Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un.
Ceci était loin, très loin, de la philosophie de notre protagoniste. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Hiro était seul. Incroyablement seul. Pourtant, il s’en fichait pas mal. Il trouvait toujours matière à se montrer en spectacle, à fatiguer un travailleur, harceler un enfant – ou se faire harceler plutôt -, au final, il était toujours entouré. Mais incroyablement seul. C’est étrange, comme on peut être invisible au milieu d’une foule, comme on peut être la fourmi d’un géant invisible. Hiro avait beau être un crâneur, un fanfaron, il n’en restait pas moins un humain ordinaire, un singe sociable. Enfin sociable. Nous n’avons vraisemblablement pas tous la même définition du terme. Des termes en l’occurrence. Car il fallait se préparer à apprendre un tout autre dictionnaire avec sa magnificence.

Peut être n’étais-ce pas si imprévisible alors qu’Hiro accepta de s’intégrer à la foule, à ce peuple, pourtant si loin de son statut de divinité. Quelques jours après son arrivée au village, après avoir essuyer sa fatigue et quelques missions lui étant tombée dessus comme des chiens affamés, il avait finalement un peu de temps pour lui. La missive trouvée au pas de sa porte n’étant donc certainement pas le fruit du hasard. Il avait d’abord eu envie de la jeter en la recevant, pensant qu’on l’assenait encore une fois d’une mission ingratement de la plus haute importance. Seulement Hiro savait, au plus profond de lui-même, que le peuple le réclamait, alors, il ne pu s’empêcher d’ouvrir cette maudite lettre.
Finalement son contenu le laissa interrogatif, songeur. Il ne savait quoi en penser. On le convoquait à un tour, une visite guidée, afin de connaître davantage les tenants et les aboutissant des alentours et des personnes. Finalement, c’était plutôt bien tombé. Hiro ne connaissait pas vraiment Suna. Il n’avait côtoyer que les moines du temple Amaterasu, pendant une bonne dizaine d’années, et se trouvait bien seul au village caché. Oh bien sûr il vous convaincra du contraire, vous inventera quelques personnages, moitiés-rencontrés moitiés-inventés, pour parfaire les chroniques de ces aventures, mais, en rétrospective, il n’avait eu personne pour le sermonner, pour l’accompagner, ces derniers jours. Etrangement, il ressentait le besoin de reconnaissance. Oui, Hiro.
Oh miséricorde.

Il était vêtu de ses plus beaux atours, des habits monacaux traditionnels : une tunique blanche, un yukata rouge bordé de noir et son chapelet, attaché autour du cou. Une petite quinzaine de personne figurait au début du tour. Hiro était arrivé en bon dernier, comme à son habitude – la ponctualité est le dernier souci d’une divinité m’voyez ? –. Il jeta un rapide coup d’œil à ses camarades de fortune pour la journée. Hm. Rien de bien intéressant. Le prétendu guide était un homme d’une trentaine d’années, pour les autres il s’agissait d’une armada d’adolescents et quarantenaires, un sexagénaire venait compléter le petit zoo. Hiro soupira. Pas de jolie fille. Quelle indignité. Lui qui s’était fait si beau pour plaire à la gente féminine, il n’y gagnerait rien aujourd’hui.

L’objectif de la journée était de passer en revue les lieux importants mais aussi quelques endroits plus cachés, ainsi qu’apprendre de leurs histoires. Vous vous doutez bien qu’Hiro n’en avait que faire. Le premier arrêt était à la serre, un grand édifice du village, magnifique, si vous voulez mon avis. Les diversités de serres, de plantes, et d’enfants, en avait fait un réel terrain de jeu. Certains n’écoutaient qu’à moitié et jouaient à cache-cache derrière les plantes. Du coin de l’œil, et n'écoutant que d'une sourde oreille les dires du guide, Hiro remarqua une petite fille en qipao rouge, à l’écart du groupe.
Elle. Etait. Trop. Mignonne.
Et même si c’était une gamine, Hiro avait un faible pour les petites filles - faites taire vos esprits pervers s'il vous plait. Merci -. Dans sa grande mansuétude – et de peur que la petiote se perde – il s’approcha et s’accroupit à côté de la gamine, lui offrit un magnifique sourire, posa sa main sur sa petite tête trop choupie et lui parla comme à un petit animal de compagnie. Vous savez, avec cette voix de mamie insupportable dont la seule envie irrépressible est de vous câjoler et de bousiller vos petites joues toutes joufflues de petit enfant.
« Hey la p’tiote, je m’appelle Kamui Hirohiko. T’es trooooooooooooooop mignonne. T’es perdue ? »
Hiro.
Tu ne sais pas dans quoi tu te lance là.
Paix à ton âme.

L’étonnement. Ce fut le premier trait qui vint parcourir le visage de la jeune fille. Ces grands yeux et sa bouche entrouverte trahissait son étonnement. Oh, ça ne vint qu’attendrir le très grand Hirohiko. Il faisait souvent cet effet-là. On ne pouvait pas rester de marbre devant un tel emblème de perfection. Encore moins lorsqu’il venait vous offrir une parole, un acte d’altruisme. Il poussa un soupir compatissant.
Alala.

Lo-Lolicon ?
Ce terme vint s’agglutiner, résonner, jusqu’à ses oreilles. Il avait certainement mal entendu. Elle était trop petite pour connaître ce genre de terme. Elle devait lui demander un bonbon, vous savez, un lolipop. Il dévisagea l’interlocutrice. Oui, ça devait être ça. Elle était bien trop mignonne pour être vulgaire. En revanche, il n’avait rien. Rien à offrir. Encore moins à une enfant. Son embêtement se lisait sur son visage. Qu’allait-on penser du très grand, très respecté, Hirohiko, s’il ne pouvait répondre au quémande d’une enfant ?

Bizarrement, son attention revint sur l’enfant. Elle le fixait. Droit dans les yeux. C’était presque gênant. Oui oui, bon, il allait trouver quelque chose. Petite impatiente. Et puis les yeux de l’enfant descendirent le long de son corps, comme deux rayons lasers vous scrutant. Il suivit son regard. Ok. Là, c’était vraiment gênant. Elle toisait son entrejambe quand même. Un peu de retenue ma petite dame !
« Ojisan, saviez-vous qu’il existait un moyen simple de vous soigner ? »
Son regard revint vers le visage de l’enfant.
« La castration. »
Il y eu comme un blanc. Un ange passa. Il cligna plusieurs fois des yeux - oui, les yeux et les oreilles sont liées hein -. Hiro, dans son élan de bienveillance, venait de se cramer les ailes.
C’était quand même un comble, pour le roi des flammes.

« O-Ojiiii-saaaan ??!! »
Son premier réflexe fut de crier. S’esclaffant sur la tournure de la phrase. Lui ? Ojisan ? Onisan à la limite. Certes, il y avait une différence d’âge. Il était peut être un peu impressionnant aussi, avec son accoutrement. Cela pouvait peut-être justifier le terme. Mais bon, elle matait ses parties quand même. Il esquissa un non de la tête, affichant sa désapprobation pour le terme.
« Oooohhhh la mioche, tu te prends pour quiiii ?! Calmes tes hormones ! T’as pas l’âge pour mater ! »
Sa voix était ab-so-lu-ment tout ce qu’il y a de plus viril – évidement loin de toute tonalité suraiguës -. Il fronça les sourcils et ébouriffa la tête de la gamine. Son sourire postiche toujours flanqué au visage. Il n'allait pas se laisser démonter. Ah ça non. Elle était un peu précoce la petiote. Où est ce qu’elle avait appris ce genre de vocabulaire ? On ne savait plus éduquer les enfants de nos jours. Tss.
« Répètes après moi : "O-Niii-Saaan" »
Finit-il par ajouter, toujours avec sa voix de grand mère, en tapotant le nez de la jeune fille. Fallait tout leur apprendre aux mioches.

Il ne songea pas à la cohue qu’il provoquait au tour, s’ajoutant à celles des garnements criants entre les végétaux. Il ne songea pas non plus à protéger ses parties, persuadé que la gamine n’était pas vraiment consciente de ce qu’elle disait. A ses yeux, il s’agissait d’une mignonne petite fille au sale caractère, mais ce n’était pas sa faute, on l’avait mal éduquée. Il allait remédier à cela.
Enfin, c’est ce qu’il croyait.

On n’est pas homme tant qu’on se laisse dominer par la colère.
Tel était le précepte qu’on lui avait maintes fois rabâcher au temple. Un homme sage ne se laisse pas dominer par la colère. Il absout le mal par son calme, sa stature. Il terrasse les émotions négatives par son abnégation.
Tel était l’homme qu’il devait devenir.
Tel était l’homme qu’il ne serait jamais.

Elle l’avait fait. Elle l’avait vraiment fait.
La gamine avait semblé énervée. Elle avait serré ses petits poings. Son regard avait viré au noir. Hiro ressentit une énergie se concentrer au sein de la mioche. L’air était comme électrisé. Elle l’avait fait. Elle l’avait vraiment fait. Elle avait touché à ses bijoux de famille ! Mais qu'elle ignominie ! Quelle perverse ! Elle osait toucher à sa majesté des flammes ?
Hiro fut d’abord plié en deux, tandis qu’une grimace s’étira sur son visage. Pour la première fois depuis longtemps, il sentit une étrange émotion le traverser. Indescriptible, insaisissable. Un bref instant, son monde se teinta de rouge. Une image apparue devant ses rétines. Le sol tout autour de lui était baigné de sang ? De boue ? Son regard se porta sur ses petites mains d’enfants, couvertes de la même couleur. Il eut comme un relent.
On n’est pas homme tant qu’on se laisse dominer par la colère.
Les paroles du moine aîné résonnèrent dans son crâne.
Il revint à lui.
La douleur avait complètement disparue. Qu’étais-ce que cette vision ? Pourquoi n’avait-il plus mal ? Cela n’avait duré qu’une fraction de seconde, pourtant l’instant lui avait paru interminable. Il fronça les sourcils, écarquilla les yeux en relevant le visage, nez à nez avec la mioche.
Elle était complètement possédée cette gamine.

« C’EST DE LA VIOLENCE SUR PERSONNE VULNERABLE ! ... ATTOUCHEMENT MEME ! »
Ojisan ? Ok, on va jouer au grand père, sale mioche.
Les personnes du tour se retournèrent vers eux. Hiro feignit d’avoir encore mal et pointa la jeune fille du doigts. Le vacarme provoqué jusqu’alors par les enfants avait fait en sorte que personne n’avait vu quoi que ce soit. Quelques murmures inaudibles se partagèrent au sein des quarantenaires.
« FAUT LA FAIRE INTERNER ! ELLE EST MALADE CETTE GOSSE ! »
Poursuivit-il en gémissant – faussement – de douleur.

Il lança un regard à la petite fille – dont il ignorait toujours le nom – et lui lança un sourire en coin.
Oh non, il n'allait pas disparaitre de si tôt.
Il se donnait en spectacle.
Qu'allait-elle faire ? Allait-elle rentrer dans son jeu ?
Aller gamine, fait voir ce que t’as dans le ventre.

Hiro était loin d’une figure paternelle, et bien qu’en âge pour avoir des mioches, il n’en avait ni la carrure, ni les épaules. Touché par les accusations de la fillette, il s’assit, feignant toujours une quelconque douleur. Il tiqua à trois reprises du bout de la langue en secouant la tête pour montrer sa désapprobation aux propos de la jeune fille et prit une pose de dramaturge, digne d’une grande pièce de théâtre.

« Oh miséricorde ! Moi qui, dans ma grande mansuétude, pensais aider cette pauvre enfant que je crue perdue, la voilà qui me bât et me parjure ! »
Son interprétation était théâtrale, certainement trop. On lisait sur son visage l’accablement de telles accusations.

Les murmures s’intensifièrent et on ne savait plus où donner de la tête. D’un côté il y avait une jeune fille, protégée par les femmes, à la mine renfrognée et de l’autre un homme au sol se tordant de douleur. Le combat des sexes était lancé. D’un côté il y avait les femmes protégeant une enfant, qui plus est une jeune fille, et de l’autre, les hommes, qui s’indignaient de voir leurs compagnes accepter un acte aussi barbare. Oui car les hommes ont la fâcheuse tendance à protéger leurs attributs et leur virilité, qu’importe que la raison soit bonne.

Pour éviter les déchirures familiales – et bien entendu sauver sa peau – Hiro s’assit de manière un peu plus digne en face de la jeune fille et garda une expression neutre, sans une once de malveillance.

« Que dirais-tu d’un pacte jeune fille ? Je promets de ne plus te toucher et tu promets de ne plus me frapper, d’accord ? »
Il y eu quelques mouvements de tête approbateurs du côté des hommes.
« Et pour prouver ma bienveillance, je t’offre des dangos. »
Lui en proposer c’était aussi s’en proposer à lui-même. Toutes ces conneries lui avaient donné faim. C’est qu’Hiro avait toujours été friand de ces brochettes de friandises. Il en mangeait souvent dans le dos des moines au temple d’Amaterasu, d’autant plus lorsqu’il faisait ses corvées avec Yori. Un sourire lui traversa les lèvres à ces bons souvenirs d’antan.
Le guide du tour, un peu perdu avec toutes ces péripéties, proposa qu’on aille en direction du marché, comme pour soutenir la proposition du moine. Il devait avoir espoir qu’en s’attablant autour des étales, on oubli bien vite toute cette profusion d’évènements.

L’amour, c’est comme un cyclone, quand ça passe, ça renverse tout.
On était loin de l’amour, on était proche du cyclone. C’est fou comme une si gentille, si insignifiante attention avait fini à générer un tel capharnaüm. A l’image de l’effet papillon, les dires avaient été détournés, répétés et amplifiés. Le petit chaton à l’air perdu s’était transformé en un énorme tigre dont les grognements avaient fait courber les échines. C’est fou ce dont une si petite chose était capable.
Hiro en était à la fois effrayé et admiratif.
Pourtant il n’en laisserait rien paraître.
Les petites choses c’était ce qui l’effrayait le plus.
Ça s’immisçait derrière vous sans un bruit, sans une ombre, ça sortait les griffes et vous les enfonçaient dans le dos sans crier gare.
Vraiment, les petites choses étaient les plus effrayantes.

Pourtant Hiro aurait bien voulu, loin de l’amour bien entendu, faire plus ample connaissance avec la petite fille. Bien loin d’avoir les épaules pour être un père ou un professeur, il aurait été bon moniteur pour s’occuper d’enfants. Pourtant celle ci était vraiment récalcitrante, si bien qu’il songea à éviter les petits êtres pendant un petit moment après cette rencontre.

Après une certaine indécision qui se devinait sans mal sur son visage, la jeune fille finit par accepter.
Hiro, qui avait retenu sa respiration jusqu’à sa réponse, était soulagé de pouvoir à nouveau respirer.
Il en avait de drôles idées aussi me diriez-vous.
Fallait pas trop en demander.

Ils se mirent en routes pour le marché. Hiro était désormais persuadé qu’il offrirait une friandise à la petite et qu’elle lui filerait entre les doigts sans demander sans reste. Il était persuadé qu’elle voulait fuir et continuer de laisser croire qu’il était un vilain méchant moine. Alors quel ne fut pas son étonnement lorsqu’elle commença à s’intéresser à lui, à lui poser des questions. Hiro haussa un sourcil. Il attendait le coup de pied dans les tibias, le petit vice des petites choses qui vous font croire qu’elles sont mignonnes et qui vous assomment une fois votre garde baissée.

« J’étais au temple d’Amaterasu, comme une majorité des moines je suppose. Et toi petite chose, tu es ici depuis longtemps ? »  lui demanda-t-il sans vraiment s’attendre à ce qu’elle lui réponde.
Il ne connaissait toujours pas son prénom et il était bien incapable de vouvoyer une jeune fille, ça lui semblait bien trop étrange. Il ne prit pas la peine de lui dire qu’elle pouvait également le tutoyer. Il avait bien trop peur qu’elle ne le violente encore une fois. Non pas qu’elle lui fasse spécialement mal, il avait des dolipranes en réserve, mais il n’était pas masochiste pour autant.

« Héhé. Tu es bien étrange pour une jeune fille. » ricana-t-il également comme pour répondre à sa dernière phrase.

« Tu sais, il ne faut pas se satisfaire d’être banal pour être reconnu en ce monde. » lui objecta-t-il.
Il semblait dire qu’il était quelque chose d’exceptionnel, ou s’en rapprochait. Il avait toujours cette fierté mal placée dont il beurrait ses audiences. C'est qu'il fallait au moins ça pour être accordé le droit d'être touché par les divinités, de pouvoir leur faire appel. Hiro n'avait jamais trop su pourquoi il avait cette force en lui, cette estime. Il en était fier, toutefois. Il se disait qu'il avait du les convaincre, réussir des épreuves qu'on avait mis sur sa route. Il se disait qu'il devait bien être d'une certaine carrure pour avoir ces privilèges.

Une bonne odeur vint délicatement enfumée ses narines au moment où ils débouchèrent sur le marché. Non sans attendre, Hiro se précipita sur le premier vendeur de dangos et prit deux brochettes.

« Chose promise, chose due ! » tonitrua-t-il comme pour affirmer aux femmes, qui le surveillait toujours, qu’il tenait effectivement parole. Il tendit l’une des brochettes à la petite, commençant à gober les friandises une à une.

La petite fille avait un sacré caractère et ça, Hirohiko l’avait bien compris. Il n’allait plus lui chercher des noises et accepter qu’elle était mature – et certainement plus que lui -. Elle vint d’ailleurs le corriger sèchement lorsqu’il lui donna un petit surnom mignon. Non. C’était Mihoko. Watari Mihoko.
Il haussa les épaules. Il n’allait pas s’énerver pour si peu. Il lui avait fait peur, il le confessait.
Elle était donc ici depuis plusieurs mois, était une soi-disant nomade.
Elle était un peu étrange cette petite. Elle ne disait pas grand-chose, il fallait lui tirer les vers du nez et en plus elle avait ce regard morne fixé en avant, comme une poupée qu’on essayait de faire parler. Il se demanda quelques secondes s’il n’était pas vraiment en train de discuter avec une poupée et qu’il s’inventait les réponses qu’elle lui prodiguait.
Elle accepta la friandise que lui tandis le moine, tandis qu’il avait déjà fini la sienne et fut si surpris de son soudain intérêt pour sa personne après tous les rebondissements de la journée qu’il faillit s’étouffer avec ce qu’il était encore en train de mâchonner. Il se tapa un peu la poitrine, pour faire passer le bout de friandise, les larmes aux yeux.
Elle avait failli le faire creuver.

« Je me suis porté volontaire pour aider le village. Il faut un prophète pour guider les hommes, voilà qui je suis ! » se plu-t-il à lui dire avec toutes les mimiques théâtrales qui le caractérisait si bien. On aurait pu croire à une pièce de théâtre de rue dont il était l’un des héros principaux. Genoux à terre, main tendue vers les cieux. Oui, il était le soleil qui guiderait les hommes, en bonne et due place de la grande Amaterasu.

« Tu es aussi venue à Suna pour sauver le monde n’est ce pas ? » lui dit-il avec un sourire narquois accompagné d’un clin d’œil. Il savait bien qu’elle ne pourrait répondre par l’affirmative mais il se plaisait à penser qu’il pourrait l’amener à rejoindre sa cause. Bien qu’elle était capricieuse, elle était tout de même mignonne cette petite Mihoko.

« Tiens d’ailleurs, si tu es là depuis plusieurs mois, crois-tu que tu peux me faire visiter un peu ? Je crois qu’on a perdu le groupe. » finit-il par lui dire alors qu’il cherchait bêtement du regard les personnes avec qui ils étaient arrivés.
Le problème étant qu’Hiro n’avait prêté absolument à personne…
Bha il était incapable de savoir si les personnes autour de lui lui étaient familières ou pas du tout.