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Mariage ou Divorce ? [Maiko - Rang C]
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Seika Itoe
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Seika Itoe
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Mariage ou Divorce ?
La formation de diplomate, il faut bien que ça commence quelque part.
On imagine une mission de la plus haute importance, quelque chose qui aura un impact. Qui servira vraiment.
Oh, on imagine probablement quelque chose de très grave, ou de particulier.
Mais non.
La formation de diplomate passe surtout par des broutilles. Calmer les voisins qui se prennent la tête. Empêcher le chef cuisiner de taper sur le commis qui manque d’expérience. Faire barrage aux situations les plus improbables, parfois les plus insignifiantes.
C’est ça, aussi, être diplomate.

Forcément, quand ses yeux se posent sur la missive, Itoe n’est pas surprise. Elle est plutôt amusée, à vrai dire.
Sur le papier, ce n’est qu’un contrat de mariage. Ça paraît idiot. Futile.
En réalité, c’est la possibilité de mettre un terme à une rivalité de longue date. C’est l’occasion d’apaiser des tensions, pour rendre Kumo plus sécuritaire encore.
C’est un travail de longue haleine, qui, par ses objectifs parfois discrets, parfois dérisoires, permet pourtant d’améliorer tout un univers.
Quelque chose indique à Itoe que Maiko comprendra l’importance de leur mission. Qu’il y a quelque chose, au-delà du contrat de mariage.
Qu’il y a un objectif réel, peut-être difficile à atteindre.

Itoe s’est rapidement mise en route.
Elles ont rendez-vous dans les quartiers commerçants du village où elles vont rencontrer les représentants des deux familles, ainsi que les mariés. Si ça, c’est pas la classe ! (Non, ça l’est pas.)
L’albinos a fait un plan mental des objectifs principaux, des étapes à suivre.
Il faut avouer que, quelque part, elle aime beaucoup l’idée de cette mission. Ça n’a l’air de rien, vu de l’extérieur, mais elle va enfin reprendre la diplomatie. Elle va enfin s’adonner à sa pratique préférée.
Oh, la bagarre, oui, pourquoi pas. Mais parler. Démêler les problèmes.
Obtenir des compromis.
Avoir raison.
Dominer le monde grâce à la parole.

Oh, elle est toute excitée, Itoe, comme une enfant.
Ça pétille dans son ventre, plein de papillons qui volent partout, qu’elle n’a plus ressentis depuis bien longtemps.

Arrivée à la hauteur de Maiko et Kichi, le loyal partenaire de la brunette, Itoe les salue d’un signe de la main. Un grand sourire étire ses lèvres, sans qu’elle ne puisse le contrôler.

« Bonjour, tous les deux ! »

Elle approche la main du renard, sans pour autant trop le toucher. C’est plus un geste poli, pour le saluer plus personnellement, en veillant à ne pas piétiner sa zone de confort. Elle ne voudrait pas le mettre mal à l’aise, ni le contraindre à un contact qui ne lui plairait pas.
Itoe les observe un instant.

« Alors, vous sentez-vous prêts pour votre première mission de diplomatie ? »

La Raikage dodeline doucement de la tête, montre malgré elle tout son engouement.
Elle reprend rapidement.

« Je me suis penchée sur la question. Nous allons nous entretenir avec une famille de couturiers, les Menshi et une famille de tanneurs, les Tsukurikawa. Menshi Ayane, la matriarche, est accompagnée de son fils Menshi Kôhei. Quant aux Tsukurikawa, c’est sensiblement la même chose : la matriarche, Tsukurikawa Mimiko, est accompagnée de sa fille, Tsukurikawa Ema. Elles sont là pour défendre leurs parts, certes, mais aussi aboutir au meilleur compromis pour que leurs deux familles continuent de gagner de l’argent, sans craindre que l’autre ne finisse par leur mettre des bâtons dans les roues. »

Soupire. Ce ne sera vraiment pas facile.

« S’il peut paraître arrangé, ce mariage est pourtant un mariage d’amour. J’imagine que les parents se seraient bien passés d’une telle alliance, surtout lorsque les deux familles sont plus ou moins concurrentes au village. Dès lors, notre rôle est de nouer un lien qui sera suffisamment fort pour que la situation finale profite à tous. »

Elle rit.

« Je pense que nous avons du pain sur la planche ! »

Itoe tend ses notes à Maiko, au cas où elle souhaiterait les parcourir une nouvelle fois.

« Avez-vous des questions ? »

Les préparatifs finaux, alors que la mission ne fait que commencer.
Ou l’art d’entrer dans le vif du sujet, plus que jamais.
Seika Itoe
(#)Jeu 26 Nov - 15:52
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Mojuzuka Maiko
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L’air était doux en ce matin d’été. Maiko et son fidèle compagnon s’étaient méticuleusement préparés pour cette journée si importante pour le duo : il s’agissait de la première mission de sa formation de diplomate. Un sourire étira ses lèvres. Elle n’avait aucune idée du sujet, mais était impatiente d’en savoir plus. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait rendez-vous avec la Raikage dans le quartier commerçant de la ville. Drôle de lieu pour faire preuve de diplomatie, pensa la jeune femme.

Le duo arriva à l’heure prévu. La cheffe de village était déjà sur les lieux, drapée dans ses si beaux vêtements. Elle semble particulièrement enjouée pour cette mission. Maiko salua sa sensei d’une rapide révérence, lui retournant son sourire. La Raikage avança la main vers Kichi, qui inclina la tête en sa direction, effleurant sa main de sa truffe humide, preuve de respect.

Enfin, on lui expliqua la mission. Il s’agissait d’un banal mariage entre des familles d’artisans. Un mariage d’amour qui ne plaisait pas à leurs familles respectives. Maiko sembla quelque peu sceptique. Elle pensait que la Raikage ne s’occupait seulement de géopolitique complexe, et qu’elle aurait enfin l’occasion d’explorer de nouveaux pays. Ce n’était certainement pas ce qui arriverait aujourd’hui. Mais il semblait logique de commencer petit pour comprendre et observer les techniques de médiation d’Itoe.  D’autre part, l’enthousiasme de la jeune femme était palpable, Maiko aurait presque pu la voir trépigner d’impatience. Elle sourit franchement : comme il était plaisant de la voir s’impliquer dans les petites vies de ses gouvernés.

Elles allaient donc rencontrer les amoureux et leurs mères. Soit. Il faudrait des trésors de patience pour parvenir à un compromis qui n’impacterait pas les affaires de ces familles et développer une confiance entre les deux empires. Mais Maiko était confiante. Un mariage d’amour, n’y a-t-il pas plus belle façon de faire cesser une animosité ?

« Je ne pense pas avoir de question, l’objectif me paraît clair ! Mais avons-nous connaissance de l’origine du conflit ? »

La jeune femme se saisit des notes tendues. Cela s’annonçait amusant, mais surtout possiblement vecteur d’une augmentation de la richesse artisanale du pays. Maiko, enthousiasmée par la joie communicative de la Raikage, était tout à fait prête à rentrer dans le vif du sujet.



Mojuzuka Maiko
(#)Mar 1 Déc - 9:45
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Seika Itoe
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Mariage ou Divorce ?
L’origine du conflit ?
Elle baisse la tête.
Ha.

C’est un passage obligatoire dans la vie de chaque diplomate, finalement. Se rendre compte que les conflits viennent de la bêtise humaine, ou de la cupidité du voisin. Se rendre compte que le monde n’est pas rose, bien loin de là. Que les conflits, finalement, partent souvent de rien, pour grossir, grossir, encore et encore, de façon exponentielle, jusqu’à donner des rébellions, qui dérapent et deviennent des guerres civiles. Ou des guerres mondiales.
Faire face à cette vérité est la première étape, à vrai dire, Maiko fait bien de le souligner.
De plus, comment résoudre un conflit dont on ne connaît pas la cause ?
Itoe soupire.

« Les tanneurs et couturiers, à Kumo, sont connus pour être parmi les artisans les plus prolifiques et les plus riches. Ils sont à l’origine de nombreuses tenues de combat très confortables, que tous les ninjas et civils s’arrachent, parfois à des prix exorbitants. »

Un peu d’économie, pour une meilleure compréhension encore.

« Malheureusement, s’ils fusionnent, cela signifie que leurs enfants, à terme, mettront en commun l’argent des deux magasins. S’il y a bien une seule chose sur laquelle les deux familles s’accordent, malheureusement, c’est celle-ci. Ils refusent que leur héritage se termine en un mariage qui associerait véritablement leurs arts respectifs. »

Itoe hausse doucement les épaules.

« Selon moi, cette évolution ne serait pas la moins avantageuse. Les tanneurs et couturiers, finalement, ont toujours évolué ensemble, d’une manière ou d’une autre. Qu’ils s’opposent ainsi est une perte de leur pouvoir, ainsi que de leur rayonnement. Néanmoins, nous ne sommes pas ici pour mener à bien cette fusion. Nous devons représenter les désirs de chacun, en faisant abstraction de notre propre opinion. »

Ce n’est pas chose facile, surtout quand, au bout du compte, les deux familles gagneraient à fusionner. Leur rayonnement serait plus vaste, elles pourraient s’entraider et devenir de plus en plus puissantes.
Mais l’Homme est égoïste. Il veut son pouvoir, son succès. Il veut voir le fruit de ses efforts, pas celui d’une autre famille.
Il ne veut pas être rattrapé par quelqu’un d’autre.
Itoe penche la tête, pensive.

« Au fond, cette compétition peut aussi avoir du bon, qui sait ? »

Elle y réfléchit un peu, sans être trop convaincue par son idée. Comment est-ce que cela pourrait être plus sain ou plus lucratif ? Elle ne parvient pas à donner de réponse à sa question.
Tant pis.

« Écouter chacune de ces familles devrait nous permettre de mieux comprendre ce qui les anime. Et ce qui leur correspond le plus. »

Itoe reprend le sourire, se prépare à entrer dans le grand salon de thé où elles ont rendez-vous.

« N’oubliez pas ! Notre but est de fournir une solution qui leur convient, même si nous estimons que ce n’est pas la meilleure. »

C’est dommage, vraiment dommage.

La Raikage impulse le mouvement, pousse la porte et pénètre dans la bâtisse. Une délicieuse odeur monte à son nez. Les effluves de tous ces thés différents, mêlées à celle des biscuits qui patientent tranquillement dans de petites assiettes, lui font vite tourner la tête. Ça sent bon. Ça sent vraiment bon.
Elle pourrait rester là juste par gourmandise.

Au loin, deux femmes et deux jeunes personnes, un homme et une femme, sont attablés. Ils ont l’air de débattre. Il n’y a pas de colère, pas de mot plus haut que l’autre, mais la tension est palpable.

« Allons-y. »

Comme un encouragement, prononcé du bout des lèvres à l’attention de son élève. Elles ont du pain sur la planche, oui, mais tout ira bien.
Itoe s’avance jusqu’à la table des négociations. Elle salue les quatre personnes avec une courbette pleine de respect.

« Mesdames, monsieur, je suis Seika Itoe, Shodaime Raikage. Voici Mojuzuka Maiko et Kichi. Nous sommes ici pour vous aider à trouver un accord pour unir vos deux familles. »

Un sourire cordial.
Itoe prend le temps d’observer chaque visage qui lui fait face, chaque posture, chaque moindre détail qui passe sous son œil écarlate.

Menshi Ayane, la matriarche de la famille couturière, est une femme de grande prestance. Elle n’est pas épaisse, n’a pas l’air bien grande non plus, pourtant, elle a cette espèce d’aura écrasante autour d’elle. Ses yeux sont d’un bleu profond, qui creuse directement jusqu’à l’âme, en une seule fois, pour ne rien laisser après son passage. Ayane est une femme d’une beauté indiscutable, qui a l’air de savoir ce qu’elle veut.
Menshi Kôhei, à côté d’elle, fait pâle figure. C’est un jeune homme timide, recroquevillé dans son coin. Il ne regarde presque pas les deux nouvelles venues, laisse ses prunelles divaguer ici et là. Il a de beaux yeux, lui aussi, mais ils n’ont pas l’éclat de ceux de sa mère. Il a l’air éteint. Manipulable ?

De l’autre côté, Tsukurikawa Mimiko est une grosse femme. Au sens strict du terme.
Elle est massive. Elle prend beaucoup de place sur la banquette.
Au-delà de ça, c’est une belle femme, avec un visage poupon. Elle donne l’impression d’être d’une gentillesse illimitée, prête à tout concéder tant qu’elle y trouve une logique. C’est une femme d’affaires, mais pas un crocodile comme Ayane. Elle est beaucoup plus délicate.
Sa fille, Ema, est à l’image de sa future belle-mère. C’est un requin. Elle sait ce qu’elle veut. Elle sait où elle va.
Kôhei, à côté, est une future victime, elle va le manger. Facilement. Simplement. Sans laisser un seul morceau.

Itoe s’installe tranquillement face aux quatre personnes, assise sur un pouf. À côté du sien s’en trouvent deux autres, dont un plus petit et plus moelleux conçu pour accueillir Kichi.

Elle pose les mains sur ses jambes.

« Nous vous écoutons. »
Seika Itoe
(#)Mar 1 Déc - 19:53
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Mariage ou Divorce ?
Solo
Toutes les paires d’yeux se braquent sur les deux femmes et le renard.
Le silence leur tombe sur les épaules, les broient presque tous. Itoe les observe sans se débiner, tout comme Maiko. Elle n’a pas l’air aussi intimidée que l’aurait pensé la Seika. Bon point pour elle.

Les échanges se font assez rapidement. Comme prévu, le jeune Kôhei reste passif pendant l’intégralité des dialogues, il n’a pas l’air de savoir où il en est, ni où il va.
La Raikage aimerait l’aider, elle aimerait lui donner une piste, une marche à suivre. Elle sent qu’il peine, qu’il ne parvient pas à s’exprimer mais que certaines choses le dérangent. Pour autant, son rôle est de rester silencieuse jusqu’à ce qu’il y ait une possibilité d’accord.
Or, pour le moment, c’est loin d’être le cas.
Il y a ce silence, ce pesant silence de la part de l’albinos et de la brune, qui ne peuvent s’immiscer.
Elles sont là pour servir de médiateur, pour aider quand nécessaire, mais elles ont l’interdiction formelle de s’en mêler véritablement.
Il faut faire preuve d’une grande patience et d’une abnégation d’autant plus grande, parce que ces gens regardent tout. Ils voient tout, entendent tout, font attention au moindre détail. La plus petite grimace sur les lèvres d’une des deux diplomates et le rêve s’écroule.

Itoe plaque sur son visage un air de parfaite neutralité, elle garde le silence de bout en bout, ne répond que lorsque les questions lui sont directement adressées.
Comme à son habitude, la Kage fait en sorte d’être honnête, certes, mais de rester aussi détachée que possible. Elle ne prend parti d’aucune des deux familles.

Pour le moment, les deux mères semblent prêtes à s’écharper, à s’en mettre plein la figure pour obtenir le maximum de parts qu’il y a à tirer de ce mariage.
Oh, elles seraient prêtes à donner leur enfant, oui, pour conserver les droits de succession, quitte à ruiner le mariage d’amour qui s’apprête à naître entre ces deux-là.
Ces femmes vivent pour le profit. Elles respirent argent, mangent argent. Nul doute que leurs rêves sont constitués de belles et douces fortunes, qui transforment leur quotidien en usine à pognon. Le moindre mot est payant, mais il est aussi payé. Et elles sont riches, mais riches …
C’en est presque désolant.

Ema, qui parvient enfin à s’exprimer, réduit tous les arguments de sa future belle-mère à néant. Pour elle, les clauses du contrat nuptial sont inadmissibles, elle ne lâche aucun lest et refuse en bloc tout ce que la première lui dit.
On entendrait presque le son des éclairs qui s’entrechoquent.
Itoe laisse la conversation suivre son cours.

Finalement, deux idées majeures ressortent : chaque famille veut conserver ses parts dans l’artisanat. Elles refusent toutes deux l’idée qu’il y ait un partage de leur côté, mais adorerait que l’autre accepte de céder un peu de sa place.
Il est évident que ces clauses sont inacceptables, puisqu’elles ne conviennent à personne.
La seconde idée, c’est que les deux mères ont l’impression que ce mariage, bien qu’il soit d’amour, n’est qu’un prétexte supplémentaire pour s’enrichir.
Si Tsukurikawa Mimiko est une femme douce, au visage poupon, dotée d’une gentillesse presque hors-norme, elle est malgré tout très lucide, consciente qu’un mariage où elle cède des parts ne lui apporterait rien de bon.
Dès lors, elle soupçonne Kôhei de se servir de sa fille pour arranger quelque chose de déplaisant.

Cette idée lui provient évidemment d’Ema, qui l’a laissé comprendre pendant tout ce temps alors que le pauvre homme continuait de s’empourprer.
L’échange est lancé depuis une trentaine de minutes et il n’a encore rien dit.
Les femmes, pourtant, n’ont pas perdu une seule seconde de ce temps, qu’elles estiment aussi précieux que leur fortune.
Ah, l’argent.

Il y a un profond silence. Sur le côté, Kichi commence à s’impatienter. Il est bien, là, dans son pouf, mais ça progresse pas assez vite pour lui.
L’animal est pas fait pour rester au milieu de femmes qui se balancent des tomates en boucle pendant tant de temps.
Compréhensible, à vrai dire.
Plus que compréhensible, même.

Itoe laisse son œil unique se poser sur les deux femmes, puis leurs enfants. Les matriarches sont particulières, mais leurs progénitures …
C’est vraiment incroyable comme situation, elle a l’impression que des flammes brûlent dans les yeux des trois artisanes.
Kôhei, au milieu, se recroqueville de plus en plus.
Ça ne va pas dans la direction qu’il espérait. Lui est juste amoureux de cette jeune fille, il veut juste l’épouser et passer le restant de ses jours avec. Il s’en fout, lui, d’avoir des parts, de l’argent, il s’en fout de tout ça. Il est juste fou amoureux de la femme face à lui.

Silence.
D’un coup, tout le monde s’arrête.
C’est un silence né d’un coup sur la table. Un puissant coup de poing écrasé, là, sur ce grand morceau de bois.
Il a tout mis en pause, le temps s’est suspendu.
Tous les regards se sont posés sur lui, parce qu’il n’existe plus que lui.

« Silence. »

Et tout cesse, tout se fige.
C’est une paralysie totale, de tous et de tout le monde.
Et l’éveil de Kôhei, l’être le plus silencieux de toute cette tablée.
Un éveil qui les laisse tous pantois. Tous. Même Itoe.
Seika Itoe
(#)Jeu 25 Mar - 19:32
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Mariage ou Divorce ?
Solo
Le regard de Kôhei balaye ses interlocutrices. Il a l’air remonté comme une pendule, lui aussi, furieux de tout ce qu’il a pu voir.
Plus personne n’ose ouvrir la bouche, pas même sa propre mère, jusque-là très loquace.
Itoe laisse les choses se faire. Maiko semble avoir compris la logique de la Raikage et ne dit rien non plus. Même Kichi a cessé de gigoter.

Le plus difficile à vivre, au moins pour les membres de sa famille, c’est qu’il n’y a aucune colère sur son visage. Il est véritablement impassible, le faciès resté d’une neutralité à couper le souffle.
Pas une marque de rage, pas une seule veine proéminente, rien.
Ce n’est qu’une fulmination parfaitement silencieuse, glaciale, qui ne se manifeste pas physiquement.

Le silence écrase la pièce, coupe le souffle à tout le monde.
L’albinos l’observe, suspendue à ses lèvres, suspendue à ses actes. Bien qu’elle fasse de son mieux pour rester parfaitement calme, elle ne peut empêcher les lueurs qui dansent dans son regard.

Il a tout stoppé. Net.
Pas de question, pas de contestation possible. Il a réclamé le silence et l’a obtenu.
Les yeux scintillants de sa fiancée se sont éteints, ceux de sa mère n’ont pas subsisté plus longtemps.
Il a soufflé la vie hors de cette pièce en une seule fois.

« Vos histoires de parts, moi, j’m’en fous. J’veux juste épouser Ema. »

Un cri du cœur, qu’il laisse échapper comme une seule et unique vérité. Il n’y a rien d’autre qui compte, ni l’argent, ni les magasins, ni le futur.
Pour lui, l’avenir, c’est Ema. Cette femme délicieuse, qu’il a connue depuis trop longtemps et qu’il aime depuis de trop nombreuses années pour tout laisser tomber. Pour laisser des histoires de parts se mettre entre eux.
Ça irrite un peu sa mère, qui aimerait qu’il soit plus pragmatique, plus capable de réagir quand il faut réagir. Elle sait que son enfant est un romantique, qu’il aime l’amour avant d’aimer le profit, mais elle est agacée.
Son regard reprend des couleurs, son visage aussi. Elle se mord la lèvre, n’ose pas parler. Pas encore.

Alors qu’il s’apprête à parler, Kôhei réalise l’énormité qu’il allait dire.
Il ravale ses mots, les fait mourir au fond de sa gorge.
Le profit n’est pas ce qui le motive, mais il ne peut ruiner l’héritage de sa famille. Il ne peut écraser la fortune bâtie pendant toutes ces années.
Il ne peut oublier d’où il vient, ce qui lui a permis de mener la vie qu’il a menée.
Il a un devoir, une dette envers eux. Ce n’est pas une obligation, finalement, c’est juste une question de respect.
Et, par respect, il ne peut annoncer qu’il donne toutes les parts si nécessaire. Il ne peut annoncer qu’il n’en a rien à faire du commerce familial.
Il y a cette dette, là.
C’est là qu’il comprend toute la difficulté de cette entrevue, le besoin qu’il y a eu de faire appel à un regard extérieur.
Pour autant, Kôhei choisit de ne pas se démonter.

« Vous voyez bien qu’vous pouvez pas vous entendre ni parvenir à un accord. J’vois pas pourquoi vous essayez. »

Il marque un point.
Itoe note ça dans un coin de sa tête, mais ne lui donne pas encore totalement raison. Elle doit voir la suite.

Ayane, la matriarche du clan Menshi, les couturiers, se mord la lèvre si fort qu’elle en fait couler du sang. Il se répand dans sa bouche et lui laisse une amertume grandissante. Son fils est un idiot.
Mimiko, de son côté, semble se satisfaire de ce retournement de situation. Elle non plus ne sait pas par où commencer, mais elle ne voulait certainement pas partager ses parts.
Ema, quant à elle, semble hésiter entre la colère, comme son fiancé, ou l’empathie. Elle comprend d’où il vient, pourquoi il agit ainsi, mais elle a aussi l’esprit de compétition. Elle veut faire carrière, remporter de l’argent, que l’entreprise familiale grandit.

Pourtant, plus ils en ont discuté, plus chacun s’est rendu compte qu’aucun accord n’est possible. Cette situation est vouée à l’échec.

C’est là que la Raikage décide d’entrer dans la danse.
Maiko a dû s’absenter, appelée pour une affaire bien plus importante. De fait, l’albinos se trouve seule face au petit couple et leurs familles respectives.

« À la lumière de toutes les informations qui m’ont été données, je vois que votre problème est la fusion de vos deux noms. Vous craignez que donner le nom Menshi à Ema efface les marques de noblesse de la famille Tsukurikawa, de la même manière que donner le nom Tsukurikawa à Kôhei ne rendrait pas justice à la famille Menshi. Cette fusion est un problème pour vos deux familles, quelles que soient les raisons présentées. Dès lors, la situation me paraît plutôt simple. »

Simple pour elle, en tout cas.
Plus facile de réfléchir la tête froide lorsqu’on est extérieur à un problème.

« Si votre peur est que la fusion ne fonctionne pas, alors sortez ce mariage de la sphère économique. Il s’agira d’une alliance, oui, mais d’une alliance de vos familles et non de vos industries. Quel que soit le nom que prendront vos enfants, s’ils choisissent d’en changer, cela n’aura aucun impact. Cette union ne sera en rien une menace pour vos familles et, finalement, si vos héritiers donnent naissance à d’autres héritiers, ces derniers pourront choisir la voie dans laquelle ils s’inscriront ; si tant est qu’il s’agit de celle qu’ils doivent suivre. »

Certains se détachent de la voie imposée par la famille, choisissent d’aller ailleurs, de vivre ailleurs.
Itoe en est le parfait exemple.

« Nous ne pouvons nous porter garants de la stabilité économique de vos deux maisons, mais nous pouvons nous assurer que cette histoire ne devienne pas le sujet d’un tabou, de moqueries ou simplement une raison de vous faire tomber, qu’il s’agisse d’une famille ou d’une autre. Dès lors, le mariage d’amour pourra être célébré sans qu’aucune famille n’ait à renoncer à ses droits. »

Elle inspire. Avant que les deux rapaces, Ema et Ayane, ne se jettent sur la situation, Itoe décide d’y aller plus directement.
Leur couper l’herbe sous le pied une bonne fois pour toutes, pour leur montrer que tout n’est pas qu’une histoire de famille, où le cocon seul importe.

« Si cet arrangement ne vous convient pas, vous pouvez offrir la moitié de vos parts à l’autre famille, dans un cas comme dans l’autre, évidemment. L’arrangement reviendrait donc à vous donner pour moitié à la maison à laquelle votre enfant se lie, mais il me semble clair que ce n’est pas ce que vous souhaitez. Kumo peut également se porter garant de cette sécurité financière, en coupant la poire en deux pour prendre la part que vous ne souhaitez offrir et la redistribuer. Une nouvelle fois, je doute que cela soit votre objectif. »

Un sourire cordial, qui leur glace le sang.

« Je vous propose donc de rédiger un contrat nuptial où aucune famille ne cède ses parts. Au décès de l’un des deux époux, l’héritage reviendra aux parents du défunt, ou à la boutique en cas de décès desdits parents. Dès lors, les affaires des Tsukurikawa et des Menshi resteront au sein de leurs cocons et ne subiront ni changement, ni modification de la part de la maison de l’autre. »

Tout le monde hoche la tête, un mouvement presque parfaitement synchrone.
Kôhei pose des prunelles pleines de bienveillance sur la Raikage. Toute trace de colère semble l’avoir quitté.

Les pourparlers durent encore quelques instants, le temps que tout le monde s’accorde.
Une fois que tout le monde s’est mis d’accord, Itoe commence à rédiger le contrat de mariage.
Comme prévu, les époux ne céderont aucune part de leur maison-mère, mais ils porteront chacun le nom de l’autre.
La naissance de la famille Tsukurikawa-Menshi a lieu sous les yeux de la Raikage, là, dans un restaurant, alors que personne ne s’attendait à cela.
Et c’est une famille de deux artisans concurrents, qui n’acceptent le mariage de leurs enfants que parce qu’il s’agit d’un mariage d’amour. Et encore, pour Ayane, c’est un mariage accepté à demi-mots.
Elle n’était pas pour, pas fondamentalement contre non plus, mais elle aurait aimé un meilleur parti pour son enfant. Ema n’est pas exactement un modèle, à ses yeux.
Pour Mimiko, c’est à peu près pareil, l’enfant chiffe de la famille d’en face n’est peut-être pas le meilleur choix à faire, mais il est celui de sa fille.

Et, finalement, au-delà de leurs préoccupations financières, ils doivent prendre en compte l’amour qu’ils se portent les uns aux autres.
Quitte à ne pas faire de profit dans ce mariage, à leur grande déception.
Seika Itoe
(#)Jeu 25 Mar - 22:13
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