Un monde gigantesque, où évoluent des histoires toutes aussi futiles les unes que les autres. Quelques histoires de succession, de mariages arrangés, de tentatives de révolutions. Ces récits que l’on trouve dans les livres, dont la population se soucie un temps et finit par se lasser.
L’Histoire s’accélère avec l’apparition du Chakra. Tout le monde parle de cette énergie dont certains feraient usage, alimentant un peu plus la rumeur chaque jour. Aucun ne reste sourd à cette nouvelle devenue réalité. Chacun se demande où cela conduira le monde. Cette évolution amène dans son sillage un nouveau paramètre que personne ne pouvait prévoir.
Tout aurait pu fonctionner correctement, si tout le monde avait été doté de ce pouvoir. Malheureusement, il existe une particularité, qui crée de nouvelles inégalités : seuls certains êtres sont sensibles à cette énergie et peuvent la manipuler. Découvrant qu’ils ont cette force en eux, ces élus apprennent à la maîtriser. Si tous ont accès au chakra, seule une partie de la population peut l’employer ; dès lors, certains deviennent des shinobi, les autres restent de simples humains.

Une nouvelle ère s’ouvre sur le monde, celle où l’Homme s’en remet à son homologue qui, pourtant si semblable, lui est si différent.
Si cet univers semble s’orienter sur une voie positive, l’humanité bifurque rapidement. Émergent de nouvelles menaces de plus en plus graves. Les élus, ceux en qui certains plaçaient une foi inébranlable, sont en vérité des monstres sanguinaires, prêts à jeter leurs propres proches en pâture. Leurs détracteurs sont unanimes : il faut s'en débarrasser.
Les Daimyôs ont une autre idée : plutôt que mettre le monde entier à feu et à sang, ils décident de fonder un village caché dans chaque pays. De cette façon, ils auront un moyen d’entraîner ces nouvelles puissances et d’en faire un rempart contre le mal.

Belle utopie, qui survivra pendant de nombreuses décennies. Le monde retrouve une prospérité perdue, les civils apprennent à s’en remettre aux ninjas qui leur apportent tant. La cohabitation permet à chacun d’évoluer, de trouver sa voie. L’Homme grandit, évolue, bâtit.

L’Homme met aussi la main sur la plus grande menace du monde. Celle dont tout le monde parle, mais que personne n’assume.


Pendant des siècles, ces histoires sont restées sur le bout des lèvres, prononcées comme des légendes. Parfois oubliées, parfois susurrées, personne n’y croyait réellement. Un peu comme ces êtres mythiques qu’ils voyaient dans les livres.
Jusqu’à ce qu’une âme mal intentionnée les mette face à leur propre bêtise.
Ces êtres existent, ces êtres peuvent être manipulés pour replonger le monde dans une époque sombre, où la mort est omniprésente. Et c’est ce qu’ils font, jusqu’à trouver une poigne plus forte que la leur.
Des ninjas surpuissants, capables de manipuler l’art des sceaux, qui trouveront le moyen de les faire taire. Pour cela, ils enferment les démons dans des corps humains, choisis à l’avance, pour qu’ils en soient les hôtes et contiennent leur pouvoir. Ainsi naissent les Jinchûrikis, ainsi meurent les Bijûs. Ou au moins pour un temps.

La prospérité revient, comme annonciatrice d’une nouvelle ère de paix.
Une paix fragile, sans cesse défiée par la soif de pouvoir. Les Ombres, ou Kage, désignés pour veiller sur les villages, veulent les Jinchûrikis, ces êtres surpuissants. Stratégie de persuasion ou désir de conquête, nul ne pourrait l’expliquer. Néanmoins, le monde se met en marche vers l’ère la plus sombre de son existence.


Tous les livres d’Histoire consignent cet événement, quel que soit le pays. Des centaines, des milliers de pages, ternies de ces mots dont personne ne veut se souvenir. Un devoir de mémoire, pour tous, même les plus jeunes, pour que jamais l’impensable ne se reproduise. À la fin de toutes ces œuvres apparaît un nom, que tous connaissent : Le Traité de Prospérité. À l’origine de ces écrits, les Daimyôs. Tous ensemble ils décident de retirer aux Kage leur fonction et de fermer les villages cachés. Ils reprennent le contrôle de toutes les armées ninjas associées à leurs pays respectifs et exécutent les neuf Jinchûrikis, qu’ils estiment être une trop grande menace, en une seule nuit.

L’Histoire se souviendra de l'élimination des hôtes, mais personne ne fera plus que grincer des dents. Le monde allait mal avant cette intervention divine, ils le savent. Alors ils restent emmurés dans leur silence, à la recherche perpétuelle de cette paix qui leur manque tant.

Découlant du Traité, une prison de très haute sécurité est bâtie : Arashi. Conçue pour y abriter tous les plus grands criminels du Yûkan, elle sera bâtie dans un endroit loin de tout et de tout le monde. Personne n’a le droit d’y entrer, personne n’a le droit d’en sortir. La légende raconte que ceux qui y entrent n’en repartent jamais vivants.


Pendant plusieurs années, le calme reprend ses droits dans le Yûkan, en apparence.
Dans l’ombre s’élève Jinsei. Un groupuscule secret, d’abord minuscule, qui grandit au fur et à mesure, embarque avec lui toujours plus de nouvelles recrues. Jinsei, c’est l’Humanité. Les efforts tournés vers l’Homme, pour mettre fin à ses souffrances passées, assurer son avenir.
Pour cela l'organisation doit grandir, avoir un pied partout, pour tout surveiller, tout contrôler. L’organisation s’étend dans tout le Yûkan, jusqu’à avoir une micro-organisation dans chaque pays. De cette manière, ils pourront renverser les puissances en place, recruter de nouveaux membres et, surtout, mettre en lumière la réalité de la prison Arashi.

Un des grands chefs de Jinsei se hisse à un poste très important de Tsuchi. Son rôle devient primordial, jusqu'à accéder à toutes les informations les plus sensibles du monde. Parmi elles, des dossiers classés ultra confidentiels, sur lesquels n’existe que le sceau de la prison. Rien de plus, à part cette écriture rouge qui ne signifie rien.
Après s’en être emparé, il découvre la vérité : Arashi n’est pas qu’une prison. C’est un laboratoire des horreurs, où les criminels sont envoyés pour servir de cobayes. Au départ, il s’agissait des plus violentes crapules, celles qui mettaient les populations en péril. Le système dérive et même les petits voyous atterrissent à Arashi. Étonnamment, tous les prisonniers étaient des parias, des êtres qui ne manqueraient à personne. Ils pouvaient donc les tuer, prétexter n’importe quelle excuse : personne ne s’en inquiéterait.  

Personne, en dehors du Jinsei.

Jinsei est l’Humanité. Le défenseur de l’Homme, dénonçant la faiblesse des êtres au pouvoir.

Alors, ils orchestrent l’impensable. Une attaque sur Arashi, pour dévoiler la dure réalité, ignorée de tous. Pour montrer au monde ce que sont devenues ces crapules qu’ils ont tous haï. Montrer la faute humaine. Sa cupidité. Sa monstruosité.
Pointer du doigt les Daimyôs et créer l’insécurité. Retourner l'opinion contre eux.

Et tout fonctionne parfaitement.


Les criminels ont leur revanche, l’opinion publique crie au scandale et le chaos s'insinue dans tout le Yûkan. Démunis, les Daimyôs se renvoient constamment la balle, ne savent plus comment s’y prendre. Ce n’est jamais de leur faute, toujours celle du voisin. Les livres d’Histoire se sont bien gardés de raconter cette partie de l'histoire, "Arashi". Les civils ne comprennent pas, les ninjas non plus. Ils perdent progressivement toute confiance en leurs dirigeants.

Pour pallier à cette catastrophe, Hi est la première puissance à décider de rouvrir Konoha. Kaminari et Kaze suivent le mouvement : les trois villages cachés sont réhabilités, prêts à accueillir les civils comme les ninjas, pour se reconstruire. Pour que l’opinion publique constate que les efforts sont faits dans leur sens et non l’inverse.

Du côté de Tsuchi, une tentative est également menée, mais elle échoue. Le même chef à l’origine de la crise Arashi parvient à se glisser dans les bonnes grâces du Daimyô : Iwa appartient à Jinsei, ils peuvent y faire tout ce qu’ils veulent. En échange, l’organisation s’assure de la sécurité de tous les habitants qui s’y trouvent. Malgré l’étonnement de tous, le stratagème fonctionne. Iwa devient un lieu de tous les vices : on peut s’y fournir en armes, en drogues, en mercenaires et, contrairement aux principes de Jinsei, en femmes.

Quant à Mizu, le pays se recroqueville sur lui-même. Grâce à sa position géographique plutôt avantageuse, la population se sent en sécurité. Par orgueil, ils décident de rester hors de ces considérations politiques … Jusqu’à ce que la vague Jinsei n'engloutisse une partie du pays.
Accompagnée de criminels de renom, l’organisation met une partie du pays à feu et à sang, renverse les pouvoirs régionaux en place. Plus personne ne s’en occupe, le pays sombre dans une véritable autarcie, personne ne sait ce qu'il s’y passe. Le monde entier est incapable de donner une explication à ce silence, mais ils sont occupés avec d’autres considérations. Mizu passe ainsi sous les radars et a aussi ses propres préoccupations.

Le Jinsei, quant à lui, reste un groupe secret, dont seuls les membres connaissent l’existence. Ils ne revendiquent pas leurs actes, restent en permanence dans l’ombre : vivre sous la lumière mettrait bien des bâtons dans leurs roues. S’il faut rester cachés pour vivre heureux, les membres du Jinsei considèrent que cela leur permet surtout de poursuivre leurs méfaits.
Et de continuer leur fine observation d’un monde à la dérive.


Puis, tout bascula en un instant. Les villages reconstruits, le monde en suspens devant l’incertitude qui régnait, il était temps pour le Jinsei d’agir. Il leur fallait pour cela se faire connaître auprès des trois villages qui s’érigeaient en remparts contre eux. Ils fomentèrent quatre attentats de grande envergure : sur un village Hijin, sur un temple Kaminarijin, sur un convoi Kazejin et contre le Daimyô de Mizu.

Face à l’émergence de cette nouvelle menace, Hyûga Genkishi, Shodaime Hokage, proposa à Seika Itoe, Shodaime Raikage, et Tegami Hazure, Shodaime Kazekage, un sommet des Ombres à Konoha, agrémenté d’un examen chûnin. Une démonstration qui ne plut que très peu aux civils qui y virent là un énième affront.

Car la vérité, c’était que le Jinsei s’était implanté partout, grâce à des associations œuvrant pour résoudre des problèmes que le Jinsei avait lui-même créés. Il créait la famine pour mieux amener à manger, il envoyait des criminels pour mieux les arrêter, et ils blâmaient les villages pour leur inaction alors qu’ils contrôlaient les informations et attisaient la haine. Ainsi, las de voir leur gouvernement et leur village caché se complaire dans l’oisiveté, ils se tournèrent vers le Jinsei qui leur semblait meilleure option… sans savoir ce qu’était réellement l’organisation et sans connaître l’ampleur de ce dont ils étaient capables…

Comment les villages cachés vont-ils réprimer la révolte qui gronde dans chacune de leurs provinces ?
Que cherche réellement à faire le Jinsei ? Qui sont-ils vraiment ? Pourquoi agissent-ils ainsi ?
Dans ce monde au bord de l’implosion, chacun doit trouver sa place : se battre aux côtés de l’organisation qui milite pour un nouvel ordre mondial ? S’ériger en rempart contre la prise de pouvoir du Jinsei ? Tirer avantages et profits pour son compte personnel ?

C’est à vous d’écrire les prochains chapitres de l’histoire de Shinobi no Jidai.