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Garde rapprochée [Miya - Rang C]
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Seika Itoe
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Seika Itoe
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Garde rapprochée
Ton regard dans le mien.
Mon regard dans le tien.
Je me souviens ce sourire sur ton visage ingénu.
Notre balade, si rapide, qui m’a pourtant marquée.
Je me souviens de tout.
Comme si c’était hier.


L’ordre de mission ne trompe pas. Si ça lui fait bizarre de lire son nom dans ce contexte, ça lui fait plaisir qu’elle soit son équipière.
Kaguya Miya.
Ce nom sonne quelques cloches, chez Itoe. Lointaines, mais présentes.
Elle se rappelle ce doux visage, sa crinière aussi blanche que la sienne. Miya est une demoiselle à l’apparence frêle, gracile. On dirait une poupée de porcelaine.
En réalité, c’est une sacrée bagarreuse. Elle est probablement aux antipodes de la Raikage, qui se consacre à l’Homme et a une grande affection pour tous ses congénères. Ou presque. Convaincue qu’on peut vaincre sans avoir à brandir des armes, elle s’oppose à Miya par son aspiration à un monde complètement prospère.
Miya aime jouer des poings. Elle aime les combats, les oppositions. Elle aime faire la bagarre, purement et simplement.
Itoe est bien douce, à côté de la Kaguya.

Ses pas la mènent rapidement jusqu’au district commercial, où elle doit rencontrer son équipière, mais aussi la femme qu’elles doivent escorter. Madame Fuzutomi. Une chanteuse lyrique plus que reconnue dans le village, qui doit probablement se rendre jusqu’à Murayouri, la capitale de Kaminari. Ce ne serait pas étonnant, puisque la saison des concerts arrive à grands pas.
Ou alors, c’est pour autre chose.
Mais ça ne doit pas être simple, pour elle : les menaces de mort pleuvent dans sa direction. Itoe aimerait bien savoir pourquoi.

Ces détails ne sont pas ceux qui intéressent Miya, elle sera probablement sur le terrain à intercepter tous les mécréants qui se mettront sur leur chemin.
Bien qu’elle soit moins puissante que la Raikage, la Kaguya pourra se débrouiller sans problème si la caravane se fait importuner. Et, s’il faut, Itoe n’hésitera pas à lever la main.
En attendant, au moins, elle pourra discuter avec cette grande femme qu’est Madame Fuzutomi.
Parfait pour créer des liens, développer leur influence à toutes les deux et s’assurer que leur réputation, à chacune, n’en soit que meilleure.
Oh, oui, il y a là un tel filon, que Itoe ne sait plus si elle est là pour aider à dorer son blason ou pour aider la pauvre chanteuse.

Arrivée à destination, elle fait un signe de main discret à sa partenaire.

« Bonjour, Miya. Comment vas-tu ? »

Un sourire sincère, qu’elle ne décerne pas à tout le monde.
Cette femme n’a pas beaucoup changé, finalement. C’est une princesse. Quand on la voit, comme ça, on ne lui donne pas cette force et cette hargne. C’est assez amusant à observer.

« Je suppose que tu souhaites que je m’occupe de toute la partie dialogue ? Tu prendras les ennemis ? »

Une ombre passe dans son regard.

« Sauf si tu ne t’en sens pas capable … »

Sa voix est plus grave, pleine d’intonations taquines. Son sourire s’est allongé, pour lui donner un air beaucoup plus taquin.
Certaine que sa pique va faire mouche, la Raikage attend la réaction de sa partenaire avec une impatience non-dissimulée.
Un petit jeu sans conséquence, en attendant que leur cliente n’arrive. Juste pour passer le temps.
Seika Itoe
(#)Mar 13 Oct - 15:53
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Kaguya Miya
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« La victoire n’est écrasante que lorsque les viscères de l’adversaire recouvrent tes bras… L’honneur n’est tiens que lorsque tu brandis la tête de ceux qui se mettent en travers de ta route. »

L’art, c’est la politique de la guerre. En temps de paix, les plumes et les chœurs s’élèvent au rythme las d’une vie trop monotone, défendent les cultures jusqu’à ce que l’une domine, attise les convoitises et que ne se déclenche un cataclysme… Et lorsque le sang coule… Les voix résonnent, soutenant inlassablement les siens, mais prêchant aussi le retour à la paix. Dans le fond… Tout n’en revient qu’à la nature essentielle de la chaîne alimentaire : le plus fort dévore le plus faible. Mais lorsqu’il est repu… Il devient vulnérable, et la proie des plus faibles… Et lorsque son heure sonne, les plus incapables des vermines s’occupent des charognes.

Il n’y a pas plus grand serviteur de la guerre que l’art…

C’est ce à quoi je songeais, aux exercices vocaux de la chanteuse. Ses cordes vibraient et je frémissais au souvenir des doux tambours de guerre et des cris des plus valeureux Kaguya…

Que c’est beau…

Louanges mécénâtes, c’est au silence que je me confiais. Un regard, bref, sans chercher à communiquer autrement que par un léger hochement de tête. J’étais honorée d’assister à cela. A l’avènement du sang. Le langage inspire la conspiration… Je ne mentirai pas à cette brave dame en faisant mine de m’extasier devant quelques vocalises. Non certaine d’être capable d’émettre des sons si cristallins de ma voix, c’est tout de même une certaine sérénité qui me gagnait, cheveux portés par le vent.

Analyser son client, c’est analyser une cible potentielle. La confiance ne fait pas partis de mes mœurs et il m’avait fallut prendre de l’avance pour scruter ses appartements. Une filature de longues minutes pour observer d’accablantes banalités. Mais cela me servirait, peut-être… Plus tard… C’est du moins ce à quoi je songeais en me rendant au lieu de rendez-vous.

« Bonjour, Miya. Comment vas-tu ? »

Femmes d’argent, j’ai toujours admiré la couleur pourpre de ces yeux. Elle se nuance des deux perles gelées qui reflètent maladroitement mon âme embrasée. Nous nous ressemblons. Nous nous opposons. Rien qu’en l’aspect.

« Maître Raikage. »

Elevez un sauvage parmi les sauvages, il apprendra à respecter le plus fort, et chaque nouveau sauvageon verra le témoignage de ce respect. C’est ainsi qu’à toujours fonctionné la hiérarchie à mes yeux. Toute forme de pouvoir est légitime. Culturel. Guerrier. Diplomatique. Peu m’importe. Je courbais l’échine, sans exagérer le geste. Je respectais cette femme et même si je l’ai connu en un registre plus informel par le passé, je ne me permettrais jamais de remettre en cause publiquement son statut.

« Je me porte à merveille. Et vous ? »

Ni trop, ni pas assez, j’avais conscience de la mesure vaguement diplomatique de cette mission. Ce genre de choses ne sont pas pour moi. Massacrer, contempler ou créer, c’est globalement tout ce dont je suis capable. La communication n’est pas mon fort et en ce sens nous nous complétons bien.

« Je suppose que tu souhaites que je m’occupe de toute la partie dialogue ? Tu prendras les ennemis ? »

Son sourire pourrait décimer des rangs entiers. J’en ai des frissons. Sa capacité à exprimer une émotion, puis une autre est stupéfiante. Mon regard demeure neutre face à cette mine conquérante. Presque de marbre. Non qu’elle ne me touche pas, loin de là. Mais au fil de ses mots, le rythme changeait et annonçait les prémices d’un défi.

« Sauf si tu ne t’en sens pas capable … »

Un défi… Je me sentais presque insultée en un sens. Honorée en un autre. J’appréciais l’idée d’être fiable comme guerrière et qu’on me le reconnaisse. Et en même temps, je ne suis pas juste une bête sauvage.

« La mélodie de votre rage m’aurait sied à merveille, mais je suppose que je me contenterai de votre voix en décimant ce qui se trouvera sur mon passage. Vous pouvez évidemment compter sur moi. »

Oui. Parce que je suis de celles qui sont fidèles. Qui ne posent pas trop de questions. Pour peu qu’un individu gagne mon respect, je peux me montrer bonne exécutante. Et si elle est douée pour les sourires, elle l’est encore plus avec les mots ce qui appose une forme de puissance jusqu’à lors inégalée au sein de mon clan. On ne dirige pas par la domination bien longtemps, mais par l’offrande. Si notre clan se satisfaisait de la violence et de la pitance, elle confie à Kumo une voix assez rassurante, mais pas trop… Une voix ferme, mais pas trop… Juste de quoi rallier ses troupes.

Effleurant la lame ni trop courte, ni trop lourde à ma taille, de la parfaite envergure pour être maniée à une ou deux mains, je caressais le tissu d’un pommeau ayant goûté des hanches jusqu’aux mâchoires, fragiles comme robustes. Peut-être trop fière, je n’utilisais que peu l’ostéogénèse, la réservant à des adversaires à la hauteur.

« Elle ne devrait plus tarder. Je m’en suis assurée avant mon arrivée. »
Kaguya Miya
(#)Mar 13 Oct - 23:18
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Garde rapprochée
Itoe ne se lassera jamais des manières de Miya.
En fonction de l’endroit où on la trouve, on l’imaginerait de deux différentes manières.
Dans la rue, elle est une princesse. Poupée de porcelaine intouchable, qu’on risque de casser en posant les doigts dessus, elle attire les regards et suscite la gentillesse.
Sur un champ de bataille, elle est une bête sauvage. Véritable monstre en quête de sang et d’os, Miya ne laisse aucune échappatoire à ses adversaires.
Puis, il y a la vraie Miya, celle qui apparaît au-delà des préjugés, celle qui se montre au monde et que quelques chanceux ont l’opportunité de découvrir.
Une femme au grand respect de la hiérarchie, d’une loyauté qui ferait presque rougir Itoe. Elle est un soldat exemplaire : pas un mot de travers, pas une parole plus haute que l’autre. C’est une jeune femme épatante.

La Raikage doit avouer être plutôt fière de faire équipe avec elle aujourd’hui. Madame Fuzutomi aura l’occasion de rencontrer deux personnes aussi différentes que puissantes.
Il n’y a plus qu’à espérer que cette chanteuse perçoive les mêmes choses que la Seika.

Un sourire sur les lèvres d’Itoe. Elle observe Miya avec une attention toute particulière : comment a évolué ce canari, rencontré il y a quelques temps déjà ? Comment a-t-elle évolué ? De quoi est-elle réellement capable ? Qu’y a-t-il derrière ces politesses ? Les rumeurs à son sujet sont-elles exactes ?
Itoe veut tout savoir.
Elle veut dresser le portrait de Miya elle-même.

Itoe hoche doucement la tête.
La Kaguya a pris le défi au pied de la lettre. Elle décimera tout ce qui se trouvera sur leur chemin. C’est intéressant à observer aussi, à vrai dire. Miya qui ne tente même pas de se rebeller, de donner une autre piste. Non, elle se contente de suivre ce que lui a dit son Kage.
Intéressant, mais dangereux.
Heureusement que cette femme ne tombe pas entre de mauvaises mains.

« Ravie de te l’entendre dire. »

Un sourire sincère. Satisfaite de voir que cette jeune femme, malgré tout, ne se dégonfle pas. Bien entraînée, Miya pourrait devenir une arme de destruction massive. Un de ces ninjas qu’on garde au chaud, dans le secret, qu’on ne dégaine que lorsqu’il faut employer les grands moyens.
Oh, oui. Miya pourrait devenir une femme spectaculaire.
Pourra, même, parce qu’il suffit simplement de lui en donner la possibilité.

Une nouvelle fois, Itoe opine du chef. Madame Fuzutomi ne devrait pas tarder. Ce qui fait dire à Miya qu’elle en est sûre est incertain, mais l’albinos n’a pas le temps d’y réfléchir que, déjà, la cantatrice apparaît dans leur dos.

Madame Fuzutomi est une belle femme. Associé à son talent et à sa richesse, ce trait pourrait justifier une forme de jalousie chez d’autres personnes. Pourrait, parce que même Itoe vient à douter de cette affirmation.
En effet, là où on attend de certaines chanteuses qu’elles soient exceptionnellement jolies, il semble que celle-ci se démarque par sa voix plus que par son apparence. Bien qu’elle soit plutôt belle, rien ne la sort réellement du lot. Pas de bouche fantastique, pas de chevelure merveilleuse, pas de poitrine opulente. Madame Fuzutomi est une belle femme, certes, mais elle est une belle femme quelconque.

La Raikage lui adresse un grand sourire, suivi d’une révérence tout à fait classique.

« Madame. »

Ni plus, ni moins.

La chanteuse ne prend même pas le temps de lui répondre. Elle se contente de hocher doucement la tête, sans un regard, sans un sourire. Pas une mimique, juste un silence de plomb.
Itoe cligne des yeux rapidement, sans trop comprendre.
Peut-être que les gens qui lui en veulent ont de bonnes raisons, finalement.

« Allons-y. »

Elle n’en dit pas plus. Pas de présentation, pas d’ordre, rien.
Madame Fuzutomi serait une peste ?

La chanteuse se met en route, ouvre la marche. Quand elle a bien entamé le chemin, elle s’immobilise, jusqu’à ce que ses deux ninjas se retrouvent devant elle.
Itoe voulait échanger avec elle, mais elle hésite. Qu’y a-t-il à tirer de cette femme ? Quels avantages ? Quels bonus ?
Pour le moment, la Raikage n’en voit aucun.

À la hauteur de Miya, l’albinos décide de se lancer.

« Je pense que nous allons avoir droit à bien plus de menaces que je ne le pensais. Sois prudente, Miya. »

Un sourire bienveillant. Elle laisse la Kaguya prendre de l’avance, pour se trouver à côté de Madame Fuzutomi, quoiqu’un peu en retrait, au cas où. La chanteuse en profite pour reprendre du poil de la bête.
Et quelle sale bête.

« Oh, ne traînez donc pas dans mes pattes comme cela ! Vous allez me faire tomber. Ouste, ménagez-moi. Je ne risque rien de toute façon. »

Itoe cligne vivement des yeux, peu certaine d’avoir compris.

« Non mais rendez-vous compte. Une escorte de deux femmes, des femmes, en plus ! Pour une bête signature et une présentation publique. On ne vit plus en sécurité, dans ce monde, ce n’est plus possible. »

La Raikage penche la tête, confuse. Elle recule, conformément à la demande de la dame, mais est incapable d’ouvrir la bouche.

« Bien, vous deux. D’abord, vous me menez à la capitale. J’ai fait préparer une carriole pour cela. Ensuite, j’ai besoin que vous me protégiez – ah, quelle bêtise – pour le reste de la journée. Je rencontre la haute, voyez-vous ? »

La haute, hein ?
Pétasse.
Elle aimerait bien laisser ça partir, mais il y a la bienséance. Les règles de bonne conduite. Tout ça.
Mais quelle sacrée peste !

Itoe hoche doucement la tête, sans rien dire.

« Parfait, allons-y alors. »

Et la chanteuse repart sans demander son reste, en direction des portes du village, d’un pas franchement décidé.
Itoe, de son côté, hésite franchement à la laisser crever dans un coin. Quel dommage d’avoir un tel sens de l’honneur.
Elle rejoint Miya, fait quelques pas avec elle, alors que la chanteuse les devance de quelques mètres.

« Ce n’est qu’une journée. Tout ira bien, n’est-ce pas ? »

Le même sourire plein de bienveillance, pourtant crispé par une folle envie d’étriper la chanteuse. Elle se contient, fait bonne figure : Itoe n’est pas qu’une femme, ni une ninja. C’est la Raikage. Elle doit montrer l’exemple.
Et aujourd’hui, ça va être très, très compliqué.

La Couleur de la Dame:
Seika Itoe
(#)Jeu 15 Oct - 23:16
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« Ravie de te l’entendre dire. »

Jamais, au grand jamais, je n’aurais pu songer à voir ce sourire diriger une armée. En réalité, cela porte quelque chose de confortable. La beauté est l’un des principaux attraits de l’art : elle s’accorde sur les violons de chacun. Mais les Hommes se fédèrent à ce qu’ils connaissent, ce qu’ils comprennent. La tendresse est universelle chez les mammifères et, je me dis qu’en d’autres circonstances, avec d’autres parents, je ne serais malheureusement pas ce que je suis aujourd’hui.

Nos principales ressemblances nous distinguent aussi. Si nos corps semblent porter bien des faits similaires, bien qu’elle soit plus « femme » en bien des aspects, elle représente l’aspect rassurant de la matriarche comme il pourrait être conçu dans nombre de familles. Face à une figure si aisément rassurante, il parait si évident de voir que des armées entières se fédèrent pour anéantir ses ennemis… Oui… Derrière cette tendresse, se cache la cruauté et la mort. Qu’elle embrasse ou non cette volonté. Je peine toujours à comprendre pourquoi tant d’entre eux ne souhaitent que la paix.

La guerre, c’est la seule façon de ne jamais faire connaître aux enfants le bonheur de la paix, de ne pas les enfermer dans une cage leur empêchant de voir le monde tel qu’il est réellement… Et paradoxalement, la guerre, chez beaucoup, transforme chaque idéal en la volonté de se réfugier dans cette cage. En un sens… Je suis heureuse de recevoir l’éducation que j’ai reçue. Le plus grand honneur serait de perdre la vie au combat, et comme on dit, mieux vaut mourir jeune que mourir triste.

Songes trop nuancés, je m’égare sans que trop de mots ne soient inutilement prononcés. C’est une chose que j’apprécie chez elle. Elle s’adapte à la personne face à elle, et sans avoir la prétention d’être érudite, c’est peut-être d’une sagesse certaine qui fait balancer mon cœur vers l’amour du silence. S’adapter est un processus tant lent que rapide, selon l’angle d’approche. Si j’ai appris à me fondre dans la masse, je ne suis en revanche clairement pas en mesure d’appréhender certaines choses qui me poussent à trop de réflexion, sans jamais les réfuter.

Mon minois se tournait vers la chanteuse. Un signe de tête, pas un mot, bien rangée derrière Itoe, pas un sourire ni le signe d’un attendrissement quelconque. A vrai dire, je me moquais bien de qui elle était. Je ne juge les gens que par leurs capacités à bousculer le monde. Alors je l’écouterai chanter si j’en ai l’occasion. Ca s’arrêtera là.

« Madame. »

« Allons-y. »

Par fidélité, mon regard se jetait rapidement vers ma supérieure. Cette femme ne m’intéressait pas et c’est l’un des plus gros soucis que je présente en tant que Shinobi. Le code guerrier se présente de manière différente. Lointaine du mercenariat. Celui dont la force et l’honneur est prouvé mérite le respect, les autres ne sont que de vulgaires masses se mouvant plus ou moins.

« Je pense que nous allons avoir droit à bien plus de menaces que je ne le pensais. Sois prudente, Miya. »

Mon regard s’assombrissait un instant avant d’observer son sourire, battant un vague instant des cils. Je m’étais sentie infantilisée par ses mots. Mais il n’en était rien. Non. C’est encore ce sourire, plus puissant que les discours du monde entier, qui venait percer et réduire à néant toute once de violence en moi d’un balayement tant rapide que précis.

« Vous de même, Maître Raikage. »

Je m’efforçais, vaguement, pour essayer de dégainer quelque chose de similaire, mais c’est plus un visage constipé qui en ressortait. J’abandonnais l’idée assez rapidement en secouant la tête, me contentant d’un signe de tête respectueux pour prendre de l’avance, restant attentive.

Alerte, j’avançais de quelques pas avant de me stopper net.

« Oh, ne traînez donc pas dans mes pattes comme cela ! Vous allez me faire tomber. Ouste, ménagez-moi. Je ne risque rien de toute façon. Non mais rendez-vous compte. Une escorte de deux femmes, des femmes, en plus ! Pour une bête signature et une présentation publique. On ne vit plus en sécurité, dans ce monde, ce n’est plus possible. »

Je me sentais presque mal pour ma supérieure. Elle avait instauré un instant de sérénité en moi, en vain. Elle était de retour. En me retournant vers elles, mon regard était de nouveau complètement hermétique. L’humiliation n’était pas quelque chose que j’appréciais. C’était monnaie courante, dans le clan, de se rabaisser les uns les autres pour s’émuler vers la violence. Mais c’est une chose que j’ai toujours eu en horreur. A vrai dire, je ne la jugeais même pas vraiment. Je sentais simplement la colère monter par loyauté envers celle qu’elle insultait. Prendre sa défense ne serait qu’une offense supplémentaire.

« Bien, vous deux. D’abord, vous me menez à la capitale. J’ai fait préparer une carriole pour cela. Ensuite, j’ai besoin que vous me protégiez – ah, quelle bêtise – pour le reste de la journée. Je rencontre la haute, voyez-vous ? »

Infantilisée. C’est ce que je ressens, du moins. Un demi-sourire naissait à mes lèvres, vaguement narquois en réalité… Les plus grandes menaces ne viennent jamais de l’extérieur. Ce n’était pas à moi de répondre. Malgré tout, je suivais en chœur le hochement de tête de ma supérieure. Si je ne me voilais pas la face, je tâchais de regarder constamment dans le vide pour garder mon sang-froid. Mon regard parlait de lui-même. Les multiples muscles du visage crispés, je maudissais intérieurement mon manque de patience.

« Parfait, allons-y alors. »

Ne t’en prends pas à quelqu’un de désarmé… Sans quoi tu serais encore plus faible que lui. Je battais des cils en observant mon aînée me rejoindre en laissant la chanteuse avancer de quelques pas.

« Ce n’est qu’une journée. Tout ira bien, n’est-ce pas ? »

Son sourire trahissait une certaine envie de violence. Nous étions en colère, mais à deux degrés différents. Sans quitter la cible des yeux, je reprenais vaguement.

« C’est une question rhétorique, non ? Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne poserai pas de problème. Si vous ne la supportez pas, nous pourrons échanger les rondes afin de vous laisser un répit. Même pour vous qui ne semblez pas d’un naturel violent, étriper vos ennemis semble plus relaxant que rester avec elle. »

C’était… Ma bienveillance à moi, je crois. Sans un sourire, un regard, extrêmement bref, focalisée sur ma mission, j’avançais d’un pas en prenant l’audace de tapoter en douceur son bras comme pour lui souhaiter bon courage, la corne du bout des doigts presque aussi dure que l’os, force d’entraînement.
Kaguya Miya
(#)Ven 23 Oct - 21:28
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Il est si compliqué de prendre soin de personnes exécrables.
À moins de les porter dans son cœur à l’origine, elles n’inspirent que la colère, la haine. Le mépris.
Cette femme est leur cliente, celle qui paie le village, qui permet de dorer leur blason à tous. Véritable peste, elle peut totalement descendre Kumo, sans aucune raison. Itoe doit faire profil bas. Ça lui coûte de se ranger de cette façon, mais elle n’a pas l’impression de pouvoir faire autrement.
À ce stade, elle se demande si, finalement, se faire tomber dessus par un groupe de brigands ne serait pas plus simple.

Miya a raison. C’est maladroit, certes, mais c’est véridique : Itoe éprouverait moins de difficultés à tabasser quelqu’un. Un sourire étire doucement ses lèvres. Sentir ce soutien, aussi délicat soit-il, lui permet déjà de relever la tête.
Elle inspire profondément.

« Non, ne t’en fais pas. Si on lui montre qu’elle nous énerve, elle l’utilisera contre nous. »

Penche la tête.

« Mais merci, vraiment. »

Merci, parce que c’est toujours exceptionnel d’avoir quelqu’un comme ça à ses côtés.
Ça n’a l’air de rien, mais ça signifie tout.

Itoe se remet en marche, définitivement plus joyeuse qu’il y a encore quelques secondes. Elle marche d’un pas décidé, prête à en découdre avec n’importe quel assaillant, même s’il en a après une sacrée pétasse.
Tout ira pour le mieux !
Oublier la mégère, se concentrer sur la mission.
Travailler dur.

Itoe arrive à proximité de la carriole.
Ça lui permet d’observer un peu le véhicule, plutôt satisfaite de ce qu’elle voit.
C’est une carriole aussi simple que possible. Elle n’est pas plus voyante, pas plus belle qu’une autre. C’est celle qu’on trouve un peu partout, qui transporte les civils comme les plus riches. Généralement, elles sont meilleures pour ce genre de missions : les plus idiots des bandits ne s’y attaquent jamais. Malheureusement, les plus rusés ont compris comment la machine est huilée, ils savent que les carrioles les plus basiques transportent parfois les êtres les plus riches.
Dans le doute, parce qu’il faut bien qu’ils fassent leur chiffre, ils décident de toutes les attaquer.
Il y a donc une menace qui s’ajoute, là où une autre disparaît.
Itoe prend bonne note de ces informations. Avant d’entrer dans la carriole, elle se tourne vers Miya.

« Nous ne devrions pas avoir à faire à des petits brigands. Ils préfèrent ce qui se voit, ils n’ont pas compris comment fonctionne cette ruse. Malheureusement, cela signifie également que nous risquons de tomber sur quelques petites frappes expérimentées. »

Elle hausse les épaules.

« L’un dans l’autre, c’est à peu près la même chose. »

Du menu fretin, ni plus, ni moins.
Itoe sourit à sa partenaire, avant de s’engouffrer dans le véhicule. Face à elle, la pimbêche. Madame Fuzutomi, grande femme, véritable diva, qui pense être un génie alors qu’elle n’en est rien.
Enfin, peut-être chante-t-elle bien, peut-être que sa renommée existe pour une raison. Grand bien lui fasse.
Mais si elle pouvait juste un peu déloger le balai qu’elle a dans le fondement, ils s’en porteraient tous tellement, tellement mieux.

La chanteuse ne lui adresse pas un seul regard. Ses yeux sont rivés sur l’extérieur, la route, les paysages. Elle ne décroche pas un seul mot.
Ça l’arrange, Itoe.
Ça lui permet de refréner ses pulsions meurtrières.

Lorsque Miya rejoint les deux femmes, le charretier se met en route. Il n’a pas de temps à perdre, lui non plus.
À croire que personne ne se réjouit à l’idée de s’occuper d’une telle femme.
Elle maîtrise au moins l’art de se faire haïr. À un degré presque terrifiant.

La carriole va bon train, traverse les quelques forêts qui les entourent, en s’assurant de toujours rester à proximité du point d’eau. Une sorte de repère, sûrement, quand on sait qu’il est traversé d’un pont, non-loin de Murayouri. C’est là qu’elles se rendent, après tout.
Selon la mégère, elles vont jusqu’à la capitale, traînent un peu avec elle, puis elles pourront rebrousser chemin. Ce n’est pas une perle, certes, mais ce n’est pas non plus la mer à boire.
Tout ira bien.

« On devrait arriver d’ici demain. »

C’est tout ce qu’elle leur dira.
Itoe hoche la tête, ne lui répond pas. Se concentre plutôt sur sa collègue.

« Comment souhaites-tu que nous nous organisions pour les rondes, Miya ? Veux-tu prendre la première ? Ou préfères-tu que je m’en charge ? »

Inspire doucement, sourit.
Quelle ligne à suivre, pour commencer ?
Quelle est la bonne méthode ? Même pour le voyage ?
Inspire une nouvelle fois. Jeter la cliente par la carriole, c’est une bonne idée.
Enfin, presque.
Seika Itoe
(#)Lun 2 Nov - 16:49
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Solo
Ce n’est qu’une nuit.
Ce n’est pas la mer à boire, une nuit. Quelques heures de sommeil prises au vol, puis quelques heures à monter la garde.
Miya, en bon soldat, a décidé de prendre la première. Elle se porte garante de la sécurité de sa supérieure ainsi que de leur cliente.
Ça n’enchante ni la Genin, ni la Kage. C’est une femme exécrable, madame Fuzutomi. Et encore, exécrable semble être un terme bien gentil, en comparaison avec ce qu’elle renvoie réellement.

Itoe a envie de l’étriper.
Ça ne lui arrive pas souvent, mais, quand ça lui arrive, c’est drôlement notable.
Pourtant, quand la chanteuse lui lance un dernier regard avant de s’endormir, la Raikage répond avec une mine affable, d’une douceur si naturelle qu’elle paraît sincère.
Dans sa tête, pourtant, madame Fuzutomi est déjà morte dix fois, d’autant de manières différentes.

Avec Miya au dehors, l’Ombre des nuages s’autorise quelques heures de sommeil. Ce ne sera pas long, juste assez pour que ses yeux ne se ferment pas dans la journée.
Oh et, évidemment, suffisamment pour qu’il n’y ait pas de meurtre non plus.
Enfin, pas de meurtre de la cliente. Les bandits, eux, tant pis pour eux. Ils n’avaient qu’à pas être là.

Itoe reste assise dans un coin de la carriole, capable de s’endormir dans n’importe quelle position. Elle a toujours considéré que la position allongée est la moins pratique. Il faut se relever, s’étirer, remettre son corps en marche. Ce n’est qu’après qu’il est prêt pour la bataille.
Bien trop tard, en somme.
Il faut s’activer, s’activer vite, s’activer bien. Encore, toujours.
Surtout dans ce genre de cas.

Quoique, finalement, elle pourrait se laisser emporter par le sommeil.
Elle pourrait se laisser happer, là, pour ne pas se réveiller. Miya la rejoindrait tôt ou tard, pour s’endormir à son tour. Au petit matin, plus de madame Fuzutomi. Oh, comme ce serait dommage, vraiment.
Comme ce serait fâcheux.
Un sourire mauvais étire les lèvres d’Itoe.
Si elle ne tendait pas à être la Raikage exemplaire qu’elle montre à tous, elle l’aurait probablement laissée.
Mais c’est un exemple.
Et un exemple se doit d’être irréprochable.

Les quelques heures passent sans accroc. Soit Miya a endigué les menaces au loin, avant même qu’elle ne les atteigne, soit il n’y a rien eu.
Lorsqu’elles échangent leurs tours, un rapide rapport permet à Itoe de comprendre que c’est la première solution. Miya a livré bataille un peu plus loin.
Elle n’a pas tort, au fond : si elle avait réveillé la chanteuse avec le bruit des coups, qui sait ce qui se serait passé.
Mais dis donc, maintenant qu’elles y pensent … Qui sait ce qui se passerait ?

Encore une fois, ce scénario est impossible : Itoe ne voudrait pas déranger la tranquillité du sommeil de Miya. Leur mission est déjà bien assez éprouvante.
En âme pure et compatissante, la Seika décide d’adopter la même méthode : si combat il doit y avoir, cela aura lieu dans le plus grand des secrets.
Là où l’œil ne voit plus, où l’oreille ne perçoit plus. Là où seuls l’assassin et sa victime savent ce qui se trame.

Itoe s’installe dehors, près d’un feu de camp tout ce qu’il y a de plus basique. Elle s’adosse à un tronc, les yeux rivés vers le ciel étoilé.
C’est une belle nuit, ça a au moins cet avantage.
C’est doux, c’est bien. C’est confortable.
Ça lui tire un peu l’esprit loin de Fuzutomi. Ça lui permet de souffler.

Elle caresse les brins d’herbe du bout des doigts, les laisse courir contre sa peau. Parfois, Itoe se dit que sa vie serait plus simple si elle avait renoncé à tout cela.
Si elle s’était contentée de rester à Kusa, pour préserver le bien du peuple. Pour protéger les siens.
Peut-être qu’elle n’aurait pas tous ces tracas, tous ces gens devant lesquels faire bonne figure.
Puis, elle voit le visage de sa mère. Celui de tous les Seika issus de sa branche, là, avec leurs bâtons appuyés dans son dos pour qu’elle se tienne bien droite.
Oh, non, en fait ça ne lui manque pas.
Et puis, si elle était restée à Kusa, rien de tout cela ne serait arrivé.
Pas de place de Raikage, pas de rencontres aussi nombreuses, ni aussi belles. Pas toutes ces choses formidables auxquelles elle goûte maintenant.
Un sourire délicat étire ses lèvres.
Sa vie est belle.
Ses tracas ne sont que de petits tracas. Demain, au réveil, ils ne seront plus là, d’autres prendront leur place et s’effaceront à leur tour.
Il y en aura d’autres, oui. Des plus graves. Des plus importants.
Mais tout ira bien.
Parce qu’elle n’est plus seule, Itoe. Il y a tout un village à ses côtés.

Soupire, à l’aise.
Soupire moins, quand elle entend un froissement au loin.

Une carriole au milieu de nulle part, ça attire n’importe qui. Même le plus stupide des brigands. Il n’est pas certain d’en tirer quelque chose, mais il y a cet opportunisme qui gronde en lui. Cette petite voix qui lui dit que, quand même, une carriole, un feu … ça se tente.
Ça se tente carrément.

Alors il passe à pleine vitesse, jusqu’à se faire cribler de pétales un peu partout. Un gémissement lui échappe, ou quelque chose qui y ressemble.
Il se retourne, constate la présence de la Raikage.
Il gémit. Une plainte.
Il est trop près.
Itoe s’en approche et le tue aussi vite que possible, d’un couteau dans la jugulaire. Ce n’est ni propre, ni glamour, mais … aux grands maux, les grands remèdes.
Elle ramène le cadavre au milieu des herbes, reste alerte au cas où quelque chose d’autre surgirait.

Lorsque le petit matin point à l’horizon, Itoe comprend que c’est fini. Que leur route peut reprendre.
Elles ne sont plus très loin de Murayouri.
Quelle aubaine.

La bouille de Fuzutomi émerge de la carriole.

« Alors, on y va ? »

Et toute sa méditation nocturne n’est plus qu’un lointain souvenir.
Seika Itoe
(#)Mer 2 Déc - 2:21
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Tonne dans son cœur la colère qu’elle tente de retenir tant bien que mal. Cette femme est aussi méprisante que méprisable, elle se demande encore comment ses assassins s’y sont pris pour la rater. S’il y en a autant que la rumeur le suggère, tous ceux qui s’y sont frottés étaient soit extrêmement mauvais, soit elle était constamment gardée par des personnes vraiment très fortes.
En tous les cas, Itoe ne cesse de s’étonner de la force de cette femme. Ou de sa chance.
Si ça ne tenait qu’à elle, ses pieds ne fouleraient plus le sol depuis bien longtemps. Elle ne chanterait plus, ou alors simplement pour l’une des deux destinations qui attendent les mortels à leur disparition. Enfin, selon les croyances.
Ce n’est pas comme si, à Kumo, il y avait un manque d’artistes. Des chanteurs, il y en a partout, et pour preuve ! Même Itoe en est capable.

Elle se demande réellement ce qui lui permet un tel succès. Et une notoriété suffisante pour être à la fois haïe et admirée.
Au fond, c’est une championne dans son domaine, la Fuzutomi. Elle parvient à faire du bruit. Négatif ou positif, peu importe. Elle fait du bruit. Tant qu’on l’entend, on la regarde. Tant qu’on la regarde, elle a du succès. Elle s’en fiche, des critiques.
C’est probablement ça qui en fait un être aussi populaire.
Itoe ne parvient pas à savoir si c’est une bonne chose ou non.
Dans le doute, elle décide de laisser tomber pour le moment.
Ses réflexions pourront recommencer quand elles feront le chemin du retour car, pour l’heure, elles sont arrivées à la capitale.

Itoe s’étonne toujours de la beauté de cet endroit. Elle n’aimerait pas y vivre, notamment parce qu’elle tient bien trop à son cocon, mais, quand même. C’est une superbe ville. On y trouve beaucoup, beaucoup de choses.
Des salles de spectacle, des restaurants dans tous les coins de rue, des spectacles en plein air, des zones touristiques : tout y est. C’est l’opulence de Kaminari concentrée en un seul point.

Fuzutomi ne demande pas son reste : elle se lève et s’en va. Elle ne cherche pas à comprendre.
Itoe arque un sourcil, regarde Miya. Vraiment ?
Malheureusement, aussi insupportable soit cette situation, la Raikage doit suivre sa cliente. Aujourd’hui, elle est totalement à sa merci, totalement dépendante de sa volonté.
Alors, forcément, même si ça l’embête vraiment, la Seika ne dit rien quand elles traversent toute la ville et font d’innombrables détours insensés. C’est à croire que cette femme est encore plus désordonnée que le désordre lui-même.

Tout y passe : les réunions autour d’un thé, les réunions autour de rien du tout – qui ont lieu en plein air, les réunions à côté d’un autre spectacle.
Vraiment, tout y est. Itoe se noie dans toutes ces palabres inutiles.

Elle profite de certains moments d’accalmie pour échanger avec Miya de choses et d’autres. Pour lui raconter ses plus beaux récits de meurtres, aussi.
Sanglants.
Brutaux.
Pas du tout dignes d’une Kage douce comme Itoe.
Mais la rumeur n’est qu’une rumeur et rare sont les moments où les histoires sont réelles. Ce qu’on se dit n’est que le reflet des apparences qu’on accepte de montrer.
Quand la Fuzutomi revient, la Seika fait toujours en sorte d’avoir un radieux sourire sur les lèvres. À force de l’arborer, elle s’est rendue compte que ça l’énervait. Ce n’est pas une crise de nerfs, mais ses sourcils se froncent, ses lèvres se crispent.
Qu’elle rayonne comme ça, ça l’énerve, la chanteuse. Ça lui donne envie de la rabaisser encore plus.
Puis, l’une comme l’autre se souviennent du rôle éminent de l’autre et se ravisent. C’est une forme de guerre silencieuse, qui se joue sur les nerfs de chacune : jusqu’à ce que l’une des deux craque et commette l’erreur. Cette seule erreur, qui suffira à tout emporter dans son sillage.
Itoe, accompagnée de Miya, a beaucoup moins de chances de la commettre, mais on n’est jamais à l’abri d’un débordement.

La chanteuse embarque les deux jeunes femmes ailleurs, une nouvelle fois, cette fois pour se donner en spectacle. Dans le cadre de leur mission, elle est contrainte à les laisser la suivre. Elle doit accepter qu’elles soient là, mais la célébrité fait bien comprendre à ses deux gardes du corps que ce n’est pas par plaisir. Qu’elles sont là pour le travail, mais n’ont aucune autre prétention à écouter sa divine voix.

Itoe s’installe tranquillement sur son siège. Elles sont installées à un endroit formidable : d’ici, elles ont une vue imprenable sur toute la salle.
Un peu en hauteur, leurs sièges sont placés dans une sorte de balcon, en haut à gauche de la salle.
Fuzutomi leur lance un dernier regard mauvais et, d’un coup, la magie opère : la femme devient douce, joyeuse, gentille.
Son visage se décrispe, perd toutes ses humeurs immondes qui l’habitent habituellement. Elle est belle, comme ça. Elle ne donne pas envie de la frapper.

Et, au fond, lorsqu’elle l’entend, Itoe se rend compte que son succès vient bien de quelque part.
Sa voix atteint toutes les notes à la perfection : pas une ne tremble, pas une ne sonne désagréablement. Son chant est un délice pour les oreilles.
Les paroles n’ont ni queue, ni tête, sont probablement réservées à cette « haute » société dont parlait Fuzutomi. Itoe trouve la disparité entre les deux plutôt gênante et ne parvient pas à profiter pleinement du spectacle.
Mais qu’à cela ne tienne, elle reste jusqu’au bout, attentive à tout.

La surveillance, jusqu’ici, a été très bien menée : personne ne s’est aventuré dans le public ou sur scène pour s’en prendre à elle.
De fait, à la fin du spectacle, tout semble se passer pour le mieux. Leur mission est rendue complexe par le personnage, non par ses péripéties.
Et, en réalité, ce n’est pas plus mal.
Seika Itoe
(#)Mer 2 Déc - 3:47
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Pour faciliter la sortie de Madame Fuzutomi, Miya et Itoe se sont séparées.
La première, sortie avant tous les autres, est chargée de surveiller l’extérieur du bâtiment. De là, elle pourra repérer toute activité suspecte et y mettre un terme avant même que la chanteuse ait mis un pied dehors.
La seconde, en toute logique, s’occupe de la sortie, en se faisant escorte de la cliente.
Ça ne lui plaît pas, à Fuzutomi. Elle se sent surveillée, collée, privée de toute liberté. Alors qu’elle se change, se démaquille et s’occupe de ses derniers préparatifs, elle émet de bruyants soupirs. Itoe, bien consciente de la priver de son espace vital, fait mine de ne rien entendre. C’est une manière comme une autre de se venger, bien que ce soit beaucoup plus gentil que ses idées initiales.

Quand la starlette a terminé, elles se mettent toutes deux en route, Itoe à ses côtés. La Fuzutomi émet tellement de soupirs, tellement de sons qui montrent sa désapprobation que, finalement, la Raikage ne peut s’empêcher de jubiler.
Ah, ça la fait chier, la vieille, cette escorte. Elle aimerait se balader partout, librement, sans avoir l’impression que deux chiens de garde sont sur ses pas.
Ah, oui, elle aimerait mener sa petite vie paisiblement, sans personne à ses côtés.
Eh bien, si elle arrêtait d’être antipathique, peut-être qu’elle le pourrait ?
Itoe darde sur elle un œil moqueur, que la Fuzutomi n’a pas le temps d’attraper.

À la sortie, la Kaguya et la Seika se retrouvent, sachant très bien quelle est la prochaine étape.
Elles doivent subir la longue séance de remerciements.
Ces sourires faux, ces applaudissements qui ne viennent pas vraiment du cœur. Toutes ces histoires qu’on entend, qu’on répète, mais qu’on ne pense jamais.
Ou alors si, peut-être. Mais on les pense tant qu’elle n’a pas ouvert la bouche pour autre chose que la chanson.
Parce que, concrètement, à partir du moment où on l’entend parler, la magie n’opère plus. Pouf, elle disparaît. Engloutie par son caractère de pimbêche.

Itoe et Miya restent silencieuses. Elles subissent leur tâche, mais ne bronchent pas.
Les poignées de mains s’échangent, encore et encore, comme un interminable défilé. Oh, oui, ça lui plaît bien à Fuzutomi. Elle s’envole, là, au sommet de son art, à côté de son ego monstrueusement gros. Oui, elle est bien. Elle est contente.

Perdue dans les congratulations, Fuzutomi ne voit pas ce qui l’attend.
Ce truc monstrueux, là, sorti de nulle part, qui arrive à pleine vitesse.
Un véritable capharnaüm le suit. Un tintamarre venu de ses propres pas.
Il court, plutôt vite, d’ailleurs. Une vitesse formidable pour un être aussi massif.
Il fonce à en perdre haleine, à en faire voler les pavés sous ses pas d’éléphant.
Et là, il arrive.
Si près, si près.
Itoe lève une main devant Miya, pour ne pas qu’elle bouge.
Non, l’être qui arrive a des étoiles plein les yeux, de la bave aux coins des lèvres. Il est inoffensif, il n’est pas méchant. Aucun danger n’en émane, à part peut-être un petit quelque chose. Oui, petit.
Petit comme un poids qui dépasse de loin la centaine de kilos.

L’impact est magistral. Formidable. Merveilleux.
L’impact est puissant.
Il fait « boom » comme on inspire. « Paf » comme on expire.
Oh, il est incroyable, vraiment.

Fuzutomi devient pâle comme un linge, alors que son fan, probablement son plus grand – et plus gros – fan, l’écrase entre ses bras massifs. Il la serre, la presse, frotte ses joues humides contre la peau d’albâtre de la chanteuse. Elle blêmit un peu plus, mais ne peut rien dire. Elle ne peut rien demander, non plus. Parce qu’il est gros, oui. Il est envahissant, aussi. Mais il n’est pas dangereux.
Itoe et Miya ne peuvent intervenir : elles détruiraient l’image publique de Fuzutomi.
Malgré tout son malheur, toute sa gêne, la chanteuse ne peut que se rendre à l’évidence : elle est coincée. Littéralement.

Itoe sourit, silencieuse.
Ah, quel dommage, vraiment. Quelle incommensurable poisse.
Le mastodonte finit par lâcher Fuzutomi, qui reprend des couleurs – et sa respiration. Il y a un long silence, le choc de la foule contre la frustration de leur étoile. Elle reste interdite un instant, jusqu’à plaquer ce sourire faux sur son visage. Elle le grave, l’ancre dans ses traits plus fort que jamais.

Le silence se prolonge, jusqu’à ce qu’elle fasse ses derniers remerciements à la foule.
Enfin, la masse se sépare.
C’est le signal.
C’est ce qu’elles attendent depuis le début de cette journée.
Le lointain, si lointain voyage retour.
Seika Itoe
(#)Jeu 3 Déc - 13:24
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La sortie de Murayouri. La carriole.
Itoe la regarde de loin, les yeux scintillants. C’est bientôt fini, bientôt fini. Fuzutomi jetée dans sa maison et plus jamais, plus jamais de contact.
Une prière qui ne se réalisera jamais, elle ne le sait que trop bien. De la même manière que la chanteuse est l’un des êtres les plus exécrables de cette planète, Itoe est Kage. Elle ne pourra pas déroger à cette responsabilité.
Même les plus insupportables de ses citoyens feront appel à ses services. Et ils devront être traités de la même manière que les autres.
Itoe retient un soupir.

Elle prend place dans la carriole.
Comme Miya a pris la première garde à l’aller, Itoe s’en chargera pour le retour.
L’albinos ne peut s’empêcher de se réjouir : elles n’ont pas croisé trop d’opposants sur toute la journée. Il y en a eu deux, chacun pendant le trajet. Dans la ville, tout s’est plutôt bien déroulé.
L’inverse serait surprenant, ceci dit. Le Daimyô, chef militaire de renom, bien que répressif et parfois excessif dans ses décisions – au moins pour Itoe – est un souverain qui privilégie la sécurité de ses citoyens. Dès lors, il devient impensable que Murayouri, capitale du pays de la foudre, devienne un endroit susceptible d’abriter des dangers. Certes, il y en a probablement, notamment entre les citoyens eux-mêmes, mais ils font probablement face à une garde formée pour ça.
Un peu comme l’unité Mihari de Kumo, finalement.

Itoe observe Miya et Fuzutomi, tour à tour. Il n’y a pas de bruit, pas de parole.
Rien.
Comme si chacune des femmes se trouvait seule dans la carriole. C’est à peine si elles se regardent.
Au fond, ce n’est pas plus mal. Ça évite les paroles déplacées, les crises, les maladresses. Ça laisse le silence. C’est bien, le silence, parfois.
C’est pratique.

Vient le premier tour de garde, celui d’Itoe.
Elle s’extirpe de la carriole, sort de quoi boire pour les quelques heures qui vont suivre. Comme lors du premier trajet, elle allume un petit feu de camp, quelque chose de discret. Il pourra être remarquable, évidemment, mais beaucoup moins qu’un véritable feu. Il sert simplement à garder de la visibilité et maintenir une certaine chaleur.
Itoe dégaine un carnet, dans lequel elle note quelques informations, quelques points-clés de cette journée.
Il n’y a pas grand chose à en dire, finalement. Quelques explications ici et là, sur les choix pris pendant cette garde. Des remarques sur les capacités de Miya, sur son comportement.
Ce ne sont que des informations purement factuelles, qu’elle pose avec autant d’objectivité que possible.

La nuit est longue, fraîche. Effrayés par les lueurs rouge et orange, les animaux ne s’approchent pas d’Itoe. Ça ne les empêche pas de mener leur petite vie tranquillement. Il y a bien des bruits, une nature mélodieuse, taquine, qui tente de se mêler à l’Homme mais n’ose pas passer cette dernière barrière qui les sépare.
C’est une nuit calme.
Ce soir, pas de bandit. Au moins, pas pour Itoe.
Elle en profite pour faire le point sur cette mission, une dernière fois. Qu’en est-il de Madame Fuzutomi ? L’escorte a-t-elle été à son goût ? Malgré les quelques désagréments ?
Elle n’a pas été blessée, finalement, la mission ne peut qu’être un succès, non ?
Quelque chose dit à la Raikage qu’elle trouvera quand même un moyen de leur causer des problèmes. D’une manière ou d’une autre, elle mettra les pieds dans le plat.
Ce sera chiant, oui, probablement, mais il faut faire avec.
Comme pour toutes les situations problématiques, finalement.

Et puis, il y a tout de même une chance : Fuzutomi est exécrable. Ce n’est pas une nouveauté. C’est probablement connu de bien des gens, d’ailleurs.
Dès lors, comment croire ce qu’elle dit ?
Cette femme devrait se contenter de chanter.

La crinière blanche de Miya apparaît doucement. Elle sort de la carriole.
C’est son tour de garde.
Itoe lui fait son rapport, avant de s’éclipser à son tour.
S’il y a une menace qui surgit dans la nuit, la Kaguya saura exactement comment s’en occuper, une fois encore. L’albinos a confiance en elle : tout ira bien.

Elle se hisse dans la carriole, s’installe en position assise à l’entrée du véhicule. Elle ne dormira pas beaucoup, encore une fois. Ni bien, d’ailleurs.
Mais peu importe : la mission touche à sa fin.
Demain, elles rentrent à Kumo.

***


Un timide soleil point à l’horizon. L’aube est discrète, délicate.
Miya remonte dans la carriole, puis elles se remettent en route. Elles ne sont plus trop loin, maintenant.
Le voyage est silencieux, comme la veille. C’en devient presque pesant.
Il y a ces sourires crispés, ces regards qui se croisent à peine. Qui s’évitent plus qu’ils ne se cherchent.

Arrivées à Kumo, il ne faut pas longtemps aux femmes pour descendre.
Les deux ninjas restent aux portes, alors que la chanteuse se dégourdit un peu.
Il y a un silence. L’attente pesante qu’elle se décide enfin à débarrasser le plancher.

Et là, contre toute attente, Fuzutomi se tourne vers les deux femmes.
Elle hésite.
Comme si ça lui coûtait de dire ce qu’elle s’apprête à dire. Elle déglutit, inspire longuement.
Puis, avec tout le mépris possible sur le visage, elle finit par cracher :

« Merci. Vous avez fait du bon travail. »

Oh, oui, ça lui brûle la langue. On dirait plus du venin que des remerciements.
Itoe lui sourit, avant de faire une courbette pleine de respect. Les bonnes manières, encore, toujours. Au-delà de tout le reste.

« Prenez soin de vous, madame Fuzutomi. Kaminari serait triste de perdre une voix comme la vôtre. »

Des rougeurs naissent sur les joues de la chanteuse, qui s’en va sans demander son reste.
C’est une insupportable riche, Fuzutomi. Une artiste comme on en voit rarement, qui ont leurs manières, leurs habitudes. Ces artistes hautains, qui n’aiment personne à part eux-mêmes et leur gloire.
Ces artistes insupportables.
Mais elle a tout de même un cœur, là, caché sous tout le reste.
Il est discret, mais il est là.
Seika Itoe
(#)Jeu 3 Déc - 14:05
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