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Radugastu le Crasseux [Solo - Rang D]
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Sugawara Rise
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Radugastu le Crasseux
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Le mythique Radugastu.
Son nom fait trembler les femmes. Et pas que les femmes, d’ailleurs.
Oh, il est gentil, Radugastu. Oui. Il est adorable.
Juste … un peu déjanté. Taré. Barge. Dingo. Flingué.
Il ne lui manque pas qu’une case, disons, à Radugastu. Il les lui manque peut-être toutes.
C’est difficile de lui parler, parce qu’il est pas méchant, mais comme il comprend rien, on a vite fait d’avoir envie de lui mettre trois claques pour qu’il comprenne.
Elle sait pas trop à quoi ça va ressembler, Rise, cette mission. Elle y réfléchit, un peu. Beaucoup. Elle a un peu peur, à vrai dire.
Parce que quand elle va le croiser, elle va devoir prendre son courage à deux mains. Elle va devoir se comporter plus gentiment encore qu’avec les enfants.
Et, bon dieu de bon dieu, les enfants, c’est déjà quelque chose.

Elle s’est renseignée ici et là pour savoir de qui il s’agit. Ou plutôt de quoi il s’agit.
Le destinateur de la missive a été clair : Radugastu est gentil. Il est doux comme un agneau. Il a des idées folles, oui. Il est un peu concon, aussi. Mais, vraiment, c’est important de le retenir : il est gentil.
Il faut donc le traiter comme un homme gentil.

Rise retient donc cette information, la met tout en haut de sa liste, au-delà de tout le reste, au-dessus de tout ce qui peut importer pour le moment.
Radugastu est gentil.
Elle le grave dans sa mémoire, l’imprime, l’écrase, elle y fait tout ce qu’il est possible d’y être fait pour ne pas le perdre de vue.
Elle doit être aussi gentille que Radugastu.

Armée d’un courage à toute épreuve, d’une vaillance inégalable et d’un pince-nez salvateur, Rise s’est rendue dans les quartiers commerçants de Suna.
Radugastu a décidé de faire comme les autres. Par « faire comme les autres », il faut entendre « vendre » et, surtout « amasser masse boulasses ».
Sur le papier, c’est un rêve honorable, qu’on pourrait tous finir par avoir. Même les plus doux des ninjas, même les plus bagarreurs, pourraient se dire, un jour, que faire du pognon, ce serait quand même une sacrée bonne idée.
Le problème, c’est que la réalité n’est pas aussi douce que ce que laisse entendre ce projet. Ah, non. La réalité … Eh bien, la réalité pue.
Elle pue à des kilomètres.

L’entrée de la ruelle dans laquelle se trouve Radugastu pue déjà. Il y a cette odeur rance, celle d’un cadavre qui a macéré trop longtemps, là, qui flotte et pourrit l’air de tous les riverains.
Non, vraiment, ça vous paraît doux dit comme ça, mais bon dieu, c’est insoutenable. C’est une odeur moisie, d’un nauséabond que Rise n’avait pas encore croisé jusque-là.
Et, quand même. Pour que même la nécromancienne, qui pourtant évolue avec des cadavres depuis des lustres, se dise que c’est ignoble, c’est qu’il est très fort.

Reprenons donc depuis le début.

Radugastu est un homme gentil.
Il a essayé de se faire une place dans le monde du commerce, en perçant ici et là, aussi fort que possible, pour trouver sa voie.
Pour ce faire, il a commencé par vendre des fonds de poubelle. D’un côté, il a pas tort, Radu’, parce que les fonds de poubelle, bein, y en a partout et c’est diablement varié. Il suffit de pousser un peu pour rendre ça formidable. L’invention d’une vie, le travail d’un homme qui parviendra à se hisser dans le monde des commerçants.
C’est vraiment incroyable, de vendre des fonds de poubelle.
Le souci, c’est que ça aussi, ça pue.
Et ça vend pas des masses.

C’est peut-être ceci qui explique la suite du récit de Radugastu. Après s’être rendu compte que son commerce ne fonctionnait pas, il a décidé … De hurler. Il hurle sur les passants, les commerçants et même sur les fonds de poubelle.
Personne le comprend, personne ne l’écoute. On pourrait croire que ça arrange les choses, que ça rend ça moins moche, moins puant.
Mais non ! Parce que Radugastu, excédé de ne pas être écouté, s’est mis à crier encore plus fort !
Après tout, c’est la meilleure solution pour être entendu, non ? De hurler ?

Mais ça, c’est que le début ! Le début de la fin, de l’histoire horrible et sordide dans laquelle Rise va mettre les pieds.

Avant toute chose, il faut savoir que l’Homme est très fort pour s’adapter. Peu importe l’obstacle, il finira presque toujours par s’y faire et y devenir plus résistant, voire insensible.
Partant de là, il n’est pas étonnant qu’il finisse par ne plus rien en avoir à faire, des cris de Radugastu. Il a beau beugler, tout le monde s’en fout.
La vie continue.
Forcément, ça, c’est sans compter le génie de l’Homme lui-même. Parce qu’un obstacle, ça se contourne, oui. Ça se dépasse.
Mais ça se crée, aussi.
Alors, forcément, Radugastu a décidé d’être cet obstacle.
S’il n’est pas observé, ni entendu, il sera senti.
Quoi de mieux, pour être senti, que de faire l’impasse sur le bain ? Plus aucune douche. Plus aucun bain.
Plus rien.
Pas même de baignade dans la rivière. C’est fini, toutes ces histoires d’eau. Ça dégage, on n’en veut plus.
On veut l’attention du monde, tous les regards ! On veut être la star !

Sauf qu’au lieu de briller, Radugastu pue.
Il tue les mouches, fait tomber les vieilles dans les pommes et repousse tout ce qui s’approche de la ruelle. On pourrait dire « de près ou de loin », mais non, les gens n’ont pas le temps d’arriver près de lui.
Enfin, ça, c’était jusqu’à l’arrivée de Rise.

Parce que Rise, boule puante, pas boule puante, elle a une mission et elle compte bien l’accomplir.
Sugawara Rise
(#)Jeu 17 Déc - 22:33
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Radugastu le Crasseux
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Son unique œil indigo s’ouvre sur la ruelle qui lui fait face. Elle la fixe.
L’immonde odeur le fermerait presque. Ça pique. C’est rance.
Acide.
Ça pue la mort.

Elle recule, inspire profondément l’air frais, pur, plein d’oxygène de Suna. Un grand bol d’air pur, avant le grand bol d’air qui pue.
Inspirer. Expirer.
Inspirer encore.
Expirer.

Poser le pince-nez, préparer ses nerfs. Respirer par la bouche.
Pour le moment, tout va bien. Pas d’odeur putride, pas d’envie de vomir.
Oh, elle en a vu, des choses, Rise. Elle n’a peur de rien et a développé une sorte d’insensibilité aux choses.
Ça fait peur aux gens, parfois, qui se demandent d’où elle sort, ce qu’elle a vécu.
Qui la toisent de haut en supposant qu’elle n’a ni empathie, ni sentiments. Rise le petit monstre au sourire tout mignon.
Ça fait pas trop envie.

Elle traverse la ruelle d’un pas décidé, sous les yeux ébahis de tous les autres commerçants. Ils n’en peuvent plus. Ils ont vraiment l’air au bout du rouleau, encore accrochés sur le morceau de carton, à continuer d’en faire le tour.
C’est à croire qu’ils ont perdu tout espoir.
La lumière revient dans leurs yeux quand ils voient le bandeau accroché à sa cuisse. Elle est une ninja de Suna.
Probablement celle pour laquelle ils ont cotisé, tous ensemble.
Le héros des parfums délicieux. Celle qui va sauver leur odorat.

Rise leur fait coucou gentiment, jusqu’à arriver face à la créature.
L’inénarrable Radugastu.
Elle l’observe un instant.

L’homme est plutôt fin, pas très grand. Trapu. Il n’est pas beau, mais il n’est pas moche non plus.
De loin, il est facile de remarquer qu’il n’a fait aucun effort de propreté. Aucun effort d’hygiène. Aucun effort tout court. Il est pas soigné, il le sait, il le vit bien.
Il regarde Rise, voit en elle une potentielle cliente. Forcément, dans sa quête d’argent et de popularité, il fait des pieds et des mains pour s’attirer ses bonnes grâces.
Ça commence par un sourire.
Des dents d’un jaune qui tire sur l’orange. Il y a, dans ses gencives, de quoi nourrir toute une famille de petits rats. Même en s’approchant, Rise ne saurait dire s’il s’agit de restes ou d’un excès de plaque dentaire qui stagne, là.
Néanmoins, une chose est sûre : non seulement il pue, Radugastu, mais en plus, il a une haleine de chacal.
Et il espère vendre quoi que ce soit comme ça ?

Rise fait quelques pas, le gratifie lui aussi d’un gentil signe de la main.

« Bonjour ! »

Un large sourire.

Des étoiles passent dans les yeux du crasseux. Il voit en elle son nouvel espoir. Sa nouvelle chance.
Il s’approche à son tour.

« Salut mam’zelle ! »

Elle retient de ne pas inspirer. De ne pas pousser le cache-nez. De ne pas se laisser avoir.
Inspirer par la bouche quand il ferme la sienne. Ne pas mêler les haleines. Prendre toutes les précautions.
Elle penche la tête.

« Alors, comment vont les affaires ? »

Une approche douce et délicate, digne de Rise. Il a l’air de mordre à l’hameçon.

« Bein ça va pas ! »

Il a un air tout triste.

« Personne veut m’acheter mes fonds d’poubelle. En plus, les copains, ils ont tous reculé leurs étalages. Du coup j’suis tout seul. »

Il fait la moue, visiblement très peiné par la situation qu’il traverse. Plus personne ne vient vers lui, plus personne ne s’occupe de lui.
Radugastu est profondément seul.
Rise lui sourit. Il est gentil, Radu’. Il est vraiment gentil.
Mais il pue.
Il faut qu’elle intervienne pour sauver ce pauvre bonhomme.

« Vous savez pourquoi ? »

Il hausse les épaules.

« Boh, non. J’ai essayé de leur crier dessus pour qu’ils m’entendent mieux, mais j’crois que ça a pas marché. Savez, j’y connais pas grand chose, moi. J’veux juste … faire comme eux. »

Un sourire.

« Vous vendiez des bonbons avant, non ? »

Bon, d’accord. C’est un peu bizarre, un vieux qui vend des bonbons. Mais une bonne confiserie, ça marcherait bien non ? Surtout à Suna !

« Oh, ouais. Mais j’voulais quelque chose de plus unique, moi, mam’zelle. »

Rise hausse les épaules à son tour.

« Entre nous. Est-ce que ça marche bien, les fonds de poubelle ? »

Il réfléchit. Tâte ses poches vides.

« Non … pas tellement. »

Elle a une technique, Rise. Elle ne sait pas si elle va fonctionner, mais elle aimerait bien l’orienter vers quelque chose.
Faire en sorte qu’il comprenne.

« Bon. Vous savez quoi, si vous voulez j’vous aide à faire fonctionner votre commerce. D’accord ? »

Le regard du petit vieux s’illumine de nouveau.

« Feriez ça ?! »

Elle hoche la tête.

« Évidemment ! Je suis là pour ça, après tout. Moi, c’est Rise ! »

La fille qui brave votre odeur insoutenable pour voler au secours de tous.
Le cœur sur la main.
Le nez sous le pince-nez.
Sugawara Rise
(#)Jeu 17 Déc - 23:05
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Radugastu le Crasseux
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La première étape du sauvetage du commerce passe, assurément, par un changement de la marchandise vendue. Il faut tout revoir, tout refaire, repartir du plus bas pour remonter au plus haut.
Au début, Radugastu se dit que, quand même, c’est drastique. Qu’il aime bien ses fonds de poubelle, finalement.
Ça prend donc un peu de temps, histoire de le convaincre, de lui rappeler que les bonbons, quand même, c’est beaucoup mieux. Ça plaisait davantage à tout le monde.
Et puis, une confiserie dans le marché, c’est toujours un réel plaisir. C’est la douce odeur de sucre qui caresse les narines, les belles couleurs parfois éclatantes, parfois plus neutres, qui ravissent les yeux. C’est un commerce fructifiant, les sucreries : tout le monde les adore, du plus petit au plus grand.
Nul doute que même ses collègues viendront lui en demander.

Rise se fait aussi commerciale que possible, multiplie les sourires, les belles paroles.
Par contre, jamais ô grand jamais elle ne touche Radugastu. Il y a, entre eux, une véritable distance de sécurité. Une barrière invisible qui les sépare, les empêche de se rapprocher.
Comme un accord tacite, qu’ils n’ont jamais mentionné, ne mentionneront jamais, mais dont ils ont tous les deux conscience.
Radugastu doit rester loin.
Très loin.
Parce que ses efforts sont rassurants, certes. Plaisants, aussi.
Mais il n’empêche qu’il pue toujours.
Et que même le pince-nez commence à lui faire défaut. Elle a l’impression que le parfum abominable du vieil homme traverse ses narines bouchées, se fraye un chemin à travers sa bouche pour emplir ses poumons.
Peut-être qu’à terme, Rise puera par procuration. Peut-être qu’elle aussi, elle sera digne de se faire appeler « l’infection ».
Si ça plaît à certains, ça lui fait plutôt peur.
Elle a pas envie, Rise.
Elle a pas envie d’être une boule puante. Elle a envie d’être la jolie fleur abîmée, qui embaume par son odeur délicate.

Ils progressent. Leur première tâche est de se débarrasser de tous les fonds de poubelle que possède Radugastu. Une fois encore, la tâche est ardue : le pauvre bonhomme est un sentimental. Il les aime, ces petites choses.
Elles sont abîmées. Laides. Puantes.
Elles lui rappellent un peu lui-même, qui sait ?
Rise l’observe du coin de l’œil, peu certaine des mots qu’il faut employer dans ce genre de situations. Dans le doute, elle décide d’en employer aucun. Le silence est sa meilleure arme : il ne manquerait plus qu’elle le motive à reprendre ses marchandises, ou fasse une gaffe qui empire la situation.

Elle ne perd pas de vue son objectif principal : le bain.
Il faut qu’il se lave, Radugastu.
Parce qu’il est gentil, oui. Il fait des efforts.
Il est vraiment adorable, il faut l’admettre.
Mais bon sang de bois qu’est-ce qu’il sent mauvais.

Une fois leur besogne terminée, Rise observe son comparse avec un air de victoire. Ils ont dégagé une majeure partie des problèmes. Ils ont fait disparaître quelque chose d’horrible. D’immonde. De sale.
Il n’y a plus qu’à continuer sur cette lancée.

La besogne suivante consiste à trouver des bonbons. Est-ce qu’il faut les confectionner ? Les acheter à un endroit pour les revendre ?
Au moment de la réflexion, les yeux de Radugastu s’illuminent. Ses cheveux, dans le même mouvement, semblent pointer vers le haut. Se hérisser brusquement, comme pour un scientifique fou.
Un scientifique qui aurait oublié les bienfaits de la douche.
Ça paraît pas impossible, si ?

« J’sais bien les faire, moi, les bonbons ! Pis ça permet de varier les parfums ! Si j’veux un truc dingue, j’peux ! »

Jusque-là, aucun problème.
Sauf qu’il faut se rappeler de l’interlocuteur. Se rappeler de son identité.
De qui il est.
De ce qu’il est.
De ses tares.

Le sourire de Rise s’efface, remplacé par une mimique débordante de peur. Elle a réellement peur, Rise. Peur, parce que leur notion de « fou », à tous les deux, n’est clairement pas la même.
Pour la nécromancienne, quelque chose de fou, c’est quelque chose d’improbable, de surprenant. Quelque chose qu’on retient toute une vie, ou au moins une bonne partie. Quelque chose comme un éléphant rose, une licorne. Un cadavre de trois mètres. Ce genre de choses.
Pour Radugastu, quelque chose de fou, c’est un fond de poubelle. Une suppression de toute hygiène, même la plus basique.

Alors, forcément, quand Radugastu lui propose de faire quelque chose de fou, Rise n’est pas sereine. Elle en bégayerait presque.
Malheureusement, peut-elle réellement l’empêcher de suivre une voie ou une autre ?
Il lui faut accomplir son objectif premier, rien ne lui impose de sauver ce commerce à la dérive. Elle le fait parce que ça fait partie de son plan, mais ce n’est pas la priorité initiale.
Elle décide donc de faire patte blanche, de ne pas trop en faire pour ne pas se faire griller.
Pour ne pas le dépiter, non plus. Parce que s’il perd sa motivation, adieu le commerce.
Adieu le bain.

Et ça, c’est pas une option.

« Ha, eh bien, j’imagine que vous pourrez commencer quand votre commerce ira mieux ! »

Un sourire.
Un sourire pas serein. Pas certain.
Des lèvres étirées artificiellement et naturellement. Ça donne une mimique bizarre, disgracieuse.
Mais il capte même pas, Radugastu. Il est trop excité à l’idée de redonner vie à son petit magasin. Il est trop content, donc il y fait pas gaffe.
Il hoche simplement la tête.

Rise a gagné un peu de répit.
Juste un peu, pour le moment.
Mais pour combien de temps ?
Sugawara Rise
(#)Ven 25 Déc - 14:05
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Radugastu le Crasseux
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Le choix d’une confection de bonbons implique de récupérer de la marchandise. Les ingrédients, qu’ils soient colorants, arômes ou encore d’autres choses que Rise n’a pas compris, sont une denrée complexe à obtenir. Ils voyagent de magasin en magasin, passent d’un endroit à un autre.
Une des vendeuses, qui aime beaucoup Radugastu, leur conseille de travailler des fruits. Malheureusement, à Suna, difficile d’avoir des fruits. Le climat ne permet pas trop de diversité, il faut donc réfléchir à des alternatives.
Des bonbons salés ?
Ou des confiseries classiques, qui feront un carton à leur manière ?

Radugastu décide de débuter avec une recette simple, mais efficace. Il veut faire des bonbons à la fleur d’oranger.
Son parfum marque facilement les mémoires, qu’il s’agisse des papilles ou de l’odorat. Tout le monde s’en souvient et, heureusement pour eux, c’est plutôt accessible.
Il n’y a plus qu’à, comme on dit.

Ça leur prend une journée environ.
L’expédition, le repérage, la mise en place.
Une journée de plus pour tout récupérer et avoir les bases de leur recette.
Une journée supplémentaire pour commencer la confection.
Radugastu, bien que laid et puant, montre une expertise indéniable. Il est minutieux, précis, patient. Il fait tout pas à pas, sans jamais manquer d’étape. Parfois, il prend plus de temps qu’il n’en faudrait pour une tâche, ne serait-ce que pour s’assurer de la mener à la perfection.
Ça rassure un peu Rise, qui retrouve espoir là où ça devenait vraiment difficile.

Après un bon moment passé derrière les fourneaux, Radugastu revient. Il tient dans ses mains un petit plateau, sur lequel trônent deux adorables formes rondes, dont la pointe monte vers le ciel.
Les bonbons ne sont pas très grands : c’est une seule bouchée, pour que ce soit à la fois incitatif et simple à manger. Après tout, un bonbon, ce n’est pas assez. Deux, ce n’est pas trop.
Et c’est comme ça qu’on finit par manger tout le paquet.

Jusque-là, Radugastu a le sens de commerce.
Il est fou, ne parle pas toujours très bien, sent vraiment pas bon, mais il a ça pour lui. C’est un bon vendeur.

Rise l’observe évoluer dans ce nouveau monde qu’il maîtrise, qu’il aime. Il a l’air de s’y épanouir.
Elle décide de laisser jusqu’au lendemain, pour que tout soit prêt lorsqu’ils lanceront la suite de leur plan.
C’est donc ici qu’elle quitte son partenaire pour s’atteler à sa prochaine tâche.

C’est moche, c’est lâche, mais Rise va prévenir tous les commerçants, qui préviendront les habitants, qui en préviendront d’autres.
La chaîne se fera naturellement, permettant de transmettre un message : lorsque le magasin de Radugastu ouvrira, même s’il sent bon et fait envie, personne ne devra y aller.
Ça fend le cœur de Rise, mais elle a l’impression que c’est le point clé de sa mission. C’est moche, parce qu’elle va ruiner tous les espoirs de son partenaire, elle va piétiner son petit cœur tout doux et elle va trôner sur les morceaux.
Mais elle n’a pas le choix.
Il faut qu’il se rende compte qu’il n’y a pas que la marchandise qui entre en ligne de compte.
Qu’il y a autre chose, aussi.
Autre chose de primordial.

L’hygiène du vendeur.

Alors, oui, elle s’en voudra peut-être un peu, surtout sur le coup, mais à terme, ce sera la meilleure solution.
Et ça lui donnera une vraie leçon.
Il ne pourra plus l’ignorer.

Rise commence par le commerçant le plus éloigné de la rue. Elle lui indique bien le message, les intentions, la volonté derrière. Le plan est limpide, plutôt simple à suivre. Il ne lui faut pas longtemps pour réussir à tous les convaincre.
Ils ont mal au cœur, eux aussi, parce qu’ils aiment bien Radugastu. Ils le trouvent gentil et il y a une grande bienveillance de leur part à son égard. Forcément, quand on leur demande de lui causer du tort, ça leur fait un peu mal.
L’argument de Rise a toujours fait mouche, ceci dit.
Elle a décidé de considérer Radugastu comme un enfant. C’est un petit garçon, qui est plein de bonne volonté et d’énergie, mais qui ne veut pas apprendre tant qu’on lui met pas sous le nez.
Comme il faut le mettre devant le fait accompli, Rise choisit d’y aller brutalement. Une bonne fois pour toutes.
La leçon devrait être rapidement apprise.

Son plan mis en place, la nécromancienne entreprend de rentrer chez elle.
Demain sera la journée la plus difficile de toute sa mission. Celle qui aura le plus d’importance, le plus d’impact. Celle qui embrayera sur la suite, une bonne fois pour toutes.

Elle devra se tenir aux côtés de Radugastu, toute la journée, en ne voyant aucun client.
Pour bien faire, elle a aussi décidé de se séparer de son pince-nez. Et c’est peut-être là que réside toute l’épreuve du lendemain.
Il va falloir faire face à son odeur corporelle, son haleine fétide et son manque d’hygiène qu’il cultive depuis bien trop longtemps déjà.
Il va falloir être forte.

Parce que même un cadavre ne pue pas à ce point.
Sugawara Rise
(#)Ven 25 Déc - 14:23
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Radugastu le Crasseux
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Le jour s’est levé beaucoup trop vite pour Rise.
Elle n’avait pas envie de sortir du lit, ni de sortir de chez elle.
C’est une journée difficile, vraiment. Elle n’a pas encore réfléchi aux bons mots, à la bonne méthode.
Comment réparer un cœur brisé ?
Comment savoir quand il est brisé ?
Comment savoir quand agir ?
Ces questions ont résonné dans sa tête toute la nuit, continuent de tinter discrètement dans un coin de sa tête.

La borgne est nulle pour rassurer.
Certains sont des génies, certains n’ont juste pas de cœur.
Elle, elle a le cœur. Elle a juste pas la bonne méthode.
Vivre seule avec Akihiko ne lui a pas permis de développer ces compétences. L’empathie est quelque chose qu’elle connaît un peu, de loin, qu’elle ne tente pas de maîtriser.
Au fond, il faut admettre que Rise a peur que ça lui cause du tort. Ça fait du bien, d’être empathique, oui. Mais ça fait mal, aussi. Un peu trop mal pour que ce soit agréable.
Elle préfère la tenir à distance et vivre sans, même si ça la fait passer pour un monstre sans cœur. C’est plus simple, notamment parce qu’elle s’en fiche de l’avis d’autrui. Parce que son cœur, justement, est caché loin, très loin sous la surface.
Difficile de l’atteindre.
Et difficile, pour Rise, de comprendre lorsqu’il est atteint.

En bref, cette mission a pris son tournant le plus difficile de tous. Elle va devoir se montrer humaine. Patiente.
Douce.
Souriante.
Ça marche, ça, oui. Mais il faut le faire avec l’odeur nauséabonde de Radugastu. L’horreur de son parfum, dispersé partout dans ses entrailles, à commencer par les poumons.

Elle a eu envie de vomir, quand elle y a pensé. Le surprenant fumet qui se dégage de l’homme, devenu presque un animal sauvage.
Un chien mouillé ne sent pas aussi mauvais.
Un cadavre non plus, à vrai dire. Ça la choque toujours autant de se le dire, de le penser, mais elle n’arrive pas à enlever cette idée de sa tête. Un macchabée décomposé sent moins fort qu’un Radugastu.
Et ça, quand même, faut le faire.
C’est un exploit comme un autre, finalement.

Rise s’est mise en route jusqu’au magasin. Ils ont posé les devantures, tout mis en place.
Tout est fin prêt pour l’échec le plus cuisant d’une vie.

Radugastu l’a regardé avec ses yeux pleins d’espoir, cette bouille rayonnante. L’envie d’une vie nouvelle, d’un progrès. Les efforts. Le travail.
Tout ça pour rien.
Rise le sait, mais ne dit rien. Elle se contente de lui sourire, de l’encourager.

Au bout de plusieurs longues heures d’attente, toujours rien. Les gens l’observent de loin, s’intéressent à ce qu’il fait.
Voient sur son visage les émotions disparaître, happées par une tristesse croissante, qui modifie ses traits, transforme son faciès.
On dirait l’homme le plus triste au monde.
Il ne comprend pas.

Rise, à côté, le nez perdu dans les effluves abominables qui l’assaillent, comprend très bien. Il pourrait presque contaminer sa marchandise, avec cette odeur immonde.
Elle attend encore.
Quelques heures de plus, ce n’est pas la mer à boire.

Ici et là, pour augmenter ses chances de survie et sauver son odorat, Rise retient sa respiration. Plusieurs longs exercices d’apnée, qui lui permettent de purifier son air. Ça ne dure pas bien longtemps, mais c’est salvateur. Sans ça, elle serait probablement tombée dans les pommes depuis un moment.
Pas très glorieux, pour une ninja capable de tout voir et tout entendre.

Après le véritable fiasco de la boutique de bonbons, Rise décide de prendre les choses en main.
La phase finale du plan peut être enclenchée.

« Désolée que ce soit aussi nul. »

Une moue d’enfant. Une bouille toute triste.
Il la regarde, lui sourit.

« T’en fais pas ma p’tite, t’auras essayé ! »

Il est encore tout plein de bienveillance et de douceur. Ça brise le cœur de Rise.
Il traîne là, au sol, en d’innombrables morceaux de toutes les tailles. Elle penche la tête.

« Vous êtes sûr, m’sieur ? »

Il hausse les épaules.

« Bah ouais ! c’parce que j’ai pas mis mes fonds d’poubelle dedans ! Ça sent pas assez fort, c’est tout ! »

Il se met à ricaner très fort.
Rise décide de l’intercepter toute suite, pour ne lui donner aucune chance de retomber dans ses travers.
Aucune.
Putain.
De.
Chance.
C’est mort ! Plus jamais la poubelle !

« Bein, justement, Radu’. Ça sent. »

Il arque un sourcil. Son visage lui-même crie un « Gné ? » qu’il n’a même pas besoin de prononcer pour que Rise puisse l’entendre.
Elle sourit à son tour.

« Bein, ouais. Ça sent. Mais ça sent pas bon. »

Pas à pas vers la révélation.
Elle tâtonne, pour qu’il ne panique pas trop.

« J’dirais même que ça pue. Ça pue vraiment fort. »

Il comprend pas plus, donc elle décide de le mettre sur la voie.

« Vous, Radu’. Vous puez. »

Il reste ébaubi. Il comprend pas.

« En fait, le problème de votre magasin, maintenant, c’est vous. Faut vraiment qu’vous preniez un bain. »

Le terme « bain » ne fait qu’un tour dans sa tête. Il passe en flèche, brise tout.
Et là.
C’est le drame.

Il regarde Rise, inspire profondément. Il est sûr d’avoir compris, mais il a besoin d’en avoir le cœur net.

« Un bain ? »

Elle hoche la tête.

« Un bain. »

Et elle n’aurait jamais dû dire ça.
Jamais.
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(#)Ven 25 Déc - 14:39
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Solo
Le doux et gentil Radugastu, patient, coriace, qui ne lâche jamais prise, devient blanc comme un linge.
Malgré les saletés sur son visage, les cheveux qui cachent son front et ses joues, il parvient à devenir pâle, très pâle. Trop pâle.
Le mot « bain » a dévasté tout son univers, fait sauter sa santé mentale.
Il cligne des yeux rapidement, répète plusieurs fois le mot, comme pour lui donner un sens. Il n’était pas sûr, au début. Peut-être que Rise blaguait.
Peut-être qu’elle mentait.

Ça l’aurait arrangé, à vrai dire, mais non.
Elle ne blaguait pas.
Elle était parfaitement sérieuse.

Et c’est ça. C’est de savoir qu’elle le pense, qui l’a fait disjoncter.
Il est resté silencieux, très silencieux, mais c’était le même silence qu’un volcan qui commence à gronder. Ça monte, là, du plus profond de ses entrailles. Ça arrive doucement, tout doucement.
Puis d’un coup.
Boum.
Ça pète.

Pour Radugastu, ça a ressemblé à rien. Mais c’était formidable.

Il a regardé Rise et a secoué la tête.

« Non, pas le bain. »

Encore une fois.
Puis encore.
Jusqu’à le faire une dizaine de fois.

« Pas. Le. Bain. »

Il a reculé petit à petit. Quelques pas en arrière, discrètement, qui l’ont fait sortir de son petit stand. Il s’est éloigné un peu.
Puis beaucoup.

Jusqu’à se mettre à partir en courant à toutes jambes, dans un mouvement désarticulé, insensé.
Les bras levés vers le ciel, les pieds s’emmêlant quelques fois, Radugastu est parti comme un lapin. Il a détalé vitesse lumière, sans trop savoir où il allait, en hurlant à qui voulait bien l’entendre qu’il ne prendrait pas de bain.
Mieux, encore, ça ressemblait à ça :

« NOOOOOOOOOOOOOOOOOOON PAS LE BAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! »

Un hurlement tonitruant, qui a probablement secoué tout le village, suivi de ses petits frères les murmures.

« Pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain pas le bain … »

Encore et encore.
Rise lui a couru après aussi vite que possible, mais c’est qu’il trace, le bougre. Il a tellement peur qu’il puise dans toutes ses réserves.
Il se cache un peu partout, surtout dans les poubelles.
Les villageois l’orientent ici et là, tentent d’aider la ninja comme ils peuvent.
Avec toutes ces aventures, Radugastu va puer encore plus : il faut absolument réagir.
Déjà que c’était insoutenable, là, ça va vraiment devenir mortellement mortel. Parce que mortel, c’est pas assez.

Pour s’assurer de l’attraper, Rise a couru, couru, couru.
Jusqu’à le retrouver allongé près de la plage, à ne pas trop savoir où il est.
Roulé en boule sur le sol, prostré, les mêmes mots sortant encore et encore de sa bouche.

« Promis, tout ira bien. »

Elle lui a souri.
Un sourire doux, délicat, comme celui d’une mère.
Ça lui a peut-être suffi, à Radugastu. Ou alors il était trop mort pour repartir.
Il s’est laissé faire. D’abord un bon gros plongeon dans l’eau, pour enlever toute la sueur, puis un retour jusqu’à chez lui.
Il a plongé dans la baignoire et il a plus rien dit.
Plus un mot.
Jusqu’à ressortir, deux heures après.

Radugastu le Crasseux était un autre homme.
Toujours aussi cinglé, mais diablement beau. Diablement bien fait.
Bien habillé, les cheveux noués en un chignon haut, propre, d’où dépassent quelques mèches rebelles.
Vraiment, un autre homme. Un autre Radugastu.
Il a souri à Rise.

« Pardon mam’zelle, j’ai à faire. »

Et il est parti, comme ça, sans rien lui dire.
Comme s’il ne s’était jamais rien passé.

Ça lui fait bizarre, à la Genin, parce qu’elle sait pas quoi dire, ni quoi faire. Encore maintenant, elle reste perplexe face à toute cette histoire.
Est-ce qu’il fallait l’arrêter ?
Est-ce qu’il fallait lui parler ?
Est-ce que c’était utile ?

Finalement, elle se dit qu’il valait mieux ne rien faire.
Parce qu’il a pris son bain, Radu’.
En prendra-t-il d’autres, nul ne le sait. Mais celui-ci a été pris.
Et il a sauvé beaucoup, oh, oui, beaucoup d’odorats martyrisés.
Sugawara Rise
(#)Ven 25 Déc - 14:51
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