Cela faisait quelque temps maintenant que le capitaine avait perdu son navire. Depuis ce funeste jour dans la tempête, il avait occupé le plus clair de son temps à vagabonder sur les côtes du pays du Feu, à la recherche de rumeur.

Il avait finalement élu domicile dans une petite auberge, non loin d’un village portuaire d’où il pouvait entendre les derniers murmures en provenance de la mer. Par manque de moyen, Haoru avait décidé d’offrir ses services en échange d’une modeste rémunération.

À l’heure actuelle, il savait que reprendre la mer serait une mauvaise idée. Un voyage en mer, cela se préparait longuement. C’était d’ailleurs ce manque de préparation qui lui avait valu la perte de son héritage. La leçon avait été apprise.

Ce jour-là à L'Amiral Benbow, le garçon de la patronne s’agitait pour servir la foule de clients. De nature curieuse, le jeune homme avait porté son attention sur cet homme qui, une nuit d’orage, avait demandé une chambre. Haoru ne voyait aucun mal à se faire questionner sur ses origines. Il avait raconté au jeune garçon venir d’une ile lointaine et tard dans la nuit, lorsque l’établissement se fermait, les deux compères avaient pris l’habitude d’échanger au coin du feu des histoires de marins.

Nul doute qu’un jour, ce jeune garçon quitterait son auberge pour prendre le large en quête d’aventure. À dire vrai, la seule chose qui le retenait était l’état de santé de son père. Ce dernier était mourant et alité.

Le début de soirée commençait pour les habitants de la côte et l’auberge était déjà bondé. Bon nombre de marins transpiraient déjà l’alcool et chacun donnait de sa petite histoire. Et le Mekata ne dérogeait pas à la règle. Sortit de son rôle de damné des mers, Haoru pouvait être un bon vivant comme tant d’autres. Il avait acquit dans la région une solide réputation de conteur. Il faut dire qu’avant de s’embarquer, il avait passé le plus clair de son temps à lire les récits de son père, ainsi que de son grand-père.

Un verre en main, il posait ses pieds sur la table, son manteau en lambeau traînant au sol. Son vêtement n’était plus rouge d’ailleurs. Il avait préféré troquer son costume de comédien contre un vieux manteau de voyageur.

« La vérité, je vous la dis. Il n’y a pas trésor plus grand que celui du capitaine Octa ! Cet homme a surgi des vents, tel un démon invoqué par le dieu Shinigami en personne et il c’est abattu sur les côtes du pays de la Terre il y a de cela quoi… Deux cents ans ? Ce damné est reparti rejoindre son maître à la suite d’une tempête mais avant cela, il a pris soin de cacher son butin sur une île... »

Les quelques ivrognes qui l’écoutaient avaient des étoiles pleins les yeux. Quant aux restes de la populace, on pouvait entendre la tempête grondait… Il y a allé avoir de la bagarre.

Bien, nous voici à la plage. Formidable. Mais pas pour des vacances non, ni pour une mission. J’avais demandé une journée de repos à l’administration afin de me concentrer sur un détail, mon passé. Peu auparavant j’avais questionné mes parents adoptifs sur ce qui était arrivé à ma famille, où cela s’était produit. Evidement cela faisait des années déjà que j’étais au courant du moindre détail, à aucun moment ils n’avaient souhaité me cacher la vérité. L’assassinat de mon père, ma mère qui meurt en couche en ayant tout juste le temps de supplier ce couple Hyuga de me recueillir parmi eux. Et j’avais été très bien acceptée, malgré nos différences notables tant sur le plan caractériel que physique.
Pourtant comme tout enfant adopté, je cherchais toujours ma place dans ce monde, mon passé, ma famille. Et mon histoire avait commencé ici, dans cette auberge en lisière de la plage. « L'Amiral Benbow » d’après le nom gravé sur la pancarte au-dessus de l’entrée. J’étais à née l’intérieur alors que ma mère biologique se vidait de son sang, blessée mortellement par des Kaguya, d’après les informations récoltées. Cela remontait à vingt-quatre ans maintenant, les chances d’y retrouver la moindre explication était extrêmement mince, pour ne pas dire inexistante mais après tout ne dit-on pas qui ne tente rien n’a rien ?

A l’intérieur l’ambiance était enjouée, plutôt chaleureuse, et odorante. Un mélange de sel, de poisson, d’alcool et de sueur. Mon nez m’insulta aussitôt les premiers pas dans cette bâtisse. Je rabattais ma capuche sur mon crâne blond et réajustai ma veste afin de ne pas attirer l’attention. Malgré ma tenue de civile tout à fait quelconque, il était possible que des gens que j’aurais escorté autrefois via des missions s’y trouvent et me reconnaissent. Or pour simplifier les recherches il valait mieux éviter.
Par ce début de soirée je me dirigeai aussitôt vers le bar, car comme dans toutes les aventures, l’aubergiste représentait une véritable mine d’information. Avec l’alcool les langues se délient et parfois ce qui ne devait pas être dit arrivent dans les mauvaises oreilles.

« Bonsoir monsieur, puis-je vous prendre un grand verre d’eau s’il vous plait. La route a été longue. »

L’homme barbu, d’abord surpris par la simplicité de la commande, reprit le verre qu’il était en train d’essuyer et alla le remplir avant de me le tendre. Je déposai une poignée de ryos sur le comptoir et profitai de la momentanée proximité pour l’interroger en baissant la voix :

« Est-ce que par hasard ça vous dit quelque chose, l’histoire comme quoi une femme blessée aurait accouchée ici avant de mourir il y a plus de vingt ans ?
- Du tout mademoiselle. L’établissement a changé de gérant depuis cette époque, je suis le troisième.
- Ah, et où pourrais-je les trouver ? C’est très important.
- Six pieds sous terre pour le premier, et six pieds sous l’eau pour le second. Mais allez demander à ce type là-bas. Il raconte des histoires à longueur de temps, il aura peut-être entendu parler de votre affaire. »

Je le remerciai, pris mon verre et partis à la rencontre de cet énergumène. Les pieds sur la table et un verre à la main, il avait tout d’un brigand, d’un racontar aussi peu recommandable qu’un serpent. Son manteau usé trainant au sol, sa dégaine et l’histoire folklorique qu’il déblatérait face quelques alcooliques anonymes n’inspirait aucunement confiance. Pourtant je ne dis mot et le laissa poursuivre sa tirade sur une île aux trésors.
Ailleurs dans l’auberge les effets de l’alcool commençait à se faire sentir et la colère de certains clients mécontent de perdre aux jeux perdaient peu à peu leur maitrise d’eux-mêmes tandis que l’ébriété les gagnaient.
Préférant ne pas me trouver dans les parages quand ça allait éclater, j’interrompis le compteur aux airs de pirate :

« Excusez-moi monsieur, vous avez l’air de connaitre pas mal d’histoire et d’aventure, est-ce que parmi toutes celles-ci, vous auriez entendu parler d’une femme mortellement blessée qui aurait mis au monde une enfant ici-même il y a plus de vingt ans de cela, avant de rendre son dernier souffle ? Je cherche à connaitre son épopée, et certainement que vous auriez appris quelque chose au fil de vos expéditions. »

Haoru était particulièrement loquace ce soir. Il fallait lui reconnaître ça, il aimait particulièrement raconter toute sorte de choses. À dire vrai, lorsqu’il endossait l’identité de son alter égo, il se devait tellement d’être taciturne que de pouvoir à nouveau s’exprimer pleinement était pour lui une délivrance.
Il enchaînait avec son histoire d’île au trésor, n’oubliant pas d’émettre toute sorte de détail sur la jambe de bois du capitaine Octa, quand une femme l’interrompu.
Cette dernière semblait être une voyageuse au vu de son manteau. Le Mekata haussa un sourcil devant les interrogations de l’étrangère. Il coula alors un regard, avisant l’assistance qui commençait à râler. Après tout, cela n’avait rien avoir avec l’histoire qu’il était en train de conter et certains des ivrognes ne se gênèrent pas pour le faire savoir à la perturbatrice.

Cependant Haoru vit dans le regard de cette femme que ce qu’elle demandait été important. Aussi il retira ses pieds de la table avant de prendre une gorgée.

« Et le vieil Octa décéda, quant à son trésor… Qui sait où il est ? »

Au vu de son timbre de voix, il était clair qu’il coupait court à l’histoire. Levant alors la main, il invita cette femme à s’asseoir à la table tandis que divers noms d’oiseaux filèrent en l’encontre de lui et de son interlocutrice.
Il était préférable pour l’heure de ne pas y faire attention.

« Je suis navré madame mais je ne suis ici que depuis peu. Je ne connais pas bien tous les faits divers. Toutefois si vous avez un nom ou quelque chose de plus concret à me donner, je pourrais vous dire si cette femme ou son assassin a été mentionné quelque part sur ces mers. »

Haoru hocha la tête pour appuyer ses dires. Il n’exagérait qu’à peine. En effet durant sa jeunesse, il avait dévoré toute sorte d’histoire sur les grandes personnalités des océans. Cela faisait partie de son apprentissage. La légende du capitaine Akaï s’était depuis toujours construite et développée en empruntant tout un tas d’éléments des grandes figures pour les mélanger en une seule.

L'étrangère lui confia un nom : Inomi Kaguya.

Le pirate semblait pensif. Il fouillait dans sa mémoire, à la recherche d'élément pouvant lui permettre d'éclairer son interlocutrice.

"Ce nom ne m'évoque rien, je suis navré. En revanche, celui des Kaguya est connu de l'autre côté de la mer, au pays de l'Eau. Se sont de féroces guerriers. Des démons ayant prient forme humaine. J'ai eu l'occasion, un jour, de rencontrer l'un d'eux. Un certain Mako si je me souviens bien. Il c'était fait pirate. Je me souviens l'avoir vu nettoyer un navire emplit de braves marins comme si ce n'était rien. Peut être en cherchant du côté des compagnies de mercenaires et autre groupuscules armés, vous devriez pouvoir trouver quelque chose."

Un peu plus loin d’eux, les esprits commençaient à s’échauffer. Des joueurs de cartes commençaient à hurler à une table.

L’homme ne répondit pas de suite. Préférant abréger son histoire au risque d’ennuyer et décevoir son public, il laissa cependant une fin ouverte mais cela n’évita pas les soupires et les râleurs. J’ignorai proprement les regards accusateurs de certains, me considérant à juste titre comme la responsable, et fixai l’inconnu qui m’invitait à m’assoir. Un petit espoir naquit car si la conversation baissait d’un ton, les oreilles indiscrètes seraient évitées.

« Je suis navré madame mais je ne suis ici que depuis peu. » Répondit-il simplement. « Je ne connais pas bien tous les faits divers. Toutefois si vous avez un nom ou quelque chose de plus concret à me donner, je pourrais vous dire si cette femme ou son assassin a été mentionné quelque part sur ces mers.
- Inomi. Inomi Kaguya, plus précisément. Une femme qui, de ce que je sais devais faire approximativement ma taille, les cheveux blonds très clairs. »

Malheureusement cela ne donna rien. Il ne put que me sortir des on-dit sur les Kaguya et sur l’un d’eux, un de ses contacts nommé Mako. Savoir que les membres de ce clan étaient de véritables démons ne m’avançait pas vraiment. La dernière option était donc d’aller directement à la source, à Mizu et questionner ces gens avec qui je partageai le sang.

« Peut-être en cherchant du côté des compagnies de mercenaires et autre groupuscules armés, vous devriez pouvoir trouver quelque chose. » Termina l’homme alors que derrière nous l’ambiance relativement festive de la taverne virait progressivement à l’affrontement.
« Je vais faire ça, merci pour votre temps monsieur … »

Un corps percuta soudainement notre table, renversant toutes les boissons s’y trouvant, y compris mon verre d’eau. La colère me conquit instantanément à mon tour alors que je pivotai le regard sur le responsable. Un homme totalement éméché qui était déjà repartit à sa table en gueulant sans même s’être rendu compte de ce qu’il avait provoqué en trébuchant. Mon pantalon était trempé sur toute la cuisse droite.
A la source des problèmes un poing vola dans la figure d’un homme bourru, qui trébucha à son tour et renversa d’autres boissons et quelques plats. Fou de rage il se releva, se saisit du responsable alors que de la mousse de bière peignait ses cheveux sombres de quelques reflets blancs. Un autre poing partit, puis un second dans l’autre sens et aussitôt le chaos se fit dans tout l’établissement, avec le patron qui hurlait en vain pour réclamer le silence.

« Cher monsieur inconnu, je vous propose un truc. Vous me filez un coup de main pour ma recherche, notamment du côté des mercenaires et je vous aide à remettre votre lieu de travail au calme. Appelez-moi Milly. » Lui lançai-je, obligée d’hausser le ton pour me faire entendre.

Puis je me levai et alors qu’une bonne femme armée d’une chaise se précipitait pour la fracasser contre le dos de sa cible, je l’attrapai par une épaule et y mit tellement de force qu’elle fut obligée de se rassoir et de se masser l’articulation.
Tss pourquoi est-ce que ça ne peut jamais se passer tranquillement ?

La femme semblait déçue par les réponses du pirate. Il lui offrit une mine compatissante tandis qu’un ivrogne venait s’effondrait sur leur table. Le contenu de son verre se renversant alors sur le manteau de voyageur d’Haoru qui marqua une pause, prenant le temps d’assimiler l’information.

Son regard se posa alors en direction de l’ivrogne qui n’avait même pas prit la peine de s’excuser et qui s’en était retourné boire à sa table en riant. Il allait pour se lever, prêt à corriger ce vaurien. Il s’arrêta toutefois en chemin quand il vit que la jeune femme avec qui il parlait précédemment commencer son propre combat. La taverne s’était alors transformée en champ de batailles. Quelques musiciens se mirent alors à jouer avec entrain, donnant le rythme à cet affrontement endiablé !

Haoru lui, avait finalement décidé d’offrir assistance à cette étrangère. Le vaurien qui lui avait dérobé son verre aurait tout au tard son compte. Le pirate était finalement au niveau de cette femme qui était prête à l'aider à remettre de l'ordre dans cette tavernie. Il venait de s’emparer d’un tabouret qu’il fracassa dans la tête d’un homme qui allait s’en prendre à la jeune femme en usant d’un angle mort. Le coup résonna dans la taverne et l’ivrogne s’éclata sur le rebord de la table adjacente. Mieux valait qu’il se relève dans les minutes à venir, auquel cas Haoru aurait un problème plus sérieux qu’une simple bagarre.

Toutefois il ne se posa pas ce type de question dans l’immédiat. Il gratifia sa compagne de fortune d’un signe de la tête, lui soulignant qu’elle avait au moins un allié en ces lieux.

« Enchanté Milly. Je m’appelle Haoru. Votre offre me semble honnête. »

Dès lors l’affrontement reprit de plus belle. Haoru extirpa le fourreau qui était présent à sa taille pour se battre. Il ne sortit pas la lame qui était présente dans ce dernier, préférant tout simplement abattre le manche de l’arme sur ses cibles, s’en servant comme une arme contondante. Il s’en servit également pour parer d’éventuels assauts de mobilisé.

Après quelques coups reçus en plein visage, le pirate perdit du terrain, se retrouvant entourer par quatre bagarreurs. Préférant temporiser pour le moment, il émit un léger sifflement pour attirer l’attention de sa camarade.

« Un coup de main ne serait pas de refus ! »

En tant normal, Haoru aurait pu s’occuper de l’intégralité des personnes dans cette pièce avec une aisance déconcertante mais il se devait de rester discret pour le moment. Attirer l’attention sur lui ne ferait que compromettre son objectif.

Le conteur aux airs de charlatan rejoignit la bataille en écrasant un tabouret sur le crâne d’un homme, qui s’écroula sans demander son reste.

« Enchanté Milly. Je m’appelle Haoru. Votre offre me semble honnête. » Lança-t-il en extirpant le manche de son sabre de sa ceinture.

Un bon choix, faire couler le sang n’était pas du tout l’objectif et il aurait été regrettable de devoir lui régler son compte à lui aussi.
La musique gagna en rythme, comme si les troubadours souhaitent que l’ambiance chaotique perdure. Quel manque d’éducation. Un cri menaçant survint dans mon dos, un type armé de sa bouteille de bière m’insultait de noms d’oiseaux alors qu’il voulait me reprochait d’avoir toucher à sa nana. Hey oh c’est elle qui avait attaqué la première hein. Le coup brisa le verre à l’arrière de mon crâne sans provoquer le moindre dommage. Le peu de personnes qui avait assisté à la scène furent aussi perturbées que lui, et c’était bien normal, il n’avait pas vu sous ma capuche l’épaisse coque osseuse pousser depuis ma nuque afin de couvrir la zone.
Je pivotai simplement sur mes talons, le visage toujours partiellement dissimulé. Il faisait une tête de plus que moi, et pourtant il hésitait alors que je le regardais droit dans les yeux.

« Retournez-vous assoir, immédiatement et en silence. Unique avertissement. » Ordonnai-je fermement.

A quelques pas derrière lui le dénommé Haoru était aux prises avec quatre agresseurs et demandait de l’aide. Je fis un pas sur le côté pour le rejoindre mais un gros bras me coupa la route. L’homme n’était pas d’accord. Peut-être était-il touché dans son égo. Ou bien il n’avait pas compris quelque chose et préférait s’exprimer avec ses poings plutôt qu’avec sa langue. Quoi qu’il en soit alors que sa gauche me faisait barrage il avança sa droite pour me découvrir la tête. La réponse fut immédiate. Un poing direct dans ses doigts, obligeant la majorité à se retourner sur leur jointure, puis un second poing dans l’estomac. Un petit pas sur le côté fut nécessaire pour éviter les relents gastriques, et je rejoignis le conteur, faignant l’ignorance pour les jurons et les plaintes dans mon dos.

« Excusez-moi messieurs. Cet homme est avec moi. Je vous pris de le laisser tranquille, vous pourriez le regretter. Et pas de ma part non, de la sienne. »

J’ajoutai un petit sourire accompagné d’un clin d’œil complice. Hélas j’avais sous-estimé le facteur alcool dans l’équation, qui rendait toute tentative pacifique nettement plus difficile à réaliser.

Il y eut un léger blanc. Les hommes prenaient soin d’analyser les propos de la Kaguya. Puis l’altercation reprit. Certains se jetèrent sur elle, d’autres sur Haoru. Ce dernier, malgré l’affrontement, était focalisé sur son acolyte. Les mouvements de cette dernière trahissaient une certaine maîtrise du combat.

Pour éviter que les choses ne s’éternisent beaucoup trop, Haoru prit la liberté de changer brièvement la densité de son corps ainsi que de son fourreau. Il ne prenait même plus la peine d’esquiver, laissant les ivrognes se brisaient les phalanges contre son propre corps tandis qu’il assommait d’un simple coup de fourreau le reste.

Il ne restait plus grand monde debout dans la taverne, la plupart des gens ayant fuis et le reste était affalé sur les tables et à même le sol, inconscient. Il faut dire que malgré les tentatives pour brider leurs compétences, les deux ninjas demeuraient au-dessus de la norme. Unique rescapé de tout ceci, une montagne de muscle aussi plein qu’un baril. Il faisait face à Milly et au Mekata.
Ces derniers s’offrirent un bref regard, comme pour s’accorder sur la manière de procéder. Finalement il n’y avait aucune place pour la délicatesse ici. Les combattants envoyèrent chacun leur direct en plein dans la mâchoire du malheureux.

Les os craquèrent, la mâchoire se décala et l’ivrogne s’effondra. Il n’était plus que deux debout, aussi Haoru se permit une note d’humour.

« Doit-on se battre aussi entre nous ? Si c’est le cas je préfère encore m’allonger moi-même avec les autres, je n’ai aucune chance. »

Il lâcha un léger rire avant de couler un regard en direction du tenancier. Ce dernier ne semblait pas plus en colère que ça au vu de l’état de son établissement. Il fallait dire que ce genre d’événement était monnaie courante.
Le pirate coula alors un regard à Milly et l’incita à le suivre.

« Nous ferions mieux d’y aller. Évitons d’avoir des soucis avec les autorités. »

Une fois dehors Haoru coula un regard en direction de la mer.

« Je dois bientôt partir pour le pays de la Foudre. Sur place, j’essaierais, si le temps me le permet, de retrouver la trace du Kaguya dont je vous ai parlé. »

Il coula alors un regard à Milly.

« Ou puis-je vous faire parvenir du courrier ? »

L’hésitation se lut cependant dans leur regard, une fraction de lucidité qui ne dura qu’un instant avant que finalement leur ébriété leur souffle combien qu’ils étaient puissants et indestructibles. Certains restèrent sur le conteur, les autres tentèrent leur chance sur moi. Hélas ils étaient bien trop lents pour espérer quoi que ce soit. Les coups bien que puissants étaient tellement téléphonés qu’il suffisait de s’écarter un tout petit peu à chaque fois pour ne pas en être inquiété. Le plus drôle fut quand l’un à droite frappa con compagnon de gauche suite à un petit pas sur le côté.
En peu de temps ils étaient tous au sol, certains à gémir, d’autres simplement dans les pommes.

« Vous vous battez plutôt bien pour un raconteur d’histoire de taverne. Je ne l’aurais pas crue. » Fis-je en le voyant terminer avec son dernier assaillant d’un coup de fourreau sur la tête et sans autre une égratignure.

Dans le reste de l’établissement les derniers clients encore debout étaient ceux qui n’avaient pas prit par à la baston générale. Ainsi que le tavernier, bien désœuvré face à un tel chaos, et un type tout en muscle. Près de deux mètres de haut, dépassant sans difficulté la centaine de kilos, l’air patibulaire mais presque. Un géant mécontent de ne pas être le seul rescapé de l’affrontement. Nous échangeâmes un regard rapide avec Haoru, car de toute évidence cette masse de muscles n’allaient pas nous laisser tranquille.
Un double coup de poing parfaitement synchro lui percuta la mâchoire, le faisait aussitôt s’évanouir.

« Tss ces imbéciles …
- Doit-on se battre aussi entre nous ? » Demanda le conteur, un sourire aux lèvres. « Si c’est le cas je préfère encore m’allonger moi-même avec les autres, je n’ai aucune chance. »

Je fis non de la tête et de la main, lui rendant son sourire et observant l’espace. Un tel foutoir n’allait pas tarder à attirer les autorités, et le principe d’un ninja était de rester discret. Il y aurait peu de chance que la police locale me laisse tranquille en apprenant d’où je venais.
L’homme au sabre fut du même avis, il proposa en même temps de me tenir informée quand il aura retrouver la trace de ce Mako Kaguya.

« Où puis-je vous faire parvenir du courrier ? » Questionna-t-il tandis que nous nous éloignons de l’établissement.
« A Konoha. Vous en avez certainement entendu parler n’est-ce pas. Votre missive n’aura qu’à être adressée à Milly Kaguya. Je la recevrais en main propre. »

Sur ces mots je fis tomber la capuche, révélant mon visage et mes cheveux blonds.

« Ouaip ce n’était pas pour rien toutes ces questions, héhé. Mais plus sérieusement, je peux vous répondre comment ensuite ? Un errant comme vous aurait-il un port d’attache quelque part ?
- A Port tonnerre, au pays de la foudre. » Répondit-il après une courte réflexion.

Tiens donc, voilà qui est plutôt surprenant. Je ne l’aurais pas crue une seule seconde proche de Kumo.
J’approuvai pour autant de la tête et le salua tandis que nos chemins se séparaient.