Une fois de plus, Akito s'isolait dans un coin pour s'entraîner. Il s'était récemment trouvé une motivation pour devenir plus fort, à savoir la survie, mais ne pouvait pas simplement vivre reclus dans le domaine Nara. S'il apprenait un jour que Konoha était impliqué dans la tentative de massacre de son clan, il devrait également connaître l'intérieur de la ville afin de déserter sans accroc. Avoir exploré plusieurs zones d'entraînement répondait à ces deux besoins : cela ajoutait une connaissance supplémentaire du terrain tout en permettant de repérer les endroits calmes.

Les habitants de Konoha, pour la plupart, semblaient grandement contraster avec le clan Nara en matière de tempérament. De ce fait, si ces derniers passaient pour des caricatures de fainéants, grand nombre d'entre eux trouvaient au contraire que les autres habitants étaient très agités. Akito considérait que son entraînement ne concernait que lui, ne souhaitant donc pas être interrogé ou encore socialiser avec les autres. Détrompez-vous : contrairement à sa très chère Sayuri, il n'éprouvait rien de particulier à cette idée. C'est même justement parce que cela lui était égal qu'il n'était pas intéressé. Il est aisé de se plaindre d'être exclu lorsque l'on refuse de s'inclure. Sayuri avait sans doute conscience de sa propre mauvaise foi à ce sujet, par ailleurs.

Plus honnête, Akito n'avait simplement jamais eu cette étrange sensation de vouloir côtoyer son prochain par vif intérêt envers celui-ci. Plus exactement, il ne l'avait jamais vécue en dehors de son clan. Il présuma que cela venait du fait de n'avoir connu que son clan avant la tragédie. Renfermé par la suite, il y avait peu de chances qu'il se sente disposé à faire comme chez lui auprès des autres habitants. Au moins, il s'estimait chanceux de bien le vivre, car beaucoup auraient difficilement supporté une telle solitude.

Afin de ne pas afficher distinctement son ascendance dans le cas où une personne passerait malencontreusement par-là, il avait décidé de ne travailler qu'avec son arme. La Manipulation des Ombres attendrait le retour à la maison. Malgré lui, il sentit progressivement une crainte croître en son fort intérieur. À chaque coup de katana dans le vide, il réalisait un peu mieux à quel point il trouverait désagréable de s'entraîner devant quelqu'un dont il n'était pas proche. Même à l'échelle de son clan, il s'isolait beaucoup pour s'exercer et n'appréciait pas d'être surpris.

Bien évidemment, cette séance semblait trop paisible pour véritablement se dérouler sans accroc.

C’était une journée assez calme à Konoha, le soleil était toujours aussi présent. Cela faisait un moment que je n’étais pas partie en mission, à vrai die j’avais décidé de prendre du temps pour moi et de me consacrer à l’une des personnes les plus importantes pour moi après ma grand-mère Inoshishi, c’est-à-dire moi. Oui je sais, je suis un peu narcissique sur les bords mais après tout si on ne s’aime pas qui nous aimera ? Comme j’avais pris ma journée je m’étais dit que j’allais faire un tour du côté du terrain d’entrainement. Après avoir pris ma douche, fait ma toilette et brosser mes cheveux, je me mis en route. Pourquoi toute cette mise en scène pour aller au terrain d’entrainement me direz-vous ? C’est clair que ce n’était surement pas pour m’entrainer, je voulais simplement voir s’il n’y avait pas âme qui vive là-bas, peut être allais-je rencontrer mon prince charmant après tout.

Je marchais tranquillement dans les rues et ruelles du village, il y avait pas mal de monde, cela me faisait plaisir que de jour en jour le village qui avait réouvert ses portes se remplissait de nouveau. Konoha allait enfin pouvoir renaitre après les tristes évènements de la prison d’Arashi, depuis sa destruction beaucoup de ses criminels qui avaient étés enfermer s’étaient maintenant échappés. J’espère que bientôt j’allais pouvoir me rendre utile avec mes pouvoirs sensoriels et traquer ces pourritures. En tant que Yamanaka et petite fille d’une ancienne cheffe de clan, je devais me montrer à la hauteur, chose que je ne devais pas oublier. Devenir chunin serait un bon début pour rendre contente mamie Inoshishi, j’allais devoir travailler dure pour. C’était décider après aujourd’hui j’allais reprendre les missions !

Me voila arriver au terrain d’entrainement, il y avait quelques gamins qui s’amusait mais pas l’ombre d’un vrai ninja ni d’un prince charmant, j’étais assez déçue pour le coup. Je me mis alors à grimper en haut d’un arbre et m’assis sur une branche afin d’avoir une vue d’ensemble sur le terrain en lui-même. De là ou j’étais je pouvais même voir quelques bâtisses du village. Konoha était quand même un beau village, rien à voir avec la capitale du pays du Feu mais un beau village quand même.

Au loin j’aperçue un garçon qui venait d’entrain sur le terrain d’entrainement, il devait avoir mon âge à peu près, il avait de long cheveu noir attacher en queue de cheval et un drôle d’accoutrement. Surement un ninja, mais pas un prince charmant. Il était entrain de s’exercer au Katana. Je l’admets, même s’il n’avait pas l’air d’un prince charmant il avait une certaine classe et cela m’intriguais. Je descendis alors de mon arbre et me dirigeai vers le garçon afin de commencer une discussion
« Coucou toi, je me présente Yamanaka Inoue, je ne t’avais encore jamais vu au village auparavant tu es aussi ninja ? » fis-je d’une voix douce et charmeuse

Sûrement un ninja mais pas un prince charmant ? Tout à fait ! Son narrateur n'aurait pas dit mieux.

Pour en revenir au fait, une voix soudaine, certes agréable à écouter mais dérangeante en l'occurrence, interrompit la concentration du jeune homme.

« Mmmh ? »

Au risque de paraître pour le moins étrange voire louche, il écouta la présentation de la dénommée Yamanaka Inoue sans y répondre spontanément. Il rengaina soigneusement son katana, puis dirigea son regard en direction de la voix. Il associa alors ladite voix au visage de la jeune femme. Aussi évident cela puisse-t-il paraître, la socialisation n'avait rien d'ordinaire pour Akito en dehors du clan Nara. Or, vous devinez bien que dix-huit ans suffisent pour bien connaître le clan Nara. Socialiser n'avait donc rien d'ordinaire pour lui tout court. Il était déjà mortellement froid en mission, bien que très coopératif donc efficace.

« Oh, bonjour. Enchanté, mon nom est Nara. Akito. »

À la douce, charmante et mélodieuse intonation d'Inoue, Akito répondit sur un ton... Monotone, froid et presque mécanique. Au moins, sa voix portait fort bien ! Il veilla bien à distinguer clairement Nara et Akito pour que l'on arrête d'entendre Naraakito.

Le très joli visage de la jeune femme contrastait avec la mine presque lugubre du jeune homme. Très bien coiffée et préparée, la kunoichi venait d'engager une conversation avec un homologue bien plus négligé. Mieux valait ne pas non plus commenter des accoutrements : Inoue rencontrerait sans doute beaucoup de succès dans les quartiers fréquentés du village. Akito, à l'inverse, évoquait plutôt un vagabond manquant d'accès financier à de la couture régulière.

Force était de reconnaître qu'aux yeux du Nara, cette femme arborait une beauté bien peu commune. Force était également de reconnaître qu'en tant que Nara, cela lui importait tout aussi peu dans l'absolu. Quel intérêt pouvait-il trouver à correspondre aux critères d'esthétique de la société locale ? Cela ne protégerait pas magiquement son clan et encore moins Sayuri, quoiqu'elle ne serait pas mécontente que son cher Akito fasse un effort vestimentaire. Si celle-ci courait régulièrement après Akito pour recoudre des dizaines de fois ses vêtements, ce dernier se devait malgré tout de finir par les changer au lieu d'« économiser l'argent ». De quoi faire pâlir Inoue si elle entendait ça, au regard de son nindo !

À défaut d'en reconnaître l'intérêt, Akito reconnut la valeur du résultat de la préparation d'Inoue. Il présuma néanmoins qu'elle demeurerait probablement très belle même sans cela. De toute façon, son apparence physique lui importait aussi peu que la sienne : Akito ne lisait pas le fond des personnalités à travers cela. C'est par empathie instinctive qu'il s'attarda autant sur un aspect visiblement fondamental aux yeux de ce nouvel être humain rencontré.

Quoiqu'il en soit, Akito enchaîna en répondant à sa question.

« Je ne suis qu'un Genin, vivant ici depuis dix ans comme le reste de mon clan. »

Qui était-elle ? Le clan Yamanaka lui était certes connu de nom, mais il n'en avait retenu que la capacité de transposition. Cette dernière semblait fort pénible à utiliser, c'est pourquoi Akito plaignit mentalement Inoue. En effet, il ne devait pas être confortable de posséder une aptitude héréditaire aussi situationnelle et risquée ! Il supposa toutefois, et à raison, qu'ils disposaient sans doute de bien d'autres capacités. Par ailleurs, Akito la considéra d'office comme une kunoichi puisqu'elle était présente sur un terrain d'entraînement. Rien ne confirmait pourtant qu'elle n'ait pas simplement autre chose à faire. Il aurait également pu envisager bien d'autres axes pour déduire d'autres clarifications sur qui pouvait être concrètement Inoue. Cependant, il en avait surtout la fainéantise, donc tant pis.

« Je présume que tu es une kunoichi aussi ? »

Parallèlement à ce qu'il disait, Akito semblait avoir l'esprit ailleurs. Loin de rêvasser ou de se projeter main dans la main avec une jolie fille lui adressant la parole, il se sentit sérieusement intrigué par un détail. Son expression faciale devint étrangement plus sérieuse qu'avant l'irruption de la jeune femme : Akito semblait chercher quelque chose. Il dégaina à nouveau son arme puis asséna alors quelques coups dans le vent qui demeurèrent corrects. Il ne se préoccupa guère de ce qu'en penserait Inoue malgré son comportement totalement absurde d'un point de vue extérieur.

« Étrange, mes mouvements sont encore corrects. Ça veut dire que tu ne m'as pas suffisamment dérangé pour me faire rater mon instance d'entraînement. Je n'aurais pas cru qu'une illustre inconnue en soit capable. »

Il n'y avait là aucun sarcasme ni aucune forme d'hostilité : Akito parlait avec sérieux et réelle curiosité. Psychologiquement, il associait encore des coups portés maintenant à l'instance d'entraînement précédant l'arrivée d'Inoue qui datait d'à peine deux minutes. Au contraire, cela lui paraissait même mieux puisqu'il avait eu l'équivalent de deux minutes de pause entre les deux. Cela représentait deux minutes durant lesquelles il aurait pu perdre sa progression en se déconcentrant trop.

Déjà de retour dans ses pensées, Akito s'interrogeait sur les explications possibles à cet incroyable phénomène. De plus, il ne s'était même pas senti foncièrement agacé par le dérangement d'Inoue, ce qui l'étonnait de plus belle. Rassurez-vous, les intonations d'Akito demeuraient froides et monotones, et son comportement resterait distant en cas de contact de toute sorte.

Le jeune garçon disait s’appelé Akito, c’était un genin du clan Nara. Un clan réputé pour être des flemmards mais possédant une vivacité d’esprit et une intelligence supérieure. En effet ma ma grand-mère avait l’habitude de me dire que des grands tacticiens naissaient dans ce clan. Mais la personne que j’avais en face de moi me semblait assez simplet d’esprit. Les apparences pouvaient être trompeuses et je me devais de creuser pour découvrir ce qu’il se cachait derrière cet intriguant personnage. Il disait vivre ici depuis une dizaine d’année lui et son clan, alors que pour ma part j’étais arrivée à Konoha depuis deux ans maintenant. Il est vrai que le village possède des quartiers pour les miens, mais avant de m’engager en tant que ninja je vivais essentiellement avec ma grand-mère à la capitale du pays du Feu, j’ai principalement grandi là-bas et appris les arcanes du clan hors du village.

Il me demande si j’étais également une ninja tout comme lui, je répondis positivement à sa demande. Mais il était clair qu’Akito n’avait pas vraiment son esprit pleinement dans notre discussion, il semblait être littéralement ailleurs, la tête dans les nuages… Il exécuta de drôle de mouvement avec son katana et disait des choses qui pour moi n’avait aucun sens. Quand je le vis agité son sabre je lui fis signe d’y aller doucement, après tout il n’était pas tout seul et il pouvait blesser quelqu’un, lui, voir moi. Je m’approchai tout doucement de lui et saisi une opportunité pour saisir sa main tenant son katana afin de l’abaisser tout doucement.

« Eh du calme, tu peux bien faire une petite pause dans ton entrainement, à moi que tu ne veuilles qu’on s’entraine ensemble » fis-je d’une voix douce.

J’avais proposé à Akito une drôle de proposition pour moi, en effet en ce moment je n’avais pas trop la tête à m’entrainer donc j’espérais qu’ii refuse et qu’on aille simplement faire quelque chose d’autre. Mais d’un autre côté j’étais curieuse de voir un Nara en action, on dit qu’ils sont réputés pour leurs techniques de manipulations des ombres, permettant d’immobiliser l’adversaire et a plus haut niveau même l’étrangler. C’était une technique que je trouvais assez intéressante en soi pouvant être utilisé à la fois de manière offensive que défensive. Ses possibilités en faisaient une technique beaucoup plus versatile que ma transposition qui en soit n’était pas vraiment fait pour le combat mais plus pour le soutien ou la récolte d’information. Les Yamanaka n’étions pas vraiment un clan de combattant mais nos techniques nous permettaient d’être d’excellent support pour nos alliés, des assassins ou même des espions.

Je regardais ensuite Akito droit dans les yeux en lui adressant un sourire tout en attendant sa réponse

Akito réalisa alors que trancher l'air à coup de katana devant une personne qui lui parle n'était probablement pas très bienséant. De plus, celle-ci n'était a priori pas télépathe : le jeune homme déblatérait sans doute des inepties à ses yeux. En revanche, il prit instinctivement une petite distance physique lorsque son interlocutrice voulut saisir sa main armée. Il n'y avait toujours pas d'hostilité dans son geste, seulement de la prudence cette fois un peu craintive. Il rengaina son katana afin d'éviter de provoquer d'autres contacts physiques avec des êtres humains. Sait-on jamais !

« C'était surtout pour vérifier un truc. D'habitude, je foire totalement l'exercice dès qu'on me dérange. Là, j'y arrive même après que tu me parles. Ce constat n'est pas valable pour tout le monde. Soit j'ai fait des progrès, soit tu es étrangement plus agréable que le commun des mortels. Peut-être les deux. »

Il n'y arrivait pas mieux, puisque seule la présence de Sayuri pouvait produire un tel effet, mais tout aussi bien qu'au début. Akito y aurait réfléchi davantage si Inoue n'y avait pas joint une proposition d'entraînement. Sayuri étant le principal contact d'Akito avec l'humanité, ce dernier n'était pas habitué à interagir avec des êtres aussi joyeux et au cœur léger.

« Et sinon ouais, pourquoi pas. Je ne fais quasiment jamais de duel, j'ai donc beaucoup à apprendre. »

Toujours aussi peu expressif voire indifférent au sourire d'Inoue, il fit un aller-retour pour poser son katana authentique et s'équiper d'un bokken, c'est-à-dire un katana d'entraînement en bois. Il ne voudrait pas blesser sa première partenaire d'entraînement depuis des lustres. Il s'attendait à ce qu'elle soit plus puissante que lui, en ce qu'il était un des genins les plus faibles du village. Néanmoins, il ne se laisserait en aucun cas vaincre sans donner le meilleur de lui-même. Inoue allait non seulement découvrir le clan Nara, mais également son membre particulièrement entêté derrière un flegme apparent. Voilà un premier contact des plus singuliers, au regard d'un tel clan ! Le regard d'Akito se fit alors plus vif.

« Je suis prêt, tu peux commencer. »

Ses yeux reflétaient une lueur autrement plus intense que les deux coquilles mornes montrées à Inoue jusque-là. Prêt à dégainer, il empoigna son bokken d'une main ferme en attendant la première offensive adverse afin de l'observer. Akito avait récemment décidé de devenir plus puissant : quelle que soit la vérité sur son clan, il aurait probablement besoin d'être redoutable pour faire face aux conséquences. En effet, qu'il s'agisse de déserter Konoha ou résister à de potentielles et futures agressions dirigées envers le clan, Akito ne pourrait pas se contenter de sa faiblesse actuelle. Il souhaitait protéger les siens, surtout Sayuri, comme se protéger lui-même. Son entêtement s'avérait ainsi stimulé, lui qui était resté si longtemps genin et faible par simple désintérêt pour la puissance brute.

Akito avait surement du mal comprendre ce que je voulais dire par entrainement. Quand je vis celui-ci troquer son katana contre un katana de bois et revenir vers moi je compris alors qu’il pensa surement que j’avais parlé d’un duel entre lui moi. J’étais sur le point de clarifier mes propos quand je me souvenue que je n’étais pas une très grande combattante et adepte du taijutsu et qu’un peu d’entrainement ne me ferait surement pas très grand mal. J’inspirai alors un grand coup, tout en m’étirant avant de me redresser et de fixer droit dans les yeux mon adversaire. Je me mis ensuite en garde et analysai la position d’Akito afin de trouver une faille. Les seules fois ou je m’étais battue en corps à corps avec quelqu’un c’était lors de mes entrainements avec Sora mon grand frère. Je le surpassai peut-être dans les arts Yamanaka mais lui me surpassait en Taijutsu et dans les activités physiques. C’est lui qui m’avait appris a adopter une bonne garde et à analyser celle de son adversaire afin d’y trouver une faille.

Je n’étais clairement pas la plus forte physiquement mais je possédais une certaine agilité et une souplesse que j’allais utiliser afin de tenter de gagner ce duel. Sans plus attendre, je fonçai à toute vitesse sur Akito, dans ma course et une fois assez proche d’Akito pour qu’il n’ai le temps de comprendre ce qu’il se passe mais tout en étant assez loin de lui pour qu’il ne puisse m’atteindre avec son katana je me pencha afin d’y ramasser le sable au sol du terrain d’entrainement, et une fois très proche de lui je lui jetai directement dans les yeux afin de tenter l’aveugler. J’enchainai ensuite avec un coup de pied retourné en visant son abdomen avant de reculer furtivement pour créer de la distance et me remettre en garde

Akito ne percevait effectivement pas d'autre signification à travers l'emploi du mot entraînement. Il ne s'était pas dit que cela pouvait simplement consister à faire leurs différents exercices séparément dans le même périmètre : il ne voyait pas ce que cela changerait ! L'idée de se battre en duel semblait soudainement bien occuper les pensées d'Inoue, mais Akito n'eut aucune idée de ce qu'elle pouvait avoir en tête. Elle se rua alors à toute vitesse en ligne droite. Si Akito n'avait pas l'habitude d'affronter d'autres êtres humains, son expérience plus ou moins autodidacte lui permit d'instinctivement réaliser l'intérêt des multiples exercices qu'il avait pratiqué durant des années.

En garde, Akito découvrit la très satisfaisante impression d'anticiper son adversaire. Qu'il était prévisible qu'elle finisse par modérer son accélération ! Qu'il était prévisible qu'elle n'ait aucune intention d'attaquer de front ! Qu'il était prévisible de chercher, par exemple, à porter un coup par le bas ! Qu'il fut IMPRÉVISIBLE de ramasser du sable et de le lui envoyer dans les yeux ! Akito n'aurait jamais imaginé une ruse aussi simpliste et pourtant efficace. Sa mine devint alors surprise face à ce stratagème déstabilisant.

Néanmoins, aveugler un adepte du kenjutsu ne suffirait guère à briser sa garde. Il prévit alors qu'Inoue acquière la confiance suffisante pour porter un coup de face. Il ne savait pas où elle attaquerait précisément, mais le fait de ne pas l'entendre le contourner lui confirma la justesse de son intuition quant à la direction à défendre. Il exécuta alors un simple mouvement de garde pour balayer horizontalement devant lui sans avancer sa lame. Il put ainsi dévier ce qui semblait être un coup de pied de la part de son adversaire. Il s'étonna qu'une personne visiblement peu à l'aise en taijutsu s'y restreigne autant. Peut-être y percevait-elle une règle implicite ?

« Tu peux utiliser tes techniques en dehors du simple taijutsu si tu veux. Je préfère le clarifier, car j'aurais pu utiliser les miennes mais je n'osais pas à cause du potentiel malentendu. Cela aurait été déloyal. »

En effet, Akito aurait eu maintes occasions d'interrompre et entraver les mouvements d'Inoue si elle s'exposait autant. Peut-être ne connaissait-elle tout simplement pas le clan Nara, mais il préférait clarifier la situation.

Il clignait en parallèle beaucoup des yeux, de sorte à enlever la majorité du sable. Il se sentit néanmoins profondément dérangé par les quelques grains de sable restant. Les démangeaisons et la douleur lui furent moins supportables que celles qu'auraient provoquée de véritables coups. Inoue avait été fort habile sur cette manœuvre, malgré son désavantage apparent dans ce domaine des arts martiaux ! Néanmoins, cela ne fit qu'accroître son entêtement à gagner.

Résolue, sa volonté ne serait certainement pas la cause de sa défaite. Sa main droite se resserra alors sur le manche de son bokken, et un petit sourire en coin s'esquissa sur son visage. Il se sentait prêt à encaisser un deuxième assaut, cette fois plus adroitement.

Le jeune Nara avait réussi à contre mon coup grâce à sa garde, je m’y attendais un peu mais je fus un peu déçu que ma russe de la poussière dans les yeux n’ai pas marché. Encore une fois c’était quelque chose que mon frère m’avait appris, utiliser son élément pour combler l’écart de puissance qu’il y avait entre moi et une tiers personne. Akito me « donna » l’autorisation d’utiliser mes techniques ninjas. Pour qui se prenait-il ? Il devait être idiot pour me dire ça sachant que je venais du clan Yamanaka et que la plus part de nos Techniques étaient des techniques coopératives nécessitant des interventions extérieurs comme celle d’un coéquipier par exemple, ou tout simplement des techniques de soutiens.

« Merci mais je n’avais pas besoin de ton accord ! » fis-je d’un ton légèrement agacer tout en profitant pour me remettre en garde.

Mais maintenant que j’y repensais l’intervention d’Akito m’avait donné une idée, une idée qui je l’espérais serait plus utile et efficace que la précédente. Je fonçais de nouveau sur Akito comme tout à l’heure, une dans ma course et une fois assez proche d’Akito pour qu’il n’ai le temps de comprendre ce qu’il se passe mais tout en étant assez loin de lui pour qu’il ne puisse m’atteindre avec son katana, je composai le mudra de la chèvre afin d’établir une technique de Télépathie. Je connectai alors ma psyché à celle d’Akito. Une fois assez proche de lui je fis un léger bon en hauteur afin de pouvoir porter un coup de pied aerien sur le shinobi. Mais au moment ou le coup allait être porter Akito entendit dans sa tête ma voix résonant dans sa tête hurlant des idioties et des choses incompréhensibles cela afin de perturber sa concentration et crée un bref instant de surprise, moment ou le coup était porté à Akito.

Une fois sur le sol je fis une roue arrière afin de crée un nouvel écart entre lui et moi et me remis en garde.

Inoue semblait être une personne pour le moins singulière. Visiblement piquée par la clarification d'Akito, elle semblait plus combative à défaut d'être limpide à ses yeux. Pourquoi n'utilisait-elle aucune technique si elle n'avait pas de taijutsu ? N'avait-elle qu'un éventail de compétences de soutien ? Akito ignorait ses potentielles capacités, d'où la dimension hasardeuse de ses propos. De plus, par son comportement, Inoue ignorait réciproquement tout du clan Nara. Quelle idée d'en attaquer un de face au corps-à-corps, sans utiliser quoi que ce soit de particulier !

« Ah, pardon. »

Inoue chargea alors de nouveau en ligne droite. Akito s'attendit à ce qu'elle fasse un autre mouvement cette fois-ci, aussi vain parût-il une fois de plus. Alors qu'Akito peinait à ignorer la douleur de ses yeux, fermés comme ouverts, la kunoichi bondit et commença un mouvement de coup de pied aérien. Il débuta à son tour un mouvement de parade lorsqu'un vacarme incompréhensible et profondément stupide s'ajouta à ses douleurs oculaires. Le jeune homme para donc trop loin et subit le coup de pied dans son avant-bras droit. Il ne fut pas suffisamment douloureux pour lui faire relâcher son bokken malgré l'effet de surprise. En revanche, le choc envoya ledit avant-bras sur son visage, ce qui le fit cette fois lâcher son bokken. D'après les voix qu'il avait entendue, le clan Yamanaka disposait d'un pouvoir de télépathie probablement lié à la transposition spirituelle. Cette dernière consistait donc probablement en une domination sur l'esprit de la cible pour en contrôler le cerveau à sa place. Si Inoue s'en avérait capable, alors Akito devrait se montrer d'autant plus prudent.

Tandis qu'Inoue faisait déjà un bond en arrière et qu'il titubait après avoir été désarmé, il eut le réflexe de composer le mudra du rat afin de l'intercepter.

« Manipulation des ombres ! »

Son ombre fusa alors en direction de celle d'Inoue dans le but de s'y connecter. Lui qui avait survécu à un raid presque dévastateur pour son clan, il avait désormais des mécanismes d'autodéfense plus développés qu'autrefois. L'apprentissage des arts martiaux des ninjas l'y aidèrent beaucoup. Une fois lié à Inoue par leur ombre, Akito décida de contrôler par mimétisme trois de ses membres : ses deux jambes et son bras gauche.

Face à elle, il recula en arrière jusqu'à retrouver son bokken et le ramasser. Équipé de sa lame dans sa main droite, il empoigna son bras droit avec sa main gauche. Il le plaqua alors contre l'avant de son corps, de sorte à forcer Inoue à faire de même. La différence résidait dans le fait qu'elle ne soit pas armée, contrairement à Akito. Ce dernier espérait ainsi la priver du dernier membre qui échappait à son contrôle. Le jeune homme fusa alors droit sur elle comme elle aimait tant le faire. D'un regard vif, il se tenait prêt à écouter ses braillements sans broncher. Il s'arrêta bien évidemment juste devant elle, de sorte à ne pas la poignarder - cela coulait de source.

Akito avait-il gagné ce combat amical ? Inoue avait-elle décelé une faille dans cette manœuvre pour retourner la situation ?

Malgré sa veine parade ma tactique avait principalement fonctionner et mon coup toucha sa cible malheureusement lors de ma retraite je ne vis pas celui-ci effectuer une drôle de technique. En effet son ombre se prolongea et vint se mélanger à la mienne. Aussitôt je senti que je ne pouvais plus contrôler mes jambes ainsi que mon bras gauche.

« Qu’est-ce que…. Ah mais maintenant que je me souviens ma grand-mère m’avait parler d’un clan manipulateur des ombres résidents à Konoha… c’est donc ça… » avais-je pensé à voix haute

J’étais maintenant prise au piège et je n’avais pas d’autre choix que de me soumettre à la volonté du Nara en effet sous la manipulation des ombres les membres touchés étaient contraint à mimer les mouvements de l’utilisateur de la technique des ombres et je n’avais aucun moyen pour m’en échapper

Face à moi, il recula en arrière jusqu'à retrouver son katana et le ramasser. Une fois sa lame dans sa main droite, il empoigna son bras droit avec sa main gauche. Il le plaqua alors contre l'avant de son corps, de sorte à me forcer à faire la même chose à cause de la manipulation des ombres, j’essayai de résister mais en vain. Akito fonça alors droit sur moi avec un regard vif. Il s'arrêta bien évidemment juste devant moi, de sorte à ne pas me poignarder. J’étais entrain de transpirer du au stress, mais je n’avais pas dit mon dernier mot, discrètement à l’aide du bras que je contrôlai toujours je saisissais un kunai et embrocha un des bras d’Akito de manière furtive afin de rompre la manipulation des ombres. Akito avait fait l’erreur de nous rapprocher suffisamment pour que mon coup l’atteigne. Ce bref instant suffit à me libérer de la manipulation et aussitôt je reculais de manière furtive afin de recréer de la distance entre nous je me tenais maintenant prête à contrer une nouvelle offensive des ombres.

« J’ai eu chaud sur ce coup la… Si on avait été en situation réel tu aurais gagné…. Restons-en la pour aujourd’hui j’admets ma défaite » disais-je avec le sourire avant de poursuivre tout en me rapprochant du garçon.

« Il faut soigner ta blessure, allons chez moi » avais-je dis en  attrapant le genin par le bras afin de le ramener en direction de chez moi sans trop lui laisser le choix

Akito ne s'attendit pas à ce qu'Inoue trouve un moyen de s'échapper. Plus exactement, il ne parvint pas à comprendre comment elle avait libéré son bras droit empoigné par son bras gauche. Il ne put pas voir le geste car il l'avait regardée dans les yeux pendant ce temps, surpris par sa mine décomposée. Il avait omis que le stress la mettrait dans un tel état : elle découvrait la sensation d'être manipulée et n'avait pas non plus l'habitude d'affronter des ninjas armés. Akito avait peut-être été trop brusque pour cet entraînement. Il se souvenait toutefois qu'il devait rester relativement indifférent et ne surtout pas avoir l'air sympathique. Lorsque cela se produisait, les gens se méfiaient et cela se retournait contre lui. Ce fut par exemple le cas lorsqu'il agaça Inoue en voulant s'assurer de la combattre à la loyale.

Pour en revenir à l'instant où Inoue se libéra de son emprise, elle parvint d'abord à libérer son bras droit sans que son adversaire ne comprenne comment. Par la suite, elle saisit l'occasion de retourner leur dangereuse proximité contre lui en sortant un kunai et en l'attaquant aussitôt avec. Akito ressentit soudainement une indescriptible douleur alors que la petite lame de fer poignardait son bras. Il ne s'était jamais coupé tout seul avec une arme et découvrait donc la douleur provoquée par toute cette ferraille. Il comprit qu'il avait bien fait pour Inoue de s'équiper d'une arme en bois. Son accès d'angoisse aurait donc été bien moins soutenable avec du fer !

Habitué à intérioriser depuis son enfance, Akito retint ses larmes sans réelle difficulté mais serra on ne peut plus fortement les dents sans les dévoiler. Il ne fit qu'acquiescer lorsque la jeune femme déclara forfait, incapable de prononcer le moindre mot à cause de la douleur. Il revint plutôt chercher son véritable katana. Inapte à l'attacher avec un seul bras, il décida de le porter avec son bras droit encore valide tandis que celui en bois demeurait rangé dans son fourreau précédemment équipé.

En parallèle, Inoue tenta de lui attraper le bras en vain. Akito avait été surpris une fois avant le combat, mais ne le serait pas une seconde fois aujourd'hui. Il évita tout contact mais accepta d'un signe de tête de venir. Il accompagna sa réponse d'un vague son approbateur.

« Mmmh... »

Il aurait refusé en temps normal, préférant retourner voir Sayuri. Néanmoins, si Sayuri découvrait qu'il avait été blessé de la sorte, elle risquait probablement de s'énerver au plus vite. Elle ne croirait évidemment jamais qu'il se soit fait cela tout seul, et traquerait le coupable jusqu'au bout du monde. Si Akito ne dévoilait rien, elle enquêterait elle-même. En d'autres termes, Akito devait prendre sur lui et accepter de suivre Inoue chez elle pour la sécurité de cette dernière. Il ne souhaiterait à personne d'être pris pour cible par Sayuri, a fortiori si c'était pour le « venger » alors qu'il ne lui en voulait pas.

Malgré les bonnes intentions d'Akito, Inoue sembla se vexer. Pour sa défense, elle ne lisait pas dans les esprits et devait donc être confuse. Néanmoins, Akito ne put s'empêcher de se donner raison une fois de plus : quoi qu'il fasse pour bien s'y prendre avec son prochain, cela produisait des conséquences négatives. De plus, Inoue semblait sérieusement préoccupée par le comportement du jeune homme. Elle supporta assurément mal le silence mortel qui pesait sur l'atmosphère durant le trajet. Akito le comprit sans peine mais demeura silencieux. Entre sa douleur physique et son incapacité à trouver les mots justes, il préférait contempler l'environnement autour d'eux. D'une voix certes apaisante mais quelque peu peinée, Inoue brisa le silence en lui faisant remarquer sa froideur.

« C'est pas qu'une impression. »

Il douta alors de la pertinence d'être aussi franc alors qu'elle cherchait sans doute à détendre l'atmosphère. Akito n'était guère embarrassé mais se rattrapa comme il put.

« Mais c'est pas contre toi non plus. »

Une fois chez elle, Inoue saisit le nécessaire et commença à soigner son homologue genin. Akito encaissa sans broncher les douloureuses étapes du processus curatif. Inoue insistait sérieusement sur la douceur de son intonation quand elle prenait la parole, mais cela n'avait visiblement rien d'hypocrite. Elle faisait simplement preuve d'une sincère gentillesse et cherchait à ne pas le brusquer. Lorsqu'elle lui demanda de lui parler en détail de lui-même, Akito se sentit confus à défaut d'être surpris. Il ne parlait concrètement de lui-même qu'à Sayuri et cela n'arrivait ni directement, ni tous les jours.

« Au risque de te décevoir, je ne suis qu'un genin parmi tant d'autres. Je n'ai pas d'histoire à raconter, si ce n'est que je m'entraînais avec ménagement depuis toutes ces années. Ce n'est que récemment que j'ai décidé de me prendre plus fermement en main. »

Inoue ne semblait pas connaître l'histoire du clan Nara, mais Akito ne souhaitait pas pour autant la raconter lui-même. Il n'avait aucun intérêt à narrer cette complainte dramatique auprès d'autres personnes. Inoue risquerait en plus de vouloir sérieusement l'aider alors qu'il vivait très bien sa complaisance dans l'ombre de ce qu'il aurait pu être.

« Je ne crois pas avoir grand-chose de pertinent à ajouter. »

Si la mémoire d'Akito était bonne, les gens aimaient parler d'eux-mêmes.

« Et toi ? »

Akito écarquilla les yeux en découvrant qu'Inoue n'avait pas d'ami dans le village. Avenante et souriante comme elle était, elle semblait pourtant tout avoir d'une jeune femme populaire et intégré. De plus, deux ans suffisaient largement au commun des mortels pour se faire des amis au sein d'un village, a fortiori avec une telle gentillesse. En réalité, elle n'arrivait donc pas à s'intégrer. Cela expliquait probablement son comportement. Elle avait la patience d'une personne qui n'avait pas de l'occasion d'en venir à bout tous les jours et la réactivité d'une personne qui n'était pas plus habituée que lui à faire preuve de sociabilité. Elle en savait simplement plus que lui sur la norme, ce qui n'avait rien d'un exploit en soi.

Pensif, Akito maintint le bref silence jusqu'à ce qu'Inoue lui propose de passer du temps ensemble par le biais d'un repas. Comment réagir ? Son refus blesserait Inoue, mais il ne se sentait que peu disposer à créer des liens avec d'autres êtres humains. Son désir profond lui hurlait de se complaire dans l'ombre jusqu'au bout, mais il culpabiliserait à l'idée d'abandonner cette lueur. De plus, celle-ci s'affaiblirait probablement s'il refusait, ce qui ne facilitait pas la résolution de son dilemme.

« Si tu veux... »

Akito abrégea son introspection en évitant de se poser plus de questions. Il n'avait pas grand-chose à perdre en prenant sur lui une fois. De plus, il serait peut-être impoli de refuser après avoir été soigné. Il n'oublia pas de la remercier au passage.

« Merci... »

Inoue présenta alors des excuses indirectes, mais Akito ne lui en voulait guère.

« Ne t'en fais pas, il n'y a rien de grave. Mieux vaut ça en entraînement qu'en situation sérieuse. »

Il ne s'était pas trop mal débrouillé, même si son adversaire était visiblement spécialisée dans le soutien. Il n'avait pas eu besoin de la blesser d'une quelconque manière. Qu'il était rassurant de pouvoir vaincre des personnes sans infliger le moindre dégât ! Il se doutait qu'il ne pourrait pas reproduire cela en mission, mais espérait s'améliorer sur cette voie. Il avait au moins réussi à ne jamais tuer personne durant les rares missions auxquelles il avait été assigné auparavant.

« Tu voudrais manger où ? »

Akito n'avait simplement pas compris qu'Inoue allait cuisiner elle-même. C'était sa manière de meubler la conversation : tout lui convenait, dans l'absolu. Il reprit alors son tact légendaire pour réanimer la parole. Ce ne fut toutefois pas mal intentionné.

« Tu te sens souvent seule au village ? »

Inoue souhaitait en réalité cuisiner elle-même pour eux. Nullement dérangé, Akito acquiesça. Quant à la question de ce dernier, elle sembla toucher la sensibilité d'Inoue. La dizaine de secondes qui suivit, silencieuse, lui fit penser qu'il avait peut-être trop brusquement atteint celle-ci. Avec Sayuri, il avait l'habitude que les interrogations existentielles soient encaissées tant bien que mal. Inoue n'était toutefois pas Sayuri et pleura visiblement, à en écouter le son de sa voix et à en observer la crispation. Elle ne mentionna que sa grand-mère, ce qui laissait entendre qu'elle n'avait a priori plus de parent. Étaient-ils morts ? Disparus ? Partis ? Akito ne préféra pas remuer le couteau dans la plaie et s'abstint de poser la question. Il eut raison, puisqu'elle précisa elle-même la mort de sa famille proche à la fin de ses explications. Le jeune homme fut donc sans doute l'un des mieux placés au village pour la comprendre.

« Aucun souci, ça ne me dérange pas - que ce soit le plat ou tes explications. Loin de là. Je me disais simplement que tu es drôlement forte. »

Elle, au moins, continuait à faire de son mieux pour être chaleureuse et sociable. Elle, au moins, continuait de vivre comme elle le pouvait en profitant au maximum de ses petits plaisirs. Elle, au moins, continuait à prendre soin d'elle comme si cela en valait la peine. Lui, en revanche, s'était complu dans l'ombre et la monotonie au point de s'y intégrer sans problème. Il trouvait le cas d'Inoue plus triste que le sien : il ne s'intégrait pas à Konoha car il n'y était pas réellement disposé, là elle ne s'intégrait pas parce qu'elle n'y parvenait guère.

« Et les gens de ton clan ici ? Vous passez peu de temps entre vous ? »

Il était de nouveau incertain du nom exact de son clan, mais trouvait curieux qu'il ne soit pas convivial d'un point de vue interne. Les Nara, pour leur défense, disposait encore de ce lien à leur manière. C'est également pour cette raison qu'Akito jugea son cas bien plus chanceux que celui d'Inoue. Il ne faisait même pas attention à son sourire de façade. Sans le savoir, Inoue ne pourrait pas le duper si facilement au regard de son passé. Il ne savait toutefois pas quoi ajouter dans l'immédiat, écoutant donc attentivement la réponse d'Inoue.

Inoue ne comprit pas ce qu'Akito entendait par-là, mais cela n'étonna guère celui-ci. Akito n'avait pas clairement manifesté sa compréhension émotionnelle et Inoue manquait profondément d'estime de soi, à en écouter sa réponse. Sans extérioriser le contraste entre sa propre complaisance et les efforts de son interlocutrice, Akito souligna ces derniers.

« Une orpheline qui fait de son mieux pour s'intégrer, même en vain, ça ne court pas les rues tous les jours. Cette persévérance est une force. En plus, tu arrives à sourire à des gens presque inconnus. Ça aussi, ça témoigne de ta force mentale. »

Il marqua une courte pause, réalisant à quel point sourire lui serait peu naturel en dehors de son clan. Même en son sein, il n'était de toute façon pas des plus souriants. Il se demandait malgré tout quelles circonstances avaient précipité la mort de ses proches, mais préférait encore une fois taire sa curiosité.

« Surtout que quelqu'un d'ordinaire n'aurait pas cherché à m'adresser la parole, même hasardeusement. »

La traduction en langage courant de cette phrase soulignerait la reconnaissance implicite d'Akito. À force de chercher à briller, elle avait fini par éclairer la journée de quelqu'un par la même occasion. Peut-être avait-elle désagréablement ébloui d'autres villageois, mais il fallait bien apprendre d'une manière ou d'une autre.

Quant au clan Yamanaka, Inoue n'en était apparemment pas proche, notamment en raison de ses origines nobles qui la distinguaient du reste. Même issu d'une condition des plus simples, Akito comprenait bien en quoi cela la distançait de son clan. Il la plaignit intérieurement : elle avait certes une grand-mère contrairement à lui, mais ne disposait pas de foyer. Il n'y avait que son petit chez elle. Si Akito vivait également reclus et seul dans le quartier Nara, quoique Sayuri aidait énormément en cachette pour les tâches ménagères, il fréquentait tout de même beaucoup son clan. Cela s'expliquait aussi par le fait que les Nara n'aient plus grand-chose à chérir qui se trouve en dehors de celui-ci. Il faudrait toutefois nuancer en précisant que ce n'était techniquement pas le cas avant leur massacre non plus.

« Je vois. »

Le repas sentait drôlement bon. Lorsqu'ils se servirent, Inoue souhaita prier les esprits. Akito ne comprit pas ce dont elle parlait. Il savait ce que signifiait ce mot dans ce contexte, mais ne concevait pas à quels esprits elle se référait.

« Aux esprits ? Comment ça ? »

Jusque-là, seuls ses yeux témoignaient d'une compréhension envers Inoue et contrastaient avec le reste de son visage stoïque. Toutefois, Akito fut si étonné d'entendre cette histoire d'esprit qu'il laissa s'exprimer l'ignorance sur son visage. Il n'interrompit pas sa prière mais sa confusion était claire.

« Merci, à toi aussi. »

Akito découvrit alors qu'Inoue cuisinait drôlement bien. Il serait idiot de la comparer à Sayuri, mais cette dernière était un cas à part entière. Il appréciait très sérieusement la cuisine d'Inoue.

« Je dois dire que c'est très bon. »

Akito demeurait impressionné par l'histoire de la naissance d'Inoue. Il était en effet athée au-delà de l'aspect spirituel de son bukijutsu, mais comprenait tout à fait la croyance de son interlocutrice. Il s'en trouva simplement indifférent : grand bien lui fasse. S'il était cantonné à la réalité, il ne pouvait que saisir l'intérêt que représentait ces croyances apaisantes pour la conscience. De toute façon, il ne pouvait lui-même pas expliquer le miracle de sa naissance d'un point de vue scientifique. Après brève réflexion, Akito présuma même que si Inoue apprenait le passé du clan Nara, elle associerait la survie du jeune homme à la clémence de certains esprits. Il n'y avait pas de mal à cela, même si Akito restait trop rationnel pour parfaitement saisir le mécanisme de croyance spirituelle. Voilà une bien curieuse thématique ! Akito était pourtant lui-même pourvu de croyances : pouvait-il expliquer de façon parfaitement rationnelle, scientifique et exhaustive tout ce qu'il savait sur le monde et son fonctionnement ? L'être humain croit bien plus qu'il ne sait, bien que le développement du savoir permette de croire aux conclusions dudit savoir.

« Je vois... »

Akito écouta ensuite le fin mot de l'histoire, qui ressemblait presque à un petit conte : Inoue, au-dessus du puit, devait son prénom à l'offrande de son clan dans le puit d'un esprit dont le genin avait déjà oublié le nom. Lorsqu'il repensait au sien, il se rendait compte de son ironie : Akito pouvait porter de nombreuses significations selon son écriture, mais signifiait dans son cas personne brillante. Même brillante pouvait encore impliquer de nombreux sens, et se référait en l'occurrence au rayonnement lumineux. Ses parents ne se fatiguèrent toutefois pas sur le choix d'une symbolique précise : ils considéraient que les diverses significations phonétiques seraient applicables d'une manière ou d'une autre à leur enfant. Ils ne voulaient pas limiter un prénom à une seule signification, ni même le limiter à de simples significations en soi. S'ils avaient été minutieux, ils auraient évité de commencer par la même lettre que celle qui ponctuait son nom de famille. Une fois de plus, Inoue et Akito contrastaient d'une nouvelle manière.

« Tu n'as pas à t'excuser. C'est très singulier à mes yeux, mais il faut savoir que chez les Nara, c'est plutôt des soirées shogi saké, éventuellement avec des questions philosophiques ou existentielles. Sans parler des grasses mat' ou éventuellement de la lecture quand on a pas la flemme. Du coup, c'est pas la spiritualité qui nous étouffe. »

Pour sa part, Akito comptait néanmoins parmi ceux qui s'entraînaient sérieusement ces derniers temps. Inoue en avait ainsi eu une démonstration par le plus grand des hasards. Elle lui proposa de rester dormir chez lui après le repas au regard de l'heure.

« Désolé, j'ai encore pas mal de choses à faire aujourd'hui. Merci pour tout en tout cas. Ce duel était intéressant et ce repas très bon. Outre cela, je suis content de te connaître. »

Pour la première fois depuis longtemps, voire pour la première fois avec un être humain en dehors du clan Nara, Akito esquissa un sourire. Certes légère, cette expression demeurait particulièrement rare venant de lui.

« Je pense que tu t'en doutais, mais pour ma part, c'est moi qui ne suis habituellement pas disposé à me sociabiliser au village. Ça me surprend de dire ça car c'est nouveau pour moi aussi, mais je suis... Content ? Que tu aies insisté. Ça m'aura fait découvrir autre chose que la nouvelle tactique de shogi du moment. »

Attention toutefois : il ne se transformerait pas en joyeux fêtard pour autant à leur prochaine rencontre, qui s'avérerait être une future mission confiée par Hokage le Premier.

« Allez, bonne soirée ! Au plaisir ! »

Il n'aurait jamais cru prononcer cette phrase un jour. Akito était un être dont il n'était ni facile ni rapide de réellement se rapprocher. Inoue pouvait ainsi se vanter d'avoir terminé le premier pas du premier coup, et ce en un temps record. Un tel exploit ne se reproduirait pas de sitôt.