Très tôt, Tsuchi a su profiter de sa taille et de ses ressources pour devenir une nation importante dans le monde. Elle s’est bâtie sa réputation sur l’exploitation de ses mines de charbon dans un premier temps, avant de tourner la grande majorité de son économie vers les pierres précieuses dont regorgent les sous-sols du pays.

C’est tout naturellement que le Pays de la Terre devint l’une des Cinq Grandes Nations. Elle était celle dont l’économie était la plus prospère, l’armée la plus puissante et la population la plus civilisée. Même lorsque le chakra et les shinobis apparurent officiellement, les clans du pays œuvraient ensemble pour sa grandeur. Une idylle, presque, qui se concrétisa par l’ouverture d’Iwagakure no Satô, village caché où régnait l’entraide et où il faisait bon vivre. Sa situation excentrée lui permit, de plus, d’empêcher les combats éventuels de se dérouler sur ses terres. Tsuchi avait tout pour réussir.

Comme partout dans le monde, la longue période de paix qui a suivi l’ère des démons a considérablement favorisé l’entre-soi, la corruption et la cupidité. Les mineurs furent remplacés par de la main d’œuvre étrangère peu chère, entraînant chômage et pauvreté. Les armées ne furent pas renouvelées. Les grandes villes s’encrassaient. Iwa même, symbole pourtant de la grandeur et de la puissance, dépérissait peu à peu. Si toutes les nations, à cette époque, connurent un mouvement de révolte, c’est à Tsuchi qu’il fut le plus violent. La guerre civile fut déclarée, et les mesures drastiques du pouvoir en place prises pour endiguer les mécontents ne firent qu’empirer les choses.

Le Traité de Prospérité sembla calmer les velléités belliqueuses des rebelles, mais les maux s’étaient ancrés bien trop profondément pour se régler par la simple fermeture du village ninja. La misère s’était abattue sur Tsuchi, et les gouvernements successifs tentèrent plus de consolider leur influence que d’aider les populations. La révolte, par conséquent, ne s’est jamais tue totalement dans le pays, bien qu’elle fût muselée à grand coup de réprimandes et de sanctions. Dépassés, les Daimyôs engagèrent des mercenaires de tous horizons pour contrer ce qu’ils n’arrivaient pas à contenir : le début d’un engrenage pour le Pays de la Terre. Les rebelles gagnaient en influence, jusqu’à faire tomber Torizawa, l’une des villes principales du pays. Les mercenaires, eux, avaient aussi étendu leur réseau jusqu’à s’installer dans les ruines d’Iwa, qu’ils entreprirent de reconstruire à leur image.

Lorsqu’Arashi fut détruite, le gouvernement avait déjà les pieds et les poings liés par les nombreux problèmes internes. Un grand remaniement se fit alors, avec pour objectif principal d’enrayer le mouvement rebelle.
Officiellement, Tsuchi refusa de rouvrir Iwa, considérant que l’armée seigneuriale suffisait à protéger les Tsuchijins. C’était la version nationalement et internationalement défendue.
Officieusement, le monde du crime savait qu’Iwa était aux mains de mercenaires qui utilisaient le village à des fins de contrebandes : un véritable marché noir. Si la ville était un microcosme à Tsuchi, au moins n’était-elle pas ouvertement l’ennemie du pouvoir en place. Surtout avec la nomination du nouveau Daimyô, qui inspirait la crainte et le respect des Tsuchijins, certes, mais également de nombreux mercenaires.

La situation est chaotique à Tsuchi no Kuni : le pouvoir en place, qui exerce une tyrannie militaire stricte, se heurte à une rébellion qui prend de plus en plus d’ampleur et qui plonge le pays dans une guerre civile qui dure depuis des lustres.

En revanche, le nouveau Daimyô récemment nommé entend bien restaurer l’harmonie dans le pays, quel qu’en soit le prix.