Isshin, mut par l’envie d’enseigner et de propager le peu de savoir qu’il emmagasinait depuis tout jeune, eut l’idée de placarder de nombreuses affiches dans le village pour instruire les plus démunis. Ils pouvaient recourir à des cours de lettres, de droit, de politique, d’éloquence, d’éthique, de bienséance, d’histoire - en bref tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à la création d’un esprit critique corroboré par de solides connaissances.

Des cours particuliers aussi bien pour les petits que les grands. Aucune limitation sur l’âge. Aucune limitation sur les matières ; le politologue se prêtait au jeu et aimait débattre de tout et de rien et réinventer le monde. Sa chaumière modeste devint officine de savoir. Si le complexe Kudo Rea réparait les blessures, ici, on oblitérait l’ignorance.

La salle de cours, l’unique pièce de la bâtisse, se composait d’une petite table basse en bois massif et de deux coussins en tatami. Quelques sculptures et autres peintures agrémentaient le salon. Plusieurs étagères issues du même bois contenaient un savoir transcendant les âges. Quelques arbustes poussaient au niveau de la fenêtre centrale qui permettait au foyer de baigner constamment dans la lumière solaire. Sur la table vernis se trouvait deux tasses vides, une théière fumante, quelques livres et un pot d’encre où se terrait une plume.

Deux bâtonnets d'encens transportaient le studio tout droit vers les reliefs escarpés du massif Yomosue. Sa montagne natale lui manquait et il lui rendait hommage à l’aide de ces assortiments d’effluves exotiques. Un carillon retentit. La porte de la demeure s’ouvrit. Un homme apparut.

« Hyûga Isshin. » se présenta-t-il « Prenez place, vous êtes mon premier élève. » de sa main, il l’invita à le rejoindre en position assise « Qu’aimeriez-vous débuter en premier ? » répliqua le professeur en souriant.