Le Directeur de la bibliothèque Hushita Akiro avait signalé son absence du village pendant quelques jours. Ce dernier devait en effet se rendre à Kanetsu pour y voir son enfant, mais notamment pour y récupérer un ouvrage d'une grande renommée qu'il souhaitait ajouter à l'immense collection de la bibliothèque de Konoha. Malheureusement, après la transaction, il a été attaqué et l'ouvrage lui a été dérobé. Ses jours ne sont pas en danger et Akiro récupère paisiblement de ses émotions à l'Hôpital de la Capitale. Votre mission sera dans un premier temps de recueillir son témoignage, puis de débusquer le ou les auteurs de ce crime pour procéder à leurs arrestations et à la récupération du manuscrit.
Hushita Akiro, une sommité en histoire et actuel directeur de la bibliothèque, patientait dans une chambre du complexe hospitalier. Lors d’un trajet à Kanetsu pour mettre la main sur une pièce de collection au sujet de son établissement, l’érudit subit une embuscade - voilà ce que disait la missive adressée en urgence au jeune Isshin. Si son comparse ne craignait pas de succomber à ses blessures, l’ouvrage, lui, avait été dérobé.
Konoha, ne pouvant se le permettre, décida de faire appel à ses agents. Deux fuhyô furent détachés dans ce but.
En hâte, calepins et tunique en mains, l’ancien berger quitta sa demeure pour rallier au plus vite l'hôpital. Cette course effrénée lui permit de faire le vide dans son esprit ; il pouvait se concentrer sur l’organisation de la mission et ne pas céder à la panique de vivre une histoire sans en avoir étiqueté les dangers. Le politologue, choisi pour ses compétences intellectuelles, devait mettre la main sur l’objet en question et l’analyser pour attester de son authenticité. Son frère d’arme, encore inconnu, assurerait sa protection et se chargerait de la protection du convoi.
Il ne voyait que cette possibilité.
Acclimaté au village et ses sinueuses impasses, le genin n’eut besoin que d’une poignée de minutes pour rejoindre son premier objectif. Après plusieurs questions posées aux infirmières du rez-de-chaussée, on lui indiqua le deuxième étage ainsi que la chambre D104. Un homme, imposant, se trouvait déjà devant la porte de la victime. L’adepte du bukijutsu se démarquait de sa stature. L’incarnation d’une force de la nature animée par des desseins propres à sa psyché. À ses côtés, le hobereau paraissait n’être qu’une brindille.
« Hyuga Isshin. Tôshi, je présume ? Dans l’idée d’éviter le recel de l’ouvrage, nous devrions nous dépêcher. Entrons, ne faisons pas attendre monsieur Hushita. » invita-t-il avec politesse l'épéiste.
Toshi venait une nouvelle fois d’être assigné à une mission, le professeur Hushita Akiro venait de subir un odieux larcin et avait été malmené par les voleurs. Ces personnes sans honneur, avaient osé voler un ouvrage que le chef de la bibliothèque s'était donné du mal à trouver, la transaction pour ce livre avait eu lieu à Kanetsu. De toute évidence, ses agresseurs avaient très certainement suivi la transaction de prêt ou en avaient été tenu informé par un tiers. C’est le genre de chose que le sabreur détestait le plus, les bandits sans foi ni loi, allant même jusqu’à attaquer un homme de savoir pour un livre qui pour eux ne représentait que de l’argent.
En se rendant à l'hôpital du complexe Kudo, Toshi prit le temps de préparer son barda, car après cette visite il partirait très certainement avec son partenaire de mission direction Kanetsu et ses environs.
Arrivé à l'hôpital, il trouva rapidement la chambre du chef de la bibliothèque de Konoha, aidé par des infirmières quelque peu effrayées par son allure générale. Il faut dire que Toshi était un beau bébé, mesurant facilement un mètre quatre-vingt-dix, sa carrure était impressionnante, sans oublier les nombreuses cicatrices qu’il semblait porter fièrement. A en juger uniquement par son apparence, il était effrayant.
Il ne fallut pas bien longtemps pour que son collègue arrive enfin, il s’agissait d’un ...Berger ? Son drôle d'accoutrement détonnait du reste des Konohajins présents, comme la taille extravagante de Toshi. Bizarre pour un Hyuga, ils avaient tendance à être traditionalistes, même dans leurs façons de s’habiller. Son collègue parlait bien, de toute évidence il était éduqué, cultivé même, pas étonnant pour un membre d’un des clans les plus puissant si ce n’est le plus puissant de Konoha. Le sabreur était éduqué et cultivé lui aussi... à sa façon.
« Oui, c’est bien moi. Dépêchons-nous, ces hommes sans honneur doivent être attrapés au plus vite ! »
En entrant dans la chambre, Toshi et son collègue retrouvèrent monsieur Akiro allongé sur son lit d'hôpital. Il avait effectivement des éraflures par-ci par là, les voleurs l’avaient belle et bien malmenée. En les voyants entrer, le vieux chef de la bibliothèque les salua :
« Bonjour messieurs… Je suppose que vous êtes les ninjas envoyer par le village pour retrouver mon livre ? Sachez une chose, c’est une pièce de collection inestimable, il n’y a actuellement qu’un exemplaire de cet ouvrage ! Sa perte serait tragique ! Le savoir qu’il renferme est unique… »
« Votre supposition est dans le vrai. Nous sommes là pour régler ce préjudice. Navré d’être protocolaire, mais pouvez-vous nous en dire plus ? Tant au sujet de l’ouvrage que du vol en lui-même. »
Le malmené se confia au binôme. Ses propos, cafouilleux, mettaient en évidence un état de choc. Le larcin se déroula très vite, trop vite pour un civil habitué aux petits plaisirs de la vie. Un groupe tomba sur lui, au retour, comme s’il connaissait à l’avance le passage du directeur à cet endroit. Un guet-apens ? Les indices semblaient clairs. Imperturbable, les bras croisés au niveau de ses lombaires, Isshin prenait en compte la moindre parole offerte de la victime. L’homme le disait lui-même, il n’avait rien vu venir. Le premier coup le coucha net, le reste fut offert par pur plaisir.
Hushita Akiro cherchait à noyer le poisson au sujet du contenu. Le berger ne chercha pas à en savoir plus. Il se contentait des informations reçues. Après avoir laissé la possibilité au golgoth de questionner à son tour le témoin, pour creuser l’enquête à sa façon, le représentant Hyûga reprit la parole.
« Merci pour votre aide. Nous nous chargeons du reste. Reprenez des forces, messire Hushita. »
Après un salut conventionnel, le délégué de l’autorité Konohajin quitta la pièce au côté de son acolyte.
« Encore en état de choc. Le cerveau cherche souvent à se protéger en inventant des histoires. » confia-t-il à l'épéiste. « La justice doit saisir le toupet des brigands. Allons-y Toshi. »
Si le jeune homme ne disposait pas de la corpulence des plus massifs guerriers, son mental, aussi résistant que l'adamantin, ne pliait devant aucune peur. Une petite carrure pour un esprit nimbé dans la sérénité et l'ataraxie.
Suite à cet échange, le dipôle prit la décision de se rendre à Kanetsu. Sur le chemin, il allait devoir trouver des indices ou des signes du délit. La cohorte de hors-la-loi, à la suite de cette exaction, devait sans doute avoir fui leur dernière position. Sans Byakugan, les traquer serait difficile. Pour autant, Isshin comptait sur la hâte de lever le camp de la part des brigands pour récupérer de probables informations quant à leur prochaine destination.
L’équipe quitta Konoha et s’engouffra dans la sylve abyssale en vue de rallier, à terme, Kanetsu, plus au sud.
De toute évidence, le professeur Akiro était toujours secoué. Néanmoins il y avait quelque chose d’étrange dans son discours, comme s’il ne disait pas tout. C’est du moin ce que l’instinct du sabreur lui disait, un homme n’usant que de demi vérité était facilement repérable pour un Yamanaka. Discrètement, calé dans un coin de la pièce pour que personne ne le remarque, Toshi ouvrit son œil gauche, d’ordinaire toujours fermé et utilisa un jutsu très connu du clan des manipulateurs d’esprits. La technique de ”vérité du coeur “, celle-ci permettait de connaître les intentions d’une personne, mais surtout de savoir si celle-ci mentait ou non. En sondant le cœur de Hushita Akiro, Toshi remarqua très vite qu’il ne disait pas tout, et entrevu un prénom : “ Ginka “. Malheureusement son manque d’entrainement dans l’art Yamanaka l’empêchait d'en savoir plus, mais une chose était sûre, monsieur Akiro faisait de son mieux pour cacher le prénom Ginka. Ne souhaitant pas ajouter à sa peine, Toshi garda ce petit détail pour lui.
Une fois l'interrogatoire de son collègue Hyuga terminé, le grand sabreur salua le professeur Akiro et sortit de la chambre sans un mot. De toute évidence, vu le peu d'informations qu’ils avaient obtenues de ce vieil homme, ils allaient devoir refaire le chemin inverse. Trouver des pistes sur le chemin emprunté par celui-ci. Et trouver un moyen de retrouver le revendeur, qui pouvait très bien être dans le coup lui aussi.
En passant les portes de Konoha, Toshi se racla la gorge et informa son collègue de ce qu’il avait ...Aperçu , ressenti en sondant le vieux Hushita.
« Il ne nous a pas tout dit. Il cache quelque chose, je l’ai … Mmmh … Ressenti. D’ailleurs, il se forçait pour ne pas penser à un certain “ Ginka “ . Ce prénom t’évoque quelque chose ? Peut-être le nom de celui qui lui a vendu le livre. Cela dit , ça n'explique pas la raison pour laquelle il nous l’a caché. Soyons prudents, il y a comme un voile qui nous empêche de connaître toute la vérité.»
Toshi était songeur, il était rare qu’un homme venant de se faire agresser s'efforce de cacher un prénom. Quel genre de lien ce Ginka avait-il avec le chef de la bibliothèque de Konoha. Cette histoire n’était pas claire, son camarade Hyuga devait très certainement penser la même chose, ou bien pour lui il ne s’agissait que d’un nom. Peut être que le faux borgne se montrait trop pessimiste.
Noyé dans la végétation, la voix rauque du géant retentit. Maître dans des arcanes manifestement inconnues du Hyûga, le golgoth exclama le fil de sa pensée à l'érudit. Le directeur de la bibliothèque aurait cherché à faire taire un nom : Ginka. Les traits fermés de son camarade mettaient en évidence le sérieux de cette donnée. Songeur, l’escrimeur se terra une nouvelle fois dans le silence.
« Merci pour cette information, Tôshi. » dit-il en premier. « En effet, masquer un nom… La moindre des choses serait de dire que c’est suspect. Peut-être que le directeur sait qui l’a agressé ? Peut-être que ce Ginka est le voleur que nous cherchons. Peut-être qu’il n’est que le receleur. » De son index, il saisit son propre menton, penseur. « La missive faisait état d’un enfant, non ? Accablé par ses blessures, notre bon directeur pouvait penser à son enfant à des kilomètres de là, en espérant qu’il ne lui soit rien arrivé. »
Un enchevêtrement d’idées.
« Je propose de garder ce nom en tête. Si nous ne trouvons pas de traces de campement ou autre, nous irons à Kanetsu et demanderont ce fameux Ginka. Un tel nom ne doit pas être ignoré de tous, si tu veux mon avis. »
Le “comment” intéressait tout autant que la réponse à cette question. Comment Tôshi, avait-il su ?
« Est-ce possible de m’éclairer ? Comment as-tu su au sujet de ce que cachait son coeur ? Je peux comprendre que tu ne souhaite pas en dire plus s’il s’agit d’un secret clanique. Nul grief. »
Conformément à la missive, les deux hommes rejoignirent sans mal le sentier qu’empruntait le directeur de la bibliothèque lorsqu’il se rendait à Kanetsu. Sans Byakugan pour corroborer cette tentative d’enquête, les deux hommes allaient devoir analyser la moindre trace suspecte.
Plusieurs carrioles usitées cette route marchande, jour après jour. Cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Les maigres informations transmises par le principal concerné et le village leurs permettaient tout juste de dresser un périmètre d’action - l’endroit supposé où le vol eut lieu. Isshin rabattit son regard en direction de son collègue dans l’attente d’une idée de sa part, sinon, il tenterait de prendre les rênes malgré son expérience dérisoire en la matière.
Il n’avait traqué que des brebis, durant sa courte vie.
Son collègue aussi semblait songeur quant aux infos qu’il venait de lui dévoiler. Tout comme lui, il trouvait ça bien étrange que monsieur Akiro cache certains détails. Ginka, la personne qui portait ce prénom devait avoir un lien avec le chef de la bibliothèque, pour sûr. Pour l’heure le duo de Konohajins devait trouver l’endroit exact où avait été commis le larcin et l’agression. Remonter la piste petit à petit en suivant les miettes de pain laisser par ces voleurs agresseurs.
La façon dont Toshi avait eu ces informations semblait intriguer le jeune Hyuga, il est vrai que le sabreur cachait à tous son lien avec les Yamanaka, allant même jusqu’à changer de prénom. A bien y réfléchir, il serait intéressant de voir la réaction de son collègue s’il apprenait que lui aussi faisait “partie” d’un des clans les plus puissants de konoha. D’une voix un peu plus posé il dit à son collègue:
« Pour répondre à ta question ...Disons que je sais ressentir ce genre de chose. »
Finalement le sabreur préférait garder dans le flou son partenaire de mission, ne lui dévoilant pas son appartenance au clan Yamanaka. Quoi qu’en remontant lui aussi les miettes de pain laisser ici et là par Toshi, il trouverait bien sa réponse tout seul.
Le groupe arriva très vite sur le sentier emprunté plus tôt par monsieur Hushita Akiro, de toute évidence le passage y était fréquent, les traces laissées par des charrettes et des sabots de cheval en attestait. Il allait être compliqué de retrouver la piste de ces bandits.
En regardant autour de lui, quelque chose attira tout de même le regard du sabreur, des herbes écraser à côté du sentier. Ces herbes écrasées qui menaient à l'entrée d’une forêt plutôt dense, ce qui n’était pas une mauvaise idée pour des voleurs essayant de disparaître après leurs larcins. Quoi que cette trace pouvait tout aussi bien être un marchand ayant été se soulager dans les bois. Mais cette trace était plutôt fraîche ce qui collerait avec le moment où les voleurs ont agi . Pour être sûr de ne pas suibre une mauvaise piste, Toshi s’adressa directement à son collègue et lui demanda:
« Il y a peut être une piste par là … Il y a des traces de passage dans ces fougères, ça pourrait être aussi bien nos voleurs qu’un marchand ayant été se soulager dans la forêt. C’est notre seule piste cela dit… Donc on suit ces traces de passages, ou alors on va directement à Kanetsu pour essayer de retrouver le vendeur et d’en apprendre plus. »
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