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Des structures anciennes, très anciennes, mais pas moins sophistiqués, démontrant toute l’ingéniosité et le talent des ingénieurs de l’époque. Ils furent en avance sur le temps, c’était le moins qu’on puisse dire. Aussi, il n’y avait pas besoin d’être un génie pour avoir une idée du temps et de moyens que cela avait dû leur demander pour construire ces labyrinthes. Plus que des labyrinthes, il s’agissait limite d’une mini-ville sous les constructions de la cité des nuages. Certains ignoraient peut-être son existence, d’autres en avaient simplement une vague idée, mais la Raikage savait parfaitement ce que ce lieu représentait et ce qu’il était malheureusement devenu. Un enfer. Comment la cité qui caressait les nuages et qui embrassait la lumière pouvait avoir en son sein un enfer ? C’était impensable.

Pourtant, c’était la réalité.

En effet, à mesure qu’on s’enfonçait dans les galeries, on était forcé de constater que cet endroit avait perdu de sa splendeur. Pire, outre le fait qu’il accueillait des eaux usées et était peint de toute sorte de crasse, nous réalisâmes avec beaucoup de tristesse qu’il constituait aussi une véritable prison sans échappatoire pour de nombreux Kumojins. Information dont nous avions certes connaissance, mais il fallait le voir de ses propres yeux pour avoir une idée de ce que ces gens-là vivaient.

Lorsque mon regard se posa sur cette famille de quatre personnes, je ressentis l’espace de quelques instant une forte douleur à la poitrine. Des flashs. Des souvenirs de Kakusei. De Yuki. Le regard neutre, je compris en cet instant que j’allais devoir faire preuve de sérieux. Tout ce que je détestais, mais il le fallait, et peu importait ce que cela impliquerait.

Etonnement, surtout compte tenu de la situation, je lâchai un long soupire, qui n’échappa probablement pas à mes deux Genins. Je finis par m’avancer vers la famille, sans faire attention à ce qui pouvait se passer autour ou de l’autre côté. J’avançais, lentement mais sûrement. Je ne voulais pas les effrayer, mais les aider.

« Bonjour. Soyez sans crainte. Je me nomme Raesthra et je suis un shinobi de Kumogakure. Nous avons été envoyés par la Raikage en personne pour vous sortir d’ici. Est-ce que vous êtes en état de marcher ? » Demandai-je, dans un premier temps.

Je retirai ma longue et confortable veste pour le donner à l’un d’entre eux afin que l’unique couverture puisse mieux couvrir les autres. Il était rare que je retire cette veste lorsque je me trouve à l’extérieur de mon appartement, et encore moins que je la confie à quelqu’un d’autre. Il fallait dire qu’elle avait une valeur inestimable à mes yeux. Un des rare symbole de mon passé. Néanmoins, la situation l’exigeait, en quelque sorte.

Je me retrouvai désormais avec ma vieille tunique de noble, par-dessus laquelle je portai un plastron noire, protégeant tout le haut de mon corps. Je me retournai naturellement vers mes deux Genins, Hanae que je commençais à bien connaître, et Maiko que je connaissais à peine. Quelque chose semblait les intriguer, l’une avait un étrange morceau de papier entre les mains.

« Qu’est-ce que s’est ? » M’enquis-je, naturellement. « Nous devons tout faire pour sortir cette famille de là. Je voudrais que l’une de vous deux me donne un coup de main pour les conduire devant l’entrée par laquelle nous venons d’arriver. L’autre se chargea de rester attentive et de nous protéger si nécessaire. Nous devons agir rapidement, il doit y avoir plein d'autres victimes à secourir. » Conclus-je, avant de porter mon regard sur les victimes.  

Spoiler:

Après avoir rassuré la famille, je retournai auprès de Hanae et Maiko pour leur donner mes instructions. Par ailleurs, j’en profitai pour interroger la Yuki au sujet de la lettre qu’elle tenait entre les mains. Elle m’apprit alors qu’on avait été suivi. Quelqu’un serait apparemment dans les parages, connaissant parfaitement notre position, ainsi que notre nombre.

Pour ma part, rien de surprenant, puisqu’on savait que ces lieux servaient de territoire aux criminels que nos autres camarades s’étaient donné la mission de combattre. C’était aussi la raison pour laquelle nous étions trois. Pendant que l’un ou les deux se chargeait de secourir les victimes, le dernier devait rester sur ses grades et couvrir leurs arrières. Logique.

Je pensais que ce serait aussi logique pour mes deux Genins, mais apparemment non. En effet, à peine avais-je détourné la tête pour m’enquérir des victimes, que la manipulatrice de glace décida de poursuivre l’individu qui en avait après nous. Une décision que je n’approuvais pas du tout et que je trouvai totalement stupide. Les regards des victimes indiquaient la même chose, faisant même craindre le pire pour Hanae.

Je me contentais de soupirer un bon coup, réfléchissant d’ores et déjà à un autre plan. Puis, lorsque je jetai un bref coup d’œil à Maiko, je me souvins que d’autres de nos ninja se trouvaient au niveau supérieur, secourant eux aussi les victimes. Parfait, songeais-je, avant de faire signe à Maiko de m’aider à remonter les victimes.

Ainsi, grâce à l’aide la Mojuzuka et son compagnon, nous pûmes remonter les victimes au niveau supérieur, avant de les confier à un groupe de Chunin qui se chargeait de les faire sortir.

« Merci ! Une fois à l’extérieur, demandez qu’on nous envoie rapidement des renforts afin que nous n’ayons pas à faire des aller-retour pour faire sortir les victimes. » Fis-je, avant de me tourner vers la Mojuzuka. « Nous avons d’autres victimes à secourir, mais nous devons aussi nous assurer qu’il n’est rien arrivé à Hanae. » Dis-je, avant de me hâter de retourner au niveau inférieur.

Une fois en bas, quelques autres victimes avaient trouvé la force de se lever et de suivre le chemin qui mène à la sortie. Alors que je leur faisais un signe de la main pour bien leur indiquer la route, l’une d’entre elle se dressa curieusement face à nous. Elle tentait de nous alerter sur le sort de Hanae, mais elle n’arrivait visiblement pas à finir sa phrase. Trop faible pour parler ? Trop choquée de ce que pourrait arriver à la Yuki pour finir son monologue ? Peu importait. Je tournais mon regard vers Maiko, avant de lui faire un petit signe de tête, un peu comme pour lui dire d’examiner l’état de la victime, de l’interroger si possible, avant de nous suivre.

Je lui faisais entièrement confiance, jusqu’à là elle avait en effet fait preuve de beaucoup de professionnalisme. De mon côté, j’apposais un petit sceau explosif sur le mot que l’homme mystère nous avait envoyé, avant qu’Hanae ne se mette à le suivre. Puis, je dégainai ma torche, fonçant alors sans plus tarder pour retrouver la Genin.

Quelques instants après, je finis par ralentir ma course lorsque la lumière de ma torche identifia Hanae. Elle ne bougeait pas, elle était là dans l’obscurité, au milieu du passage. C’était curieux, aussi je ne manquais pas de remarquer la présence de feuilles de papier qui l’entouraient. Était-elle vraiment immobilisée ? Ces papiers étaient-ils la cause de son immobilisation ? La pièce en était-elle rempli de ce genre de piège ? C’était naturellement les questions que je me posais et auxquelles je cherchais des réponses.

« Je ne te savais pas aussi stupide, Hanae. » Fis-je, d’un ton neutre, loin de ce que je l’avais habitué.

Je marchais lentement vers elle, tout en veillant à bien faire attention où et sur quoi je mettais les pieds.

« … Qui que vous soyez, je souhaiterai négocier avec vous. Je vous propose l’immunité et un paquet d’argent si vous cessez de vous en prendre à nous. Vous pourriez même nous aider et ainsi vous faire une place au sein du village... » Repris-je, en m’adressant cette fois-ci à notre ennemi que je voyais partiellement dans la pénombre.

Probablement une perte de temps, mais il fallait gagner quelques secondes… En attendant sa réponse, je me saisis d’un kunai, apposant discrètement un sceau dessus...

Spoiler:

Il rirait. Je ne voyais pas ce qu’il y avait de drôle, mais je le laissais se marrer sans rien dire. Je me contentais de l’observer attentivement, scrutant ses moindres faits et gestes, au cas où il déciderait de nous attaquer. C’était alors que le criminel reprit la parole en me confiant ses doutes quant à l’idée de le blanchir et de le rendre riche s’il changeait de camp. Il avait bien raison de douter, mais cela n’expliquait pas la colère qui se dessinait soudainement sur son visage. Passer du rire à la colère en quelques secondes, drôle de type, c’était le moins qu’on puisse dire. Pourquoi il fallait toujours que je tombe sur ce genre d’individu ?

Je lâchai un petit soupire, avant de jeter un bref coup d’œil vers Hanae. Elle semblait aller bien, visiblement libérée de son emprise. Je reportai alors mon attention vers notre ennemi qui continuait de s’exprimer. Il avait tout essayé ? Essayer quoi ? Je l’ignorais. Encore un qui avait beaucoup souffert durant son enfance et qui cherche à rejeter la faute sur le monde entier ? Possible. Probablement quelque chose du genre…  

Silencieux, je continuais de l’observer en me décrottant les narines. Il semblait préparer quelque chose, visiblement du Fuinjutsu, même si je n’avais aucune idée du genre de sceau qu’il nous préparait. C’était compliqué d’analyser le sceau à distance. Mais peu importait… Enfin, après avoir fini de préparer son sceau et ses préparatifs, il finit par nous parler des Senbaru. Visiblement, il leur reprochait quelque chose. Quoi ? Je l’ignorais. Décidemment, il aimait le mystère, c’était le moins qu’on puisse dire. Puis, le voilà de nouveau en train de sourire, avant de nous apprendre qu’il était aussi un Senbaru. Alors même que je m’apprêtais à lui poser une question, le psychopathe, parce que c’était bien l’impression qu’il donnait, claqua des mains, visiblement déterminé à nous éliminer.

« Oy Oy, et les négociations dans tout ça ? » Finis-je par demander, en réalisant une rapide série de mudra.

Je m’avançai d’un pas pour être devant la Yuki, avant de tendre la main en direction des projectiles. L’espace se mit alors à se déformer de façon étrange, avant de donner naissance à un vortex qui aspira et annihila purement et simplement les projectiles. Je détestais recourir à cette capacité, mais me voilà une fois de plus contraint de le faire… Il faudrait vraiment que je développe une alternative, vraiment.

« Tu t’emportes un peu trop rapidement, fiston. Allez, assied-toi, respire un bon coup, et raconte-nous ton histoire. Qu'est-ce que tu nous reproches ? Pourquoi tu méprises les tiens ? Allez, vide ton sac. T'inquiète, tu peux tout raconter à tonton Raesthra. » Glissai-je, en m’asseyant à même le sol.

Il fallait gagner du temps. Le maintenir ici pour que les autres fassent sortir les victimes. Je comptais sur Hanae pour faire ce qu’elle savait faire de mieux, si jamais le Senbaru s’entêtait à vouloir poursuivre le combat. Je comptais sur Maiko pour rester entre les renfort et nous. Son rôle n’était pas des plus simples, mais elle gérera, du moins je l’espérais.

Spoiler:

Hanae se mit à l’action, faisant ce qu’elle savait faire de mieux, à savoir : attaquer. En effet, elle gela d’abord le sol pour s’assurer que notre adversaire ne nous réserve pas de mauvaise surprise avec son Fuinjutsu, puis elle enchaîna en matérialisant une meute de loups de glace. C’était une belle technique, même si on savait tous que ce ne sera probablement pas suffisant pour le vaincre. Notre antagoniste le savait lui-même, puisqu’il demeurait confiant. Oui, très confiant. Il adressa un petit tacle à Kumo ainsi que ses shinobis, ceux qui pensaient devenir plus fort, ceux qui avaient rejoint la cité dans le but d’évoluer.

Je l’écoutais attentivement en caressant délicatement ma barbe. J’attendais de connaître l’élément qui l’avait mené à cette conclusion. Oui, il devait forcément y avoir quelque chose. Il y avait toujours quelque chose. Toujours. Chose qu’il ne manqua pas de nous apprendre dans la foulée : il s’agissait de la perte de sa mère, ainsi que de l’état de santé de sa sœur. Il n’avait pas pu sauver la première car il n’avait pas assez d’argent.

Quant à sa sœur, il avait justement rejoint cet « ordre des éprouvés » dans l’espoir de la sauver. Le plus étonnant dans cette affaire c’était probablement la confiance qu’il semblait accorder à cet ordre. Comment pouvait-il être certain que sa sœur était encore en vie ? Alala. La souffrance, le désespoir, voilà ce qui avait conduit ce gamin à se rallier à ce bande de dégénéré. Il en était devenu un aussi, malgré lui. Il avait succombé à la faiblesse, il était pour ainsi dire devenu esclave de ses propres émotions. Aussi, il était naturellement plus simple de rejeter la faute sur les autres…

« En ce qui me concerne, je ne cours pas après ce genre de choses. Néanmoins, tu ne devrais pas sous-estimer nos jeunes. Oui, je te le déconseille fortement. Enfin, et si tu me disais plutôt comment s'appelle ta soeur ? » Finsi-je par dire, toujours l'air bienveillant et un ton plutôt calme.

Impatient qu’il était, il se décida de repasser aux choses sérieuses : nous tuer. Je soupirai et je le regardais se mouver et se préparer à passer à l’action. Il devait nous tuer, sinon c’était sa sœur qui mourra, tel était le dilemme face auquel il était confronté. Il n’avait pas le choix, il s’en excusait. On le croirait presque sincère. Puis, il se mit à nous traiter d’insectes. Cette fois-ci le dilemme qu’il s’était inventé ne se résumait pas à la vie de sa sœur ou les nôtres, non c’était la sienne ou les nôtres. Alala, je n’osais pas imaginer ce qui devait se passer dans sa tête, le pauvre. « Tue-le ! Tue-le ! Tue-le ! Il faut supprimer ce genre de connard, sinon c’est ton équipe qui sera en danger, Raesthra ! » La voix d’Hanako resonnait soudainement dans ma tête. Toujours aussi pragmatique. Toujours aussi impitoyable. Finalement, le Senbaru n’était peut-être pas le seul à ne pas avoir un esprit sain. Toujours est-il que je savais me contrôler…

« Vite, derrière-moi, Hanae ! » Fis-je, en le voyant réaliser des mudras.

Alors que papiers tranchants du Senbaru commençaient à fuser dans tous les sens, je me mis à réaliser rapidement une double série de mudra, anticipant d’ores et déjà sa deuxième offensive, grâce aux signes qu’il était en train de réaliser.

Deux-trois papiers commencèrent à me trancher profondément, tandis que d’autres vinrent littéralement détruire mon plastron, avant que l’espace ne se mette finalement à se tordre, donnant naissance à un autre vortex qui aspirait et annihilait les projectiles qui nous était destiné. En plaçant ma main droite bien au-dessus de moi, j’espérais offrir une protection optimale à Hanae, quitte à me prendre plus de projectiles.

Quant à sa deuxième technique, je fis de mon mieux pour l’annihiler avec ma main gauche que j’avais bien tendu dans les airs, en direction des projectiles. Aussi, normalement, Maiko ne devrait pas être affectée, tout du moins je l’espérais.

J’arborai un léger sourire de façade pour faire face à la douleur, pour tromper mon corps, mais aussi pour montrer à notre adversaire qu’il n’avait aucune chance de nous faire tomber. Là où il était proie aux doutes et à la confusion, là où il était animé par une espèce de vengeance et une colère puérile, nous nous étions calme et confiant… du moins en apparence.

« Je vois. » Fis-je, lorsque Maiko se montra et nous appris discrètement que tous les civils avaient été évacué. « Beau boulot. Restez bien derrière-moi et ne l’attaquez pas. Laissons-lui une dernière chance de faire le bon choix. » Ajoutai-je, avant de me relever. « Ecoute, fiston ! Tous les civils ont été évacués, du coup ma mission s’achève ici.

Maintenant ce que je te propose c’est de nous suivre. Oui, viens avec nous et nous t’aiderons, je te donne ma parole. Nous prendrons soin de ta sœur et nous nous assurerons qu’elle soit hors de danger. Une fois rétablie, elle aura besoin de quelqu’un pour veiller sur elle, elle aura besoin de toi, son frère. J’ignore comment était le Kumo d’autrefois, mais la cité des nuages entre dans une nouvelle ère avec la Shodaime Raikage. Viens avec nous et elle te pardonnera, je m’en assurerai. Elle m’écoutera, c’est ma « fille » après tout. Accompagne-nous et mets-toi au service de la cité pour payer ta dette. » Repris, en m’adressant au Senbaru.

Tout n’était pas forcément vrai, mais le plus important était l’image que je donnais : celle d’un homme honnête et sincère. Si les mots ne suffisaient pas, il pouvait se fier à mes actions, puisque jusqu’à présent je n’avais rien entrepris à son encontre. Si cela ne suffisait, alors je ne pourrais rien pour lui…

« …  Mais si tu trouves que c’est trop dur pour toi, chose que je comprendrais, alors rends-nous service et met fin à tes jours ici et maintenant. » Poursuivis-je, en lui en jetant mon kunai muni d’un sceau explosif.

Je pouvais l’enclencher à distance, mais je ne fis rien.

« … Mais si en plus d’être faible, tu veux te montrer lâche en essayant d’emporter l’un d’entre nous avec toi, alors tu n’as pas intérêt à nous louper… Sinon, on peut dire que tu auras véritablement eu une misérable et pathétique vie… Incapable de sauver sa mère. Incapable de sauver et veiller sur sa sœur lorsqu’on lui donne l’opportunité et les moyens. Incapable de reconnaître ses torts et de se mettre au service des autres pour expier ses péchés. Agresse ceux qui sont venu lui tendre la main, mais incapable de les vaincre… Réfléchi et décide-toi une bonne fois pour toute, Senbaru Oboro ! » Conclus-je, d’un air impassible.

Non, ce n'était guère de la provocation, simplement la réalité. Les choses étaient simples, il restait à voir ce qui importait réellement pour lui : sa sœur et l'espoir d'une nouvelle vie à ses côtés, ou la fierté et la folie qui l'animait ?

Sur mes gardes, je me tenais prêt à exécuter des mudras si nécessaire.

Spoiler:

Mon beau discours n’aura finalement servi à rien, si ce n’était de le mettre davantage en rogne. Hélas, il y avait des individus de ce genre, le genre qui n’avait que faire des mots. Le genre qui ne croyait en rien ni en personne. La réalité était pourtant évidente, chose qu’il savait probablement au plus profond de lui, mais il se bornait malgré tout à rester sur sa position. A ce stade, ne pas se rendre c’était non seulement faire preuve de folie, mais aussi et surtout de lâcheté. Il se dérobait, il cherchait en effet la facilité plutôt que d’affronter la réalité.

Soit, ce n’était pas quelque chose qui me dérangeait tant, mais j’aurais préféré qu’il parte sans chercher à nous emporter avec lui. Chose visiblement impossible, car il fallait bien qu’il se convainc de ne pas partir en vain. Il fallait qu’il se raccroche à cet infime espoir qui lui donnera l'éphémère sentiment de s’être défendu et d’avoir porté un grand coup dans le cœur de ceux qui cherchaient à l’arrêter avant de disparaître. Oui, il lui fallait au moins cela, chose que j’étais parfaitement en mesure de comprendre. Ainsi était la nature de l'homme après tout, et tout le but de la vie était en quelque sorte de nous battre et de nous élever... Mais cela n'était pas donné à tout le monde, non clairement pas...

« … Ne vous laissez pas charmer par son physique les filles. C’est sa dernière stratégie pour vous faire baisser votre garde. » Finis-je par dire, d’un ton ironique, en me décrottant les narines. « Ce sont des larmes de regret. Le genre de larmes qu’on a malgré nous lorsqu’on prend une décision insensée, en sachant qu’elle est insensée mais que l'on s'interdit de revenir dessus. Que c’est triste… » Ajoutai-je, d’un air totalement indiffèrent. « Il faut l’a… » commençai-je, avant de voir Hanae passer à l’action.

Je la laissai faire. Elle avait non seulement un pouvoir plus adapté à la situation, mais elle semblait aussi bien plus déterminée que moi pour empêcher le Senbaru de se suicider. Personnellement, je me fichais qu’il s’ôte la vie, tout ce qui comptait c’était de veiller à ce que rien n’arrive à mon équipe. Oui, rien. Plus jamais. Ainsi, lorsque le Senbaru décida de passer à l’action, je me mis à réaliser rapidement des mudras. Puis, je m’empressais de former un triangle avec mes mains pour contrôler l’espace situé entre Oboro et nous. Si Hanae venait à échouer, il me faudrait simplement rompre mes mains pour augmenter l’espace entre nous de sorte à éloigner le Senbaru le plus loin possible de notre position.

Spoiler:

« Wahou, quelle technique ! Je reconnais bien là une Yuki ! » Glissai-je, d’un air amusé.

Elle lui avait réglé son compte toute seule, comme une grande. Je comprenais désormais pourquoi elle semblait tant pressée de l’affronter.

Quoi qu’il en fût, je m’approchais de la prison de glace dans laquelle était enfermée le Senbaru. C’était du solide, très solide, il ne risquait pas de s’en échapper par ses propres moyens. Je reportais alors naturellement mon regard sur sa personne, sur son stupide sourire qui avait été immortalisé par la Genin.

« Mauvais perdant jusqu’au bout, hein. » Glissai-je, même s’il ne pouvait probablement pas m’entendre.

Je caressais délicatement ma barbe avant d’agiter légèrement la tête. Tout ça pour ça. S’il nous avait écouté, il aurait probablement eu une chance de s’en sortir. Seulement, désormais ce qui l’attendait c’était la prison, probablement à vie, voire peut-être la mort. Tout dépendra de la Raikage. Cependant, rien ne nous empêchait de l’exécuter ici et maintenant, même si c’était évidemment une chose que je ne ferais pas. Pouvait-on en dire autant des deux demoiselles qui m’accompagnaient ? C’était ce que je souhaitais vérifier, rien que pour prouver à « Hanako » qu’elle avait tort de mettre tous les shinobis dans le même sac.

« Vous avez été formidables les filles ! J’imagine que malgré vos efforts ils vous restent encore un peu d’énergie. Je vous laisse donc vous occuper de lui, de la manière qui vous convient, et je vous laisse aussi faire le rapport auprès de la Raikage, surtout toi, Hanae. » Fis-je, une fois à la hauteur des deux Genins, d’un sourire amusé.

L’exécuter ici reviendrait naturellement à outrepasser leurs prérogatives, d’autant plus que l’individu était déjà neutralisé. Aussi, la loi et la raison voudraient qu’elles le conduisent auprès des autorités afin qu’il y soit jugé selon les normes de la cité. Pour ma part, j’étais persuadé que c’était ce qu’elles feraient. Après tout pourquoi se donner tant de mal à le capturer si finalement c’était pour l’exécuter derrière.

Concernant le rapport, je tenais à ce que la Yuki le fasse, car elle me paraissait encore bien trop timide et c’était une façon pour la pousser à s’extravertir, mais aussi à la responsabiliser davantage.  

« … Quant à moi, je crois que mon corps a besoin d’un peu de repos… et peut-être d’un peu de massage tiens, Ahahaha ! » Fis-je, en riant à gorge déployé. « Allez, je vous dis à plus tard. Ne trainez pas trop dans le coin hein, on ne sait jamais sur qui on peut tomber dans ce genre d’endroit glauque… » Conclus-je, d’un sourire cynique.

Je me dirigeai alors sans plus tarder vers la sortie...

Spoiler: