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Privés de sortie - Mission rang C
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Kinoko Chikkou
Kinoko Chikkou
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Kinoko Chikkou
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Kinoko Chikkou
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Il avait chaud. Oh bordel qu’est-ce qu’il avait chaud. C’en est presque risible à quel point il avait chaud ! Alala lui, Kinoko Chikkou, lui qui venait de rejoindre le rang de Suna, car le désert le fascinait… Il n’en pouvait plus de chaud.

Il était venu le matin même au palais de la Kazekage, après avoir reçu un ordre de mobilisation. Ce jour-là serait le jour de sa première mission, le jour où il entrerait effectivement en fonction. Il se sentait prêt à affronter le monde entier, à réconcilier les peuples et les familles fâchées…
Mais il faisait beaucoup moins le malin maintenant.

Le stress l’avait fait venir une heure plus tôt et cela avait fait rire la réceptionniste. Elle lui avait tendu l’ordre de mission avant de dire :

« Ne vous inquiétez pas, ça n’est pas une mission trop difficile. Et puis une autre genin fera équipe avec vous, au cas où cela dépasse vos capacités. »

Elle lui avait fait un clin d’oeil, avant de l’inviter à sortir. Il y aurait de l’agitation au palais ce jour-là, réunions et autres affres de l’administration. Il ne pourrait pas attendre à l’intérieur, elle avait été claire sur ce point.

Chikkou se remercia mille fois d’avoir pris son ombrelle carmin. Elle le protégerait de la chaleur le temps que sa coéquipière, une certaine Sugawara Rise, arrive. Sauf qu’il lui restait encore une bonne demi-heure à attendre et que les ombres n’existaient déjà plus sur la place où se trouvait le palais.
Il attendit et détailla la photo. Plutôt mignonne, elle n’avait pas l’air grande, même sur une photo où seul son buste apparaissait.

La température continuait sa folle ascension. Encore quinze minutes. Chikkou ne connaissait rien ni aux dauphins, ni à la pèche. Et puis il ne connaissait que peu d’espèces de champignons poussant sur les plages, des champignons généralement nécrophages et donc pas très adaptés…
Mais ce qui l’intriguait réellement, ce qui lui démangeait le crâne, c’était le cache œil de sa future coéquipière. Avait-elle un dôjutsu scellé à l’intérieur ? Ou bien était-elle aveugle de ce coté-ci ? Etait-ce de naissance ou bien dû à un accident ? Et cet accident, l’avait-elle provoqué ? Une erreur de jugement peut-être ?

La vision de la genin, qui faisait une trentaine de centimètres de moins que lui, le sortit de ce questionnement. Il s’approcha tout suant, l’ombrelle toujours au dessus de lui. Il lui fit signe de la main pour attirer son regard.
Une fois proche, il lui tendit la main.

« Kinoko Chikkou. On va faire équipe ensemble aujourd’hui. »

Il lui tendit l’ordre de mission, la laissa lire et lui dit très exactement :

« J’ai deux questions pour toi. La première : tu trouves pas que la Shodaïme a l’air vénère ? Mais c’est pas très important, après tout s’est pas avec elle qu’on va bosser et… »

Il s’arrêta de lui-même, tant qu'il en était encore capable.

« La seconde : pourquoi le cache-œil ? »

Il planta ses yeux aux teintes dorées dans le seul œil valide de Rise. Il voulait savoir, son être tout entier le montrait.
Avec un peu de chance pour lui, elle ne le prendrait pas mal, au pire rirait-elle, légèrement gênée.
Avec un peu de chance pour moi, ce serait drôle à voir.


Rappel mission:
Kinoko Chikkou
(#)Mer 4 Nov - 17:14
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Je pars en mission, je pars en mission, je pars en mission !

Elle se regarde dans le miroir, extatique. Si petite, si frêle, pourtant devenue Genin du village du sable.
Ça lui fait toujours un peu étrange de se dire qu’elle est dans cette situation. Il y a encore plusieurs années, jamais l’idée ne lui serait passée par la tête. Absolument jamais.
Bon, les villages ninjas n’étaient plus qu’un mythe dont on se souvenait, entre douleur et nostalgie. Mais tout de même !
Rise, Genin de Suna.
Il faut avouer que ça claque.

La petite brune remet ses vêtements en place, s’assure d’être fin prête pour la grande aventure. Elle ne sait pas encore à quoi s’attendre, mais n’importe quel scénario la plonge dans une véritable euphorie.

Rise déambule dans les rues de sa démarche sautillante. Elle salue les passants, fait de grands sourires à ceux qui lui disent bonjour.
S’il n’a été remilitarisé que récemment, notamment grâce à l’impulsion de la Kazekage actuel, le village de Suna est malgré tout d’une chaleur rassurante.
Encore une fois, ça paraît facile, pour un village au beau milieu du désert. Mais ça l’empêche pas d’être enjouée, Rise. Au contraire.

Sa marche la mène assez rapidement auprès de son partenaire du jour. Le signe de la main lui permet de le reconnaître, mais il faut avouer qu’elle l’aurait difficilement manqué : c’est un étranger. C’est écrit sur son front. Ou signalé par son ombrelle. Rouge, en plus, l’ombrelle.
Il cherche un peu.
Un sourire étire ses lèvres.

Kinoko Chikkou.
Les connaissances de Rise lui permettent de savoir que son nom ne vient pas de Suna. Mais alors, il vient d’où ?
Il sue. Il ne doit pas être habitué aux chaleurs du désert.
Son sourire s’affirme.

« Rise ! Enchantée ! »

Il lui tend l’ordre de mission, que Rise s’empresse de lire. Ils sont là pour sauver des dauphins. Apparemment, les mammifères marins s’échouent sur les plages du village, sans que qui que ce soit puisse expliquer ce phénomène.
Bon, jusque-là, les détraquements de ce style ne sont pas forcément surprenants, mais, hum.
Comment on soigne ce genre de choses ?
C’est pas juste faire la bagarre, là. C’est pas utiliser ses petits poings comme un idiot. C’est réfléchir. Faire attention.
Être attentif.
Bon, pourquoi pas.

La voix de Chikkou la sort de ses réflexions. Il a l’air … comment dire … à côté de la plaque ?
Rise le laisse finir, poser ses deux questions, sans jamais l’interrompre. D’abord, la Kazekage. Bah, quoi, la Kazekage ? Enfin, tout de même, en connaissant l’histoire du village, on comprend pourquoi elle est pas commode. Et encore, est-ce qu’elle est si peu commode qu’on le dit ?
Rise aimerait bien la rencontrer. Ouais, juste comme ça.
Juste pour voir.

L’autre question concerne cette fois le cache-œil de la brunette. Et là, c’est le drame.
Sans crier gare, Rise lève l’accessoire, dévoile une paupière fermée. Jusque-là, tout va bien.
Jusqu’à ce qu’elle l’ouvre.
Un œil incolore répond à la question. L’iris a disparu, à l’instar de la pupille. Le tout est recouvert d’une sorte de peau supplémentaire, blanchâtre, qui fait généralement peur aux enfants.
Elle remet son cache-œil, bien trop contente de sa bêtise, un air malicieux sur le visage, jusqu’aux oreilles.

« Pour ça. Il me manque un œil. »

Son sourire ne disparaît pas, au contraire. Il a l’air gravé sur son visage, indélébile.
Elle embraye sur la suite.

« Pour la Kage, bah. J’pense qu’il faut bien une personne comme ça pour reprendre un village. C’est pas comme si les gens, ici, faisaient dans la dentelle. Pis bon, ce s’rait con qu’on meure sur une mission comme ça. »

Rise hausse nonchalamment les épaules.
Elle brandit l’ordre de mission.

« Allez, zou ! Au port ! On a des dauphins à sauver ! »

Sans attendre que son interlocuteur ne lui réponde, la borgne se met en route. Son enthousiasme déborde toujours un peu plus. Elle est bien trop pressée de s’y mettre.
Pendant la marche, elle s’enquit malgré tout du Kinoko. On sait jamais, il a p’têt’ des questions. Des doutes. Ou juste envie de parler.

« Tout va bien, pour la mission ? Comme t’as pas l’air d’ici, il te manque p’têt’ quelques infos. »

Est-ce qu’il sait ce que c’est un port ? Un dauphin ?
Est-ce qu’il sait nager ?
Est-ce qu’il a si peur de la Kazekage ?
En vrai, Rise s’en fout de l’opinion de Chikkou sur Tegami Hazure. Elle a plus important en tête : est-ce que ce mec sait nager ?
Parce que si la réponse est non, ils sont dans une sacrée merde.
Sugawara Rise
(#)Jeu 5 Nov - 15:33
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Je vous avoue que le coup de l'oeil sous une espèce de peau blanchâtre protectrice, je ne m'y attendais pas... Et Chikkou non plus d'ailleurs, sauf que Chikkou, adorant ce genre de curiosités, avait souri pour toute réponse, un milliard de constellations dans le regard. Etait-ce de naissance ? Non... Ca lui paraissait peu probable. Il lui sembla même que ça ne pouvait qu'être dû à un accident, mais causé par qui ? Elle ? Un proche ? Un scientifique fou qui l'aurait capturée ?? Il ne savait pas, il voulait savoir, mais elle ne lui laissa pas le temps.

Tout sourire, la gamine s'était tirée, comme si de rien n’était, laissant notre Kinoko derrière elle. Il s'arrêta une seconde, l'observa marcher comme si elle ne l'avait pas connu, comme s'il n'était pas nécessaire. Il prit sa suite, immédiatement. Elle serait son nouveau sujet de questionnement, cette nouvelle énigme qu'il devrait absolument résoudre.
Il arriva l'instant d'après au niveau de sa coéquipière.

« J’connais pas trop mal Kaze, mais j’avoue qu’Suna est encore un mystère pour moi… Du coup, si tu me dis qu’il faut du caractère pour diriger le village, j’vais te faire confiance. »

Il ne mentait pas. Les meurs des peuples nomades ne lui échappaient pas. Il connaissait les fêtes qui animaient la plupart des villages de Kaze et de ses alentours.
Ils continuèrent leur marche jusqu’aux plages d’entraînements les plus proches du port, où des pécheurs les attendaient et…

« Il… Il est immense ce navire… »

Il ne s’y attendait pas, il n’était pas prêt. Il y avait bien sûr quelques pauvres barques de pêcheurs, mais un immense navire stationnait dans le fond. Il avait plusieurs voiles, toutes remontées de sorte que le vent n’ait aucune prise sur lui.

« Dis-moi, Rise – je peux t’appeler Rise ? – tu crois qu’il est marchand ou militaire, c’navire ? Tu crois que combien de personnes peuvent dormir dessus ? Est-ce qu’ils…
Vous êtes les genins n’est-ce pas ? »


Rha ! Juste au moment où Chikkou allait montrer sa véritable apparence, cette folie curieuse qui l’habite et le cultive. Rhaaaaaaaa !
Il se tourna et tomba sur un vieil homme, chapeau de paille et dent en or qui, tout sourire, mais la moitié de la dentition en moins, lui tendait la main.
Chikkou l’empoigna et la serra avec vigueur, comme lui avait appris sa mère. C’était, selon elle, une preuve de bonne foi pour nombre de travailleurs manuels. Le vieil homme sourit avant de se tourner vers Rise pour faire de même.

« Je suis Iruka, le plus vieux des pécheurs de Suna, et les plus jeunes m’ont demandé de vous réceptionner. »

Il prit une grande inspiration. Il avait cette voix aspirée que l’on n’acquiert qu’avec l’âge.

« Bon alors, c’est simple. Ya deux semaines, un dauphin s’est échoué sur la plage, alors qu’on n’en pêche pas. Un autre le lendemain, deux le surlendemain, etc, etc. On en retrouve quasiment tous les jours, généralement morts… C’est triste, j’aime bien le dauphin et, croyez-moi, leur viande a pas le même goût s’ils meurent sur terre. »

Chikkou ne répondit pas. Il ne s’attendait clairement pas à cette chute-là. Il se tourna de nouveau vers Rise, le sourcil arqué.
Kinoko Chikkou
(#)Jeu 5 Nov - 21:32
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Elle l’a planté là, comme ça, sans crier gare.
Après lui avoir montré l’horreur de son œil inutilisable, elle s’est juste. Barrée.
À croire que c’est normal, d’avoir un iris disparu, une pupille complètement avalée par une autre épaisseur de peau. À croire qu’on voit ça tous les jours.

Il l’a rejointe, sans reprendre leur conversation initiale. Il ne pose pas plus de questions, affirme juste qu’il lui fait confiance à propos de Suna.
Ça lui arrache un sourire.
Il est innocent, Chikkou. Elle ne sait pas d’où il vient, ni ce qu’il a vécu, mais il y a une candeur en lui qui lui donne envie de tapoter sa tête. Poser sa main, là, sur le sommet de son crâne, pour lui dire que tout ira bien. Qu’il n’est pas seul.
Enfin, elle ne sait pas, s’il l’est ou non, mais c’est ce que disent les gens quand les autres vont mal.

Une ombre monumentale les recouvre, leur signalant leur arrivée au port. Le monde semble s’être assombri, uniquement sur la portion grignotée par un navire massif.
Son partenaire est subjugué, il reste un instant interdit. Ce doit être la première fois qu’il croise une embarcation de cette taille.
Vivre ici depuis quelques temps a permis à Rise de s’y habituer. S’ils faisaient un retour en arrière de quelques mois à peine, elle réagissait de la même manière. La bouche grande ouverte, un silence, suivi d’un murmure.
Il reprend ses esprits, se retourne vers la borgne, déballe toutes les questions qu’il a sur le bout des lèvres.

Rise se met à rire.
Elle n’aura pas le temps de lui répondre qu’une autre voix se mêlera à la danse.
Un loup de mer déboule de nulle part, bien content de les trouver là.

Il a un aspect un peu cadavérique. Il lui manque beaucoup trop de dents pour que ce soit normal.
Rise l’observe longuement, serre sa main avec un large sourire. Elle, elle a des dents. Toutes. Belles. Propres.
Pas comme le vieux loup de mer.

Son nom est Iruka. Il répond en tous points au stéréotype du pirate. La dent en or, le chapeau. La manière de s’exprimer, aussi.
Il a vu des choses, ce type-là. Il en a vu probablement bien plus qu’eux.

Il leur explique rapidement le problème : alors qu’ils ne pêchent pas le dauphin, ils ont commencé à en voir un s’échouer, chaque jour, inlassablement. Le plus souvent, ils sont déjà morts.
Ça donne une première information à Rise, d’une importance capitale : ils ne s’échouent pas pour repartir. Ils arrivent ici en étant déjà inanimés. Donc il leur arrive quelque chose avant qu’ils n’atteignent le rivage.
Ça la laisse pensive, la mène sur une question encore plus importante.

« Dis, Chikkou. Tu sais nager ? »

Un sourire étire ses lèvres. Elle est à mi-chemin entre la taquinerie et le sérieux. Elle a peur qu’il ne sache pas, auquel cas ça compliquera la chose. Il faudra faire autrement.
Rise détourne le regard, pose son œil indigo sur le capitaine.

« Dîtes. Les dauphins, est-ce qu’ils sont blessés ? J’veux dire. Est-ce qu’ils sont sanguinolents ? Ont des plaies ? Ça peut être des taillades, des coups, peu importe. Des morsures, aussi. »

L’homme reste silencieux un instant. Son sourire a disparu, avalé par la réflexion. Il reste comme ça pendant trop longtemps, au goût de Rise.

« Ils ont les babines bizarres. Un peu bleues ? ‘fin vous voyez, c’est un dauphin, difficile de faire la distinction. Mais, v’nez, on en a encore trouvé un c’matin ! »

La Genin hoche vivement la tête. Ils se mettent en route jusqu’à un petit coin isolé de la plage, où, bien qu’il y ait d’autres bateaux, il n’y a plus autant d’agitation.
Ils peuvent rapidement l’apercevoir, au milieu du sable, étendu sur un filet de pêche. Il n’y a pas de doute : il est bel et bien mort.
Rise inspire longuement. Elle pose l’œil sur le capitaine.

« Je peux ? »

Il hoche la tête, sans un mot.

Ni une, ni deux, la nécromancienne se détache du trio et s’en va au chevet de la pauvre bête.
Étendue là, elle peut l’observer à sa guise. Elle prend le temps de tout examiner, de tout vérifier, pour être sûre d’avoir les informations importantes pour la suite.

« Bon. Comme vous pouvez le voir, il est mort depuis un moment. Sa peau a perdu sa coloration, elle est plus blanchâtre que grise. Y a aucun signe de traumatisme : ce dauphin n’a pas été attaqué par une bête, ni un humain. Pas de coup, pas de bleu, pas d’entaille, pas de morsure. »

Rise croise les bras sur sa poitrine.

« Du coup, vu comme ça, on pourrait croire qu’il s’est juste échoué et qu’il est mort, là, sur la plage. Sauf que non. »

Décroise, s’approche du dauphin, pointe les babines du bout des doigts.

« Comme Iruka le dit, il y a un problème ici. C’est ‘bizarre’. » Elle se penche, récupère la substance sur les petits crocs. Lève le doigt pour le montrer aux autres. « Si vous prenez le temps de le sentir, vous vous apercevrez que, bein. Ça pue. Là, encore une fois, on pourrait croire que c’est parce qu’il est mort, donc qu’il se décompose. Sauf que. »

Un sourire.
Elle est très fière d’elle.

« La substance est d’un violet délavé, qui tire doucement sur des teintes très claires. C’est du poison régurgité. Comme il s’est mêlé à tous les autres fluides de notre ami Flipper, il a perdu sa couleur initiale. »

Frotte son index contre son majeur, répand du poison sur sa peau.

« Sur nous, ce poison n’a aucun effet : c’est comme si je touchais de l’eau qui sent mauvais. Encore plus maintenant qu’il a été avalé, digéré, puis recraché. Sur les dauphins, peut-être même sur les autres poissons, il est plus que dangereux. La preuve. »

Elle hausse les épaules.

« En gros : quelqu’un empoisonne les dauphins. Nous allons donc devoir trouver qui, comment et pourquoi. Après quoi, nous reviendrons vous voir. Vous savez. Pour la récompense. »

Glisse un clin d’œil appuyé au marin. Très appuyé.
Parce qu’ils travaillent, oui, mais tout travail mérite salaire.
Surtout quand le salaire est rapporté à Hazure, qui risque de leur couper la tête s’ils le récupèrent pas.
Sugawara Rise
(#)Sam 7 Nov - 0:23
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Rafraîchissante. Voilà ce que se disait Chikkou – et peut-être moi aussi – devant Rise. Elle était tout bonnement rafraîchissante.
Elle avait rit franchement, sans visible arrière pensée, et cela plaisait à notre champignon.
Il avait ri à son tour lorsqu’elle lui avait demandé s’il savait nagé.

« Oui, bien sûr. Je ne suis pas aussi habile dans l’eau que sur terre, mais je me débrouille ! »

Les questions de Rise éveillèrent la curiosité de Chikkou. Il sentait une expertise derrière leur précision. Elle savait ce qu’elle demandait ou, pour être plus exact, elle semblait savoir vers où elle cherchait.
Le cadavre du dauphin fendit, un peu, le coeur de Chikkou. C’était la première fois qu’il en voyait un en vrai et son état, l’absence de vie dans son regard pour être précis, attrista le jeune shinobi.
… Mais il n’y pensa pas trop. Elle ne lui en laissa pas l’occasion.

Rise sait et, à la fluidité de ses paroles, à la posture, à l’abondance de détail, Chikkou détermina qu’elle ne se rendait même pas compte d’à quel point son savoir est impressionnant. Il est si évident, si naturel, qu’elle le manie avec la même dextérité que Chikkou manie les champignons…

Elle dénoua les questions de Chikkou à l’instant où elle lui parvenait, à l’instant où il allait les poser.
Comment-sait elle que s’est bizarre ? Ce poison est-il dangereux pour l’homme ? A-t-elle pris en compte la dangerosité pour d’autres espèces ?
Les questions naissaient dans l’esprit de Chikkou et ce dernier, guidé par l’argumentaire nourri de sa coéquipière, les voyait se dissoudre dans la connaissance absolue que la kunoïchi semblait posséder sur la mort et les poisons…
Elle l’a subjugué ce jour-là, croyez-moi. Je pratique le Chikkou depuis sa naissance et, aux étoiles dans son regard, à cette posture du buste si imperceptiblement avancée vers son interlocutrice, à ce mutisme dû à une concentration aiguë, je peux vous assurer qu’elle l’a subjugué.
Chikkou a toujours était curieux des choses et des hommes et cette petite, cette Rise, venait d’entrer pleinement dans le centre d’intérêt du Kinoko.

Il revint dans la conversation lorsqu’elle eut fini, juste avant qu’ils sortent.

« J’aimerais vérifier, si vous le permettez. »

Iruka se tourna vers Chikkou. Il l’avait presque oublié.

« Quoi donc ?
Eh bien, ma collègue n’est pas la seule à s’y connaître en poisons. »


Sans en dire plus, il s’avança vers le cadavre. Il inspira profondément et posa l’une de ses mains sur l’abdomen de l’animal, l’autre en mudra serpent.
Inspirer, expirer, diffuser son chakra dans le corps de l’animal.
Il prit le parti de s’expliquer : l’opération ne lui demandait plus autant de concentration que lorsqu’il suivait la formation de sa mère.

« Je suis un Kinoko. Les champignons sous toutes leurs formes, du sanguin aux moisissures, c’est mon truc. »

Il inspira de nouveau et, sans trouver quelque chose d’inhabituel, il ne trouva rien. Ca non plus, ça n’était pas normal. Il rompit sa posture et se tourna vers Rise.

« Il y a un autre problème. Les êtres vivants ont tous des champignons dans leur organisme. Ils ont des rôles variés, dont le recyclage – en gros – de nos déchets organiques. Ces champignons sont inoffensifs et même nécessaires. Lorsqu’un animal ou un humain meurt, eux subsistent et comme ils n’ont plus d’apport, ils s’attaquent lentement au cadavre autour d’eux… »

Il marqua une pause assez courte.

« Le problème est que ce dauphin n’en a plus en lui. Du coup j’ai deux hypothèses : soit le poison tue les dauphins directement et son effet secondaire est la destruction massive de ces champignons, soit il les détruit d’abord eux, ce qui entraîne la mort du dauphin. »

Il réfléchit un instant, le regarde perdu vers l’infini. Il pencherait plutôt pour la deuxième option, mais ses compétences en médecine ne sont pas assez étendues pour l’affirmer.
Il décida de s’en remettre à Rise.

« Dis-moi, est-ce que tu saurais déterminer depuis combien de temps le poison a été ingéré ? Si c’est court, moins de trois jours, alors ce sera sûrement la première option. Au delà d’une semaine, on peut être sûrs qu’il s’agit de la seconde. »

Iruka semblait un peu perdu, mais Chikkou ne faisait pas vraiment attention à lui. Il n’était plus l’heure de laisser parasiter par des sources d’informations superflues.
Ah non, il y avait autre chose en fait.

« Iruka, y a-t-il eut des changements dans le port au court du dernier mois ? Je doute qu’il faille plus de deux semaines au poison pour tuer les dauphins et, cela nous permettra d’orienter nos recherches un peu plus facilement.
Des changements ?
Une nouvelle cargaison, un changement dans les équipements, un navire affrété depuis peu, un naufrage… N’importe quoi pourrait faire l’affaire.
Eh bien… Y’a c’gros machin qui stationne depuis un peu plus d’un mois, cette vieille pimbêche de Sakana qui s’est mis à utiliser des méduses comme appât et j’crois bien qu’s’est tout... »


Il se gratta le menton avant de se reprendre :

« Ah non ! Y’a des gosses qui auraient découvert une nouvelle caverne sous marine, ou truc du genre. »

Chikkou, tout sourire et sincère, remercia le pécheur avant de se tourner vers Rise.

« Tu as autres choses à lui demander ? Et si non, tu veux commencer par quoi ? »

Ca n’avait pas vraiment d’importance pour lui, tant qu’il pourrait lui poser un milliard de connaissances sur l’origine de son savoir plus tard.
Kinoko Chikkou
(#)Sam 7 Nov - 14:54
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Un sourire.
Un très, très grand sourire.
Il sort de sa zone de confort et se met à briller. Il est là, radieux, formidable, au milieu de la plage. Il illumine le monde de sa présence.
Ses connaissances font faire un bond au cœur de Rise, qui l’écoute avec une attention toute particulière. Elle ajoute toutes les informations aux siennes, pour tenter de faire des rapprochements.
Au fond, s’ils fonctionnent aussi bien, leur binôme pourra venir à bout de cette mission en moins de temps qu’elle ne l’imaginait.
C’est incroyable.

Rise ne dit rien, se contente d’écouter d’une oreille aussi attentive que possible.
Ils se retrouvent désormais avec une liste de poisons restreinte, qui leur donne une réelle longueur d’avance. En déterminant la toxine, ils parviendront à remonter jusqu’à son origine. Qui dit trouver son origine, dit trouver le coupable. Qui dit trouver le coupable, dit accomplir la mission.
Qui dit accomplir la mission, dit rafler le pactole.
Et ça, elle aime bien, Rise.
Résoudre des mystères et être payée pour le faire.
C’est formidable, la vie de ninja, y a pas à dire.

L’œil indigo de Rise se reporte sur le vieux loup de mer, qui leur donne plusieurs pistes à suivre pour la suite de leurs affaires : soit une embarcation étrange, dont il ne sait pas grand chose, soit une nouvel appât utilisé pour la pêche, soit une caverne sous-marine.
Une aubaine, finalement, que le Kinoko sache nager.
Comme quoi, au fond, cette mission se goupille réellement bien.

Ils ont toutes les bases pour la suite de la mission. Chikkou décide de s’en remettre à elle. Rise réfléchit un instant.

« J’veux voir Sakana la pimbêche ! »

Elle lève l’index, pour montrer que l’explication arrive.

« Les méduses sont connues pour causer beaucoup de problèmes, aux poissons comme à nous. Comme leurs tentacules sont leur moyen de défense privilégié, c’est pas impossible qu’elles empoisonnent nos dauphins lorsqu’ils s’en approchent. » Son doigt se lève plus haut. « Enfin, ça, c’est dans l’hypothèse où les méduses sont utilisées vivantes pour appâter les bêtes. »

Se mord doucement la lèvre.

« Enfin, j’dis ça, mais ça s’trouve elle utilise des bestioles peu dangereuses pour nos p’tits Flipper. Sauf que ! Comme là, je réfléchis et j’affirme pas, j’veux en avoir le cœur net. »

Sans crier gare, sans même attendre que son partenaire ait compris qu’elle ouvrait la marche, Rise se remet en route.
Sakana se trouve sur un bateau de pêche, tout près de la fabuleuse embarcation d’Iruka le vieux loup de mer.
C’est une femme revêche, aux cheveux d’un blanc immaculé. Ses pointes sont emmêlées, dans un bordel sans nom, mais ça lui donne un charme. Charme qui s’évanouit dès qu’on pose les yeux sur son visage. Rise n’en a qu’un, mais il lui suffit à dire qu’elle est hideuse, Sakana la pimbêche. Elle a les yeux rentrés dans les orbites, un nez beaucoup trop grand pour son petit visage, des lèvres presque inexistantes. Quand elle sourit, pourtant, elle dévoile une dentition parfaite. C’est p’têt’ la seule dans ce cas, ici.
Et c’est franchement dommage.

Rise s’en approche doucement, en faisant totalement abstraction de son apparence. Qu’elle soit moche ou non, cette femme pêche. Et elle peut leur apporter des informations plus que précieuses.

« Excusez-moi, bonjour ! », lance-t-elle de sa voix chantante.

Un grand sourire.
La vieille peau lève le nez.

« Qu’est-ce tu m’veux, la naine ? »

Y a pas que la figure qui est moche, apparemment. Mais Rise n’en a rien à faire, elle continue comme si de rien n’était.

« Comme vous le savez probablement, de nombreux dauphins s’échouent sur le rivage, dernièrement. Comme ils sont déjà morts à leur arrivée, qu’ils ne présentent aucune trace de lutte, mais qu’ils régurgitent du poison, on vient vers vous ! »

Elle arque un sourcil, la vieille, pas convaincue. La naine parle trop bien pour elle, déjà, mais, en plus, elle s’en fout, elle, des dauphins. Ça la regarde pas.
Ou presque.

« Ouais, et ? »

Rise ne se démonte pas. Son sourire jusqu’aux oreilles reste jusqu’aux oreilles, ne disparaît pas d’un pouce. Elle s’en fout, de la vieille peau, elle a une enquête à mener. Et c’est pas elle qui la paye, alors, franchement, que ce soit une peste ou une perle, peu lui importe.

« Iruka nous a dit que vous pêchiez avec des méduses ! Comme ces petites bêtes ont tendance à se défendre férocement contre l’agresseur, j’voulais juste savoir … » Les deux se fixent, un combat digne d’un western. Rise tire la première. « Vous les utilisez vivantes, vos méduses ? Vous mettez quelque chose sur elles, pour qu’elles soient plus appétissantes ? »

Un silence. Elle est ébaubie, la vieille. La naine la fait chier, là.
Vraiment.
Mais elle peut pas la faire fuir, sinon elle commencerait à chercher plus loin encore.
C’est en ayant parfaitement conscience de ce fait que Rise continue à lui sourire. Ce sourire adorable, qui, pourtant, porte sur lui toute la malice dont elle puisse faire preuve.
Eh oui, ma vieille. T’es piégée. C’est con, hein ?
Sakana grogne, mais finit par baisser sa garde.

« Nan, sont mortes mes méduses quand j’les fous à l’eau. Et j’m’assure qu’il y ait aucun poison sur les tentacules. Z’imaginez ? J’vis d’mon commerce, moi. Si j’refourgue des maladies à ma poiscaille, j’peux plus la vendre. »

Rise hoche la tête.

« Z’en faîtes pas. Ça vient pas d’moi. Par contre, devriez vérifier sur la bicoque, là-bas. Elle est arrivée l’mois dernier et, j’peux vous l’dire, ils sont encore plus chelous que nous. Nous, au moins, on est honnêtes. »

Constatant qu’elle se met à ruminer et que ça ne lui sert plus à rien, Rise lui offre son plus beau sourire avant de prendre congé. Elle laisse son partenaire intervenir, s’il y en a besoin.
Lorsqu’il la rejoint, à une distance suffisante de la vieille, elle se tourne vers lui.

« Ok ! Des questions, avant qu’on aille voir le Hollandais Volant ? »

Peut-être qu’il veut aller ailleurs. Ou qu’il a une autre idée.
Sugawara Rise
(#)Dim 8 Nov - 19:43
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Chikkou l’avait laissée faire.
Sa mère lui disait souvent « S’il s’agit de traiter avec une femme, laisse une autre femme faire. On se connaît les unes les autres. »
Et Chikkou n’avait jamais compris pourquoi elle lui disait cela. Cette phrase presque irréelle laissait entendre que les femmes, toutes les femmes, partageaient un sens commun, une réalité qui échappait dans les détails – c’était probablement dans les détails que toutes les nuances de cette réalité résidaient – aux hommes.
La vie avait appris à notre champignon qu’il pouvait faire confiance à sa mère, ainsi avait-il laissé Rise mener l’interrogatoire de la vieille femme, qui lui semblait vielle jusque dans son existence elle-même.

La jeune avait chassé la vieille avec l’apparente innocence des enfants qui arrachent les pattes des fourmis. Je me dois d’appuyer sur cette « apparente » innocence, car ni Chikkou ni moi n’étions dupe.
Rise menait la danse, et elle le savait. Cela émanait d’elle, comme une sorte d’aura à côté de laquelle un shinobi comme Chikkou – un shinobi ayant passé dix ans de sa vie dans des caravanes de marchands à les voir échanger, négocier et contrôler les conversations – ne pouvait pas passer.
Ça lui était impossible et, quand bien même, Rise ne semblait même pas se cacher.

Elle le prit au dépourvu cette fois-là aussi, et il ne put que sourire.
Ça n’était pas voir une louve silencieuse, qui se dissimule à contresens du vent… C’était voir la meute de hyènes qui courent les canines sorties et se délecte du désespéré ralentissement de sa proie.
Une partie de Chikkou ne put s’empêcher de penser qu’il faudrait garder un œil sur Rise à l’avenir : elle ne pourrait visiblement jamais que le surprendre.
Une autre partie… Bah, regardez la lumière qui couvait dans son regard. Il en voulait plus. Il en voudrait toujours plus.

« Bah qu’est-ce qu’il a celui-là ?
Hein ?
— J’suis pas aussi mignonne qu’elle, c’est ça ? »


Notre champignon fronça les sourcils, se massa l’arête du nez. Comment retrouver sa contenance ?
Il esquiva rapidement le regard de Rise, rougit un instant. Juste assez pour que la chaleur le ramène complètement à lui. Ne surtout jamais trop perdre pied.

« Oui, un dernier point. Les gens du navire, ils font quoi ici, exactement ?
— En quoi ça vous intéresse, hein ?
Un marchand prépare toujours ses arguments de vente, n’est-ce pas ? »


Un léger sourire plissa les lèvres de Sakana et une indicible sournoiserie vint nimber son regard. Elle se serait penchée en avant ou frotté les mains que ça n’aurait rien ajouter à cet éclat entendu.

« Oh je vois… »

Elle ricana une seconde, il ne se débina pas.

« Des riches de Nami, je crois. Ils sont là en vacance où un truc du genre.
En vacances ?
— Ouais, ils veulent l’air vivifiant du désert… Ou une connerie à la mode du même style.
Je vois, merci Sakana.
— C’est ça, dégagez maintenant, y’en a qui bossent ici. »


Chikkou ne put s’empêcher de sourire. La vieille génération avait encore du mal avec le retour des shinobis… Ça n’était pas si étrange après tout.

« Allez viens, petite hyène. On y va. »

Il se figea une seconde. Ça lui avait échappé, purement et simplement.

« Désolé. »

La vieille explosa de rire et notre Chikkou, de nouveau pivoine, presque autant que son ombrelle, se tourna et ouvrit la marche vers le navire.
Il s’arrêta à quelques mètres du navire et dit à mi-voix, plus pour lui que pour sa partenaire.

« S’ils sont riches, ils sont précieux. S’ils sont précieux, il ne faut pas les froisser. Pas immédiatement du moins. Surtout jouer les cartes du protocole et du respect, ils aiment ça. »

Puis il avança de nouveau. Deux gardes les arrêtèrent.

« Qui êtes-vous ?
Kinoko Chikkou et Sugawara Rise, nous sommes mandatés par la Shodaïme Kazekage pour…
Des shinobis ?! »


Le cri l’avait empêché de finir sa phrase. Ils levèrent probablement tous la tête pour tomber sur deux rouquins, des enfants de sept et neuf ans, penchés au-dessus du pont.

« Dis, Rea, tu crois que ce sont des shinobis ?
Bah demande-leur !
Dites monsieur, vous êtes des shinobis ? »


Chikkou serra brièvement le poing sous le coup de la joie. Des enfants !

« Oui, nous en sommes tous les deux.
Oh !
Et vous savez faire des trucs de shinobis ? »


Il se tourna vers Rise, l’affubla d’un clin d’oeil.

« Eh bien, on se débrouille pas trop mal.
Oh ! C’est trop bien ça !
On veut devenir des shinobis nous aussi !
C’est vrai ?
Que se passe-t-il ici ? »


La nouvelle voix était ferme, dure. Les deux enfants se figèrent.

« Rea, Noto, pas par-dessus la barrière ! »

Notre Kinoko les entendit presque déglutir.
Un homme chauve et à large barbe rousse apparut à son tour.

« Que se passe-t-il ici ? »

Il était richement vêtu, le regard très fier.

« Bonjour M…
Utsenai. »


Chikkou s’inclina légèrement.

« Bonjour M. Utsenai, nous sommes des shinobis mandatés par la Kazekage pour enquêter sur le port.
Et pourquoi donc ?
Des dauphins meurent à répétition et… »


L’Utsenai leva les yeux au ciel, visiblement lassé d'avance par ce qui allait se passer.

« Montez tout nous expliquer, ce sera plus simple. »

Il disparut ensuite et, réagissant à l’ordre de leur maître, les gardes s’écartèrent. Chikkou se pencha vers Rise et, tandis qu’ils montaient vers le pont, lui murmura :

« Prends en main la suite de l’échange, s’il te plaît. »

Un riche ne se méfierait jamais d'une jeune militaire, cela allait sans dire... Mais Chikkou aurait surtout un autre rôle lors de cette conversation. Il devrait déterminer si l'homme cachait quelque chose, comme le fond souvent les riches dignitaires qui « viennent en vacances »...
Rea et Noto l'aideraient pour ça, et bien malgré eux.
Kinoko Chikkou
(#)Dim 8 Nov - 23:15
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Pas aussi mignonne ?
Pas aussi mignonne que qui ?
Rise arque un sourcil. Ne comprend même pas que Sakana la pimbêche parle d’elle.
Ça ne l’effleure pas une seule seconde.

Elle attend que son partenaire ait fini.
Il revient rapidement à sa hauteur, l’incite à avancer en la nommant « petite hyène ». Petite quoi ?
Pourquoi ça ?
Arque encore un sourcil, manque l’explication. Hausse les épaules.
Du coup, quand il s’excuse, ça la trouble un peu plus.
Elle y comprend pas grand chose, Rise. Ça lui passe au-dessus de la tête.

« J’vois pas pourquoi tu devrais être désolé. »

La borgne ne dit rien de plus, sans même se rendre compte qu’elle l’encourage peut-être dans son comportement. Qu’elle lui fait peut-être un signe.
Ou alors, il réalisera que c’est une quiche, Rise, que ces choses-là ne lui font aucun effet parce qu’elle ne les comprend pas. La vieille a percuté, par contre. Mais ça ne suffit pas à la nécromancienne pour se rendre compte.
L’un dans l’autre, finalement, la borgne restera probablement au même endroit, avec les mêmes convictions et les mêmes réflexions.
Pauvre Chikkou.

Il donne la marche à suivre. S’ils sont riches, il faut y faire attention. Comment ça, y faire attention ? Être gentils avec ?
Sourire ?
Les manipuler un peu ?

« Ah, ça, c’est pas un souci ! »

Non, pas du tout !
Enfin, sauf si c’est pas ce qu’il faut faire. Auquel cas ils ne sont pas trop avancés.

Ils se font arrêter par deux gardes, qui ont l’air bien remontés. Et bien costauds.
Chikkou prend les devants, s’occupe de tout. Elle le laisse faire, sage comme une image.
Une voix innocente retentit, aiguë comme un piaillement d’oiseau. Ça a l’air de les troubler. Comme ils viennent de Nami, ce n’est pas surprenant. Les ninjas ne doivent pas être aussi institutionnalisés, là-bas. Ils sont sûrement des mercenaires ou des bandits.

La joie et l’intérêt des enfants semblent décupler, alors qu’ils comprennent que Rise et Chikkou sont réellement des ninjas.
Ils veulent faire comme eux. Suivre leurs traces.
Ah, encore une belle brochette d’innocents, qui se rendront compte de la réalité des choses une fois qu’ils y seront.
Rise sourit, mélancolique.
Elle n’a pas envie de les inciter à entrer dans cet univers, mais, elle se dit qu’elle ne peut pas non plus détruire leurs rêves.
C’est pourquoi, contre toute attente, la borgne ne dit rien, laisse les choses se faire.

Une voix plus ferme se mêle à la danse. Plus bourrue. Celle d’un homme. Adulte.
Il les gronde, plus par inquiétude et pour leur sécurité que pour le simple fait de crier.
La barbe rousse déboule de nulle part, très bien habillé. Une carrure plutôt convenable. Solide. Un monsieur épais, qui doit casser bien des mâchoires avec ses poings.
Il est monsieur Utsenai. Un nom peu commun, qu’ils n’ont jamais entendu.
Rise l’observe : il n’a pas l’air méchant. Ni l’air d’être une crapule. Alors, pourquoi les gens soupçonnent que cela soit de leur faute ?

Il leur demande de monter, pour tout leur raconter. Alors qu’ils s’exécutent, Chikkou demande à Rise de s’occuper de la suite.
Sans trop savoir pourquoi, la jeune femme se contente d’opiner du chef. Eh bien, pourquoi pas.

Ils arrivent sur le pont d’un grand bateau. Si les embarcations sont généralement peu confortables, solidement tenues par des bouts de bois et des cordes, celle-ci est plus moderne. Il y a des tas de cordes, ici aussi, mais il y a bien plus d’endroits où s’installer. Le plancher dur et sec du bateau paraît moins inconfortable, du coup.
Rise observe un peu partout.

Autour d’eux, Rea et Noto courent un peu partout. Ils ont l’air de jouer à un jeu dans lequel ils doivent s’attraper l’un et l’autre.
Ils répètent, lorsque la main touche l’autre enfant, que « c’est lui le chat ».
Un sourire étire les lèvres de la borgne.
Ils sont adorables.

Elle détourne le regard, pose sa prunelle sur Barbe-Rousse.

« D’abord, merci de nous accueillir sur votre bateau, Monsieur Utsenai. C’est très aimable. »

Il hoche la tête, sans rien ajouter.

« Nous avons eu vent d’une recrudescence de dauphins échoués sur la plage, récemment. Comme nous ne pouvons négliger aucune piste, nous devons évidemment venir vers vous. Les autres pêcheurs nous ont signalé que vous n’êtes là que depuis un peu plus d’un mois. Or, comme la situation a dégénéré depuis environ deux semaines, vous vous doutez bien que nous devons venir vers vous. »

Un sourire courtois.
La mine du riche marin ne se modifie pas, il l’écoute avec une neutralité presque terrifiante.
Il hoche la tête.

« Je comprends bien, oui. Savez-vous ce qui tue ces dauphins ? »

Rise se renfrogne. Elle pose les questions, pas l’inverse.
Les mots de Chikkou reviennent dans sa tête : il faut être respectueux et protocolaires. Sinon ils n’obtiennent rien.
La Genin met sa fierté de côté.

« Malheureusement, nous ne pouvons en être certain. Nous savons qu’il s’agit d’un poison, mais nous n’avons pas assez d’informations pour le confirmer. »

Il opine à son tour.

« Vous imaginez bien que nous ne sommes pas ici pour cela, n’est-ce pas ? »

Rise hoche doucement la tête.
D’un seul coup, Rea débarque de nulle part.

« Hé, papa ! Tu penses pas que le liquide rouge foncé qu’on jette dans l’eau pourrait faire ça ? Faut aider nos amis les ninjas ! Ils sont gentils ! »

Un regard foudroyant part à toute vitesse en direction de l’enfant, qui se fait minuscule.
Le sourire de Rise revient au galop.

« Un liquide rouge foncé ? »

Le marin devient rouge. Sa barbe paraît presque claire, à côté de son visage.

« Je ne vois pas de quoi il parle. »

Noto, à son tour, se mêle à la danse.

« Mais si, P’pa ! Tu sais. Celui qu’on jette tous les soirs. T’as dit qu’il était pas bon. Les marins tombent tout le temps malade quand ils le boivent, c’est pour ça qu’on part pas ! »

Rise penche la tête.

« Voyez-vous cela. »

Il se braque. Noto et Rea sont rapidement envoyés ailleurs, pour ne pas en dire plus.
Rise croise les bras sur sa poitrine.

« Parlez-nous de ce liquide rouge foncé, Monsieur Utsenai. »

Son unique œil le toise longuement, pose une lourde pression sur ses épaules.
Du bout des doigts, elle caresse le bras de Chikkou.
C’est à son tour, maintenant.
À lui de démêler le vrai du faux.
Sugawara Rise
(#)Mar 10 Nov - 17:00
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Chikkou observa les enfants un instant, il avait espéré qu’un regard, une expression, un quelque chose que les enfants ne savent contrôler et qui lui indiquerait secrètement ce qu’il se tramait ici.
Leur jeu – simple comme « bonjour », existant dans chaque pays du monde si tant est qu’il y ait des enfants – le découragea vite. Ainsi plongés dans l’amusement, ils ne lui seraient d’aucune aide.

Il se recentra donc et, lorsque l’Utsenai posa sa question, il perçut quelque chose d’étrange. Comme s’il cherchait à confirmer jusqu’où allaient les connaissances de nos deux genins.
Chikkou avait déjà vu des marchands agir ainsi, et cela signifiait généralement qu’ils avaient soit une part de responsabilité, soit une information qu’ils pourraient troquer – et dont ils cherchaient à définir la valeur exacte.

Vint alors l’intervention de Noto, puis celles de Rea. Un liquide rouge foncé ?
Il pouvait y avoir du sang, parfois utilisé comme appât pour les poissons carnivores. Il pouvait aussi y avoir des décoctions mixtes, avec de nombreux attributs et – le plus souvent – empoisonnées.

Chikkou sentit les doigts de Rise effleurer son bras, mais, pour mon plus grand malheur, cela ne le fit pas disjoncter. Il avait compris. Comme pour la vieille, comme pour Iruka, c’était son tourd d’entrer en scène.
Ils formaient un bon duo en cela. Le caractère plus avenant – moins calme surtout – lui permettait d’assumer parfaitement le rôle « d’attaquante », de gérer le début de partie, si l’on peut dire. Elle permettait à Chikkou d’obtenir une base d’information solide et de les analyser avant de lui envoyer la balle pour qu’il développe ses conclusions, cherche la faille.
Et, si elle était parfaite pour « ouvrir les hostilités », je reste certain qu’elle était tout à fait capable de prendre la suite d’une analyse de Chikkou pour ôter à leur adversaire tout temps de répit.
S’ils s’entraînaient, ils deviendraient insupportables.

Il hocha brièvement la tête, qu’elle comprenne que c’était bon pour lui.
Il inspira profondément, laissa un fin sourire marchand apparaître sur son visage. Un sourire sans fondement, un sourire faux, qu’il n’aimait pas… Mais qui avait au moins l’avantage d’être utile.

« Écoutez, je ne veux pas de problèmes.
Nous le savons. »


La voix de Chikkou s’était voulue douce, comme du miel versé dans du lait chaud.

« Ce liquide, je ne suis pas au fait de ce que c’est, mais on m’a demandé de le verser ici. »

Il mentait. Chikkou ne parvenait pas à déterminer quelle partie de la phrase était fausse, mais il était persuadé qu’elle était au moins partiellement fausse.
Il prit le parti de ne pas le braquer maintenant. L’homme semblait avoir peur. De quoi ? Aucune idée, mais il n’était pas libre de ses actions.

« Vous pourriez nous en dire plus, s’il vous plaît ? »

Cette courtoisie était fausse, ils le savaient tous. Mais elle devait agir comme un baume sur la conscience et la langue de l’Utsenai.

« Et pourquoi ? Je ne sais rien de toute manière… »

Notre champignon ne put s’empêcher de sourire.

« Connaissez-vous Tegami Hazure ?
Tegami Hazure… Tegami… Non, le prénom ne me dit rien. Une parente de votre Kazekage ? »


Chikkou comprima dans sa poitrine le petit rire qui essayait de se frayer un chemin jusqu’à son visage.

« Pas vraiment, c’est la Kazekage elle-même.
Et donc ?
Vous ne devinez pas qui nous a envoyés ici ? »


L’homme déglutit difficilement, son teint devint pâle immédiatement. Il comprenait pleinement – et enfin – que c’était la Kazekage elle-même qui les avait envoyés sur son navire. Il avait dû croire que ça n’était qu’une formulation, que, en un sens, tous les sunajins étaient envoyés par leur cheffe.
Non, ça n’était pas le cas.

« Peut-être, désirez vous développer, maintenant.
Et si je ne veux pas ?
Eh bien… »


Chikkou se tourna vers Rise, fit semblant de lui transmettre un message codé par un bref mouvement de la main – si cela vous intéresse, le signal exact disait « Chien, sept, katon ».
Il en profita pour réfléchir un instant.

« Eh bien ma collègue ira prévenir la kazekage de votre refus d’obtempérer sur notre territoire, alors que vous déversez un liquide nocif dans notre port. »

Il avait appuyé chaque pronom, de sorte que la pression déjà créée par sa collègue s’intensifie.

« Et vous ?
Moi ? Vu que je suis beaucoup moins rapide qu'elle, je vous empêcherai de partir et, si jamais vous parvenez à me blesser, la kazekage finira le travail sans le moindre mal. »


Du bluff, du pur bluff. Le plus gros bluff que notre Kinoko n’ait jamais eu l’audace de tenter. Lui ? Les empêcher ? Laissez-moi rire. Les deux gardes à l’entrée du vaisseau auraient suffi à le tabasser vu son manque de compétences au combat.
Pourtant l’homme sembla y croire. Il avait observé Rise et, du fait de sa petite taille et de son aspect frêle, il avait dû la croire capable de s’échapper du bateau sans que rien ni personne ne puisse l’empêcher.

« Bon. »

Chikkou sourit de nouveau.

« On m’a demandé de verser ce liquide dans votre port si je désirais accéder au pouvoir. Il est censé…
Il est censé faire quoi ?
Il s’attaque aux poumons de tout ce qui n’est pas un poisson, du moment que la créature l’ingère dans une certaine quantité.. »


D’où les hommes tombant malades.
Chikkou conclut également que la disparition des champignons internes n’était qu’un effet secondaire.

« Est-ce transmissible ?
Quoi ?
Si je mange du dauphin, vais-je mourir ?
Je… Je ne sais pas… »


Le Kinoko prit un peu de recul. Il ne semblait pas mentir. On avait dû lui en donner l’ordre, sans rien lui dire de plus.
Les commanditaires avaient peut-être un moyen de pression sur lui. À moins que l’homme soit réellement avide de pouvoir. De nombreux nobles étaient ainsi à vrai dire.
Chikkou était persuadé qu’ils avaient tiré de lui le plus d’informations possible, mais il ne savait pas quoi faire désormais.
Il recula d’un pas et se positionnant légèrement en retrait, il laissait la suite de l’échange à Rise.
Elle avait eu une bonne intuition en ne lui disant rien, l’homme serait probablement plus décontenancé par un échange fluide, mais avec deux interlocuteurs.
Kinoko Chikkou
(#)Mer 11 Nov - 18:27
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Le plus riche des plus riches, lorsqu’il est acculé et n’a plus aucune solution, finit souvent par repartir la queue entre les jambes.
Ah, c’est idiot, quand même, de ne savoir tenir sa langue jusqu’au bout.
Rise a observé le visage du marin changer du tout au tout, au fur et à mesure du manège mené par Chikkou.
Ça a commencé doucement : Monsieur Utsenai qui se positionne en victime, explique qu’il ne veut pas de problèmes. C’est dommage, quand même. Parce qu’il en a. Et, maintenant, il en a même deux fois plus.
Ça a continué avec son visage pâlissant, devenant presque blême : il a compris. Alors que le Kinoko pénètre doucement dans la bulle ennemie, l’homme se rend compte de sa bêtise. Il se rend compte qu’ils ne sont pas juste envoyés par « leur cheffe », que ce n’est pas qu’un petit titre posé là pour faire joli. Il comprend qu’il est dans la barbamerde, Utsenai. Et ça, ça lui fait mal au dos.

Les prunelles écarlates se posent sur elle. Les signes de main défilent, sans qu’elle ne les comprenne. Mais, dans le doute, parce qu’il faut préserver les apparences, Rise se met en position. Elle lève doucement une manche de ses vêtements, dévoile un sceau sur son poignet. Prête à se carapater d’une minute à l’autre, ne serait-ce que pour flanquer la peur de sa vie au pauvre Monsieur Utsenai.
Là, il sent que c’est vraiment mal parti pour lui.
Il sent qu’il va se faire rôtir, encore plus s’il ne parle pas.

Et c’est le déclic.
Il déballe tout ce qu’il sait. Ça lui fait mal, mais il le fait. Parce qu’il sait très bien que, s’il ne le fait pas, ils seront deux – ou plus ! – à lui tomber dessus.
Chikkou n’a pas l’air d’être le plus costaud du tas, mais la borgne, là, avec son cache-œil et ses sceaux, il lui fait pas trop confiance.
Il a peur du coup fourré.
À vrai dire, il a pas tort, le marin. Elle en ferait son casse-dalle en moins de temps qu’il n’en faut pour en faire un vrai.
Enfin, peu importe.

Jusque-là, il y a plusieurs informations capitales à retenir : d’abord, on lui a dit de déverser ce liquide dans le port. On. C’est qui, on ?
Ensuite, comment ça, prendre le pouvoir ? Le pouvoir de quoi ? Pour quoi faire ?
Donc le gars, il vient de Nami, comme ça, et il croit que ça y est, chopchop, on prend le pouvoir comme ça ?
Mais Utsenai, c’est pas chez Mémé ici. On s’approprie pas le port ni le village, encore moins le pays, avec des coups fourrés comme ça !

Le problème, c’est qu’au-delà de ça, bein, Utsenai, il sait pas grand chose.
Il manipule un produit dont il ne connaît rien, à part sa couleur et quelques uns de ses effets.
Autrement dit, il est utilisé par quelqu’un, qu’il convient de nommer un « on » pour le moment, pour lui-même utiliser quelque chose.
Sauf que, des deux, il n’y a qu’une personne qui sait de quoi il en retourne. Monsieur Utsenai, lui, est juste le petit pantin favori d’un grand méchant.
Ou pas forcément un grand méchant, d’ailleurs, juste quelqu’un d’assez malin pour lui retourner le cerveau.

Rise inspire.
Le retour de Chikkou à ses côtés n’a qu’une seule signification : c’est à son tour.
C’est con, parce que son copain le champignon est beaucoup plus gentil qu’elle. Elle va le manger, le pauvre Utsenai.

« S’il mange du dauphin, il va mourir. »

C’est dit comme ça, sans tact, sans prévenir, sans lui laisser la chance de se dire que ça va aller. Parce que ça ne va pas aller, faut peut-être qu’il se le mette dans la tête.

« Je sais pas ce qu’il y a dans votre produit. Force est de constater que vous non plus. Cela dit, ce que je sais, c’est qu’il est suffisamment puissant pour tuer les mammifères comme les dauphins. Maintenant, imaginez. Le dauphin, à l’heure actuelle, est bourré de ces toxines. Il y en a même qui sort de sa gueule ! Autrement dit, tout son corps est saturé du produit trouvé dans le liquide rouge. »

Elle avance. Un pas, d’abord.
Puis un autre.

« J’aimerais savoir, Monsieur Utsenai. »

Il blêmit une nouvelle fois.
Elle fait peur, la gamine avec ses tatouages, là. Il sait pas ce qu’elle pourrait lui faire.
Ça le met vraiment mal.
Mais il ne peut pas fuir : où irait-il ?
Alors il reste sur place, à attendre que son châtiment arrive.

« Premièrement, qui est ‘on’ ? »

Il tente de reculer, réalise avec une profonde tristesse que ses jambes ne lui répondent plus.
Il est tétanisé. Acculé ainsi, il s’en ferait presque dessus.

« Deuxièmement, quel type de pouvoir cherchiez-vous à obtenir ? »

Un pas de plus.
Elle s’approche.

« Troisièmement, comment avez-vous atterri dans un tel traquenard ? »

Rise s’immobilise.
Le marin pousse un tel soupir de soulagement qu’il en est presque insultant.
Le sourire de la borgne devient carnassier. Il recommence aussitôt à paniquer.

« J’attends. »

Il bégaye quelques mots, bafouille, devient inintelligible.
Puis, après avoir repris son souffle trois fois, au bas mot, il finit par articuler quelque chose.

« Il va me tuer. »

Rise penche la tête.

« Parce que vous pensez que moi, non ? »

Il déglutit bruyamment. En la regardant, il s’aperçoit qu’elle ne rit pas. Que son visage est marqué d’un sérieux qui fait remonter tous ses organes dans son corps. Il a envie de vomir. Ou de faire autre chose.
Il ne sait pas.
En voyant ça, il se dit qu’il n’a pas le choix. Et puis, peut-être qu’ils le tueront avant qu’il n’en soit victime.

« Bon. »

Ah, une réponse !
Rise reste attentive.

« Shirotaka Kenshin. Il m’a proposé une grosse somme d’argent et du pouvoir si j’empoisonnais les dauphins, une fois par jour. »

Elle penche la tête.

« Oui, et le pouvoir ?
— Il m’a dit que, quand il prendrait la tête de Suna en montrant l’inefficacité de Tegami Hazure, il me mettrait au pouvoir avec lui. »

Rise ne peut s’empêcher de rire. Un rire franc, sincère, qui part tout seul.
Utsenai blêmit un peu plus.

« Ah, les riches ! »

Il se renfrogne. Ça le vexe. Il ne peut pas lui dire, mais ça le vexe.

« Bon, et alors, il est où, Kenshin ? »

Il baisse les yeux.

« Il se terre non-loin de la caverne. »

Rise hoche doucement la tête. Elle s’approche de lui, lui met une grande tape sur l’épaule.

« Bien ! Bah vous allez nous emmener là-bas, prétexter que c’est pour un rapport hebdomadaire, ou n’importe quoi. On s’occupera du reste. Deal ? »

Il est éberlué. Il reste un instant silencieux, pas sûr de savoir quoi répondre.
Il finit par opiner du chef.
Rise revient se mettre aux côtés de Chikkou. Ils vont bien finir par y arriver.
Sugawara Rise
(#)Ven 13 Nov - 23:23
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Kinoko Chikkou
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… Le bon et le méchant shinobi, une technique d’approche aussi vieille que le monde et, le plus drôle à mon sens, sans se concerter.
Ils étaient naturellement – du moins je le crois – le bon et la méchante shinobi. Ou plutôt, pour être tout à fait exact, le gentil et la brute. Le calme et la sauvage ?
Oui, cela me semble mieux correspondre.

Chikkou observait sa camarade, mais aussi sa proie, avec le plus de concentration possible.
Encore une fois, comme lors de son développement sur le poison du dauphin, comme lors de son assaut sur Sakana, Rise déroulait son argumentaire avec une facilité déconcertante.
Comment faisait-elle? Etait-ce inné ? Ou bien lui avait-il fallu des années d’observation et d’entraînement pour développer ses compétences orales ?
Elle n’était pas une oratrice, mais elle était douée. Peut-être trop pour une fille de son âge.

Shirotaka Kenshin. Le nom ne disait rien à Chikkou, ni le prénom, ni le patronyme. Absolument rien. Des quelques mois passés à Suna, aucune conversation entendue ne lui revint.
Mais cela restait une histoire classique. Un homme riche, mais passez puissant à son sens, voulait plus de pouvoir. Il n’avait pas obtenu ce qu’il voulait – peut-être avait-il été rival de la Shodaime lorsqu’elle fut choisie – et il utilisait désormais ses relations pour parvenir à ses fins par le biais de voies dévoyées.
Une histoire des plus classiques et qui donnait à notre Kinoko envie de vomir.

Ils se mirent en marche, l’Utsenai quelques mètres devant eux.
Chikkou composa une brève série de mudra et murmura :

« Shinin no take. »

Il cracha des spores dans ses mains et deux petits champignons couleur de sable y apparurent.
Il en tendit un à Rise, sans rien lui dire.
Le champignon réfléchit un instant. Il leur fallait un plan. Un plan efficace. Peut-être qu’en se faisant passer pour des opposants à la kazekage, cela marcherait.
Il s’approcha ensuite de l’Utsenai et posa une main sur son épaule.

« Quoi ?
Voilà ce que nous allons faire.
Hein ?
Je vais vous expliquer la marche à suivre.
Ah.
Vous allez nous présenter à ce Kenshin comme étant des opposants à la kazekage. Vous allez être honnête, du moins en partie. Vous allez lui dire que nous avons percé votre petit stratagème et que, plutôt que de vous arrêter, nous avons voulu en être. »


Un bon mensonge n’était pas un mensonge total, mais une part de mensonge, une part d’altération et une part de réalité. Ca pourrait faire l’affaire, surtout si l’homme avait besoin du pouvoir et de la reconnaissance qu’il implique.

« Et ensuite ?
Rien. Nous nous occuperons du reste. »


Chikkou se tut comme ils approchaient de la caverne et, reprenant ses distances, il fit mine de trébucher sur une pierre. Il donna l’impression de s’agripper maladroitement à la veste du noble pour se retenir.

« Faites attention.
Désolé… »


Le champignon recula et, une fois en retrait, il tendit son pouce à Rise. La balise était dans la poche de l’homme.
Ils arrivèrent à la caverne, deux hommes aux allures de bandits, cicatrices et air patibulaire,  en gardaient l’entrée
Ils laissèrent passer l’Utsenai, mais rabattirent leurs lances devant les deux shinobis. Chikkou leva les mains, mais l’Utsenai intervint.

« C’est bon, ils sont avec moi. »

Ils obéirent.
La caverne sentait le sel et de nombreux moisissures en marbraient les parois. Chikkou aurait voulu s’intéresser plus à cela, se pencher sur la question, mais ça n’était pas vraiment le moment. Il reviendrait. Oui, il reviendrait.
Ils passèrent une nouvelle batterie de gardes avant de s’arrêter dans une salle taillée par l’homme à même la roche.
L’Utsenai se tourna.

« C’est ici. »

Il toqua trois coups à une porte invisible.

« Muho ?
Oui, c’est bien moi.
Que se passe-t-il ?
J’ai des invités avec moi.
Ah oui ?
Oui, ils veulent se joindre à vous.
Bien. Entre d’abord, tu m’expliqueras de quoi il est question avant que je ne les rencontre. »


Chikkou n’appréciait pas se revirement de situation. Ils pourraient s’enfuir. Il avait bien posé un champignon surveillant sur le noble, mais cela ne servirait à rien si ces deux-là leur filait entre les doigts.
L’Utsenai sembla sentir les doutes du shinobi.
Il murmura.

« Je veux l’immunité.
C’est-à-dire ?
Si je vous aide à le capturer, je veux pouvoir rentrer chez moi avec mes enfants. »


Chikkou inspira profondément. L'homme n'avait pas semblé mentir, et puis Rise avait réellement dû lui faire peur.

« Vous ne pourrez probablement plus remettre les pieds à Suna, mais je ferai de mon mieux.
Alors vous pouvez me faire confiance. »


L’homme ouvrit la porte et la ferma derrière lui. Il n’y eut aucun bruit de serrure, c’était une bonne nouvelle.
Comme ils étaient seuls, Chikkou en profita pour aviser sa camarade.

« Ces champignons sont des balises, je sais où ils sont et s’ils se déplacent, m’enfin jusqu’à une certaine distance. Il est a deux mètres de la porte là, il s’est arrêté. »
Kinoko Chikkou
(#)Dim 15 Nov - 22:33
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Il a craché un truc, là.
Il a murmuré quelque chose, puis il a craché dans sa main. Et il lui a refilé.
Un champignon bizarre. Elle sait pas trop ce que c’est, obnubilée par un autre détail.
Sacré détail, d’ailleurs.
C’est dégueu.
Elle le regarde en grimaçant.

Bon, c’est Rise qui dit ça. Rise. Qui fait apparaître des cadavres avec des sceaux. Qui s’en sert comme des protections.
Oui, oui, cette Rise.
Autant dire que c’est assez ironique.
Mais quand même ! Il a craché un truc et il lui a refilé !
Dans quel monde vivent-ils ?!

Par professionnalisme, Rise ne lâche pas un seul mot. Elle pose le champignon dans sa poche, peu certaine de savoir quoi en faire.
Il sera là, puis, si Chikkou en a besoin, il n’aura qu’à lui dire.
Au moins, ils ont une longueur d’avance. Enfin, c’est ce qu’elle se dit. Elle doit avouer ne pas en être certaine.

Le Kinoko décide finalement de prendre les devants. Il choisit un plan aussi fourbe que tous ceux qu’ils ont appliqués jusque-là : mentir un peu. Mais juste un peu.
Au départ, ils choisissaient de ne pas tout dire, de tordre un peu pour ne sortir que les choses intéressantes. Puis ils ont mis les bouchées doubles, apparemment. Ça ne déplaît pas à Rise, qui acquiesce silencieusement.
Elle suit.
Au final, y aura probablement la bagarre.
Et la bagarre, Rise, elle adore.

Ils approchent de la caverne. L’humidité et la moisissure semblent s’en donner à cœur joie, ici. Il y a probablement de beaux cadavres à récupérer. De merveilleux macchabées, pleins de champignons, qui n’attendent que d’être cueillis.
Rise observe tout autour, attentive, jusqu’à reporter son attention sur le maladroit petit Chikkou.
Maladroit, hein ?
Il n’y a bien que le noble qui l’a cru. Un ninja trébuche, oui, mais pas sans obstacle, encore moins dans un endroit aussi plat.
Bon, d’accord, y a un caillou ici et là, mais Chikkou est candide, pas stupide.
Un sourire étire ses lèvres.
Il l’a bien eu.

Deux colosses leur barrent la route, remontés comme des pendules.
Ils veulent la bagarre ?
Oh ouais, ils veulent totalement la bagarre.
Rise sent qu’elle s’emporte, prête à mettre trois claques au premier qui viendra lui prendre le chou.
Malheureusement, Utsenai sert à quelque chose – incroyable – et les fait passer avec lui. Encore une bagarre qui tombe à l’eau.
Elle commence à s’ennuyer, Rise.
L’enquête, c’était rigolo, mais coller aux basques du nain, ça la fatigue. Il est même pas marrant, en plus. Il croit qu’il pourra prendre le pouvoir en faisant n’importe quoi, puis il se fait dans le froc quand il sent que c’est la merde.
Sérieusement, les riches, elle y comprend rien.

Ils avancent, arrivent face à une porte. Une voix retentit, invite Utsenai à entrer seul.
Seul ? Comment ça, seul ?
Rise fait la moue. Mais Chikkou ne dit rien, alors elle ne dit rien non plus. Il a sûrement un plan.

Utsenai revient vers eux. Entre ses dents, il siffle une demande d’immunité.
La borgne doit se mordre vivement la lèvre, très fort, très rapidement, pour ne pas exploser de rire.
Parce qu’en plus, il pense pouvoir demander quoi que ce soit ? Mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité, là. Il veut encore voir Mamie ? Parce que là, il va la rejoindre encore plus vite que prévu.
Chikkou s’en occupe, glisse quelque chose. Rise n’est pas certaine de la véracité de ses propos. Mentira ? Mentira pas ? Tort ? Raison ? Elle ne saurait le dire.
Elle attend.

Utsenai disparaît derrière la porte. Il devrait bien faire son boulot. Ils ne lui en ont pas confié beaucoup, alors il n’y a plus qu’à espérer.

Chikkou finit par lui expliquer. Ce qu’il lui a filé, ce crachat, là, c’est une sorte de balise.

« Oh. Pratique. »

Rise hoche la tête. Ça lui paraît moins dégoûtant, d’un coup.
Elle profite que le vieux soit derrière la porte pour s’adresser à son partenaire.
Pour que personne ne les entende, Rise mime un contact. Une accolade ? Une embrassade ?
Les lèvres au plus près de ses oreilles, une main sur sa hanche, l’autre sur sa joue.

« Il aura aucune immunité. Il devra quitter Kaze et ne plus revenir ici en vacances. Mais j’imagine que tu le sais ? »

Un sourire carnassier illumine son visage.
Elle recule, mêle son œil unique aux prunelles écarlates. Penche la tête. Une candeur totalement déplacée quant à la teneur de ses paroles.
Rise croise les bras sur sa poitrine, attend.

La porte s’ouvre, Utsenai leur fait signe.

« Allez-y. Il va vous recevoir. »

Elle a envie de sauter partout, la Sugawara. C’est presque une promesse de bagarre, là, non ?
Presque.
Mais c’est déjà bien plus que ce qu’ils avaient.

Ils pénètrent dans le bureau de Kenshin. La pièce est spacieuse, chaude et confortable. Il y a de la moquette, au sol. Il a dû en chier pour la poser là, mais il l’a fait.
Une preuve supplémentaire que c’est un bon riche, celui-là. Les caprices avant les possibilités.
Et ça veut le pouvoir ?
Alors que ça peut pas poser son cul sur une caverne où y a quelques petits cailloux ?
Ah, ils sont si mignons.
Si. Mignons.

« Bonjour. »

Il les observe, lève le nez pour comprendre ce qu’ils veulent. Un dédain certain est clairement affiché sur son visage.
Les scénarios les plus immondes défilent dans la tête de Rise. Une éviscération, qu’elle arrête juste avant la mort. Qu’elle laisserait s’infecter, peut-être en y glissant un petit poison. Une main cadavérique enduite de produit, là, oh, oui. Ce serait sympathique. Ou alors. Une nuque brisée. Tous les cadavres qui se jettent dessus pour le cogner, pour qu’il sente son souffle s’essouffler, jusqu’à disparaître.
Oh bon dieu.
Elle en rougirait presque.

Le silence.
Puis elle penche la tête.

« Nous aimerions vous aider. »

Il arque un sourcil.
Un sourire délicat étire les lèvres de Rise.

« Je viens de Kaze, j’ai vécu toute ma vie dans ce pays. De plus, comme je sers Tegami Hazure, je suis encore plus près d’elle que vous. Enfin, je suis une scientifique. En me donnant la recette précise de votre poison, je pourrais vous aider à rendre ça plus discret encore. »

Joint les mains dans son dos, entremêle ses dix doigts.

« Nous pourrions faire tomber Suna ensemble. »

Elle appuie sur la dernière syllabe, la rend volontairement plus lourde. Il l’observe, intrigué. Il a l’air réellement intéressant.

« Mais avant ça. Qu’est-ce que vous nous proposez ? »

Tout travail mérite salaire.
Celui de Rise est de tuer Kenshin. Mais il faut l’appâter, lui offrir une mort discrète.
Sinon les chiens n’hésiteront pas à leur tomber dessus. Et ils sont très épais, quand même. Elle préfère être prudente. Perfide.
Comme une vraie nécromancienne.
Sugawara Rise
(#)Lun 16 Nov - 18:33
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Qu’avait-elle pu penser ?
Chikkou s’était interrogé un fragment de seconde sur l’air soulagé que Rise avait eu lorsqu’il lui avait expliqué la fonction du champignon surveillant.
Il ne souleva pas, mais répondit à sa question suivante.

« Je le sais… Mais je lui ai dit que je ferai de mon mieux. »

Sa voix était plus basse qu’à l’accoutumée. Il avait promis et – croyez-le ou non – il allait vraiment faire de son mieux. Nameko lui avait appris à être droit dans ses promesses. Le mensonge était permis, mais pas à ça niveau-ci.
Oui, Chikkou pourrait faire un bon chef d’unité, mais clairement pas un politicien.

Ils entrèrent à la suite d’Utsenai et, imperceptible, Chikkou lui sourit. Il avait promis.
L’homme dans le fond, Kenshin, transpirait l’argent. Sa tenue trop luxueuse pour une telle cachette – pour n’importe quelle cachette à vrai dire – transpirait l’argent ; sa plume, probablement couverte de feuilles d’or, transpirait l’argent ; la moquette – LA MOQUETTE ! – transpirait l’argent.

Rise ouvrit les hostilités, comme avec Sakana, mais plus douce, plus subtile.
Elle cherchait à les insinuer dans le système, Chikkou le sentait bien. Il sentait aussi que ce serait à lui de tirer l’homme en dehors de sa cachette. Ce serait à notre champignon de faire son limier et, bien que cela lui mette une sacré pression, il acceptait la tâche.
Rise s’était occupée d’Utsenai après tout.

Il laissa l’homme parler, avant tout.

« Eh bien… » Chikkou planta son regard sérieux dans celui de Kenshin. Si Rise jouait le miel, il jouerait la concentration. Deux qualités aux yeux des hommes ivres de pouvoir. « Eh bien cela dépend de ce que vous pouvez nous apporter. »

Il retourna à Chikkou un regard pénétrant à outrance, du genre qui prouve que l’on veut se donner un genre.
Le champignon sourit.

« Cela dépend de ce que vous attendez de deux shinobis actuellement sous ordres d’une femme qui ne devrait pas être au pouvoir. »

Chikkou n’aimait pas mentir. Il n’avait jamais aimé ça, mais il ne se débrouillait pas trop mal. Kenshin ne put que sourire à son tour.

« Je n’aurais pas dis mieux. Si vous nous aidez, je m’assurerai d’accélérer votre ascension au coeur de Suna. Vous ne serriez jamais vu comme des traitres par vos pairs et vous pourriez…
Continuer à vous servir ? »


Kenshin fronça brièvement les sourcils.

« Exactement. »

Sa voix semblait moins tranquille que jusqu’à présent, comme si quelque chose le dérangeait. Chikkou inspira profondément.
Il fixa son adversaire un instant, regarda ses pieds – faussement concentré – avant de revenir vers lui.

« Que… Devrions-nous faire, exactement ?
Comment cela ?
Eh bien, que pourrions-nous faire pour vous ? Je veux dire, pour commencer. »


Le riche haussa les sourcils.

« Vous voudriez donc en être ?
Je… Je ne sais pas trop… Je veux dire, Hazure Tegami n’est pas à sa place. Je suis d’accord. C’est une parleuse, pas une dirigeante… Mais je ne sais pas… »


Notre champignon ne le regardait plus directement, mais il aurait pu entendre ce petit sourire qui illuminait l’homme.

« Je crois comprendre. » La condescendance poignarda Chikkou. Il comprenait ? « Qu’est-ce qui vous assure que je serais plus à ma place ? » Ah, il allait se lâcher. « Tegami Hazure n’est pas une dirigeante, vous l’avez dit. Elle est le pantin d’hommes plus puissants qui profitent de sa condition de femme. Après tout » Allait-il ? « Vous êtes un homme, vous devez savoir que les femmes… »

Pour comprendre ce qu’il se passa en suite, il faut se souvenir d’une personne importante pour Chikkou. La plus importante de toute.
Kinoko Nameko, sa mère.

« sont faibles face à l’audace des hommes. Elles ne savent obéir qu’à leurs pulsions de femmes, puis à celles de mère. »

Et en cet instant, Chikkou avait oublié Rise. Il avait oublié Tegami Haruze.

« Alors qu’un homme au pouvoir, un homme fort et fier, sans peur et avec de l’ambition, cela ferait la différence. »

Il imaginait la réaction de sa mère face à un tel homme. Il l’imaginait lui parlant ainsi à sa mère, cette femme qui avait décidé d’élever un enfant seule pour prouver à l’univers qu’elle le pouvait

« Je comprends, mon ami, votre indignation, mais, si vous êtes à mes côtés, »

Chikkou serra les poings, ses muscles se tendirent.

« vous aurez un homme sûr et fiable au pouvfroei. »

Le poing de Chikkou étouffa la fin de la phrase. Il avait bondi au travers de la pièce et, bien que très peu capable dès qu’il était question de combat au corps-à-corps, il restait un shinobi. Il pouvait briser le nez d’un noble aigri. Il pouvait et il voulait.

« POUR QUI.. »

Chikkou écarquilla les yeux sous l’effet de la colère et expira avec le même agacement qu'un taureau déjà flanché de trois coups de piques. C’était à cause d’hommes comme lui que les marchands revendeurs d’informations avaient du travail, qu’ils en auraient toujours.
L’homme leva les mains devant lui de peur qu’on le frappe de nouveau, mais Chikkou n’en fit rien.
Sa voix était anormalement chargée de haine lorsqu’il articula.

« Vous êtes en état d’arrestation pour complot contre la personne de Tegami Hazure, shodaime Kazekage de Sunagakure no Satô. »

Pour comprendre entièrement ce qu’il venait de se passer, il faut également savoir une chose que je n’ai jamais vraiment mentionné.
Chikkou avait été enveloppé par l’amour de sa mère toute sa vie. La joie, la tristesse ou encore le peur étaient des émotions qu’elle lui avait appris à canaliser et contrôler… Mais ça n’était le cas ni de la colère, ni du dégoût.
Et cet homme provoquait les deux chez lui, un savant mélange de répugnance pour ces idées et de colère contre ce qu’elles entraînaient.
Il avait encore une longue route à faire, notre Chikkou. Vous en aviez douté ?

Une vague plus tranquille attrapa son âme aussi vite que la colère qui l’avait précédé.
L’homme avait le regard fuyant et ses doigts tremblaient. Il avait peur, et Chikkou reconnu cela.
Le riche n’avait probablement jamais été frappé de sa vie et, plutôt que de crier comme l’aurait fait n’importe qui, il s’était retrouvé terrifié à l’idée que cela recommence.
Il tâtait la blessure sur son visage. Il n’avait pas si mal que ça, mais suffisamment pour savoir que le sang continuerait à couler.

Chikkou se tourna vers Rise, s’excusa un million de fois par le regard.

« Je… On fait quoi maintenant ? »

Il avait chié, violemment et sans grâce. Il en était convaincu.
Kinoko Chikkou
(#)Lun 16 Nov - 22:51
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Rise se mord l’intérieur de la lèvre. Il a promis, oui, et ? Ce n’est pas aussi simple.
Ce n’est pas son monde de nomades.
Elle aimerait. Elle aimerait vraiment, surtout pour ne pas qu’il soit blessé.
Mais sa réalité entre en collision avec la réalité dans laquelle ils vivent. Il en oublie presque qu’il est un ninja, que les règles ont changé.
Elle a envie de lui caresser le haut de la tête, pour lui rappeler que tout ira bien. Qu’il n’est pas un monstre s’il applique les règles. Même si ce n’est pas facile.
Mais elle ne peut pas. Déjà parce que l’environnement le permet pas, ensuite parce que, faut se rendre à l’évidence : elle est trop petite pour.
Alors elle lui fera une caresse sur l’épaule, plus tard. Peut-être.

Pour ce nouveau chapitre, Rise décide de laisser son partenaire prendre les devants. Elle ne négocie pas avec ce genre de crapules. Elle est suffisamment douée pour, oui, probablement, mais elle n’a pas envie de s’y adonner.
Chikkou en est tout à fait capable, donc elle ne se fait aucun souci pour ça.
Elle l’observe.

Kenshin, le grand chef de toute cette opération, est une véritable crapule. Non, ce terme est trop gentil, encore.
C’est un connard.
Une sous-merde.
Un homme qu’elle meurt d’envie d’écraser sous sa chaussure.
Il est là, derrière son super bureau bourré de richesse, à parler de pouvoir, de discussion, de gens qui ne sont pas méritants. Il est là, confortablement installé, à ne rien voir du monde extérieur, mais à penser tout savoir de celui-ci. Il est là, dans l’ombre, dans le silence, à envoyer des gens faire le sale boulot à sa place. Et pourtant, malgré tout, il a le culot d’ouvrir son bec plein de merde.
Il a le cran de remettre la femme à une place d’être faible, de sexe dominé par le sexe « fort ».
Rise se mord une nouvelle fois la lèvre, la perce. Une perle de sang remplit sa bouche, suivie de nombreuses autres, jusqu’à ce que sa bouche en soit remplie.
Elle avale difficilement.
Elle a envie de lui cracher dessus, encore, toujours plus. Jusqu’à ce que ses os se brisent, qu’il crie son agonie et la supplie de l’épargner.
Oh, oui, elle imagine déjà ses doigts presser sa gorge, la broyer doucement alors qu’il disparaît petit à petit. L’âme séparée du corps, la vie effacée, volée par la main d’une femme.

Il y a un silence.
En une fraction de seconde, les cartes sont mélangées, la table est retournée.
Tout change.
Tout.

Chikkou traverse la distance qui les sépare avec une vitesse fulgurante, lui envoie un puissant poing dans la figure. Son nez est probablement brisé, avec plein de petits bouts d’os qui se battent en duel sous la peau. Ces petits bouts fracturés, qui mènent à une hémorragie violente.
Ah, d’un coup, il a moins de cran, le Kenshin. Il fait moins le malin.
Il a l’air au bout de son rouleau, pris d’une panique indescriptible tant elle déforme son visage.
Ah, il ne s’y attendait pas.

« Et ça veut être Kazekage, ça ? »

Son sourire s’affirme, illumine son visage. Le sang traîne toujours dans sa bouche, mais il est moins abondant. La plaie se refermera tôt ou tard, Rise ne se fait aucun souci de ce côté.

Chikkou, revenu à ses côtés, semble penaud. Il ne sait pas où se mettre, ne sait pas ce qu’il a fait.
Rise pose une main sur son épaule – et il lui faut, effectivement, pousser un peu sur son petit bras –, le regarde droit dans les yeux.

« Tu as fait ce qu’il fallait. »

Il n’y avait aucune autre alternative. La douceur, oui, peut-être. Ils auraient pu faire ça, évidemment. Ils auraient pu continuer la manipulation.
Mais c’était trop gros. Trop difficile de laisser passer une telle injure. S’il ne l’avait pas frappé, Rise s’en serait chargée.
Et elle ne se serait certainement pas arrêtée au coup de poing.
Il peut s’estimer heureux : il est vivant et, à part son nez, il n’a rien de brisé.

« Comme mon partenaire vous l’a dit, vous êtes en état d’arrestation pour complot contre Tegami Hazure, Shodaime Kazekage. »

Elle s’approche de lui, le force à se lever et maintient ses poings bloqués dans son dos.

« Le moindre mouvement, le moindre mot de travers et je vous tranche la gorge. Vous avez donc le droit de garder le silence et de faire bêtement tout ce qu’on vous dira. »

Rise se délecte de cette situation. Son ego piétine celui du grand riche, qu’elle a écrasé dix mille fois dans sa tête. Elle l’a vu se disloquer, puis elle l’a réparé, pour le détruire encore.
Oh, la borgne jubile. Mais il ne faut rien dire.

D’un geste dénué de toute douceur, la Genin pousse Kenshin pour qu’il avance.

« Vous direz à vos balourds de nous suivre, sans rien faire. Sinon, eux aussi passent à la casserole. »

La pression de ses mains sur les siennes se fait plus forte, plus violente. Il avance sans broncher.

Rise jette un regard bienveillant à Chikkou, pour tenter de le rassurer.
Ils sortent du bureau, Utsenai les observe, bouche-bée. Il n’y croyait peut-être toujours pas. Dommage pour lui.
Faudra-t-il le punir, lui aussi ?
Elle décide de laisser ça de côté, pour avancer jusqu’à leur destination.

« Allons retrouver Iruka. Tu sais, pour la récompense. »

Au final, ils ont trouvé la cause et ils l’ont arrêtée. Ils n’ont plus qu’à le livrer aux autorités compétentes.
C’est du bon boulot, jusque-là.
Sugawara Rise
(#)Jeu 19 Nov - 17:18
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La colère ne parvenait pas à se dissoudre complètement en Chikkou. Des grumeaux plus ou moins épais restaient mélangeaient au calme que notre shinobi tentait tant bien que mal de reprendre.
L’adrénaline était passée, laissant derrière elle un mélange de fatigue et de stress.
Chikkou n’était plus bien sûr de ce qu’il devait faire, mais le contact de Rise, ainsi que son regard, lui permit de rester parmi ceux qui sont acteurs.

Il la laissa bien évidemment développer la marche à suivre.
La peine de mort attendait probablement Kenshin, ils devaient tous s’en douter. Pourtant, le vieil homme semblait conspirer dans un coin de son esprit. Il devait avoir le bras long, très long. Peut-être même trop pour son propre bien. Pour leur bien à tous.

Ils sortirent de la pièce secrète, Rise tenant toujours le noble avec une fermeté que l’on pourrait ne pas soupçonner chez elle. C’était une guerrière, Chikkou en avait maintenant la confirmation.
Il resta en retrait et déploya des spores dans la galerie devant eux. C’était la base de la sensorialité chez les Kinokos, et cela lui permettrait de prévoir une quelconque embuscade.
Rien n’arriva pourtant, Kenshin se contentant d’assurer à ses gardes que tout irait bien lorsque le petit groupe les croisait. Ils se joignaient alors à la procession après que Chikkou utilise leurs ceintures pour lier leurs poings dans leurs dos.
Oui, il n’allait pas non plus se fier entièrement aux dires de Kenshin.

Ils arrivèrent rapidement à la sortie de la grotte, une dizaine de gardes autour d’eux.
L’Utsenai n’avait pas décroché une seule parole depuis qu’ils s’étaient mis en marche. Il se tenait à côté de notre champignon et faisait de son mieux pour ne pas se faire remarquer. Lui n’était pas attaché, lui n’était restreint d’aucune sorte. Kenshin avait dû s’en rendre compte.

Une patrouille de ninjas – deux chunins et une jonin - intercepta rapidement la troupe, et ce fut Chikkou qui prit les devants.

« Kinoko Chikkou et Sugawara Rise, au rapport.
Je vous écoute »


La jonin ne regarda pas les prisonniers.

« Nous sommes en mission pour la Kazekage et l’homme qui se tient derrière moi est arrêté pour complot. On le ramène au palais.
Très bien. On peut vous aider ?
Hmm. »
Il réfléchit un instant, voulut leur confier Kenshin… Mais l’homme avait le bras long. «  J’ai deux demandes.
Je t’écoute.
Pourriez-vous acheminer la plupart de ces hommes jusqu’à la prison, mais aussi vous rendre au port ?
Au port ?
L’homme qui se tient sur ma droite est un homme de nami. Il a participé à tout cela et nous allons le guider devant la kazekage, mais ses enfants l’attendent sur son navire. Pourriez-vous les acheminer vers un endroit sûr ? Au moins le temps qu’une décision soit prise… »


La jonin jaugea Chikkou du regard. Elle transpirait la puissance et il craint un instant qu’elle ne soit une alliée de Kenshin. Elle le toisa un peu plus avant de lui sourire.

« Très bien. Je vous laisse récolter votre gloire. Rise, Chikkou, vous avez fait du bon travail.
Merci madame ! »


Chikkou, Rise et les deux riches poursuivirent jusqu’à la cabane d’Iruka. Il était occupé à ouvrir de grands poissons pour les saler. Il leva un oeil vers les deux shinobis.

« Alors les jeunes ?
Tout est rentré dans l’ordre. Il y aura peut-être quelques dauphins qui vont s’échouer sur la plage pendant encore quelques jours, mais cela va s’arrêter !
Ah bah c’est bien ça ! Autre chose ?
Eh bien… L’argent ? »


Le vieux pêcheur eut un petit rire gêné.

« Ah oui ! »

Il avait espéré ne pas payer, Chikkou en était persuadé.
L’homme fit un aller-retour rapide dans sa cabane et en sortit avec un sac, qui contenait la somme d’argent. Il les laissa rapidement.
Chikkou se tourna alors vers Rise.

« Bon, bah c’était riche en rebondissements. On rentre au palais ? »

Le champignon sourit joyeusement à la borgne avant d’ouvrir la marche.
S’en serait bientôt fini de cette première mission.


Dernière édition par Kinoko Chikkou le Ven 20 Nov - 23:50, édité 1 fois
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(#)Ven 20 Nov - 19:05
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La patrouille réceptionne rapidement les lourdauds. Kenshin et ses molosses ont été appréhendés. Ils ont réussi leur mission.
Il ne reste plus qu’à aller chercher la récompense.
Les petites pièces, là.
Celles qu’il faut absolument ramener à Hazure, sinon, couic. Plus de tête. Ce serait dommage, après toutes ces aventures.

Rise observe Chikkou, intriguée par la suite des événements. Ses demandes ne sont pas spécialement surprenantes, mais ne collent vraiment pas au système ninja. La borgne l’observe, silencieuse. Il est mignon, finalement, Chikkou.
C’est comme s’il ne lui manquait aucune part de lui-même. Comme si la vie ne l’avait jamais vraiment amoché.
Elle ne le sait pas, Rise, elle ne fait que le supposer. Mais il a l’air si doux.
Il vrille, évidemment, comme tout le monde, mais. Ça ne la choque pas. Au contraire.
Elle le trouve rassurant, à sa manière.
Candide, plus que naïf.

La Jônin salue leurs efforts et leur travail. Rise hoche doucement la tête, tout sourire. Contente de recevoir des compliments de la part de ses supérieurs.
Ils se remettent rapidement en route, retournent voir Iruka. Le marin à l’origine de tout ça.
Ah, il est content de les revoir, le loup de mer. Évidemment. Surtout maintenant qu’ils apportent d’aussi bonnes nouvelles.
Par contre, il est moins content quand la question de la paye revient sur le tapis. Rise darde sur lui un regard puissant, qui ne tolère aucun écart. Ils ont fait la mission, il faut qu’ils soient payés.
Il s’active, va dans sa petite cabane pour en sortir un sac rempli de pièces.

Les pièces, les pièces, les pièces.

Elle hoche doucement la tête, toute guillerette. Oh toutes ces pièces ! Tout cet argent !
Même pas pour eux !
Quelle plaie !

Le vieux loup de mer s’en va tranquillement, les laisse tous les deux.
Comme le dit Chikkou, il faut désormais qu’ils rentrent au palais.
Un chemin pas trop long, qui leur permettra de se vanter un peu de leur réussite. De se jeter des fleurs.
Ah, quelque chose de plutôt satisfaisant, en somme.

« Ouaip ! Allons-y ! »

Un grand sourire.
Elle suit le Kinoko de sa démarche sautillante, d’autant plus joyeuse qu’au début de leur escapade.

« N’hésite pas, surtout, si tu veux qu’on se recroise. »

Ça lui paraît naturel, à Rise, de lui dire ça. Mais ça lui fait bizarre, aussi.
Après avoir prononcé ces mots, une chaleur étrange remplit sa tête. Ou son ventre ?
Elle comprend pas trop.
Mais elle ne se laisse pas abattre, va au bout de sa démarche.

« On pourrait peut-être se voir dans un contexte moins tendu ! », rit-elle.

Moins tendu, moins tendu. Ça ne l’a pas trop brusquée, Rise. Au contraire, elle doit admettre s’être plutôt bien amusée.
La vie de ninja semble lui aller comme un gant.
Elle s’approche un peu, presse son bras contre celui de Chikkou.

« Ou pas. »

Un sourire mutin.

« Ce serait dommage que Suna ne profite pas plus de notre super tandem, après tout ! »

Un clin d’œil. Elle se sait joueuse, Rise. Taquine, aussi.
Ce qu’elle ignore, souvent, c’est l’impact de ses gestes. De ses mots.
Parce que pour elle, même si Chikkou est agréable, même si elle se sent à l’aise à côté de lui, c’est « juste » Chikkou. Et elle est incapable de le placer dans une autre case que dans celle-ci.
Mais être juste Chikkou, c’est déjà beaucoup, pour Rise.
Parce qu’elle sait au moins qu’elle l’aime bien.

C’était vraiment une super mission, finalement.
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(#)Ven 20 Nov - 23:44
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Vous l’avez compris, Chikkou est d’un naturel joyeux, presque stupide dans sa béatitude face aux petites découvertes et aux jolies coïncidences.
La proximité tant de Rise que de la fin de la mission – et la récompense qui irait naturellement avec – renforçaient se trait chez lui. Il se sentait bien.
La journée avait été riche et belle, comme lors des longues nomaderies auxquelles il s’adonnait avec sa mère des années en arrière. Une pensée pour elle le fit sourire un peu plus.

Une vague idée lui traversa l’esprit. Rise lui faisait – un peu – penser à sa mère.
Leurs caractères étaient très éloignés, mais elles avaient toutes les deux ce petit grain de folie qui se terrait dans leurs regards et qui n’attendait qu’une seule chose : vous sauter au visage, pour le meilleur, ou le pire d’ailleurs.
Rise avait probablement vécu quelque chose d’important, un grand évènement, pour que ce grain naisse en elle, mais Chikkou ne savait pas quoi.
Et puis, de vous à moi, il n’y pensait pas vraiment en l’état. Il était juste content de cette fin de journée, content que Rise l’accompagne jusqu’au palais.
Un grand adolescent ? Peut-être encore un peu, mais que voulez-vous ? On ne se refait pas.

Il rougit légèrement lorsqu’elle lui proposa de le revoir. Vraiment ? Avec lui ? Et pas forcément dans une mission ?
Notre champignon remercia le bronzage imposé par la vie dans le désert : il rougissait bien plus évidemment lorsqu’il vivait encore à Yama no Kuni.

« Bah… Euh… Oui ! »

Il rougit un peu plus. Sa voix était montée toute seule, emballée par les perspectives que pouvait annoncer une nouvelle rencontre.
Il se racla la gorge, elle colla son bras contre le sien.
Il loupa sa respiration.

« C’est vrai que ça serait bête ! J’veux dire, de supers inspecteurs comme nous pourraient bien sauver le village encore une fois ! »

Il plissa les yeux, s'insulta violemment en silence. C’était quoi cette phrase d’accroche ? Nul, nul, nul, nul. Comment pouvait-on être aussi peu capable ? Je ne le sais pas et lui… Un cas désespéré comme Chikkou ne pouvait décemment pas savoir.

« Tu pourrais venir chez moi si tu veux, je cultive pas mal de champignons différents dans ma cave, dont pas mal de vénéneux. »

Mouais, c’était mieux, mais pas encore ça. Au moins il y avait un intérêt pour elle.

« Ou on pourrait aller manger un morceau un jour pour… euh… Discuter ? »

Il soupira entre désespoir et soulagement lorsqu’ils arrivèrent devant le palais. Désespoir d’être aussi mauvais et soulagement de ne pas pouvoir se prouver qu’il pouvait – et il pouvait – l’être encore plus.
Il se tourna vers Rise, une indicible joie sur le village. Il la fixa une seconde, peut-être deux, de ses yeux dorés, comme pour l’imprimer dans son crâne, au cas où il la recroiserait par hasard. À moins que ce ne soit de peur de ne plus la croiser.

« Je m’occupe de ces deux-là et du rapport. » Il pointa du doigt Kenshin et l’Utsenai, qui les avaient suivis sans trop se faire remarquer depuis la cabane d’Iruka. Il les avait presque oubliés. « J’espère qu’on se reverra vite. »

Acte de courage ultime, notre champignon, notre champignon se baissa pour poser une bise rapide sur la joue de Rise.
Il se tourna vite, écarlate au possible - L’avait-il fait ? Oui, il lui avait fait une bise. UNE BISE MESSIEURS DAMES – et dit, faussement nonchalant.

« Fais attention à toi petite hyène. »

Il entra alors dans le palais.
Kinoko Chikkou
(#)Sam 21 Nov - 10:24
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Il accepte de la revoir.
Il a l’air un peu surpris. Ou gêné. Ou hésitant ? Comme s’il se forçait.
Rise l’observe, sans trop comprendre.
Il veut la revoir, oui ou non ?

Leur marche semble répondre à sa question assez naturellement. Il semble que oui. Il semble que, lui aussi, finalement, ait envie de faire fonctionner leur duo une nouvelle fois. C’est une bonne chose.
Les joues de Rise rosissent. Oui, ils pourraient encore sauver le village. Sauver les dauphins. Sauver n’importe quoi. Ils pourraient.
Ensemble.

Rise hoche la tête. Si cette réponse lui convient, la suivante la laisse perplexe. Et perplexe est un bien faible mot pour exprimer son réel ressenti.
Il l’invite dans sa cave. Posé ainsi, ça ne choque pas tellement – quoique, un peu quand même. Mais posé comme ça : il. l’invite. dans. sa. cave.
D’un coup ça fait bien plus de sens.
Certes, c’est pour lui proposer de lui montrer sa collection de champignons, en particulier des vénéneux mais. Non, en fait, même tourné comme ça, c’est étrange. C’est même encore pire, à vrai dire.
Parce que là, en gros, Chikkou propose à Rise, qu’il connaît à peine, de venir dans sa cave observer ses champignons.
Ah, là, on tient un problème. On tient une situation cocasse.
La borgne cligne rapidement de l’œil. Ça ne choque pas le Kinoko plus que ça. Il l’a posé, c’est tout. Il l’a posé, avant d’embrayer sur encore autre chose.
Autre chose, à savoir aller manger ensemble. Et là, ça va mieux.

Rise hoche doucement la tête, un grand sourire aux lèvres. Elle aimerait bien le retrouver un jour, oui, surtout si c’est pour aller manger.
Suna n’est pas le plus vaste village qui soit, ils se croiseront une nouvelle fois, c’est certain.
Mais s’ils le font parce qu’ils se sont donné rendez-vous ? Parce qu’ils ont planifié de se revoir ? Pour manger, en plus ?
Est-ce que ça ne change pas un peu la donne ?

Il se tourne, la fixe. Empêche Rise de planquer les rougeurs sur ses joues.
Elle bénit le cache-œil qui remplit son rôle et plus encore. Il dissimule un peu son embarras.
Chikkou décide de se charger du reste. La nécromancienne ne le retient pas. Au contraire, c’est presque comme si elle le poussait.
Rapide mouvement de tête, de haut en bas, sans qu’elle ne parvienne à décrocher ne serait-ce qu’un seul mot.

Il réitère, mais en pire !
En pire, vraiment !

La bise sur sa joue, là, ohlala c’est trop.
C’est beaucoup trop.
Les joues virent au cramoisi, le cœur accélère. Après la cave, la bise ?
Alors euh, qu’est-ce qui se passe, finalement ?

Il s’écarte.

« Aussi attention à toi ! »

Ça ne fait plus aucun sens, mais avant même qu’il ait le temps de réagir ou dire quoi que ce soit, Rise est déjà partie.
Partie avec, dans sa tête, des milliers de questions qui s’entrechoquent.

C’était quoi ça ?
Et les champignons, dans la cave ? C’était quoi aussi ?
La prochaine fois qu’ils se verront, ce sera un rendez-vous ?

Non, non, non. Ce sera normal. Et ça ira.
Et Rise a l’impression que son cerveau va exploser, se répandre en milliers de morceaux. Elle décide donc de modifier son trajet pour se rendre dans un restaurant. N’importe lequel, vraiment.
Le premier qui passe.
Pour noyer ses songes perturbés dans une grosse, très grosse assiette de nourriture.
Sans champignons.
Sugawara Rise
(#)Lun 23 Nov - 12:38
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