@TEGAMI SENKŌ & @FUBUKI NO KYOI
Mission rang B
Intitulé : au choix
Description : Un marchand, ou plutôt arnaqueur, a été récemment appréhendé à Suna. Il a révélé que ses marchandises contrefaites provenaient d'un campement non loin des Mines de Ryuuzenkou, dans les montagnes. Vous êtes missionnés par Kaze no Kuni afin d'enquêter, et stopper si possible, la production de produits contrefaits. Attention, cette région du Pays compte de nombreux criminels dont certains plutôt dangereux.

Le soleil n’est pas levé. Les rues de Suna, rafraîchies par la nuit, vides des dizaines de passants qui ont l’habitude de l’animer à toute heure du jour, profitent de leurs derniers instants de calme. Seuls quelques voyageurs, préférant la discrétion procurée par l’obscurité, passent les portes de Suna dans un sens comme dans l’autre – non sans subir une fouille réglementaire.

Senko est déjà debout depuis plus d’une heure. Patiemment accoudée à la grande arche du village, elle attend :

Fubuki No Kyoi.

Habituée à travailler en solo – ou en escouade sous les ordres d’un chef d’unité –, elle se demande si le fait d’assigner un Genin sous ses ordres est une bonne idée. Bien sûr, il s’agit d’une belle opportunité de prouver au commandement qu’elle est capable, en plus d’être un soldat efficace, de prendre de bonnes décisions et de mener des hommes… Mais elle n’a jamais rencontré ce jeune ninja.

Qu’arrivera-t-il s’il n’est pas à la hauteur ?

Senko a toute confiance en les Shinobis du village : elle sait quelle détermination ils possèdent, et de quelle abnégation ils peuvent faire preuve. Mais… Cette mission s’annonce dangereuse. De plus, le commanditaire n’est autre que l’État lui-même : un échec – ou même un simple défaut de performance – aurait des répercussions autrement plus graves sur sa réputation…

C’est pour cette raison qu’elle se réserve le droit – et le devoir – d’évaluer la compétence de son jeune coéquipier avant le départ.

Le rendez-vous a d'ailleurs été établi plus tôt que nécessaire : la ponctualité constituera le premier test.

Il est bientôt 5h30, et toujours aucun signe du jeune homme.

La nuit fut une nouvelle fois courte pour notre jeune garçon aux cheveux blancs. Ce dernier, préférant de loin la fraîcheur de la nuit en opposition à la chaleur étouffante de la journée, avait le sommeil léger. Loin d’être ce que l’on pourrait appeler un gros dormeur, le manieur de glace préférait de loin passer du temps sur les toits du village caché, à essayer de s’imprégner du calme qui régnait habituellement dans les rues à ces heures tardives.

Et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. Le soleil allait bientôt se lever, et Kyoi était allongé sur un toit adjacent à sa résidence. Les mains bien calées sous sa tête, il admirait les étoiles qui étincelaient le ciel si sombre qui surplombaient le village caché du sable. Mais tandis qu’une étoile filante venait de troubler la quiétude de la nuit, le manieur de glace réalisa que l’heure du rendez-vous fixée par la Chûnin qu’il accompagnait pour cette mission.

D’un bond, il se remit sur ses pieds et sauta de toits en toits vers sa résidence. Quinze minutes furent suffisantes pour qu’il se douche et s’équipe pour sa mission à venir. Sa veste habituelle du Kagirinai sur le dos, l’adolescent prit alors la direction du point de rendez-vous. Ce fut donc quelques minutes avant l’heure du rendez-vous que notre jeune héros arriva au niveau de la grande arche qui désignait l’entrée du village caché de Suna.

Pour cette mission, ils seraient deux. Un genin, en la personne de Kyoi, et une chûnin qui s’appelait Tegami Senkô. Encore une membre du clan de la Kazekage, décidemment, ils étaient partout ceux-là ! Tandis qu’il ne la connaissait pas, notre jeune héros devina l’identité de Senkô lorsqu’il arriva. Elle était la seule personne présente, gardes exclus, à être présente à une heure aussi avancée dans la journée.

•• Senkô je présume ? Je suis Fubuki no Kyoi, le genin envoyé pour la mission. ••

Dit-il avec un ton plutôt neutre, sans montrer une quelconque trace d’enthousiasme ou de lassitude. Se présenter était essentiel en société, à ce qu’on lui avait dit, il s’exécutait donc comme tout bon soldat.

Préférant ne pas s’étendre en paroles inutiles, notre jeune héros attendit donc que la cheffe de mission prenne alors ses responsabilités et le dirige pour cette mission qui ne s’annonçait pas facile. Sans doute l’une des missions les plus dangereuses qu’il ait eu l’occasion de faire pour le compte de Suna no kuni…

L’échec n’était donc pas une option.

Il était l’heure.

Le jeune genin arriva finalement : il s’en était fallu de peu…

Senko fut un instant satisfaite, car si l’usage préconisait d’arriver en avance, elle préférait quand à elle la sobre efficacité d’une ponctualité parfaite. La satisfaction disparut bien vite :

La recrue, sans un salut, sans une formule, s’était contentée de se présenter, bien vulgairement, comme l’aurait fait un passant à un autre. Voilà qui ne correspondait pas du tout aux usages militaires…

La jeune gradée le jaugea un moment, fixant de son regard froid la coiffure désordonnée du jeune homme.

« Fubuki no Kyoi… »

Puis elle sourit.

« J’apprécie votre ponctualité. Mon nom est Tegami Senko. Suivez moi, je vous brieferai en chemin. La route sera longue… et nous n’avons pas une minute à perdre. »

Puis, sans rien ajouter, elle lui tourna le dos et se dirigea vers les portes du village.

Le passage de la douane se déroula sans encombre : Senko, bien connue des services de garde, avait eu l’occasion de la franchir très souvent au cours de ces derniers mois. Après tout, les environs du village requéraient tout autant d’attention que ses rues…

Mais alors que les deux shinobis, sans s’être échangé d’autre parole, s’éloignaient pour de bon du village en direction de leur destination, Senko se figea soudainement pour faire face à son acolyte de fortune.

« Et voilà. Nous ne sommes officiellement plus sur le territoire du village. Ce qui signifie qu’à partir de maintenant… »

Son sourire s’effaça.

« La seule Loi qui prévaut, entre les Hommes, est la Loi du plus fort. »

Brusquement, sans aucun avertissement, elle faucha le jeune homme, le mettant à terre. Et avant que celui-ci ne put protester, elle lui plaqua un pied sur la poitrine pour le paralyser. Abandonnant toute forme de politesse, elle s’adressa à lui familièrement, comme il l’avait fait lui-même juste un peu plus tôt :

« Sache que je n’ai pas pour habitude de travailler de concert avec la bleusaille. Et je me fiche de savoir que tu as été assigné à cette mission par la hiérarchie. Jusqu’à preuve du contraire, tu n’es pour moi qu’un fardeau. Et les fardeaux sont un obstacle au bon déroulement de ma mission. »

Senko n’appuya pas de plus belle sur le torse du garçon, ne souhaitant pas le blesser. Elle maintint tout de même son emprise un moment de plus. Et tandis que le soleil se levait à l’horizon, elle ajouta :

« Je ne suis certainement pas un malfrat. Aussi, je ne te ferai pas de mal… pas directement. Mais si tu désires m’accompagner pour cette mission, il me faudra être sûre que tu n’est pas trop… fragile. »

La jeune femme retira finalement sa botte du torse de Kyoi.

« Nous avons pour ordre de nous rendre aux mines du Ryuuzenkou. Là-bas, il nous faudra dénicher, infiltrer puis démanteler un important réseau de contrebande. Inutile de t’expliquer en quoi l’échec ne nous est pas permi. »

Le jaugeant toujours de ses yeux froids, elle continua, sans attendre de réponse :

« Je n’ai pas besoin de toi pour la première partie de cette mission, et tu risques de me ralentir. Aussi, tu devras te rendre là-bas par tes propres moyens. Mais prend garde : comme tu le sais peut-être, la région n’est pas réputée pour être très sûre, en ce moment. »

Elle lui tourna le dos une nouvelle fois, s’apprêtant à partir.

« Je pars devant. Seule. Essaie de me rejoindre - si tu survis au voyage, alors peut-être cela signifie-t-il que tu as ce qu’il faut pour me porter assistance. J’espère que tu t’es chargé en provisions, car je n’ai pas l’intention de partager. »

Sur ces mots, elle s’avança en direction des mines, qui se trouvaient encore loin derrière l’horizon.

« Une dernière chose. N’essaie pas de retourner au village sans mon autorisation. Si tu le fais, je le saurai, et tu passeras en cour martiale pour désertion. Bon courage. »

Le soleil, désormais presque totalement surgi des dunes, éclairait la jeune femme de ses rayons brûlants. Mais, plutôt que de projeter une ombre sur le sable, cette dernière semblait les laisser passer à travers son corps… Devenant d’abord translucide, puis transparente et, enfin, totalement invisible, Senko disparut à la vue du jeune homme et fila aussitôt vers son objectif, prenant grand soin d’espacer ses grands bons à travers le désert pour ne laisser que des empruntes aléatoires derrière elle.

Senko avait menti : ils n’étaient pas en retard. L’enquête sur le contrebandier était au beau fixe depuis déjà plusieurs semaines ; aussi quelques jours de plus ou de moins ne changeraient rien. Et bien sûr, laisser son pupille à la merci des éléments et des bandits était formellement interdit par le règlement…

C’est pourquoi, profitant du désarroi du jeune genin, elle se contenta de faire une boucle, restant dissimulée non loin de lui à une distance suffisante pour l’observer, sans crainte qu’il ne la repère.

Elle connaissait bien le désert, et il lui serait facile de suivre ce « Kyoi » à la trace, sans jamais le laisser sans surveillance.

Mais il n’avait pas besoin de le savoir.

Spoiler:

Tandis qu’il s’était présenté, la jeune femme censée être son accompagnatrice fit de même. Il savait qui elle était et se demandait combien de shinobis issus du clan Tegami se trouvaient dans le village. Et surtout, combien d’entre eux étaient des femmes. Entre la Kazekage, la genin qu’il avait rencontrée la dernière fois et Senkô, Kyoi avait l’impression d’être uniquement entouré de femmes. Cela ne lui plaisait, comme ne lui déplaisait pas. Il s’en fichait complètement.

Son éducation lui avait appris à ne pas considérer une personne en fonction de son sexe, ni de son âge, ou tout autre attribut que certains utilisaient pour discriminer plus ou moins positivement différents groupes. Et alors qu’il s’attendait à plus d’informations sur la mission, la manieuse de lumière entama la marche jusqu’aux portes où le duo passa alors facilement les différents contrôles pour se retrouver en dehors du village.

Leur route était longue, Kyoi le savait bien car il avait pris soin de préparer sa mission, comme on le lui avait appris durant sa formation au sein du Kagirinai. Mais ce qui allait suivre, il ne l’avait pas vu venir, et fut totalement surpris par le changement de comportement de la dénommée Senkô qui l’envoya alors au sol, son pied fermement positionné sur sa poitrine.

Totalement surpris, Kyoi n’avait pas eu le temps de réagir et se retrouvait donc sous la prise de celle qui était censée être sa partenaire de mission. Mais après les quelques paroles qui sortirent de la bouche de la jeune femme, tout devint plus clair. D’après ses dires, elle se pensait supérieure et n’avait clairement pas besoin de son aide pour la réalisation de sa mission. Si Kyoi souhaitait avoir « l’honneur » de l’accompagner, alors il faudrait qu’il lui prouve qu’il en était digne.

•• Putain mais vous êtes tous cinglés dans ce village ma parole… ••

Lâcha-t-il, passablement énervé suite à la prise que venait de lui infliger celle qui était censée être sa supérieure. Il n’écoutait quasiment pas ce qu’elle lui disait, la rage frappant aux tympans il n’avait qu’une envie, lui geler la jambe qui le maintenait prisonnier pour faire en sorte qu’elle ne puisse plus jamais marcher correctement.

Mais il savait que ce n’était pas la chose à faire, il devait se retenir, ne pas se laisser emporter par la rage qui le consumait à l’heure actuelle, laisser passer l’orage, en quelques sortes. Elle n’était pas la première à essayer de l’intimider, à le maltraiter. Son enfance au Kagirinai n’avait pas été de tout repos, et Reizoku les avait tous initier à toutes sortes de sévices aussi bien psychologiques que physiques. Ce petit « test » imposé par la Tegami ne lui faisait donc pas peur.

Et alors qu’elle laissait déjà passer les rayons du soleil au travers de son corps, Kyoi se remit alors difficilement debout, essuyant ses vêtements de tout le sable qui s’était infiltré. Le regard mauvais, il vit alors le soleil pointer le bout de son nez, apportant avec lui cette étouffante chaleur qu’il détestait tant.

•• Quelle journée de merde… ••

Fit-il tout en sortant une gourde qu’il avait dans son sac à dos. Bien sûr qu’il avait pris de quoi se substenter durant le voyage en fonction du temps qu’on lui avait indiqué pour faire le voyage. Il n’était pas plus bête que la moyenne des shinobis et savait préparer un voyage.

Buvant quelques gorgées, il rangea alors la gourde et sortit une carte pour pouvoir se repérer dans le désert. Les mines y étaient bien évidemment indiquées, et il se mit donc en route sans un regard en arrière. Évidemment qu’il ne retournerait pas à Suna pour se plaindre, il savait que tout ceci n’était qu’un « jeu » visant à le déstabiliser et à le tester, comme la jeune femme le lui avait dit.

Il ne connaissait pas les coutumes de Suna à la perfection, mais selon lui, il apparaissait hautement improbable qu’un village caché shinobi aussi organisé laisse des chefs de mission maltraiter ainsi leurs élèves, et leur fassent prendre des risques en se déplaçant seuls d’un point A à un point B. Il était donc fortement probable que la kunoichi aux cheveux bleus était toujours dans le coin. Les traces de ses déplacements s’espaçaient de plus en plus, rendant donc sa position difficilement localisable.

Mais Kyoi s’en fichait, elle voulait qu’il aille seul aux mines ? Eh bien il irait seul, au moins ça lui reposer les oreilles de ne pas devoir supporter les différents âneries que la Tegami aurait pu lui sortir durant le trajet.

Et le voyage commença.

Kyoi n’avait certainement pas l’air intimidé : bien que visiblement secoué par le soudain revirement de sa camarade, il affichait désormais une mine résolue et s’était mis à avancer directement, sans montrer aucun signe de renoncement.

Senko ne voyait pas d’un bon œil le fait qu’un genin l’accompagne, mais redoutait la durée du voyage plus par ennui que par crainte de l’environnement : habituée aux grosses chaleurs, elle avait appris à supporter l’aridité du désert. Bien sûr, cela ne signifiait pas qu’elle y était insensible mais, lorsque la température commençait à l’incommoder plus qu’elle ne le tolérât, elle n’avait qu’à redéployer son camouflage optique pour s’abriter à la fois de la chaleur et des brûlures.

La première partie du voyage se déroula sans encombre : les deux ninjas croisèrent la route d’une caravane marchande, et Kyoi, s’il en avait eu le besoin, aurait tout à fait pu s’y réapprovisionner et demander son chemin. Trop éloignée pour entendre, Senko resta tout du moins ignorante de la nature exacte de leurs échanges.

Kyoi semblait se débrouiller correctement : aussi, lorsque vint la première nuit, elle laissa Kyoi à son repos – ne doutant pas qu’il saurait trouver un abri – et décida de prendre de l’avance afin de repérer les environs.

À vrai dire, ils approchaient déjà de la petite ville de Roran : si le hammeau, situé juste à côté d’une oasis, offrait un confort et une sécurité relative aux voyageurs, il n’était pas rare que des bandits se placent à quelque distance de son territoire, non loin des routes commerciales les plus fréquentées, afin de profiter de la négligence des voyageurs mal préparés.

Les racines invisibles d’un Oasis s’enfoncent bien plus loin dans le désert que ne le supposerait un ignorant des subtilités du désert, et il ne fallut pas longtemps à Senko pour trouver ce qu’elle cherchait : à quelques kilomètres de là, sans pour autant qu’aucune étendue d’eau n’apparaisse à l’horizon, un véritable champe de cactus s’étendait sur plusieurs centaines de mètres. Suffisamment espacés pour permettre le passage, ils constituaient tout de même une cachette de choix pour les pillards, qui n’hésitaient pas à profiter de cette étrange « forêt » pour se dissimuler aux yeux peu alertes des innocents.

Lorsqu’il reprendrait sa route le lendemain, Kyoi aurait forcément à y passer… à moins de souhaiter faire un large détour. Et qui sait ce qui s’y cacherait, tapi dans l’ombre des millions d’aiguilles…

Spoiler:

Avançant tranquillement dans le désert, notre jeune héros aux cheveux blancs ne cessait de recouvrir son épiderme d’une fine couche de glace afin de garder son corps à une température des plus acceptables. Ce n’était pas une technique qu’il avait créée au sein du Kagirinai, mais plutôt un petit « tip » qu’il s’était créé suite aux conditions infernales auxquelles il était soumis depuis son arrivée à Suna. Qui aurait cru que le Yuukan regorgeait d’un tel « four » naturel sur son territoire…

Mais désormais qu’il maîtrisait cette technique de rafraîchissement, ses journées étaient beaucoup plus supportables, même si quelque peu fatigantes dû à la consommation de chakra in fine. M’enfin, un bien faible tribut pour avoir le loisir de ne pas cuire au soleil à chaque minute.

•• Merci. ••

Fit-il sobrement au marchand itinérant qu’il venai de croiser. Il s’était ravitaillé en provisions. Même s’il lui restait encore largement de quoi tenir jusqu’aux mines, Reizoku leur avait appris à toujours avoir un coup d’avance, et à ne jamais se laisser prendre de court. Ainsi, le fait de se ravitailler à chaque occasion était un moyen de rester « large » niveau provisions.

Et c’est ainsi qu’il continua sa route jusqu’à ce que la nuit ne tombe. Toujours pas de nouvelle de la dénommée Senkô, mais l’enfant aux cheveux blancs se doutait qu’elle devait être dans les parages. Si jamais il devait arriver quelque chose à Kyoi, elle se ferait sûrement taper sur les doigts et cela nuirait à son image, tout comme à l’image de sa parente, la Kazekage. M’enfin, Kyoi savait survivre seul, il n’était pas un genin lambda ayant été choyé par ses parents et n’ayant aucune idée de comment survivre. Son passé parlait pour lui, et c’est donc sans mal qu’il s’organisa son petit camp de fortune, à l’abri du vent, dans un petit abri formé par le sable et la pierre.

La nuit passa rapidement et il décida de reprendre la route avant même que le soleil ne pointe le bout de son nez. Selon sa carte, il arriverait bientôt à proximité d’une petite ville, celle de Roran. Mais avant, Kyoi s’aperçut qu’il disposait d’un premier « obstacle » à surmonter, car devant lui se dressaient d’innombrables cactus. Lui qui n’était pas le plus à l’aise dans le désert, il détestait ce genre de végétations, si l’on peut l’appeler ainsi. Ces arbres à épines étaient diaboliques, et à part l’eau qu’on pouvait en tirer lorsqu’on était complètement assoiffé, ils ne servaient strictement à rien.

Mais faire un détour n’était clairement pas une option, ils avaient une mission à accomplir, et apparemment ils étaient déjà « short » niveau temps. De plus, le manieur de glace n’était pas d’une nature craintive, et il n’hésitait donc pas à s’aventurer dans ce genre d’endroits qui pouvaient pourtant avoir l’air hostile.

•• Hey, toi là-bas ! ••

Cela faisait à peine deux cent mètres que notre jeune héros s’était aventuré dans ce champ de cactus qu’il se faisait déjà arrêter. À une dizaine de mètres devant lui se trouvait un petit vieillard, assis par terre entre deux arbres à épines. Il semblait très affaibli et plutôt malheureux, ses vêtements étaient tâchés et son visage creusé par la fatigue. En voyant Kyoi, il avait eu l’air surpris et il s’était immédiatement arrêté. Son premier réflexe avait été de fixer la cause de son arrêt, puis il avait regardé les alentours, craignant que ce soit un piège.

Quelques secondes passèrent avant qu’il ne se détende, voyant que rien n’arrivait. Et lorsque le vieux misérable vit le jeune garçon aux cheveux blancs se détendre, il reprit alors la parole de sa voix tremblotante, presque suppliante.

•• Je t’en supplie, aide-moi ! Je n’ai pas bu depuis 2 jours et je suis incapables de réunir assez de force pour marcher ! S’il te plaît, aurais-tu un peu d’eau et de quoi recouvrer quelques forces… S’il te plaît… ••

Kyoi le regardait alors d’un air un peu méfiant. Il n’aimait pas ceux qui faisaient la manche, ayant un avis assez tranché sur leurs réelles intentions et leurs capacités à se retrouver tout seul dans ce merdier. Mais pourtant, il ne dit rien, restant silencieux et reprit sa marche à travers les cactus. En passant au niveau du vieillard, il lui accorda un dernier regard tout en lui disant ces quelques mots.

•• Je suis désolé l’ancien, j’ai rien pour toi. ••

Aussi froid que la glace qu’il maniait, notre jeune héros n’était pas le genre d’individu à prêter main forte au premier venu, qu’importe la situation dans laquelle se trouvait ce dernier.