Mes bras fouettaient l’air au rythme de leur expansion et contraction. Sur une partie inoccupée des haut remparts Konohajin, je frappais le vide incessamment en exécutant des katas, offrant un spectacle chorégraphié surprenant et discipliné. N’ayant comme spectateurs, pour l’instant, que les nombreuses toitures du village caché, je n’avais pas à avoir peur d’être déconcentrée par le regard de parfaits inconnus. Bien que cela ne me dérangerait probablement pas de toute façon, la certitude d’avoir une certaine tranquillité aidait à ma méditation interne, à mieux visualiser mes mouvements dans l’espace qui m’était alloué. Un moulinet de bras, puis je tournai la tête dans une autre direction, guidant mes prochains enchaînements sur une autre silhouette imaginaire. Au même moment, je sentis le vent des hauteurs souffler mes cheveux de jais vers l’arrière, la brise caressant mon visage de son doux passage en même temps. J’inspirai profondément entre deux coups, profitant de cette sensation agréable afin de me ressourcer, de puiser dans la quiétude du vent, le calme nécessaire avant de pouvoir déferler une tempête d'agressivité.
Pendant un instant, au milieu de ce calme absolu, mes pupilles se dilatèrent et mes yeux marrons passèrent au gris clair. Des veines apparurent autour de mes orbites, durcissant ce regard qui n’avait maintenant plus besoin de se concentrer sur sa cible. Mon esprit s’ouvrait au monde par le biais du regard des dieux et, tout ce qu’il y avait autour de moi apparut dans le champs de vision que m’offrait le Byakugan. La plateforme sur laquelle je me tenais m’était entièrement visible et je ressentis à ce moment, une connection entre le monde et ma conscience. Un sentiment, un ressentis…étrange…mais ô combien satisfaisant. Le pouvoir de la pupille grise restait fascinant , même pour une héritière naturelle. Chaque fois, je ne pouvais que me sentir privilégiée que d’avoir la chance d’assister à ce spectacle, certes, mais d’en être l’hôte également.
Enfin, me replongeant dans la réalité après cette demi-seconde de réflexion, je déferlai la rage enfouie dans mon esprit en libérant tous mes sens durant cette attaque qui se voulait de plus en plus rapide. Une succession de coups reconnus comme faisant partie des arts secrets du clan Hyûga. Un héritage passé de génération en génération, mais dont il m’aura fallu apprendre seule, vu la disparition de ma mère et mentor.
Un et deux coups, lourds, puissants, mais si précis qu’ils étaient difficiles à esquiver.
Trois, quatre, cinq, six coups, en une cadence accélérée, commençant à défier les limites humaines d’un corps lambda.
Sept,huit,dix….douze coups de la pointe des doigts, visant cette fois-ci des points bien précis, de manière presque chirurgicale et d’une rapidité quasi impossible. Le dernier de ces coups fut effectué sur un plongeons avant sur une victime invisible en proie à un assaut tempêtueux. Et pourtant…entre deux souffles effrénés après une telle prouesse physique, je ne pouvais que garder en tête que cette technique était en fait…incomplète.
Soupirant longuement, hochant la tête alors que je reprenais ma position initiale, je rouvris les paupières, prête à recommencer…encore et encore! Le feu ardent soufflerait au rythme de mes ambitions aujourd’hui!
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