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Ceux qui ramassent les morceaux [Hirohiko - Rang C]
 :: Kaze no Kuni :: Sunagakure no Sato :: La Serre Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Sugawara Rise
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Ceux qui ramassent les morceaux
Après la chasse à la petite bête dans la Serre, la corvée de nettoyage.
Et la missive n’est pas franchement ragoûtante. Ni rassurante.
Ses yeux parcourent l’ordre de mission. Une fois, deux fois. Il faut qu’elle aille dans les sous-sols de la Serre pour nettoyer ce qu’il « y a à nettoyer ». Donc des rats, des charognards. Peut-être des cadavres, aussi ? Des cadavres humains ?
Faut dire que la Serre était la morgue, avant. Jusqu’à ce qu’elle soit fermée il y a maintenant cent-vingt ans. Cent-vingt années de décomposition, de silence. De lumières restées éteintes.
Et maintenant, on y envoie deux personnes pour tout nettoyer.
Deux êtres innocents, jetés droit dans la gueule du loup. Ou du cadavre.

Enfin, innocents. C’est un bien grand mot.
Vu tout ce que Rise a vu, depuis le temps, dire qu’elle est innocente est chercher la petite bête. Ou mentir. M’enfin.

Elle se met rapidement en route : une mission est une mission, pas le temps de se reposer sur ses lauriers.
Son partenaire du jour est Kamui Hirohiko. Quelqu’un qu’elle ne connaît pas. Un nom, là, posé sur son papier.
Une part de la Genin espère que ce sera quelqu’un de courageux. Qu’il ne fuira pas au moindre rat qu’il verra détaler. Une autre part espère l’inverse, parce que ça peut être franchement hilarant.
Ça rendrait la mission plus longue, évidemment, mais ce serait vraiment, vraiment trop drôle.

Elle s’installe près de la Serre, pour attendre le fameux Hirohiko.
Même pour quelqu’un qui ne la connaît pas, Rise est plutôt reconnaissable. Équipée d’une longue blouse blanche et de bottes en caoutchouc, elle se tient droite devant la bâtisse. Son cache-œil, lui aussi rendu blanc pour l’occasion, lui donne un air plutôt … Excentrique.
Très excentrique, d’ailleurs.

Bon, ça ne la choque plus, Rise, surtout qu’ils vont aller déterrer bien des secrets. Mais Hirohiko ? Qui ne la connaît pas ?
Peut-être va-t-il prendre ses jambes à son cou en la voyant.
Elle est borgne et, en plus, elle ne ressemble absolument à rien.
Une sacrée plouc.
Pauvre de lui, il ne sait pas ce qui va lui tomber dessus.

Au fond, c’est à se demander ce qu’il y a de pire : Rise dans son accoutrement ridicule, ou la mission en question ?
Qu’est-ce qui va le faire fuir en premier ?
La borgne croise les bras sur sa poitrine. Elle attend.
Elle attend, parce qu’au fond, elle sait pertinemment qu’il y a pire.
Il y a les futurs outils, qui vont sortir de nulle part et la rendre encore plus ridicule.

Aux grands maux, les grands remèdes.
Les rats ont peut-être muté, développé des maladies immondes que l’Homme ne sait pas encore soigner. S’il y a des cadavres, c’est encore pire !
Elle se dit, seulement maintenant, qu’elle aurait dû prendre un masque, aussi.
Un truc pour respirer.
Pour ne pas mourir à cause de l’odeur immonde qui risque de les accueillir.

Oh, ça va être une sacrée mission.

Son œil indigo se lève, se pose sur un homme à la crinière blanche qui s’approche.
Bon, ça va.
Il s’accorde à sa blouse.

Espérons qu’ils s’accordent tout court, maintenant.
Sugawara Rise
(#)Jeu 19 Nov - 17:35
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Kamui Hirohiko
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C e u x    q u i    r a m a s s e n t    l e s    m o r c e a u x
Kamui Hirohiko & Sugawara Rise
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas.
Une goutte venait de tomber. Une goutte, parmi la pluie de missions qui abreuvait les journées du jeune moine. Il finirait, bientôt, par remplir un verre d’eau, puis un aquarium, et enfin la mer, de toutes ces missions ridicules – à ses yeux, bien entendu -. Il lu la missive plantée entre ses mains, impatient – ou tout l’inverse – de ce nouvel ordre du jour.

Il fallait se rendre à l’évidence, la vie n’était qu’un amas de morceaux disparates, qu’on tentait vainement de coller. Tout n’était finalement bâti que sur des grains de poussières. Suna n’était, en définitive, qu’un château de sable bâti par les mains pataudes d’enfants voulant jouer aux chevaliers. Il finirait détruit par le piétinement d’un bambin jaloux, ou bien emporté par les vagues scélérates. Qu’importe les efforts, les abnégations mises en œuvre, le résultat serait toujours le même. En définitive, tout n’était que poussière, rien n’avait d’importance, le monde connu à un instant finirait, toujours, par disparaitre.
A quoi bon lutter ?
A quoi bon recoller les morceaux ?
Pourquoi s’enquérir d’une telle tâche ? On lui demandait, à nouveau, d’être une ménagère, mais pas n’importe quelle ménagère. Aujourd’hui il devrait être à la fois bonne, jardinière et éboueuse. Ô joie. Cela s’annonçait de bon augure dis donc. Une envie irrépressible de foutre le camp lui avait pris. Il aurait bien prétexte la peste, le choléra, ou bien qu'on l'ait kidnappé. Ben quoi ? C’était si improbable ?

La seule chose qui le poussait à venir, c’était ce nom sur la missive, sa compagne d’infortune. Rise. Ce serait donc une femme. Hiro l’espérait de tout cœur, comme il espérait de tout cœur que ce soit un joli brin de femme.
Il ne fut pas déçu.
Bon. Peut-être un petit peu par son accoutrement. Elle était vêtue d’une blouse et de bottes en caoutchouc. Ça faisait très médecin légiste de série américaine si vous avez la référence. Hiro lui pardonnait toutefois cet écart, du fait de la mission qui les incombaient.

Il s’approcha de la jeune femme, feignit une élégante courbette et se présenta.
« Bonjour mademoiselle. Kamui Hirohiko, pour vous servir. »
Il lui afficha un sourire radieux, en bon prince qu’il était. Car Hiro était un vrai modèle de modestie et d’élégance lorsqu’il s’agissait de la gente féminine.

La mission consistait à nettoyer les sous-sols de la serre hein. Alors il se dirigea vers ceux-ci. L’endroit était entièrement sombre, on y voyait à quelques mètres, tout au plus. De ci, de là, apparaissaient quelques racines, dont l’envie irrépressible de grandir avaient fissuré les plafonds. Il prit les devant. En bon homme galant, il ouvrait la marche, sourire de loveur étiré sur ses lèvres.
La demoiselle n’avait qu’à bien se tenir.
Son prince charmant était là.
Enfin…
Prince charmant…
« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! »
Un cri strident s’échappa de la bouche du bel Appolon. Il venait de marcher dans un truc franchement louche. C’était… tout visqueux ? Un truc bougea dans un coin sombre. Ni une, ni deux, en grand homme tout à fait maître de lui-même… il sauta au cou de la jeune fille, à la fois terrorisé et à la fois gros profiteur lourdingue de cette jolie présence féminine.


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Dernière édition par Kamui Hirohiko le Mar 24 Nov - 16:22, édité 2 fois
Kamui Hirohiko
(#)Jeu 19 Nov - 20:14
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Ceux qui ramassent les morceaux
Ça grouille, dans les souterrains.
Y a cette odeur immonde, là, pire que les cadavres. Elle saute au nez d’un coup, sans prévenir. Ça titille les narines, ça pique. Ça donne envie de vomir.
Puis on s’y fait, on ne la remarque même plus. Ah, ça va être une super mission.

Rise va pour se mettre au travail, sauf que.
Bein non.
Ça ne se passera pas comme ça.

À sa grande surprise – et à son amusement le plus total –, son partenaire est une mauviette. Il a dû toucher un truc visqueux, sale, quelque chose qui sent bien mauvais. Bref, il a juste posé la main ou le pied quelque part et le voilà, là, dans les bras de Rise.
Elle lui tapote doucement le dos, puis le pousse sans ménagement.

« Ça vaaaaa, c’est rieeeen, ça ! »

Un grand sourire étire ses lèvres.
La nécromancienne y va gaiement, sans même se poser de questions. Elle chope les balais, les balayettes, toutes les petites choses qui peuvent lui servir, et c’est parti.
Elle n’en a pas grand chose à faire, la borgne. Faut dire que, concrètement, quand on manipule des cadavres, on devient vite insensible à tout.

Rise déblaye le chemin qui les mène au cœur du sous-sol, trace une belle route pour sa petite princesse aux cheveux blancs. Ah, il va falloir s’en occuper convenablement, de celle-ci. Elle a l’air bien douillette.
Elle revient vers Hirohiko, un deuxième balai dans les mains.

« Allez, promis, ça va bien se passer. »

Confortablement installée dans ses bottes en caoutchouc, la Genin avance dans le dédale puant. À chaque pas, une sorte de « sprotch » lui répond.
L’endroit est nauséabond, mais pas que. Il est aussi franchement dégueulasse.
Personne n’a eu l’idée de venir nettoyer ici ? Pas une seule fois ?
Enfin, quand même. Cent vingt ans.

« Je me demande la tête des cadavres qu’on va trouver là. », finit-elle par lâcher.

Sa curiosité scientifique s’éveille, se met à turbiner plus vite qu’elle ne le devrait.
Rise, en grande guerrière insensible, traverse les couloirs, va et vient un peu partout, sans jamais craindre quoi que ce soit.
À un moment, un petit « scouic scouic » attire son attention. Un son suraigu, qui n’est pas émis par un humain. C’est plutôt … autre chose.
De plus petit.
Avec de grands crocs.

Rise s’immobilise, pose son balai dans un coin.

« Ne bouge plus ! »

Le cri part très vite. Le son retentit une nouvelle fois, plus clair, plus proche.
À pleine vitesse, une minuscule souris blanche passe à toute vitesse à côté d’elle, se glisse entre ses bottes de caoutchouc.
Rise attend qu’elle traverse et se tourne brusquement.
Paf !
Boom !
Elle chope la bête par la queue et la met sur sa main.
Directement, Rise se tourne vers son partenaire du jour.

« Regarde comme elle est mignonne !! »

Émerveillée, la borgne caresse la bête entre les oreilles, avant de l’emmener vers la sortie.

« C’est un bébé. Elle est vraiment toute petite. Je pense qu’elle n’est pas seule. Il doit y avoir un nid quelque part. »

Une petite tanière pleine de souris !
Rise jubile.
Elle récupère son balai et se remet au travail, gaiement. Les saletés se déplacent, rassemblées dans un petit coin, jusqu’à ce qu’elle les mette dans une pelle en plastique, pour tout déverser dans le sac poubelle.
Les détritus, les objets collants, les petits « trucs » non-identifiables qui sentent vraiment pas bon, peu importe. Elle prend tout, nettoie tout.
Et elle attend impatiemment de voir sa princesse crier une nouvelle fois.

Oh, oui.
Impatiemment.
Sugawara Rise
(#)Ven 20 Nov - 23:01
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Kamui Hirohiko
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C e u x    q u i    r a m a s s e n t    l e s    m o r c e a u x
Kamui Hirohiko & Sugawara Rise
A la fois terrorisé par l’endroit lugubre et outré que la jeune fille le repousse sans ménagement. Il était proie à un dilemme grandissant.
Être ou paraître ?
Rise semblait tout à fait à l’aise avec l’environnement qui les entouraient. Rien du noir, de l’odeur et des choses franchement douteuses au sol n’avait l’air de la gêner. Bien au contraire, elle affichait un sourire radieux, comme si c’était tout à fait naturel de baigner dans la crasse et dans les odeurs putrides. Energique comme pas deux – et clairement pas deux pour le coup – elle faisait voler la poussière et tout ce qui faisait mine de lui entraver la route. Tant et si bien qu’un chemin finit par se former, tout droit vers le cœur du sous-sol.
Hiro sourit.
Oh qu’elle était bonne, qu’elle était mignonne.
Elle lui livrait un tapis rouge.
Enfin quelqu’un qui l’honorait à sa juste valeur.
Malgré son malaise, il afficha un sourire de satisfaction.
La princesse était heureuse.

Son sourire s’effaça aussi vite qu’il entendit les bottes de Rise se promener dans le parterre gélatineux. Le bruit particulièrement insupportable lui faisait tirer des grimaces. Vous savez, ces mêmes grimaces que l’on arbore lorsqu’on raie le tableau noir avec une craie, un frisson vous traversant l’échine.
Il devait faire rêver toutes les donzelles.
Ce beau Don Quichotte.

« Ca-Cadavres ?! »
Il demandait à répéter car il avait cru mal entendre.
Il n’eut même pas le temps d’avoir une réponse.
« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! »
Deuxième fois qu’il hurlait comme une fillette.
Rise, devant lui, tenait une bestiole dans sa main. Ses yeux scintillaient d’un millier d’étoiles, totalement émerveillée par sa découverte fantasque.
Une souris.
Pas seule ?
Des souris.
Oh bordel.
Sa grimace s’accentua.
Non, vraiment, ce n’était clairement pas pour lui ce genre de job.

« Euuu- ça te dit si je t’attends dehors ? Je peux peut-être amener des poubelles par exemple ? » tenta-t-il de proposer, histoire de s’échapper du lieu sordide et pas du tout à la hauteur de sa dignité - et de sa virilité - de princesse.
Il aurait presque trouvé cela mignon si les conditions avaient été différentes.
En plus ça avait l’air de lui faire plaisir tout ce bordel.
Tous ces trucs puants.
Ces bestioles grouillantes à gogo.
Peut être qu’il pouvait la regarder de loin et jouer l’inspecteur des travaux finis.
Nan ?

Il fit mine de reculer vers la sortie à reculons. Il marcha dans un truc gluant que Rise n'avait pas encore nettoyé. Sproch.
« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! »
Jamais deux sans trois comme on dit.
Avec toutes ces conneries, il frôlait la crise cardiaque.
Beaucoup trop de fois.
Manquait plus qu'elle veuille adopter les souris et les lui présenter une à une, et s'en était fini d'Hirohiko.


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Dernière édition par Kamui Hirohiko le Mar 24 Nov - 16:22, édité 1 fois
Kamui Hirohiko
(#)Sam 21 Nov - 18:38
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Ceux qui ramassent les morceaux
Il a pas compris.
Ou alors il a très bien compris, mais il préfère ne pas comprendre ce qu’il pense avoir compris.
Hum. Dans les deux cas, il a crié.
Sa voix perçante, qui torture les oreilles de Rise, détruit ce lourd silence qui les entoure. C’est pire qu’une destruction, là, c’est … le mur du silence, ébranlé par ce son qui fracasse tout.
Mais la borgne, ça la dérange pas.
Oh non. Au contraire.
Ça la fait plutôt rire. Beaucoup rire.

La petite souris échappée, Hirohiko propose de se rendre utile, mais dehors. Il porterait les poubelles, par exemple. Au fond, c’est une bonne idée, oui, mais ça ne l’avance pas beaucoup, Rise.
Elle dodeline de la tête, hésitante.
Cette idée ne lui plaît pas. Ça pourrait être mieux.
Ça pourrait être plus rapide.
Et puis, s’il quitte les lieux, il n’aura plus peur. S’il n’a plus peur, il ne crie pas. S’il ne crie pas, cette mission perd tout son intérêt.
Il faut qu’il soit là.
Rise croise les bras sur sa poitrine.

« T’es un ninja, oui ou non ? »

Tonne sur sa tête comme le plus violent des orages.
Il recule, va pour s’échapper, piétine quelque chose de tout gluant, encore. Et il crie, encore.
Rise applaudit doucement, les larmes aux coins des yeux. Elle se retient de rire, oh, oui, elle se retient vraiment. Ce n’est pas facile.

« Tu. »

Inspire.

« Tu vas pas. »

Serre les dents.

« Tu vas p- »

Explose.
Les larmes roulent sur ses joues alors qu’elle se met à rire. Ça glousse, ça glousse, ça couine très fort et elle ne peut plus s’arrêter. Les perles salées inondent son visage, ses côtes lui font mal.
Pliée en deux, au beau milieu des sous-sols, Rise cherche à retrouver une contenance, mais rien n’y fait : elle ne peut pas s’arrêter.
Sa princesse est la plus fragile des princesses, emmenée là sans son consentement, confrontée à une épreuve terrible.
Ah, ça donne envie d’être ninja !
Enfin, pour Rise, oui, ça lui donne totalement envie.

Après plusieurs minutes à chercher son sérieux, la borgne finit par le retrouver. Il était caché loin, très loin sous la surface.
Elle reprend son balai.

« Viens, reste près de moi. »

Ce n’est pas forcément le meilleur conseil mais il faut le voir selon l’angle de Rise. Si elle nettoie tout, tous les endroits où elle se trouvera seront d’abord sales, puis propres. S’ils sont propres, aucune raison de se mettre à crier, si ?
Elle lui sourit.

« Tu risques moins avec moi que seul. Après, tu peux toujours réessayer de sortir, mais … »

Baisse le regard, baisse la tête.

« Personne ne t’entendra crier, quand tu seras seul dans les tunnels. »

Relève l’œil, un sourire malicieux jusqu’aux oreilles.
Son air macabre achève de rendre cette scène parfaite.
Rise fait un nouveau signe au jeune homme, avant de se remettre en route.

Elle pousse difficilement une porte, qui cède après qu’elle y ait mis tout son poids. Derrière, un amas de papiers, de cartons et d’autres choses. Des substances qui, avec le temps et l’humidité, sont devenues molles mais collantes.
Et terriblement odorantes.

« Ah, ça pue bien ici. »

Arque un sourcil. Y a quelque chose d’intéressant à y trouver.
En l’absence de lumière, Rise dégaine une lampe torche. Elle la dresse devant eux, balaye la pièce rapidement.
Partout, il y a des tiroirs.
C’est confirmé : cet endroit a été une morgue.
Il n’y a plus d’électricité, ou au moins pas assez pour alimenter cette aile.
Ça mène donc à un autre problème.
Un réel problème.

« Des cadavres ! »

Mais pas pour elle, le problème. Pour Hirohiko.
Rise se précipite dans la pièce, tire sur le premier tiroir qu’elle trouve. Une odeur immonde se lève, empeste toute la salle.
Un large sourire dévoile les dents de la nécromancienne.
Malheureusement, il s’efface bien vite, en constatant avec amertume que le tiroir ne recèle rien d’intéressant.
Qu’à cela ne tienne !
Rise en ouvre un autre. Et encore un autre. Et encore un.
Jusqu’à trouver le Saint-Cadavre.

Il est là, tout moche, tout putréfié. Il peut encore bougé, ceci dit. Il lui manque quelques bouts de peau ici et là, sa peau n’a plus aucune teinte naturelle et il pue. Oh, oui, il pue.
C’est horrible, d’ailleurs.
Mais il faut le voir du bon côté.
Rise pose une main sur la tête du macchabée. Un sceau apposé sur la tête, il devient tout beau, tout propre.
Tout vivant.

Elle recule.

« Yes ! »

Applaudit joyeusement. Il est vraiment parfait.

« Voici Michel ! Il va nous aider à nettoyer, Michel. Par contre, essaye pas de lui parler. Il répondra pas. Et promis, il t’attaquera pas non plus. »

Lui sourit, comme une enfant.

« C’est moi qui le contrôle ! »

Mime quelques gestes, avant de repartir sur sa lancée, cette fois encore plus armée pour faire le ménage. Accompagnée de Michel le cadavre, lui-même équipé d’un balai, Rise reprend les bases.
Nettoyer, balayer, astiquer. ♪
Sugawara Rise
(#)Lun 23 Nov - 15:03
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Kamui Hirohiko & Sugawara Rise
Les souris ce n’était juste pas possible.
Ça traine partout, ça ramasse pleins de maladies, de cochonneries.
Non, limite les araignées encore ça allait, mais les souris, c’était non.
Et Hiro le faisait bien savoir.
Sauf qu’Hiro n’avait peut-être plus envie de le faire savoir finalement.
La jeune femme en face de lui se tordait de rire à chacun de ses cris suraigüs.
Oui, bon, ça va.
C’est mal de se moquer des phobies.
Crâneuse.

« Oui, bon, ça va. Oublie ça. » siffla-t-il entre ces dents.
Il était bien rare qu’il raille devant une jolie fille. Sauf qu’il en voulait à sa virilité de lui avoir fait faux bond.
Un peu trop de fois…

Il eu un petit sourire en coin à la pensée qu’elle le préférait encore à ses côtés.
Au fond, ne pouvait-il pas se complaire des rires de Rise ?
Elle était plutôt mignonne quand elle ne lui présentait pas toutes les souris qui lui passaient sous la main.
Et elle avait une jolie voix.

Le moine se fit violence. Il était temps de reprendre un peu les rennes de sa dignité, de mater un peu ces canassons peureux endiablés qui arrachaient leurs mors à chaque apparition de souris, de matière spongieuse, d’odeur putride, de... cadavres ?!
Bordel c’était quoi cette mission à la con ?
Pourquoi diable on l’envoyait, LUI, se coltiner le décrottage des égouts, le ramassage de squelettes et le domptage de rongeurs ?
Rise ouvrit un tiroir.
Une odeur atroce s’en échappa.
Il se pinça le nez du bout des doigts, de peur que l’odeur putride ne le transforme lui aussi en macchabé.
Et puis ce fut le pompon.
Non contente de lui présenter des souris, elle lui présentait désormais un p*tain de cadavre
Elle lui avait même donné un petit prénom mignon.
Hiro lui lança un regard à la fois ahuri et dégouté.
Il en était sûr maintenant.
Elle était folle.
Complètement folle.

« Comment tu peux créer des trucs aussi dégueulasses alors que t’es toute mignonne ?! »
Il était dégouté.
Elle était jolie.
Mais folle.
Et il se demandait bien ce qu’il foutait là.

« Colle lui les yeux en face des trous pour commencer, il sera moins... ragoutant ? »
Bizarrement il avait moins peur de Michel que des souris. Toutefois, il jetait des « eurk » en s’éloignant lorsque Michel s’approchait un peu trop.

« Range tes mains Michel ! Pas touche aux vivants ! »

C’est qu’Hiro avait vu pas mal de blessés et de morts au temple.
Souvent rare, cela avait fait partit du quotidien de moine.
Pourtant il n’avait jamais été question de cette odeur putride, d’un truc mort qui dandine son popotin, et encore moins qu’il l’agite sous vos yeux en se prenant pour une ménagère.
Pour un moine, c’était inconcevable.
Inconcevable qu’on joue avec la vie d’autrui.
Bon peut être pas la vie pour le coup… En tout cas le corps d’un truc qui fut vraisemblablement en vie.
Hiro se demandait si on pouvait considérer qu’à ce moment même on devait considérer Michel comme un être vivant ou mort.
Il venait de tomber sur le plus grand paradoxe du vivant.

« Bon. Si... Michel... fait tout le boulot, on peut peut-être discuter ? » proposa-t-il en lançant un regard tout de même inquiet en direction du mort-vivant.
On rate jamais une occasion hein ~

Oui fallait qu'ils discutent.
Fallait qu'ils discutent du fait qu'elle jouait avec la vie pas tout à fait vie.
Ou la mort pas tout à fait mort.
Enfin vous avez compris.

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Kamui Hirohiko
(#)Mar 24 Nov - 19:08
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Ah ça le titille, Hirohiko. Ça lui plaît pas d’être la figure comique de leur duo.
Il se braque un peu, mais, d’une certaine manière, il a pas l’air si embêté que ça. Ça l’enquiquine, oui, mais c’est petit. C’est plutôt mignon. Enfin, mignon jusqu’à ce que ce survienne l’entrée fulgurante du dénommé Michel.
Ça change tout, d’un coup.
La mignonne Rise, qui n’a peur de rien, danse avec son balai comme si elle était dans son salon, devient directement créatrice de « trucs dégueulasses ».
Elle regarde Michel, puis Hirohiko, successivement, en faisant plusieurs fois la navette, sans trop comprendre.
Une moue boudeuse finit par s’afficher sur son visage.

« Mais il est pas dégueulasse, Michel ! »

Elle reste muette un instant, à observer longuement sa création.
Non, vraiment, y a tellement pire que Michel. Il sait pas de quoi il parle.
De toute façon, il couine quand il met le pied dans un petit truc gluant, alors, forcément, sa perception ne peut pas être la bonne.
Certes, c’est un cadavre et, un cadavre, on dira ce qu’on veut, c’est moche.
Ça a cette odeur immonde qui pique le nez, qui laisse perplexe sur l’état du corps humain une fois que la vie le quitte.
D’accord.
C’est moche, un cadavre.
Mais de là à dire que c’est « dégueulasse » ? Non, quand même.
Un peu de respect.

Michel continue sa vie, agite le balai, pousse les poussières, met les saletés dans les sacs poubelles. Il est un peu dégingandé, Michel. Il a des jambes trop hautes pour son buste, du coup il marche bizarrement. Comme s’il dansait, ou s’il allait tomber d’une minute à l’autre.
Il s’en fout, Michel. Il a pas de sentiments.
Il sert qu’à faire le ménage.
Heureusement que c’est un homme, à l’origine, Michel. Imaginez les clichés, sinon.
On ne voudrait pas se faire tirer les oreilles pour ça !

Le cadavre s’éloigne de Hirohiko, autant que possible. Malheureusement, quand la saleté est juste à côté de la crinière argentée, bein, Michel, il a pas le choix. Il est pas programmé pour comprendre quand il fait peur à quelqu’un, il est programmé pour faire les poussières.
Forcément, quand il passe si près du Genin, il se rend pas compte. Il sait qu’il y a un obstacle, donc il l’évite comme il peut, mais ça se limite à ça.
Éviter l’obstacle.

L’œil prune se pose sur le jeune homme.

« C’est pas un esclave, Michel. »

Il est méchant, le regard, froid.

« C’est pas parce que c’est un cadavre qu’il faut le prendre pour un esclave. »

Il a pas de sentiments, non.
Pas de conscience non plus.
Mais quand même !

Rise s’approche de Hirohiko, son air adorable sur le visage. Sa froideur s’est instantanément dissipée.
Elle lui tend un balai, un sourire radieux sur les lèvre. Oh, oui, radieux de chez radieux.
Plus radieux, ça éclipserait le soleil.

« On peut parler en travaillant ! »

Lui glisse un clin d’œil mutin.

« Enfin, si tu ne te mets pas à crier. »

Rise repart, armée de son balai, pour s’occuper du reste de la morgue. Michel, plus loin, mène sa petite vie – ou sa mort – dans les couloirs.
Ils ont du pain sur la planche, malheureusement. Cent vingt années d’abandon, ça ne se répare pas en une journée.
À moins que.
Rise regarde les tiroirs.

« Ceci dit, je peux en lever d’autres. Ce sera sûrement beaucoup plus simple. »

Penche la tête.

« Sauf si tu ne veux pas d’autres ‘trucs dégueulasses’, hihi. »

Met une main sur sa bouche, camoufle un petit rire malicieux.
Ça l’amuse un peu trop, Rise. La mission, le contexte, la peur insinuée dans le visage des autres. Le traumatisme face à ces corps qui se relèvent pour obéir à ses ordres.
Ah, elle ne s’en lassera probablement jamais.
Pauvre Hirohiko.
Sugawara Rise
(#)Ven 27 Nov - 23:55
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Il y avait cette odeur putride, cette odeur de mort.
Il y avait bel et bien la mort, juste en face de lui,
Elle l’appelait Michel, ce n’était qu’un cadavre,
A la fois mort et vivant, là était le spectacle.

Son estime blessée, Hiro tentait de se raccrocher à quelque chose, d’enfoncer quelqu’un d’autre. C’était tombé sur Michel. Pauvre Michel. Il avait vraisemblablement outrepassé les bornes des limites. Il n’avait pas le droit de dire que le cadavre déambulant avec son balai était lai et ragoutant. Après tout, il n’était pas si mal ce cadavre. Il puait, c’était sûr, mais ne grouillait pas de vers, par exemple. Mais Hiro souffrait de ce mal être de n’être reconnu comme l’égérie qu’il aurait dû être. Elle devrait lui poser plein de questions, à lui, se trémousser devant lui, glousser comme une ado prépubère et lui demander un autographe, un peu de son temps. C’était à cela, normalement, qu’il aurait dû s’attendre lorsqu’il avait pénétré les sous-sols. Et pourtant c’était bien tout l’inverse qui s’était réalisé. Le fils du soleil apeuré par le noir ne savait où placer son égo pour se sentir vivant. Le confort de son statut s’évaporait bien vite à Suna. Il en payait le prix, de plus en plus. Il aurait dû être vénéré, en bonne divinité, en summum de la virilité masculine. Au lieu de quoi il se retrouvait à nettoyer la serre en compagnie d’une jolie folle et de son adorable mort-vivant de compagnie.
Il y avait de quoi devenir fou.

« Attends attends. On rembobine deux petites secondes. On est d’accord que "Michel" » il accentua le prénom de la créature d’un signe de ses doigts « ne s’appelle pas vraiment "Michel" » il renouvela le geste en prononçant le prénom « et qu’il n’est pas "revenu à la vie" comme par magie hein ?! »

« Tu sais que tu joue avec le feu, avec la vie et la mort, et que ça, en soit, est particulièrement déroutant… voire difficilement acceptable pour quelqu’un de mon rang. » Il accentua ces derniers mots en désignant son accoutrement.
Il n’aimait pas se faire passer pour un simple moine. Il se voulait être l’envoyé du temple, l’envoyé de la déesse, le Jésus moderne venu guider les hommes vers leurs destinées et vers la scène de ses spectacles. C’était ce qu’il souhaitait au plus profond de lui-même, mais, aujourd’hui, il ferait une trêve et se contenterait d’être un homme du temple, un homme des dieux.
Enfin peut être qu’il en placerait une,
Un peu plus tard…

« Alors, si "Michel" n’est pas UN esclave, il est TON esclave. Donc en soit… c’est pareil. » renchérit-il sur le propos.
Ben ouais quoi, Hiro est un grand philosophe, un puit de sciences,
Un puit sans fond.

« Non pas que je voudrais faire tout le sale boulot ne me méprends pas… mais quitte à jouer avec le feu autant le faire jusqu’au bout. »
Evidemment, il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Si on pouvait faire quelque chose à sa place et qu’il trouvait un bon prétexte pour appuyer le propos, il ne pouvait qu’en être gagnant. D’ailleurs, il n’avait pas bougé d’un iota depuis qu’il avait commencé ses abnégations. Les bras croisés sur le torse, le dos bien droit et bien fixé sur ses deux jambes, il semblait se présenter comme un mur à la moindre personne qui voudrait lui faire face.
Un mur pourtant bien ébranlable.
Une souris apeurée par quelque chose, ou peut-être juste venue contrarier sa position virile, galopa en couinant devant lui avant de se terrer plus loin.
Je ne vous fais pas un dessin.
Hiro radota un énième cri strident à la vue de la petite bête, en sautant à nouveau au coup de la jeune fille.
Le summum de la virilité vous dis-je.

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Kamui Hirohiko
(#)Mer 2 Déc - 23:43
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Non, Michel n’est pas réellement Michel. Mais pourquoi il se pose la question ?
Le Michel, là, qui claudique dans les sous-sols, armé de son balai et d’un seul ordre, n’est qu’un cadavre ramené à la vie. Il n’existe pas vraiment, il n’a ni identité, ni conscience.
Il est un Michel qui n’est pas un Michel. Mais tout le monde s’en fout, de ça, non ?
Rise observe Hirohiko, qui a toujours l’air penaud face à tout ça. Il se pose plein de questions, complètement perturbé par ce qu’il voit.
La nécromancienne s’immobilise, le balai bien droit à côté d’elle. Il fait presque sa taille, d’ailleurs. Donc elle le penche un peu, pour avoir l’air moins minuscule. Avant qu’elle ne puisse s’exprimer, Hirohiko enchaîne.
C’est déroutant. Ça, d’accord. Elle le conçoit.
Par contre, elle a du mal à saisir la fin de sa phrase. Quelqu’un de son rang ? Comment ça, quelqu’un de son rang ? Il est pas Genin ? Il est plus ?
Rise penche la tête.

« Hein ? »

Cligne rapidement de l’œil, parce qu’elle n’a pas compris la dernière réplique. Elle n’est pas sûre de ce qu’il veut lui dire.
C’est quoi, cette histoire de rang ? C’est vrai ?
Elle l’observe. Il a pas bougé. Il fait rien. Il lui fait perdre du temps.
De l’autre côté, Michel continue sa danse dans son coin, pousse la poussière, fait disparaître les trucs gluants qu’il trouve ici et là.
Et puis il y a Hirohiko et Rise, qui se fixent l’un et l’autre, sans que rien n’avance.
Elle attend. Peut-être qu’il va en dire plus sur lui ? Sur cette histoire de rang qu’il agite sous son nez ?

Mais non. Il repart sur Michel. Michel qui, certes, n’est pas un esclave. Mais il amène une nuance. Ce n’est pas un esclave, non, c’est son esclave. Le sien. C’est encore différent.
Rise soupire.
Non. Ce n’est rien de tout ça.
Droit comme un I, les bras croisés, le port altier. Il ne bouge pas. Mais il demande d’aller au bout des choses. Encore plus d’esclaves, comme il dit.
Une moue boudeuse s’installe progressivement sur le visage de la nécromancienne, qui n’aime pas la manière dont son partenaire perçoit la situation. Elle n’aime pas ce qu’il dit.

Alors que l’homme reste parfaitement immobile, une petite souris passe à toute vitesse près de lui. Résultat des courses, évidemment, il se met à couiner très fort et saute dans les bras de Rise.
Elle ne prend pas le temps de lui tapoter le dos. Elle le repousse une nouvelle fois.

« Plusieurs choses, monsieur la Princesse. »

Quitte à ce qu’il ait un haut-rang, autant que c’en soit un réellement seyant, non ?
Elle tend son balai.

« Ton ‘rang’, comme tu dis, te permet pas tout ça. »

Elle a les joues gonflées, Rise. Elle est mécontente.

« Je sais pas d’où tu viens, ni ce que tu faisais avant de devenir un Genin. Ce que j’sais, par contre, c’est qu’on est là pour la même raison. »

Lui met le balai entre les mains.

« Mes cadavres ne reviennent pas par magie, non. Je les lève grâce à mon chakra. Mais ils ne sont pas mes esclaves. Ils sont des outils, si tu veux, mais ne ce sont pas des esclaves. Ils sont pas là pour faire tout ton sale boulot. »

Un voile sombre dans l’unique œil indigo. Elle est vraiment remontée.

« T’as voulu être Genin ? Bah, voilà. Être Genin, c’est ça aussi. Se taper le sale boulot. Côtoyer des souris qui courent partout, parce qu’elles ont aussi peur de toi que tu n’as peur d’elles. Voir des cadavres qui se relèvent et manient des balais. Ok, c’est bizarre, mais c’est comme ça. »

Inspire. L’ombre d’un sourire se manifeste sur son visage.

« Je m’en fiche de ton rang. Ici et maintenant, tu es Genin comme moi. Donc tu prends un balai et tu nettoies. »

Le sourire s’affirme.

« Allez, promis, tu vas pas en mourir ! »

Elle se remet en route, part chercher deux cadavres supplémentaires pour les aider.
Quand elle revient, ils sont tous les trois armés d’un balai chacun et ils s’y remettent.
Arrivée à la hauteur de Hirohiko, elle s’immobilise.

« Ne dis plus jamais que mes cadavres sont des esclaves. »

C’est froid. C’est étrange, venant de Rise.
Mais c’est venu du plus profond de son cœur.
Guillerette, la nécromancienne repart au travail tranquillement.

« Allez, et un, et deux, et trois ! »

Vole la poussière, disparaissent les morceaux gluants qui polluent les sous-sols. Elle danse presque avec son balai, entourée de ses trois compagnons. Ça bouge, ça remue. Ça ressemble à un clip cliché.
Elle regarde Hirohiko, le sourire grand comme une banane.

« Avec un peu de courage, on finira rapidement. Il reste plus grand chose ! »

Et puis. Ils sont cinq, maintenant.
Ça ira forcément plus vite.
Sugawara Rise
(#)Jeu 3 Déc - 15:28
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Hiro était tiraillé. Il y avait cette douleur, bien installée, dans sa poitrine. Cette sensation, indéfinissable, d’être comme écartelé entre la raison et la mission. Comme si chacune des deux le tirait dans un sens opposé et qu’il se trouvait à devoir choisir entre être déchiré sur place ou abattre l’une des deux. Le choix était rude, difficile. C’était comme choisir la couleur de son stylo.
Rouge ou bleu ?
Noir ou blanc ?
Manichéisme.
Le choix pouvait-il être différent ?

Non. Son rang ne lui permettait pas de jouer avec la vie et la mort et pourtant on l’avait envoyé à Suna. On l’avait déporté pour qu’il soutienne son peuple. Il avait senti le frémissement imperceptible dans la voix des moines. Il avait remarqué cette position nuancée à laquelle on l’envoyait. Il le savait, au plus profond de lui-même, bien incapable de l’avouer. Ce n’était pas la paix qu’on lui avait confiée. Ce n’était pas le calme, ni la sérénité. Au fond, il le savait, qu’il n’était pas venu là pour dépoussiérer le village et mater de la canaille de quartier. Et pourtant c’était bien ce à quoi il faisait face aujourd’hui. C’était sa mission. Leur mission. Avec leurs deux noms.

D’un côté sa raison lui criait, à en perdre haleine, que ses corps ne devraient être touchés, qu’ils devraient être enterrés comme il se doit et reposer en paix. D’un autre, son envie irrépressible d’envoyer cette tâche qui leur incombait aux oubliettes.
Il était moine, il devrait répondre avec le flegme qu’on leur imaginait, avec ce sang-froid, imperturbable, indéfinissable, qui contribuait à leur puissance, à leur renommée.
Tel n’était pas Hirohiko.
Au-delà des préceptes du temple, il était un homme avec ses propres croyances, ses propres convictions.

« Des outils… Bordel tu t’entends ? C’est. Des. P*tains. De. Cadavres !!! »
Il n’en croyait pas ses oreilles.
Hiro, qui avait bien reçu le balai entre ses mains, se tapait presque le front avec.
Fille ou pas, il devait faire quelque chose.

« Bordel, si tu meurs tu voudrais qu’on se serve de toi pour jouer les femmes de ménages ?! »
Hiro ne se prendrait jamais pour exemple dans ce cas-là, parce qu’Hiro ne mourrait pas. Jamais. Parce qu’Hiro c’est quelqu’un de franchement modeste.

« Et je t’arrête tout de suite. J’ai jamais voulu être un Genin et j’en ai rien à carrer de Suna et de toutes ces missions à la con, pigé ? Là d'où je viens les gens on les respecte, même morts. » il appuya ses derniers mots.

Il y avait des moments où Hiro avait juste envie de tout envoyer valser, de se rebeller contre ses aînés et contre la déesse. De leur crier qu’ils se foutaient tous de lui et qu’il savait mieux que tout le monde ce qu’il devait faire. Et ce qu’il devait faire, ce n’était certainement pas nettoyer le sous-sol de la serre ultra glauque, avec un groupe de macchabés ultra glauque et accompagné d’une folle. Jolie. Mais une folle.

« Alors on va finir de tout nettoyer, toi, moi et tout ton gang de "Michel" et après on ira tous les remettre à leurs petites places comme il se doit. » il se tourna vers elle et adopta une pose dramatique en désignant Michel et ses copains.
Et après elle ne les toucheraient plus.
Non qu'il soit particulièrement attaché à Michel ou encore moins à ses copains.
Il était simplement attaché à ses principes, et à l'horripilante idée que s'il venait à mourir, un jour, il ne voudrait jamais que son corps soit utilisé de la sorte.

Alors, pour la première fois, il commença à agiter son balai.
Alors, pour la première fois, il rouspéta dans sa barbe.
Alors, pour la première fois, il était contrarié par une jolie fille.
Et Hiro se demandait bien pourquoi la jolie Rise lui valsait autant dans les plumes et pourquoi elle s’acharnait à diminuer sa superbe.

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Kamui Hirohiko
(#)Ven 4 Déc - 17:32
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Des putains de cadavres ?
Il s’entend ?
Rise n’aime vraiment pas les termes qu’il utilise. Elle n’aime pas la manière dont il parle de ces défunts. Ce sont des corps, ils n’ont plus ni âme, ni conscience. Qu’est-ce qu’il s’en fiche ? Pourquoi est-ce qu’il se met dans cet état ?
Des putains de cadavres.
Ça tilte dans sa tête. Ça la laisse véritablement perplexe, Rise. Elle n’est pas sûre de comprendre.
Elle hésite.

Dans le doute, elle ne dit rien.
Par contre, quand il commence à la mettre dans un nouveau scénario, Rise ne reste pas de marbre. Elle sourit. C’est un sourire amusé, sincèrement amusé. Ça la fait rire. Ça ne devrait pas, parce que le sujet de la conversation est sombre et difficile, mais ça la fait rire.
Elle hausse les épaules.

Elle aurait bien répondu, mais Hirohiko se lance encore une fois. Ça l’a froissé, le petit. Il veut pas être là. Il veut pas nettoyer. Il veut pas tout ça.
Mais il est là.
Pourquoi ?
Rise penche la tête, interrogative. Pourquoi il est là, s’il veut pas l’être ? Pourquoi il est Genin ?
Elle serre un peu plus le balai, comme si ça lui permettait de s’accrocher à quelque chose, comme si ça lui donnait indirectement la réponse.

Hirohiko semble bouder. Il finit sa tirade par une sorte d’ordre.
Bah. Jusque-là, pourquoi pas.
L’avantage, c’est qu’il s’est mis au boulot. Il nettoie tous les trucs qui le dérangeaient jusque-là.
Il a mis sa peur de côté. C’est du beau travail.

Rise s’y remet aussi. Ce ne sont que des coups de balai ici et là, pour déplacer les morceaux gluants jusqu’à la poubelle, ou faire disparaître les cadavres décomposés de rongeurs – ou autres petites bêtes qu’elle ne parvient pas à reconnaître – donc ce n’est pas très difficile. La borgne décide d’en profiter pour rebondir un peu sur ce qu’il lui a dit.

« Tu sais. Quand je serai morte, je serai morte. Si un nécromancien décide que je lui serai utile à un moment ou un autre, grand bien lui fasse. »

Elle ramasse une souris qui passait par-là, l’oriente vers la sortie des sous-sols.

« Les cadavres relevés n’ont ni âme, ni conscience, ils ne sont plus que des corps mutilés, ravagés par la décomposition. Que je les utilise ou non, ils s’en foutent : ils n’en savent rien. Et puis, là, tous ces Michel que tu regardes comme des monstres : tu crois qu’ils manquent à qui que ce soit ? »

Pointe du doigt un cadavre qui semble vivre sa meilleure mort, armé de son balai et de sa petite pelle. Il travaille d’arrache-pied, comme s’il n’y avait plus que ça qui comptait.

« L’Homme a tendance à penser que le corps est sacré, qu’il a une importance toute particulière. Sauf qu’une fois qu’on meurt, on meurt. J’crois pas à toutes ces choses qui viennent avant ou après. On est mort, point. Notre conscience s’éteint. »

Hausse doucement les épaules, se remet à travailler dur.

« Ça bouscule p’têt’ tes principes et, t’sais quoi, t’es pas le premier choqué devant mes capacités. C’est dégueulasse, ohlala. C’est moche. Ça fait peur. Ça pue, aussi. Mais c’est ce que je sais faire. Et j’compte ni m’excuser ni tenter de faire autre chose. »

Ramasse un énorme truc gluant, dont émane une odeur nauséabonde. Vraiment immonde. Ça monte au nez.
Rise grimace. Elle le jette dans la poubelle sans chercher à comprendre ce que c’est.

« Puis, bon. Tu râles, mais t’es bien content qu’elle soit là, mon armée de Michel. »

Bah ouais. Parce qu’elle l’aide, l’armée. Donc c’est irrespectueux, mais tant que ça sert à quelqu’un, c’est pas un problème.
Ça la fait doucement rire.

Elle se déplace, chope une serpillière et commence à passer derrière ses cadavres. Ça progresse, ça progresse.
À ce train-là, ils auront fini dans peu de temps.
C’est peut-être une bonne chose, vu la tournure de la conversation.
Sugawara Rise
(#)Ven 4 Déc - 23:13
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C’est fou la froideur qui peut s’émaner d’un être dont la température du corps avoisine les 37 degrés.
Quel était donc l’être à qui l’on a donné de droit de régir chacun, chaque parcelle de vie, peuplant notre Terre ? Devais-ce être un seul et unique Homme ? A qui doit-on donné cette appellation divine que l’on a coutume de nommé « Dieu » ou « Seigneur » ? Ces réflexions dénudées de sens, n’ayant pour but que de créer l’interrogation, n’avaient de réponses précises. Qui donc se donne le droit et le devoir de gouverner les autres ? Jamais on ne trouva une société qui ne fut régit par un seul homme. Même en ces lieux étranges, ce village qui prétend être caché, ce doit d’être victime d’un semblant de hiérarchie. Il n’y avait rien à redire, rien à tenter. Tout était vain. Ainsi tournait le Monde.

A quoi pensais-je ? A Sōhei ? A la déesse ? Rien. Un vide. Un néant abyssal. Un gouffre aux teintes fusains.  Celle-là même peignant les murs autour d’eux. Et une paire de paupière dévoilèrent au grand jour deux pupilles mornes d’un certain pourpre.
Hiro était désormais un pion de ce nouvel univers, un apprenti condamné à qui l’échappatoire ne serait accordée. Amaterasu l’avait envoyé ? Baliverne. Il devait soutenir Suna ? Simulacre. Le Jésus moderne ? Le guide des hommes ? Mais quelle illusion. Quel ramassis de connerie.
Il se vouait la face.
Depuis bien trop longtemps.
Y avait-il seulement quelqu’un, là-haut, qui veillait sur lui ? Un parent, un défunt, une divinité ? Quelqu’un, plusieurs, personne ? Et quand bien même il y aurait quelqu’un, à quoi bon ? Y-avait-il un sens de croire en tout cela ? Quel était le but, la destination, quel était le dénouement final de telles croyances ? Il n’y avait rien. Rien à redire. Tout était vain.
Il le savait, au fond, Hiro. Il prétendait, il affabulait, se voilait d’un masque, mais au fond il le savait.
Mais il voulait y croire. Il voulait se rattacher à la pensée que tout n’était pas vain, qu’il avait une place en ce bas monde et qu’il n’avait pas juste été abandonné, pas juste été un poids, un fardeau, une enclume pour quelqu’un. Alors il allait y croire. Dur comme fer. Jusqu’à se marquer au fer rouge, pour ne pas oublier.
Qu’il devait y croire.

P*tain cette Rise, qu’est ce qu’elle le faisait chier. Elle le mettait dans un état pareil, déblatérait ses inepties, et tout ce qu’elle trouvait à redire c’était en rire ? Elle voulait s’en prendre une la gamine ? Il avait beau lui expliquer, peu importe la façon, elle n’y comprenait rien. Elle n’y comprenait rien et elle en rigolait. Il s’en serait presque arracher les cheveux. Parce que lui aussi il aurait aimé rigoler. Il aurait aimé être stupide et jouer le paon comme à son habitude. Mais ça ne collait pas.

« Tu sais Rise, sans les divinités, sans ces croyances, il ne resterait plus grand-chose de nous. Ô bien sûr les sciences te démontreront à maintes reprises, par A+B, qu’il n’existe rien après la mort, que les âmes ne s’envolent par vers d’autres cieux et que les divinités ne régissent pas vraiment le monde. Mais tu sais Rise, ces croyances que tu trouves absurdes, ces religions dont tu ne comprends pas le sens, au fond, c’est grâce à elle que tu es là, c’est grâce à elle, que nous tous, avons parcouru les âges. Sans un but, sans la certitude d’être guidé par quelque chose, il en serait fini des hommes, depuis bien longtemps. »

Les religions étaient à l’image de grandes bibliothèques, sources d’informations sur l’antan. Les croyances et les rites étaient passés de générations en générations et, à l’image des ouvrages contant les histoires, ils contaient la leur. Qu’elle le veuille ou non, que le monde le veuille ou non, tel était sa croyance. Celle dans laquelle il voulait croire.
Parce qu’il savait, au fond, qu’il avait tort.

Ses mots avaient été comme un souffle, comme une respiration imperturbable. Ses sourcils étaient toujours froncés, il bouillonnait toujours d'une colère dont il ne comprenait pas l'origine mais son ton, lui, était d'un calme olympien. C'était étrange d'ailleurs. On aurait presque dit un vrai moine. C'était bizarre.
Il n'en avait pourtant pas les épaules.

« Alors qu’importe que l’on devienne poussière, qu’importe que ces cadavres n’aient plus d’âmes, plus de consciences, plus d’envie. Si personne ne croit en un renouveau à quoi bon vivre ? Qu’importe que tu n’aies pas les mêmes croyances, les mêmes valeurs. Pour tous ceux dont la vie n’a pas de sens, qui ne trouvent pas de but à leur existence, je suis et serais là. »

Il semblait comme hypnotiser, à parler d'un ton serein de chose si sombre, si déprimantes. Entre chaque monologue il passait un coup de balais et ne se retournait pas.

« Promets-moi qu’une fois utilisés, tu les laisseras devenir poussière. C'est ce qu'Amaterasu voudrait. »
Laisses les reposer en paix. C’est tout ce que je te demande.
Il ne se comprendrait pas. Jamais. Il en était convaincu. Alors comme pour souligner ce fait il se tourna avec un grand sourire. Mais quiconque aurait pu sentir la tristesse sur son visage, le voile qui s'était dressé devant son regard, et l'absurdité de sa demande.
Il était brisé.
Mais jamais il ne l'accepterai.

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Kamui Hirohiko
(#)Sam 5 Déc - 23:18
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Sans les croyances, l’Homme ne serait pas où il en est ?
Rise arque un sourcil. Ça la trouble. Elle ne parvient pas à déterminer si Hirohiko est naïf ou idiot. Ou les deux. Il oublie que le monde qu’il aime tant, où la religion a tant d’impact, n’est pas si beau qu’il le laisse entendre. Il n’est pas tant porté par l’espoir.
La borgne essaye, chaque jour un peu plus, de faire preuve d’autant d’optimisme que possible. Demain arrivera demain, mais il faudra qu’il soit encore plus beau qu’aujourd’hui.
Mais, quand elle entend ça, ses convictions se liguent, s’associent toutes ensemble pour pousser un long et puissant hurlement.

« Ah. Tu fais partie de ces gens-là, alors. »

Elle sourit.
Elle aurait bien des choses à lui dire, bien des histoires à lui raconter. Oh, Rise lui rentrerait bien dans le lard, à Hirohiko. Elle lui dirait bien ce qu’elle pense de cette religion optimiste, qui pousse l’Homme au progrès et lui permet d’avoir des repères.
Oui, la Sugawara pourrait lui raconter bien des histoires. Mais ça ne changerait rien. Son opinion ne se modifierait pas. Sa perception non plus.
Ils ne feraient que débattre, encore et encore, alors que leurs convictions sont inébranlables. Leurs croyances ne changeront pas d’un millimètre, elle en est persuadée.

Elle hausse les épaules.

« Grand bien t’en fasse. Il faut des optimistes comme toi pour que le monde continue de tourner. »

Et, au fond, Rise le pense réellement. Il faut que certains êtres soient capables d’y croire, encore et encore, malgré tout ce qui peut pousser quelqu’un d’autre à laisser tomber. Il faut que ces personnes continuent de se battre, continuent de promouvoir cette philosophie, ces croyances.
Il le faut, parce qu’ils sauveront des êtres qui ont perdu la foi.
Qui ont perdu leur voie.
Il faut des êtres comme Hirohiko, Rise le sait très bien.
Tout comme il faut des êtres à leurs antipodes, pour leur rappeler de se battre pour ça.

« Ne laisse jamais tomber tes convictions, Hirohiko. Même face à une peste comme moi. »

Un sourire.
Elle agite la serpillière machinalement, jusqu’à atteindre le bout de son couloir.
Son œil indigo se pose sur les trois Michel qui continuent de swinguer dans les sous-sols. Ils ont fait une grande partie du travail, eux aussi.
Ça la touche, finalement, que Hirohiko y tienne tant. Qu’il ait cette volonté profonde de les ramener à leur état de cadavre.
D’ailleurs, ça la trouble, Rise. Parce qu’elle n’a jamais dit qu’ils resteraient animés de cette manière. Elle n’a jamais parlé d’un après. Un après qui, imaginé selon l’esprit de son partenaire, semble aussi déroutant que désagréable.

Dans sa course à la serpillière, alors qu’elle traverse un autre couloir, elle finit par arriver juste à côté de la crinière argentée.
Une main se pose sur son bras, délicate. Le contact chaud d’une peau contre une autre peau.
Rise lui sourit d’un sourire sincère, d’une douceur qu’elle ne manifeste que rarement.

« Je ne compte pas souiller leur mémoire, Hirohiko. Ni détruire leurs corps. Ils retourneront d’où ils viennent. »

Penche la tête.

« Que je me fiche d’être un corps manipulé, une fois que mon âme ne sera plus dans mon enveloppe, ne signifie pas que je considère les cadavres comme de vulgaires pantins. Je te l’ai dit, pourtant. Ce ne sont pas des esclaves. Je ne les vois pas comme des ‘trucs’. Ce sont des outils, certes, mais ce sont aussi des corps de personnes décédées. Si, un jour, quelqu’un meurtrissait le corps de mon frère jumeau, je ferais probablement un meurtre. »

Hausse une nouvelle fois les épaules.

« Maîtriser les arts obscurs ne fait pas de moi un monstre sans cœur. »

Du bout des doigts, Rise presse le bras de Hirohiko. Elle le relâche, repart comme si de rien n’était, toujours armée de sa serpillière.
Michel numéro un, le premier du nom, semble avoir fini de son côté. Rise le fait revenir vers elle.
Les deux autres, affairés dans l’avant-dernier couloir encore sale, s’activent entre le balai et le ramassage des déchets.
Bientôt au tour de Rise, du coup. Un petit coup de serpillière et ce sera bon.
Il ne restera plus qu’un couloir et ils auront terminé.

Cette mission, particulièrement ingrate, a eu un effet étrange, sur elle.
Il l’a forcée à s’ouvrir. À parler vraiment.
À révéler une de ses seules craintes.
À croire que tout est possible, dans des sous-sols vieux de plus d’une centaine d’années.
Sugawara Rise
(#)Dim 6 Déc - 18:25
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C e u x    q u i    r a m a s s e n t    l e s    m o r c e a u x
Kamui Hirohiko & Sugawara Rise
Hiro n’était pas si optimiste. C’était bien parce qu’il ne l’était pas qu’il se devait de croire en quelque chose. Hiro ne voulait pas croire, il le devait. A bas ses convictions, au tapis les sciences et sa conscience. Il le devait car, sinon, il n’aurait pas la force d’avancer.

Il était étonnamment touché par l’attention de Rise. Elle qui, jusqu’alors, n’avait fait que l’empailler sur place, le sollicitait désormais à continuer, continuer de plaider sa cause, continuer dans la voie à laquelle elle, elle ne croyait visiblement pas. Ou peut être qu’elle ne le pouvait pas. Peut être n’avait-elle pas été aussi perdue, aussi torturé, que l’avait été Hirohiko. Ou peut être que si. Peut être qu’elle avait tellement souffert qu’elle en voulait à ces prétendues divinités, ces prétendus êtres supérieurs, qui ne daignaient mouvoir leurs popotins de leurs trônes dorés. Que cette douleur eût été si profonde qu’elle avait choisi de se rebeller contre eux, contre la seule chose qui pouvait donner un sens à leurs vies. Car s’il y a bien quelqu’un qui se vouait corps à et âme à leurs témoigner de toutes les immondices en ce bas monde, alors oui, il croyait en cet être.
Le monde était cruel. Il ne le savait que trop bien. Alors il avait choisi de vivre dans un autre monde, effacé, complètement déconnecté de la réalité. Ce monde où tout était si beau, si parfait, où tout était si bien en ordre, si bien calculé, pour qu’il en soit l’épicentre, l’égocentrisme à l’état pur, le Jésus moderne, infaillible, insaisissable. Ce monde, à l’image de la fumée d’une cigarette, pouvait être vu, entraperçu, il donnait envie, à s’élever dans le ciel iridescent, mais impossible à atteindre, impossible à saisir, à empoigner. C’était un rêve, une crise d’ado, qui durait, inlassablement.

Hiro avait cessé de balayer son coin. Il restait pourtant encore un peu de cette morve nauséabonde, au fond de son couloir. Les grimaces s’étiraient toujours, sans convictions. Il était trop préoccupé à ranger ses pensées, essayer de les dénouer, de leur donner un sens. Et puis il y avait Rise la folle qui n’était, d’un coup, plus si folle. Elle l’incitait à continuer de plaider sa cause, le soutenait, alors qu’elle n’en croyait pas un mot, ou du moins pas assez. Elle lui soufflait que ses outils n’étaient pas de vulgaires pantins. Hiro avait du mal à saisir comment Michel et ses copains ne pouvaient être autre chose que ses poupées. Elles les contrôlaient, elle leur dictait ce qu’ils avaient à faire, les avaient sortis de leurs doux repos éternels. Cela n’avait pas beaucoup de sens, ce qu’elle disait. Il pensait qu’elle n’était pas capable d’aimer, pas capable de ressentir quelconque émotion de la part d’autrui, de sympathie, d’empathie. Et pourtant, c’était étrange, elle n’avait pas l’air méchante, elle ne semblait pas ravie plus que cela d’utiliser ses outils. Et elle avait l’air de comprendre. Comprendre ce qu’était la mort, puisqu’elle tuerait quiconque s’en prendrait à son frère. Alors n’était peut-être pas si folle, cette Rise. Elle était un peu bizarre, un peu décalée, un peu perdue.
Un peu comme lui, en fait.
Bizarrement, Hiro se dit qu’ils n’étaient peut-être pas aussi différents qu’ils avaient l’air de le croire, que, finalement, leurs pensées étaient relativement similaires.
Elle, la folle sans empathie à hisser des gangs de cadavres,
Et lui, le prétentieux, à inventer son statut de messie.
Finalement, ils vivaient un peu dans leurs mondes.
Ils étaient tout aussi déconnectés de la réalité, ces deux enfants.

Et puis il y eu cette sensation étrange, dans sa poitrine, quand elle le toucha du bout des doigts. Le contact avait été bref, un court instant seulement. Mais il avait été suffisant, pour le toucher d’autant plus. Sa colère froide s’évaporait finalement et ses yeux, écarquillés, s’étaient fixés sur Rise. Ils se battaient, se chamaillaient, à coups d’égo et de principes, depuis de bonnes minutes. L’air était tendu, palpable, entre eux, et pourtant c’était comme une bouffée d’air frais qui venait le frapper au visage. C’était comme si ses doigts l’avaient soufflé à son oreille. Il pouvait presque l’entendre, qu’elle avait été touchée, elle aussi.
Alors les deux gros durs ensevelis sous leurs carapaces avaient-ils laissés tombés leurs masques ?
Avaient-ils daigné sortir la tête de leurs coquilles et laisser leurs visages apparaitre au grand jour ?

Il ne savait plus trop quoi penser, notre Hiro. Il jouait le héros, l’enjoliveur, le batifoleur, mais, au final, il n’était pas si proche de la gente féminine. Et quand bien même, la gloire était d’autant plus grande lorsque le butin était dur à acquérir. Et s’il y a bien une chose dont il était sûr, c’est que Rise n’était même pas sur la liste des butins. Elle était comme une étoile. A la fois guide et provocante. Intouchable. A des années lumières de lui.

« Je n’ai jamais dit que tu étais un monstre sans cœur. » souffla-t-il.
Même s’il l’avait pensé.
Très fort.
Au début.
Maintenant il n’en était plus si sûr.

« Pourquoi ? Pourquoi as-tu l’air si touchée alors que tu ne crois pas un mot de ce que je t’ai dit ? »
Je ne comprends pas.
Ses yeux le disaient clairement, qu’il ne comprenait pas.
Pourquoi était-elle aussi rude et aussi douce en même temps ?
Pourquoi s’amusait-elle à multiplier les contradictions ?
Les siennes et les leurs.

Il hésita un moment avant de finir d’épousseter son coin. Un instant il se plut à penser qu’elle ne le verrait pas, s’il laissait un petit tas nauséabond au fond d’un couloir. De toute façon, allaient-ils vraiment servir ces couloirs ? Pourquoi faisaient-ils cela ? Y avait-il un réel sens à cette mission ? Était-ce simplement un signe du destin, de les avoir collés ensemble ?
Il s’efforça tout de même de finir de balayer en tirant des grimaces face au bruit que faisait la morve noire.

« J’en ai fini avec ce couloir. » finit-il par dire à haute voix.
Il n’avait fait pratiquement que chuchoter, depuis que cette lourde atmosphère s’était imposée.
Et comme pour la chasser il avait presque crié ces derniers mots.
Il était temps d’en finir.
En finir avec cette mission.
En finir avec ses pensées effervescentes.
En finir avec cette poitrine qui leur meurtrissait.
En finir avec Rise.

« Rha et merde ! Pourquoi on fait tout ça en fait ? Y a vraiment quelqu’un qui va bénéficier de ce dur labeur ? »
Il gueulait presque.
Et s’arrêta, se tournant vivement et sèchement vers les trois Michels.

« A part eux. » finit-il par dire en soufflant.
Oui.
A part nos copains les cadavres, qui auraient désormais une plus jolie sépulture, toute propre, rien que pour leur repos éternel.


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Kamui Hirohiko
(#)Mar 8 Déc - 14:58
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Ceux qui ramassent les morceaux
Non, il ne l’a pas dit.
Mais il y a des constats qui ne demandent pas de mots. Des réalités qu’on ne prononce jamais, mais que tout le monde est capable d’entendre malgré tout.
Des réalités silencieuses, qu’on s’accorde à élever doucement, dans le silence, jusqu’à ce qu’elles soient acquises, sans que personne ne les aient jamais prononcées.
Par exemple ?
Par exemple, la mort, c’est terrifiant. Réveiller les morts, c’est dégoûtant.
Le faire sans montrer d’états d’âme, c’est être un monstre.
Ce sont des constats qui n’ont pas besoin d’être émis, parce qu’ils sont acquis. Ils sont là, comme existent les gènes, les allèles et le chakra. Toutes ces choses qui permettent à l’Homme d’être Homme.
Ce sont des faits immuables, qu’on connaît du bout des doigts sans les avoir réellement appris. Comme s’ils étaient innés.

Quand il lui dit ça, Rise n’a pas besoin de lui répondre. Elle lui sourit, simplement, avant de repartir sur sa lancée. Le balai s’agite, la serpillière passe derrière.
Elle ne ressent pas le besoin de le contredire, de lui dire quoi que ce soit de plus. Il ne l’a pas dit, il l’a pensé. Et maintenant qu’elle a mis le doigt dessus, il est probablement gêné. Embarrassé. Parce que l’Homme n’admet que rarement penser ce genre d’horreurs. Il n’assume pas souvent qu’il considère son congénère comme un monstre, ou comme autre chose que la normalité à laquelle tous s’attendent.
Ça l’amuse, Rise.
Ça l’amuse parce que, derrière ses grands airs de noble, ou de quoi que ce soit, il y a un homme parfaitement « normal ». Hirohiko est une définition tordue de la normalité, qui correspond pourtant à la sienne. Il est normal pour lui, là où Rise est tout sauf normale.

Elle pose son œil indigo sur lui. Il est bloqué.
Il ne la comprend pas.
C’est ça, aussi, l’anormalité.
C’est échapper à la compréhension de chacun. Être au-delà des conceptions, comme une étoile.
Inaccessible, lointaine.
Brillante.
Brûlante.
Terrifiante, aussi. Parce qu’une étoile qui se décroche, n’est-ce pas un énième météore ? Une menace pour ce monde qu’est le leur ?
Elle lui sourit de plus belle.

« Parce que je n’ai pas besoin de croire en quelque chose pour savoir que c’est nécessaire. »

Elle n’a pas besoin de se dire que ses actions sont utiles. Qu’elle agit pour renverser la balance.
Si on lui donne l’ordre, c’est qu’il faut le faire.
Parce que les autorités, actuellement, sont bien plus compétentes qu’elle.
Parce que les croyants, qui vivent dans les dogmes et la transmission des croyances, sont bien plus à-même de comprendre de quoi il en retourne qu’elle.
Parce qu’elle n’y croit pas, mais elle sait pertinemment que, sans ça, il n’y aurait pas le même monde. Et qu’il en faut.
Il faut des gens immaculés. Purs. Doux.
Candides.

Rebrousse chemin, retourne auprès de Hirohiko. Son souffle caresse le bras du Genin.

« Ne pas y croire ne m’empêche pas de reconnaître sa valeur. Tu es important. Tes croyances aussi. »

Sourit.

« Et c’est parce que je n’y crois pas que tu deviens d’autant plus important. »

Elle repart dans une pirouette, danse avec son balai.
Arrive au beau milieu d’un couloir, qu’elle frotte une dernière fois.
Les Michel, au fond, ont presque fini leur travail.
Hirohiko, de son côté, a terminé de nettoyer son couloir.

Et il éclate.
D’un coup, d’un seul, il disjoncte. Il ne sait plus.
Il ne comprend plus.
Pourquoi sont-ils là ? Pourquoi font-ils tout ça ?

Rise passe derrière un des trois Michel, avant de revenir en tournant avec son balai. Le sol est propre.
Il doit rester deux trois morceaux gluants ici et là, que les deux derniers cadavres nettoieront tranquillement.

« C’est nécessaire, Hirohiko. »

Hausse les épaules.

« C’est pour ça, qu’on le fait. Parce que c’est nécessaire. Parce que notre travail permettra peut-être de créer autre chose. »

Un sourire doux.

« On est juste les créateurs du futur. Comme tous les autres, dans ces villages récemment rouverts. »

Tourbillonne encore, s’affaire à faire disparaître les dernières taches qui traînent.

« Les créateurs d’un futur où ceux qui croient et ceux qui croient pas cohabiteront. Où il y aura plus de guerre. »

Elle baisse le regard, ricane.

« Enfin, ça, c’est la finalité lointaine. Très lointaine. Mais, en attendant, même la plus petite action peut avoir un impact. »

Tourne, tourne, tourne encore.
Arrive jusqu’à Hirohiko.
Elle le regarde droit dans les yeux.

« Alors ne sous-estime pas la portée de tes actes. Et continue d’y croire. »

Rise claque dans ses mains, fait revenir les trois cadavres jusqu’à elle.

« Tu peux aller faire notre rapport, je vais m’occuper de remettre les Michel à leur place. »

Opine du chef pour elle-même.

« On se recroisera, Hirohiko. Prends soin de toi ! »

Un large sourire, avant de disparaître dans le couloir qui la mène jusqu’à la morgue.
Ils ont nettoyé tout un sous-sol. Une action futile. Difficile à comprendre. Pourtant très utile.
Qui sait ? Ces sous-sols serviront peut-être un jour, pour autre chose. Quelque chose qui les dépasse.
C’est ce qu’il faut espérer, encore, toujours.
Pour ne pas se faire happer par la futilité de l’existence.
Sugawara Rise
(#)Ven 11 Déc - 23:30
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Kamui Hirohiko & Sugawara Rise
Hirohiko avait grand mal à saisir les intentions de Rise. Il n’y comprenait pas grand-chose. Elle semblait à la fois si proche et si lointaine, cela n’avait pas beaucoup de sens. A l’image de l’étoile que l’on voit tous les soirs, accrochée dans le ciel nocturne, elle était là. Brillante. L’ombre semblait lui convenir, augmentait son contraste. Mais comme l’astre elle semblait à des kilomètres de lui, pourtant si proche. Et elle lui pétait la rétine, à briller. Son souffle venait caresser son bras. Ses sourires ne faisaient que le torturer un peu plus. Il n’arrivait pas à savoir s’ils étaient sincères ou postiches. Il ne savait pas s’il devait s’en contenter ou s’offusquer. Elle lui disait des choses qui n’avait pas beaucoup de sens, du moins pour lui. Elle n’avait pas besoin de croire pour savoir que c’était nécessaire ? Il était important parce qu’elle n’y croyait pas ? Avais-ce ne serait que l’énième d’un sens toute cette histoire ? Y avait-il une réelle raison pour qu’il se torture les méninges avec ses propos ? Pourquoi diantre Hiro se cassait le c*l a essayer de la comprendre ? Parce qu’elle était une jolie fille ? Et alors ?

Et puis il avait gueulé. Il n’en pouvait plus, juste plus. Il en avait assez de cette atmosphère pesante, de ces questions qui martelaient son esprit, de Rise qui jouait à martyriser sa poitrine. Alors il avait gueulé, aussi haut et aussi fort qu’il l’avait pu. Il devait chasser ses démons, chasser ses questions, chasser Rise.
Pourtant elle lui disait de belle chose, lui promettait que leur action aurait de bons retours, qu’ils étaient utiles, au-delà même de l’utilité directe, dans un futur, lointain. Et quoi d’autre pouvait faire rêver Hiro si ce n’était d’être sur le piédestal de l’histoire, que son nom et ses épopées traversent les âges ? Il aurait pu être fier, de cette expérience, mais bizarrement nettoyer les sous-sols en compagnie de la tripotée de Michel ne lui semblait pas être la meilleure histoire à conter.
Il ne fallait cependant pas sous-estimer la portée de leurs actes. L’effet papillon, comme on dit. Et c’est bizarre mais lorsqu’elle lui avait dit cela, droit dans les yeux, il avait ressenti des papillons, un millier de papillons, lui triturer l’estomac.

Hirohiko était resté silencieux. Il entendait encore la voix de Rise, en écho, au fond des couloirs. Il lui avait semblait entendre les pas disparates des trois Michel alors qu’elle s’éloignait pour les remettre à leur place. Il n’y avait plus de « sprotch » désagréable. Tout était propre, luisait presque.
Du bon boulot.
Mais bizarrement Hiro n’était pas satisfait de sa mission. Il n’était pas satisfait d’avoir côtoyer des morts-vivants, d’avoir côtoyer une nécromancienne, d’avoir tergiverser sur des sujets aussi sombres que le lieu de leur mission. La lumière et la joie lui manquait soudainement.
Et il eut comme l’impression que la noirceur de leur conversation s’éloignait avec Rise.

« J’espère pas. » avait-il finit par marmonner dans sa barbe, tandis qu’il s’éloignait des murs aux teintes fusain.
Il n'avait aucune envie de connaître à nouveau ces dagues dans sa poitrine, ses picotements dans son estomac. Alors oui, il espérait ne jamais la recroiser.
Ce n’est que quand il fait nuit que les étoiles brillent.
Adieu Rise.

Bientôt, il rejoignait le grand jour, la lueur de l’astre solaire, son plus grand allié.
Les rayons, bien que tardifs, luisaient à nouveau sur sa peau.
Cette sensation lui avait incroyablement manquée, dans les bas-fonds.
Paf.
Deux grandes claques sur son visage.
Il se mit à courir en beuglant.
Crier pour oublier.
Oui, il allait faire leur rapport.
Et il n’allait pas mentionner les cadavres,
Il n’allait pas mentionner leur conversation,
Il était temps de changer d’air.

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Kamui Hirohiko
(#)Lun 14 Déc - 19:18
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