Et voilà ! Mission en poche ! Je revenais sur mes pas tout en relisant le continu du rouleau donné par le grand patron. A l’intérieur les détails étaient assez minces, peu d’information sur la quantité d’ennemi ni leur puissance. Et aucune explication sur le village à secourir, Kokutsumi, les rédacteurs s’attendaient sans doute à ce qu’on connaisse par cœur la map-monde … Enfin, le temps de Kaede daigne sortir de sa tanière, ça offrira bien suffisamment de temps pour récolter des renseignements.
Mais plutôt qu’entrer dans le quartier Hyuga, je bifurquai dans une rue puis une ruelle et enfin une avenue adjacente. Contrairement à la très large majorité du clan, Kaede avait refusé d’habiter avec les siens, s’imaginant à l’époque – et sans doute encore aujourd’hui – qu’ils étaient responsables pour Arachi et son mari. Quelle blague, personne ne savait ce qui s’était clairement passé là-bas, même l’Hokage. Je passai en vitesse à proximité des divers restaurants aux étalages déjà remplit de clients et poursuivi jusqu’à l’appartement abritant la grande sœur recluse et solitaire. Vraiment j’avais beau la tacler à longueur de temps, ça me faisait mal de la voir dans cet état. Elle qui était pourtant si vivante il y a quelques années, il avait à présent toute la panoplie pour incarner un fantôme.
Arrivée devant le portail j’observai les alentours et la cour abandonnée de la copropriété, rien n’avait bougé. Les volets étaient cependant ouverts, et des feuilles mortes accompagnées de poussière s’entassaient à l’entrée à mesure que le vent soufflait. Je pris une inspiration et poussai le petit portail de bois, serrant les dents quand il se mit à grincer, puis grimpa les escaliers afin de rejoindre la porte cible et y frapper de trois coups puissants.
« Kaede ! Kaede ! C’est ta sœur ! Tout va bien ? » Je laissai un moment de silence passé, à l’écoute d’une éventuelle forme de vie à l’intérieur. « Je rentre, on a du boulot et c’est officiel ! »
Poussant sur le côté la porte coulissa sur ses rails et disparu dans le mur, me permettant de faire irruption, avant de refermer derrière moi. A l’intérieur le petit studio était impeccablement rangé et aéré. Ça changeait tellement de sa période dépressive où elle restait dans le noir jour après jour. Je laissai mes chaussures à l’entrée, et aperçu rapidement la propriétaire en train de faire la cuisine. A aucun moment quiconque pourrait s’imaginer qu’elle avait reçu une formation de ninja. Une parfaite petite civile sans particularité.
« C’est sympa ici dit-moi. » Fis-je en observant la pièce unique. « Les voisins ne font pas trop de bruit ? »
Je m’approchai d’elle en faisant attention à ne rien casser en chemin et m’adossai au mur en lui souriant. Dans ma main j’avais le rouleau de mission que je secouais lentement pour attirer son attention.
« Comment tu vas ? J’ai du taff pour toi, et surtout pour nous deux. Ça vient de l’Hokage lui-même, preuve que ça ne déconne pas. Il s’agirait d’aller secourir des gens dans un trou pommé aux pieds du mont Chizome. Une histoire de bandits, tout ça. On n’a très peu d’info mais ensemble ce ne sera pas un problème nan ? Avec tes yeux et ma force, rien ne pourra nous arrêter. Qu’est-ce que tu en dis ? »
Je lui tendis le rouleau, toujours le sourire aux lèvres.
« Ce serait l’occasion de faire une sortie entre sœurs, de bavarder sur le chemin. Non ? Je préférais vraiment faire équipe avec toi, plutôt qu’aller chercher n’importe quel genin au pif à peine sortit de l’Académie et devoir faire plus attention à lui qu’aux civils à secourir. »
Tel était le travail des chunins, prendre des genins sous leurs ordres afin de les former au fil des aventures. Comme dans cette histoire dans une galaxie lointaine, très lointaine, avec le maitre et son apprenti.
Rang : B Participants : @Kaguya Milly & @Hyuga Kaede Titre de la mission :Les Crocs Hurlants Enoncé :
Un groupe de bandits dénommé les "Crocs Hurlants" se serait installé à l'ouest du pays au cœur des monts Chizome. Peu aventureux jusqu'à maintenant à l'image de la faune qui hante ces montagnes, leur activité aurait apparemment drastiquement augmenté ces derniers jours en attaquant des fermes isolées.
Direction Kokutsumi, un petit hameau suspecté d'être la prochaine cible des bandits. Défendez le village en cas d'attaque mais surtout retrouvez la piste de ces bandits et découvrez la raison de leur soudain regain d'activité. Si possible mettez un terme définitif à leur activité.
Il faut croire que Milly ne changerait jamais. Certes, elle avait vu sa sœur désespérée bien trop longtemps, mais de là à débarquer comme un cheveu sur la soupe en beuglant comme un porc que l’on égorge… Néanmoins, Kaede fit comme si de rien était. Avec un peu de chance, elle finirait par s’en aller ?.. Que c’était beau de rêver. Bien sûr que c’était sa sœur. Elle n’était assez en vrac pour ne pas reconnaître sa voix. Mais où était passée l’enfant adorable qui la suivait partout en gazouillant … ? Bouffé par un gorille.
-Tu sais, la prochaine fois, tu pourrais attendre que je t’invite à entrer ? Tu aurais fait quoi si j’avais été en train de m’envoyer en l’air ? Et même sans ça. Vie privée, ça te dit quelque chose ? Je crois bien tu as réveillé tout le voisinage. Y comprit le petit qui c’est endormi vers 4h… Ses parents – et tout l’immeuble – vont te maudire.
Non pas qu’elle fréquentait quelqu’un, loin de là même, mais bon. C’était un principe qui ne semblait pas vouloir prendre racine dans la tête de Milly. Même quand Hiroshi était encore là, son adorable peste de sœur débarquait comme si elle était chez elle. Jamais, au grand jamais, Kae n’aurait dû lui dire qu’elle serait toujours chez elle dans sa maison.
Alors même qu’elle s’affairait à préparer un repas… étendu pour que sa sœur mange avec elle, la main de Kaede si figea. Qu’est-ce que… Oh putain… La jeune femme prit une grande inspiration pour essayer de ne pas sauter à la face de sa sœur et de lui arracher les cheveux. Elle se tourna lentement vers Milly, le regard froid, la voix toute aussi froide.
-Ce que j’en penses ? CE QUE J’EN PENSES ?! Mais Milly ! Tu m’as bien regardée ?! Sérieusement ? Moi ? En mission ?! C’est votre façon de me dire de crever dans un coin pour ne plus faire honte à la famille ? La brune se laissa tomber sur une chaise. Vous ne vous rendez pas compte que je n’ai pas utilisé mon chakra ou mes yeux depuis environ treize ans ? JE ne suis qu’un poids mort pour les missions.
Elle attrapa le rouleau que lui tendait sa sœur en soupirant. Elle n’allait pas se défiler, ainsi, ils comprendront qu’elle n’était pas faite pour cette vie. Elle ne savait même pas où était ses affaires pour les missions. Ni même s’il lui en restait. Non mais vraiment ? Crocs hurlants ? Ont-ils conscience de la débilité du nom de leurs groupes ? Depuis quand des crocs ça hurle ? Loups hurlants, là ok. Mais crocs… Elle lâcha un soupire.
-Rassure moi, on y va à cheval ? Parce qu’il est HORS DE QUESTION que je cours. Genre vraiment. JE vais cracher mes poumons. Et peut-être même mes seins si on fait ça. Je n’ai pas fait de sport depuis le décès d’Hiro hein… - Et elle ne parlait pas de footing. – Ou en marchant si tu veux. Mais pas en courant. Jamais. Courir c’est sheitan.
Ce fut l’odeur qui lui rappela qu’elle était – avant l’arrivée catastrophique de Milly – en train de cuisiner. Elle rendit donc le parchemin à sa sœur et retourna dans ce qui lui servait de cuisine pour couper le feu et commencer à amener le repas.
-Je suppose que tu restes manger hein ? Hors de question que tu me regardes pour finir par piquer dans mon assiette.
Non parce qu’elle l’a connaissait la peste. Avec ses « non non, vas y mange, je n’ai pas faim ! » pour finir par piquer dans l’assiette de sa sœur. Depuis enfant, elle lui faisait le coup. Kae ne se ferait plus avoir. Jamais ! Une fois attablée, la veuve se mit à réfléchir. Ce n’est pas comme si elle avait grand-chose à faire non plus. M’enfin…
-Après mangé, tu feras la vaisselle et je chercherais où j’ai pu mettre mes affaires… Et vérifier si je rentre toujours dans mon pantalon. Je n’ai pas franchement envie de me retrouver le cul à l’air parce que le tissu aura craqué dès que je me serais accroupie.
Elle ronchonnait plus qu’autre chose. Cela ne lui plaisait pas vraiment d’être traitée en ninja alors qu’elle n’en était pas véritablement une. Il lui faudrait reprendre un entrainement intense, liée à une perte de poids. A la limite, elle devrait aller à l’académie…
C’est alors que d’un coup elle explosa dans une colère noire, une exaspération bien trop intense pour être gardée pour soi. Elle se plaignait que les missions ce n’était plus pour elle, qu’elle n’avait pas fait le moindre exercice depuis des années, qu’elle n’avait plus utilisé ses yeux depuis plus d’une décennie. Elle me suspecta presque de tenter dans la faire mourir dans un coin loin des regards, sous couvert de cette fameuse mission. N’importe quoi. Complétement n’importe quoi. Je la laissai terminer, parfaitement neutre malgré une surprise évidente au début. Dans ce genre de moment il valait toujours mieux la laisser tranquille et faire redescendre sa tension elle-même. Enchainer n’aurait fait qu’empirer la situation. Je ne pu cacher un sourire quand elle exigea d’y aller à cheval plutôt qu’en courant. Décidemment elle avait totalement accepté le statut de femme au foyer, rompant d’une traite avec tous les enseignements du clan et des parents.
« Pourtant courir ça te ferait retrouver ton p’tit cul de l’époque ma grande. » Me dis-je intérieurement, avant de reprendre la parole : « A cheval, mouais s’il ne faut que ça pour te motiver alors d’accord. Il vaudra mieux se faire passer pour des marchandes alors, histoire de ne pas attirer l’attention. »
Vint l’heure du repas, j’étais définitivement arrivée pile à temps. Kaede avait beau avoir beaucoup de lacune en tant que kunoïchi, pour ce qui est de la cuisine et de l’entretien de la maison il n’y avait aucun reproche à lui faire. Punaise ma sœur est devenue une civile lambda … ça crains …
« Vu que c’est demandé aussi gentiment alors d’accord. »
Le sourire aux lèvres j’allais aussitôt m’installer à table, prête à être servie comme une invitée. Hélas l’hôte de maison n’était pas dupe. Si cela fonctionnait encore avec nos parents, elle c’était tout autre chose.
« Après mangé, tu feras la vaisselle et je chercherais où j’ai pu mettre mes affaires … » Lâcha-t-elle en ronchonnant. « Et vérifier si je rentre toujours dans mon pantalon. Je n’ai pas franchement envie de me retrouver le cul à l’air parce que le tissu aura craqué dès que je me serais accroupie. - C’est vrai que t’as pris pas mal, surtout hum … » Fis-je du tac-au-tac, le regard glissant sur ses hanches un instant. « Mais je pourrais t’aider à t’y remettre si tu le veux vraiment. Ma proposition de la dernière fois tient toujours, viens au club et je te promet qu’en un mois déjà, tu seras méconnaissable. Plus en forme, mieux dans ta peau, changer les idées et tout. Sans forcément rejoindre les rangs militaires hein. Je comprends tout à fait que tu ne veuilles plus en faire partit. »
La regardant remplir chacune des assiettes je cherchais mes mots pour éviter de la froisser tout en tentant de rallumer cette petite flammèche de motivation qu’elle avait autrefois.
« Bon appétit ! Ça sent super bon déjà. Et … mmmh c’est super bon ! » Mais ultra chaud bordel de merde. Quelle conne, mais quelle conne punaise je me suis cramé la langue.
Le verre d’eau fut vidé d’une traite, je tentai de faire comme si de rien n’était malgré la douleur.
« J’y pense, tu es au courant du bordel à Arashi ? Tous les prisonniers qui ce sont enfuit et qui terrorisent les populations aux alentours ? Je suis revenue d’une mission il n’y a pas longtemps avec une toute petite fillette et son cleps, la totalité de son village avait été éradiqué, les corps brulés et placés les uns à côté des autres pour former une lune. » Un frisson me remonta toute la colonne vertébrale lorsque les souvenirs me revinrent. « Si … si ton mari est encore en vie. Si jamais pour une raison ou pour une autre c’est le cas et qu’il ne donne aucune nouvelle, peut-être qu’il tente d’échapper à ces tarés. Ou alors … je ne sais pas. »
Il valait certainement mieux ne pas songer qu’il puisse faire partie d’une telle bande d’assassin, même si je ne l’appréciais pas du tout. Reprenant une bouchée je fixai un moment mon assiette puis les pupilles violettes de mon ainée, une main venant se poser sur la sienne.
« Je … Nous pouvons le retrouver ensemble. Toutes les deux, rien que toutes les deux. Si tu le souhaites. On te remet en forme, je pose des jours de permissions et on file à sa recherche si c’est ce que tu souhaites. Si … » Les mots avaient décidemment du mal à sortir de ma bouche. « Je ne veux pas te perdre Kaede. Tu es sans aucun doute la personne qui m’est la plus précieuse dans ce monde, même parfois, souvent, tu me tapes sur le système hihi. Mais je t’aime d’accord ? Cette mission dans les montagnes pourra servir à voir ce qu’il nous faudra travailler ensuite. Qu’est-ce que tu en dis ? »
Il était maintenant temps pour Saxa de retourner auprès des siens à Tsuchi. La jeune femme avait plié bagage et fait embarquer ses effets dans une spacieuse diligence de voyage. Celle-ci avait même pris la peine d'aviser Miyako de son départ pour être sûre de n'avoir aucun malentendu. Tout était prêt pour son départ il ne manquait plus que la jeune femme monte dans la diligence. La demoiselle montait mais hésitait un instant en jetant un dernier regard autour d'elle. « Je n'aurai même pas l'occasion de lui dire au revoir... » Pensait Saxa regrettant de ne pas pouvoir assister à la seconde partie de l'examen chuunin de Tenryu. Elle baissait la tête cachant ce petit air triste avant d'embarquer. L'attelage s'animait et ainsi les bruits des roues de bois sur la roche et les craquements se faisaient entendre.
Sur la route, la Tsuchijin fouillait dans son petit sac pour attraper la missive que lui avait fait parvenir son oncle. Ce dernier la sommait de revenir au plus vite, car beaucoup de travail l'y attendait. Saxa soupirait avant de s'adosser contre le mur de la diligence, elle fermait les yeux quelques instants pour finir par s'assoupir. Les cris du cocher calmant ses chevaux et la secousse qui suivi réveillait la demoiselle qui rapidement cherchait à se tenir sur un peu tout et n'importe quoi en essayant de comprendre ce qui ce passait. Saxa s'étirait pour se rapprocher du hublot et regarder ce qui ce passait. Des hommes bloquaient la route et insistait pour que l'homme emprunte un autre chemin comme quoi la route était fermée à cause d'un ''accident''.
La kunoïchi n'aimait pas vraiment qu'on change son itinéraire, mais lorsqui'ils passaient devant la route pour prendre le second chemin, l'Hougyoku peut remarquer le déversement de marchandise qui bloquait l'accès et un pauvre cheval étendu devant... Saxa retournait s'adosser contre son coussin suivant néanmoins les hommes du regard jusqu'à ce qu'ils ne soient plus à porter de vue.
_Par où allons-nous passer ? Demandait la jeune femme en parlant assez fort pour que le cocher l'entende.
_Par Kahan, par-là vous pourrez y admirer les Monts Chizome. Cette chaîne de montagne est tout simplement magnifique, le paysage vous plaira ma dame. Lui répondait-il assez sûr de lui. La jeune femme levait le menton et fermait les yeux pour s'assoupir une nouvelle fois, le trajet se faisait bien long et encore... Elle était bien loin de chez elle.
La diligence s'arrêtait enfin et Saxa ouvrait les yeux. Le cocher débarquait et venait ouvrir la porte de sa cabine pour lui offrir sa main. La demoiselle lui sourit avant de poser sa main dans la sienne pour se lever et sortir. Devant elle, le petit village, mais ce qui la frappait d'abord c'était l'immense chaîne de montagnes derrière lui. Il y en avait à Tsuchi, mais pas d'aussi colorer. Le paysage était à la fois vivant et sombre, comme si ce décor paradisiaque cachait quelque chose de mauvais.
_Kokutsumi madame. La kunoïchi fronçait les sourcils avant de tourner la tête vers l'homme.
_Kokutsumi ? N'aviez-vous pas dit que nous allions à Kahan ? L'homme grimaçait et se grattait honteusement le derrière de la tête.
_Comme la route fut plus longue, j'ai préféré vous amener à un endroit sûr avant la tomber de la nuit ma dame. Ai-je mal fait ? La demoiselle secouait la tête et levait sa main.
_Non, ça va. Faites porter mes valises dans une chambre je vous prie. Lui ordonnait l'Hougyoku en déposant quelques ryos dans sa main. L'homme la remerciait et se hâtait à lui obéir. Saxa croisait les bras et regardait le village dans lequel ils se trouvaient. Une simple communauté de fermiers et de modestes artisans. Heureusement qu'ils n'y passeraient que la nuit et comme dans tout bon petit village, l'auberge pour dormir se trouve aussi à être la taverne du village avec tous les ivrognes et bonhommes du coin. La demoiselle haussait les épaules. « Il faudra s'en contenter. » Se plaignait-elle avant d'entrer dans cet établissement bas de gamme.
Non. Sa réponse était non et la suivante aussi, comme toutes celles qui suivraient. J’étais visiblement aller trop loin dans mes tentatives. Le manque de tact avait encore fait son œuvre et s’en suivit un revirement de situation doublé d’une escalade de colère. Kaede refusait catégoriquement de changer de vie, même pour son bien – selon mon point de vue – et en eut marre au point de me jeter dehors sans passer par la case vaisselle. J’en fus tout abasourdie et stupéfaite, car moins de trente secondes avant nous étions à table et me voici à présent de retour sur le pas de sa porte. Comble de la situation, le cliquetis des clés dans la serrure m’interdisant toute tentative d’y retourner sans exploser la porte. Comprenez bien que c’était de l’ordre du possible mais ça ne risquait pas d’améliorer quoi que ce soit. Même mes appels fut vain depuis l’extérieur, où je ne récoltai que des menaces et des insultes. Elle était beaucoup trop énervée et n’entendrait plus rien avant que sa pression artérielle ne redescende. Ce qui pouvait prendre longtemps … La mission ne pouvait attendre que mademoiselle se calme.
Déçue et lassée j’opérai un demi-tour et retournai chez moi, le sac était déjà presque prêt, il ne manquait que quelques broutilles et sitôt réglées je pris la route de Kokutsumi et plus loin les immenses montages à la frontière. Ça aurait été mieux à deux, moins long, moins dangereux et surtout moins ennuyant mais hélas la vie en avait décidée autrement. Sitôt passer les portes du village, le brouhaha perdit plusieurs décibels et fini par totalement laisser place au chant de la nature après plusieurs centaines de mètres. Un calme reposant et agréable malgré des passages de chariotes pleines de marchandises de temps à autre.
Avançons un petit peu le scénario chers lectrices et lecteurs pour arriver jusqu’à cet écriteau couché à même le sol indiquant la direction à prendre pour rejoindre le petit village montagnard. Il avait été arraché, au regard de l’état délabré de son pied, et dans cette intersection menant soit au nord soit à l’ouest la flèche indiquait le nord. Etrange, dans mes souvenirs c’était plutôt de l’autre côté. A moins que mes souvenirs n’eussent été abusés par la luxuriante forêt et le calme plat de la région. Ça n’aurait pas été la première fois, ni certainement la dernière … Ou alors c’était l’inverse et du coup il fallait à présent faire le contraire du contraire ! Non cela n’avait aucun sens, les gens qui l’avait reposé là dans cette direction voulaient certainement mener les voyageurs dans une autre direction. Donc en toute logique c’était le chemin plein Ouest qu’il fallait prendre. Sauf si justement ces gens y avaient songés et avaient donc fait l’inverse pour induire les voyageurs en erreur … Bon sang ils sont fort. Après plusieurs minutes à hésiter, seule devant un ridicule panneau de bois arraché, je pris finalement la route indiquée vers le Nord. Et vous vous en doutez c’était la mauvaise.
La route se mua peu à peu en chemin de plus en plus escarpé et étroit, gagnant de plus en plus l’altitude au fil des heures et des kilomètres avalés. Cela n’avait aucun sens, aucune charrette ne pouvait passer par là. De l’escalade maintenant ? Non mais c’était n’importe quoi ! Rapidement j’arrivai en haut et m’aperçue qu’une route passait par là. Une vraie route régulièrement empruntée, à en croire les traces de roues dans la terre. Etrange, à l’autre bout il était possible de distinguer un petit groupe sur la voie, tous parfaitement immobile comme s’ils tenaient et surveillaient la zone. Très étrange, mais bien décidée à tirer cette affaire au clair je m’avança dans leur direction. Il ne fallu pas longtemps pour les entendre annoncer que le passage était bloqué et qu’il fallait continuer plus bas par un autre chemin.
« Pourquoi diable ? » Demandais-je, suspicieuse. « Il y a eu un accident madame, c’est dangereux. Descendez par là-bas ça vous fera rejoindre Kokutsumi et vous pourrez continuer votre route ensuite. »
Ravie je le remerciai car sans le savoir il venait de me remettre dans la bonne direction alors que le jour se transformait peu à peu en crépuscule. Cela dit ils avaient tous l’air aussi peu recommandables les uns que les autres. Comme des bandits qui s’apprêtaient jouer un sale coup. Il valait mieux faire profil bas pour le moment. Je suivis ses indications et arriva enfin à l’entrée du village à la tombée de la nuit.
Ce petit village n'avait vraiment rien à voir, c'était un village fermier qui survivait comme tant d'autres partout à travers le Yuukan. Alors, Saxa ne voyait pas l'utilité de visiter les lieux et de se mêler à ses habitants malheureux. Elle pensait rapidement qu'ils étaient malheureux à voir l'expression sur leurs visages... Ils ne souriaient pas et avaient même l'air nerveux... Enfin. La demoiselle ne s'y intéressait pas plus que cela et c'est pourquoi elle ne posait aucune question au tenancier de la taverne du coin lorsqu'elle se payait une chambre. L'homme l'escortait jusqu'à sa porte qu'il déverrouillait avant de lui laisser la clé. La femme hochait la tête et le remerciait avant d'entrer. Une chambre des plus basiques et qui n'avait pas l'air très confortable... Mais au moins elle était propre et rafraîchit.
Il n'y avait pas de chambre de bain, mais tout pour se laver avec une bassine et un linge propre. Saxa roulait les yeux avant de se préparer pour se laver comme une paysanne. Il faisait maintenant nuit et la femme éclairait la chambre qu'avec des chandelles pour se donner une ambiance plus reposante lors de son ''bain''. En terminant, l'Hougyoku vidait sa bassine et suspendait le linge avant de sortir sa tenue de nuit pour aller dormir.
***
Du vacarme, des cris... Un véritable chaos à l'extérieur réveillait Saxa en sursaut. Celle-ci bondissait rapidement vers sa fenêtre pour regarder. Des gens couraient dans tous les sens, il y avait un petit incendi qui commençait quelques maisons plus loin. Des femmes pleuraient et couraient pour essayer de fuir ou de se cacher tandis que des hommes les pourchassaient en riant. Encore un peu étourdie et à la fois sous le choc, la femme s'assurait que sa robe de nuit soit bien attachée et attrapait sa paire de sandales à talons pour les enfiler rapidement pour sortir de sa chambre et descendre dans l'auberge. Le tenancier se faisait agresser par deux imbéciles. Après quelques mudras la femme créait huit senbons de diamant qu'elle tenait entre les doigts de ses deux mains et les lançait pour viser l'arrière des jambes des deux assaillant.
Ils se mirent à gémir de douleur et relâchait le malheureux qui peut prendre la fuite pour regarder ce qui s'était planté dans leurs jambes. Les hommes relevaient rapidement la tête vers Saxa qui se mirent à foncer vers elle. Celle-ci reculait en glissant des chaises devant elle et faisant tomber une table avant de sortir de la taverne en courant. La distance lui permettait de faire une nouvelle série de mudras et elle levait les mains en l'air créant un ''hula hoop'' de diamant qu'elle attrapait après sa matérialisation assez rapide. Les bandits sortaient de l'établissement en colère et la femme faisait rouler son cerceau par-terre de sorte à ce qu'il revienne vers elle, la femme le rattrapait avec son pied commençant à le faire tournoyer et avec l'aide du contre-poids lorsqu'elle se penchait vers l'avant en amenant sa jambe derrière sa tête, le ''hula hoop'' fut projeté sur un des hommes pour le blesser et l'arrêter dans sa course.
L'Hougyoku se mit à courir vers le second homme en esquivant son premier coup, profitant de ce moment pour attraper son cerceau de diamant et le passer au coup de l'homme qui avait tenté de lui porter un coup. Saxa l'envoyait un peu vers la droite pour le déséquilibrer tout en évitant un coup de l'autre bandit et ramenait le cerceau pour le passer autour du cou de ce dernier toujours avec son partenaire piégé avec lui. La kunoïchi attrppait maintenant son ''hula hoop'' avec ses deux mains pour le faire descendre sous les épaules des voyous pour les coincer pour de bon et les assommait en leur cognant la tête ensemble. Le duo de malfrats s'écroulait au sol toujours dans le cerceau.
_Ils ne devraient plus embêter personne maintenant. Disait la Tsuchijin avant de se retourner pour regarder autour d'elle. Il y avait d'autres bandits qui fourmillaient dans le village, peut-être une dizaine encore... Si ce n'était pas un peu plus. La nuit s'annonçait longue.
Sans perdre de temps je me dirigeai vers l’auberge, après tout c’était le point central de toute bourgade voulant ressembler un tant soit peu à quelque chose. Le propriétaire faisait aussi le bar et les réservations des chambres, et l’établissement grouillait de gens susceptibles d’aider d’une façon ou d’une autre dans cette mission. En tout cas d’ordinaire, mais pas ce soir semble-t-il. Pourquoi est-ce qu’ils faisaient tous les tronches ? C’était plus gaie dans un cimetière. Mais à mes questions je n’eus droit qu’à des réponses sommaires, une saison difficile, des récoltes catastrophiques, des pluies diluviennes qui arrachent ou noient ce qui reste des cultures, des glissements de terrain. La vie en montagne n’était vraiment pas facile … Montant dans ma chambre à présent payée avec un gros bout de pain et un verre de lait, je m’écrasai sur le lit. Une demi-heure plus tard j’étais dans le bain, et une demi-heure encore j’étais couchée, en espérant que les gens seront plus coopératif le lendemain.
Inutile d’attendre si longtemps, les problèmes arrivèrent tout seuls ! Au beau milieu de la nuit des cris à s’en briser la voix me réveillèrent en sursaut. Qui ? Quoi ? Où ça ? Cela venait de la rue. J’accourue jusqu’à la fenêtre pour observer immédiatement un bâtiment en feu à l’extrémité de la ville. D’autres cris me firent ensuite baisser les yeux, et voir une femme et son marmot en pleine course, avec un type visiblement très – trop – joyeux derrière elle, un homme armé d’une fourche un peu plus loin faisait face à un autre type lui aussi bien trop content pour que cela soit normal. Sans prendre le temps de m’habiller je me recouvris de mon armure intégrale, ne laissant que des petits interstices pour les yeux et le nez ; et je sautai par la fenêtre du premier étage. La chute fut admirablement bien amortie par le crâne du premier type, ce dernier se retrouvant la tête la premier dans le sol et assommé. Un petit pouce en l’air à l’épouse pour tenter de la rassurer puis j’allais prêter main forte à son mari. Ce dernier était en mauvaise posture, vaillant et courageux mais terriblement novice pour ce qui était du combat que son adversaire parait ses coups de fourche sans difficulté et toujours avec le sourire. Cependant ce ravissement disparu bien vite quand il me vit approcher. Repoussant le paysan, le faisant trébucher et s’étaler de tout son long au sol, il fit volte-face et prit ses jambes à son cou. Quel pleutre.
Je revins auprès du couple à présent rassemblé et m’assura qu’ils allaient bien, avant de remarquer que quelqu’un se battait plus loin. Une femme ravissante à la longue chevelure blonde et aux courbes opulentes dansait avec un espèce de cerceau de diamant et à la fin deux types comme celui que j’avais enfoncée dans le sol se retrouvèrent hors d’état de nuire. En me rapprochant, quelle ne fut pas ma surprise de reconnaitre la bourgeoise si précieuse qui était assignée à Konoha il y a encore peu. Continuant mon avancée je fis rentrer mon casque dans mon crâne et une partie de mon haut dans mes clavicules de sorte à avoir un joli décolleté plongeant. Que voulez-vous, le style c’est important.
« Hey mais ce ne serait pas Madame Hougyoku Saxa ? Dites donc vous vous battez bien, je ne l’aurais pas cru avec notre dernière rencontre. Qu’est-ce que vous faites ici ? Ce n’est pas un endroit pour une femme de votre … hum … condition. »
Hélas les cris se poursuivaient et il était évidant que ce n’était pas le moment de papoter. Faisant signe à Madame qu’on nous reprenions après, je fis demi-tour et courue jusqu’à la source des hurlements. La bâtisse en flamme, l’incendie risquait de se transmettre aux autres habitations.
« Dépêchez-vous de faire une chaine pour éteindre ça ! » Hurlai-je quand des pleurs arrivèrent jusqu’à mes oreilles. Un père en pleine panique semblait chercher un moyen d’entrer dans le brasier. « Monsieur ! Calmez-vous ! Qu’est-ce qu’il … - MA FILLE EST ENCORE A L’INTÉRIEUR !! »
Pas une seconde à perdre, malgré la surprise de l’annonce je remis mon armure en place et sautai dans les flammes. A l’intérieur c’était l’enfer, le seul, le vrai. La température était suffocante et l’air irrespirable. Aussi rapidement que possible – car je n’étais pas insensible non plus, juste plus résistante – je fis le tour sans trouver personne, et arriver devant un escalier en grande partie détruit, il n’y avait pas le choix il fallait aller voir là-haut. Un peu de chakra dans les pieds et j’escaladai les murs sans risquer d’abimer plus la structure. Chaque seconde comptait. L’étage était déjà bien consumé, et au fond une porte. Je la traversai sans aucune délicatesse. Une fillette était recroquevillée dans un coin avec sa peluche serrée contre elle. Au pas de course j’allai l’attraper mais le sol céda sous mes pieds au moment de la soulever.
Quelques secondes plus tard je ressortais noire de cendre et avec une toux sévère, pour tendre l’enfant dans les bras de son père. Quelle nuit de folie … Mais qui avait bien pu faire ça, et pourquoi ?
Saxa haletait en regardant autour d'elle. La ville était sous attaque, les bandits fourmillaient et l'incendie crépitait non loin, mais une silhouette d'abord étrange se raffinait et se distinguait des ombres, la kunoïchi plissait les yeux et reculait un pied s'attendant à être attaquée une nouvelle fois. Cependant, ce n'était pas un criminel qui venait vers elle, mais cette Konohajin qu'elle avait déjà rencontrée. Elle aussi assez surprise de la voir là se demandait pourquoi elle était là. La Tsuchijin eut pour réflexe de hausser les épaules et d'ouvrir les bras ne sachant pas quoi répondre. Dalleurs, il y avait bien plus important que la discussion à l'heure actuelle. Des gens étaient en danger et avait besoin de leur aide.
Milly faisait signe à Saxa de la suivre pour gagner le lieu de l'incendie. Il fallait aider à éteindre le feu. La femme voulait faire une chaîne. Un peu paniquée, l'Hougyoku regardait autour d'elle et fonçait vers un puits pour commencer à remplir des sceaux. Des villageois avaient déjà commencé à tirer l'eau, la femme cherchait des sceaux, il n'y en avait que très peu. Après quelques mudras, la kunoïchi créait une dizaine de sceaux en diamant pour remplir plus de sceau à l'avance le temps qu'ils avancent dans la chaîne de civils. La demoiselle attachait puis détachait les chaudières pour les donner à la personne derrière elle. Milly quant à elle avait tout simplement disparue de son champ de vision.
La fumée orangée était épaisse et recouvrait le ciel ne laissant passer ni les étoiles, ni la lumière de la lune. Une partie de la toiture s'effondrait levant un nuage de tisons. Les gens toussaient et tentaient de cacher leur visage pour ne pas s'étouffer avec l'air contaminée par toute cette fumée. Deux hommes arrivaient pour briser la chaîne de civils qui passaient les sceaux afin d'éteindre l'incendie. Saxa quittait son poste qui fut rapidement comblé par l'homme derrière elle, alors que l'Hougyoku tirait sur la ceinture de son kimono de nuit. La Tsuchijin concentrait son chakra dans le long morceau de soie le rendant aussi ferme qu'un fouet qu'elle claquait une première fois en direction des étrangers pour les faire reculer afin qu'ils s'éloignent des civils.
Saxa remmenait le ruban pour l'attraper dans son autre main et le faire glisser afin de le tendre. En posant un premier regard sur elle, les hommes eurent envie de rire. Il est vrai qu'une jeune femme délicate vêtue d'un kimono de nuit et d'une sous robe pour dormir ne donnait pas l'image d'un adversaire de taille et pouvait sûrement tomber au ridicule en regardant ses sandales à talon maintenant recouvertes de boue... Elles étaient sans doute fichues dalleurs. L'un de deux dégainait un katana tandis que l'autre restait en retrait pour observer. La kunoïchi attendait les premiers pas de l'homme pour commencer à faire aller et venir son fouet en direction de l'épéiste pour le tenir à distance. Le claquement de la soie ne sonnait pas ordinaire et le bandit s'en méfiait. Il esquivait et analysait en bloquant les coups avec sa lame tentant de couper sa ceinture.
À deux reprises l'homme manquait de peu à couper son fouet, mais n'arrivait pas à s'approcher, cependant, il comprendrait rapidement comment placer sa lame. Saxa ramenait donc son fouet pour l'enrouler autour d'elle ce qui donnait la chance à l'épéiste de s'approcher dangereusement. Avec son autre main, la femme attrapait l'autre extrémité de la ceinture, la relâchait de sa première main et attaquait cette fois de sa gauche. L'Hougyoku visait le cou, mais l'homme levait le bras. Le fouet s'y enroulait rapidement pour que Saxa puisse le tirer vers le bas pour lui faire perdre l'équilibre. Celle-ci passait une jambe par-dessus le bras coincé de son adversaire se retrouvant dos à son visage. Elle utilisait son autre jambe pour donner un coup de pied sur la main qui tenait le Katana. La Tsuchijin tirait sur sa ceinture en se laissant tomber vers l'arrière ce qui poussait l'homme à tomber juste assez avant qu'elle ne s'assoie sur son dos quand il s'écrasait complètement.
Saxa se dépêchait à enrouler sa ceinture autour de son cou, sa main venait se cogner contre son visage lorsqu'elle serrait, puis la kunoïchi se relevait pour regarder son second adversaire qui composait une série de mudras. Désarmée, donc incapable de parer l'attaque, la femme eut seulement le temps de lever les bras devant de son visage avant qu'un coup de vent violent ne la lève du sol et l'envoie quelques mètres plus loin. La Tsuchijin roulait sur le sol humide ce qui salissait sa tenue ainsi que son visage. La chute fut plus douloureuse que le vent lui-même. Étendue Saxa gémissait en se replaçant sur le ventre pour se relever. Le bas de son dos avait sûrement heurté une roche ou quelque chose. La blonde secouait la tête et son adversaire venait l'écraser au sol avec son pied pour tenter de l'immobiliser. La femme perdait l'appuie sur ses bras en cédant sous son poids.
_Enlèves ton gros pied puant de ma personne sale vaurien !
Pourtant c’était loin d’être fini. Alors que la population tentait tant bien que mal de s’organiser pour éteindre l’incendie avant que ce dernier ne se propage aux bâtiments voisins, avec Saxa aidant efficacement avec sa manipulation de … c’était du cristal ou de la glace ? A cette distance impossible d’avoir plus d’information. Tandis donc qu’une chaine humaine se créait, des trouble-fêtes vinrent à nouveau intervenir en se jetant sur les villageois. L’un d’eux sauta et s’agrippa au dos d’un vieux monsieur, ce dernier paniquant totalement lâcha son saut, se mit à courir en se débattant avant de chuter lourdement au sol. Son agresseur sortit un poignard de sa poche arrière, une femme cria. Puis un homme. Le brigand hurlait tout l’air de ses poumons alors sa main tenant l’arme n’était plus que bouillie dans la mienne. Le moindre de ses os craquaient, ses tendons se déchirait et le sang ne tarda pas à gicler au milieu de tout ce vacarme. Une prise au niveau de son col, je le remis debout contre son gré et l’approchai de sorte à ce que son visage soit tout proche de mon casque.
« Qui êtes-vous ? Pourquoi faites-vous ça ? » Demandai-je d’un ton menaçant. « Ah ah les, les Crocs Hurlants ne vous entendront même pas gémir. Ahahah ! »
Sa voix était tremblante, le volume instable. Son cracha percuta ma protection osseuse sans me faire lever un sourcil. Non j’observai autre chose, ses pupilles. Était-il sous drogue ? Elles étaient si dilatées qu’il devenait impossible de discerner la couleur de ses yeux. Il sortit un autre poignard avec sa dernière main valide et tenta à plusieurs reprises de percer l’épaisse couche d’ivoire par-dessus mes cotes. En vain. Et un bon coup derrière le crâne, le voilà dans les vapes. La chaine humaine reprenait difficilement consistance, à grand renfort de hurlement encourageant et d’ordres moins patients.
« Meurs pétasse ! »
La provocation venait de derrière, je n’eus pas le temps de me retourner qu’un choc démentiel me projetai au sol et brisai ma protection sur le point d’impact.
« Meurs ! Meurs ! Meurs ahahahah ! » Hurla la même voix juste avant qu’une série de coup ne me percute le crâne et les épaules.
Un bâton ? Une barre de fer ? Avec quoi se déchainait-il et pourquoi toute cette violence ? Il avait le même rire que son compatriote. J’étais recroquevillée entre ses jambes, ses coups étaient étonnamment violents, chaque impact fissurait un peu plus l’ivoire si bien que des morceaux commençaient déjà à se détacher.
« Enfin c’est notre tour ! Et notre vengeance sera payée au centuple ! Ah ! »
Il n’eut pas le temps de terminer son charabia, ma poigne venait d’agripper ses parties génitales et la seconde d’après elles n’étaient plus attachées à son corps. L’homme se rua au sol en se tenant l’entrejambe malgré les flots considérables de sang qui s’en échappait, me permettant de me relever.
Saxa était en mauvaise posture. Sans aucune once de pitié et alors que mon armure tombait en lambeau – pour rappel il n’y avait rien du tout dessous – je me saisit du futur macchabé et le jetai tel un gros sac de pomme de terre sur son camarade actuellement debout sur la belle bourgeoise. Quand une main fut tendue pour aider la Tsukijin à se relever, une bonne partie de mon haut était à nu et le reste tenait seulement par un renforcement de chakra.
« Ça va ? Rien de cassé ? Restons sur nos gardes ce n’est peut-être pas fini. Tu, pardon vous avez pu avoir des infos sur tout ce bordel ? L’un d’eux a parler des Crocs Hurlants, je suppose que ça doit être encore une sorte de secte de cinglés … Ils ont l’air complètement drogués. Le dernier était d’ailleurs anormalement fort. Et j’ai comme l’impression qu’ils venaient tous de là-bas. » Dis-je en lui pointant les Monts Chizome en altitude. « Ça vous dit quelque chose peut-être. »
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