Depuis quelques jours, Saxa voyageait vers et à travers le Pays du feu. Dabord pour voyager et voir de nouveaux horizons lors de son congé d'obligations, mais surtout parce qu'elle avait entendu parler d'une nouvelle collection de mode qui offrait autant de vêtements que de bijoux et accessoires. Tsuchi no kuni ne recevait jamais la visite de marchands avec des produits aussi raffinés, sûrement à cause de tous les criminels qui s'y trouvaient. Ceci donnait donc à Saxa une raison de s'aventurer dans le grand Pays du feu pour y visiter la nouvelle ville de Kanetsu. Cela ne faisait pas très longtemps que les marchands et civils parlaient de cette grande et belle ville regorgeant de richesses. On dit également qu'il s'y trouverait les plus beaux hommes, le Hi avait cette réputation auprès des femmes de Tsuchi, mais ce qui attirait surtout l'oreille de Saxa, c'était cette marque avec ses robes de soie et ses bijoux tape à l'œil !
Sur son chemin, la jeune femme ne s'arrêtait que pour dormir et se rafraichir dans des établissements à cet effet. Elle voyageait en caravanes pour ne pas s'épuiser et ni être totalement seule, même si elle était une kunoïchi, cela ne voulait pas dire qu'elle ne risquait rien. Donc, voyager comme un civil parmi tant d'autres limiteraient surement les risques. Les Pays qu'elle traversait semblaient tous être moins agités et surtout passé la frontière du Pays du feu. Ses grandes forêts verdoyantes étaient impressionnantes. Vivant parmi les rochers et les crevasses, nul doute que tant de végétation la faisait sourire. Ce territoire avait l'air si jeune, si vivant, même l'air y était plus pur. « Si je pouvais vivre n'importe où dans le Yuukan, je choisirais sans doute le Pays du feu. » Se disait-elle en admirant la nature qui défilait devant ses grands yeux dorés.
Le convoi arrivait enfin à destination, la ville de Kanetsu ! Déjà la présentation était impressionnante, de grands murs bien hauts, des portes toutes aussi grandes voir plus et bien ouvertes pour y accueillir tous les passants. Déjà en population, il y avait beaucoup de bruits, les gens qui parlaient, la musique et les bruits de fonds qui se mêlaient à l'ambiance animée des lieux. On y voyait la présence de beaucoup de gardes pour la sécurité ce qui était rassurant et tout le contraire de la place du marché d'Iwa qui grouillait de pestes. Même la clientèle de la place était visiblement différente, tous étaient si bien habillés et ne semblaient pas mourir de faim ou triste. Des gens souriants qui la faisait sourire à son tour.
La femme replaçait sa peau de renard blanc sur ses épaules et passait une main sur sa coiffure pour s'assurer que tout allait avant d'entrer enfin dans cette foule de gens et s'y perdre volontairement. Il y avait tant de kiosques, tant de boutiques et tant d'animation, que faire le tour prendrait plus d'une journée. Il lui fallait en priorité se trouver un endroit où s'installer et y laisser son bagage de vêtements de rechanges et d'essentiel de toilette... Sur son chemin, elle trouvait enfin un petit Ryokan coquet dans un secteur plus tranquille de la ville pour s'y enregistrer. Avant de se présenter, elle aurait dû penser à changer son nom de famille, car la femme de l'accueil eut l'air d'hésiter un bref instant avant de lui donner sa clé.
_Merci.
Lui disait Saxa en prenant la clé de sa suite. En se retournant, la jeune femme fonçait dans la personne qui se trouvait derrière elle.
_Excusez-moi ! Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un derrière moi... Disait-elle embarrassée avant de le contourner et partir vers sa chambre pour y déposer ses effets. « Non mais la honte ! » Elle qui n'avait pas l'habitude d'être aussi maladroite préférait partir le plus rapidement possible pour éviter la confrontation, celle-ci n'avait même pas pris le temps de vérifier s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Enfin, après s'être installée et ayant enfin les mains libres, Saxa pouvait enfin partir à la recherche de cette nouvelle collection !
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Dernière édition par Hougyoku Saxa le Mar 19 Jan - 4:04, édité 1 fois
Le soleil se coucha rapidement sur le Yuukan, teintant le ciel d’une brûlante couleur rosée, illuminant ainsi la belle et neuve ville de Kanetsu. Petit à petit, les nombreux bâtiments se faisaient recouvrir d’une couleur chaude, se mariant parfaitement avec la verdure et les nombreux pavés blancs qui ornaient les rues et places. L’évolution de Kanetsu avançait bien et dans peu de temps, elle ferait la fierté de tout le pays, accueillant probablement le Daimyô et d’autres êtres issus de la noblesse. En ce doux soir d’été qui s’annonçait alors, la grande cité, destinée à devenir la future capitale du Pays du Feu, n’allait pas pour autant partir s’endormir en même temps que l’astre solaire. En réalité, c’était tout le contraire qui s’apprêtait à se produire. Un nouveau cycle de vie et d’activité démarrait, prenant place jusqu’au bout de la nuit dans les multiples établissements de jeux de hasard, des restaurants aux plats succulents et dans les auberges toujours abondamment remplis par les touristes qui ne cessaient d’affluer. Seulement, cela était également le signe d’une sombre face qui commençait à se créer. Une sombre face que les ninjas de Konoha tentaient tant bien que mal de réduire à néant avant que celle-ci ne gangrène profondément les lieux...
Razan, qui avait fait le voyage la veille, attendait tranquillement dans cette chambre réservée auprès d’une petite auberge par les soins de son village. Kunai, shurikens, bombes fumigènes, le Chuunin préparait un à un tout l’équipement dont il aurait besoin lorsque pour lui viendra le moment du combat. Ses yeux revenaient de temps en temps sur cette petite horloge posé sur la table de chevet. Il veillait à ne pas manquer l’heure où les loups sortiraient sûrement de leur tanière, s’apprêtant ainsi à commettre tous les délits et, parfois, crimes dont ils seraient capables. Braquage, fraude aux jeux, règlement de comptes. Autant de méfaits faisant partis de la panoplie habituel des gangs cherchant à se faire une place dans ce monde dominé par la force de l’ordre shinobi ! Finalement, l’heure de partir arriva. Il descendit tranquillement les marches, se préparant mentalement à tout ce qu’il allait devoir entreprendre dans les heures qui viennent. Il attendit un instant devant l’accueil, s’apprêtant à payer si tôt que la femme devant lui eut récupérée ses clés. Celle-ci ayant terminé, elle fonça en plein dans Razan !
« Non désolé c’est- ! » Commença-t-il à dire, avant de voir qu’il n’aurait pas le temps de finir sa phrase que la belle dame avait déjà disparue ! « Ma faute... »
Un peu perplexe et gêné, le Kinzoku laissa la mystérieuse femme s’échapper, ne pouvant retenir que sa longue chevelure blonde et ses vêtements qui témoignaient sans doute de la haute classe sociale à laquelle elle appartenait ! Un profil qu’il n’était pas rare de croiser à Kanetsu. Peut-être aura-t-il la chance de la recroiser avant que son devoir ne l’oblige à rentrer faire son rapport de mission à Konoha ? Car c’est bien pour cela qu’il était venu, exécuter un nouvel ordre donné par son Hokage ! C’est pourquoi, à la nuit tombée, il s’aventura à travers la grande cité, commençant d’abord par inspecter les alentours du Palais, avant d’atterrir dans la plus grande salle de jeu de la ville ! Le brouhaha de la foule, les bruits incessants des machines de pachinko et cette forte odeur de saké attestaient de la folle ambiance qui régnait dans l’établissement. Le shinobi de Konoha s’était posté dans un coin qui lui permettait de scruter d’un regard avisé l’entièreté des lieux, tentant de desceller à travers la foule le moindre comportement suspect. Cependant, après près d’une heure d’observation, il n’en fut rien... Quand soudain.
« Vite, il nous reste plus beaucoup de temps ! Il paraît qu’ils vont montrer une nouvelle collection de vêtements ! Et ce n'est pas tout... Il y aura même la présentation du diadème de Shimizu qui sera mise aux enchères ! »
Un heureux hasard fit passer les deux jeunes femmes à côté de Razan, dont les yeux s’écarquillèrent immédiatement. Pourquoi n’avait-il eu aucunement vent de cette rumeur concernant ce diadème ? Valant sûrement un montant inestimable de ryos, tout paraissait clair maintenant dans l’esprit du Chuunin qui s’empressa de quitter les lieux ! Relevant le bout de col roulé jusqu’à son nez afin de former un masque, il bondit à travers la nuit, filant comme le vent jusqu’au bâtiment où se tiendrait cette fameuse enchère. Ne lui restant pas beaucoup de temps avant le début de l’événement, il savait sans l’ombre d’un doute que les criminels seraient déjà sur place...
La kunoïchi s'enfonçait dans cette ville colorée le sourire aux lèvres. Les artisans passionnés faisaient l'éloge de leurs marchandises aux passants. Les dames s'extasiaient devant les kiosques de foulards et de parfums. Il y avait même des maquilleurs et coiffeurs transformaient leurs clients en de véritables mannequins, cette ville avait vraiment une ambiance peu commune qui nous donnait l'impression d'être dans un tout autre monde, Saxa se sentait transportée dans cet univers luxueux.
Ses yeux curieux s'arrêtaient sur tout ce qui brillait, les bijoux, les sculptures, les pierres, les vêtements... Elle était comme une petite fille dans une boutique de poupées de chiffons. Le temps défilait rapidement et la jeune femme n'avait encore rien acheté, mais le simple fait d'observer la satisfaisait, son argent, elle le gardait pour cette nouvelle collection qui, selon les affiches sur les murs, serait présentée plus tard en soirée suivi d'un grand évènement. « Le diadème de Shimizu ? » Son regard s'illuminait, elle ignorait qui était ce Shimizu, mais le gros titre et la photo laissait croire qu'il s'agissait d'un accessoire inestimable, elle ne pouvait pas manquer ça !
Le soleil commençait à s'évanouir et après avoir senti toutes les bonnes odeurs des restaurants dans la ville, Saxa s'arrêtait pour quelques sushis qui étaient aussi succulents qu'ils en avaient l'air. Les premières lanternes s'allumaient alors que le ciel se faisait plus sombre, la citée devenait encore plus magnifique la nuit tombée ce qui émerveillait l'Hougyoku qui n'avait pas l'habitude de tant de beauté. Ce qui lui donnait encore plus envie de vivre dans ce genre d'environnement, mais Iwa était loin d'être prêt à ce genre de changement.
Comme la nuit était tombée, il était temps pour Saxa de se rendre dans l'établissement où était présentée la nouvelle collection. « Mais quelle file ! » Se disait-elle en voyant le nombre de gens qui attendaient pour entrer. Toutefois proche de l'entrée, on la remarquait et l'homme de la porte lui faisait signe et la laissait passer en lui faisant un magnifique sourire pour ensuite la complimenter. La dame le remerciait et passait devant tout le monde, être jolie avait ses avantages. Maintenant entrée dans ce sanctuaire de la mode, la jeune femme replaçait sa peau de renard sur ses épaules et ouvrait un éventail qu'elle utilisait pour se faire un peu de vent avec raffinement.
Des employés circulaient avec des dégustations de champagne et de saké qu'elle prenait la liberté d'essayer. Saxa se sentait comme une grande dame, mais aussi comme une gamine quand elle regardait ces robes et ces bijoux. Mais, il y en avait une qui lui coupait le souffle à l'instant où elle l'apercevait. Une pièce de choix unique de la collection qui attirait plus d'un regard. Son bustier rappelait la poussière de cristal, léger et scintillant, elle en salivait presque. Puis le reste de la robe en mousseline de soie d'un rose très doux, elle était ouverte au niveau de la cuisse, sans doute ce qu'elle préférait sur toutes les robes, Saxa se sentait connectée avec cette création, comme si elle était faite pour elle.
Il ne s'agissait pas d'une robe imposante, ni lourde en détails, elle était même subtile dans son genre ce qui lui plaisait. « Il me la faut ! » C'était le coup de foudre. La demoiselle faisait donc ce qu'elle devait faire, montrer ses ryos pour convaincre la dame pour la laisser essayer cette œuvre d'art. Derrière le petit rideau, Saxa ne pouvait s'empêcher de sourire alors que ses doigts passaient sur la robe qu'elle enfilait. La kunoïchi s'assurait d'abord que tout était bien placée, le bustier et la jupe, les cristaux qui cachaient tout avant de sortir pour s'admirer devant le miroir. Ses yeux n'arrivaient plus à quitter la glace. « Elle est parfaite. »
_Magnifique !
La voix d'un homme la sortait de son petit rêve éveillé et la jeune femme se retournait vers lui un peu surprise.
_Excusez-moi ?
S'exclamait-elle en le regardant. Il était grand, vêtue d'un habit assez chics et portaient des lunettes fumées. Avec lui un homme et une femme tous les deux ressemblant à des gens d'affaire.
_Pardonnez mon manque de civisme ! je m'appelle Shiiro et ce sont mes associés. Nous sommes chargés de présenter le diadème et, je n'ai pas pu m'empêcher de vous remarquer avec cette robe, elle est faite pour vous.
Gênée, Saxa baissait les yeux et se regardait dans le miroir continuant d'admirer la tenue en regardant l'homme qui s'approchait d'elle sans se gêner.
_Je n'irai pas par quatre chemins, notre mannequin pour le diadème n'est pas en état d'assurer son rôle ce soir.
_Elle gère mal l'alcool et sa rupture... Disait la femme qui l'accompagnait en analysant Saxa du regard après avoir coupé l'homme avec ce détail.
_Oui... Enfin, nous aurions besoin d'une nouvelle tête pour porter le diadème et j'aimerais que ce soit vous, avec cette robe bien entendu.
La demoiselle se retenait pour ne pas sauter de joie sur place. « C'est sérieux ! Mais vrai de chez vrai ? Ça m'arrive vraiment ? Frappez quelqu'un ! » Elle était toute excitée et il lui était impossible de refuser une telle offre, mais hors de question d'avoir l'air d'une gamine énervée pour lui donner sa réponse. La kunoïchi prenait une bonne respiration pour se calmer et se retournait avec un joli sourire délicat.
_J'en serais plus qu'honorée !
_Parfait, venez avec moi, vous réglerez cette facture après les enchères. Disait-il en faisant signe à la vendeuse avant qu'il n'amène avec lui la jeune femme en arrière salle dans une loge où une maquilleuse et une coiffeuse l'attendait. On s'occupait rapidement d'elle pour la rendre impeccable, sa coiffure était gonflée pour asseoir le diadème sur sa tête, mais assez délicate pour ne pas voler la vedette. Son maquillage était clair et avec quelques paillettes sans pour autant enlever la brillance de la robe. C'était un véritable conte de fée que vivait la jeune femme à cet instant. La femme lui expliquait comment elle devait se tenir et ce qu'elle devait faire alors que les hommes commençaient à organiser les enchères. Saxa était ensuite dirigée derrière le rideau et on l'invitait à entrer sur scène.
_Maintenant notre délicieuse Saxa qui portera le précieux diadème de Shimizu.
La jeune femme gardait une posture droite et élégante, son délicat sourire ne quittait pas son visage, c'était comme un rêve éveillé pour la demoiselle. Shiiro ouvrait la boite de verre dans laquelle était soigneusement placé le couronne joliment ornée de pierres précieuses, il y en avait tellement que s'en était même de l'abus. Saxa devait se pincer la lèvre du bas entre ses dents pour ne pas afficher un trop grand sourire, son regard brillait sous les projecteurs, elle était émerveillée par ce qui ce passait.
_Donc les enchères débute à cinq milles ryos !
Les gens commençaient rapidement à lever leurs numéros pour surenchérir, les chiffres défilaient à un rythme quasi imprononçable, c'était la première fois qu'elle participait à ce genre d'évènement et c'était impressionnant à voir. À la demande de Shiiro, la jeune femme tournait sur elle-même pour montrer tous les côtés du diadèmes et pour le faire briller d'autant plus sous les projecteurs afin d'encourager les gens à monter davantage. Le cinq mille ryos était déjà loin derrière.
Le vent soufflait bien plus fort du haut du poste d’observation du Chuunin, qui se laissa abaisser son masque quelques instants afin de profiter du souffle d’air frais qui venait caresser son visage à cet instant. Posté sur une grande tour de la cité, Razan contemplait la foule immense qui s’était amassée devant le bâtiment où se tiendrait l’un des plus grands événements de mode et joaillerie que Kanetsu ait connue. Plus la nuit tombait, plus cette noble classe de personnes se laissait sombrer dans l’ivresse et la folie que leur richesse leur permettait de vivre. Loin des préoccupations les plus primaires du peuple qui tentait de retrouver une simple vie depuis un an et la renaissance des différents villages shinobis. Plus encore pour ces ordinaires personnes qui vivaient en dehors et qui n’avaient pas toujours l’occasion de jouir en temps et en heure de la protection des forces ninjas. Un phénomène que le Kinzoku eut l’occasion de voir de ses propres yeux lors de cette mission, accompagné d’un jeune Genin, où plusieurs petits villages de Hi et Tetsu furent ravagés par un groupe de bandits...
Cependant, cela ne constituait d’aucune façon une quelconque raison pour la Konohajin de manquer à son devoir et négliger ainsi la protection de ces personnes qui s’apprêtaient à vivre une soirée mouvementée ! En effet, Razan en était bien conscient, le manque d’information dont il fut victime avait certainement déjà donné l’occasion aux malfaiteurs de s’infiltrer parmi l’afflux de gens et ainsi de pénétrer au sein de la bâtisse. Par conséquent, ils pouvaient qu'imiter ses cibles et user de ses capacités afin de s’infiltrer à son tour. Alors, relevant une nouvelle fois son masque jusqu’au niveau du nez, le Chuunin bondit de nouveau à travers l’effervescente ville, passant de toit en toit, se fondant à la moindre occasion dans l’obscurité que lui fournissait la nuit, en essayant de provoquer le moins de bruits possibles. Si le fait d’alerter la population ne faisait pas parti de ses craintes, ceux-ci étant malgré tout sous la protection directe de Konoha, il se pouvait que des membres du groupe de criminels rôdent encore parmi les allées et places de la belle Kanetsu.
Dans un nouveau bruit de rafale, le ninja était arrivé sur le balcon d’un des étages du bâtiment. Jusqu’ici, tout se déroulait de la meilleure des manières. Mais Razan était un homme prudent, ne sous-estimant jamais les forces et ressources que ne cessaient de s’inventer les bandits. D’ailleurs, de là où il se trouvait, il pouvait déjà ressentir plusieurs faibles sources de chakras entourant la pièce centrale de la bâtisse. Puis, une plus forte, tout proche de la scène principale d’où serait sûrement présidé la vente aux enchères du précieux diadème. Ce n’était donc pas de simple brigands, il y avait des personnages capable de maîtriser le chakra en ces lieux, quand bien même leur source ne paraissait pas bien grande ! Sans plus attendre, le Chuunin effectua une première série de mûdra, activant ainsi une technique lui permettant de se dissimuler à toute détection chakratique de la part de ses adversaires...
* Je dois rester prudent. Ils sont une dizaine et déjà tous en place. Que faire... ? Les éliminer un par un semble être la meilleure solution, mais je ne suis pas sûr d’avoir le temps nécessaire avant qu’ils ne passent à l’attaque...* Pensa alors le Kinzoku.
Le temps lui manquait. Leur surnombre lui faisait également défaut. Alors, pour en savoir plus sur la situation, le guerrier ami de l’ombre vagabonda à travers les différents couloirs, créant son chemin le plus discrètement possible pour être le plus proche du précieux bijou. Finalement, le voilà arrivé à un nouveau balcon d’où il pouvait maintenant assister à la vente aux enchères. Les yeux azur de Razan s’arrêtèrent d’abord sur cette foule excitée. Certains admiraient en silence le fameux diadème de Shimizu, d’autres se bousculaient afin de le voir de plus près, d’autres encore levaient sans cesse leur panneau afin de faire une offre plus grande que celle du voisin ! Puis, son regard glissa vers la scène et ses yeux se plissèrent un peu. Intrigué. Il observait cette jeune femme à la belle chevelure blonde, tournant sur elle-même pour montrer à quel point le bijou la sublimait, tentant les potentiels acquéreurs à dépenser une partie de leur fortune pour l’acquérir ! Soudainement, les lumières s’éteignirent...
Saxa vivait le rêve ! Un rêve que son chef, Kanato, n'approuverait sans doute pas. Mais comme elle était seule, qui pouvait l'en empêcher ? Après tout, être une jolie princesse le temps d'une soirée ça n'arrivait pas tous les jours ! Donc, au diable ce qu'on allait lui reprocher si les photos qui étaient prises circulaient à travers le Yuukan. La kunoïchi profitait à fond de ce moment de pur bonheur sans même se douter une seconde de ce qui se tramait en coulisse. Les projecteurs l'aveuglaient ce qui l'empêchait de bien voir le public si ce n'était que les affiches blanches des clients et les premières rangées. Certaines personnes étaient en mouvement, mais avec le personnel chargé des rafraîchissements, il n'y avait rien de suspect pour la demoiselle.
Les chiffres défilaient beaucoup moins rapidement ce qui se jouait maintenant entre trois clients et ensuite deux pour une somme hors de prix. Il y avait vraiment des gens fortunées à cette soirée ! Shiiro qui tentait de faire monter la température entre les deux commençaient à proposer des prix puis frappait son marteau lorsque les enchères prenaient fin. Il tapait trois fois de son petit marteau de bois pour clore l'affaire.
_Adjugé pour une somme de... L'homme fût interrompu par une violente coupure de courant plongeant la salle dans l'obscurité.
Le premier réflexe de Saxa était de mettre une main sur la couronne afin de la tenir et de l'autre, elle touchait dans le vide pour essayer d'attraper Shiiro, elle était perdue. Des cris de femmes, des chaises qui tombaient et des verres qui se cassaient. L'heure n'était plus à la fête, quelqu'un attaquait et il était logique de croire que c'était pour ce diadème. La demoiselle prenait donc l'initiative de partir vers les coulisses plutôt que de chercher à attraper l'homme dans le noir. Toujours une main sur l'accessoire assit sur sa tête, la kunoïchi faisait aller son autre main dans le rideau pour tenter de trouver la sortie, mais une main venait lui attraper l'épaule.
_LÂCHEZ-MOI ! Criait-elle.
Cette main était large et puissante, sans aucun doute celle d'un homme, il essayait de lui enlever la couronne, mais elle ne démordait pas et comme il n'avait sans doute pas le temps de se disputer avec elle, ce dernier décidait de la prendre tout simplement avec lui. Le voyou lui tenait un poignet pour l'empêcher de le frapper et aussi ce qui l'empêchait de composer la moindre mudra, quoi que ses techniques n'étaient pas rapides ni efficace dans une telle obscurité. Son ravisseur devait sans doute porter une lunette de vision nocturne puisqu'il savait exactement où aller et sans problème.
_Lâches-moi espèce de brute !
_Donnes-moi le bijou et j'te laisse filer.
_Hors de question !
Répondait-elle en donnant des coups pour essayer de le ralentir. Pour sûre, elle regrettait de ne pas avoir d'arme sur elle... La prochaine fois, elle ne ferait pas cette erreur. Ils sortaient enfin de la baptise, la porte donnait sur le toit, avec lui quelques autres hommes arrivaient, l'un d'entre eux lançait une bombe fumigène dans l'escalier avant de fermer la porte. L'un d'eux soupirait en la voyant avec eux.
_Bon maintenant on a un témoin... Amènes-la et on verra ce qu'on en fait plus tard.
Saxa voulait résister, mais ce n'était pas comme s'il la laissait faire quoi que ce soit, plus elle essayait plus il serrait son poignet, un peu plus et il le cassait entre ses doigts. Elle gémissait, mais ne démordait pas, la kunoïchi lui donnait un coup de pied au niveau du genou. À bout de patience il la levait du sol pour l'embarquer sur son épaule avant de disparaître de toit en toit. Il lui tenait toujours le poignet et son autre main retenait la couronne. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de décoller son visage de son dos, ses vêtements puaient le cigare ! Leur but était de sortir de Kanetsu le plus rapidement et efficacement possible. Ils étaient silencieux et devaient sans doute avoir planifié ce petit coup depuis un bon moment puisqu'ils étaient bien coordonnés.
Les deux hommes qui suivaient se séparaient avant de sortir de Kanetsu, était-ce un moyen de faire diversion ? Tandis que l'homme qui la portait et celui qui semblaient être le chef regagnaient la terre ferme de l'autre côté du mur pour courir. Ils s'arrêtaient au milieu de nulle part. Un char tiré par deux chevaux attendait là. Le voleur la jetait dans le fond du chariot en la regardant. Son regard était aussi déprimant que l'odeur qu'il dégageait.
_Tu vas être gentille et tu restes là.
Saxa le regardait toujours avec mépris avant de lui cracher au visage. Il s'essuyait le nez et la joue insulté avant de fermer brutalement la porte du charriot. La kunoïchi se redressait en regardant autour d'elle. Aucune fenêtre, une seule porte et c'était celle que l'homme venait de fermer. La jeune femme se massait le poignet en essayant de faire circuler le sang pour qu'elle arrête de picoter. « Tu parles d'une belle soirée... » Pensait-elle en soupirant longuement. La femme prenait la couronne pour la regarder, les joyaux brillaient sous les petits rayons de lumière qui passaient entre les défauts du bois. Elle fronçait les sourcils. « Et maintenant ? »
Les ténèbres envahirent tout à coup la grande bâtisse sans qu’aucune lumière de secours ne vînt éclairer la pièce et ainsi chasser la peur des nombreuses personnes qui s’y trouvaient. Évidemment, ils n’étaient pas les seuls à convoiter le fameux diadème et le groupuscule qui venait de faire son entrée en scène avait visiblement pris soin de saboter tout ce qui pourrait venir en aide aux innocents. Le pire qui pouvait se produire était le même élément qui tendait à apporter par vague son lot de désastre dans tous les sombres événements, la panique. Elle avait la fâcheuse tendance de contaminer les esprits comme la plus contagieuse des maladies en plein hiver, laissant alors la part sombre de l’être humain se révéler au monde. Bousculades, cris ou encore piétinements venaient témoigner de ce chacun pour soi qui avait pris le dessus à cet instant chez tous les civils incapables de se défendre. Cependant, le pire était encore à venir...
Quelques explosions de bombes fumigènes détonèrent autour de la belle dame porteuse du diadème, créant autour de la victime un nuage si épais qu’il était impossible de voir à travers. En l’espace de quelques secondes, le Chuunin de Konoha vit la situation complètement échappé à son contrôle et se retrouvait alors sans d’autres solutions que celle de tenter une riposte le plus rapidement possible ! Ainsi, il exécuta aussitôt une nouvelle série de mûdra et se mit à malaxer son chakra de sorte à pouvoir ressentir plus précisément toutes les sources de chakra qu’il avait ressenti plus tôt. Il bondit alors du balcon où il s’était caché, se propulsant vers la scène où se trouvait celle dont il ne connaissait pas à cette heure la nature de kunoichi.
* Trop tard ! * pensa Razan, voyant que les deux sources de chakra les plus importantes s’éloignaient déjà vers les coulisses. Et les problèmes ne faisaient que commencer. Se redressant de son atterrissage, ses yeux azur observèrent la triplette de guerriers qui venait de s’amasser autour de lui, l’encerclant, sortant les armes.
« Tu pensais vraiment que l’on ne savait pas qu’un ninja traînait dans les parages ? Ha ! » S’amusa à provoquer l’un des bandits, pointant le bout de son wakisashi vers le Kinzoku. « C’est déjà terminé pour toi Konohajin !! »
Le shinobi claqua la langue, tandis que ses sourcils se froncèrent et son regard beaucoup plus sérieux que lorsqu’il endossait le rôle d’observateur. La dernière personne venait de quitter la salle aux enchères. Quelques bruits de verres, qui glissaient hors des tables et se cassaient sur le sol, venaient briser le silence qui désirait s’installer. La tension gagnait tous les acteurs de l’acte violent qui s’apprêtait à se jouer et dans un mouvement aussi vif que le vent, l’affrontement démarrait ! Les coups pleuvaient. Le décor se déchirait sous les vagues de techniques que s’envoyaient les assaillants et le garant de l’ordre shinobi. Les lames des brigands venaient se fracasser contre le pauvre kunai du Kinzoku, puis directement contre l’armure corporelle que ce dernier parvenait à créer grâce à son pouvoir héréditaire. Puis il prit rapidement le dessus, anticipa chaque mouvement de ses adversaires, remerciant les heures passées à entraîner sa sensorialité ! Enfin, il riposta !
Le silence s’était finalement emparé de la pièce une nouvelle fois. Au sol gisaient trois corps, percés de toutes parts par les tranchantes armes issus de la création du Kinzoku et dont le sang s’écoulait lentement des bords de l’estrade. Au moins, ils avaient encore suffisamment de force pour grommeler de douleur. Un seul être s’élevait au-dessus d’eux, encore debout. Razan haletait. Survivait.
« Ne vous inquiétez pas. Vous ne mourrez pas aujourd’hui et on se fera un plaisir de vous emmener dans une cellule de prison. » dit le Chuunin avant d’enchaîner avec un ironique sourire. « Estimez vous heureux, au moins vous ne croupirez pas comme des rats de laboratoire à Arashi ! »
Mais rapidement, il devait se concentrer sur ces nouveaux signaux qui l’alertaient de la situation ! Les deux importantes sources de chakra s’éloignaient d’avantage, elles étaient même quasiment hors de la ville ! Une course contre la montre s’engagea alors pour le Chuunin qui devait encore reprendre une course effrénée à travers la belle Kanetsu quand bien même il venait déjà de dépenser de l’énergie et une partie de son chakra. Après tout, pour l’adepte de discipline, il en allait de son devoir en tant que shinobi. Une innocente était en danger !
À l’extérieur, annonçant la tempête qui allait s’abattait sur la mission dont était responsable l’originaire de Tetsu, le vent soufflait puissamment contre lui. Des gardes approchaient la bâtisse où s’était déroulé le drame, affichant des mines déconfites et s’attelant à sécuriser la zone, tandis que le Chuunin, lui, ne pensait qu’à fendre l’air jusqu’à la grande muraille qui entourait la cité... Seulement, là encore il arriva trop tard. Sur place, Razan ne put constater que ce léger nuage de poussière qui finissait de disparaître dans les airs. Les traces de roues et des pas de chevaux témoignaient de son retard. Fort heureusement, il n’était pas du genre à paniquer et pour un ninja ayant connu un affrontement semblable à la guerre, la situation n’était pas encore désastreuse. Il s’approcha des indices au sol, effleurant des doigts le sol encore fraîchement marqué par le chariot des criminels. Son visage s’éleva en direction de ce qui semblait être une piste solide.
* Ces traces ont l’air d’être raccord avec le chakra que je parviens encore à ressentir. Ils ont l’air de s’être dirigé vers le sud-ouest du pays, sans aucun doute pour tenter de quitter Hi par la mer ou peut-être pour rejoindre une de leur base ? Hmmm... Même s’ils parviennent à s’enfoncer dans les terres, la chaîne de montagnes devrait suffisamment les ralentir pour que je sois capable de les rattraper.
Au moins, il y a peu de chances pour qu’ils s’en prennent à la femme. Ils seraient stupides de brûler la seule monnaie d’échange qui leur permettrait de s’envoler avec le butin. Bien, c’est parti ! *
Razan bondit de nouveau, disparaissant dans l’obscurité que lui offrait la nuit...
Le chariot se mettait en mouvement rapidement, Saxa se faisait aussitôt secouer derrière avec les quelques sacs... « Qu'est-ce que c'est ? » Se demandait la kunoïchi en entendant de l'acier qui claquait. La demoiselle se redressait un peu en essayant de garder son équilibre. Celle-ci venait poser le diadème un peu plus loin pour ouvrir l'une de ces toiles de jute. Elle plongeait la main pour sortir quelque chose d'un peu lourd et froid pour le lever devant son visage essayant d'utiliser les quelques rayons de lune qui passaient pour voir de quoi il s'agissait. D'abord, elle croyait que c'était de la marchandise volée, mais l'objet était aussi pointu qu'une arme. « Une faucille ? » Elle replongeait l'arme dans le sac pour sortir autre chose.
L'une de ses mains tenait encore le sac bien ouvert pour lui permettre de mieux sortir les objets, mais au lieu de cela, elle se coupait sur quelque chose à cause des mouvements brusques qui lui faisait perdre l'équilibre. Saxa sortait sa main en serrant les dents et venait serrer la toile pour essuyer le sang dans le creux de sa main pour ne pas se salir, après tout, elle n'avait toujours pas payé cette robe ! Un sac tombait près d'elle faisant un son un peu plus creux que de l'acier, la kunoïchi s'y intéressait un peu plus et le fouillait. Elle en sortait une sorte de bloque de pâte. « De l'argile ? » S'interrogeait-elle en essayant de voir. À en juger par l'odeur un peu forte ce n'était pas de l'argile et le laissait remettait rapidement dans son sac. « Que comptent-ils faire avec un remplit de pains explosifs ? » Pensait la jeune femme qui était prisonnière d'un groupe de voleurs terroriste.
La jeune femme s'agitait un peu pour voir si elle pouvait trouver les cordes qui seraient à connecter les pains ensemble pour les faire exploser avec une flamme. Ses Mains tapaient sur toutes les poches de jutes jusqu'à trouver le sac de cordes, il s'agissait surtout d'épaisses ficelles pour l'allumage. La jeune femme tirait dessus pour la briser, mais elle était beaucoup trop solide. Saxa faisait une petite série de mudras pour créer une plus petite version de son javelot qu'elle ne terminait pas entièrement pour garder un bout tranchant sur son aiguille de cristal. La femme se mettait rapidement à couper la ficelle en de petit morceaux pour saboter une partie de leurs plans, du moins c'était ce qu'elle visait. Autant d'explosifs pouvaient faire beaucoup de dégât, mais sans mèches ils leurs faudraient un autre moyen pour les détonner.
Concentrée à ne pas se blesser à cause des mouvements du chariot, Saxa tombait soudainement sur le côté en échappant son arme. La roue s'était heurté sur quelque chose et avait fait lever le chariot sans le faire tomber. Mais rapidement, elle se retrouvait sur le dos accompagné de certaines armes qui étaient tombées du sac... La kunoïchi se relevait difficilement et devait forcer contre l'angle du chariot. Elle pouvait les entendre se disputer à l'extérieur... « Ils ont brisé une roue... » Comprenait la demoiselle qui cherchait aussitôt le diadème pour le ramener contre elle. Les hommes s'exécutaient pour tenter de relever le chariot et l'appuyer sur quelque chose. Saxa pouvaient les entendre forcer et continuer de se disputer. « Et si je profitais de ce moment pour fuir... » La femme essayait de se déplacer le plus silencieusement, mais les armes qu'il y avait un peu partout frottaient entre elles sous son poids.
Lorsqu'elle atteignait la petite porte, elle cherchait la poignée. D'abord, à une main puis avec les deux... Elle n'arrivait pas à la trouver. « Est-ce que c'est un charriot de prisonniers. » Si c'était le cas, alors le véhicule était conçu pour garder ce qui y était enfermé à l'intérieur. Saxa hésitait à détruire la porte en utilisant une technique, car le bruit pourrait attirer leur attention et elle ne parviendrait peut-être pas à les fuir. C'est alors que l'un des deux hommes s'écriait assez fort comme quoi on les avait rattrapés. « Des secours ? » Se demandait le kunoïchi. Si c'était le cas, il ne fallait pas les laisser changer la roue. Saxa se repliait un peu sur elle-même et concentrait son chakra sur la couronne puis un objet qu'elle glissait dans ses cheveux... Ensuite, celle-ci se concentrait un peu de chakra dans l'une de ses jambes en se penchant pour s'appuyer sur les armes et venait enfoncer la porte d'un bon coup de pied. Le bruit les avait bien sûr alertés les deux hommes. La demoiselle posait les pieds au sol pour prendre la fuite, mais plus rapide qu'elle on la rattrapait par le bras.
_NON ! Criait-elle en essayant de se débattre. L'autre homme venait lui arracher le diadème des mains qu'elle essayait rapidement de reprendre, mais échouait.
_Rendez-la moi ! L'homme en possession du bijou le cachait derrière son dos et relevait les yeux vers la brute qui la retenait encore.
_Je vais terminer de changer la roue, Fais-lui attention, nous en aurons besoin.
Le criminel retournait à sa tâche alors que l'autre la plaquait contre lui dans l'attente d'être rattrapés. Il sortait un kunaï qu'il venait placer sous son menton. Silencieuse, la jeune femme préférait de ne pas le mettre en colère. La petite broche de cristal brillait dans ses cheveux, mais n'attirait pas l'attention de ce dernier qui scrutait l'horizon.
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Spoiler:
Action cachée liée à la couronne et la broche, ce qu'un ninja sensoriel comme toi pourrait sans doute ressentir.
Sa chasse à l’homme ne s’arrêterait pas tant que Razan n’aura pas sauvé la jeune femme des mains des criminels. À cet instant, il ne pensait plus à la précieuse couronne que tout le monde convoitait ce soir-là. Ce n’était qu’un objet qui, certes, avait une valeur si haute que seuls quelques privilégies pouvaient rêver d'acquérir. Ainsi qu’une histoire longue et pétrie de légendes pouvant témoigner de son importance ! Mais pour le Chuunin, qu’était-ce comparé à une vie dont il se devait de sauver ? Son nindô, ce code d’honneur que tout ninja devait considérer comme étant plus important que sa propre vie, ne le lui permettait pas. Son engagement pour la cause Konohajin non plus ! Dès lors, la moindre vie pour laquelle il pouvait venir en aide, le moindre fait d’armes contribuant au développement du rayonnement de son village, la moindre occasion était un pas de plus dans la revanche qu’il s’était juré de prendre sur ceux qui avaient fait de lui un exilé.
La lune était maintenant perchée à son point le plus haut dans le ciel étoilé de Hi, illuminant à son tour le paysage de ces terres verdoyantes et venu mettre en évidence cette goutte de transpiration qui finissait à cet instant de perler le long du visage du Kinzoku. Ce dernier avait déjà combattu ce soir, usé de suffisamment de chakra pour vouloir mesurer l’utilisation de toute technique sensorielle supplémentaire en vue du dernier affrontement qui l’attendait. Il continuait de fendre la nuit, sautant branche après branche en veillant toutefois à ne jamais quitter le bord de la route afin de garder un œil sur les traces de véhicule des brigands. Quelques fois, Razan redescendait au sol, passant entre le bout de ses doigts quelques grains de terre, s’assurant que la piste qu’il suivait ne fut pas crée grâce à du chakra et provenait bien du poids des roues. Il était sur le bon chemin, rassuré quant au fait que ses pas continueraient de le mener jusqu’à ses cibles.
Finalement, après quelques minutes de plus à cavaler, les reliefs montagneux du sud-ouest du Pays du Feu commençaient enfin à se dessiner. Mieux encore. Les yeux azur de l’exilé de Tetsu voyaient enfin le chariot qu’il poursuivait depuis qu’il quitta la belle cité de Kanetsu ! Celui-ci commençait déjà à arborer la route dangereuse qui fut construite sur le bord des montagnes, côtoyant ensuite ce qui s’apparentait à des falaises. Les voleurs semblaient être prêts à emprunter chacune des routes dangereuses qui pourraient les approcher un peu plus de leur objectif de fuite, oubliant presque qu’ils avaient affaire à un ninja capable de d’outrepasser ce genre de problématiques du terrain. Néanmoins, il n’y avait pas de temps à perdre ! Alors avant que le Kinzoku ne les perde de nouveau de vu, il sortit de cette petite pochette accroché autour de sa jambe un kunai sur lequel était attaché un parchemin explosif qu’il s’empressa de jeter ! L’arme vint alors se planter aux abords du véhicule, provoquant immédiatement une petite détonation qui vint le bousculer et ôter une des roues !
* Parfait ! * se dit Razan, persuadé qu’il venait d’inverser la tendance et qu’appréhender les derniers criminels ne seraient plus qu’une question de minute. Du moins, c’est ce qu’il pensait...
Les brigands, voulant à tout prix reprendre leur route, tentèrent de réparer le plus vite possible le chariot afin de reprendre leur fuite avant que le ninja à leur trousse ne les rattrape. Alertés, commençant presque à ressentir un soupçon de panique, ils ne se rendaient pas compte à cet instant que leurs efforts seraient vain face à la vitesse du Chuunin ! Caché dans les derniers fourrés avant les montagnes, il s’empressait de bondir de nouveau, voulant enfin mener son offensive ! Seulement, au loin, ce dernier vit la jeune femme qu’il devait sauver détruire la porte qui l’enfermait jusqu’à maintenant. Bonne nouvelle ? Sûrement pas, quand bien même elle avait cherchée à se débattre, ce kunai sous sa gorge venait aussitôt freiner la course de Razan qui ne se trouvait plus qu’à quelques mètres, au vu et au su de tous ! Il était repéré, claquant de la langue de cette nouvelle situation qui lui échappait.
« Enfin, tu te montres ! Pas un pas de plus sinon je n’hésiterai pas à trancher la gorge de cette femme !! » s’écria l’un des brigands, tandis que l’autre, visiblement son supérieur, levait la tête et observait à son tour le shinobi de Konoha.
« Tu n’es pas en mesure de faire quoi que ce soit Konohajin. Tu peux nous poursuivre si tu veux, mais tant qu’on a cette otage avec nous, tout ce que tu feras, c’est nous suivre gentiment jusqu’à la frontière et nous voir partir avec le diadème de Shimizu. » Dit le chef de bande d’un ton rempli d’arrogance, attrapant le visage de sa prisonnière.
Razan ne répondit pas. Sa mission était certes d’appréhender ces trouble-fêtes, sa priorité, elle, demeurait malgré tout la vie de cette jeune femme. Il restait en garde, un kunai à la main. Ses yeux se plissèrent, observaient la scène. Il n’avait que peu de temps pour réfléchir à une succession d’action qu’il pourrait mener pour reprendre l’avantage qu’il avait acquis pendant seulement un bref instant. Finalement, son regard croisa celui de la jeune femme, faisant aussitôt s’écarquiller ses yeux. Le diadème retiré de sa tête, sa chevelure blonde laissait admirer sa longueur et venait épouser le visage de la belle. C’était elle. La jeune femme qu’il percuta à l’accueil de l’hôtel ! Ce ne fut pas la seule surprise. Heureusement, sa sensorialité était restée active, bien que consumant à petit feu la réserve de chakra qui subsistait encore en lui. Le Chuunin remettait en place les pièces du puzzle qui s’était démarré sur ce balcon de Kanetsu.
* Les deux plus grosses sources de chakra que j’ai ressenti tout à l’heure sont là... Évidemment, il y a le chef et... cette femme ? * pensa-t-il, remarquant dans le même temps que quelque chose clochait. Une quantité de chakra se trouvait dans la précieuse couronne. Une autre au niveau de la tête de celle qui s’avérait désormais être une kunoïchi !
Le Kinzoku hocha de la tête, un signe discret envers la jeune femme. S’il fallait tenter quelque chose, c’était maintenant !
Le bandit la retournait toujours avec ce kunaï sous sa gorge et en passant un bras autour de ses côtes. Le petit rire satisfait de l'agresseur bourdonnait près de son oreille ce qui la faisait frissonner de dégoût et tourner la tête pour s'en dégager mais n'allait pas plus loin que ce que le kunaï lui permettait. Saxa se retrouvait entre le brigand et un ninja qui s'était immobilisé devant eux. La voix de l'homme venait à nouveau se heurter à son oreille la faisant grimacer. Il lui ordonnait de rester où il était sans quoi il n'hésiterait pas à lui trancher la gorge, il ne manquait pas de remonter l'arme sous son menton pour souligner ses paroles forçant Saxa à relever la tête contre lui. C'est alors que le chef de la bande revenait en scène pour s'adresser au shinobi. « Un ninja de Konoha ? » C'était la première fois qu'elle en voyait un.
L'homme l'arrachait aussitôt à ses pensées en lui prenant le visage entre son pouce et ses autres doigts qu'il enfonçait sur ses joues pour qu'elle le regarde. Saxa se dégageait d'un petit coup de tête en poussant un petit gémissement ce qui semblait l'avoir amusé. La kunoïchi le regardait encore quelques secondes avec mépris avant de regarder le ninja à nouveau. Visiblement, il était pieds et mains liées dans cette situation et il n'osait pas bouger de peur qu'elle soit blessée. Ne se trouvant qu'à quelques mètres, l'homme et la femme se regardait, elle ne pouvait pas vraiment distinguer les traits de l'homme qui restaient dissimulés sous une sorte de col monté jusqu'au-dessus de son nez, mais l'un des rayons argentés de la lune ne manquait pas d'illumine son regard, des yeux aussi bleus que le saphir brut.
Ce dernier la fixait longuement et il hochait doucement la tête comme pour lui faire signe. Saxa fronçait les sourcils. « Est-ce qu'il sait ? » Se demandait la kunoïchi gardait les yeux rivés sur lui tout comme ses assaillants qui attendaient le premier geste de sa part pour agir. Saxa avait le bras de l'homme autour de son corps, mais il ne l'empêchait pas de bouger les bras. Faisant bien attention, elle ramenait ses mains ensemble sans bouger ses bras et exécutait une courte série de mudras et bougeait les lèvres dans le silence. L'Iwajin ouvrait les mains pour laisser des particules de cristal rose s'échapper de son épiderme. Les particules se séparaient. Une partie s'en allait vers le charriot derrière eux ce qui attirait l'attention du chef, alors qu'une plus petite partie venait s'accrocher au kunaï de l'homme et le recouvrait rapidement pour l'emprisonner, ce dernier se sentit obligé de le lâcher alors que la poignée se recouvrait.
Quand l'agresseur lâchait l'arme il avait aussi relâché un peu son étreinte autour de la kunoïchi qui en profitait pour se dégager avec ses bras en poussant un gémissement. Le chef s'empressait de regarder dans ses sacs et sortait quelques armes qui étaient elles aussi emprisonnée individuellement, il allait même jusqu'à vider l'un de sacs. L'homme qui tenait Saxa arrivait à lui reprendre le bras, mais elle lui écrasait violemment le pied avec son talon haut ce qui suffisait à le faire lâcher. Quand il lâchait son poignet en criant, la kunoïchi manquait de près de tomber, mais retrouvait son équilibre pour venir se cacher vers le shinobi. La femme haletait derrière lui après avoir dépensée une bonne partie de son chakra afin de s'occuper de toute sa marchandise. Comme ils se retrouvaient sans arme et sans pains explosif la colère pouvait facilement se voir sur le visage du chef qui se retournait vers eux. Il crachait par terre.
_On se replie. Disait-il à son collègue avant de bondir et disparaître dans l'ombre de la forêt qui bordait la route, il amenait avec lui le diadème de Shimizu de qui faisait un peu sourire Saxa qui soupirait bon coup rassurée de s'être sortie de cette situation, l'intervention du shinobi avait suffit à la sauver des mains de ces malfrats, qui sait ce qu'ils lui auraient fait une fois arrivés sains et saufs à leur destination. La jeune femme se redressait ayant reprit un peu son souffle et regardait le Konohajin en venant timidement de placer à côté de lui. Saxa ne manquait pas d'apercevoir ses beaux grands yeux qui étaient mis en valeur par sa chevelure foncée et sa peau claire, il avait une cicatrice au coin de l'un de ses yeux passant au-dessus de son sourcil et descendant jusque sous ce vêtement qui cachait le reste de son visage. D'ailleurs, cette marque franche lui donnait un petit quelque chose qui arrivait presqu'à la faire rougir. La jeune femme baissait les yeux gênés et fléchissait doucement les genoux en signe de respect. Elle relevait la tête pour le regarder avec un sourire aux lèvres.
_Je crois que je vous dois des remerciements. Lui disait Saxa avant de passer sa main dans ses cheveux. Doucement, elle replaçait l'une de ses mèches qui traversait son visage pour ensuite prendre la barrette de cristal et la regarder. La kunoïchi la couvrait de son autre main et lorsqu'elle la retirait, le bijou reprenait sa forme initiale, il s'agissait du diadème de Shimizu dans toute sa splendeur, au même moment, toutes les armes qui se trouvaient derrière eux se fracassaient entre eux alors que la poussière de cristal s'échappait dans l'air ne laissant plus une trace du passage du clan Hougyoku derrière elle. À cet instant, le voleur devait s'être rendu compte de la supercherie lorsque la couronne se dissiperait dans ses mains.
_J'imagine que nous sommes quittes maintenant. Ajoutait Saxa avec un délicat sourire et ses grands yeux dorés plongés dans le regard de l'homme. Saxa faisait battre ses longs cils ayant toujours la main tendue vers lui pour lui donner le diadème, la kunoïchi ne se méfiait pas.
Dès lors que la kunoichi commença à produire une courte série de mûdra, produisant un flot de particules cristallin, les soupçons que le Chuunin nourrissaient à son égard s’avérèrent exact. La source de chakra ressenti plus tôt appartenait bien à cette femme qui était prise en otage, amenant avec cette confirmation son lot d’interrogations dont il ne pourrait pas oublier lorsque toute cette situation sera réglée. Avec une telle quantité de chakra émanant de son corps à cet instant, comment cette femme a-t-elle pu se laisser kidnapper de la sorte ? Feignait-elle d’être une otage, annonçant alors une mise en garde bien plus accrue pour Razan ? Ou bien n’avait-elle simplement pas conscience du potentiel qui sommeillait en elle ? Cependant, le plus important résidait bien dans le Kekkei Genkai dont elle faisait enfin la démonstration à cet instant alors que les petits morceaux de cristal filèrent vers la direction que leur indiquait leur créatrice !
Les premiers d’entre eux s’en allèrent derrière elle, vers le chariot et le tas de d’arme qui jonchaient le sol dès que la mystérieuse ninja s’était défait de sa prison ! Puis quelques autres se posèrent sur le kunai du bandit, qui menaçait depuis quelques secondes de lui trancher la gorge, avant de se déployer, grandir, se solidifier jusqu’à former une étreinte dont il serait difficile de se défaire si le criminel n’avait pas jeté son arme ! La même chose se produisait dans leur dos, condamnant l’utilisation de toutes les armes qu’ils avaient à disposition, dont les explosifs dont le Kinzoku n’avait pas connaissance à cet instant. La situation venait de se retourner et semblait bien à l’avantage du Konohajin, maintenant accompagné d’une inattendue camarade pour cette mission ! La frustration se lisait à des kilomètres sur le visage des bandits qui n’eurent d’autre choix que de prendre leurs jambes à leur cou et de disparaître de nouveau dans les ténèbres de la nuit et des arbres. Malheureusement, ils avaient encore en leur possession le précieux diadème !
*Je devrais les poursuivre avant de perdre leur trace de nouveau !* se dit Razan, avant de freiner brusquement le mouvement de saut qu’il s’apprêtait à effectuer, remarquant du coin de l’œil un sourire satisfait sur le visage de la kunoichi.
Bloqué, il ne savait pas ce qu’il devait faire entre partir à la chasse aux bandits et s’occuper de cette kunoichi, dont sa méfiance envers elle n’avait fait que croître grandement à la vue de son pouvoir. Puis, si jamais elle venait à être vraiment innocente, son escorte en serait toujours nécessaire ! Il l’observa alors, se demandant bien pourquoi son visage se marquait d’un air gêné, rougissant presque. Néanmoins, ce fut ensuite au tour du Chuunin de changer de regard, surpris de voir la broche qui ornait les cheveux de la belle-dame se transformer en le diadème de Shimizu ! Il se retourna ensuite, alerté par le bruit des cristaux qui se fracassaient dans son dos, faisant disparaître également toutes les armes enfermées quelques minutes plus tôt dans une nuée de poussière éclatante, effaçant alors toute trace de sa capacité héréditaire. Ses yeux azur se reportèrent de nouveau sur la kunoichi qui s’appliquait à le remercier, lui tendant même le précieux bijou...
*Ma mission était d’appréhender le groupe de bandits, dont la plupart ont été capturés sur le lieu de la vente aux enchères. Ils pourront sans doute nous donner plus d’informations en passant par le clan Yamanaka, ça nous permettra de mettre la main sur le reste. Alors pour l’heure...* pensa le Chuunin, alors que sa main approchait du diadème.
Tout à coup, il forma rapidement quelques mûdras, créant en quelques secondes une masse liquide de métal qui vint se solidifier autour des poignets de la jeune femme, dont la stupeur devait être grande ! Razan pouvait à présent abaisser le masque qui cachait jusqu’à maintenant la moitié de son visage, arborant ensuite le regard sérieux que l’on connaissait d’un membre du clan Kinzoku tel que lui. Calmement, il ramassa le précieux diadème tombé au sol avant de pouvoir de regarder la kunoichi. Il n’appréciait pas le fait de devoir la menotter, d’autant plus après que celle-ci l’ait aidé à mettre la main sur le trésor ciblé par ses adversaires. Cependant, le passé qui était le sien, qui l’avait vu grandir au cœur du Pays du Fer, entendant toutes les histoires et rumeurs sur l’évolution d’un pays proche comme Tsuchi, ne pouvait être ignoré à cette heure. Plus encore en étant devenu un shinobi de Konoha, témoin de toutes les perturbations qui survenaient à travers tout le Pays du Feu et dont la promesse était d’éradiquer la menace !
« Je suis désolé de faire ça, mais... J’ai besoin de savoir que fait un membre du clan Hougyoku aussi loin dans les terres de Hi ? » Lui demanda-t-il d’un ton sec.
L'air surpris du shinobi pouvait se remarquer simplement avec l'écarquillement de ses yeux devant le diadème, puis quand il remarquait la disparition de tout le cristal qu'il pouvait y avoir sur les lieux. À ce moment, Saxa était persuadée de lui avoir facilité la tâche, un peu timide, mais fière à la fois, la kunoïchi se perdait un peu dans son regard quand il se décidait enfin de prendre le bijou, mais au lieu de cela, la jeune femme sentait quelque chose d'étrange s'enrouler autour de ses poignets. La jeune femme reculait un peu en sursautant et lâchait la couronne par mégarde. La substance semi liquide venait rapidement se solidifier autour de ses poignets. « Des menottes ? » Se disait Saxa en essayant de briser l'entrave. « C'est du métal ?! » Par le bruit qu'elles faisaient ça ne pouvait être autre chose. Son grand regard maintenant surpris, mais aussi en colère se relevait vers l'homme qui s'était penché pour reprendre le diadème.
En se relevant, Saxa remarquait qu'il avait baissé son masque. Elle se figeait un bref instant presque intimidée par la vue de son visage, « Il est... » Un brin de tendresse qui passait aussi rapidement quand elle remarquait son air sévère, puis ses mots... Froids et un ton si autoritaire qui la faisait frissonner, surtout lorsqu'il mentionnait son nom de famille. Son grand regard surpris s'altérait jusqu'à s'étrécir de méfiance. « Un vrai goujat. » Pensait-elle pour terminer le fil de sa pensée. La kunoïchi ramenait ses mains vers elle et regardait l'acier qui l'entravait... Saxa avait déjà entendu parler de ninjas capables de créer de l'acier avec leur chakra et il était arrivé à certains membres de son clan d'avoir quelques altercations avec ces shinobis... « Comment s'appellent-ils déjà ? » Se demandait la demoiselle. Saxa poussait un soupire bruyant en relevant la tête.
_On ne louange pas votre bienséance et je comprends mieux pourquoi... Kinzoku... Se permit-elle d'ajouter alors qu'il avait lui-même utilisé le nom de son clan. Elle avait même prononcé son nom avec mépris, mais pas avec dégoût.
_Toutefois, venant d'un ninja de Konoha... Je m'attendais à plus de considération ! Ajoutai la kunoïchi en agitant ses poignets entravés pour faire claquer le métal. Visiblement, Saxa était insultée d'être traitée de la sorte.
_J'exige que vous me détachiez, je ne mérite pas d'être enchaînée comme l'un de ces truands d'Arashi ! La femme venait même pousser le shinobi pour essayer de le provoquer.
_Ou bien vous devrez me porter jusqu'à Konoha parce qu'il est hors de question que je vous suis comme une vulgaire prisonnière !
On pouvait voir l'animosité dans son regard. L'homme aurait beau tout tenter pour l'amener avec elle, Saxa protesterait comme une mule. La demoiselle savait se montrer têtue et désagréable sans le moindre problème. Deux choix s'offraient donc au Kinzoku... La détacher et risquer de devoir la poursuivre, car elle préférait éviter de passer un mauvais moment entre les mains des ninjas de Konoha, ou bien il devrait trouver un moyen de l'amener jusqu'au village sans se battre avec elle sur tout le trajet.
Le Pays de la Terre. Ces terres semblaient être l’un des seuls pays du continent à ne s’être jamais réellement remis de la longue et tumultueuse histoire du Yuukan. Des guerres passées, jusqu’à la guerre civile qui frappa ses terres, Tsuchi n’était plus que l’ombre d’elle-même, une puissance autrefois considérable, n’ayant pas réussi à embarquer sur cette nouvelle ère dominée par les villages ninjas et qui commençaient à peine à s’écrire. Aujourd’hui, les informations se faisaient rares. Plus que des nouvelles, seules des rumeurs circulaient à son sujet, faisant état d’une nation tombée aux mains de réseaux criminels prêts à frapper le monde de leur fureur. Une vérité qui peinait à se dévoiler avec l’avènement du nouveau Daimyô qui clamait un contrôle absolu sur sa nation, ne s’avouant pas d’inspirer la crainte de ses sujets, étouffant avec la plus stricte tyrannie la révolte qui n’avait jamais disparu depuis toutes ces années. Ainsi, Tsuchi était une terre dangereuse.
« Je ne manquerai pas de vous remercier une fois que vous aurez répondu à ma question. » Dit l’originaire et banni de Tetsu, dont les origines et le pouvoir héréditaires venaient également d’être découvert et nommés par son interlocutrice. Quoi de plus normal, après tout si lui avait eu vent des clans qui peuplaient les pays proches de sa frontière, pourquoi ne serait-ce pas le cas de la kunoichi ?
De toute évidence, ce retournement de situation ne pouvait que déplaire à celle-ci. Après tout, le Chuunin de Konoha n’avait pas d’éléments solides pour procéder à une telle arrestation. Aucune preuve à part la prudence que sa fonction exigeait de lui. C’était en réalité tout le contraire tant la Hougyoku se trouvait en réalité être sa meilleure alliée au moment décisif de sa mission, celle qui lui permit de remettre la main sur le précieux diadème et chasser ainsi le groupe de brigands. À vrai dire, cette scène avait même une saveur ironique. Razan s’en rendait bien compte, à cet instant, il se basait uniquement sur de simples préjugés sur ces clans venus de l’ouest du Yuukan. Les mêmes qui lui valaient d’être observé du coin de l’œil lors de ses premières semaines au sein du village caché de la feuille, craint par l’excessive discipline et la soif guerrière qui caractérisaient son clan depuis des générations. Il en culpabilisait, mais son devoir envers Konoha l’appelait à toutes les prudences envers cette étrangère venu des dangereux reliefs de Tsuchi no Kuni.
D’ailleurs, l’expression de cette dernière trahissait clairement le sentiment d’injustice et la colère qui montait en elle. Ses sourcils se fronçaient, les traits de son visage se durcissaient face à ce nouvel événement qui venait la priver de ses libertés ! Elle devait se demander si ce voyage jusqu’aux verdoyantes terres du Pays de Feu et dans la belle cité de Kanetsu en valait vraiment la peine ! Son regard sombre venait se confronter à celui de Razan, comme quoi, elle pouvait faire preuve d’un brin de férocité elle aussi. Au fond, ses seules fautes étaient le sang qui coulaient dans ses veines et l’endroit d’où son voyage avait certainement démarré. La Hougyoku pouvait se débattre autant qu’elle le pouvait, le provoquer même, la masse liquide qui avait recouvert ses poignets s’était à présent solidifié, formant un bloc semblable à des menottes et dont elle aurait grand mal à se défaire. D’autant plus qu’elle venait déjà de consommer une quantité conséquente de chakra pour jouer un vilain tour aux brigands qui l’avaient kidnappé !
« Loin de moi l’envie de vous considérer comme un de ceux qui se sont enfuis d’Arashi... » Lui répondit-il après un léger soupir, se grattant l’arrière du crâne en même temps. Au fond, Razan était désolé de cette situation, sachant pertinemment que celle à qui il avait affaire ne ressemblait en rien aux brigands ou aux guerriers Takijins auxquels il eut à faire par le passé. Il ne faisait que respecter le rôle qu’était le sien.
« Mais vous ne me laissez pas vraiment le choix. » Poursuivit le Kinzoku avant d’exécuter une énième série de mûdra pour la journée, créant une nouvelle masse liquide qui vint cette fois-ci se poser autour des chevilles de la demoiselle. Une dernière impulsion de chakra et le métal se durcit soudainement, faisant tomber sa cible au sol ! Razan la souleva, la prit au niveau de son épaule et reprit sa marche.
« S’il vous plaît, montrez vous coopératif. »
Cela n’avait pas l’air d’être gagné, tant la kunoichi commençait déjà à vociférer contre le Konohajin, gesticulant de tout son être...
Spoiler:
Voilà qui conclut ce premier RP ! La suite maintenant se passera à Konoha
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