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[Contrat B •• Solo] La justice est-elle juste ?
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Hetai Kimitsu
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Spoiler:

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel quand la louve pénétra dans une sorte de bar aux affaires douteuses. Elle était encore à Itsuminai, la capitale du pays de la Terre, et elle n’était plus autant surprise par le noyau mauvais qui s’enracinait dans ce pays. De par les rencontres qu’elle avait faites jusque-là, il était clair que chaque individu couvait égoïstement ses propres intérêts. Elle ne faisait pas exception. Dans tout cet individualisme, si elle n’en faisait pas de même, il ne resterait pas grand-chose d’elle. Elle se sentait tout de même en marge, car ses idéaux divergeaient beaucoup de la grande majorité de ceux qu’elle avait rencontré. Peut-être n’avait-elle pas été très chanceuse dans ses rencontres jusqu’alors. C’était réellement le pays des mercenaires tenus par les mercenaires. Autant dire que la justice n’était pas toujours prioritaire chez les habitants. Elle s’interrogeait chaque jour davantage sur la possibilité d’un éventuel départ vers un autre pays. Pour lors, elle avait simplement accepté un nouveau contrat, histoire de s’occuper l’esprit et de se remplir les poches.

La porte d’entrée en bois couina alors qu’elle la poussait pour s’insinuer dans le bâillement de cette dernière. Quelques yeux curieux se tournèrent vers elle. Un silence pesant s’en suivit et la jeune femme se demanda, l’espace d’un instant, si elle ne s’était pas trompée d’endroit. Ou pire, était-elle tombée dans un guet-apens. Il n’en fut rien. Un des hommes qui l’avait lorgné sans vergogne à son entrée dans l’établissement se leva finalement de sa chaise et la rejoignit en quelques enjambés. Sans même prendre le temps de la saluer, et elle commençait à se demander s’ils existaient des gens élevés par ici, il lui intima de la suivre. Elle ne s’était pas trompée, c’était bien ici qu’elle devait retrouver le commanditaire de son futur contrat.

Sans piper mot, elle emboîta le pas de l’homme. Ils traversèrent plusieurs pièces à l’arrière du bar jusqu’à ce qu’ils arrivent dans un lieu aux lumières plus tamisées. Un homme se tenait assis sur un beau fauteuil aux couleurs criardes. Assise sur l’accoudoir de ce dit fauteuil, une femme était occupée à caresser les épaules et le torse de l’homme. Ce dernier était plutôt petit mais son corps était charpenté. Son ventre bien rebondi laissait également deviner un statut plus élevé que la normale : il mangeait à sa faim, et même plus qu’il n’en fallait. La louve resta tout à fait interdite. Elle s’avança quand l’homme qu’elle avait suivi lui fit signe de pénétrer dans la pièce. Le commanditaire du contrat déposa sur elle un regard las et ennuyé sans qu’il n’effectuât aucun autre mouvement. L’autre homme ferma la porte derrière lui et se positionna devant afin de s’assurer de la confidentialité des choses. Et possiblement l’empêcher de rebrousser chemin.

« — J’ai l’habitude de faire affaire avec un autre mercenaire... » Il déposa un regard las, patibulaire, sur la jeune femme. « Mais faute de mieux à l’heure actuelle, c’est à toi que je propose ce contrat. » Il renifla bruyamment, s’essuya le nez d’un revers de manche sale.

La louve se contenta de hocher la tête. Inutile de parler dans cette situation. L’homme n’attendait aucune réponse de sa part. C’est à peine s’il lui attribuait la grâce de son regard ou de son attention. Il était clair qu’il était venu en ces lieux pour la femme qui se trémoussait contre son torse et qu’il entendait bien s’occuper de cette dernière au moment opportun. Cette femme ne semblait même pas voir la louve, elle n’avait que d’yeux et de gestes pour le patron. Kimitsu ne pensait pourtant pas avoir mis les pieds dans un bordel, mais elle était assez confuse sur les véritables affaires qui se tramaient dans cet établissement. Elle ne serait pas étonnée qu’il soit multitâche quant aux services proposés à la clientèle vu le nombre de pièces qu’elle avait vu passer avant d’arriver jusqu’à celle-ci.

« — Vois-tu, je ne supporte pas que l’on me mente… » Reprit-il d’une voix tout aussi lasse qu’était son regard sur elle. « …Et encore davantage, j’exècre que l’on me vole. » Il renifla à nouveau, posa une de ses grandes pattes sur une des cuisses de la femme, la serra entre ses petits doigts boudinés.

L’homme se mura dans le silence l’espace de quelques secondes pendant lesquels les bruits humides des lèvres de la femme dans son cou furent le seul bruit audible. La main de ce dernier grimpa jusqu’à son postérieur puis atteignit le creux de son dos, serrant sa taille ensuite. Son regard, cependant, ne quittait plus la silhouette frêle de la jeune femme qui se tenait devant lui en silence.

« — Un homme, Izō, m’a volé de l’argent alors qu’il bossait pour moi. » Continuait-il toujours dans le même timbre de voix même si désormais l’agacement se faisait de plus en plus perceptible. « Il m’a volé alors que je lui faisais confiance. » Il gronda, le ton monta. « La confiance c’est important, n’est-ce pas ? »

Elle hocha de la tête lentement. Elle n’en pensait pas moins car l’homme n’inspirait en elle aucune confiance. Il était sale et belliqueux. Rien chez lui ne lui donnait envie de travailler avec lui. Elle avait le sentiment qu’il ne lui disait pas tout. Pire, qu’il la manipulait. Cependant, ce contrat semblait facile. Et elle n’allait pas cracher sur de l’argent facile.

« — Je crois que cette raclure est partie vivre à Makichita. Ramène-moi mon argent. Je m’en fou de quelle manière tu t’y prends. » Il agita sa main libre en signe d’agacement. « Tu peux même le tuer, lui et toute sa famille de chiens galleux, du moment que tu me ramènes mon fric. »

La louve hocha la tête. L’homme fit un signe qu’elle crut être adressé à celui qui se tenait devant la porte. Mais elle découvrit avec surprise la présence d’un autre individu. Plus grand et plus costaud mais habillé impeccablement. Il tendit à la jeune femme un papier sur lequel stipulait le contrat.

« — Signe ça. Et ne t’avise pas de me voler également. » Il montra d’un signe de menton l’homme qui tenait la feuille. « Ou je laisserais Kagi s’occuper de toi avec plaisir. Tu es à son goût en plus. »

Kimitsu fronça les sourcils, attrapa la feuille qu’on lui tendit et la signa de son simple prénom. Elle la rendit ensuite à ce Kagi et recula d’un pas. Le regard qu’il déposait désormais sur elle n’avait rien de bon et il lui donnait la chair de poule.

« — J’accepte ce contrat. Vous aurez votre argent. »
Répondit-elle simplement en se tournant de nouveau vers le commanditaire qui n’attendait plus qu’une seule chose : qu’elle sorte de la pièce.

« — Ouais, et rapidement. J’aime pas attendre. » Gronda-t-il avant de conclure. « Maintenant sors d’ici. »

Son ton de voix était sans appel. L’homme à la porte se tourna pour ouvrir celle-ci et laisser la jeune femme s’extirper de l’atmosphère étouffante de la pièce. Elle traversa l’établissement dans l’autre sens et ferma la porte derrière elle. Une longue route jusqu’au nord du pays l’attendait. Pour l’instant, il n’était que question de voler un voleur. Rien de bien compliqué. Mais son instinct lui chuchotait qu’il était question d’autre chose et que le dénouement ne serait pas si évident.
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Dernière édition par Hetai Kimitsu le Sam 3 Avr - 21:19, édité 1 fois
Hetai Kimitsu
(#)Jeu 12 Nov - 13:43
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Il n’était pas question de perdre du temps. Elle souhaitait mettre fin à ce contrat le plus vite possible afin de retourner à ses errances. Peut-être était-il temps pour elle de s’éloigner du Pays de la Terre et de voguer vers d’autres cieux. Cette idée germait peu à peu dans sa tête. Maintenant qu’elle ne craignait plus autant d’être poursuivie par les fantômes de son passé, elle s’autorisait plus facilement à s’interroger sur la suite. Allait-elle vivre ainsi toute sa vie ? Les errants qu’elle avait croisé ne lui donnaient guère envie de s’allier avec eux pour quoi que ce soit. Depuis combien de temps était-elle parti désormais ? Des semaines ? Des mois ? Non, cela ne faisait pas tant de temps que ça. Elle avait creusé la distance avec les siens et vivait désormais comme un animal errant qui n’avait guère besoin des autres pour vivre. La solitude ne lui pesait pas encore de trop. Mais la louve savait qu’elle finirait par se lasser de cette vie répétitive. Et puis, était-elle assez forte pour vivre seule de cette manière ? Autant physiquement que psychologiquement, ce n’était pas toujours un confort de vie.

Le commanditaire de son contrat lui avait dit d’aller voir du côté de Makichita. C’est donc tout naturellement dans cette direction que la jeune femme entama son périple en solitaire. D’un côté, elle préférait être seule quand il s’agissait de contrat. Elle pouvait ainsi prendre elle-même les décisions et ne pas être gênée par des désirs ou des pulsions inavouées d’un acolyte au cœur de pierre. Elle ne supporterait pas avoir besoin de tuer qui que ce soit si elle pouvait l’éviter. La louve n’était pas une bête sanguinaire. Mordre, elle le pouvait. Mais mettre à mort un autre être humain ne lui apportait aucune satisfaction. Peut-être cela se retournerait-il contre elle un jour. Car la vengeance pouvait en animer plus d’un.

Comme souvent, la jeune femme décida de se rendre à son point de chute en utilisant son propre moyen de locomotion. Ainsi, après s’être extirpée de la ville d’Itsuminai, elle partit se cacher dans un taillis pour changer de forme. La jeune femme devint animal. Campée sur ses pattes, elle était bien plus endurante sous cette forme. Certes, elle se nourrissait de son chakra, mais cela lui permettait d’avoir tous les sens canins à disposition alors qu’elle évoluait de manière tout à fait anonyme. Il n’était pas question d’être prise à partit par qui que ce soit. Elle ne s’attendait pas à essuyer quelconques représailles, mais ne savait-on jamais. Sans un regard derrière elle, l’animal prit un petit trot vers le Nord du pays pour rejoindre la petite ville côtière où devait se trouver le voleur. Plusieurs jours de marche l’attendaient. Elle marcherait dans l’après-midi et en soirée puis se reposerait au petit matin dans des endroits calmes où elle pouvait récupérer son énergie en toute tranquillité.

Prenant garde à bien prendre des chemins de traverse et à couper à travers champs et roches, elle s’arrêta finalement dans une grande ville du Nord du pays : Funka. Elle n’était encore jamais passée par cette ville avant et elle la trouva tout à fait agréable. Les terres fertiles lui permettraient aisément de chasser si elle le désirait. Mais elle avait autre chose en tête pour cette nuit alors qu’elle dormait à la belle étoile depuis quelques temps. La louve reprit forme humaine pour pénétrer dans la ville. Elle n’éveillait pas spécialement l’attention des personnes qu’elle croisait. Habillée sobrement, seule sa capuche toujours rabattue sur sa tête pouvait interroger les badauds. La fatigue dans les pattes et la faim lui tiraillant l’estomac, elle entreprit de s’accorder une bonne nuit de repos dans une auberge. Le soleil déclinant, elle se mit en quête d’un établissement calme qui pourrait lui apporter le repos nécessaire à la suite de sa mission.

Elle arriva finalement en face d’un établissement qui ne semblait pas totalement miteux. Au contraire, il semblait que le tourisme dans la ville permettait à celle-ci de se développer correctement. La jeune femme poussa la porte en bois de la bâtisse et fut presque aussitôt frapper par un chant qui provenait de l’intérieur. La voix douce d’une femme vint lui caresser les tympans avec délice tandis qu’elle pénétrait à l’intérieur et laissait la porte se refermer derrière elle. Le timbre doux de la voix féminine continuait de lui chatouiller les oreilles. Elle avait quelque chose d’apaisant. Plusieurs clients grignotaient ou buvaient en regardant la femme chanter. D’autres murmuraient pour ne pas déranger la prouesse vocale de la chanteuse. Kimitsu s’avança jusqu’au comptoir, son regard voguant des différentes tables, à la chanteuse, et enfin à l’homme au visage sympathique qui tenait le comptoir.

« — Bien l’bonjour dans not’ établissement ! » Claironna-t-il en la voyant approcher.

« — Bonjour. » Répondit-elle en retour, un mince sourire sur le bout de ses lèvres rosées. « J’aimerais une chambre pour la nuit. » Demanda-t-elle.

L’homme la regarda d’un air désolé et secoua doucement la tête.

« — J’suis désolé mais nous n’avons plus d’chambres de dispo’. » Répondit-il en haussant les épaules.

Kimitsu laissa échapper un bref soupir. Zut alors, elle aurait bien aimé se reposer dans un lit douillet cette nuit. Alors qu’elle allait rebrousser chemin, elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle réprima une envie irrésistible de bondir sur le côté et de mordre la main de l’impertinent qui avait osé la toucher sans sa permission. Mais elle n’en fit rien et se contenta de tourner la tête et de déposer sur l’inconnue, un regard interloqué. En croisant les prunelles vertes de la jeune femme, elle se rendit aussitôt compte que le chant avait cessé et qu’un brouahaha de paroles en tout genre inondait désormais les lieux.

« — On peut partager ma chambre s’tu veux. » Une voix douce, fluette, s’adressait à elle. « C’une chambre double mais ‘y avait plus de chambre seule. On peut partager le prix et puis voilà. » Elle sourit timidement.

La louve se retrouva quelque peu dépourvue par cette proposition. Elle ne s’y était pas attendu. Était-ce commun d’accepter quelqu’un à dormir dans sa propre chambre ? La femme était plus jeune qu’elle de quelques années. Peut-être avait-elle vingt-trois ou vingt-quatre ans tout au plus. Elle retira sa main de l’épaule de la louve et commanda un breuvage au comptoir. Devant l’air interloqué de l’Hetai, la jeune femme sembla rougir et se pencha sur son oreille pour s’empresser de développer.

« — J’aimerais mieux pas dormir seule. » Dit-elle un peu honteuse. « J’ai eu quelques… euh… mésaventures. » La chanteuse se recula un peu, un sourire gêné sur son visage, puis reprit. « Rien ne vous oblige à accepter… »

Kimitsu fut quelque peu attendrie par la jeune femme et acquiesça simplement. Elle était jeune et visiblement livrée à elle-même ici. Possiblement, elle cherchait simplement quelqu’un pour se sentir en sécurité. Elle se tourna vers le comptoir et déposa quelques pièces sur celui-ci pour l’homme.

« — Je vais payer la moitié de la chambre de la demoiselle. » Dit-elle. L’homme hocha la tête en souriant, d’un air entendu. « Merci. »

La jeune femme adressa à la louve un nouveau sourire. Ses longs cheveux blonds retombaient follement sur ses épaules et son regard vert semblait pétiller. Qu’elle était sotte de faire confiance à n’importe qui. Peut-être était-ce pour cela que Kimitsu avait accepté. Cela pourrait bien être un piège après tout ? La louve n’en savait rien. Elle ne pouvait s’empêcher d’être méfiante. La jeune femme sembla le sentir car, alors qu’elle prenait entre ses mains le breuvage qu’elle avait demandé, elle reprit d’une voix douce.

« — Je m’appelle Imari. Je vis en itinérante depuis quelques temps pour aider mes parents. On m’a toujours dit que je chantais bien alors c’est comme ça que je gagne un peu ma vie. D’habitude, je ne m’éloigne pas trop de chez moi. Mais là, j’avais pas trop le choix. On est toujours mieux payé dans une grande ville. » Elle fit une pause, la jaugea. « Ça rapporte pas énormément mais c’est déjà pas mal. »

Kimitsu hocha la tête et, après avoir jetée un bref coup d’œil autour d’elle, s’avança vers une petite table. Elle s’assit là tandis qu’Imari la suivit et entreprit de boire encore un peu de son breuvage. Alors qu’une serveuse passait à côté de la table, la louve en profita pour lui demander de la nourriture et de la boisson. Imari gardait un sourire sur les lèvres. Probablement qu’elle ne rencontrait pas beaucoup de personnes sympathiques par ici. Ou bien était-ce une manière de se servir d’elle ?

« — Mon nom est Kimitsu. » Se présenta-t-elle finalement en retour « On peut dire que je vis également en itinérante. Je ne suis que de passage ici, je reprends la route dès demain. »

« — Ah oui ? Moi aussi ! Je rentre chez moi demain, je vais au Nord. » Répondit-elle.

« — Moi aussi. » Kimitsu répondit sans pour autant donner le nom de la ville vers laquelle elle se rendait, par prudence.

Imari sembla réfléchir un instant puis se ravisa et se contenta de finir sa boisson à la place. La serveuse ramena sa commande à la louve qui put commencer à picorer dans son assiette. Elle ne savait pas trop comment parler à la jeune femme. Sa méfiance lui dictait de ne pas trop en dire mais il était tellement rare qu’on lui parle facilement de la sorte. L’homme qui s’occupait du comptoir héla alors la chanteuse, mettant fin aux pensées des deux jeunes femmes.

« — Oh, Imari ! On t’réclame ! » Fit-il en désignant la petite scène.

Effectivement, plusieurs personnes semblaient attendre le retour de la chanteuse. Celle-ci eut un rire en se tournant vers son petit public puis elle se releva aussitôt de sa chaise pour quitter sa compagne d’une nuit.

« — Oh… euh… À plus tard ! » Dit-elle avant de sautiller jusqu’à la scène.

La louve suivit du regard la jeune femme et fut à nouveau charmée par la douce voix de la jeune femme quand celle-ci reprit possession de la scène. La soirée passa alors calmement, bercée par la voix fluette de sa comparse et des différentes chansons entamées. Et à sa manière de sautiller sur place, nul doute qu’elle dormirait à poings fermées cette nuit.
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Hetai Kimitsu
(#)Dim 22 Nov - 15:19
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« — J’ai un peu trop bu… » Hoquetait la jeune chanteuse alors qu’elle se laissait tomber dans son lit.

Le sommier craqua sous son poids tandis que la louve fermait la porte de la chambre derrière elle, émettant un léger rire. Elle avait bu un peu. Cela restait très raisonnable mais la jeune femme n’avait pas l’habitude d’inhiber ses sens avec ce poison moderne. L’alcool n’était pas son péché mignon mais elle s’était laissée entrainer par sa comparse. Celle-ci avait commandée pour elle pendant un intermède et, de fil en aiguille, les deux jeunes femmes avaient fini par partager une soirée ensemble. C’était agréable pour la louve. Elle n’avait pas rencontré une personne aussi sympathique et aussi douce que cette chanteuse depuis des lustres. Elle ne parvenait même pas à se souvenir depuis quand. Quand elle posait ses prunelles dorées sur elle, un sentiment doux apparaissait doucement dans son cœur. Celui-ci semblait folâtrer sans raison dès que la chanteuse croisait son regard de ses pupilles vertes. Était-ce l’alcool ? Elle était si belle. Si insouciante. Si…

Et cette insouciance avait quelque chose de grisant. Elle l’enviait. Tellement.

Était-ce le fait de ne pas voir rencontrée de personnes aussi douces depuis sa fuite ? Ou était-ce simplement cette envie d’être aimée à nouveau ? Elle n’avait jamais senti pareille attirance envers une femme avant. Jamais une femme n’avait posé un tel regard sur sa personne. Jamais elle n’avait senti cette chaleur grandir dans le creux de sa poitrine. Il n’y avait rien de plus angoissant qu’aimer. Ressentir quelque chose à l’égard d’un Autre. Craindre le rejet d’une personne à laquelle on s’entiche doucement. Peut-être aurait-elle dû simplement se refermer. Il était toujours plus simple de bloquer toutes émotions et tous sentiments pour éviter de trop s’attacher. Et de trop souffrir par la suite. Ce n’était pas dans ses habitudes de se montrer approchable de la sorte.

« — J’vais dormir comme un bébé. » Souffla-t-elle avant d’enfouir son visage dans son oreiller.

Kimitsu s’assit sur son propre lit après avoir déposé son sac à son pied. Elle émit un nouveau rire en observant le corps de la jeune femme se détendre sur le lit. Elle ne mentait probablement pas, elle allait s’endormir rapidement. Déjà sa respiration semblait s’affaiblir et se faire plus lente et plus rythmée, comme une personne endormie. Elle l’observa encore un moment puis, alors qu’elle allait se lever pour enlever ses vêtements et se mettre en petite tenue, la chanteuse tourna sa tête dans l’oreiller. Ses pupilles vertes se braquèrent sur la louve qui s’immobilisa brusquement.

« — Je n’crois pas que tu sois vraiment itinérante. » Dit-elle d’un ton calme mais sans appel. « C’est pas grave. J’ai pas besoin de savoir ce que tu fais. Tu as l’air bien. » Elle fit une pause, un sourire sur les lèvres. « Mais on dirait que tu ne t’amuses pas très souvent. » Gloussa-t-elle.

Les joues de la louve s’empourprèrent férocement. Cela se voyait tant que ça ? Elle n’était même pas sûre qu’elle s’était déjà amusée dans une auberge avant ce jour. Quant à s’amuser tout court… Kimitsu échappa un rire gêné et haussa les épaules. Elle entreprit de retirer ses chaussures puis se sépara de sa cape avant d’étirer ses bras vers le haut.

« — Non, effectivement. » Répondit-elle simplement, avec un sourire.

Imari était sur le point de s’endormir et semblait lutter contre l’étreinte de Morphée. Elle se força à se lever pour se glisser sous les draps après avoir retiré le gros de ses vêtements. Les deux petits lits étaient côte à côte séparés par une table basse. Kimitsu retira une couche de vêtement et se recouvra de son drap. Le sentiment de douceur et de chaleur qui l’enveloppa alors fut le bienvenu. Elle entendit très vite le souffle calme et rythmée de sa comparse qui venait probablement de s’endormir. La louve battit des paupières avant de sombrer à son tour.


_________________________


Le lendemain, quand la louve ouvrit les paupières, gênée par les rayons du soleil qui inondaient la pièce, elle fut surprise de voir la jeune femme déjà debout. Ses cheveux blonds ébouriffés sur sa tête et ses épaules, elle vérifiait qu’elle avait bien toutes ses affaires et en cherchait des nouvelles à se mettre. Kimitsu avait eu un sommeil sans aucun rêve mais elle se sentait réellement reposée ce matin-ci, quoiqu’un peu barbouillée. Elle se redressa mollement en s’asseyant sur le bord du lit, ses mains frottant ses yeux collés de sommeil. Elle laissa échapper un bâillement et la jeune femme dans les valises sursauta et se retourna brusquement vers la louve.

« — Oh b’jour ! Bien dormi ? Moi super ! J’ai hâte de retrouver mes parents aujourd’hui ! Je vais partir tout d’suite ! » Elle était logorrhéique tant elle était excitée à l’idée de reprendre la route.

« — Doucement… » Grogna la louve en s’étirant mollement. « Vous allez faire peur aux voyageurs. » Ajouta-t-elle avec un rictus amusé en désignant sa tignasse.

La jeune femme en face d’elle eut un mouvement d’arrêt, leva les yeux au ciel et tâta ses cheveux avant d’éclater d’un rire. Elle se pencha un peu en avant et tira le bout de sa langue rose à l’animal endormi.

« — Pas autant qu’toi ! » Riposta-t-elle en la désignant du bout de son doigt à son tour.

Kimitsu répondit par un rire et haussa les épaules. Elle n’avait rien à rétorquer, elle avait probablement raison sur ce point-là. Elle se leva et entreprit de se mettre un peu d’eau sur le visage avant de se rhabiller totalement, ajustant sa cape sur ses épaules et son écharpe autour de son cou. Elle rassembla ses affaires et s’assura de ne rien oublier alors que sa comparse ouvrait la porte.

« — C’était bien la soirée hier, merci ! T’es beaucoup plus sympa que t’en as l’air ! » reprit-elle avec un sourire goguenard.

La louve lui fit une grimace. Si cela était un compliment, il avait plutôt l’air d’un reproche maquillé. Elle n’en avait que faire. Le principal était qu’elle avait fait bonne impression à la jeune femme. Elle en était heureuse et satisfaite. Car, elle-même avait fait une certaine impression sur l’Hetai. L’alcool s’était dissipé, mais les sentiments s’étaient accrochés. Jamais elle n’irait le lui avouer. Alors elle se contenta d’hausser les épaules et de se redresser en balançant son sac au-dessus de l’une de ses épaules.

« — Bon voyage. » Répondit-elle simplement avec un sourire.

Sa comparse d’une nuit l’éclaboussa d’un sourire et disparut dans l’entrebâillement de la porte. Kimitsu échappa un soupir et se mit en route à sa suite. Le temps qu’elle dépasse la porte, l’autre avait déjà disparu.
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(#)Sam 12 Déc - 13:03
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Par la suite, elle décida de ne pas suivre le chemin officiel et fit la route quelque peu en retrait. Elle évitait ainsi qu’on ne l’observe bizarrement. Elle préférait être plutôt discrète étant donné la mission qu’elle devait mener à bien. Alors qu’elle évoluait vers le Nord du pays, elle ne pouvait s’empêcher de laisser ses pensées voguer en direction des amusements de la veille. Un léger regret de ne pas avoir été plus relâchée avec la jeune femme lui titillait les tripes. Ce n’était pas possible d’agir autrement avec une inconnue, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser à nouveau à elle, à ses prunelles vertes et à son sourire.

Elle mit encore un bon moment avant de parcourir les kilomètres qui la séparaient de la ville de Machikita. Là, elle entreprit de demander à la première personne croisée, si elle connaissait un dénommé Izō. La première personne ne sembla pas savoir de quoi il retournait et secoua simplement la tête, la curiosité entichée par cette question. La louve trouva un autre individu qu’elle questionna. Toujours rien. Elle continua ce petit manège jusqu’à ce qu’elle tombe sur un homme qui hocha vivement la tête en guise de réponse à sa question.

« — Ah oui ! Il habite sur à l’Ouest près des grands filets de pêche qu’on étend là pour les réparer ! » Répondit-il joyeusement.

La louve le remercia et se dit à elle-même que s’il savait la raison pour laquelle elle cherchait cet homme, il n’aurait pas été aussi joyeux de la guider dans la bonne direction.

Il lui fallut une bonne trentaine de minutes plus tard pour qu’elle arrive devant la dernière maison à l’Ouest de Machikita où, effectivement, de grands filets de pêche étaient étendus. Elle approcha de la porte quelque peu miteuse de la petite bâtisse aux couleurs froides dont le bois était craquelé à certains endroits. Elle fit taper ses doigts contre le bois deux fois et se recula d’un pas.

Elle entendit du bruit dans les entrailles de la petite maison puis le silence s’installa. La louve commença à se demander si elle devait appeler une seconde fois quand la porte s’ouvrit timidement. Une petite silhouette féminine potelée s’en détacha et adressa à la jeune femme un regard froid et inquisiteur, mais surtout interrogateur.

« — Qu’est-ce q’ c’est ? » Maugréa-t-elle.

Décidemment, aller réclamer de l’argent n’était clairement pas son truc. Elle tenta de gonfler un peu sa poitrine, le visage couvert par sa capuche. À cet instant précis, elle regretta d’avoir acceptée ce stupide contrat.

« — Je dois parler à Izō. » Répondit-elle d’un ton tout aussi froid que son interlocutrice.

Celle-ci la toisa un instant, visiblement méfiante et peu convaincue. Après quelques secondes qui semblèrent durer une éternité, elle agita nerveusement la tête et fit non de celle-ci.

« — Ç’m’étonnerait bien ! Y fait plus c’genre de magouilles ! » Feula-t-elle. Oui, elle ressemblait à un gros chat qu’on venait déranger dans sa sieste. « Allez r’tourne d’où t’viens ! » Elle fit un mouvement de ses mains pour la faire partir comme on ferait fuir un animal puis claqua vivement la porte. Le bois couina violemment et elle crut que la bâtisse allait s’effondrer d’un même mouvement.

Bon. Elle allait devoir rentrer par effraction pour qu’on lui donne son dû. Kimitsu fit donc le tour de la maison pour accéder à la palissade qui entourait le jardin. Elle bondit par-dessus sans plus d’efforts et se réceptionna devant deux individus. Elle aurait préféré mille fois faire de nouveau face au gros chat qui l’avait houspillée à la porte.

« — Kimitsu ! » S’exclamait la jeune femme à la voix chantante. « Tu m’as suivi ? Comment ça s’fait ? Euh… » Son regard interloqué était aussi bête que mignon.

Des sueurs froides semblèrent couler tout le long du corps fébrile de la jeune femme alors qu’elle se perdait dans ce regard interrogateur pendant un instant. Elle était la dernière personne qu’elle aurait voulu croiser en ce début de soirée. Et visiblement, celle-ci ne comprenait pas du tout la raison de son apparition. Ou peut-être ne voulait-elle pas comprendre. Kimitsu découvrit sa tête de sa capuche, montrant son visage à l’homme qui se tenait non loin d’elle, dans une chaise. Il ne la quittait pas des yeux mais quelque chose lui disait qu’il n’était pas tout à fait étonné de la voir débarquer. Il devait se douter de la raison de sa venue. La louve remarqua bien rapidement que l’homme en question était amputé d’une jambe et qu’il avait deux grandes béquilles pour marcher, pour le moment posées contre la chaise qu’il occupait.

« — Je… euh… » Elle avala sa salive, tenta de reprendre une certaine contenance. Toute sa crédibilité volait en éclats. Et elle se retrouvait bien incapable de la retrouver alors que les mots lui manquaient.

Et alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole, le gros chat fit irruption dans le jardin, une casserole dans la main. La grosse dame agita sa casserole à la vue de l’animal égaré, vociféra un cri qui était à la limite de l’humain.

« — QU’EST-CE T’FAIS LÀ ! J’DIS OUST ! » Entendit-elle crier contre elle.

L’homme, cependant, leva la main vers la grosse dame et secoua doucement la tête. Cela eut pour effet de calmer le chat en colère qui garda tout de même la casserole à bonne hauteur pour s’assurer de la viser avec au moment opportun.

« — J’imagine que c’est Wakio qui t’envoies »
Fit simplement l’homme d’un ton las.

Les prunelles vertes courroucés de la blonde s’attardèrent sur la louve avant de se poser sur la silhouette avachie de l’homme.

« — Quoi ?! P’pa t’avais dit que tout ça c’tait réglé ! » Éructa-elle, visiblement en colère de réveiller de vieux conflits.

La pilosité se dressa sur l’épiderme de la jeune femme alors qu’elle entendait la douce voix de la blonde prendre un ton aussi féroce. Un frisson se glissa le long de son échine quand le regard se posa à nouveau sur sa silhouette. Si un regard pouvait lancer des kunaï, celui-ci l’aurait certainement déjà fait.

« — Excuse-moi Imari… Je suis une mercenaire et on m’a missionné pour récupérer l’argent que doit Izō et qu’il doit payer depuis… un certain temps. » Elle avala de nouveau sa salive, concentrant son regard sur l’homme plutôt que sur sa fille en pleine crise de colère.

Derrière cette dernière, le gros chat semblait s’apprêter à lancer sa casserole au visage de la louve mais elle mettait un temps fou à le faire. Elle ne doutait pas de sa volonté à mettre son plan à exécution cependant.

« — Je m’attendais à c’que tu viennes un jour ou l’autre. » Soupira-t-il. « Mais comme t’peux l’voir, je suis pas tellement en état de gagner l’argent que j’ai emprunté à Wakio. »

Imari s’agita à côté de son père, sortit sa bourse qui semblait contenir un bon paquet de ryos puis se tourna vers la louve, les sourcils froncés et le regard accusateur.

« — Tiens, c’tout c’que j’ai gagné ! » Elle marqua une pause, serra les dents et fit un pas vers la louve pour lui donner la bourse de main à main. « Prends tout. J’voulais gagner de l’argent pour mes parents, j’espère que ça remboursera la dette de P’pa. »

Kimitsu lorgna la jeune femme d’un air désolé. Elle aurait aimé disparaitre à ce moment précis. Attrapant la bourse que lui tendait la jeune femme, elle jeta un œil à celle-ci. Il y avait une belle somme à l’intérieur, mais pas assez pour couvrir entièrement la dette de la famille. Elle secoua doucement la tête et lui rendit la bourse.

« — Comment pouvez-vous laisser votre fille partir sur les routes pour payer VOS dettes ? » S’emporta la jeune femme en se détachant de l’espace de la blonde.

L’homme darda sur elle un regard noir.

« — J’travaillais dans une mine de gisements avant et j’ai perdu ma jambe dans un éboulis. Sans ça j’aurai pu rembourser rapidement c’t’imbécile de Wakio ! Depuis qu’c’est arrivé, Imari essaye de ramener régulièrement de l’argent mais la dette est… colossale. Et ce salaud de Wakio fait que d’rajouter des intérêts ! Je lui ai déjà envoyé plusieurs bourses pleines mais c’est jamais assez ! Y fait que de me réclamer une autre somme ! Z’êtes pas la première personne à v’nir jusqu’ici. La dernière c’tait c’t’abruti de mercenaire avec un cerveau pas plus gros qu’un p’tit pois ! Il a tout pris c’qui avait d’la valeur dans la maison. Y’a plus rien ‘ci pour vous. Ni pour nous d’ailleurs. » Il gueulait presque, puis, devant la mine outrée et attristée de sa fille, il ajouta. « Pardon chérie, c’est grâce à toi que l’est pas v’nu me couper la tête encore. Quoi qu’vous êtes peut-être le mercenaire de trop ? Z’allez m’tuer ? » Questionna-t-il, visiblement las de ce ballet incessant chez lui.

La louve gronda, fit un pas en arrière et jeta sur l’unijambiste un regard agacé mais désolé. Elle avait su dès le début que cette histoire ne semblait pas claire. Le commanditaire de sa mission semblait être un homme de la pire espèce. Elle n’avait qu’une envie. Là, maintenant. Planter ses crocs dans sa chair et lui arracher les boyaux pour en faire des saucisses à donner aux molosses errants.

« — Non. Je ne compte pas vous tuer. Ni votre famille. Et encore moins vous voler ce que votre fille a gagné pour vous aider à remonter la pente. Vous avez intérêt à utiliser ces ryos autrement qu’à alourdir les poches d’un voleur en rut. » Elle grondait, maugréait et fustigeait. « Excusez-moi pour l’intrusion. »

Hors d’elle, la louve bondit hors du jardin et s’éloigna. Tremblante de rage. Ce n’était pas ce qu’elle souhaitait faire. Voler aux honnêtes gens. Comment pouvait-elle ?

Il allait tâter de ses crocs.
•••
Hetai Kimitsu
(#)Sam 3 Avr - 23:44
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