Malgré les rumeurs qui circulaient dans tout le Yuukan, la demoiselle décidait tout de même de se rendre à Iwa no Jiyuutoshi pour des informations sur une affaire dont on l'avait chargé. Allant à l'encontre des recommandations de son chef, Saxa décidait de s'y rendre seule. L'adolescente de dix-sept ans n'avait pas vraiment consciences ses dangers qui l'entouraient. La récente attaque sur Arashi avait rendu le territoire bien plus hostile qu'il ne l'était déjà. On remarquait avec les regards que lui lançait les paysans, que le village d'Iwa n'était plus une place pour elle. On la dévisageait sur son passage, certains l'indignaient de bruyants soupirs. Vraisemblablement, la richesse qu'elle dégageait par sa tenues et ses bijoux n'inspirait rien d'autre qu'un sentiment de haine.
Récemment tombé, le village presque réduit en ruine était habité par des miséreux et des criminels, un endroit qui regorgeait de gens prêts à vendre la moindre information ayant une quelconque valeur. Mais Saxa s'attendait tout de même à un accueil plus chaleureux de la part de ces gens, après tout, elle donnait l'image d'avoir de quoi graisser la patte du premier qui lui donnerait les informations dont elle avait besoin. Enfin, c'était une fin d'après-midi assez maussade et l'Hougyoku s'enfonçait dans les ruelles délabrées de la ville en s'informant auprès des mendiants. Au bout de quelques heures de recherche, celle-ci avait enfin les infos désirées et pouvait retourner à Itsuminai pour faire son rapport.
Le soleil commençait à se coucher et les quelques marchands de babioles remballaient leurs marchandises, la ville plongeait dans un silence malaisant, cette fois, on ne portait plus attention à la bourgeoise, s'enfermer chez eux avant la tombée de la nuit était tout ce qui les intéressait maintenant. Saxa avait comme un mauvais pré-sentiment, une petite boule de stress venait serrer son estomac. L'adolescente regardait un peu plus autour d'elle, alors que ses pas l'amenaient vers la grande porte d'Iwa pour en sortir, mais on l'interceptait avant même qu'elle ne les franchisse. Un grand homme se dressait devant elle, sa longue cape noir cachait bien ce qu'il tenait à sa ceinture, d'un sourire narquois aux lèvres d'un regard sombre il la relookait sans vergogne des pieds à la tête pour s'approcher d'elle.
_On va où comme ça ma jolie ? Lui demandait-il en venant poser son index sous son menton. À peine la demoiselle avait eu le réflexe de reculer son visage pour refuser qu'il la touche, que deux autre hommes s'approchaient d'eux. Eux aussi vêtue de longues capes noires.
_On m'attend chez moi. Répondait-elle en essayant de le convaincre de la laisser passer, mais sans résultat, il venait poser sa main sur son épaule pour l'arrêter. L'homme relevait sa cape pour montrer le pommeau de son katana, la jeune femme regardait les deux autres hommes qui faisaient de même que le premier. Saxa ravalait sa salive.
_Et si tu payais le droit de passage d'abord ? Ajoutait l'homme. Les yeux de la demoiselle s'écarquillaient. Ils étaient donc là pour la taxer. L'adolescente fronçait les sourcils. Il était hors de question de laisser ces criminels s'en prendre à elle comme ça. Dans un élan de courage, Saxa venait dégager la main de son épaule et se reculait pour joindre ses mains et composer quelques mudras. « Shôton, shuriken. » Une délicate poussière de cristal se formait sous ses doigts pour rapidement fusionner et créer trois flocons roses qu'elle leur lançait. Celui du centre le bloquait avec son arme tandis que les autres esquivaient d'un air surpris.
Cependant, la suite des évènements n'allaient pas comme elle l'eut espérée. En fait, ceci n'avait fait qu'insulter les criminels qui décidèrent de dégainer leurs armes. Saxa reculait et trébuchait sur un petit trou au sol derrière son talon. Assise par terre, les yeux levés vers ses assaillants, la jeune femme se repliait sur elle-même pour ne pas voir ce qui allait suivre se doutant bien qu'ils s'en prendraient à elle pour son argent, mais aussi pour avoir tenté de les blesser.
Que dire de Jiyuutoshi ? Et bien l’on pourrait parler de sa « gloire » d’antan ou bien alors de son importance économique. Après tout c’était une ville assez proche de la frontière et sans nulle la plus importante de son secteur. Mais en oubliant son histoire on pouvait aussi s’axer sur ce qu’elle était à présent. Une ville ayant deux facettes. D’un côté se trouvait ceux qui cherchaient à tenir malgré les récents évènements ayant touché le pays. Dans cette catégorie se trouvaient les quartiers proches des murs, du centre et des portes de la ville. Il y faisait presque bon d’y vivre et le rythme économique était plutôt normal en termes d’évolution. Sa croissante se faisait avant tout grâce aux commerçants venant de tous les horizons. Puis il y avait l’autre côté de la cité. On pourrait le qualifier de sombre. Car c’est en cette place que se trouvait les pires crapules du coin. Que cela soit des mercenaires, des mendiants, des assassins, des voleurs ou même des esclavagistes. Un lieu dans lequel nul n’aimerait se retrouver le soir. Toutefois, il arrivait souvent qu’il y ait encore des agressions et donc des victimes dans ce secteur. Les raisons étaient multiples, que cela soit pour jouer aux jeux d’argent, s’offrir les services d’une courtisane ou bien tout simplement emprunter la porte Nord, celle qui menait aux montagnes.
C’était donc dans ce quartier de ténèbres que je vivais. Et on pouvait presque dire que j’avais toujours vécu là. Aussi pour moi ce n’était qu’une simple routine dans laquelle je parvenais à m’en sortir tant bien que mal grâce au soutien de mes amies. Il arrivait parfois que je vienne à recroiser d’ancienne cliente, pour autant elles savaient que je ne donner plus dans la prostitution comme presque toutes les filles de mon auberge. Cette nuit-là comme de nombreuse autre nuit je me baladais dans les coins dangereux à la recherche d’une fille que je pourrais héberger chez moi pour l’aider. Et bien que l’on pourrait me prendre pour un bon samaritain, il n’en était rien. Si cela avait le mérite d’aider la femme à ne plus vendre son corps pour ne pas rester dans la rue. Cela me permettait d’embaucher des serveuses à bas prix. Même s’il m’aurait été plus simple de trouver des gens à la recherche d’un emploi dans les bons quartiers. Il fallait dire que mon auberge était presque bien située. Elle se trouvait à un croisement dans un des quartiers dangereux comme on dit, bien qu’elle soit à la limite de la zone normal et même assez proche de la grande avenue. Pour l’instant c’était à peine rentable, mais dans un avenir assez proche nul doute que cela pourrait devenir rentable.
Comme d’habitude dans mon limono a peine au-dessus des moyens des gens dans le coin, je me promenais. Le fait d’avoir une telle tenue me permettait de faire certaine combine. En général je ne m’attaquais pas aux honnêtes gens sauf par période de creux. Bien que jusqu’à présent cela ne m’étais jamais arrivé d’être en manque d’argent.
Et tandis que je me promenais vers la porte Nord, l’une des deux portes menant à la route pour la capitale. Je remarquais la présence d’une femme. Elle était au sol et autour d’elle il y avait trois hommes avec des armes en main. Ou plus précisément il s’agissait de sabre. Et tandis que je souhaitais m’attarder un instant pour réfléchir à la marche à suivre, je voyais les hommes s’avancer vers la dame à terre. Sans que je ne m’en rende compte, mon corps venait à se mouvoir par sa propre volonté. Je ne contrôlais plus rien l’espace d’un instant. Un instant au cours du quel je venais à bondir sur le plus isolé des trois hommes. Posant mon pied sur son visage je ne manquais de venir propulser sa tête vers le sol. Ecrasait contre la terre, sa tête n’était sous doute pas jolie à voir, mais fort heureusement on ne pouvait plus l’apercevoir. S’appuyant toujours sur la tête de l’homme. Je m’en servais comme d’un perchoir depuis lequel je venais m’appuyer pour tendre une main vers la femme afin de l’aider à se relever. J’en profitais pour poser ma main sur mon sabre en montrant aux deux autres que je comptais bien m’en servir. Mais je n’avais pas eu le temps de réagir que l’un d’eux venait à m’infliger deux coupures. L’une se trouvait sur mon avant-bras droit et l’autre au niveau de mon torse. Sans attendre je me munissais de mon arme, mais sans avoir le temps d’agir ils venaient à s’enfuir. Le troisième aussi en avait profité pour se sauver alors que j’étais occupé par ses deux amis. Finalement je revenais vers la femme pour lui retendre la main afin de l’aider à se lever après avoir rangé mon sabre.
Toujours par terre, Saxa se recroquevillait un peu plus en entendant leurs pas, mais des pas plus rapides se faisaient entendre. À peine avait-elle eut le temps de lever les yeux, un homme s'était dressé entre l'adolescente et ses assaillants. La demoiselle le regardait de ses grands yeux. Il avait envoyé l'un des hommes aux tapis sans même qu'elle eût le temps de le voir. Son pied lui écrasait son visage dans la boue. Toujours sous le choc, c'est la main que lui présentait le jeune homme qui lui faisait tourner la tête dans sa direction. Silencieuse, celle-ci se contentait uniquement de le regarder un moment tentant de réaliser ce qui venait de ce passer. Ce dernier envoyait un regard aux deux autres en empoignant son sabre qu'il portait à sa ceinture comme pour les menacer.
Saxa restait au sol pour les regarder, l'un d'eux semblait vouloir attaquer, mais se contentait d'un coup de lame dans sa direction, sûrement pour avoir son attention et permettre à son ami de se relever avant de prendre leurs jambes à leur cou et les laisser. L'étranger se retournait vers elle une nouvelle fois en rangeant son arme pour lui tendre la main à nouveau. La demoiselle avait les yeux levés vers les siens, comme si c'était la première fois qu'elle voyait un joli garçon. Toujours aussi silencieuse, Saxa posait sa main dans la sienne pour la serrer et se relevait avec son aide sans le quitter du regard. Cette dernière devait ravaler sa salive pour trouver le courage de dire quelque chose, elle se sentait intimidée.
_Oui je vais bien. L'adolescente baissait même la tête pour se regarder afin de s'assurer qu'elle n'avait vraiment rien. Hors sa tenue qui était couverte de boue et sa fierté qui avait pris un coup, tout allait parfaitement bien...
_Je n'aie rien, merci à v... Vous. En relevant les yeux vers les siens, celle-ci ne pouvait s'empêcher de presque bégayer en le regardant. Les dernier rayons du jour venaient faire briller les yeux rouges de l'étranger, le vent faisait bouger ses cheveux en bataille, il ressemblait à ces hommes dans ses romans d'amour. Gênée, Saxa baissait la tête pour cacher ses joues qui commençaient à rougir. Elle remarquait que sa main était toujours cachée entre les doigts de ce dernier, l'adolescente la ramenait doucement en faisant glisser ses doigts dans le creux de sa main ainsi que ses ongles. Alors que son regard remontait le long de sa silhouette, celle-ci remarquait les tissus de sa tenue abîmés, enfin, ils étaient coupés. La demoiselle fronçait les sourcils en regardant de plus près. Ses yeux s'agrandissaient en voyant le sang qui tâchait son kimono.
_Vous êtes blessé ! S'écriait-elle en se précipitant vers lui. L'homme qui l'avait attaqué ne l'avait pas manqué comme elle croyait l'avoir vue, il n'avait tout simplement pas réagi à la douleur sur le coup. Saxa venait attraper sa manche pour regarder sur son s'il s'agissait d'une plaie importante, heureusement, elle n'en était rien. Par contre, pour celle de son torse, elle était plus profonde, pas critique, mais ça laisserait une marque. Alors que ses doigts passaient sur sa tenue pour bien voir, la demoiselle ne réfléchissait pas vraiment à ce qu'il pouvait bien penser de la situation, peut-être que sa façon de se jeter sur lui et de le toucher lui déplaisait. Enfin, le bout de ses doigts s'étaient couverts de sang, une expression de panique pouvait se lire sur son visage...
En fait, c'était la première fois qu'elle touchait au sang d'une autre personne. Saxa se regardait les mains quelques secondes avant de fermer les poings. Visiblement très mal à l'aise, celle-ci joignait timidement ses poings pour ensuite relever la tête pour le regarder à nouveau.
_Je crois qu'il faudrait au moins les nettoyer... Proposait-elle sans vraiment savoir quoi faire en réalité. Disons que l'art de la médecine n'était pas du tout son domaine... Si elle savait mettre un pansement c'était bien, mais la moindre des choses, c'était de l'aider, après tout, il s'était fait blesser en venant la sauver.
_Vous connaissez un endroit ? Peut-être qu'il habitait dans le coin, peut-être pas... Si non, il y avait toujours une rivière qui passait près d'Iwa, un plan d'eau pouvait sans doute suffire à nettoyer la plaie, enfin pour l'instant.
Fort heureusement pour la demoiselle tout semblait aller. Il y avait donc eu plus de peur que de mal pour elle. Il semblerait que seule la boue avait pu venir s’entacher sur elle sans qu’aucun coup ne puisse lui arriver. Il fallait dire qu’Ikta voyait la femme comme chanceuse, car cette dernière sans son intervention aurait certainement servi d’esclave avant de servir de passetemps à ses bandits. Pour ainsi dire il n’était bon d’être trop joli en un pareil endroit.
La jeune demoiselle venait donc à saisir la main d’Ikta afin de se relever plus aisément du sol boueux. Mais bien qu’il l’eût aidé la jeune femme ne semblait pas confiante en lui. Après ce qu’elle venait de vivre Ikta pouvait tout à fait comprendre la chose. Baissant la tête, la femme avait pu croiser que quelques secondes le regard d’Ikta.
Ikta ne comprenait pas la femme et venait même à se monter des idées fausses dans sa tête. Si elle voyait de son côté un romain d’amour, lui ne voyait que le mal qu’elle aurait pu penser de lui. Il aurait pu être celui qui était complice avec les agresseurs et qui l’amènerait là où il faut pour la piéger. Il aurait pu être celui qui viendrait profiter de sa faiblesse. Et les actions de la femme ne pouvaient à ses yeux que prouver cela. Le regard fuyant, les bégayements et tout le reste ne pouvait que conforter Ikta dans son absurde idée.
La femme venait par la suite à remarquer les blessures que le vilain en fuite lui avait infligé. En même temps si celle au niveau du bras pouvait être difficile à remarquer si loin ne cherchait pas à faire attention. Celle sur son torse était plus que visible. Grâce notamment, au sang qui venait s’infuser dans le kimono blanc de l’homme. On pouvait percevoir la tâche de sang depuis l’ouverture de la veste.
Il était étrange pour l’homme que la femme qu’il pensait méfiante vienne à poser ses mains sur son torse. Il fallait dire qu’elle devait peut-être s’inquiéter pour son sauveur et ainsi il aurait mal compris les réactions de la demoiselle. Mais alors il venait à se demander pourquoi elle avait évité son regard et bien qu’il n’aimât pas se faire des idées. Il se demandait si cette dernière ne venait à éprouver quelques sentiments déplacés à son égard.
Il s’agissait de mauvais sentiments, car elle venait juste de le rencontrer et elle ne savait rien de lui. Mais qu’importe pour Ikta c’était tout aussi bien, s’il voulait la recruter il n’y avait rien de mieux que ça. Elle proposait néanmoins d’aller nettoyer la plaie. La fille était plutôt entreprenante et peut-être un peu trop pour lui. Aussi il choisit de l’orienter plutôt vers la rivière. Là-bas il pourrait juger si elle avait de bonnes qualités ou non.
-Ah … je dois que je ne sais pas. Je ne vis pas vraiment dans ce coin je suis un peu plus loin. Il y aussi une rivière non loin des portes là vers les montagnes. Après je ne sais pas si c’est forcément une bonne idée bine que ce soit plus porche. D’autant que s’avancer dans la forêt de nuit, on pourrait s’y perdre. Si vous jugez ma blessure importante alors nous irons à la rivière. Je ne suis pas médecin et je vais donc vous faire confiance pour prendre cette décision. Avec l’eau de la rivière vous pourrez aussi en profiter pour retirer un peu de terre de vos vêtements en frottant.
Ikta n’avait pas pensait au fait de l’avertir sur l’éventuelle présence de nuisibles dans les bois. Mais il pourrait aviser sur le moment. En se déplaçant vers l’extérieur de la ville, il posait sa main sur son torse.
Avec la façon dont l'homme la regardait, Saxa donnait l'impression de bien trop s'en faire pour ses blessures, mais parfois, il valait mieux en faire trop que pas assez, une plaie infectée avait déjà amené plus d'un homme dans la tombe... Celui-ci la regardait de haut, bien que curieusement, comme s'il se questionnait à son sujet. Alors que tant de garçons auraient rêvés d'être à sa place, ce dernier donnait l'impression de s'en foutre et Saxa n'avait pas l'habitude de ce genre d'attitude à son égard. C'était même assez gênant. Au moins, il prenait la peine de lui répondre. Son timbre de voix était moins méprisant qu'elle ne le croyait bien qu'il sonnait tout aussi indifférent que son regard le montrait. Toutefois, il acceptait de lui faire confiance si elle jugeait important de s'en occuper, l'étranger mentionnait aussi la rivière qui passait non loin du village d'Iwa, pour lui c'était sûrement le meilleur endroit. L'adolescente hochait la tête timidement en le regardant dans les yeux.
_Alors qu'un petit coup d'œil dans ce cas... La jeune femme ne voulait pas donner l'impression de le materner et loin de là... Mais veiller à ce qu'il se rétablisse bien de cette blessure qu'il n'aurait jamais eu si Saxa n'avait pas été en danger était la moindre des choses. De plus, ce serait mal poli de remercier et laisser en plan son sauveur. Enfin, c'était ce que jugeai l'Hougyoku. Aussitôt, cette dernière s'engageait sur le chemin menant hors de l'infortuné village d'Iwa pour se diriger vers la rivière, côte à côte avec l'étranger, Saxa regardait devant elle, mais à quelques reprises, celle-ci venait à le regarder un peu du coin de loin en tournant à peine la tête pour ne pas être surprise. Il était blessé, mais ne se plaignait pas, il restait droit et c'était comme s'il ne ressentait rien.
Les deux marchaient dans la pénombre s'enfonçant brièvement dans le boisé qui bordait la rivière. Le soleil était bien bas, sa lumière orangée venait épouser l'horizon alors qu'au-dessus de lui, le ciel s'assombrissait de violet et de bleu nuit. C'était le moment qu'elle préférait admirait, dalleurs, c'était bien la seule chose qui avait réussi à décrocher son regard de l'homme qui marchait à ses côtés. Lorsqu'on regardait plus haut dans le ciel, on pouvait y apercevoir les premières étoiles, comme de petites paillettes discrètes, un petit sourire venait étirer ses lèvres avant qu'elle ne baisse les yeux pour regarder la rivière qui faisait son chemin devant eux. La jeune femme venait passer ses mains derrière sa tête pour remonter ses cheveux et les coiffer de façon à ne pas la gêner.
_Vous pouvez... Découvrir vos blessures ? Lui demandait Saxa en posant une nouvelle fois les yeux sur lui d'un air timide. L'Hougyoku arrêtait de le regarder pour prendre le foulard qu'elle avait autour du coup et se penchait pour venir s'agenouiller sur le bord de l'eau. Celle-ci regardait tristement son magnifique foulard de soie « Quel gâchis... » Pensait-elle avant de le mouiller puis le tordre pour se relever par la suite. Saxa relevait la tête, bien décidée à passer le morceau de tissus sur ses blessures, cette dernière se figeait. Son petit souffle coupé passait entre ses lèvres, c'était la première fois que l'adolescente posait les yeux sur le corps d'un homme... Bien qu'il avait découvert que la partie nécessaire pour voir les plaies, c'était malaisant...
Son coeur se débattait dans sa poitrine, ses yeux s'étaient arrondit lui donnant cet air surpris qui la trahissait. La demoiselle tournait la tête d'un mouvement sec pour éviter de le dévisager plus longtemps, ses joues, maintenant bien teintées de rouge lui réchauffait le visage. Cette dernière tendait le linge vers l'étranger pour qu'il s'en occupe. C'était mieux ainsi, Saxa ne pouvait se permettre de toucher le corps d'un inconnu dans ces circonstances, c'était beaucoup trop intime pour elle. Elle laissait le foulard tomber dans la main de l'homme pour ensuite se retourner vers la rivière pour lui faire dos et décidait de passer ses mains sur ses vêtements pour enlever le plus de boue possible. L'Hougyoku retournait se rincer les mains dans l'eau et faisait de son mieux pour nettoyer sa robe qui devrait tout de même aller chez le nettoyeur.
_Pourrais-je connaître votre nom pour que je puisse vous remercier convenablement ? Lui demandait l'adolescente toujours à genoux devant la rivière n'osant pas se retourner vers lui tant qu'il ne serait pas décent ou qu'il s'impose devant elle ainsi.
Finalement, le duo venait à arriver au bord de la rivière. Au même instant la lumière céleste de l’astre du jour venait à n’offrir qu’une ambiance à la lumière riche dans les tons chauds. Les derniers rayons de cette journée venaient caresser les arbres, l’eau et même les deux jeunes gens qui se trouvaient là. Une faible brise d’un vent non glaciale soufflait afin de permettre à la lumière d’offrir un merveilleux spectacle avec les branches qui venaient se balancer dans tous les sens. Le bruit de l’eau n’était pas sans apaiser Ikta qui venait à se détendre un peu plus, bien qu’il gardât encore ses instincts en alerte. La forêt n’était pas un lieu aussi beau que ce que l’on pouvait s’imaginer. En cet époque nombre des dangers pouvaient survenir.
Puis la femme qui n’avait eu de cesse que d’observer l’homme, certainement par méfiance. Après tout il n’était qu’un humble inconnu qui avait eu la chance de pouvoir lui venir en aide face à trois hommes aux intentions peu louables. La femme lui demandait alors de retirer une partie des ses vêtements pour mieux observer ses plaies. Était-elle médecin ? Se demandait Ikta. Il n’y avait qu’un moyen de le vérifier. Il commençait sans se questionner par relever sa manche. Et bien qu’il aurait pu le faire lui-même, car la gêne de paraitre comme incapable se faisait de plus en plus ressentir. Il ne manquait pas d’essayer d’en faire abstraction pour en apprendre davantage sur la demoiselle. Les vêtements de l’homme étaient couverts de sang par de nombreux endroits. Si par rapport à la blessure sur son avant-bras tout semblait s’être calmé. Une simple coupure superficielle se disait Ikta, le sang avait tout de même assez couler pour emporter tout le blanc des vêtements de la zone. Au lieu de ça on pouvait observe run rouge sombre. Une forte odeur de fer ne manquait pas non plus de se faire sentir. Pour ce qui était du torse c’était-là une autre question. La blessure était plus profonde, mais les points de sutures ne semblaient pas nécessaires de ce que pouvait en voir Ikta. Il faudrait juste un certain temps pour que la blessure puisse se refermer. Ikta espérait vraiment que cette dame en valait le coup, il avait failli se faire planter, non pas que les vilains eussent été un réel danger pour lui.
Pour son torse il avait tout de même retiré son manteau et écartait les vêtements restant sur son torse afin de pouvoir y accéder aisément. Mais la femme venait à se détourner en attrapant par la même le foulard qu’elle avait autour du cou. Nul doute pour Ikta, elle comptait bien s’en servir pour nettoyer ses plaies. Et ce ne fut qu’à cet instant qu’il venait à réaliser une chose. La boue sur la dame lui avait comme masquait la vision et l’esprit. Mais en réalité cette dernière ne serait en aucun cas recrutable pour son modeste établissement. Il s’agissait-là d’une femme ayant de l’argent, que cela soit sa famille ou sa propre fortune. Si la tenue boueuse avait perdu tout son éclat, le foulard lui presque intact avant qu’il ne rentre dans l’eau ne manquait pas de montrer la grande valeur qu’il avait. Et si elle comptait gâcher ainsi le vêtement à forte valeur pour une simple plaie, c’est que pour elle le bien en question n’était absolument rien.
Après l’avoir imbibé d’eau, elle ne manquait pas de lâcher dans la main d’Ikta le morceau de soie humide. Ses joues rouges ne pouvaient que la trahir, elle n’avait jamais vu un homme ou du moins pas à ce point dévêtit. Pour Ikta c’était tout autre chose, lui avait déjà pu voir un homme nu ou bien une femme, après tout son passé aussi sombre soit-il le lui avait permis. Mais alors qu’elle se tournait pour laver sa robe et laissant Ikta s’occuper de lui-même. Elle ne manquait pas de lui demander son nom. Une bien étrange chose à demander après autant de temps passé ensemble. Bien que ce temps se ne se trouvait être qu’une heure tout au plus.
-Je me nomme Ikta. Ne prêtait pas attention à mon nom ce n’est que d’emprunt. Celui de mes parents est plutôt spécifique. Si je puis me permettre et vous quel est votre nom ?
Ikta espérait savoir de quelle famille elle puvait bien venir. Mais il n’espérait pas apprendre grand-chose d eplus et même cette information pouvait lui être refusée. Car simplement, il ne connaissait pas grand-chose à la haute société. Ses parents qui avaient cherché à faire de lui un homme ayant un certain pouvoir ne s’attendaient pas à ce qu’ils doivent quitter aussi vite leur enfant. Et ainsi Ikta n’avait guère pu recevoir de réelle éducation. Seule la femme ninja de Konoha avait pu lui enseigner des choses, mais c’était là plus de l’ordre du combat et de la survie que de la sociabilité ou des connaissances en général.
Ses yeux étaient tout de suite attiré vers les lumières qui dansaient à la surface de l'eau, les couleurs du ciel et les dernier rayons du soleil, c'était tout simplement magnifique. La terre qui restait sur ses mains après avoir bien frotté sa tenue s'en allait avec le courant. L'eau était fraîche, sans être froide, c'était agréable d'y glisser les mains. Le courant était d'une telle délicatesse que s'en était reposant. Saxa tendait l'oreille lorsque celui-ci lui répondait. Il se contentait uniquement de se présenter sous son prénom préférant éviter de lui dévoiler son nom de famille, ce qui se comprenait. À Tsuchi, il y avait plus d'une grande famille et tous se connaissaient ou bien avaient entend parler des autres et ce genre de situations pouvaient amener des ennuis.
Alors, Ikta ce sera, il était inutile de demander davantage, car même Saxa préférait garder son identité secrète pour l'instant, disons que clan n'avait pas la plus flatteuse des réputations. Un clan tyrannique aux pratiques douteuses. Certains les traitent de fanatique, d'autres de gens cruels, bien que dans ce domaine, le clan Kazan les surpassait. Le clan Hougyoku avait aussi la chance d'être un clan très riche ayant le contrôle sur tous les gisements de pierres précieuses du pays, l'héritière d'un tel clan pouvait donc valoir une certaine fortune, alors hors de question de s'en venter.
La jeune femme hochait doucement la tête pour tourner un peu la tête, juste assez pour l'apercevoir du coin de l'œil, sans vraiment chercher à le regarder attentivement, elle était beaucoup trop gênée pour se permettre de le regarder passer ce foulard mouillé sur son torse... Le simple fait d'y penser la rendait une fois de plus mal à l'aise. La demoiselle sortait les mains de l'eau en secouant les doigts.
_Merci de m'avoir sauvée de ces brutes, Ikta. La jeune femme lui jetait un regard rapide accompagné d'un petit sourire timide avant de se retourner vers la rivière et passa sas doigts froids encore humide sur l'une de ses joues pour tenter de calmer la rougeur de celle-ci. Saxa posait ses mains au-dessus de ses genoux pour les déplier afin de se redresser toujours dos à lui. L'une de ses mains venait glisser sur sa nuque, deux de ses doigts pesaient sur sa colonne pour ensuite glisser vers le coté son cou et le relâchait.
_Je m'appelle Saxa et comme toi, je préfère laisser la famille de côté. Celle-ci souriait doucement avant de se décider à se retourner vers Ikta, elle se trouvait bien impolie de se présenter dos à lui, même si c'était seulement pour éviter de trop le voir. Son regard fuyant tentait de rester rivés sur ses iris écarlates. Il était assez rare de voir des yeux de cette couleur, tout comme les siens d'ailleurs, jaunes et aussi brillants que des pépites d'or... Enfin, la lumière orangée qui venait caresser la peau de l'homme le rendait si chaleureux. La femme ravalait sa salive, la brise venait la surprendre en lui caressant sa nuque qui était découverte, « Il est... »
_Si beau. À cet instant, Saxa réalisait qu'elle venait de dire à voix haute le fil de sa pensée. Ses grands yeux s'écarquillaient une fois de plus, son visage passait rapidement au rouge, son souffle s'était coupé et un grand frisson la saisissait, la demoiselle apportait ses mains sur son visage pour le cacher en secouant rapidement la tête « Non, non non non non, Quelle conne ! » Pensait-elle avant d'arrêter de bouger la tête ainsi. L'Hougyoku écartait doucement les doigts pour le regarder honteusement et baissait les mains le long de son visage pour arrêter ses mains sur sa bouche, Saxa fermait les yeux un instant en fronçant les sourcils pour inspirer un bon coup et les rouvrait en baissant les mains pour les joindre ensemble sous son menton.
_Pardonnez-moi, c'était inconvenant. J...Je ne sais pas ce qui m'a pris, vraiment. Sincèrement, l'adolescente espérait de ne pas avoir tout gâché avec son commentaire, après tout, il était un homme et Saxa, bien qu'elle n'en donnait pas l'impression physiquement, n'avait que dix-sept ans... Était-ce un cliché ? Ou tout simplement débile d'avoir un faible pour un homme plus vieux ? Après tout, il l'avait défendu devant trois voyous, elle avait raison de tomber sous le charme d'un homme si courageux.
La femme se trouvait toujours au niveau de la rivière le décor ambiant ne manquait de venir révéler la beauté de la femme. Si dans un second temps il venait à penser qu’elle ferait une belle serveuse, il se disait dans son esprit en tout premier lieu, qu’elle avait une peau soyeuse. Un nouveau détail qui ne pouvait que démontrer la richesse de la femme et venir peu à peu casser les espoirs de l’homme que de l’avoir à ses côtés dans son établissement. Et tandis qu’elle se passait les mains dans l’eau afin de les nettoyer de toute la terre. Ikta avait profité d’un instant où elle avait les mains hors de l’eau pour pouvoir y tremper les siennes afin de pouvoir s’y laver ses doigts ainsi qu’au mieux du possible le morceau de soie qui fut un somptueux vêtement avant tout ce sang.
Et tandis qu’il nettoyait le vêtement hors de l’eau, elle venait à l’appeler par son prénom. La voix de la demoiselle avait de quoi charmer plus d’un homme. Si bien qu’elle pouvait ne pas compter sur ses atouts physiques ou sa richesse. Mais la vie était injuste est là où Ikta n’avait que la beauté, d’autres pouvaient avoir bien plus que lui. Ce n’était pas pour autant une raison d’en vouloir à la femme se disait Ikta et que du moment qu’elle se plaisait dans sa vie sans venir gêner qui que ce soit d’autre, alors il n’avait rien à y redire. Il pouvait remarquer qu’elle l’observer du coin de l’œil en ayant quelque peu détourné sa tête vers lui. Lui offrant un angle sur son visage qui la mette d’autant plus en valeur si l’on prenait en compte la position de son corps. Elle ne manquait pas par la suite de venir sortir ses mains de l’eau. Elle ne manquait pas de les agiter dans tous les sens d’une manière presque noble pour la simple action dont il s’agissait. Puis avec le regard venait une phrase qui s’accompagnait par la suite d’un petit sourire. Elle venait à le remercier de l’avoir sauvée des brutes. Et si au départ Ikta ne voyait pas de qui elle pouvait parler, non pas qu’il est considéré ceux d’avant comme des brutes, mais simplement à ses yeux étaient-ils que de simples voyous. Il faisait le lien aisément dans sa tête. La femme retournait sa tête rapidement et ne manquait pas d’afficher des joues écarlates. Profitant qu’elle soit de dos il venait à se redresser avec toute l’agilité dont il pouvait faire preuve avec ses blessures.
Elle se levait à son tour tout en restant dos à lui, une bien étrange manière d’agir se disait Ikta. Elle ne manquait pas de poser sa main sur sa nuque avant de lui offrir son nom. En se retournant la femme venait afficher à nouveau un sourire. Elle semblait plonger son regard dans celui d’Ikta et ce dernier ne manquait de faire pareil. Car Ikta cherchait avant tout à comprendre ce que faisait la demoiselle qui se trouvait devant lui. Et bien qu’il se trouvât quelque peu attiré par elle sur le plan physique et que la situation semblait l’y aider. Il n’arrivait pas toujours à saisir les gestes de la dame qui ne semblait pourtant pas malveillante à ses yeux. Mais il connaissait de nombreux nobles qui n’avaient pas manqué de le surprendre au cours de sa vie. Des nobles dont les actions viendraient à faire les plus honnêtes gens.
Le Soleil dans son dos, Ikta se trouvait comme éblouit par la silhouette de la dame qui se dessinait à l’aide rayons éphémères. Il en voyait que peu son visage du fait de l’intensité du Soleil et cela malgré les arbres entourant qui avaient la bonté de laisser un trou pour épargner à la femme d’afficher son visage écarlate. Puis il venait à entendre si beau avant de la voir se secouer la tête en posant sur son visage ses mains comme gênée par la honte. Ikta lui-même ne savait pas comment réagir, mais elle venait à lui demander son pardon en précisant l’inconvenance de la chose. Cette phrase venait à faire ne serait-ce qu’un peu douter l’homme qui se demandait si cette dernière n’était pas en réalité une noble. Tout semblait correspondre mais était-ce le cas ? Se demandait-il intérieurement.
-Ce … ce n’est rien. Mais je dois dire que vous m’avez surpris en prononçant ces deux mots. Si je puis me permettre que trouvez-vous de si beau ?
Ikta avait un peu honte de le demander car il espérait secrètement qu’elle réponde qu’il s’agissait de lui. Mais il voulait essayer de comprendre si ce n’était pas un de ces fameux noble jouant avec ses victimes avant de les attaquer.
L'adolescente le regardait toujours avec ses grands yeux surpris, surtout qu'il faisait l'homme surprit. « Est-ce qu'il se joue de moi ? » Se demandait même Saxa lorsqu'il lui demandait ce qu'elle trouvait donc de si beau. Qu'est-ce que ce pouvait-être d'autre ? La belle vue se trouvait derrière son dos. La demoiselle venait passer l'une de ses mains sur sa nuque quelques secondes avant de baisser les bras en portant ses mains devant sa poitrine. L'hougyoku baissait un peu la tête sans le quitter du regard, celle-ci venait coller ses index l'un contre l'autre à quelques reprises en cherchant le courage de lui réponde. À cet instant, la demoiselle aurait aimée savoir comment mentir et trouver rapidement une raison à tout pour éviter la vérité, mais comme ce n'était pas le cas, Saxa devait se lancer ou bien il la trouverait bien étrange de garder le silence le temps de trouver un mensonge adéquat.
La jeune femme fermait les poings pour arrêter ce petit geste ridicule témoignant encore plus son embarras et les allongeait totalement pour ensuite saisir l'un de ses poignets devant sa taille.
_Vous... Prononçait-elle en essayant de ne pas s'évanouir de gêne. Ses joues étaient encore rouges, dans son ventre, comme des papillons, mais en réalité, ce ne devait être que le stress que lui provoquait cette situation plus que malaisante pour la demoiselle. Saxa tentait de garder les yeux levés vers les siens et se sentait forcée de détourner le regard en baissant davantage la tête. S'en était assez de cette torture. En regardant à ses pieds, cette dernière remarquait que l'herbe était bien foncée, que le soleil ne saurait tarder à se coucher... « Le soleil se couche ?! Oh non, Kanato va me tuer ! » Pensait-elle en prenant conscience qu'elle était encore loin d'Itsuminai. La demoiselle lâchait son poignet d'un mouvement rapide et se retournait vers le ciel.
Le soleil se cachait derrière la montagne la plus basse, plus que quelques minutes avant qu'ils se retrouvent dans l'obscurité la plus totale. La demoiselle commençait rapidement à se déplacer en direction de la route avant de se retourner vers Ikta. Ce serait très impoli de disparaître comme cela... Surtout sans dire un mot... De plus, la jeune femme aimerait bien le revoir, enfin s'il le désirait lui aussi. Saxa se retournait vers l'homme d'un air inquiet en arrêtant de marcher.
_Je suis navrée, mais je ne devrais même plus être ici à cette heure. Disait la jeune femme en relevant les yeux vers le ciel, redoutant de se déplacer dans une telle noirceur... Enfin, ce n'est pas comme si elle avait vraiment le choix, Saxa devait être dans sa chambre cette nuit ou Kanato se chargerait de la retrouver pour ensuite la sermonner sévèrement. L'adolescente se rapprochait un peu d'Ikta d'un pas assez lent pour s'arrêter assez près de lui, elle le regardait tendrement comme pour le convaincre d'accepter ce que celle-ci lui proposerait.
_Mais j'aimerais vous revoir. J'ignore si c'est loin pour vous, mais en suivant le fleuve d'Hanmenkou vers l'Est il y a la forêt du crépuscule... La jeune femme se pinçait la lèvre inférieure entre ses dents pour reprendre son souffle afin de se calmer pour ne pas bégayer de gêne.
_Et si nous nous y retrouvions dans deux lunes à minuit ? Il y a un très grand saule pleureur, vous ne le manquerez pas. Normalement très sûre d'elle, Saxa redoutait que sa tentative de le revoir n'échoue lamentablement. La demoiselle n'avait pas l'habitude des échecs, mais ne pas en avoir l'habitude ne voulait pas dire qu'elle en était protégée. L'Hougyoku faisait battre ses longs cils en attendant une réponse d'Ikta, elle espérait tellement qu'il accepte de l'y rejoindre. C'était la première fois que Saxa jouait avec sa chance d'une telle façon. Lorsqu'elle parlait aux hommes, en général c'était pour des informations pour ses missions ou ceux de sa famille... Mais jamais que l'adolescente avait osée proposer à l'un d'eux une telle chose... Déjà que se retrouver seule en pleine nuit avec un... C'était tout nouveau... Ce genre de rébellion n'était pas bien, mais Saxa était curieuse d'expérimenter ce qu'elle pouvait lire dans ses romans à l'eau de rose.
La question d’Ikta était directe et il ne savait pas vraiment ce que la femme allait lui répondre. Il devait se l’avouer à lui-même. Il commençait à éprouver un certain intérêt pour la dame bien que si on venait à lui demander la réalité de la chose. Il ne ferait que nier ou éviter la question en en posant une autre. Mais les espoirs de l’homme n’étaient pas vains et peu à peu commençait à se dessiner sous les yeux du jeune homme la gêne de la femme. Enne ne cessait de se mouvoir dans telle ou telle position sans prêter peut-être remarquer la chose. Les mouvements de ses mains ne pouvaient que montrer l’angoisse de cette dernière. Ikta lui de son côté ne pouvait s’empêcher de l’observer à cet instant. Puis elle prononçait les mots qu’il espérait mais que ô grand jamais il n’aurait pensé possible. Bien qu’il s’agît plus d’un seul mot qui répondait à sa question.
Ravalant sa salive comme pour faire passer son anxiété, le jeune homme détourner le regarde de la femme lorsqu’elle venait à lui répondre. Son cerveau n’avait pas immédiatement compris la chose. Et lorsqu’il comprit, la gêne de la femme se manifestait à présent chez lui également. Une telle réponse en pareille circonstance. Comment pouvait-il réagir à cela. Mais voici qu’elle s’éloignait. Peut-être avait-elle peur de la prochaine réplique du garçon. Et dans l’instant il n’avait pas su réagir avant qu’elle ne vienne à s’exprimer. Elle lui disait que sa présence en pareille heure et surtout en pareil lieu n’était pas une chose normalement faisable. Bien que ce fut là une légère extrapolation qu’Ikta avait pu s’imaginer en cherchant à comprendre les mots de la femme qui pourtant étaient bien plus simple que la réponse à sa réflexion.
Puis elle s’approchait à nouveau de lui. Il ne savait pas comment réagir, puis elle venait à lui faire une proposition. Celle de pouvoir la revoir en un autre lieu et à un autre moment. Il fallait se rendre dans la forêt des crépuscules. Une forêt guère loin, mais qu’Ikta ne connaissait malheureusement que fort peu. Il ne savait pas s’il devait accepter. La proposition était alléchante, mais le jeu était trop parfait pour que cela soit un hasard. Les sens de roublard de l’homme venaient à nouveau à s’éveiller et la méfiance bien qu’invisible sur son visage venait envahir son esprit jusqu’à l’embrumer.
-Je dois dire que je ne sais pas. Cela fait loin et puis je ne vous connais que fort peu. Il est vrai que je dois avouer que j’aimerais en savoir davantage sur vous. Mais je ne sais pas.
Il hésitait un instant avant de reprendre. Il faisait un pas en avant et venait poser sa main sur l’épaule de la femme.
-Bon très bien. Dans deux lunes vous dîtes ? Et à minuit ? Vous n’avez pas peur que l’on ne puisse rien y voir ?
Saxa le regardait toujours en attente de réponse, ce ne fut donc pas sa surprise la déception qui pouvait se lire sur son visage lorsque ce dernier semblait décliner l'invitation en premier lieux. « Bien sûr, quelle idiote, pourquoi est-ce qu'il accepterait on a à peine parlé... » Se disait la kunoïchi en baissant la tête. Pourtant, selon ses mots, il n'était pas pour autant désintéressé, mais ne savait pas, peut-être se demandait-il si tout ce voyage en vaudrait la peine... Après tout, si Usuakari no Mori était vraiment loin et... Un homme tel que lui pourrait sûrement s'attendre à plus de sa part. À cette pensée, la jeune femme relavait sa salive nerveuse, car bien trop débutante et inexpérimenté dans le jeu de la séduction... Saxa avait bien peur de n'être que trop peu pour lui... Si non, peut-être qu'Ikta redoutait le danger, puisqu'il s'agissait d'une forêt non loin d'Itsuminai et les gardes y étaient nombreux...
C'est le pas décisif de l'homme qui sortait l'adolescente de ses songes, il posait sa main sur son épaule et Saxa se raidissait à son contacte. Sa main était chaude et rassurante, lui couvrant toute l'épaule, son pouce touchant sa clavicule et ses autres doigts qui reposaient derrière son épaule. Le fait que ce soit lui qui la touche donnait à ce geste banal une toute autre sensation, la jeune femme en frissonnait. La demoiselle relevait ses grands yeux vers les siens, ce qui lui donnait l'impression de fondre sous ceux-ci. La lumière argentée de la lune avait rendue son regard de feu plus sombre, mais sans le ternir. Il s'était adoucit, cette fois, il acceptait d'y rejoindre, était-ce parce que Saxa semblait déçue qu'Ikta avait changé d'idée ? Quoi qu'il en soit, elle en était bien heureuse.
Toutefois, bien qu'un petit sourire venait étirer ses lèvres, la demoiselle baissait son épaule suivi d'un petit gloussement nerveux en se dégageant de sa main. Visiblement, c'était un peu trop entreprenant de sa part de la toucher ainsi. Pas qu'elle n'appréciait pas, loin de là même, mais c'était si soudain, tellement nouveau, beaucoup trop à la fois.
_O-okai. Disait-elle nerveusement d'une voix presque tremblante en se mouvant pour rester devant lui en se défaisant finalement de sa poigne. Celle-ci passait une main derrière la tête pour se gratter d'un air assez timide.
_Et bien, si c'est tout ce qui vous inquiète, je ferai en sorte qu'on puisse se retrouver. Il est vrai que cette forêt avait une sombre réputation, il y faisait aussi noir que la nuit même en plein jour et les rumeurs veulent que des animaux dangereux s'y cachent. Mais personnellement, Saxa n'en avait jamais croisé, c'était hanako qui lui avait montré cet endroit magique, peut-être même qu'elle y rencontrait Raestra en secret avant de partir ensemble, c'était si romantique. Enfin, revenant un peu à la situation actuelle, la jeune femme baissait son bras le long de son corps en lui destinant un dernier sourire.
_Alors... J'espère vous y voir. Lui disait l'adolescente avant de partir et disparaître dans l'obscurité du boisé. Celle-ci se dépêchait de retourner à la capitale pour éviter Kanato d'être trop inquiet ou sur les nerfs suite à son absence un peu trop longue... C'était imprudent de partir seule et il l'en avait même dissuadé... Mais parfois, c'était excitant de ne pas suivre le règlement à la terre...
***
Les deux derniers jours n'avaient pas été super productif pour l'adolescente, d'abord pour le long sermon de Kanato à son retour, mais aussi parce qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette rencontre fortuite avec cet homme. Saxa revoyait encore son regard posé sur elle et sa main sur son épaule... La demoiselle venait placer sa main là où avait reposée la sienne pour tenter de ressentir ce frisson, mais ça n'avait absolument rien à voir. Enfin, au fil que la journée défilait, l'adolescente pouvait enfin quitter le dojo pour retourner dans ses appartements pour se préparer... Une fois de plus, la demoiselle ne savait pas quoi porter... Un défi de tous les jours pour les jeunes femmes, mais cette fois, c'était différent, elle devait revoir Ikta, Saxa était tellement nerveuse et voulait tellement être parfaite...
Mais comment l'être lorsqu'on connaît à peine la personne ? Celle-ci allait donc devoir se contenter de ce qu'elle était à l'aise de porter... Après tout, ils se rencontraient en pleine forêt, ce n'était pas l'endroit pour porter ses escarpins ou des tenues plus légères ou trop propres... Il allait sûrement y avoir une brise fraiche... « Raaahhh c'est tellement difficile ! » Se plaignait-elle en lançant toutes les tenues derrière elle. « Trop traditionnel, trop habillé, pas assez habillé... Trop, juste trop... » Enfin, son choix s'arrêtait sur une robe longue sans trop opter sur les couleurs de son clan, Celle-ci montait le long de son cou qui la garderait au chaud, de plus, pour bien faire le mur, la demoiselle devant se vêtir de sa toge beige à capuche pour ne pas trop attirer l'attention sur elle, disons qu'on la reconnaissait facilement.
Il se faisait maintenant assez tard et tous devaient dormir à poing fermé. Saxa sortait donc de son lit pour s'habiller et quitter par sa fenêtre sans oublier quelques chandelles qu'elle glissait dans sa besace. La demoiselle quittait subtilement le domaine de son clan pour emprunter les petites ruelles sombres vers la sortie du village. Sa capuche bien placée sur sa tête lui cachait le visage lui permettant de passer devant les gardes sans qu'ils ne se posent de questions. Il n'était pas rare que certains ninjas ou maraudeurs quittent le village si tard et cela allait de même que pour les hommes du Daimyo. La jeune femme se dépêchait à longer le fleuve d'Hanmenkou pour rapidement arriver à l'orée de la forêt du crépuscule.
L'adolescente s'assurait de ne pas avoir été suivi sur sa route avant de passer les premiers arbres... Le saule n'était pas très loin, mais assez pour ne pas être visible depuis la bordure des bois. Celui-ci était assez près du fleuve, laissant même quelques-unes de ses feuilles se bercer dans le faible courant de celui-ci. Il n'y avait pratiquement aucune lumière qui passait entre les branches, cependant, ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité et la connaissance des lieux avait aidé à ce qu'elle se retrouve. Cachée sous les nombreux cheveux de feuilles de cet arbre magnifique, Saxa faisait quelques mudras pour créer de petites orbes de cristal dans lesquelles elle pouvait placer les chandelles et les allumait. La lumière était délicate et les flammes qui se mouvaient dans les boules de cristal créant une ambiance presque magie prenant plus d'une teinte.
L'adolescente prenait soin de placer les orbes sous l'arbre pour qu'elles ne soient pas gênantes, mais qu'elles puissent ne laisser aucun coin d'ombre sous l'arbre. À l'extérieur de ses longues feuilles, Ikta devait pouvoir y apercevoir la lumière sans trop de difficultés, mais d'abord, il devrait s'enfoncer dans les bois. Saxa était nerveuse, ses mains étaient presque moites et son cœur battant la chamade, celle-ci venait s'adosser contre le tronc de l'arbre pour souffler un peu essayant de se calmer avant son arrivée, minuit ne devait plus tardé.
A l’entre deux phrase d’Ikta la femme venait à baisser la tête. Le jeune homme avait bien déçu la femme avec l’aide quelques mots simplement. Là n’était pas son intention et la tentation de dire oui de manière plus aisée lui caressait l’esprit malgré ce mouvement de tête. Ce fut d’ailleurs pour lui montrer son implication malgré sa méfiance qu’il avait déposé sa main sur l’épaules de la jeune dame. Beaucoup aurait pu y voir là un geste déplacé et qui ne méritait comme réponse qu’une baffe. Mais il avait su avoir suffisamment confiance en elle pour ne chercher en aucun cas à esquiver le moindre coup. Et fort heureusement pour lui, aucun mouvement de la dame ne semblait pas agressif, peut-être n’osait-elle pas démontrer que la sensation semblait la gêner plus qu’autre chose.
Mais d’un simple okai, elle venait à lui ôter sa main de son épaule. La dame avait dû, comme le redoutait Ikta, ne pas aimer un tel geste de la part de l’homme. Aussi c’était sans le moindre effet de surprise qu’il la suivait du regard durant son pas de côté. Le mot utilisait était froid et sa voix tremblante, c’était presque comme-ci l’homme venait à la terrifier. Du moins était-ce ainsi qu’il ressentait les choses, son cœur n’étant guère ouvert aux autres formes d’interprétations pour ce qui étaient des sentiments. Elle ne manquait pas de poursuivre à la suite de son mot par quelques phrases permettant d’éveiller malgré Ikta, un maigre espoir en lui. On aurait presque dit qu’elle jouait avec ce dernier et Ika n’était pas dupe nombreuses étaient les femmes à opérer ainsi. A chaque fois qu’une femme venait à agir de la sorte non pas que les hommes ne fissent pas de mêmes choses, elles eussent comme unique envie d’arriver à leurs fins. Ces fins pussent se traduire de moultes manières, il put s’agir d’une quête de pouvoir, d’argent ou bien même en toute simplicité d’une quête d’amour et ou de plaisir.
La jeune femme vint à l’avertir qu’elle mettrait tout en œuvre pour que le jeune homme put la rejoindre dans la forêt le moment venu. Ne manquant pas d’ajouter qu’elle put espérer l’y voir, ses pieds se retournassent pour venir s’en aller loin de la rivière. Ikta fut désormais seul au bord du courant d’eau. Il ne sut pas réellement comme réagir à ce qu’il vint de se dérouler, malgré tout il put se convaincre de répondre à l’attente de la femme en se présentant au rendez-vous fixé. Une certaine angoisse vint l’habiter et il ne fut guère sûre de lui dans chacune de ses entreprises. Sur le retour ses pas vinssent à se faire plus discret, il ne fut pas inquiet pour la femme car finalement elle semblât capable de se rendre au village ou de trouver une route sûre pour elle. Prudent comme jamais, il vint à esquiver quelques patrouilles de bandits à la recherche de la moindre pièce d’or convoitable par la force. Les portes se fussent-elles visibles un instant seulement plus tard après avoir passé le dernier arbre sur la route du jeune homme. Franchissant ces dernières sans le moindre mal, il vint à regagner son auberge comme si toute cette aventure ne fut qu’un doux rêve, rêve dans lequel il vint au secours d’une jeune demoiselle non sans un certain charme. Ce fut donc sans aucun mal que le garçon vint à dormir sur ses deux oreilles.
Les jours qui vinssent à précéder le jour du rendez-vous fussent-ils assez inintéressants pour qu’il n’y fut aucun intérêt de les mentionner. Ikta se mettait donc en route vers la fameuse forêt dans laquelle il avait pu obtenir un rendez-vous avec la dame qui n’avait de cesse que de venir intriguer son cœur. En chemin il ne manquât pas de croiser marchands et voyageurs qui errassent pour leurs propres objectifs. De cette forêt il n’eut pu entendre que des rumeurs. Rumeurs qui ne fussent peu pour ne pas dire aucunement rassurantes et loin de là se trouvât tout sentiment de confort en l’âme du garçon qui avançât le cœur léger tout de même. Depuis Jiyuutoshi le voyage ne se fit pas sans le moindre effort, car la météo ne fut aucunement du côté du garçon. Vent et pluies vinssent se mettre sur la route de l’aventurier qui arpentât pour la première fois les montagnes de l’amour sans qu’il ne pût s’en rendre compte sur l’instant. Il se doutât bien de l’intention de son cœur que de lui faire éprouver pareils sentiments et sensations. Mais il s’imaginât qu’il ne se fût agi que d’une intention impure. Malveillant à son propre égard, il n’eut aucune raison que de penser du bien de lui par le parcours qui vint à tracer le sentier de sa vie. Ce même sentier qui aujourd’hui le menât peut-être à une toute nouvelle forme de vie pour son cœur et son âme.
Là, l’homme se stoppât un instant pour admirer la majestueuse forêt qui se dressât sur le chemin du fameux arbre sous lequel se trouvât son rendez-vous promit. Les arbres fussent-ils aussi grand que ceux des légendes et des rumeurs, aucune route commerciale ne vint la traverser. Simplement on ne pût y trouver que des sentiers de randonnée et de patrouille. Il fut dit que dans ce bois, vécussent nombreuses grandes bêtes et qu’aujourd’hui encore il fut possible d’en observer certaines.
S’engouffrant entre deux arbres, Ikta commençait alors se méfier de ce qui pouvait l’entourer. Et bien qu’il ait pu se mettre sur ses gardes, rien ne disait qu’il pourrait agir le moment venu. Ecartant branchages et herbes sur sa route, l’homme était décidé à se rendre sous l’arbre. Le Soleil eut pu se coucher depuis un moment déjà, l’homme vint s’éclairer avec une torche. Sur sa route ne se trouvât pour l’instant que des insectes inoffensifs et diverses petites bêtes que l’on pût croiser dans toutes les forêts continentales.
Finalement il venait à arriver tout proche de l’arbre. Poussant une branche qui gênait sa vision, l’homme à percevoir le fameux arbre. Il brillât de mille lumières et toutes dans des tons chaleureux. « Ce doit être ici », dit faiblement l’homme en exprimant une certaine anxiété dans la tonalité de sa voix. S’approchant d’un peu plus près, il put voir les lanternes qui diffusèrent cette chaleureuse lumière. Et non loin de ces dernières vint à se trouver la jeune femme qu’il eut pu rencontrer quelques jours auparavant. Sans chercher à ne se mouvoir discrètement ni à se confondre avec l’obscurité des bois. Ikta rejoignit la jeune femme. La peau de la femme était toujours aussi belle. Ses vêtements, certainement choisis avec une grande précaution étaient d’une rare finition et d’une très grande beauté. Mais rien de tout cela ne vint à troubler l’homme. Non ce qui le troubla, fut les yeux de la demoiselle. Pétillant de vie et dont les lanternes vinrent y refléter leurs lumières.
-Je dois dire que je ne m’attendais à pareil lieu dans un tel endroit. Votre installation à fait de cette forêt un lieu agréable où y passait quelques instants. Mais j’espère ne pas avoir été trop long à venir. Je dois dire que je ne regarde pas vraiment l’heure d’autant que je n’ai pas vraiment de montre à mon poignet.
Le jeune homme vint à se calmer de son ardeur qui lui eut fait parler plus que nécessaire. Toutefois il vint à entrer dans le vif du sujet.
-Si vous me le permettez, j’aurai aimé savoir la raison de ma présence ou plutôt la raison de ce rendez-vous. Est-ce par rapport au fait que vous m’aviez dit m’avoir trouvé beau ?
Malgré l’assurance dont il essaya de faire preuve, le jeune homme ne put s’empêcher de finir son propos avec une voix plus basse et gênée.
Au bout de quelques minutes, la demoiselle pouvait entre des pas et apercevoir la lueur d'une lanterne onduler derrière les feuilles du saule. Il arrivait et Saxa se mit presque à angoisser, la demoiselle se dépêchait à faire tomber la longue toge de ses épaules pour la plier et la déposer au pied de l'arbre, elle se relevant, celle-ci passait un doigt dans ses cheveux pour enrouler une de ses mèches autour de celui-ci. Quand il passait enfin à travers le feuillage, l'adolescente baissait sa main et sa petite mèche encore ondulée tombait sur le côté de son visage. Qu'est-ce qu'il était grand, il lui faisait de l'ombre même avec la lanterne qu'il tenait. Il semblait admirer l'endroit qui se montrait beaucoup plus chaleureux qu'espérer avec l'éclairage délicat et les feuilles tombantes de l'arbre faisait une sorte de voile les séparant de la réalité, comme s'ils étaient seuls au monde.
Du moins, c'était sûrement une impression qu'avait Saxa, même lorsqu'elle y retrouvait Hanako pour des entraînements ou simplement discuter. L'adolescent n'avait jamais conduit personne ici, Ikta était donc le premier, pour la demoiselle, il s'agissait du lieu le plus à l'abri des regards indiscrets, mais aussi un endroit assez romantique peut-être qui adoucirait l'atmosphère et qui les aiderait à passer un meilleur moment, car pour être honnête, maintenant qu'il était devant elle, Saxa redoutait de ne pas avoir grand-chose à lui dire et d'avoir l'air d'une idiote. L'Homme avait prit la parole, s'exprimant d'abord sur la beauté des lieux, il avait raison. Puis il s'inquiétait de l'avoir fait attendre. Pas du tout, même que ces quelques minutes lui avait permis de se calmer un peu.
_Pas du tout, vous ne m'avez pas fait attendre. Lui répondait-elle avec un petit sourire aux lèvres et même si ça l'avait été le cas, Saxa n'aurait pas osé le lui reprocher, elle était beaucoup trop gênée pour ça. L'adolescente n'avait pas l'habitude de se sentir aussi intimidée par quelqu'un, mais Ikta dégageait quelque chose qu'elle n'arrivait pas à expliquer. Était-ce sa prestance ? Il était très grand, une largeur d'épaule qui donnait envie de se cacher dans ses bras. Et son visage, qu'il était beau, mais surtout, c'est qu'il était ténébreux, il n'avait pas l'air du genre très expressif et ça l'intriguait, Saxa aimait bien cela en fait. La voix de l'homme la ramenait au moment présent pour lui demander la raison de sa venu,
il avait raison, C'était assez soudain en réalité. « Qu'est-ce que je peux répondre à ça sans avoir l'air d'une folle ? » Car en fait, si Saxa avait souhaité le revoir pour une raison qu'elle ne saurait exprimer sans risquer de s'évanouir. Puis en continuant sa phrase il répondait lui-même à sa question en quelque sorte. Aussitôt, Saxa rougissait et baissait brièvement les yeux avant de le regarder de nouveau et plissait un peu les yeux méfiante.
_Ne vous jouez pas de moi. Celle-ci se redressait en le regardant de nouveau avec ses grands yeux et un petit sourire embarrassé. Pour elle, il était clair qu'il le savait ou du moins il s'en doutait et qu'il voulait s'amuser un peu avec elle ou simplement l'entendre lui dire. Dans tous les cas, Ikta lui avait posé une question et Saxa devait y répondre. La demoiselle prenait une petite inspiration en cherchant un peu de courage dans cette bouffée d'air pour s'exprimer sans broncher.
_Oui. Il y a un peu de ça... Confirmait la demoiselle en remontant les épaules comme si elle voulait se cacher.
_Mais aussi, j'avais envie de faire votre connaissance. Ajoutait l'adolescente aux joues empourprés. La demoiselle baissait les épaules et levait la tête pour regarder ailleurs question de ne pas trop se sentir intimidée par le regard qu'Ikta posait sur elle tandis qu'elle tentait de s'expliquer.
_J'ai donc pris la chance de vous proposer de me rejoindre ici pour savoir si... Enfin, peut-être que... L'adolescente baissait les yeux, elle avait l'impression de s'enfoncer et cherchait ses mots pour tâcher d'être claire dans ses propos.
_Vous en aviez envie vous aussi... Saxa regardait ses pieds, il faisait frais et pourtant, elle avait chaud. Son cœur battait rapidement dans sa poitrine, la jeune femme redoutait sa réponse, au début elle se sentait plutôt confiante malgré tout en le voyant arriver, mais maintenant, elle hésitait, peut-être que ce n'était pas du tout ça et qu'il s'était seulement présenté par politesse « Qu'est-ce que j'ai honte... » Pensait la jeune femme qui imaginait déjà le pire scénario humiliant.
Tandis qu’Ikta finit par terminer son propos avec une voix basse. Une chose lui vint à l’esprit. Une chose qu’il n’avait pas vraiment réalisé, car il avait déjà pris tout son courage pour traverser les bois et se rendre jusqu’à cet instant. Il avait comme on disait marché sur les œufs. Dans ses propos le jeune homme eut été plus que maladroit, il n’y eut aucun tact dans sa question. Il fut soudain comme prit d’un vertige, mais ce dernier ne fut la conséquence d’aucun trouble médical dans son organisme. Serrant les dents avec un léger morceau de lève entre. Il chercha chez la femme du regard, le moindre signe qui viendrait à lui faire perdre toute chance d’en apprendre plus à son propos. Avec pareil maladresse il eût été possible même que la jeune demoiselle vînt à quitter le couvert de l’arbre.
Observant les yeux de Saxa, Ikta remarquait ses joues devenir rouge à l’instar des rubis, son regard devint fuyant l’espace d’un instant. De quoi laisser un sentiment de doute en Ikta, il ne sut guère si cette dernière vint à être timide ou bien en colère. Ikta n’était pas quelqu’un de doué pour lire les sentiments des gens et notamment les expressions faciales. Puis de ses douces lèvres, elle vint à lui faire savoir qu’il ne devrait pas jouer avec elle. Un sourire étrange venait décorer son visage toujours vêtu d’un rouge printanier. Une grande bouffée d’air passée, la jeune femme aux charmants traits vint à parler de nouveau. Sa voix aussi douce que mélodieuse ne manquait pas comme d’enivrer le jeune homme qui ne pouvait s’empêcher de lui rendre un sourire.
Puis elle vint à approuver les propos d’Ikta par rapport à sa question. Les épaules de la femme plus étroites que celles d’Ikta, vinssent à se mouvoir d’une étrange façon. Elle continua par la suite en ajoutant une nouvelle strophe à sa poésie. Saxa ne manqua pas de dire qu’elle voulu aussi connaitre plus en détail Ikta. Une intention réciproque chez Ikta. Lui qui voulait en savoir davantage avait une chance d’arriver à cela, il y avait de nombreux sujets bouillaient sur les lèvres d’Ikta. Mais se cantonnant à simplement écouter pour le moment, il souhaitait laisser la femme terminer ses propos. Elle poursuivait en parlant de chance et d’envies. La timidité de la femme était si forte qu’Ikta ne pouvait que s’en rendre au bout d’un temps. La forme que prenaient les mots qui sortaient de la bouche de la femme se mettaient comme une question bien que cela ne fut qu’une demande implicite. Ikta se devait pourtant d’y répondre implicitement, mais il n’irait pas afficher sa gêne. Prenant son courage à deux mains, il la regardait dans les yeux avec un regard perçant bien qu’amicale et même presque amoureux. Observants les traits fins du visage de la femme, il lui répondait sans détours.
-Je dois dire qu’en effet, l’envie de venir en apprendre davantage à votre sujet est une chose qui occupe mon esprit. Ne croyez pas que je viens à vous en toute malhonnêteté, bien au contraire je pense et j’espère pouvoir vous connaitre pour mieux m’entendre avec vous. Aussi aux vues du contexte des choses je vous propose de passer au tutoiement, si cela vous convient ?
Ikta en terminait avec sa veine tentative d’explication qui rendait la situation certainement plus confuse dans l’esprit de la dame se disait-il. Tendant le bras la paume ouverte, il pointait le sol.
« Par tous les dieux... » Pensait elle lorsqu'il l'embrasait de ce regard chaud bouillant. Saxa ravalait sa salive, cette fois bel et bien intimidé par cet homme, elle frissonnait. « Pourquoi est-ce qu'il me regarde comme ça ? » Se demandait l'adolescente en fermant la bouche pour serrer la mâchoire pour l'empêcher de trembler. Ses yeux grands ouverts ne manquaient aucun détail, tant sur sa beauté que ce qu'il semblait être témoignage de tendresse. Ikta restait poli et appuyait les spéculations de la demoiselle. Il souhaitait donc lui aussi faire sa connaissance ? Saxa s'en réjouissait et le montrait même d'un petit sourire pour répondre au sien. Il ajoutait même qu'il souhaitait passer aux tutoiements, ce qui n'était pas une mauvaise idée en fait. L'adolescente le regardait tendre le bras avant de relever la tête.
_Oh oui bien sûr. Lui répondait-elle en se reculant un peu pour l'y accompagner. Saxa se penchait pour attraper la toge qu'elle avait pliée plus tôt pour l'installer entre deux racines pas trop loin d'Ikta sans pour autant être très près. La demoiselle s'installait sur le vêtement, assise droite sans s'adosser contre le tronc, celle-ci avait allongée les jambes avant de les croiser. Il faisait un peu frais ce qui lui faisait replier sa toge pour couvrir un peu ses jambes. Avec ses mains, Saxa se débarrassait des faux plis de sa tenue comme un toc avant de se retourner vers le shinobi. Il était maintenant temps de trouver un sujet de conversation, en fait... L'adolescente n'avait pas trop pensée de quoi ils parleraient une fois ici... C'était assez gênant d'inviter quelqu'un et d'imposer un lourd silence... Donc, valait mieux improviser.
_Alors vous... Désolée... Je voulais dire, tu fais quoi dans la vie ? La question banale des premières rencontres dans la vie, c'était cliché, mais il fallait bien commencer quelque part, trouver des points communs pour vraiment partir sur un sujet de conversation. En lui demandant cela, Saxa se mit à réfléchir à ce qu'elle lui répondrait à son tour, car normalement s'il lui répondait il allait forcément s'intéresser à ce qu'elle faisait dans la vie... Qu'est-ce qu'elle faisait dans la vie ? Saxa s'entraînait dans le but de ramener la paix dans le pays, si non... Il s'agissait seulement d'une noble héritière d'un clan ayant une certaine réputation... Avec toutes les responsabilités qui viennent avec; entre autre être jolie et disposée pour un éventuel mariage arrangé, c'est surtout ce qu'on voyait d'elle, mais Saxa aspirait à beaucoup plus et surtout au bonheur... Sûrement cette raison qui la poussait à faire le mur pour retrouver un étranger au beau milieu de la nuit.
_Enfin, si ce n'est pas trop indiscret, je suis bien placée pour savoir que ce qu'on fait dans la vie ne nous définit pas toujours et donc... On évite de trop en parler. Ajoutait Saxa en essayant de paraître compréhensive s'il se montrait retissant. Personnellement, elle ne souhaitait pas trop dévoiler ses origines, pas qu'elle n'avait pas confiance en lui... Bien qu'il aurait été plus prudent ainsi, mais comme l'adolescente préférait toujours croire que chaque personne a un bon côté, celle-ci avait cette mauvaise habitude de trop faire confiance. Mais, Saxa ne voulait surtout pas le faire furie avec le lourd fardeau qui repose sur ses épaules, personne n'aimait se mêler de trop près à la politique et aux affaires de clans... Mais il s'agissait de son monde et de son avenir... Du moins, pour l'instant. Pour l'heure, elle était avec Ikta et donc, la demoiselle devait arrêter de se prendre la tête avec ce genre de choses et profiter du moment présent.
La demoiselle se retournait donc vers Ikta pour le regarder avec un sourire délicat qui étirait le coin de ses lèvres. Une brise fraîche venait caresser sa nuque lui donnant de petits frissons, L'adolescente serrait un peu ses bras autour d'elle avant de porter ses mains à ses cheveux et y enlever ses baguettes qui tenaient sa coiffure. Saxa laissait ses cheveux tomber doucement sur ses épaules pour au moins couvrir son cou du froid. Elle rangeait ses baguettes dans sa besace près d'elle pour ensuite se retourner vers l'homme en plaçant un peu mieux ses cheveux... Elle bougeait beaucoup peut-être, mais c'était par nervosité.
Là assis sur le sol Ikta ne pouvait qu’observer la douce peau de la jeune demoiselle qui lui faisait face. Il n’avait de cesse que de la regarder, quand bien même il arrivait que la femme rougisse ou détourne le regard. Les lanternes qui furent disposées tout autour de l’arbre, venaient comme éveiller la pureté de l’âme de la jeune dame. Sa peau scintillerait de mille couleurs. Ses yeux venaient à pétiller de vie et ils ne manquaient pas comme de venir apporter un doux sentiment chez Ikta. Après qu’il fut en place sur le drap posé au sol, la femme venait à suivre Ikta à terre.
Là sur le drap qui recouvrait l’herbe entourant l’arbre majestueux, Ikta se trouvait en bonne compagnie. La forêt était silencieuse et il ne pouvait s’empêcher de l’observer. Elle avait d’abord allongé ses jambes de quoi faire détourner le regard un instant avant qu’elle ne vienne à les croiser. Elle venait à passer ses mains sur ses vêtements comme pour en déloger les imperfections qu’étaient les faux plis. Puis enfin elle venait à parler bien que la première phase vînt à être quelque peu problématique pour Ikta. Il ne savait pas vraiment répondre à cette dernière qui souhaitait savoir ce qu’il avait fait dans la vie. Si dans le présent il savait quoi répondre bien que même là ce fut une chose assez délicate à aborder, Pour ce qui était du passé, il n’y avait nul moyen d’y apprendre quoi ce soit. Aussi plutôt que de répondre de manière directe, il s’intéressait au présent et au fait de mieux cela en essayant de faire oublier le reste à la dame. Si l’on pouvait aborder ce genre de chose lorsqu’on connaissait bien la personne, on ne pouvait pas le faire au premier rendez-vous.
Ikta avait suffisamment hésité pour que finalement, elle vienne à poursuivre à la suite de sa question pour mieux appuyer ou bien définir cette dernière. Ne manquant pas de préciser que chaque personne ne se définissait pas forcément une personne et que certaine personne venaient à éviter la chose. Elle avait tapé dans le mille et Ikta commençait à se dire qu’elle n’était pas que jolie. Si le physique de la femme était agréable ce n’était pas pour autant suffisant pour éveiller de l’intérêt chez lui. Pour fait, il n’était venu que pour assouvir sa curiosité mal placée à l’égard de la femme et de ce qu’elle était dans la société. Mais cela avait rapidement changé lorsqu’il venait à concevoir une certaine personnalité chez la damoiselle. Il ne pouvait s’empêcher de commencer à s’intéressait réellement à elle.
-Je dois dire que votre … ta question est assez spécifique et que je ne m’y attendais pas.
Ikta tournait la tête pour observer l’eau et la forêt qui se trouvait devant lui.
-Je ne suis qu’un banal tenancier d’auberge qui effectue des petits boulots à côté pour payer les factures. On pourrait presque me voir comme un mercenaire. Bien évidement je ne suis pas blanc comme neige et il m’est arrivé auparavant comme récemment de de voir voler à certaines occasions. Tout comme de venir prendre des filles dans la rue pour les faire travailler chez moi. Chose que je voulais faire avec vous au départ. Quand je dis travailler chez moi n’y vois pas un quelconque métier n’ayant rien à voir. Simplement allait-elle jouir d’un toit, d’une paye et de trois repas par jour en échange d’être femme de ménage, serveuse ou bien cuisinière. Mais si je peux me permettre qui es-tu ? Que fais-tu pour l’heure ? Aussi si tu m’as donné rendez-vous ici c’est que tu dois vivre non loin, non ?
Ceux-ci n'étaient pas très loin l'un de l'autre, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Ses doigts glissaient dans sa longue chevelure blonde sans quitter Ikta des yeux. Ce dernier semblait surpris par sa question, peut-être qu'il ne voulait pas vraiment s'engager sur ce sujet, mais il se mit à regarder la rivière qui passait sous les feuilles du saule devant eux. L'homme se décidait alors à lui répondre. Saxa le regardait intriguée en penchant un peu la tête sur le côté. Le propriétaire d'une auberge ? En réalité, la jeune femme ne l'imaginait pas ainsi, mais la suite semblait plus coller à son idée qu'elle s'était fait de lui. Un mercenaire, un voleur... Une vie de risque et d'aventures, c'est ce genre de vie pleine de rebondissements que l'adolescente s'imaginait à son sujet. Saxa faisait battre de ses longs cils alors qu'il s'expliquait. Il ne manquait pas de mentionner sa façon d'aider les autres, entre autre les femmes qu'il croisait, comme elle... Il avait voulu l'engagé ? Saxa en était flatté. Il devait sûrement l'imaginer un peu plus vieille qu'elle ne l'était réellement.
En fait, Ikta était une sorte de chevalier sans armure, un roublard au cœur tendre si on puit dire. Il n'était pas une raclure, mais n'était pas un modèle de droiture pour autant. L'adolescente fronçait un peu les sourcils lorsque l'homme lui retournait la question... « Qui suis-je ? Qu'est-ce que je fais de ma vie ? » Saxa n'avait aucun bagage intéressant comme Ikta, en fait, elle pourrait sans doute l'écouter raconter ses aventures toute la nuit, mais elle, qu'avait-elle de si intéressant à raconter ? Des parents qui ne s'aimaient pas, aucun ami et un avenir presque tout tracé comme on peut s'en attendre pour les jeunes femmes de son rang. La jeune femme se redressait un peu et tournait la tête pour regarder le courant passer à son tour.
_En effet, j'habite la capitale. Répondait-elle à l'une de ses questions avec un petit sourire aux lèvres, mais qui ne tardait pas à disparaître.
_Contrairement à toi, ma vie est loin d'être aussi colorée. Saxa baissait les yeux donnant presque l'impression de se perde dans ses pensées, mais en fait, elle était surtout déçue d'être d'une telle banalité.
_Disons seulement que ma famille jouit de certains privilèges ainsi que d'une place auprès du Daimyo. Donc, comme toutes les jeunes femmes de mon rang, je dois projeter une image impeccable et me contenter de faire ce qu'on exige de moi. Poursuivait-elle avant de laisser s'échapper un petit gloussement en souriant de nouveau. Saxa se retournait vers Ikta en s'installant sur le côté de sa fesse et l'une de ses cuisses, face à lui elle venait poser sa tête contre le tronc.
_Du moins, c'est ce que je faisais jusqu'à cette nuit. L'adolescente fermait les yeux en lui offrant un joli sourire. Elle ouvrait de nouveau les yeux pour le regarder cette fois avec un air joueur.
_C'est la première fois que je désobéis à ma famille. Vois-tu, à la capitale, nous avons un couvre-feu, mais chez moi il m'est aussi interdit de quitter ma chambre la nuit... Et surtout, il m'est interdit d'être seule avec un homme... Saxa levait l'une de ses mains en faisant tourner son poignet gracieusement pour faire une mimique d'abord en s'effleurant du bout des doigts pour ensuite les garder lever vers le ciel.
_Tu as donc devant toi, une véritable rebelle. Lui disait l'adolescente sur une note amusée cherchant surtout à ne pas l'ennuyer avec sa vie dont il pouvait déjà en deviner l'issue... Une vie de bienséance et d'apprentissage pour se préparer à être une épouse pour des arrangements politiques et ''Blah blah blah'' une vie que Saxa préférait ne pas être forcée d'avoir... Devoir vivre sans amour comme l'avait fait ses parents, ce n'était pas ce à quoi aspirait l'adolescente et loin de là, mais au moins cette fois, elle pouvait penser à quelque chose d'autre et en profiter... Puis qui sait, peut-être que cette rencontre allait tout changer.
_Enfin, assez parlé de moi. Alors, Ikta, dis-moi, qu'est-ce que tu fais pour toi, pour te détendre ou juste pour t'amuser ? Décidait-elle de lui demander pour en apprendre un peu plus sur lui.
Après Ikta, c’était à la femme de répondre aux questions. Le jeune homme ne voulait guère la mettre mal à l’aise simplement il estimait que cela était un juste retour des choses si lui venait à se confier sur sa vie. Elle évoquait le fait qu’elle vivait à la capitale, or ceci n’était pas indicateur ou un quelconque indice pour réellement comprendre la femme. Simplement maintenant Ikta savait où elle résidait et il avait aussi pu avoir droit à un sourire comme tant d’autres. Sourire qui ne manquait pas une nouvelle fois de faire paraitre ou plutôt de d’exposer davantage la beauté de la jeune demoiselle.
Le sourire venait malheureusement se faire remplacer par une attitude neutre voir morose, la jeune femme en venait même à baisser les yeux. Ce qui ne manquait pas d’intriguer le jeune homme sur les mots que le vent sifflant, entre les lèvres exquises de la femme, venait les porter aux oreilles d’Ikta. Elle faisait une comparaison assez étrange. D’après ce que le jeune ninja pouvait comprendre, la femme semblait préférer la vie d’Ikta à la sienne. Ikta pensait qu’elle devait s’imaginer nombre de choses qui en réalité n’étaient rien d’autres que des pensées bien mal avisées. Voici que le pressentiment d’Ikta depuis Jiyuutoshi venait à se confirmer. La femme faisait bien parti de la noblesse et pas de n’importe quelle maison, car sa maison semblait avoir une certaine place auprès du Daimyo. De nombreuses questions venaient à entrer dans l’esprit d’Ikta, mais la jeune dame n’avait pas fini de s’exprimer et il lui fallait attendre avec impatience de pouvoir poser de nouvelles questions.
La jeune Saxa venait aussi à annoncer qu’elle avait obéit jusqu’à aujourd’hui aux ordres de son clan. Mais voici que pour Ikta, du moins aimait-il le penser, elle venait à enfreindre le règlement. En disant cela elle ne manquait de changer de position pour mieux s’installer ou alors pouvoir se trouver face à Ikta. Quoi qu’il en soit sur le côté, le jeune homme pouvait contempler la silhouette de la femme qui ne manquait pas d’avoir de magnifiques courbes. Le regard de la femme changeait quelque peu et il devenait plus joueur ou quelque chose dans le genre. Si elle n’était pas aussi jeune Ikta aurait cru qu’elle avait souhaité en cette instant bien plus que de simples mots.
La curiosité d’Ikta venait s’accompagner d’une légère prudence, aussi il comptait bien la charmer pour en savoir d’autant plus sur sa vie. Sans pourtant aller plus loin que nécessaire. Elle se disait rebelle, mais peut-être n’avait-elle pas conscience de la dangerosité de tels propos à la capitale. Avec les activistes de l’Ouest il était plus que dangereux d’évoquer cela. De ses mains elle venait à faire de drôle de mouvement, on aurait presque dit une invitation pour le jeune homme. Mais il n’irait de manière frontale à la rencontre de la femme par sur ce terrain-là. La question qui suivait tout ceci fut étrange. Ikta ne s’attendait pas à devoir énoncer les petits plaisirs de la vie qu’il avait.
-Me détendre et m’amuser ? Je dois dire que je ne sais pas trop quoi répondre. A Jiyuutoshi je n’ai pas vraiment le temps de faire ce genre de choses. J’ai de nombreuses choses dont je dois m’occuper chaque jour.
Ikta venait s’allonger proche de la dame. Sur le côté lui aussi, sa main trainait entre les deux personnes sur une racine sortant du sol bien que le drap la recouvrait.
-Mais si je devais répondre je dirais boire un verre ou deux et m’entrainer bien que cela m’arrive assez rarement. D’ailleurs j’aurai peut-être un fond de bouteille bien que je ne sache pas si tu es en âge de boire, si tu me permets de te demander la chose ?
La forêt se faisait bien silencieuse, si ce n'était que des feuilles qui se faisaient bercer par le vent et l'eau qui suivait son cours non loin d'eux. Ikta lui répondait sans trop perdre de temps. Selon ses dires, il était un homme occupé, il était vrai que de faire rouler une auberge devait demander un certain investissement et beaucoup de temps. L'homme venait ensuite l'accompagner en s'étendant près d'elle. Ils étaient face à face et plutôt près l'un de l'autre. Sa main s'était posée entre eux sur une racine, Saxa regardait d'abord sa main avant de remonter les yeux vers les siens à nouveau. Il poursuivait donc en lui disant qu'il aimait bien prendre un verre ou deux et s'entraîner. « Quel genre d'entraînement, est-il un shinobi ? » Se demandait Saxa en l'observant.
Celui-ci ajoutait qu'il avait sans doute un fond de bouteille à partager... Si seulement elle avait l'âge de boire. Il se doutait donc bien qu'elle était plus jeune que lui, ce qui lui faisait baisser les yeux. Non pas déçue, mais quelque peu honteuse. Non seulement, elle n'était pas en âge de boire, mais aussi Saxa n'avait jamais bue d'alcool de sa vie et la dernière chose qu'elle voulait c'était d'avoir l'air stupide devant Ikta, donc elle ne boirait pas avec lui, du moins pas ce soir. L'adolescente regardait ses doigts qu'elle faisait bouger sur sa toge sur laquelle ils s'étaient étendus.
_Non, je ne suis pas encore en âge de boire... Saxa levait les yeux vers ceux d'Ikta un peu gênée.
_Je vais avoir dix-huit ans dans deux semaines... Lui répondait-elle avant de rouler les yeux honteuse. Il devait sans doute la trouver jeune, bien que d'habitude on lui donnait quelques années de plus de par son apparence et sa maturité. N'ayant pas vraiment eut d'enfance, on peut dire que Saxa s'est toujours sentie au-dessus des autres de son âge... Toujours portée à être auprès des plus vieux pour discuter et apprendre. Mais bon, probablement aussi pour son tempérament particulier qui poussait les autres jeunes à l'éviter, on ne peut pas dire qu'elle était une bonne amie à cette époque et encore aujourd'hui, l'adolescente avait du mal à conserver de belles relations avec son entourage, mais cette fois, elle ferait autrement. Disons que cette dernière ne voulait pas faire fuir Ikta et espérait surtout que son âge ne le dérangeait pas à ce point.
Dalleurs, pour lui montrer qu'elle n'était pas une gamine, Saxa aurait bien aimée accepter de goûter à son alcool, mais ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre après avoir ingurgité de l'alcool, celle-ci ne voulait pas avoir l'air stupide devant lui et si Kanato l'apprenait ? Hors de question de risquer autant pour quelques gorgées de spiritueux.
_Tu vas sans doute me trouver curieuse, mais tu t'entraînes à quoi ? Saxa cherchait à éviter un quelconque malaise en lien avec son âge, elle ne connaissait pas celle d'Ikta, mais il devait sans doute être dans la vingtaine. Pour continuer de briser la glace, l'adolescente poser son coude au sol pour déposer son menton sur sa main toujours en le regardant.
_Dans mon cas c'est la danse. Enfin, le genre de danse traditionnelle avec des éventails. En vrai, elle ne faisait pas que ça... Les cours de danse en était un parmi tant d'autres, la bienséance n'était pas quelque chose de prit à la légère dans son monde. Les protocoles, la posture, être élégante et éduquée... Tout cela impliquait une routine stricte et une assiduité sans égale. Donc, sortir de cette monotonie lui faisait un bien fou. C'était agréable de ne pas toujours faire ce qu'on espérait d'elle pour une fois et cette fois, c'était pour elle qu'elle le faisait. Saxa le regardait tendrement avec un petit sourire aux lèvres, elle s'intéressait à ce qu'il pouvait dire de plus sur lui.
La jeune femme venait à répondre aussitôt à la question d’Ikta. La réponse était presque comme évident pour lui, mais il avait préféré demander pour en être sûr. La jeune femme était bien jeune en effet, trop jeune pour pouvoir toucher la moindre goutte d’alcool. C’était fort dommage pour le jeune qui aurait souhaité partager un verre avec elle, mais cela pouvait attendre qu’elle soit en âge de pouvoir le faire. Finalement elle venait même à donner la date de son anniversaire pas au jour près mais à la semaine au moins. Il y avait donc deux semaines avant qu’elle ne soit majeur.
-Ton anniversaire est dans deux semaines ? >Et bien si tu le veux je pourrais ramener cette bouteille pour que tu puisses boire une gorgée voir plus si tu aimes la chose. Enfin cela veut dire que l’on se reverra, mais ça c’est une autre chose.
La jeune femme venait à enchainer par le fait qu’elle voulait savoir ce que le jeune homme faisait lors de ses entrainements. Il ne savait guère quoi répondre en dehors de la longue liste d’exercices que son amie de Konoha lui avait laissé. Mais il se fait tard et il était temps pour le duo de se séparer quand bien même leur rencontre avait été courte.
Se levant alors que la jeune femme s’installait devant lui sur son poignet. Il ne manquait de venir nettoyer ses vêtements en tapotant ces derniers avec ses mains. Il venait retirer l’herbe qui se trouvait-là ainsi que le peu de poussière qu’il avait pu amasser. Là debout il observer la jeune dame.
-J’aimerais répondre à ta question, bien que je ne puisse vraiment donner un quelconque intérêt à ma réponse. En réalité je n’effectue que des exercices physiques autour d’un parcours. Les exercices sans assez divers et variés pourtant ils sont tous assez similaire si l’on réfléchit un peu à la chose.
Ikta marquait une pause et il observait les étoiles avait de redescendre son regard sur la femme, la Lune par le biais de la rivière se reflétait sur son corps.
-Si j’ai bien compris, tu danses avec des éventails. Je dois avouer que je serais curieux de pouvoir observer ce que vous êtes capable de produire avec vos instruments. Malheureusement cela sera pour une prochaine fois d’autant que tu n’as pas nécessairement tes éventails.
Ikta se retirer du tissu sur le sol pour finalement se trouvait juste à côté. L’hésitation le gagné, mais il ne manquait pas de tenter de l’invite rà un nouveau rendez-vous.
-Si je peux me permettre j’aimerais beaucoup te revoir notamment un soir où l’on aurait plus de temps pour parler. Je dois avouer que je n’avais pas prévu un tel temps de marche et mon retour s’annonce déjà long pour ma personne. Qu’en dis-tu ?
Saxa le regardait toujours avec ce petit sourire au coin des lèvres, ses yeux ne quittaient pas son visage. Sa réponse n'était pas telle qu'elle le croyait, il ne semblait pas offusqué par son jeune âge et même qu'il lui proposait de ramener la bouteille dans deux semaines... Alors, il voulait une suite à leur rendez-vous ? C'était bon signe et cela plaisait beaucoup à l'adolescente qui baissait les yeux en rougissant doucement.
_J'y penserai. Répondait-elle d'une voix basse et gênée. Les mouvements de l'homme venaient attirer son attention et Saxa relevait la tête pour le regarder. Ikta se relevait devant elle sans avertir, la demoiselle se redressait pour le regarder faire, il passait ses mains sur ses vêtements. « Il s'en va ? Est-ce de ma faute ? » Tout de suite, l'adolescente s'inquiétait de finalement l'avoir choqué avec son âge. D'un air déçue qu'elle tentait de cache, cette dernière détournait un peu le regard.
Il répondait cependant à sa question précédente. Il était vague, mais cela ressemblait surtout à de la mise en forme de son point de vue, Saxa devrait donc s'en contenter. L'homme qui poursuivait en s'intéressant à son passe-temps, il disait qu'il aimerait bien la voir à l'œuvre, mais que ce serait pour une prochaine fois. Ce n'était toujours pas rassurant pour la jeune femme, oui il insinuait qu'il y aurait une nouvelle fois, mais la demoiselle se sentait vraiment comme si elle le faisait fuir et c'était assez malaisant. Tandis qu'Ikta se reculait, Saxa elle se relevait à son tour pour passer ses mains sur ses vêtements.
C'est alors qu'il la surprenait en lui disant qu'il aimerait beaucoup la revoir. L'adolescente fronçait d'abord les sourcils, persuadée qu'il voulait seulement prendre la fuite... En fait non, il lui proposait un second rendez-vous, mais cette fois peut-être plus tôt ou lorsqu'ils auraient plus de temps, car le trajet le gênait. Si ce n'était que cela, alors la demoiselle s'en réjouissait déjà. Saxa hochait la tête tâchant de réfléchir un peu.
_Oui, oui bien sûr que j'aimerais te revoir. Mhh... La demoiselle regardait un peu autour d'eux d'un air pensive. Elle devait prendre en compte la garde de nuit de Tsuchi, mais aussi de son clan.
_Et si ce serait dimanche prochain, vers dix-heure trente ? Lui proposait Saxa en le regardant de nouveau avec un petit sourire. En général le dimanche, tous se couchaient plus tôt pour se préparer au lundi et pour la garde d'Itsuminai, elle improviserait, c'était risqué, mais cela en valait la peine, du moins, elle en était sûre.
Debout à son tour la femme avait écouté l’homme jusqu’au bout. Ses expressions faciales ne manquaient toujours pas de la trahir et Ikta commençait peu à peu à comprendre le fonctionnement de la jeune dame. Une fois encore il avait beaucoup de chose à lui demander, mais la première fut reçue avec un certain enthousiasme. Elle ne manquait pas tout autour d’elle, Ikta se demandait s’il avait raté un passant, une bête ou quelque chose du genre pour autant il ne regardait pas autour. Car cela pouvait être simplement l’imagination de la dame.
Une heure venait enfin à être annoncée, cette dernière se trouvait être le dimanche prochain. Ce n’était si lointain que ça et l’(heure qu’elle proposait permettrait au duo de se côtoyer d’autant plus que cette nuit présente. Ikta hésité à l’embrasser pour conclure en cette soirée, il ne souhaitait pas quelque chose d’intime simplement lui baiser la main. Mais il préférait s’abstenir toute initiative du genre pour éviter de provoquer toutes réactions pouvant être mal interprétée. Faisant un pas en arrière sans un mot comme pour partir, il venait toutefois à se raviser. Se courbant devant la demoiselle, il venait à lui saisir le bras pour lui embrasser le dos de la main.
-Je te dis donc à dimanche prochain. En espérant que rien ne vienne nous empêcher de nous retrouver.
Ikta en restait là pour cette soirée. Il quittait le couvert de l’arbre et la zone de la rivière pour s’enfoncer dans les bois qu’il avait pu auparavant traverser. Ecartant branches et buissons, rien ne semblait l’arrêter. Et avant que l’arbre d’où i venait ne fut hors de portée. Le jeune homme venait à se retourner pour l’observer une dernière fois en espérant y observer Saxa. Mais rien, il se disait que cette dernière était déjà partie. Après ce regard furtif, l’homme venait donc à s’éclipser. Le chemin de route fut aussi long que celui de l’aller. Mais aucun souci ne vint l’importuner pendant sa route.
A son auberge il passait la semaine dans la longue attente de ce fameux dimanche. Il cherchait un moyen de faire passer le temps plus vite, mais il ne parvenait à s’ôter de l’esprit l’idée de Saxa et de cette rencontre assez unique pour lui. Peut-être que pour elle ce n’était que quelque chose d’assez courant pour ne pas dire régulier. Mais pour lui cela signifiait beaucoup, c’était même la première fois qu’il venait à essayer de s’investir. En pensant ça il ne pensait pas à mal de la femme et il ne cherchait pas à lui dicter même sa conduite. Simplement se faisait-il un certain avis qu’il était presque prêt à accepter pour ses beaux yeux.
Au samedi soir juste avant d’aller se coucher pour partir au plus tôt afin d’espérer arriver quelque peu en avance. Il souhaitait faire une surprise à la dame. C’était à lui de préparer la scène. Il n’amenait aucune boisson interdite aux mineurs. Tout était prêt et Ikta s’en aller dormir.
Au lendemain matin, le jeune homme venait à se préparer comme il le fallait avec ses beaux habits. Emportant ce qu’il avait préparé avec lui. Il s’en allait pendant son jour de congé en direction de la forêt. Cette fois-ci le chemin fut plu rapide à tel point qu’il venait à arriver quelques dizaines de minutes avant l’heure du rendez-vous. Mettant tout en place, il plaçait des lumières au sol et dans les branches. Une nappe venait à être disposait sur le sol. Ikta posait le panier dessus, puis lui-même il venait à s’asseoir en fixant les environs. Il ne manquait pas de regarder la rivière ou bien les arbres face à lui. I était si immobile que les animaux commençaient à l’entourer sans qu’il s’en rende compte. Il ne faisait que leur vie sans trop s’approcher d’Ikta toutefois.
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