« Salut Fiston ! Je ne t’ai pas trop fait attendre j’espère ? » Fis-je, d’un léger sourire. « Si tu es prêt, je crois que nous pouvons y aller. » Ajoutai-je, avant de me mettre en route.

J’avais en ma possession la missive qu’on devait remettre à la capitale. Maintenant, il nous fallait marcher environ une demi-journée avant d’atteindre notre destination. En cours de route, nous allons probablement rencontrer quelques obstacles, mais ce n’était pas cela qui nous arrêtera, n'est-ce pas ?

« C’est quand même étrange que le coursier ait oublié cette missive, tu ne trouves pas ? Ils doivent être furieux à la capitale, Ahahaha. » Fis-je, d’un léger rire.

Une demi-journée c’était long. Très long. Il fallait trouver de quoi discuter, sans quoi cette mission ne sera qu’une énième corvée.

Les portes du village n’étaient désormais plus visibles. On s’approchait en effet de la partie Est du Mont Aratsumi, qu’il nous fallait contourner. Sachant que c’était un coin particulièrement appréciés par les brigands des montagnes, je restais sur mes gardes, et ce même si en apparence je paraissais totalement décontracté.

« J’imagine que cela ne fait pas très longtemps que tu as rallié la cité. Ça va, tu n’éprouves pas trop de difficultés à t’intégrer ? » M’enquis-je, avant que mon attention ne soit attirée par la falaise qu’on cherchait à contourner.

Un bruit étrange se faisait entendre.

Cela ne présageait rien de bon. Chose qui se confirma dans les secondes qui suivirent, puisque deux énormes blocs de roches roulèrent sur la surface de la falaise, avant de menacer de s’effondrer sur nos têtes. Il n’y avait pas besoin d’être un génie pour deviner que c’était tout sauf naturel. Maintenant, il fallait réagir, et ce rapidement...    

…

Nous pûmes finalement tous les deux éviter les blocs de roches à temps. Cependant, le Genin se mit malgré tout au sol, se tenant étonnement le ventre, comme s’il avait été touché par quelque chose. En regardant de plus près, je ne dénotais rien de particulier, du moins aucune blessure ou quelque chose qui mériterait qu’il se comporte de la sorte. Etrange, c’était le moins qu’on puisse dire. Et comme si ce n’était pas suffisant, trois brigands des montagnes finissent par sortir de l’ombre, confirmant ainsi que cet éboulement n’avait effectivement rien de naturel. Je ne savais pas trop ce qu’ils marmonnaient et encore moins ce qu’ils préparaient, disons que j’étais bien trop occupé à chercher à savoir ce qui arrive au Genin.

« ... Dis-moi fiston, qu’est-ce qui t’arrive ? » Finis-je par demander, au lieu de chercher vainement…

C’était alors qu’il me regarda, visiblement très embarrassé, tandis qu’il ne semblait plus pouvoir tenir pour longtemps. Songeur, je m’interrogeais naturellement jusqu’à ce que je finisse par deviner ce qui lui arrive. En d’autres circonstances, j’aurais probablement éclaté de rire.

« Ahh la diarrhée, je vois, ça ne prévient jamais, malheureusement… » Fis-je, alors que les bandits descendaient la montagne dans le but de venir nous dépouiller.

Je soupirais naturellement, avant de me mettre à exécuter des mudras. Un portail s’ouvrit devant le gamin, visiblement étonné, comme la plupart des personnes, que je puisse ériger une telle chose.

« Allez, fiston, cours au toilette, à moins que tu ne veuilles perdre ta dignité ici. » Glissai-je, d’un ton sarcastique.

Il s’empressa naturellement d’emprunter le portail, apparaissant alors soudainement près de l’hôpital du village, là où j’avais apposé un de mes sceaux spéciaux. J’imaginais qu’il devait courir aussi vite que possible pour « saigner » les toilettes.

Pendant ce temps, pendant qu’il allait se soulager au calme, moi je devais me coltiner ces bandits du dimanche, tout ça à cause d’un courtier qui n’avait pas fait correctement son boulot. Alalala… Je soupirais une fois de plus, tandis que je regardais les bandits s’approcher, me demandant ce que je devrais faire.

« Oh mais qu’il est mignon le papi, il a mis son fiston à l’abri… Allez papy, il est temps de payer la taxe de droit de passage pour deux personnes. » Fit, l’un des brigand.

« Et puisque nous sommes de bonne humeur, ça ne te fera que la 1 000 ryos. » Ajouta son camarade, d’un air malicieux.

Mille ryos, c’était l’équivalent d’une mission de rang D, quoiqu’un peu moins peut-être. Je réfléchissais, puis je finis par soupirer une fois de plus, avant de mettre la main à la poche pour sortir la somme demandée.

« … Je crois que je peux oublier ma bouteille pour ce soir, vous n’êtes vraiment pas sympa les gars. » Finis-je par dire, d’une mine triste.

Je leur remis naturellement les milles ryos, ce qui semblait visiblement les surprendre. Ils se regardèrent, ne comprenant pas ce qui se passait, et se disant peut-être qu’ils pourraient en demander plus, peut-être, ne sait-on jamais avec ce genre d’individus.

« … Maintenant je dois m’en aller si vous le voulez bien, j’ai déjà assez perdu de temps. » Fis-je, avant de leur tourner le dos et me mettre en marche pour la capitale.

Seulement, lorsque je fis quelques pas en avant, le plus affreux m’interpella de nouveau :

« … Attendez, je ne vous ai pas autorisé à partir ! » Fit-il, d’un ton autoritaire.

Alors qu’il tentait d’ajouter une couche, son collègue l’interrompu et lui fit signe de regarder mon bandeau qui, je reconnais, était rarement mis bien en évidence contrairement aux autres shinobis. Ils se rendirent alors compte qu’ils avaient affaire à un shinobi ; l’un semblait pris de peur, car il n’aurait jamais cru devoir se frotter à un ninja, puisqu’il était évident qu’il n’avait aucune, tandis que l’autre paraissait hésitant… Finalement, il décida de ne prendre aucun risque :

« C’est bon, je vous autorise à partir, partez ! » Fit-il, en s’efforçant de rester crédible.

Je soupirais une énième fois, avant de m’en aller, comme si de rien était, sans jamais me retourner….

Direction la capitale…

Quelques temps après l’incident près des montagnes…

Je n’avais toujours pas atteint ma destination, mais je m’en rapprochais de plus en plus, puisqu’une partie de l’édifice du palais était visible au loin. J’en avais encore probablement pour une vingtaine de minutes, du moins à ce rythme. Un rythme qui me convenait parfaitement, après tout je n’avais jamais été du genre à me presser pour quoique ce soit.

Ainsi donc, je poursuivais tranquillement ma route, saluant de temps à autre les marchands que je croisais. D’ailleurs, l’un d’entre eux me fit étrangement songer à Tenma, l’un des membres de mon équipe. Ce qui fit remonter naturellement un certain nombre de souvenirs, dont les nombreuses expéditions et missions en tout genre qu’on menait tous ensemble, autrefois, avant l’incident avec ce noble sans scrupule.

Ils me manquaient ces idiots, il fallait peut-être que je commence à songer à la promesse que je leur ai faite… Mais cela ne serait pas sans conséquence, aussi il fallait bien réfléchir pour ne pas entraîner d’autres personnes dans notre merdier. Alala…

Bref, j’agitais légèrement la tête pour ne pas y penser, focalisant mon attention sur le moment présent, sur tout ce qui m’entourait.

Finalement, quelques instants plus tard, j’atteignis enfin ma destination, à savoir : la capitale. C’était long, terriblement long, mais au moins c’était chose faite. Je me présentai donc naturellement à l’entrée, même si mon bandeau suffisait en soit pour ne pas avoir à justifier ma présence.

Quoi qu’il en fût, je finis par franchir le seuil de la porte, me baladant alors dans les rues de la capitale. Puisque ce n’était pas la première fois que j’aventurais par ici, c’était assez simple pour trouver mon chemin. Ainsi donc, je me dirigeais vers le bâtiment des coursiers, m’arrêtant de temps à autre pour admirer des spectacles en tout genre qui animait le centre-ville.  

Enfin, une fois en face du bâtiment, je frappais naturellement à la porte avant d’y entrer. Une fois à l’intérieur, je constatais une certaine agitation pour ne savais-je quelle raison. Je ne dis rien, laissant les uns et les autres faire ce qu’ils avaient à faire, avant de me présenter à eux.

Il aura fallu en tout attendre une bonne dizaine de minutes avant que quelqu’un ne vienne me demander la raison de ma présence. J’allais direct au but en déposant naturellement la missive que le coursier avait oublié à Kumo sur le comptoir.

« Tenez, un de vos coursier à oublier ceci à Kumo. J’imagine que ça n’arrive pas souvent, mais tâchez de faire attention la prochaine fois. » Glissai-je, d’un air bienveillant.

« Oh mais oui, on nous a signalé ça il y a quelques heures. Merci pour votre rapidité. Attendez ne partez pas si vite, laissez-nous vous offrir au moins de quoi vous rafraichir. » Répliqua l’agent, en s’empressant d’aller chercher un verre d’eau.

Sourire aux lèvres, je le laissai faire, avant de boire le verre d’eau d’un trait.

« Merci, c’est gentil ! Allez, sur ce bonne journée à vous ! » Fis-je, avant de m’en aller.

Une fois à l’extérieur et à l’abri des regards, je fis apparaître un portail pour me rendre directement à Kumo, histoire de faire mon rapport et me débarrasser de cette mission une bonne fois pour toute…

Ainsi donc, en quelques secondes, j’étais de retour au village, apparaissant près du palais de la Raikage. Il me restait alors quelques mètres à parcourir pour me rendre au bureau des missions et faire mon rapport.

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