause de ma position. Et clairement, le simple fait d’être maintenant allongé me donnait pas du tout l’envie de me lever.


« - Et merde… Faut pas que je reste là… Bon, prenons un peu notre souffle… »

Je disais ça, mais tout ce que j’arrivais à faire, c’était à me retourner sur le dos pour regarder le plafond. Morphée finissait par me rattraper, ce salaud, alors que je me battais pour éviter d’être dans ses pattes à elle. Il fallait lui laisser de l’espace… De la solitude… du… repos…
Trop tard hélas. Mon souffle se faisait de plus en plus détendu et ralenti, mes paupières lourdes et refusant de s’ouvrir… C’était parti pour dormir jusqu’au matin. Qui sait donc ce que je trouverais au réveil…
Yuki Yamato
(#)Dim 24 Jan - 22:50
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La lourdeur de mes paupières m'empêchaient de garder les idées claires, ou peut-être était-ce l'alcool... Sans doute les deux.
Je me sentais complètement déconnectée de la réalité, la tête reposant sur l'épaule du Yuki et le regard dans le vide.
Je me sentais aussi libérée qu'alourdie par les souvenirs. Ces retrouvailles après 3 ans de séparation brusque, passant subitement d'équipe unie à solitaires dévastés et mutilés, était aussi réconfortantes qu'amères. De notre équipe, notre famille d'antan, il ne restait plus que nous.
J'avais tenté d'avancer, de faire avec et de retrouver un semblant de normalité tout autant que de stabilité. Et maintenant que je savais qu'il était là, c'était comme ci tous mes efforts s'étaient fait balayer en un instant, une fois de plus. Certes il était vivant et j'étais contente de l'apprendre mais que restait-il vraiment de nous ? Où étaient ceux d'autrefois ? Je ne voyais qu'un gars défiguré avançant sans but mais progressant quand même pour ne pas se foutre en l'air et une nana paumée qui espérait une vie normale alors qu'elle ne savait même pas ce que ça voulait dire.

Yamato s'était raccroché à ce qu'il connaissait et qu'il avait toujours fait jusque là quand, de mon côté, j'avais cherché a l'éviter. Je voulais m'en tenir loin en espérant oublier de cette façon mais voilà qu'il me renvoyait tout à la gueule par sa simple présence.
Alors pourquoi est-ce que je restais là ? Pourquoi je ne cherchais pas a partir de chez lui, loin de tout ces souvenirs ? L'alcool ? J'avais pas mal forcé et je doutais pouvoir allez bien loin mais même avant cela, quand j'en avais encore la possibilité je n'étais pas partie.
Parce que au delà de la douleur et du déchirement, c'était apaisant d'être avec un visage familier. Moi qui n'avait personne, je sautais pitoyablement a pied joint dans l'attention que l'on pouvait me donner.
L'affection était une émotion rare et précieuse. Si espérée depuis gamine, jamais offerte et finalement me tombant dessus sans prévenir... avant d'être injustement arrachée.
L'attachement c'était de la merde. Mais ça faisait du bien quand on pouvait en profiter un peu.
Alors je restais là, léthargique contre lui, sans savoir ce que je cherchais vraiment mais je le trouvais au moins un peu. Et quand ses doigts glissèrent dans mes cheveux, si sensibles de part le chakra que j'étais capable de leur transmettre, je levais brièvement les yeux sans plus de mouvement mais percevais pourtant la chaleur lointaine que ce contact fugace me procurait.

J'étais maintenant si sereine et apaisée que le sommeil me gagnait un peu plus mais Yam' avait d'autre projet : il fallait aller se coucher oui, mais pas ici. Malgré son état pas beaucoup mieux que le mien, il arriva a se lever et a me redresser, me faisant prendre appui sur son épaule pour marcher. Ça tanguait, ça me donnait la gerbe mais, heureusement, nous n'allions pas bien loin. Désormais allongée sur le lit après une manœuvre laborieuse, je l'observais dans le vague, le voyant s'écrouler à mes côtés en réussissant tout juste a se retourner et finalement s'endormir.

Quelques instants s'écoulèrent avant que je ne me tourne sur le côté, l'observant, si tranquille, les deux yeux clos avec cette cicatrice comme seule preuve du changement. Un léger sourire s'étira de mes lèvres devant se spectacle avant que ces dernières ne viennent se poser doucement sur sa paupière meurtrie...

------------------------------------------------------------------------------

Reprenant doucement conscience après ces heures de sommeil bien méritées, je m'étirai et heurtai un truc avec ma main, ce qui me fit aussitôt ouvrir les yeux sur la surprise. Je découvris alors un Yamato endormi, grognant du coup que je venais de lui flanquer dans le front, sans broncher plus que ça.
Mes yeux clignèrent à deux reprises tandis que ma main vint soutenir ma tête dont la douleur me rappelait la cuite de la veille – qui me fit grogner à mon tour – tandis que je poussais un juron.

«  Eh merde... »

D'habitude, quand je me réveillais dans un endroit que je ne connaissais pas avec un mec, la première chose que j'avais a faire c'était de me rhabiller. Ce matin je n'avais pas a me donner cette peine. Est-ce que c'était une bonne chose ou est-ce que c'était au contraire inquiétant ? Je ne savais pas trop quoi en penser. D'ailleurs, je portais toujours les fringues du boulot, même si ma cravate avait apparemment préféré fuir.
En tout cas, j'avais la gueule de bois et je n'aurais pas dû me retrouver ici.

Désormais assise dans le lit, je comatais tout en observant le Yuki dormir comme un ours.
Tsss... Qu'est-ce qu'il foutait là ? Ok c'était son lit mais il n'aurait pas pu pioncer sur le canapé ou par terre, si le chemin lui paraissait insurmontable ? Dormir dans le même lit que lui sans qu'il ne se passe rien c'était encore plus bizarre que le contraire... Là ça faisait trop... « proche ».
Bref ! C'était pas mon principal soucis de toute façon. Si je disparaissais avant même qu'il ne se réveille peut être qu'il ne se souviendrait même pas que j'étais ici ! Mais pour ça fallait retrouver cette fichue cravate parce que s'il tombait dessus c'était foutu... Bordel !
Procédons par étape... d'abord de l'eau. Fallait que je me réhydrate pour faire passer cette merde.
Marchant a tâtons dans un endroit que je ne connaissais pas, à moitié plongé dans le noir et avec encore des restes de la veille, ça n'avait rien de facile. Heureusement mon petit orteil ne croisa rien en chemin.

Je trouvais finalement un verre au pif dans la cuisine et me servis de l'eau, le descendant d'une traite et m'occupant même de son petit frère. Ça faisait un bien fou !
Bon … cette foutue cravate maintenant... J'avais beau retourner le salon discrètement, je ne mis pas la main dessus. D'ailleurs, j'en profitais pour ranger ma bouteille vide dans mon sac. Ça aussi c'était une pièce a conviction. Et le verre de saké aussi.

« Où est-ce que t'es bordel... »

Avec ce mal de crâne et la tête dans le gaz ça rendait tout compliqué. Elle s'était sûrement défaite pendant la nuit et devait donc se trouver dans la chambre... Je poussai un soupir et retournai dans la pièce, sans bruit, tout en plissant les yeux sous les coups de la migraine.
Je cherchais d'abord par terre, et me mis a quatre pattes pour regarder sous le lit, tâtonnant avec ma main pour être sûre de ne pas passer à côté, mais rien. Alors je fis le tour pour vérifier de la même façon comme on y voyait pas grand chose, mais c'était le côté où Yamato était allongé donc j'avais intérêt à la jouer fine. L'adrénaline avait fini par inhiber mon mal de tête, je guettais le moindre de ses mouvements. Mais je n'avais pas prévu le truc pointu sur lequel ma main se posa dans sa fouille minutieuse...

« … Aïe ! Putain ! »

Très discret ça.
L'unique œil ouvert qui me toisait subitement semblait du même avis...
Ushinatta Amaya
(#)Mer 27 Jan - 16:50
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Le matin fut des plus compliqué, bien plus que les autres lendemains de soirée. Etonnamment, je savais que ce n’était pas l’une de ces fois où j’avais bu comme un trou au point où j’allais recracher mes tripes si je bougeais, mais en même temps, je savais que me réveiller était la dernière chose que je voulais. Grognant à cause de sons, de la lumière qui rentrait, et par un choc dont je me serais bien passé à la tête, je me trouvais dans un état entre réveil et sommeil. Juste allongé et presque subconscient.

Cependant, l’agitation qui semblait se profiler près de mon lit eu raison de ma sieste. Un grognement fut de rigueur alors que je me rendis compte, d’un passage de la main, que j’avais une bosse grandissante sur le front. De quoi déjà m’énerver, mais un autre détail me surpris : l’absence de mon bandeau. Bien que je l’enlevais pour dormir en temps normal, c’était loin d’être le cas pour les cas où je me réveillais d’une cuite… Et c’est ce petit détail qui me rappela ce qui se passa la veille.


« - Bordel de… Pu-taaaaAAAAAAAAAAaaaain… »

D’un bâillement digne d’un ours, je m’assis et m’étirai jusqu’à ne plus sentir cette lourdeur du corps. Chose que je regrettais alors que le bruit résonna dans mon crâne. La migraine n’était clairement pas loin, vite, une aspirine…
Cependant, en cherchant ma table basse, ma main se posa sur un autre tissu qui attira mon attention. La main montant au visage, me voilà en train d’observer ce qui semblait être… Une cravate ? Pourquoi elle se trou-
*CLUNK*
Un bruit sourd, quelque chose se trouvait sous son lit. Ou plutôt, dans ce cas, quelqu’un, vu les jurons poussés à cause du choc. Doucement, je me penchais pour voir l’intrus qui s’était glissé dessous, ma partenaire de beuveries de la veille. L’observant de mon œil avec un mélange d’incompréhension et de malaise, je fini par lui montrer en silence la cravate que je tenais en main, le déclic qui arriva instantanément.


« - Je doutes que tu aurais trouvé ça planqué en-dessous… »

Me levant du lit, je laissais ainsi la cravate sur le lit et tenta de naviguer dans la maison, malgré la migraine. Parler m’avait fait réaliser que j’avais sérieusement la pâteuse, un détour par la cuisine pour hydrater ma bouche était de mise. Durant toute cette session de réveil, je fini par avoir les souvenirs qui me revenaient en tête. La rencontre au bar, les discussions autour de la bouteille… Le contact… Ma main se posa sur ma balaffre un moment alors que je finisse par partir en quête du cache-œil à mon tour.
Il n’en fallu pas longtemps pour que je me retrouve de nouveau « habillé » et que je ne vois notre « invitée » débarquer. Comment je savais qu’elle allait passer par le salon ? Le sac avec la bouteille qu’elle a ouvert s’y trouvait encore.


« - Tu diras à ta patronne que la bouteille vaut le coup. Qui sait, j’en prendrais en passant. »

« En passant ». Rien que là je venais de faire comprendre que je comptais sans doute repasser dans son bar. Après tout, avec la discussion qui venait de se passer, je considérais que l’abscés quelque peu crevé. Un soupir alors que je la laissais récupérer ses affaires, pendant que je reprenais mes étirements, bien plus engourdis que je ne l’aurais cru (encore une fois, je revenais de voyage avant de me bourrer la gueule.
Cependant, il restait encore quelques détails à régler. Je ne comptais pas encore insister sur mon idée de la revoir rejoindre l’armée. J’avais bien compris qu’elle avait entièrement raccroché l’activité Kunoichi (ou du moins, je le pensais à l’époque), donc ça servait à rien si ce n’était de me prendre des coups à force de l’énerver. Non, il fallait que je confirme l’état où nous en étions.


« - Du coup, avant que tu ne partes… Dois-je m’attendre à ce que tu fuis à chaque fois qu’on se croise ou pas ? Après tout ce qui s’est passé, je pensais devoir m’y faire, à oublier tout ça, ‘les’ oublier. Mais maintenant… Ca fait du bien de revoir un visage familier.
M’enfin, si ça te fait chier de croiser un militaire, ou alors que t’aime juste pas ma sale gueule, j’insisterais pas.
»
Yuki Yamato
(#)Jeu 11 Mar - 21:25
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Je sortis de ma cachette de fortune lorsqu'il se leva après m'avoir montré la cravate. Eh merde...
Après une mise sur pied laborieuse à coup de mouvements qui tanguent, je réussis à me stabiliser et patientai jusqu'à ce que mon crâne se décide à ne plus me marteler, après quoi je me saisis de cette foutue cravate en l'observant comme si elle était responsable de cette situation.
Soupirant un coup, je rejoignis le salon pendant que Yamato s'enfilait un verre d'eau – dans mon verre –. Il ne me restait plus qu'a récupérer mon sac, dans lequel je fourrais la cravate, et le refermai, tandis que le Yuki trouvait a plaisanter sur le saké de la patronne. En redressant un regard fatigué vers lui je remarquais qu'il avait remis son bandeau et, surtout, j'avais tilté sur l'un de ses mots. «  En passant »... il allait revenir au bar. Il ne chercherait pas à me fuir après tout.

« Ouais, je lui dirais. »

Même si j'espérais qu'elle n'allait pas me questionner sur les circonstances de dégustation...

J'attrapais mes chaussures et commençais à les mettre lorsqu'il repris la conversation sur un ton bien plus sincère et un brin perturbant venant de lui. La fuite c'était ce qui m'était passée par la tête en le voyant au bar mais maintenant, après tout ça et notre conversation, je n'en voyais plus l'utilité. Comme il le disait lui même : voir un visage familier ça faisait du bien.

« Pourquoi est-ce que je voudrais t'éviter ? Ce n'est pas comme ci on avait couché ensemble. Encore que je ne t'aurais pas évité non plus. »

Qu'est-ce que tu racontes comme connerie Amaya... Etre mi-sobre mi franche comme j'en avais l'habitude, ça ne faisait clairement pas bon ménage.

« Fin'... Il n'y a rien qui me met mal à l'aise a te croiser. Passes au bar quand tu veux. Mais pas trop quand même : ton foie te le ferait regretter. »

Après un léger sourire amusé, j'attrapai mon sac, fin prête, et me dirigeai vers la porte d'entrée, que j'ouvris, tout en jetant un dernier regard à mon hôte.

« Merci pour... l'accueil. »

Ouais, je ne savais pas quoi dire d'autre. Maintenant c'était gênant.
Ushinatta Amaya
(#)Ven 12 Mar - 11:01
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