Jamais il n'avait vu un centre tel que celui de l'aiguille. Déambulant dans les corridors du complexe scientifique de Kumogakure, le militaire tentait de ne pas se laisser distraire par les opérations qui s'y déroulait, directement sous ses yeux ou encore dans les pièces qu'il devait inspecter de temps à autre. Évidemment, il devait tout autant attirer le regard de ceux qui travaillaient là, tout autant que lui était curieux de voir autant de nouveaux visages dans sa vie. Le monstre de la nature qu'il était devenait donc rapidement un sujet intéressant pour tous les biologistes et pro de l'anatomie humaine qui voyaient enfin, devant eux, un spécimen hors-normes. Dans des temps de légendes, dans un passé lointain, probablement aurait-il même été sujet à plusieurs mythes tant le colosse était impressionnant. Fils de titan, demi-dieu, géant venant de contrés oubliés…lorsque l'on attribuait un contexte fantastique quant aux origines du Kinzoku, les possibilités étaient infinies. Mais…aujourd'hui, il en était autrement et la raison de sa présence dans le village caché dans les nuages n’avait rien d'extraordinaire; c'était un soldat comme un autre dans un univers en proie aux guerres de l'homme.
Remplaçant un garde permanent aux laboratoires et centre de recherches Kumojin, l'ex Tetsujin vivait là sa première mission. Faisant un parallèle à ses premiers jours dans l'armée du Daimyo du fer, se revoyant, plus jeune, à patrouille les baraques de ses confrères militaire, l'on pouvait rapidement voir que le Kinzoku n'était aucunement étranger à l'exercice qui lui avait été imposer. Vérifiant chaque poignée de portes, s'assurant qu'elles étaient bien verrouillées, il continuait sa progression dans les couloirs du complexe tout en s'assurant que les fenêtres étaient bel et bien fermées également. Dans ce genre d'environnement contrôler, le moindre courant d'air, le moindre petit incident pouvait avoir des conséquences désastreuses et rien ne devait être laissé au hasard. Était-ce donc grâce à son passé en tant qu'officier militaire que l'on lui avait attribué une mission qui requérait une telle discipline? Beaucoup n'auraient pas eut la patience, mais aussi l’exigence personnelle de remplir un rôle de ce genre sans se plaindre ou divaguer lors de leur fonction. Il fallait l'avouer, c'était un travail ennuyeux, répétitif et qui demandait une attention particulière aux détails les plus infimes.
Passant donc d'un étage à un autre, l'ancien guerrier du fer tentait d'assimiler les visages des employés de la place, leurs noms, leurs habitudes. Bien entendu, il ne pourrait pas se rappeler de toutes ces informations en une seule journée, mais s'il pouvait garder en mémoire l’identité des personnes les plus importantes du complexe, ce serait déjà un bon départ…au cas où il aurait à revenir y faire la garde ultérieurement. Ultimement, le malabar aimerait être capable d'occuper cette position, s'il le devait, comme s'il y avait travaillé toute sa vie et il agissait ainsi pour chaque travail qui lui était proposé généralement. C'était là ce qui différenciait les soldats « normaux » et ceux qui progressaient dans les échelons de la hiérarchie militaire après tout. L'acharnement, la détermination, l'ambition et la perfection, les quatre points qui menaient à l'excellence.
Et c'était au cinquième étage de la grande aiguille que tout allait se jouer lors de sa mission quotidienne. À peine arrivé après avoir escalader les marches de l'escalier qui le menait au bloc de recherche médicale, la course folle de deux scientifiques revêtant masques, gants et uniformes spécialisé attira son attention et, la suite des événements…éveilla tous ses sens. Après qu’ils eurent tirés sur le système d'enclenchement de l'alerte d'urgence de l'étage, le nouveau garde comprit qu'il était enfin au cœur de l'action.
Mais que se passait-il?
Dernière édition par Kinzoku Supaiku le Lun 9 Nov - 14:45, édité 1 fois
En un instant, aussitôt le levier fut-il activer, toutes les lumières de l'étages tournèrent au rouge, plongeant les occupants dans une ambiance d'urgence alors que les sirènes, installées à chaque tournant des couloirs, rejoignaient la partie en hurlant de concert. Ceux qui étaient déjà dans des salles fermèrent et verrouillèrent les portes, s'assurant de fermer les rideaux des fenêtres aussi. Ceux qui étaient en dehors foncèrent vers les cages d'escaliers ou la salle la plus proche d'eux avant de faire de même et il ne fallu que quelques secondes pour le Kinzoku afin qu'il réalise ce qu'il se passait réellement. Devant lui, plus loin, un homme d'âge adulte venait de s'échapper de ce qui semblait être une cellule d'isolement. De multiples bandages pendaient de ses membres supérieurs et de sa tête dont seul un œil enragé et quelques touffes de cheveux étaient dégagés. Les dents serrés, laissant sortir un grognement de sa bouche étirée en un rictus de rage, celui-ci se transforma enfin en un cri hostile alors qu'il fonçait à vive allure vers le garde de remplacement qui, même s'il voyait ce qu'il se passait, avait peine à comprendre la réalité des choses.
Pris par surprise, le Kinzoku n'eut le temps de se défendre adéquatement avant d'être projeter contre le mur tout juste sur sa droite. L'adrénaline qui pompait dans les veines du malade était si intense qu'il avait réussis à bouger le colosse de sa position et lui faire perdre pied. S'appuyant donc contre le mur en plaquant la main contre celui-ci, le garde stoppa sa chute et reprit son équilibre, posant un regard critique sur son agresseur. Une seule conclusion était possible dans ce scénario : l'arrêt immédiat du fuyant avant qu'il ne réussisse à s'échapper de l'aiguille…ou pire…qu'il ne cause des dommages irréparable dans les autres étages, tel que s'attaquer à un membres du personnel.
Se mettant donc à sa poursuite, le Tetsujin fonça tel un bœuf sur un intru. Ses muscles se crispèrent, le propulsèrent vers l'avant et son regard changea de la surprise à l'affront aussitôt qu'il eut prit en chasse le délinquant. Poussant une civière de la main, sautant par-dessus une poubelle renversée sur son chemin, le titan étira le bras une première fois afin d’attraper l'un des bandages qui volait au vent derrière le fugitif. Celui-ci, se déchirant presque aussitôt que la poigne de fer du colosse se referma dessus, ralentit à peine son propriétaire qui ne fit qu'échapper un autre cri, cette fois-ci mélangeant un sentiment de peur et de colère. Décidément, l’instable personnage tenait à sa liberté…quoi de plus normal après tout. Cependant, pour le Kinzoku, l'évasion de l'inconnu signifiait un échec dans sa carrière, une chose qui lui était impossible d'accepter.
Voyant donc que l'homme courrait à toute vitesse vers la fenêtre la plus proche, craignant le pire et de le voir se jeter tête première dans le vide, le Shinobi continua sa course en exécutant une série de mudras simple et rapides. Aussitôt la chose faite, plaquant ses paumes sur le sol, un mur d'acier s'érigea directement sur la destination du fuyard, lui bloquant non seulement l'accès à la fenêtre, mais le cernant entre le colosse et le mur.
- Kinzoku Supaiku C'est fini…rend toi. La fuite est inutile et un combat ne tournerais clairement pas en ta faveur. Couche toi sur le sol et aucun mal ne te sera fait.
et même si les sirènes tonitruantes continuaient d'hurler dans les corridors, celui qui s'était échappé avait bien entendu la voix lourde et profonde de son poursuivant. S'il avait hésité un moment, la chasse à l'homme fut arrêté nette par l'intervention d'une équipe de médecins qui n'hésitèrent pas à prendre les moyens nécessaire pour mettre fin à cette situation. Tout juste sur la droite du malabar, une flechette fut projeté vers l'avant, arrivant à toute vitesse vers le causeur de trouble, transperçant son épaule gauche. Un puissant tranquillisant venait de lui être administré et bientôt…il allait rejoindre le pays des rêves.
-Médecin Merci d'être intervenu. On prend le relais…
La voix douce d'une médecin Kumojin s'éleva donc au même moment que l'alarme fut mise en arrêt. Derrière le colosse, une équipe complète s'était déjà mise en route pour lui porter assistance et ramener le patient qui s'était échappé de sa cellule. Posant une main sur l'épaule du guerrier, elle le remercia avant de ranger l'arme à projection qu'elle venait d'utiliser. Sûrement faisait-elle partie de l'équipe d'intervention du secteur.
Dernière édition par Kinzoku Supaiku le Lun 9 Nov - 14:45, édité 1 fois
Plusieurs heures s’écoulèrent donc entre l’intervention du Tetsujin, laissant donc le temps nécessaire à ce que la pression ne redescende sur le plancher de la médecine. Après avoir rempli un rapport d’intervention, le Kinzoku était retourné à sa patrouille en prenant bien soin de porter une attention particulière à la cellule d’isolement dans laquelle on avait placé le patient problématique. Qui sait quel genre de problème cet individu au comportement dérangé aurait pu engendré dans la population locale s’il était sortis de l’établissement. Un homme en état de choc ou de détresse psychologique pouvait rapidement devenir dangereux et l’isolement, qu’il était volontaire ou non, restait souvent une solution définitive à la crise. Il ne restait plus qu’à souhaiter pour celui-ci que sa situation ne reste que temporaire.
Déambulant dans les couloirs jusqu’à ce que le soleil ne commence à disparaître derrière les montagnes encerclant le village, Supaiku fut soulager de voir qu’aucun autre incident ne se produisit durant le reste de son quart. S’il avait dû aider, parfois, quelques employés à bouger quelques patients d’une civière à une autre, le reste s’était dérouler dans le calme et la tranquillité. Ce n’est qu’une fois rendu à la réception, tout en bas du bâtiment, qu’il put enfin remettre son rapport au superviseur des lieux, mais aussi rencontrer la médecin à nouveau qui, semblait-il, venait faire de même. Croisant son regard au pied de l’escalier, alors qu’elle arrivait d’une autre direction, le soldat inclina la tête afin de la saluer, tout en énonçant à voix basse un « bonjour » presque inaudible, un peu timide. Le shinobi ne la connaissait pas personnellement et engager les conversations n’était pas réellement son genre, mais après avoir vu la jeune femme en action, à voir comment elle avait gardé son calme et sa détermination en période critique, le guerrier vouait un certain respect pour celle-ci. Un bonjour qui, donc, fut répondu par le même mot et un sourire sincère de la professionnelle. Souriant à son tour, il marcha jusqu’au bureau où tous deux déposèrent leurs documents et où le Kinzoku enleva enfin le bandeau Kumojin de son front, sachant que sa mission était accomplie.
N’engageant cependant rien de plus avec la médecin, le colosse dirigea ses pas vers la sortie, laissant sa journée de travail derrière lui en se disant que mission était accomplie. Seule la voix de la charmante jeune femme le retint un instant, l’obligeant à poser un regard derrière son épaule. Son sourire, doux et charmant, était accompagné d’un dernier remerciement à l’égard du Tetsujin. Un sourire qui en fit naître un autre sous sa barbe, et qui allait l’accompagné encore un moment sur le chemin du retour. Si toutes les journées pouvaient être ainsi à Kumogakure No Sato, le trentenaire se voyait bien adopter ce nouveau style de vie. Avait-il été trop longtemps sous la discipline ultra-militaire du pays du fer? Surement pas, mais ce besoin criant de contact et de chaleur humaine le rattrapait tranquillement, le faisant rêvé d’une vie plus tranquille, plus normale. Bien entendu, il pouvait bien s’imaginer faire demi-tour et inviter la jeune femme à passer une partie de la nuit avec lui, mais il aurait l’impression de mêler sa vie de Shinobi à sa vie privé. Aussi, il n’était pour l’heure qu’un genin et, tôt ou tard, il monterait en rang et la simple idée de devoir s’inquiéter pour cette famille qu’il laisserait au village alors qu’il risquerait quotidiennement une mort certaine ne l’intéressait guère.
Non, pour l’instant, le nouveau Kumojin préférait rentrer seul et se concentrer sur son devoir, sa nouvelle vocation et l’avenir incertain qui se dessinait devant lui.
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