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[Contrat] A l'ombre de la forêt - Kimitsu
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[Contrat] A l'ombre de la forêt - Kimitsu  Lg1d

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Visage cryptique, iris courroucés, sourire goguenard, Rokuemon restait Rokuemon. L’appel du sang, de batailles sauvages sans équivoques, voilà ce qui faisait battre son myocarde. Les maîtres du marché noir venaient de servir un met somptueux à l’hôte de la barbarie : des concurrents directs. Des carpes koï cherchaient à remonter la cascade pour devenir dragon. Un massacre en bonne et due forme les attendait.

Un point noir venait entacher cette idylle, il ne serait pas seul. L’idée de traîner un boulet révulsait le malfrat. Encore un autre… Il finirait - malencontreusement - comme le dernier ; mort abandonné dans un caniveau. Les faibles ne possédaient qu’une chance aux yeux du Kaguya, pas une de plus. D’aucuns pensaient, par ailleurs, que les démons osseux ne se contentaient que de foncer tête baissée dans une rixe. En réalité, il n’en était rien. Avant d’abattre les transfuges, Chouki devait confronter l'Hetai.

Le réseau de communication du pays de la roche n’était pas à sous-estimer, une parole pouvait franchir les frontières. Le mercenaire confia un message à l’un de ses homologues qui fit de même à un autre, après être passée par une dizaine de mains, un ryô symbolique était retombé dans les mains de la louve. Cet écu, empreint de mystère, menait à un bar miteux dans les profondeurs du marché noir. Quoi de mieux qu’une énigme pour faire connaissance ?

Seul, le dos voûté par une musculature excessive, une bouteille en main à moitié vide, le guerrier d’albâtre attendait à l’image d’une gargouille consolidée dans le comptoir. Son regard mauvais la fustigea.

« Femme. Ton plan. »

Le besoin prépondérant de savoir comment son interlocutrice réfléchissait prit le pas sur tout le reste. En pleine capacité de ses moyens, malgré les litres d’ambroisies qui circulaient dans son sang, l’injonction tomba. Ce n’allait pas être une balade champêtre. Lui, avait réfléchi à la question sous tous les angles possibles, mais qu’en était-il de sa camarade d’infortune ?

Rokuemon
(#)Jeu 5 Nov - 0:27
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Depuis son arrivée sur les terres du pays de la Terre, la louve avait été contrainte de vivre comme l’animal qu’elle était. Elle ne dormait qu’à la belle étoile et la nourriture qu’elle mangeait provenait uniquement de la chasse et de la cueillette. Jusqu’à maintenant, elle appréciait cette vie de solitaire qui lui permettait d’avoir une grande liberté. Vivre aux grés du vent la complaisait dans un confort tout relatif. Ne plus avoir à dépendre de quiconque et ne supporter que sa propre personne était un luxe auquel elle n’avait jamais pu gouter. Tout cela faisait partie de sa nouvelle vie. Et s’il n’y avait pas la question de l’argent, peut-être aurait-elle acceptée sans broncher cette vie d’animal solitaire. En effet, la bourse de la jeune femme demeurait désespérément légère et il lui faudrait réfléchir à une alternative de vie quand les nuits deviendraient plus fraiches. Et, se laver dans les cours d’eau avaient beau être économique, elle commençait à penser que sa fourrure canine abritait des puces qu’il lui faudrait éradiquer au plus vite.

C’est pour cela qu’elle avait dû se rendre à l’évidence. Il lui fallait gagner un peu sa vie pour pouvoir rajouter du confort à sa vie de nomade. Elle ne bouderait pas un bon repas préparé une fois de temps en temps. Elle avait perdu du poids depuis qu’elle était en fuite et son corps laissait entrevoir qu’elle souffrait de quelques carences alimentaires. Désormais, elle était plus prudente quant à ce qu’elle mangeait et après quelques jours d’un régime plus équilibré, se sentait mieux. Mais quand l’hiver viendrait, elle se retrouverait bien stupide et mal en point. Elle s’était résignée à accepter un contrat. L’idée de participer à une bagarre de territoire ou à aider quelques malfrats à voler des objets de valeur ne lui plaisait guère. Kimitsu n’était pas une voleuse, ni même un bandit comme on pouvait l’imaginer d’un shinobi errant. Contrairement à la majorité de ses compères solitaires, elle n’œuvrait pas pour le mal mais inspirait seulement à la paix et à la tranquillité.

L’idée était déplaisante. Très déplaisante.

Aucun contrat de disponible en solitaire. La louve avait été bien obligée d’accepter un contrat qui nécessitait deux mercenaires. Ne connaissant absolument personne, elle s’était tout simplement laissée guider par le bouche-à-oreille. On lui avait remis un ryô sans véritable explication, et elle apprit par la suite que celui-ci provenait d’un bar assez miteux au fond du marché noir du pays de la Terre. Certes, cela commençait bien. Voilà, qu’elle se devait de faire un jeu de piste pour retrouver son compagnon d’infortune. L’idée restait tout à fait désagréable mais elle se força à ignorer cette petite voix intérieure qui ne faisait que de se plaindre et s’engagea dans les ruelles sombres du marché parallèle. Elle trouva avec une surprenante facilité la bâtisse en question et y pénétra.

Vêtue d’un capuchon ébène qui recouvrait sa tête, son visage se faisait interdit aux yeux des curieux qui lorgnaient en sa direction quand elle poussa la porte d’entrée. L’ambiance dans le bar y était humide et bruyante. Des hommes riaient à gorge déployée au fond de la salle alors que d’autres occupants semblaient affairés à des choses beaucoup moins recommandables. La petite pièce résidant toujours dans le creux de sa main, elle la prit entre ses doigts et la fit tourner entre ceux-ci tandis que son regard balayait la salle pour chercher l’individu qu’elle convoitait. Ou pas. S’il n’avait pas été question d’argent, elle aurait espéré avoir été menée sur une fausse piste et ne jamais trouver le propriétaire de ce nickel.

Ses prunelles dorées croisèrent alors celles du guerrier et elle sut qu’il était l’homme qu’elle recherchait. Sa dégaine patibulaire faillit lui faire rebrousser chemin mais elle fit finalement un pas en avant, puis un autre, jusqu’à ce que la distance séparant les deux compères soient assez réduites pour qu’ils se fassent face, tout en conservant quelque distance avec le gorille. Ce dernier lui accorda un regard mauvais. Visiblement, il n’était pas fort heureux de faire équipe avec elle non plus. Soit, cela annonçait une sortie dans la bonne humeur. Alors que la louve s’apprêtait à ouvrir la bouche probablement pour débuter sur une formule de politesse, la voix caverneuse de l’individu retentit.

« Femme. Ton plan. »

Pour la politesse, il faudra repasser. La louve fit la moue et jeta sur le comptoir, le ryô qu’on lui avait donné. La pièce roula en sa direction puis vacilla avant de s’écrouler bruyamment, stoppée dans sa progression par le coude du gorille. Puisqu’il fallait aller droit au but, soit, elle se plierait à cela. Plus vite elle accepterait le comportement de son comparse, et plus rapidement elle en serait débarrassée. Conservant sa station verticale, elle sembla le toiser un instant, immobile et silencieuse. Puis, redressant un peu son corps, elle dévoila son visage en découvrant sa tête de sa capuche. Même s’il était malpoli, elle, en revanche, avait quelques manières de bienséance. La mission en tête, elle réfléchit un instant puis se lança sur ce qui lui semblait le plus pertinent à faire dans cette situation.

« — Je ne pense pas qu’il soit malin d’enquêter à la vue de tous directement au cœur du marché noir. Nous risquerions d’attirer l’attention et, vu la vitesse à laquelle vont les nouvelles, on risquerait de les faire fuir. Tenons-nous à ce que nous savons déjà. À la vue des informations en notre possession, nous pouvons nous rendre directement vers cette forêt, Usuakara… » Commença-t-elle, butant sur ce nom qui lui était inconnu, avant de reprendre. « …Arrivés là-bas, cela ne devrait pas être trop difficile de flairer une odeur ou de pister des traces de la bande. »

Elle haussa les épaules, jetant un regard autour d’elle. Le serveur se dirigeait dans sa direction mais la jeune femme lui fit signe de ne pas prendre la peine de venir la voir. Elle n’avait pas envie de manger quoi que ce soit ici, et encore moins boire. De toute manière, à l’odeur d’alcool qui émanait de son comparse, celui-ci avait dû déjà assez boire pour deux. Allait-il seulement tenir debout ? Comptait-il tout faire rater avec sa conduite désinvolte et ses manières rustres de campagnard ? La louve fit la moue et grommela en pointant du doigt la bouteille presque vide que les doigts de l’homme étranglaient.

« — Cela serait préférable que vous n’en buviez pas davantage. » Fit-elle calmement à son attention. « Ne comptez pas sur moi pour vous aider quand vous dégobillerez. »

La louve n’était pas du genre à être désagréable mais quelque chose chez cet homme la courrouçait déjà. Vivement qu’on en finisse.

« — Cette femme se prénomme Kimitsu. » Se présenta-t-elle finalement. « Vous serez bien avisé de vous en souvenir. » Étaient-ce des menaces ? Il semblerait que la louve ne soit pas décidée à se laisser marcher sur les pattes par un primate.
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Hetai Kimitsu
(#)Jeu 5 Nov - 17:02
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Cette femme dégageait quelque chose d’inhabituelle, de mystique. Difficile pour lui de mettre un mot sur ce pressentiment. Ayant lui-même erré de longues années durant, il ne pouvait que comprendre ce sentiment d’hostilité et de solitude. Cette femme allait être intéressante, son instinct le lui susurrait et ce dernier ne se trompait jamais. Alors qu’elle libéra le fil de sa pensée, le primate resta silencieux. Ses pupilles, injectées de colère, cherchaient la moindre faille dans le raisonnement de l’oratrice. Il ne répondit ni à la menace, ni à l’expression de son ressenti concernant son état.

Un sourire anima sa lipe, de ceux feignant faussement l’arrogance.

« M’en souvenir ? Garde ça pour les couards, femme. » Une gorgée s’écoula le long de son œsophage. « Je festoie au sujet du massacre qui arrive. » Aucune empathie ne venait parasiter sa figure.

Sa senestre quitta les courbes de l’outre pour s’enquérir de la pièce, il la laissa dodeliner entre ses doigts.

« Ce sera Rikuemon pour toi, femme. »

Le guerrier d’albâtre se complaisait dans son outrancière arrogance. Il dégageait une autosuffisance exécrable. Au travers des mimiques de son visage, de ses mouvements ou encore de sa seule respiration, Chouki transmettait un sentiment d'impériosité. Quittant sa position assise, il se rapprocha de l’étrangère. Plus petite que lui, plus chétive, son regard ne la quittait pas.

« Moi qui m’attendait à un plan intéressant. A quoi vas-tu me servir dans la forêt crépusculaire ? »

Elle disait vrai. Le marché noir n’était rien de plus qu’une passoire où les informations transitaient plus vite que tout. S’intéresser de trop près à ce sujet, ici, n’éveilleraient que les soupçons des principaux concernés. La vraie question, au-delà du fait de savoir comment le binôme allait opérer quand ils seront en terrain ennemi, était la suivante : avaient-ils été les seuls missionnés pour abattre les félons ? La réponse découlait de source. Non. Le Yaban, fréquentant assez les réseaux criminels pour avoir sa petite idée, savait qu’ils n’allaient pas être seuls sur le coup. Il était même fort probable que d’autres groupes avaient pour objectif d’attenter à leurs vies après le massacre - afin d’enterrer l’histoire une bonne fois pour toute.

Une impasse mexicaine, en somme. Cela avait assez de sens à ses yeux du moins. Sans vraiment chercher à lui laisser l'occasion de répondre, Rokuemon la contourna et après une dizaine de pas il s’arrêta devant la porte pour jeter un coup d’œil en arrière.

« Tu n’es pas d’ici. Pourquoi une femme prendrait-elle part à ces exactions ? Retourne dans ton foyer, ta famille doit t’attendre. Je vais m’occuper de cette guerre, je n’ai pas besoin de traîner un boulet. »

Conclut-t-il en agitant sa main pour lui sommer de retourner d’où elle venait. Enfin, il quitta la bâtisse.

Rokuemon
(#)Jeu 5 Nov - 19:13
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Bien sûr, Kimitsu ne s’était pas attendue à ce que l’homme s’excuse et arrête de concert son comportement belliqueux. Aussi, quand celui-ci lui répondit froidement en braquant un regard mauvais sur son visage, elle ne fut guère surprise ni impressionnée. Cela s’avérait encore plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Elle ne supportait pas ce genre d’individus qui croyait que tout leur était dû. Quelque chose en lui, lui rappelait l’homme qu’elle avait fui il y avait de cela quelques semaines désormais. Mais, contrairement à ce dernier, le gorille qui lui faisait face ne cherchait pas à la manipuler ou à lui montrer ce qu’il n’était pas. Il avait l’air tout à fait honnête quant à la sauvagerie dont il faisait état. Et c’était elle que l’on traitait d’animal. Quelle blague.

« M’en souvenir ? Garde ça pour les couards, femme… Je festoie au sujet du massacre qui arrive. »

La louve ne fit aucun mouvement, grandement agacée d’avoir à supporter la langue bien pendue de cet homme. Comme elle s’en était doutée, il reprit une grande goulée de son alcool et l’odeur forte et épicée, caractéristique du breuvage, commençait à saturer ses sens. Elle haussa les épaules, n’émettant aucune parole en réponse à ce qu’il venait de dire. Et s’il continuait de la sorte, ce serait le massacre de sa propre personne dont il serait question.

« Ce sera Rikuemon pour toi, femme. »

Au moins, il avait l’intelligence de lui répondre. Ce n’est probablement pas comme si elle allait l’appeler par son nom. Mais cela serait utile pour se souvenir de l’odieux personnage avec lequel elle avait dû faire équipe afin de ne plus jamais le croiser à nouveau. L’homme se leva, dévora des dizaines de centimètres qui le séparaient de la jeune femme. Il la dominait de sa hauteur et de sa carrure, c’était certain. Elle avait l’air particulièrement chétive à ses côtés. Mais la louve s’en délectait plus que s’en plaignait. Elle avait souvent été prise pour plus faible qu’elle ne l’était. Celui-ci ne semblait pas faire exception. L’orgueil des hommes n’avait-il donc pas de limite ?

« — Enchantée. » Maugréa-t-elle sarcastiquement à son visage sans le quitter de ses prunelles dorées.

Le jeu de regard entre les deux compères dura quelques secondes. Secondes pendant lesquelles aucun des deux ne fit un pas en arrière, ou ne détourna le regard. Tout chez cet énergumène la courrouçait. Comment allait-elle faire pour ne pas lui arracher un bras à un moment donné ? Ou une jambe. Ainsi, il n’aurait plus le loisir de la toiser comme s’il lui était supérieur.

« Moi qui m’attendais à un plan intéressant. A quoi vas-tu me servir dans la forêt crépusculaire ? »

Silence. Celui-ci dura un peu plus longtemps. La louve n’eut pas le loisir de répondre quoi que ce soit que le gorille l’avait déjà contourné et s’était dérobé jusqu’à la porte d’entrée. Immobile, la jeune femme expira un long soupir et se tourna lentement vers celui-ci quand il fit une pause avant de sortir de l’établissement.

« Tu n’es pas d’ici. Pourquoi une femme prendrait-elle part à ces exactions ? Retourne dans ton foyer, ta famille doit t’attendre. Je vais m’occuper de cette guerre, je n’ai pas besoin de traîner un boulet. »

Les crocs de la louve s’entrechoquèrent et elle se retint pour ne pas bondir à la gorge de l’imbécile. Elle tenta de se calmer, car de toute évidence, il se délectait de la rage qu’il pouvait éveiller dans le cœur de la jeune femme. Après que la porte se soit refermée sur lui, Kimitsu se tourna vers le serveur, lui jetant un regard noir.

« — La prochaine fois qu’il vient ici, empoisonnez-le. » Lui cracha-t-elle.

Celui-ci sembla quelque peu abasourdi par cette menace proférée librement, mais pas si surpris d’une telle requête. Il fit signe à la jeune femme avec sa main que cela pourrait se monnayer. Kimitsu gronda et s’éloigna simplement, elle n’avait pas les fonds. Dommage. Puisqu’il en était ainsi, elle l’empoisonnerait elle-même. À cette pensée plus réjouissante, elle s’extirpa à son tour du bar et repositionna son capuchon sur le haut de sa tête pour couvrir un tant soit peu ses traits. Elle rejoignit calmement l’homme qui avait déjà pris le pas dans une direction. Il avait l’air de mieux connaître les lieux qu’elle. Soit, il saurait peut-être se montrer utile. Arrivée à sa hauteur, un torrent d’insultes et de remarques acerbes lui brula les lèvres mais elle se contenta de peu.

« — J’ai besoin de ce contrat. » Commença-t-elle d’une voix froide. « Mes raisons ne vous concernent pas. » Continua-t-elle comme si elle énumérait toutes les piques qu’il lui avait envoyé précédemment. « Quant à mon utilité, nous en reparlerons à l’orée de la forêt quand vous chercherez bêtement votre chemin sans utiliser le moindre de vos neurones. » Elle fit la moue, adressant un regard moqueur au gorille. « Oh pardon ! Encore faudrait-il que vous en ayez. »

Et sur ce, la louve prit un pas plus rapide. Le cœur léger. Que cela faisait du bien.

——————————————————

Les deux compères prirent la route en se montrant plus ou moins discrets. Ils ne prirent pas de chemins connus et se contentèrent de louvoyer plus ou moins jusqu’à ladite forêt. Celle-ci n’était pas très loin mais il était important de brouiller un minimum les pistes pour que leur plan ne soit pas facilement découvert. Ce qui aurait pris plus ou moins une heure en prit plutôt deux et même davantage. Et quand l’orée de la forêt se fit visible pour les yeux humains, la jeune femme prit les rênes, intimant à son comparse de se faire discret. Il était temps de faire appel à ses sens canins afin de s’assurer de la bonne direction de leur plan. Une truffe d’ébène apparut sur son visage, rendant toute odeur bien plus facilement discernable, tandis que sur le haut de sa tête se dressèrent deux grandes oreilles noires qui pouvaient pivoter dans toutes les directions. Elle aurait pu se changer tout à fait en loup directement mais elle préférait garder un effet de surprise, au cas où. Sans un mot, la louve dévoila son visage, sa tête et les oreilles canines qui y étaient désormais accrochées, et continua à hâter le pas.

Les bruits et tressaillements de la forêt lui vinrent bientôt et les odeurs boisées emplirent sa truffe avec délice. Ces odeurs de bois et de verdure lui avaient réellement manqué. Bien vite, une autre senteur sembla se mêler à celles des animaux et des plantes, beaucoup plus discrète, celle d’hommes. Difficile de réellement pister cette senteur car celle-ci se faisait réellement tenue. Il fallait qu’elle trouve quelque chose qui lui donnerait précisément une signature olfactive. Les arbres se tenaient désormais devant eux et la louve mit plusieurs longues minutes à roder entre les premiers arbres avant de tomber sur un bout de tissu qui empestait véritablement l’odeur d’un homme. Elle prit ce tissu entre ses mains et l’approcha de son visage pour prendre une bonne inspiration de cette puanteur, puis accrocha le tissu à son poignet. Elle restait néanmoins dubitative. Cela lui semblait trop évident. Si les shinobis qu’ils recherchaient étaient réellement de fins stratèges, ils se montraient incroyablement imprudents.

La louve rejoignit de nouveau son acolyte, prêt à lui montrer sa trouvaille et à, peut-être, partager sa méfiance quant à celle-ci. C’est alors qu’un tressaillement retentit brusquement dans les arbres non loin d’eux, un oiseau s’échappa d’un buisson, et la louve campa d’un coup sur ses positions. Ce n’était pas que cet oiseau qu’elle avait entendu, elle en était sûre. Et elle en eut bientôt le cœur net quand, lancée des arbres, une flotte de kunais s’abattit vers le gorille. Kimitsu fit appel à son jutsu des « lames du vent » afin de dévier ceux qui visaient directement son comparse. Qu’il soit blessé si vite ne l’arrangerait pas et elle préférait prendre ses précautions, quitte à le tuer elle-même plus tard.

Les assaillants, probablement des mercenaires missionnés comme eux, s’extirpèrent du haut de quelques pins et fondirent en leur direction.
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Hetai Kimitsu
(#)Ven 6 Nov - 15:58
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Comme estimé, l’étrangère gagna ses flancs. Les boulets devaient être traités comme tels. Ainsi, seule la détermination et l’orgueil pouvaient les extraire de cette caste peu glorieuse. Cette femme, perdue, en apparence, avait du chien. Elle se défendait bien maigrement, certes, mais cela avait le mérite d’amuser la figure du gorille. Elle ressemblait plus à un enfant roulant des mécaniques qu’à un adversaire coriace.

~~~

Le Yaban et sa camarade d’infortune rusèrent. A défaut de rejoindre, dans un premier temps, l’orée des bois, ceux-ci optèrent, d’un commun accord tacite, pour disséminer de fausses-pistes. Le destin, ce joueur invétéré, réservait toujours des surprises grandiloquentes. Comme à son habitude, le malfrat préférait se terrer dans le silence, savourant chaque seconde qui le rapprochait de son but. Il n’avait que faire d’avoir comme compagnon une femme, un homme ou un enfant tant que celui-ci restait efficace. Efficacité qui restait encore à prouver pour certaines.

La femme répondit aux pensées insolubles du primate en prenant les rênes du binôme. Les bois semblaient n’avoir aucun secret pour elle ; une osmose à peine voilée. Stupéfaction et dégoût prirent le contrôle de la gueule du gorille, avant d’exploser en un rire incontrôlé.


« Oh la chienne. » Il ne put s’en empêcher.

Sa confiance absolue en ses capacités ne résidait sur aucune hypothèse, mais bel et bien sur des faits inaliénables. Un animal comme frère d’arme. Ceci expliquait cela. Certaines questions taraudaient l’esprit du macaque : comptait-elle payer des croquettes avec les ryôs empochés ? ; gardait-elle ses vêtements sous forme animale complète ? ; la condition de son hygiène corporelle douteuse s’expliquait ainsi ? et bien d’autres. Alors que le bestial se laissa aller à mille et une hypothèses, la femme s’était absentée quelques secondes. Elle revenait, un tissu accroché à son poignet.

Un aves passa sous les iris charbons du mercenaire alors que sa comparse se raidit. Mains dans les poches, le Kaguya leva les yeux au ciel ; cherchait-elle à le manger ?

[Contrat] A l'ombre de la forêt - Kimitsu  Rdt9

Une flopée de kunaï fendit l’air en sa direction. D’une précision chirurgicale, les armes de jet cherchaient à attenter à sa vie. Yeux, poitrine, jambes, quelqu’un souhaitait l’abattre rapidement. Chouki ouvrit les bras, accueillant la mort qui revêtait les traits d’une douce épouse. Une brise souffla sa chevelure de jet, la mort rebroussa chemin. L’anthropomorphe venait de le sauver. A l’aide de l’une de ses arcanes, elle dévia l’offensive. Comble de l’insolence, les assaillants fondirent sur eux depuis la cime des arbres environnants.

Si le fait de se savoir empaler l’avait amusé, les reliefs de son visage s'assombrirent. Le démon s’éveillait. Le haut de son buste se replia légèrement vers l’arrière alors que ses jambes s’affaissaient sous son poids réduisant ainsi son centre de gravité. Une contre-charge. Son pied gauche, également en arrière, prit appui avec force contre le sol terreux pour le propulser avec vélocité en direction d’une partie des assaillants encore dans les airs.

[Contrat] A l'ombre de la forêt - Kimitsu  Xy57

Alors que sa carcasse venait de quitter le plan terrestre, sa senestre se balança au niveau de son dos pour saisir un fouet de cartilage nouvellement formé. Sa colonne vertébrale. Dans un mouvement d’une grâce macabre, les vertèbres acérées du gorille pénétrèrent le visage du premier des trois hommes qui venaient d'apparaître. Le fouet complètement enroulé autour de la boîte crânienne de cet homme - lui masquant par effet de causalité la vue - fut rejoint par les pieds du golgoth. Ces derniers entraînèrent l’éborgné vers l’arrière pour que les deux shinobis retombent au sol ; l’un sur le visage de l’autre. Aucune pitié pour les amateurs, il n’y avait pas de place pour eux dans ce milieu, de toute manière. La chute libéra un petit nuage poreux de sédiments.

Rokuemon craqua sa nuque, son visage teinté du sang de leur compatriote arborait un sourire complaisant.

« Me gêne pas, la louve. » Aucun regard noir n’invectivait l’hybride. « Ils sont à moi ceux-là. » Sa main, en barrage, lui intima le fait de ne pas s’approcher d’eux.

L’hôte de la barbarie face à deux mercenaires autant voir plus qualifiés que lui. Un combat équitable.

Le premier libéra d’un cercueil ferreux son âme de prédilection, le katana, alors que le second resta en retrait, composant une série de longs signes incantatoires. Le sol se mit à trembler légèrement sous les pieds de Kimitsu. La terre cherchait à se fissurer depuis l'intérieur. Un corps en ressortit et cherchait d’ores et déjà à l’agripper de ses bras imposants ; le quatrième et ultime membre de cette escouade.

Rokuemon
(#)Ven 6 Nov - 18:58
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Il était évident que cette nomination de « chienne » n’avait pas surpris la jeune femme. Elle n’en attendait pas moins de l’énergumène qui l’accompagnait. Qu’il se taise aurait été plus surprenant. Cela avait valu à l’homme un regard mauvais mais aucune réplique cinglante ne s’était extirpée des lèvres roses de la demoiselle qui s’était contentée de vaquer à ses occupations tandis qu’il se tordait d’un rire gras dans son sillage. Que faisait-il pendant qu’elle cherchait des pistes et qu’elle se rendait utile ? Probablement rien d’intéressant. Il attendait. C’était ce qu’il faisait de mieux. Au moins quand il attendait, il ne provoquait aucune catastrophe et ne cherchait pas à insulter le moindre moucheron qui avait le malheur de croiser son regard. Décidemment, ce n’était pas le grand amour entre les deux compères.

Pourtant, elle l’avait sauvé du tranchant des kunais qui lui était réservé. Les assaillants avaient bien tenté de cibler les zones vitales de l’homme. Mais les lames avaient été déviées avant qu’elles n’atteignent le corps résigné de son acolyte. Le vent battit le fer et celui-ci retomba quelques mètres plus loin, inerte. Les intrus ne mirent pas plus longtemps à faire planer le suspens. Ils fondirent en direction du gorille qui n’avait désormais d’yeux que pour la bagarre à venir. La louve, elle, restait à l’affut. Ses oreilles pivotèrent vers l’arrières et, pendant qu’elle observait l’homme faire face aux mercenaires, elle gardait une écoute attentive sur les bruits environnants. Une telle attaque de front semblait trop évidente. Elle ne serait pas étonnée qu’on leur réserve autre chose. Elle n’aimait pas les surprises.

Elle observa la danse aérienne macabre de son compère qui ne mit guère longtemps à se débarrasser d’un premier mercenaire. Était-il mort ? L’odeur de fer qui caractérisait celle du sang empesta bien vite les lieux et la louve dû froncer le nez pour essayer de s’en dépêtrer. Tous ses mouvements semblaient une manière de se montrer en spectacle. L’expression qu’il arborait sur son visage dur ne permettait aucun doute. Il se délectait grandement de la souffrance et de la mort qu’il pouvait semer dans le sillage de ses poings. Il usait de ses os pour arborer ses funestes desseins, cinglant l’air d’un fouet de rachis comme si cela n’avait été fait d’un tout autre matériau, et non pas sa propre échine. Il était encore plus monstrueux qu’elle ne l’imaginait. Utiliser ses propres os pour combattre ? C’était abominable. Et il osait se moquer de ses habilités sensorielles animales.

« Me gêne pas, la louve. Ils sont à moi ceux-là. » Entendit-elle le gorille grogner en sa direction.

La jeune femme haussa les épaules comme seule réponse à cet ordre qu’il se permettait de lui donner. Qui était-elle pour l’empêcher de vivre ses rêves après tout ? Qu’il se fasse mutiler avec ses propres os, elle n’en avait cure. Elle n’était pas là pour tuer des Hommes mais pour mener à bien le contrat qu’elle avait signé. Se battre contre des vermisseaux ne l’intéressait pas. En soit, ils feraient presque bonne équipe sur ce point-là. Pendant qu’il se battait, elle couvrait ses arrières. Enfin presque. Si, par mégarde, il arrivait qu’il soit touché par un coup perdu, ce ne serait pas totalement de sa faute, n’est-ce pas ? Elle observa avec attention le comportement des adversaires de son acolyte, laissa échapper un grognement quand chacun d’eux préparèrent leur offensive. L’odeur du sang quelque peu atténué par le vent qui se levait, une nouvelle senteur vint se joindre à celles déjà présentes. Ils n’étaient pas trois. Il y en avait un quatrième.

Où était-il ?

La terre trembla alors sous ses pieds et elle sentit son équilibre vacillée, privée de sa stabilité bipède. Des mains attrapèrent ses chevilles et la tirèrent vers le bas dans la fissure béante que formait ce tremblement de terre. La louve laissa échapper un grognement rageur alors qu’elle tentait de se libérer de l’emprise de son adversaire. La force ne suffisant pas pour parvenir à s’extirper de cette prise, elle fit les signes Futon et positionna ses paumes de main en avant. Son jutsu « Paume bourrasque » lui permit de gêner l’homme qui la retenait grâce à une brusque bourrasque de vent dans sa direction. Celui-ci gémit et perdit un peu de son emprise sur la jeune femme. Cette dernière en profita pour bondir hors de son champ d’action, se réceptionnant deux mètres plus loin. L’homme sortit de sa cachette de terre et fit face à la louve qui campait désormais sur ses positions.

Elle qui avait espéré ne pas avoir à s’embêter avec un combat inutile. Elle n’avait guère le choix de se défendre. L’homme lui sourit et forma des signes avec ses mains. La terre se mit à nouveau à se dérober sous elle et la louve lutta pour garder un certain équilibre sur ses deux jambes. Il commençait sérieusement à l’agacer avec ses pseudo tremblements de terre. Alors qu’elle tentait vainement de trouver un équilibre, le mercenaire se jeta sur elle pour la toucher dans les côtes. Prise par surprise, elle essuya un gémissement de douleur et s’écroula un peu plus loin. L’homme revint à l’attaque sans attendre, armé d’un kunai, avec comme idée de transpercer la jeune femme avec la lame. Celle-ci se remit rapidement et se redressa sur ses quatre membres. Elle prit appui sur ses jambes sur la terre meuble, et étira ses bras en devant d’elle, lorgnant son adversaire d’un regard animal.

KG •• Lacérations:

Ses crocs s’entrechoquèrent de colère quand elle bondit sur son adversaire, des griffes s’étaient formées à la place de ses ongles et elles n’aspiraient qu’à pourfendre la peau pâle de son adversaire. D’une rapidité peu commune, son corps sembla se muer en une tornade de griffes et de crocs, qui s’abattit brusquement sur son adversaire. Ce dernier arracha un hurlement de surprise et de douleur, mis en déroute par l’attaque de l’animal. De nombreuses entailles plus ou moins profondes zébraient son corps alors que ses vêtements déchirés pendaient de ses membres. La louve atterrit tout près de sa proie mais n’eut pas besoin de l’achever que déjà, elle s’écroulait à ses pieds, face contre terre, inconsciente.

Kimitsu passa une main dans ses cheveux, peignant négligemment ses cheveux afin de remettre ses mèches dans le même sens et y mettre un peu d’ordre. Elle se tourna ensuite vers son comparse qui devait en avoir terminé de son côté. La truffe canine réapparut sur son visage et elle leva le nez au ciel, prit une grande goulée d’air puis se tourna vers son collègue.

« — Je crois que j’ai une piste. Mais il faut rester prudent. » Expliqua-t-elle à ce dernier.

Ses oreilles restaient à l’affut du moindre bruit et chacun de ses gestes témoignaient d’une vigilance accrue. Elle prit le pas en direction de la forêt, guidée par son flair animal, sans attendre que l’autre la suive. Elle n’avait pas le temps de bailler aux corneilles.
•••
Hetai Kimitsu
(#)Dim 8 Nov - 18:41
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Les paupières du gorille se refermèrent. Sa respiration s'accéléra. L’environnement se métamorphosa.
Il n’existait plus de végétation, de faune sauvage, pas même de louve. Le néant. Son myocarde comme seul maestro, le Kaguya se laissa happer dans une bulle de concentration. Deux individus. Deux proies. Le sceau du cinquième cercle de l’enfer s’ôta. L’arrogance laissa place au sérieux.

[Contrat] A l'ombre de la forêt - Kimitsu  R1ek

L'épéiste, après plusieurs appuis contraires, chargea son adversaire. Arme dégainée, il couvrait le champ de vision de sa cible, permettant ainsi à son binôme de jouir d’une invisibilité temporaire - lui offrant le luxe de terminer sa série de signes incantatoires. Alors que l’hôte de la barbarie ne bougeait pas, offrant son corps à un assaut de son adversaire, le sabreur préféra bifurquer, au dernier moment, pour laisser un vortex enflammé le remplacer.

Une attaque en deux temps.

Là où l’utilisateur de ninjutsu attaquait de front, son camarade cherchait à l’atteindre au niveau du flanc. Pire, cette manœuvre stratégique permettait au bretteur de poursuivre sa cible si celle-ci fuyait et ainsi lui offrir une blessure gratuite. Rokuemon restait statique, amorphe. La température montait à vue d'œil, la peau du sauvage ressentait l’ardente chaleur. Face au brasier, la carcasse se mut. Le guerrier n’opéra aucune tentative d’esquive. Pire, il amorça une offensive qui surprit l'épéiste - au travers de ce choix incongru.

Dans un mouvement de buste circulaire partant sur la droite, les jambes du primate s’affaissèrent et dans la continuité de ce mouvement, il balaya l'épéiste qui n’eut pas le temps d’armer son assaut. Profitant du corps inerte qui lui était offert et qui flottait entre ciel et terre, le Yaban, de ses mains, prit appui au sol. A partir d’une flexion du coude, il propulsa ses pieds contre le sternum de son adversaire. De la sorte, il devint un bouclier humain absorbant l’assaut de son confrère.

Le dos roussi, voir brûlé au second degré, l’homme pouvait continuer à combattre.
Il préféra rester au sol, maudissant son sort et hurlant à la mort. Une attitude lâche.

Le barbare n’éprouvait plus aucun plaisir à massacrer ces hommes. Trop faible. De la piquette, rien de plus. Il s’attendait à mieux et se surprit par la piétaille qui se jetait à leur trousse en espérant toucher une part du butin. Ses sourcils se froncèrent, son corps entra en mouvement. Le buste au ras du sol, sa charge, en ligne droite, s’entama. D’un revers de la main, puis de l’autre, il projeta des phalanges osseuses les unes contre les autres. L’utilisateur de chakra à distance n’était pas la principale cible, non, Rokuemon cherchait plutôt à réduire ses chances de fuite à zéro : les balles osseuses ciblaient les flancs de cette proie.

Des signes incantatoires effectués, une gerbe de feu fustigea le Kaguya qui glissa au sol pour en esquiver une bonne partie. L’avant-bras, l’épaule et le pectoral droit touché, le Mizujin termina sa glissade au pied du couard. Dans une conjonction de mouvements ne laissant aucune place à l’amateurisme, le primate s’était relevé et écrasa son poing gauche dans la mâchoire. Sous la pression, une dent se fissura alors que la seconde se brisa. Quelques gouttes de sang entachaient le visage du guerrier d’albâtre.

[Contrat] A l'ombre de la forêt - Kimitsu  7sh0

Si sa comparse n’avait pas continué sa route, il aurait pris grand soin d’achever ces assaillants. Le destin venait d’en décider autrement. La bataille passée, l’arrogance regagna les traits du sauvageon.

« Du menu fretin. » lâcha Chouki avant de jaillir à côté de la transfigurée « J’espère que nos adversaires seront plus forts. » le sang des déchus perlaient encore de son faciès « Plusieurs groupes sont sur le même contrat. D’autres assaillants, plus forts, nous attendent déjà. » Une hypothèse plus que probable, en vue des dernières circonstances. « Je te suis. Mène-moi, femme. Nous jouons contre la montre. »

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(#)Dim 8 Nov - 20:51
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L’homme ne la rejoignit pas tout de suite. Des gémissements et des bruits d’os brisés vinrent aux oreilles de la demoiselle qui n’avait guère besoin de tourner la tête pour savoir ce qu’il se passait derrière. Au son des cris qu’elle entendait, ce n’était pas l’adversaire qui avait la main mise sur son combat mais bien son acolyte qui devait prendre un malin plaisir à leur briser les os un par un. Quelle brute. Qu’avait-elle fait pour se retrouver en compagnie d’un tel énergumène ? Le rythme de ses pas ne faiblirent pas et déjà elle s’éloignait. Bientôt, les craquements de jointures adverses se muèrent en de douloureux gémissements. Son compère apparut alors à ses côtés, il l’avait rattrapé.

« Du menu fretin. J’espère que nos adversaires seront plus forts. » L’entendit-elle dire.

D’un coup d’œil, elle lorgna le visage froid du gorille. Celui-ci était désormais constellé de gouttelettes pourpres. Cela n’avait pas l’air de le déranger. Il avait même l’air d’arborer ces petites taches rouges avec fierté et délectation. La louve haussa les épaules comme seule réponse à ce qu’il venait de lui dire. Les prochains adversaires seraient potentiellement plus forts, mais il fallait tout de même rester prudent. En effet, même pour tout assoiffé de sang, la fatigue finirait par s’insinuer dans ses muscles jusqu’à rendre ses mouvements plus lourds et lents.

« Plusieurs groupes sont sur le même contrat. D’autres assaillants, plus forts, nous attendent déjà. » Rajouta-t-il comme pour se rassurer.

Nouvelles paroles qui furent accueillies par un nouvel haussement d’épaules de la jeune femme. Qu’importe le niveau de leur prochain adversaire, personne ne se mettrait entre elle et la fin tant désirée de cette mission en compagnie du gorille. Il n’était pas question de perdre la moindre seconde quand il s’agissait de se débarrasser du monstre sanguinaire qui galopait à ses côtés.

« Je te suis. Mène-moi, femme. Nous jouons contre la montre. »

La louve eut un moment de flottement. Elle tourna sa tête vers Rokuemon et ne put réprimer un sourire. Moqueur, mais surtout amusé. Alors comme ça il acceptait de se faire mener ? Et par une femme, semblait-il ? En voilà une sage décision pour un homme avec si peu de neurones. Affichant ce simple sourire, elle n’ajouta aucune parole. Celui-ci se suffisait à lui-même. De toute manière, il fallait qu’elle se concentre sur la piste qu’elle suivait. Plus ils approchaient et plus ils risquaient de tomber sur d’éventuels pièges ainsi que d’autres équipes de mercenaires qui recherchaient également la cache de ces stratèges. Étant affublée d’une prédisposition pour la sensorialité, la petite troupe avait toutes les chances de les trouver avant les autres.

Tout à coup, et alors qu’ils continuaient leur route, la louve sentit une résistance au niveau de l’un de ses mollets. Elle eut à peine le temps de s’interroger sur la nature de ce ressenti que des shurikens vinrent siffler à ses oreilles. Pas le temps d’invoquer une barrière protectrice, tout juste celui de se protéger le visage avec ses bras, qu’elle sentait déjà le tranchant du métal pénétrer sa chair. Elle échappa un grondement de douleur et s’élança dans un arbre pour prendre un peu de hauteur. Là, elle s’immobilisa et fit appel à sa technique de vision canine. Ses pupilles animales observèrent avec attention les lieux environnants. Il n’y avait personne tout près d’eux. Il était certainement question de pièges. La louve ne parvenait pas à les discerner proprement même avec sa perception visuelle améliorée. Celle-ci était davantage utile pour percevoir le mouvement. Les pièges, immobiles, étaient difficilement repérables. Elle s’adressa à son comparse.

« — Nous ne devons pas être très loin de notre but s’il y a des pièges. » Fit-elle en revenant près de lui. « Tâchons de faire attention à ne se faire tuer pa- »

Elle fut coupée dans sa phrase alors que quelque chose venait de lui frôler une oreille. Un piège ? Une autre équipe ? Aucune odeur ne lui vint, elle en conclut que les pièges qui fourmillaient dans le coin devaient être très sensibles. Elle attrapa tout de même, dans une pochette attachée à sa cuisse, un bandage qu’elle coupa avec les dents afin d’entourer l’entaille qu’elle venait de se faire à l’avant-bras. Ceci fait, on ne pourrait pas la pister avec le sang qui gouttait de sa plaie.

« — Nous devons avancer. » Adressa-t-elle finalement au gorille.

Elle réfléchit un instant puis décida de se changer totalement en animal. C’était encore la meilleure solution pour elle que de prendre directement l’apparence du pisteur. Elle tomba sur ses quatre membres et son corps se mua instantanément en un loup à la fourrure d’ébène de la taille d’un gros chien. Transformée de la sorte, elle était dénuée des cordes vocales humaines qui l’empêchaient de formuler une parole construite. Mais cela ne l’inquiétait pas tant que ça, s’il avait du mal à le comprendre, elle n’hésiterait pas à lui mordre un mollet pour se faire bien entendre. La louve s’ébouriffa et bondit en avant de son compère, menant le chemin. Les yeux plus proches du sol, elle pouvait discerner les fils pratiquement invisibles des nombreux pièges qui leur étaient destinés. Elle en évita un en bondissant au-dessus, puis contourna un trou qui aurait, de toute évidence, céder sous son poids.

Cette course dans la forêt arriva finalement à une halte quand une boule de feu s’écrasa tout près du gorille. La louve bondit dans un buisson non loin, tapissant sa fourrure sombre dans l’obscurité alors qu’elle lorgnait les alentours pour repérer les nouveaux attaquants. L’odeur d’un homme et d’une femme lui remonta jusqu’à la truffe. L’odeur fumée venait de l’individu féminin et celui-ci ne mit pas longtemps à se montrer au gorille, atterrissant devant lui.

« — On allait quelque part ? » Siffla la femme qui lui faisait face.

La louve resta immobile un instant, le temps de localiser l’autre individu. Un homme au poids certain qui observait du haut de son perchoir, tenant entre ses mains une longue chaîne en fer. Il joua un instant avec celle-ci puis, se lança en avant. Arrivé à la hauteur de Rokuemon, il abattit sa lourde chaîne en fer sur le gorille. L’animal sortit de sa cachette et rejoignit en un instant l’attaquant afin de le déséquilibrer. Elle le toucha de plein fouet, son poids lui fit perdre l’équilibre et il se réceptionna quelques mètres plus loin sans avoir parvenu à toucher sa cible. Un long grognement s’échappa de la gorge de la bête, tout son corps était tendu, prêt à bondir sur la cible. Mais elle n’attaquerait pas sous cette forme. Ainsi, c’est le corps de la jeune femme qui réapparut pour faire face à son assaillant. Dos à dos, les deux acolytes faisaient chacun face à un adversaire. Ces derniers semblaient bien plus mesurés. Et à la vue de l’état de la chaîne tenue par l’homme, celle-ci s’était déjà abattue sur un pauvre malheureux avant de se retrouver en face d’eux.

« — Cassez-vous, ça m’ennuierait d’être forcée à vous tuer. » Gronda la louve en prenant appui sur ses pieds afin d’être prête à contrer le moindre mouvement de son adversaire.
•••
Hetai Kimitsu
(#)Lun 9 Nov - 18:49
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Le gorille laissait les rênes à l'anthropomorphe. Pantoise, la chienne aimait ça. Le barbare l’abandonna dans ses conjectures mal avisées ; le mâle dominant offrait toujours à sa proie de quoi ronger les os. Plusieurs projectiles fendirent l’air en sa direction et zébrèrent sa chair. Ce fut au tour du Yaban de glousser. D’un haussement de sourcil, il mit en exergue son amateurisme. Tomber dans un tel piège. Risible. Le canidé enfonçait des portes ouvertes en soulignant l’existence de pièges. Elle tenait trop à sa vie.

Parle pour toi, femme. grogna le primate Ce n’est pas des pièges qui pourront m’arrêter.

Suite à ça, son pied droit s’enfonça dans de la mousse humide. Un cliquetis retentit. Depuis les hauteurs de la sylve jaillit un conglomérat de troncs ficelés d’où jaillissaient de nombreuses armes sanguinolentes. Le guerrier d’albâtre prit les devants, suite à une projection vers l’avant, ses métacarpes coupèrent l’inertie du piège après un dévastateur jab. Rokuemon ne parlait jamais pour rien. Chaque propos se référait à un fait existant prouvés auparavant.

L’hybride laissa la bestialité prendre le contrôle de son anima et ouvrit la marche.

Il ne fallut qu’une poignée de mètres avant qu’une boule de feu ne chercha pas à couper l’élan du mâle. Aucune mesure défensive. Le corps du Kaguya passa au travers de l’arcane brûlante. Diverses plaques osseuses protégeaient son épiderme çà et là. Épiderme et vêtement calcinés, Chouki cessa sa course ; la Hetai se terrait dans un buisson à proximité.  

Ne perdons pas de temps. railla le mercenaire.

Une femme chut face à lui, l’incandescente. Une femme ? Vraiment… Il faudra comprendre, tôt ou tard, que vous ne faites pas le poids, mesdames. se moqua le colérique.

Depuis les cieux, son coreligionnaire chercha à attenter à la vie du personnage hautain. Un mouvement ascendant de chaîne n’ayant pour objectif que d’accabler son crâne. Rokuemon se voyait déjà brisé en deux au sol, quand la chienne quitta ses fougères pour s’interposer. Encore. L’étrangère jouait au parangon de vertu aux yeux de son homologue. Il comptait lui faire comprendre.

Cesse de me protéger, femme. une injonction inaliénable Laissons donc une chance à ses assassins d’attenter à ma vie. Le combat doit être équitable, je risquerai de m’ennuyer déclara-t-il la larme à l'œil et somnolant.

D’un mouvement d’épaule, le barbare se désolidarisa de la louve. Il ne comptait pas jouer à ça ; partager un combat à deux… Quelle hérésie. Suite à un bond en arrière, le nivéen avait les deux adversaires dans son champ de vision. Il ne se contenterait pas d’un combat un contre un ou de laisser la prude se charger d’une de ses proies. Il comptait bien oblitérer leur existence, seul.

Je vous offre le premier coup. Vous semblez avoir besoin d’aide, les enfants.

Sa cage thoracique se gonfla, ses bras s’ouvrirent, un rictus immortalisa son arrogance. Il ne bougeait plus, le troisième œil d’un senseur pouvait même se rendre compte qu’il ne concentrait aucun chakra. Une cible facile, même pour un gueux. Irrité par un tel comportement, le binôme d’assassin ne tarda pas à agir. Suite à une série de signes incantatoires, la femme embrasa l’arme de son allié tandis que ce dernier lança le poids de plusieurs kilogrammes en direction de son visage.

L’os zygomatique, frontal et nasal accusèrent le coup. Un craquement sinistre retentit. Le visage brisé, il tombait à la renverse. Inerte. Il ne fallait jamais sous-estimer son adversaire. Première et dernière erreur de ce mercenaire brisé. La candide se retrouva seule.

Le bourreau et l’incandescente se tournèrent vers la louve. Elle allait connaître le même sort. A l’image d’une hélice, l’homme projetait les flammes assujetties à son arme dans le décor. Cette forêt allait devenir son tombeau en plus de finir incinérée vivante. La femme prit du recul sur la position. Après une série de signes, elle libéra plusieurs têtes de Shisa enflammées en direction de la rescapée. Après avoir projeté les prémisses d’un futur feu de forêt, l’homme fit tourbillonner son arme dans les airs. Doué dans l’art du bukijutsu, il produisit l’impensable : d’un mouvement de bras, la chaîne fondit dans la végétation ambiante. Des tintements ferreux résonnaient en arrière-plan ; le poids rebondissait. L’extrémité de la chaîne jaillit depuis l’angle mort de la femme-bête. Une attaque en deux temps exécrable. Cernée de toute part, son destin restait pour autant dans ses pattes.

Rokuemon
(#)Mer 11 Nov - 19:24
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Le gorille n’apprécia pas les mouvements défensifs de la louve à son encontre. Cela semblait même faire monter en lui une certaine frustration mêlée à de la rage. Elle ne comprenait pas une telle réaction mais elle ne chercha pas à en savoir davantage pour autant. Cet homme avait des problèmes qu’elle ne comprenait pas. Il semblait avoir toujours besoin de se montrer plus puissant que les autres. D’ailleurs, il semblait se sentir réellement vivant quand il utilisait ses poings contre ses adversaires. Encore plus, quand ceux-ci gémissaient de douleur et de désespoir pris dans l’étau de ses mains féroces. Assoiffé de sang et de haine, le manieur d’os n’acceptait l’aide de personne s’il n’en recevait pas une quelconque gloire. Et cette gloire ne passait que par la mort des autres, voire leur soumission complète devant cet être qui se croyait supérieur.

« — Cesse de me protéger, femme… Laissons donc une chance à ses assassins d’attenter à ma vie. Le combat doit être équitable, je risquerai de m’ennuyer. » Grinça-t-il dans sa direction.

Comme elle aurait pu s’en douter vu le caractère de son acolyte, celui-ci se désolidarisa d’elle et s’éloigna pour faire cavalier seul. S’il voulait qu’elle laisse la chance à ses attaquants de le mutiler, voire de le tuer, bien. Qu’il en soit ainsi. Il ne fallait pas le lui dire deux fois. Elle ne mettrait plus aucune de son énergie dans la défense de l’énergumène. Il pouvait bien cracher ses organes et en crever qu’elle ne ferait rien. La jeune femme adressa un regard las à son acolyte, levant un sourcil en signe de surprise et d’exaspération. Il n’avait pas compris une chose cependant. Ce n’était pas lui qu’elle protégeait mais bien la mission car quatre yeux valaient mieux que deux, même si ceux-ci étaient dénués de cerveau. Elle ne répondit rien et se contenta de se mettre en arrière, guettant les attaques, les voix, et tout ce qui pouvait lui donner un avantage sur la suite. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de garder un œil sur le combat de son comparse.

« — Je vous offre le premier coup. Vous semblez avoir besoin d’aide, les enfants. » L’entendit-elle dire, gonflé de testostérone.

Était-il tant que ça existé par la souffrance ? L’idée d’échapper à la mort l’enivrait-il à ce point ? Un être humain ne pouvait pas essuyer des attaques frontales et se relever comme si rien ne s’était passé. Il l’apprendrait à ses dépens, probablement. Bien sûr, la jeune femme ne pipa mot et se contenta d’observer avec attention les alentours, relaxant ses muscles pour s’accorder un peu de répit pendant que l’autre accueillait toute l’attention.

« — Atten-… » S’interrompit-elle de dire à son comparse, la fin de son mot s’étouffant dans sa gorge.

La chaîne brulante avait percuté à toute vitesse le visage du gorille. Un bruit sinistre avait retenti dans sa direction et la jeune femme n’avait pu que constater l’absence de réaction de l’homme. Celui-ci n’avait absolument rien fait pour se défendre, encore moins pour esquiver. Il avait accueilli le coup gratuit de ses adversaires avec une telle impertinence, non, une débilité profonde surtout. La bouche légèrement ouverte de stupéfaction, la louve resta pantoise quand il retomba lourdement sur le sol, visiblement inerte. Elle n’osait même pas jeter un œil à son visage ensanglanté. Souffrance rien qu’à poser les yeux sur cette image.

Était-il mort ? Pas le temps de vérifier s’il y avait toujours de la vie derrière ce visage brisé. D’un même mouvement, Kimitsu se redressa et banda à nouveau ses muscles. Elle sentit le poids du regard de ses assaillants peser à nouveau sur elle. Pas besoin de traduction, elle serait la prochaine. Elle se campa sur ses jambes, un grognement rauque s’échappant du fond de sa gorge. Elle ne les laisserait pas s’attaquer à elle en toute impunité de la même manière. Prendre des coups gratuitement n’éveillait en elle aucune excitation malsaine. La louve regarda faire sans bouger quand l’homme se mit à projeter des flammes autour d’eux. Les flammes se mirent à dévorer la végétation dense, grattant dans l’écorce et avalant feuilles et branches à leur niveau. Bien vite, la chaleur des flammes vint lui lécher la peau et provoquer une douce sensation de chaud sur les joues. Le feu ne lui faisait pas peur. Mourir incendié, cependant, ne lui faisait guère envie.

Les prunelles dorées de la louve ne quittaient plus les silhouettes de ses adversaires. Croyait-il vraiment parvenir à l’attaquer de front de la sorte ? La pensait-il faible à ce point. L’idée pouvait prêter à sourire mais aucun rictus n’apparut sur le visage froid de la jeune femme qui n’avait qu’une envie : mettre fin à tout ceci. Alors qu’elle s’apprêtait à lancer une attaque de front, l’homme étira son bras et envoya son arme voltiger dans la végétation enflammée. Celle-ci rebondit plusieurs fois, créant un bruit caractéristique à chaque soubresaut. Erreur. La louve entendait parfaitement bien le bruit du métal à travers les craquements lancinants du feu. Ainsi, quand l’arme retrouva son chemin pour fondre sur elle en passant par un angle qu’elle ne pouvait pas discerner de ses yeux humains, ses oreilles le perçurent. Son ouïe était bien assez bonne pour prendre le pas sur sa vision si nécessaire.

Elle n’avait qu’une solution : bondir. Voire esquiver. Il lui fallait autant éviter le feu que le joug de l’arme qui fondait sur elle à pleine vitesse. N’était-ce pas ce qu’ils attendaient d’elle ? Qu’elle en profite pour s’éloigner, pour ensuite l’acculer avec le feu et l’enserrer de leur chaîne ? Kimitsu ne jouait pas dans leur cour. Elle n’aimait pas se battre, certes, mais elle ne se laisserait pas battre pour autant. Ainsi, alors que l’arme s’apprêtait à lui mordre la chair et la propulser dans le feu, elle s’élança d’un mouvement sur l’homme à la chaîne. Une attaque frontale sans merci. Pour échapper à l’attaque pernicieuse de son assaillant, elle utilisa sa technique « Morsures de la Meute » dont la rapidité était la plus propice à la contre-attaque.

KG •• Morsures de la Meute:

Les deux assaillants se retrouvèrent dans son viseur et elle attaqua les deux d’un même mouvement. Sa mâchoire se referma plusieurs fois sur les membres de l’homme, encore quelques autres fois sur ceux de la femme qui échappèrent des cris de douleur. Elle les mutila de ses canines, creusant plus ou moins profond dans la peau. Le sang gicla sur le sol environnant alors que ses crocs s’insinuaient dans la chair molle, fouillant sous l’épiderme afin d’y trouver un organe vital à dévorer pour arrêter son adversaire pour de bon. Le goût et l’odeur du sang avaient quelque chose de grisant. Mais comme toute drogue, il ne fallait pas trop en abuser. La louve lança son assaut final sur la femme. Elle ne souhaitait pas la tuer, simplement l’arrêter. Elle s’attaqua finalement à sa carotide à l’aide de ses crocs. Du tranchant de ses derniers, elle sentit l’artère gorgée de sang sous la pression de sa mâchoire. Mais elle n’exerça pas la pression supplémentaire, nécessaire pour perforer sous ses canines, l’artère vitale à la femme. Elle conserva ses crocs sur la gorge de sa proie, prête à l’achever à tout moment. Les prunelles menaçantes de l’animal se plantèrent dans ceux, pantois, de l’homme.

« — Lâchez votre… arme… » Gronda-t-elle, menaçante. « Ou ‘la tue. » Difficile de parler avec un cou entre les dents.

L’homme n’avait pas été touché mortellement par l’attaque de la louve, il était mutilé à plusieurs endroits et perdait néanmoins du sang. La femme, en revanche, n’avait aucune chance de survie si l’animal y plantait ses crocs et laissait le sang se déverser à flot. S’il tenait à sa compagne, il n’attaquerait pas. Mais la loyauté existait-elle chez les mercenaires ?  
•••
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La louve conservait une position tout à fait immobile, les griffes plantées dans les épaules de son adversaire tandis que ses crocs ne cessaient de la menacer de leur tranchant mortel. Une simple pression sur cette veine gorgée de sang et elle l’entaillerait. Le liquide pourpre serait alors libéré et se déverserait des veines de l’être humain sans que ce dernier ne puisse le comntenir. Éventuellement, elle tomberait inconsciente puis, le sang n’étant plus assez présent dans son corps pour transporter l’oxygène dans tous ses membres et son cerveau, elle finirait par relâcher un ultime souffle avant de succomber. Une simple entaille et la mort viendrait la prendre et la bercer dans ses soubresauts létaux. Un grand nombre d’individus aurait exercé cette pression mortelle sans une once de remords, mais ce n’était pas le cas de la louve. Si elle pouvait se passer de voler la vie d’un être vivant, elle ne s’en porterait que mieux. En arrachant cette vie, elle se hisserait à la même hauteur des individus qu’elle avait fui quelques temps auparavant. Il en était hors de question.

« — Non… Attends ! » L’homme haleta, se tenant un côté qui saignait assez pour tâcher son haut et ruisseler sur ses doigts tremblants.

Son regard qui avait tenté de ne montrer aucune peur et seulement de la détermination, ne laissait entrevoir que de la terreur à ce moment précis. Il était terrifié à l’idée de perdre cette femme. La louve avait vu juste. Peut-être y avait-il une loyauté entre mercenaires après tout. Certains avaient effectivement un cœur et ne pouvaient pas contrôler la démesure de leurs sentiments. L’homme grinça des dents et libéra l’arme d’entre ses doigts, la laissant s’écrouler lourdement sur le sol. Kimitsu conserva ses prunelles d’or plantées dans celles de l’homme, celui-ci ne semblait pas croire qu’elle allait effectivement libérer la femme. Mais c’est pourtant ce qu’elle fit. Les griffes de la louve disparurent peu à peu, ne laissant place qu’à des trous dans lesquels elles étaient encore logées quelques secondes auparavant. Sa mâchoire quitta la niche du cou de la femme et, avant que celle-ci ne réalise quoi que ce soit, Kimitsu la propulsa en avant. Celle-ci trébucha et tomba aux pieds de son acolyte. Blessée mais vivante.

L’homme se pressa sur la femme pour l’aider à se relever et surtout, pour s’assurer qu’elle était bien vivante. Quand il releva la tête pour regarder la louve, celle-ci avait disparu. Sans un mot. Quant à son compagnon, Rokuemon, celui-ci gisait encore sur le sol ensanglanté, immobile et inconscient, quelques secondes plus tôt. Il avait également disparu. La louve le transporta sur son dos pendant quelques minutes avant qu’elle ne s’arrête près d’un arbre au tronc particulièrement large. Là, elle l’installa, adossé à ce dernier. L’homme semblait encore respirer mais peut-être avait-il reçu un coup trop puissant à la tête. Il allait possiblement succomber de ses blessures. Voilà qu’il payait sa témérité et son manque de jugeote. C’était assez ironique, mais cela restait triste aux yeux de la jeune femme qui ne s’était pas attendue à terminer cette missions seule. Bien qu’il n’eût pas été d’une très bonne compagnie, cela la peinait. Kimitsu l’abandonna là et entreprit de terminer son contrat. Elle ne pouvait rien faire pour lui de toute manière.

La jeune femme reprit sa forme animale et se glissa dans les fourrées pour continuer sa traque. L’odeur qu’elle avait recueilli sur le linge quelques temps avant, emplissait désormais ses sens. Pas de doute possible, elle était très proche de la tanière de ces soi-disant stratèges. Évitant quelques pièges sur son passage, elle manqua d’en libérer un quand sa patte s’écrasa sur un bout de bois étonnamment fragile. Un filet sortit alors de terre et la liberté de l’animal se joua à quelques secondes. Elle souffla et continua son chemin jusqu’à ce qu’elle arrive à un petit puit qui semblait tout à fait abandonné. Du lierre grimpant cernait la pierre fatiguée du vieux puit. Il semblait que personne n’était passé par là depuis bien des lustres. Mais les odeurs qui y résidaient étaient belle et bien récentes. Aucun doute possible, c’était l’entrée de la cachette qu’elle cherchait. Les mercenaires qu’elle avait croisés ne l’avait pas suivi. De temps en temps, elle entendait un gémissement, probablement un infortuné qui n’avait pas sû éviter un piège mortel. La louve n’osait pas se rendre sur le lieu du carnage. Pour le moment, ce qu’il lui importait, était de rentrer dans ce puit sans se faire voir.

Comment faire ? Il devait certainement exister une autre entrée. Lestée de son acolyte, elle ne pouvait pas surveiller les deux entrées en même temps. Il lui fallait donc utiliser cette entrée ou bien prendre le risque d’en chercher une autre et de laisser le temps à ses adversaires de s’enfuir. Toujours sous sa forme canine, elle renifla les pierres du puit avant de bondir sur le bord de celui-ci. Tendant l’oreille, elle n’entendit rien venant d’en bas, probablement qu’il devait y avoir un réseau sous-terrain là-dessous. Et si c’était un piège ? La louve émit un léger grognement et se contenta de redescendre de son piédestal et de se glisser dans un fourré non loin de là. Elle allait patienter. Si c’était une sortie secrète, ils finiraient bien par en sortir. Du moins, elle l’espérait. L’animal se coucha sur le ventre, la tête sur les pattes antérieures, les prunelles figées sur la figure imperturbable du vieux puit.  
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Hetai Kimitsu
(#)Mer 9 Déc - 18:06
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Plusieurs heures s’écoulèrent sans que rien ne se passe. Les lieux semblaient imperturbables, que ce soit par des animaux ou bien par d’autres mercenaires à l’affut. Seul le bruissement des feuilles dans le vent parvenait aux oreilles dressées de l’animal tapis dans l’ombre des fourrées. Heureusement pour elle, la patience était une de ses qualités. Attendre que le gibier ne se doute plus de rien et cesse de se méfier était toujours plus facile que de lui courir après pendant des heures. Mais à force d’être toujours dans la même position, elle commençait à avoir des fourmis dans les pattes. La fatigue commençait à détendre ses muscles de manière incontrôlable mais elle se forçait toujours à conserver une certaine vigilance.

Le crépuscule n’arrangeait rien. Les ombres des arbres se firent plus épaisses jusqu’à ce qu’une certaine obscurité tombe sur la forêt. Ce n’était pas un mal car, dans l’obscurité, la fourrure d’ébène de l’animal était presque complètement invisible. Pas besoin d’utiliser une technique de camouflage puisque le ciel lui-même l’aidait dans sa tâche. L’animal prit donc la liberté de se redresser et de se mettre sur son séant. Elle bailla, découvrant ses crocs tranchants l’espace d’un instant.

Alors qu’elle commençait à débattre sur l’utilité de faire une petite sieste, elle entendit un murmure provenant du puit. Elle avait vu juste en attendant près de ce dernier. Une femme aux cheveux attachés en une longue queue de cheval s’extirpa du puit, seulement le haut de son corps, pour jeter un regard aux alentours. Elle ne vit pas la louve tapie dans l’ombre. D’un seul mouvement, elle escalada le mur et mit pied à terre. Kimitsu attendit un peu avant de passer à l’action. Était-elle seule ? Quelques secondes passèrent.

Finalement, elle passa à l’action. L’animal s’élança en avant et reprit forme humaine pour fondre sur sa proie. En un instant, elle était sur elle et l’immobilisa sous son poids, portant un kunai sous sa jugulaire. Là, elle la toisa de sa hauteur dans la pénombre. L’étrangère ne sembla pas paniquer par l’apparition soudaine de la jeune femme. Elle la regarda avec des yeux ronds, visiblement surprise d’avoir été pistée et débusquée.

« — Je m’avoue vaincue. » Dit-elle, un sourire au coin.

Kimitsu ne bougea pas, exerça une pression avec la lame de son arme. La femme ne faisait aucun mouvement qui pourrait paraitre menaçant, c’était étonnant et la louve se doutait que quelque chose était louche.

« — Tu vas me dire tout de sui- » Alors qu’elle commençait à parler, elle sentit quelque chose siffler à ses oreilles.

Un shuriken venait de frôler son épaule et s’était encastré dans le tronc d’un arbre non loin d’elle.

« — Lâche là. » L’invectiva l’autre d’un ton sec. « Nous ne sommes pas des ennemis mais des mercenaires, comme toi, je présume ? » Dit-elle d’un ton plutôt calme alors qu’elle se rapprochait de sa position.

La louve restait immobile sur sa proie encore un peu, adressa un regard à celle-ci qui conservait une espèce de petit sourire en coin. Cela ne lui plaisait guère.

« — Ouais, on en sort parce qu’on a trouvé la cachette avant toi. » Elle haussa les épaules et fit un mouvement de ses mains. « On s’est débarrassées d’eux. Définitivement. »

L’Hetai se questionna tout de même sur l’odeur qu’elle sentait sur ces deux femmes. C’était supposément l’odeur d’un des chefs, s’était-elle trompée ?

« — Et ça ? » Répondit la louve en montrant le bout de tissu qu’elle avait trouvé plus tôt, attaché à son poignet. « Je retrouve cette odeur sur vous. »

La femme émit un léger rire et haussa de nouveau les épaules. Elle ne semblait pas surprise de voir ce tissu entre les mains de la mercenaire. Ou du moins, si elle l’était, elle ne le montrait pas le moins du monde.

« — J’ai dû laisser ça en évitant un des nombreux pièges. » Expliqa-t-elle. « Je suis désolée que ça t’ait induite en erreur. Mais effectivement, ils sont morts. »

Après quelques instants d’hésitation, Kimitsu se rapprocha de la femme à terre. Elle prit une grande inspiration et s’efforça de retenir sa signature olfactive. Puis elle se releva et laissa la femme s’extirper de son emprise. Peut-être avait-elle raison ? Elle ne pouvait s’empêcher de se méfier et de trouver tout cela très louche.

« — Okay… » Maugréa la louve en la relâchant tout à fait.

« — Bon ben bonne soirée à toi hein ! » Répondit l’une. « Et évite de menacer le premier inconnu venu » Rétorqua l’autre.

Elle les regarda s’éloigner avant de rentrer dans le puit pour s’assurer qu’on ne lui avait pas mentit et que la mission était déjà belle et bien terminée. Elle s’engouffra dans les souterrains où tout semblait bien calme. L’odeur qu’elle avait repérée plus tôt empestait les lieux, mais pas d’odeur de sang ni même de signes de lutte. Et alors qu’elle progressait dans le chemin sinueux, le silence était de plus en plus frappant. Après quelques minutes de marche active, elle arriva sur une grande pièce aménagée sommairement où des personnes avaient dû vivre quelques temps.

Mais il n’y avait strictement personne. Pas même un corps. Tout avait été calmement emballé car il n’y avait aucun signe d’une quelconque panique.

Et alors qu’elle réfléchissait, il lui semblait avoir vu un sac à dos sur le dos de la deuxième femme qu’elle avait croisé. Et puis, était-ce vraiment possible qu’elles soient arrivées avant elle ? La louve se montrait de plus en plus dubitative alors qu’elle continuait ses recherches. Elle arriva enfin dans une nouvelle pièce où des restes de repas chauds souillaient le sol. Effectivement, les occupants venaient de partir. Elle les avait croisés.

Quelle imbécile. Elle avait été roulée en beauté.
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Hetai Kimitsu
(#)Mar 9 Mar - 22:19
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Elle ne mit guère longtemps à ressortir de la caverne, du même puit qu’elle était rentrée quelques minutes plus tôt. Un regard aux alentours suffit pour qu’elle ne se rende compte qu’il n’y avait plus personne dans les entourages. Les deux femmes n’avaient pas fait de vieux os et s’étaient bien vite éloignées pour éviter de ne croiser de nouveau la louve. Pas de chance pour elle, la mercenaire à leurs trousses se révélait être une spécialiste en sensorialité. Rien de plus facile pour elle, donc, que de retrouver la piste des deux fugitives afin de les débusquer.

Utilisant son flair canin, elle se mit rapidement à la recherche de cette odeur qu’elle avait senti sur les deux femmes, cette même effluve qu’elle cherchait depuis le début de ce contrat. Ce qu’elle pouvait se montrer naïve parfois. Même avec toutes les preuves en main, elle avait quand même été roulée dans la farine. Elle se demandait parfois comment elle était parvenue à s’enfuir du joug de l’Aigle. Maugréant silencieusement pendant ses recherches, elle conserva sa forme humaine, jusqu’à ce qu’elle les rattrape. Était-ce trop facile ? Il lui semblait voir la tignasse blonde de la première quand elle perdit soudainement pied. Elle perdit l’équilibre et se retrouva à quatre pattes dans l’humus de la forêt.

« — Elle n’est pas si bête ! » Entendit-elle d’une voix à quelques mètres d’elle.

« — Et alors ? Tu veux aller la féliciter ? Ou même la recruter tant que t’y es ! » S’emportait l’autre en s’éloignant de sa position.

« — Ben… C’est pas une si mauvaise idée. » Répondit l’autre après quelques secondes de réflexion.

Celle-là n’eut qu’un grognement en guise de réponse.

Les deux femmes s’éloignaient rapidement de sa position. Kimitsu baissa les yeux sur ses jambes qui ne répondaient plus. Une vive douleur de déchirure lui venait de sa cheville droite et elle frotta sa main le long de sa jambe jusqu’à atteindre sa cheville et la cause de cette incapacité à avancer. Un simple coup d’œil sur sa main poisseuse et elle vit le sang taché allègrement celle-ci. Elle avait été prise dans un piège d’ours et les dents acérées s’enfonçaient dans la chair de la jeune femme. La douleur qui avait été silencieuse au début, se faisait brusquement insupportable et la louve ne put s’empêcher d’échapper un gémissement de souffrance.

Elle s’assit sur son séant et attrapa de ses deux mains le piège avant de tirer aussi fort qu’elle le pouvait dessus. Les dents de métal ne furent guère décidées à lâcher leur proie mais elle parvint à maintenir la mâchoire assez ouverte pour glisser son pied hors d’atteinte. De nombreux jurons s’extirpèrent des lèvres tremblantes de la louve alors qu’elle se tenait fermement la cheville déchiquetée, le front contre son genou. La douleur lui aurait presque donné envie de dégobiller mais elle se contint.

Fourrant sa main dans sa sacoche, elle en ressortir un bandage de fortune qu’elle enroula rapidement autour de sa cheville pour serrer la plaie qui entourait tout son membre. La tâche ne fut pas des plus aisée étant donné le tremblement de ses mains sous le joug de la souffrance qui lui entravait la jambe. Le bandage blanc se gorgea rapidement du pourpre de son hémoglobine. Une fois ceci fait, elle parvint à se remettre sur ses deux pieds, boitant tout de même de son côté écharpé. Une lueur de rage teintait désormais ses prunelles dorées. Elle n’allait pas laisser cela impuni. Il en fallait plus pour arrêter un prédateur en chasse.

Sans plus attendre, elle se mit à nouveau à la recherche des fugitives. De manière plus discrète cette fois-ci. Par chance, celles-ci ne devaient pas s’attendre à ce qu’elle parvienne à se tirer du piège à ours. Et encore moins qu’elle serait assez bête pour continuer la traque. Elle parvint donc à les retrouver après une bonne trentaine de minutes de poursuite. Arrêtées près d’un ruisseau, l’une d’elle se mouillait vivement le visage tandis que l’autre gardait un regard inquiet sur les alentours. Elles n’avaient pas l’esprit tranquille pour autant.

Et à raison.

D’un bond, la bête tranchait l’air, plantant vivement ses crocs dans l’avant-bras qui s’était interposé à temps devant la gorge de la femme. L’autre s’était relevée brusquement, le visage dégoulinant d’eau.

« — Que… ? » Surprise devant l’apparence bestiale qui se tenait devant elle, la jeune femme ne fit pas le rapprochement avec la mercenaire qu’elles avaient piégés quelques temps plus tôt.

« — Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous réduire en morceaux ?! » Grondait férocement l’animal à deux pattes.

Ses oreilles vivement plaquées vers l’arrière et ses babines retroussées, elle ne semblait pas mentir quand elle menaçait de cette manière. Sa victime gémissait de douleur alors qu’elle sentait les crocs de la bête pénétrer la chair et son sang couler le long de la peau de son bras.

« — Non… Non ! Lâche-moi ! » Criait-elle à mesure qu’elle sentait les fourmillements parcourir son bras.

La louve attrapa l’autre bras de ses griffes, la maintenant fermement contre elle pour s’assurer qu’elle ne s’éloigne pas tandis qu’elle la vidait lentement de son sang.

« — Okay… Okay ! Attends ! Arrête ! » Criait finalement l’autre en voyant les choses tourner au vinaigre. « Je sais pourquoi t’es là. Si on promet de ne pas nous mêler d’Iwa, tu nous laisseras partir ? »

Elle n’eut comme réponse qu’un grognement. Un nouveau coup de mâchoire sur la plaie béante du bras de son acolyte. Un nouvel hurlement de douleur. Et un gémissement de plainte de l’autre qui observait la scène tremblante de stupeur.

« — Et ? » Maugréait la louve.

« — Quoi ?! Et quoi ?! Je sais pas ! Lâche là ! » Elle avait sorti un kunaï et le pointait fébrilement à l’animal qui restait parfaitement immobile en affront de cette menace.

En effet, l’acolyte pris au piège commençait à gémir avec moins de fougue, elle perdait peu à peu connaissance à cause de toute l’hémoglobine qui dégoulinait sur elle et sur la gorge de la bête. Quand elle sentit la conscience de la jeune femme lui échapper, l’animal relâcha la prise de sa mâchoire et balança brusquement le corps devenu poupée de chiffon, contre l’autre. Elles tombèrent toutes deux dans le ruisseau. Celle qui était saine et sauve se releva brusquement, cherchant à voir si l’autre était encore consciente.

« — Elle n’est pas morte mais hâte toi pour la soigner. » Dit l’Hetai alors qu’elle reprenait sa forme humaine, le sang tachait ses lèvres, sa mâchoire et jusque dans son cou. Elle l’essuya de ses lèvres du dos de sa main. « Si j’apprends que vous m’avez menti, je vous ferai regretter d’avoir été épargnées. »

La jeune femme acquiesça simplement, les mâchoires serrées. Pas la peine. Elle voyait à ses yeux qu’elle ne mentait pas et que la stupeur qu’elle ressentait à ce moment serait surement assez pour l’empêcher de ne pas continuer dans cette voie.

Kimitsu lui adressa un dernier regard et reprit son chemin vers la capitale de Tsuchi no Kuni. Peut-être pourrait-elle récupérer le double de la prime puisque son acolyte n’avait pas terminé le contrat en sa compagnie. D’ailleurs qu’était-il devenu ? Elle fut prise d’un soudain doute et se questionna s’il était préférable pour elle d’aller s’assurer de sa bonne santé. Après moindre réflexion, elle se décida à ne pas le faire. L’aurait-il fait si les positions avaient été inversées ?

Elle était bien certaine que la réponse était négative.
Hetai Kimitsu
(#)Sam 27 Mar - 23:20
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