logo
×Requête technique CartesIndicateur chakraIndicateur InvocationGuide techniqueRecherches
+     Liens utiles
Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

Complainte au clair de lune - FT Itoe
 :: Kaminari no Kuni :: Kumogakure no Sato Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Kaito
Kaito
Kaito
Kumo
Kaito
Grade / Profession : Genin - Recrue
Kaito
Rang : C
Kaito
Messages : 58
Kaito
Expérience : 265
- Allez, retournez chez vos mères, c’est ça ! Allez lui demandez pardon pour votre navrante cruauté !

Les gamins détalèrent sans demander leur reste. Je n’avais pas fait appel à mon double, mais je le sentais gronder sous mon échine ; mes canines s’étaient sensiblement allongées et empêchaient ma bouche de se refermer. Il fallait que je prenne sur moi. Que je me calme. J’étais un shinobi de Kumo, mais avant tout un serviteur de Notre Mère, et ce qui était arrivé ce soir…

Non, je ne pouvais décemment pas fermer les yeux.

- Ca va aller mon grand, ça va aller...

Mes yeux embrassèrent la pathétique silhouette qui tremblait dans mes mains. Un chiot, sûrement de la même animalerie où j’avais travaillé le temps d’une journée ; un chiot que les gamins s’arrachaient, un vulgaire jouet ; un chiot, avec les pattes brisées.

- Ca va aller, ne pleure pas…

Il gémissait lamentablement, si petit, si fragile entre mes grandes mains rugueuses ; il n’avait que quelques mois, à peine sevré, trop jeune pour être adopté, arraché à ses frères et arraché au pelage si doux de sa mère.

- Je m’occuperais de toi mon grand, aller, arrête toi…

J’étais arrivé tard dans ce parc ; je voulais respirer au grand air, prendre mes distances avec toutes ses constructions, tous ces cris ; je désirais si ardemment entendre le chant des feuilles, les roucoulement des oiseaux en cet fin d’été… Mais je n’avais vu encore que l’infâme cruauté des êtres que je voudrais appeler mes frères ; ils se jouaient de la vie humaine, riant de sa faiblesse, de sa détresse. Je ne pouvais rester passif. Je ne pouvais rester à attendre, à contempler les gémissements d’une pauvre créature écartelée.

Alors, j’ai hurlé ; j’en avais rien à foutre des gens qui détalaient en courant, des gosses qui se pissaient dessus et voulaient prévenir leurs parents ; j’voyais que ce p’tit être qui avait besoin de moi. Et seulement de toi.

L’endroit, au coucher du soleil, avait été déserté. J’étais assis par terre, le petit chiot dans les mains, si noir que je ne distinguais que le blanc douloureux de ses yeux. Bercé par ma chaleur, il commençait à se calmer. Je le ramenai contre ma poitrine. On lui avait démis les articulations. A cet âge, autant abréger ses souffrances. Si il n’avait pas d’excellent soin, il ne pourrait plus courir, il ne pourrait plus…

Je ne pouvais m’y résoudre. Mes épaules furent prirent de tremblements. Mais qu’est-ce que je foutais là… Sauver des chiots, dans un village duquel j’aurais voulu partager les idéaux, j’en étais vraiment là ?

- Ô Mère, que puis-je donc faire ?

J’étais seul, avec ce petit être ; le seul homme dans ce foutu pays à partager sa douleur et sa peine.
Kaito
(#)Ven 15 Jan - 22:05
Revenir en haut Aller en bas
Seika Itoe
Seika Itoe
Seika Itoe
Kumo
Seika Itoe
Grade / Profession : Shodaime Raikage
Seika Itoe
Rang : A
Seika Itoe
Messages : 552
Seika Itoe
Expérience : 17
Complainte au clair de lune
Tout est parti d’un hurlement.
Venu de loin, il s’est élevé dans le crépuscule. C’est un hurlement, comme un battement de cœur. Une complainte stridente, fulgurante, qui a fait disparaître un grand nombre d’enfants, comme un claquement d’ailes d’oiseaux.
Au début, c’est juste un hurlement. Suivi d’une fuite.
Suivi d’une peine perceptible à des kilomètres.

Libérée de ses fonctions, Itoe s’est rapidement rendue sur place, à la recherche de réponses à ses questions. Qui a hurlé ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
Bien que séparée de sa cape de Raikage, la Seika ne peut s’empêcher de veiller sur les membres de son village. Un tel hurlement ne peut passer inaperçu et, de toute façon, elle ne compte pas le laisser mourir dans la nature.

Arrivée dans le parc, l’albinos doit se rendre à l’évidence : il est désert. Il n’y a personne.
Pourtant, le cri venait de là. La course effrénée aussi.
Elle est passée devant des gamins qui ont hurlé qu’il était fou, l’autre, là-bas.
Itoe ne sait pas qui est l’autre pour le moment. C’est bien pour ça qu’elle se dirige vers sa position, d’ailleurs. Pour savoir qui il est et pourquoi il a hurlé.

Une silhouette massive trône au milieu du parc, installée dans le silence, immobile.
C’est un homme.
Elle n’est pas sûre de le connaître.
Peut-être se sont-ils croisés, une fois ou deux, au détour d’une rue. Rien de plus, néanmoins. Elle ne parvient pas à mettre de nom sur cette forme, certaine qu’elle n’aurait jamais pu oublier une personne de cette carrure.

À sa hauteur, elle se penche.
C’est là qu’elle constate l’horreur.
Qu’elle comprend.

Entre ses grandes mains bourrues, une toute petite créature. Frêle, fragile, immobile.
Un être miniature, qui ne couine pas, ne gémit pas. Elle ne bouge pas d’un poil.
Itoe se penche un peu plus, constate la gravité de la situation.

« Que lui est-il arrivé ? »

Son regard se ferme, sa mine se fait plus inquiète, plus froide.
Qu’est-ce qui mène à une telle punition ? Une telle attaque ?
Ce chiot n’a pas pu attaquer, ni même se défendre. Il n’a rien fait, rien demandé.
Il était au mauvais endroit, au mauvais moment.
Constatant que l’animal ne bouge vraiment pas, Itoe pose une main délicate sur la silhouette à ses côtés.

« Ne me dîtes pas. Venez, nous allons lui trouver quelqu’un pour s’occuper de lui. »

C’est important.
Ces créatures ne demandent rien, jamais. Comment expliquer à cette adorable boule de poils que ce n’est pas de sa faute ? Que l’Homme n’est pas qu’un immonde monstre qui va l’attaquer au moindre mouvement ?
Comment prendre soin d’un chiot, quand il ne parle pas la langue des hommes ? Quand il a commencé sa vie dans un véritable bain de sang ?
Itoe observe l’homme à ses côtés. Elle lui sourit gentiment.

« Vous me raconterez en chemin, d’accord ? Je sais où aller pour le chiot. »

Déterminée, la Raikage tend la main à l’homme. Vu sa carrure, il pourra tenir la petite bête dans une seule de ses menottes.
Il faut que les deux êtres sachent qu’ils ne sont plus seuls.
Que tout ira bien.
Que cette attaque ne restera pas impunie.
Qu’il n’y a pas que le mal, dans le monde.
Il y a aussi la douceur, la tendresse, la bienveillance.
Seika Itoe
(#)Ven 15 Jan - 22:58
Revenir en haut Aller en bas
Kaito
Kaito
Kaito
Kumo
Kaito
Grade / Profession : Genin - Recrue
Kaito
Rang : C
Kaito
Messages : 58
Kaito
Expérience : 265
Avant d’être une présence, c’est un parfum que je sentis. Un parfum qui arrivait au terme des longs mois d’hiver au Pays des Neiges, un parfum qui se manifestait quand les premiers bourgeons, timidement, s’accrochaient au branche encore à moitié gelées, avec le glorieux espoir de voir un nouveau matin. Ce parfum, c’était celui du printemps, et de ses fleurs qui, une fois l’hiver passée, peuvent de nouveaux briller.

Ses mots résonnaient à mon oreille. Que lui est-il arrivée ? Mes lèvres s’entrouvrirent, mais j’étais tout bonnement incapable de lui répondre.

Mais cette femme, étoile tombée du ciel, avec sa blancheur irréelle et sa fleur planté dans l’oeil, le compris. Elle me sourit. Me parla. Sa main sur mon épaule me paraissait si fine ; des gamins bagarreurs auraient pu lui briser les doigts, comme ils avaient brisés ce petit être.

Je me mis à trembler.

Elle me tendit une main, me sourit. Lentement, je me relevai, le chiot toujours lové contre ma poitrine. Je sentais son petit coeur battre frénétiquement contre le mien. Le calant contre moi, je glissai ma main dans la sienne, et me laissai entraîner dans les rues de Kumo.

Le vent froid d’un été déjà avance, rendu mordant par l’altitude, me fit reprendre mes esprits.

- Ces gamins pensent que la vie animale n’est qu’une rigolade, que ce chiot n’était qu’un objet pour eux, un jouet.

Ma main se resserra contre la sienne. Elle n’avait rien fait, cette belle inconnue, ne pouvait rien y faire ; au moins, elle désirait m’aider. J’avais lu dans son œil, son œil unique, l’intense peine qui l’avait submergé.

- Ils terrifiaient la pauvre bête qui gémissait, qui piaillait. Les gens dans le parc devaient s'en foutre, comme d'habitude. Alors quand ils en ont eu marre de lui courir après, les deux groupes voulaient chacun repartir avec le chiot… Un gamin l’a attrapé par les pattes avant, un autre par les pattes arrières et…

Ma vision se brouilla, enhardit par notre course folle ; ce n’était plus Kaito qui voulait justifier le fait qu’ils avaient fait se pisser dessus une dizaine de gamins, et qui en avait rien à foutre, c’était l’Autre qui réclamait que justice soit faite.

- Et ça a fait crac. Le chiot a arrêté de hurler. Quand j’avais vu leur manège, de loin, je m’étais mis à courir en leur gueulant dessus.

Mon ton se fit plus froid, amer.

- Mais pas assez vite.

J’en avais ma claque. Et puis quoi, c’était à moi de prendre leurs parents par la peau des couilles pour qu’ils apprennent les bonnes manières à leur gosse ?

- Ô Dame, si vous sauver ce petit être, je vous en serez éternellement reconnaissant.

Cette fois-ci, trébuchant sur une irrégularité du sol, je pressai ses doigts entre les miens ; si seulement elle savait ce qu’elle avait fait pour moi, cette Etoile.
Kaito
(#)Mar 19 Jan - 17:47
Revenir en haut Aller en bas
Seika Itoe
Seika Itoe
Seika Itoe
Kumo
Seika Itoe
Grade / Profession : Shodaime Raikage
Seika Itoe
Rang : A
Seika Itoe
Messages : 552
Seika Itoe
Expérience : 17
Complainte au clair de lune
Ils traversent les rues sombres du village en direction d’un vétérinaire. Ce n’est pas exactement le nom que ces savants portent, pas encore du moins, mais c’est là leur spécialité.
Une femme d’une gentillesse sans limite, qui connaît les animaux comme personne. Une Mojuzuka, qui saura exactement comment s’occuper de cette petite bête.

Le grand homme, qui dépasse Itoe de très loin, est plus impressionnant physiquement que mentalement. La Raikage décèle rapidement une grande tendresse dans ses paroles.
Une grande détresse.
Il aime ce petit chien. Il ne le connaît pas, pourtant il y tient comme on tient à son propre animal.

Cette situation est compliquée. Pour elle, il n’y a pas que de la bêtise dans ce comportement. Il y a plus.
Bien plus.
Trop, d’ailleurs.
Des choses difficiles à expliquer, qui justifient mais ne légitiment rien.
La bagarre pour l’animal a été endiablée, suffisamment pour que le petit être, au milieu des mains maladroites de ces enfants, soit victime de leur égoïsme.
Un crac sonore, selon les mots du grand homme. La fin des hurlements, le début d’une longue agonie silencieuse.
Itoe soupire.

Elle regarde l’animal faible contre la poitrine de l’homme. Il est si petit. Si fragile.
Il a l’air si doux.
Si perdu.
Un sourire triste étire ses lèvres.
Il n’a pas couru assez vite. Il n’est pas intervenu assez vite.
La tristesse de cette vie, du sort. On ne peut pas être partout et on ne peut sauver tout le monde.

Cette vie-là, ceci dit, ils pourront la préserver.

L’homme manque de trébucher, serre la main de porcelaine entre la sienne, qui répond par la même pression. Le chien n’a pas bougé.
Elle lui sourit.

« Ne vous en faîtes pas, tout ira bien. »

Ils arrivent devant une petite bâtisse, une maison très modeste. Les lumières y sont allumées, une douce odeur de légumes marinés s’en échappe.
L’estomac d’Itoe se serait mis en route si le stress du sauvetage ne le nouait pas entièrement.

Elle tape doucement à la porte.
Une femme d’une trentaine d’années, le regard d’un vert émeraude, les cheveux noirs corbeau, leur ouvre rapidement. Son sourire apparaît rapidement.

« Madame la Raikage ! »

Elle les observe, se rend compte de la présence dans les bras du grand homme.
Son sourire disparaît aussi vite.

« Oh non, c’est pas vrai. »

Elle s’approche du chien, ne le touche pas encore.

« Je m’en occupe. »

D’un geste assuré, qui montre une expertise acquise avec les années, la Mojuzuka se saisit de l’animal et l’emmène avec elle.

« Entrez s’il vous plaît. Et fermez derrière vous ! »

La Raikage s’exécute et laisse la jeune femme partir s’occuper de la petite bête.
Elle regarde le grand homme, lui sourit.

« Tout ira bien, faîtes-nous confiance. »

Oui, elle saura très bien s’en occuper.
La main de porcelaine n’a pas lâché celle de marbre. Elle continue de la serrer, de la presser de temps en temps.
Les considérations précédentes attendront. Pour l’heure, seule la sécurité de l’animal compte.
Seika Itoe
(#)Sam 23 Jan - 18:22
Revenir en haut Aller en bas
Kaito
Kaito
Kaito
Kumo
Kaito
Grade / Profession : Genin - Recrue
Kaito
Rang : C
Kaito
Messages : 58
Kaito
Expérience : 265
Elle avait le même éclat dans le regard que moi, cette femme ; lorsque l’aspect rieur de ses yeux laissa sa place à une gravité, une fulgurante douleur m’étreignis la poitrine. Nous étions trois penchés sur ce petit être, il ne pouvais que guérir. Il devait guérir. Il le devait.

Lentement, la main de la trentenaire se saisit de la petite boule de poil tremblante ; elle le manipula avec une délicatesse perceptible, et suivis de ses doigts fins un contour imperceptible. Son visage se ferma. En nous demandant d’entrer, elle disparut avec le chiot dans une autre pièce ; je refermai doucement la porte, ma main toujours emprisonnée dans de la femme à la chevelure blanche. Je soupirai.

Quel tableau j’offrais là. Grand et gauche benêt étriqué dans une maison trop petite, incapable de me débrouiller seul. Depuis quand es-tu si faible, Kaito ? Depuis quand as-tu besoin qu’on te prenne par la main ?

Lentement, mes doigts quittèrent les siens ; la vapeur qui s’échappait d’un bol en disait long sur l’heure à laquelle nous étions arrivés, et je le couvris d’un couvercle pour ne pas qu’il refroidisse. Après tout, le verdict ne mettrait pas à tomber. Passant une main sur mon visage, je me retournai vers la femme qui m’avait emmené jusque là.

Une albinos, comme j’en avais quelque fois vu dans la forêt, d’une grande beauté ; elle respirait une douceur tendre, et d’un souffle, j’aurais pu la faire vaciller. Si ça n’avait était son regard carmin et la fleur qui prenait place dans son orbite.

- Dame…

Le monde s’assombrit, et les paroles de Mojuzuka me revinrent. Elle avait reconnu, mon albinos…

- Raikage !

Je me laissai aller à un petit rire ; comment était-il possible, ô Mère, que dans ces instants les plus froids et cruels, tu offres à mes yeux la merveille que j’ai temps voulu rencontrer ? C’est dans la souffrance que tu me laisses avancer ?

- Ô Dame, j’avais entendu parler de votre bonté, mais j’ignorais que le sort d’un chiot vous importait plus que des enfants effrayés qui fuient dans les rues de votre village.

Je lui adressai un pâle sourire en m’inclinant légèrement, les bras ouverts.

- Je m'appelle Kaito.Jamais je n'aurais pensé vous rencontrer de cette façon… Je dois vous avouer que je reprends mes instincts sauvages lorsque je suis confronté à de tels agissements. Je suis navré d’avoir dérangé la sérénité du village, mais ces gamins… Ils recommenceront pas de sitôt.

Je sentais ma vision s’embrumer au fur et à mesure que je parlais ; l’Autre voulait exprimer sa rage et me faisait voir par ses yeux. Remerciez vos étoiles que j’exècre la violence, villageois. Car mes griffes vous aurez démembrés aussi sûrement que ma colère.

La tête brune de la Mojuzuka passa par l’encadrement de la pièce.

- Vous devriez venir voir, Raikage, et puis…

Elle me rendit mon regard brûlant, se mordant la lèvre.

- Vous devez prendre une décision.
Kaito
(#)Mer 27 Jan - 18:19
Revenir en haut Aller en bas
Seika Itoe
Seika Itoe
Seika Itoe
Kumo
Seika Itoe
Grade / Profession : Shodaime Raikage
Seika Itoe
Rang : A
Seika Itoe
Messages : 552
Seika Itoe
Expérience : 17
Complainte au clair de lune
Ça lui tombe sur les épaules comme la plus brutale des évidences. Ça l’écrase presque, ça le met dans tous ses états.
Itoe l’observe avec un sourire.
Qu’il ne l’ait pas reconnue jusque-là n’est pas surprenant : leurs deux esprits tournaient à plein régime pour ce petit être blessé. Ils ne se sont pas souciés ni de l’un, ni de l’autre, à tort ou à raison d’ailleurs.
Ils sont arrivés là, main dans la main, protecteurs de la créature blessée ramassée par Kaito.

Il se met à rire, admet qu’il ne l’imaginait pas du genre à préférer le sort d’un chiot à celui d’enfants.
Ça fait arquer un sourcil à Itoe, qui ne le considère pas réellement de cette manière. Elle prend la réflexion différemment, considère les deux êtres d’une manière qui les met sur la même balance.
Il s’incline, enchaîne.
Kaito. L’homme aux instincts sauvages, désolé d’avoir troublé la sérénité du village, incapable pourtant de s’en contenir.
Itoe secoue la tête.

« Non, non, ce sont des choses qui arrivent. D’aucuns se plaindront du bruit, les autres seront à même de comprendre quoi il en retourne. Vous n’êtes pas le premier à troubler une paix toute relative, vous ne serez pas le dernier non plus. Vous aurez probablement une petite tape sur les doigts, rien de bien grave. Veillez à ne pas trop le faire et tout ira bien. »

Un sourire.
C’est un choc, probablement. Une bête sauvage qui hurle au beau milieu du village.
Mais ce n’est pas une surprise. Ce n’est pas non plus un fait totalement détonant dans le paysage Kumojin. Des bordéliques, ils en connaissent beaucoup, ils ont leurs moments eux aussi.
Aujourd’hui est le moment de Kaito, ni plus ni moins.
Tant qu’il ne blesse personne, il n’y a rien à déplorer.

La tête de la Mojuzuka apparaît dans l’encadrement de la porte, alors qu’elle les observe tous les deux.
La situation est plus grave qu’il n’y paraît.
Le cœur d’Itoe manque un battement. Une décision ?

Sans plus attendre, elle quitte la pièce principale et se rend dans celle attenante.
Le chiot, couché sur la table d’opération, n’est pas sorti d’affaire, mais il est toujours vivant. Il gît faiblement, étendu là.
Ses pattes arrières ne semblent plus répondre.

Itoe s’approche lentement.
Elle n’y connaît rien aux animaux, sait seulement que ces êtres n’ont pas le même fonctionnement que les adultes. Ils ne réfléchissent pas de la même manière, ne perçoivent pas l’Homme de la même façon. C’est à peu près tout ce qu’elle sait. Autant dire que ce n’est pas beaucoup.
Que faire d’un animal comme celui-ci, une fois blessé ?

La Mojuzuka lui emboîte le pas.

« Il va vivre. Nous devons désormais décider de la façon dont il va vivre. »

Itoe se tourne, l’observe longuement, sans comprendre où elle veut en venir.

« Il a subi de telles lésions qu’une partie de son corps ne lui répondra plus jamais. »

Elle s’approche de l’animal, pointe du doigt tout le bas de son corps.

« Il ne pourra plus jamais se servir de ses pattes arrières. Je peux soigner tout le reste, mais je ne peux plus rien faire de ce côté : les attaques ont fait trop de dégâts. En grandissant, il pourra apprendre à vivre sans, mais il faut que vous soyez d’accord pour cela. Je m’assurerai que cela se fasse sans douleur. Je peux les lui laisser, évidemment, mais elles seront un poids mort lorsqu’il grandira. »

Itoe inspire. Elle ne sait pas.
Qui est-elle pour décider des meilleurs soins à réaliser sur une aussi petite créature ?
Son œil écarlate vient chercher Kaito.

« Qu’en pensez-vous, Kaito ? »

Il est plus proche de l’animal qu’elle, non ?
Il comprend probablement mieux de quoi il en retourne. Plus à même de savoir ce qu’il convient de faire dans cette situation.
Inconsciemment, Itoe s’est mise à se triturer les doigts pour faire descendre son niveau de stress.
Tenir une vie entre ses mains … A-t-elle la force de faire ce qu’il faut ? En est-elle capable ?
Son œil unique se perd dans les prunelles de l’homme animal. Et lui ? En est-il capable ?
Seika Itoe
(#)Jeu 11 Fév - 15:52
Revenir en haut Aller en bas
Kaito
Kaito
Kaito
Kumo
Kaito
Grade / Profession : Genin - Recrue
Kaito
Rang : C
Kaito
Messages : 58
Kaito
Expérience : 265
Ne pas trop le faire. Il me fallait donc apprendre en souffrant des aberrations inhérentes aux personnes qui vivent et grandissent entassées les unes sur les autres. Mais qu’est-ce que tu foutais là, Kaito ? Pourquoi étais-tu sorti de ta côte gelée, pour servir et protéger, servir et protéger ces gens là ? Je n’en étais plus si sûr.

La Mojuzuka ressorti de la pièce où elle avait emmené le chiot, l’air grave. La Raikage avait l’air visiblement exténuée fatiguée devant la fatalité qui s’offrait à elle. Nous l’accompagnâmes dans sa salle de soin, une pièce blanche qui sentait ma gnôle de Yuki no Kuni ; son discours faisait terriblement froid dans le dos.

- Ô Mère…

Délicatement, dans mes grandes mains rugueuses, je recueillis la petite créature. Il était beaucoup plus tranquille, respirait plus lentement, les paupières fermées. C’était à moi, de choisir, à le condamner à une vie sans patte-arrière ? Il ne pourrait ni bondir, ni gambader, ni chasser ; on le prendrait en pitié. Méritait-il de mourir pour autant, tout ça à cause de la cruauté de quelques gamins ?

C’était atroce. Tout cela était une horreur.

Je plongeai dans l’unique œil écarlate, qui me demandait mon avis.

- Ce n’est pas à nous de décider, Raikage. La Nature reprendra ses droits si elle le veut, tout ce que nous pouvons faire, c’est apaiser ses douleurs.

Je me retournais vers la Mojuzuka.

- Si vous amputez ses jambes, il ne pourra jamais plus courir. J’ai déjà vu des quadrupèdes paralysés qui s’étaient accommodés à traîner leurs pattes, surtout les chats. Mais avec une bonne ossature en bois qui lui maintiendrait les membres droits, il pourrait marcher facilement, et profiter comme il pourrait. Après tout, ce n’est pas une race qui devient bien grande, et même brisées, ses pattes continuerons de grandir.

La petite bestiole se pressait contre moi, dans son demi-sommeil, et je l’avais une nouvelle fois ramener contre mon torse, en une attitude protectrice.

- Qu’en dites-vous, dame ? Vous avez beaucoup plus l’habitude de ces choses que moi.

Reposant mon attention vers la Raikage, ma voix pris une autre inflexion. L’Autre brûlait sous ma peau, brûlait dans mes yeux.

- Concernant les sales gosses qui ont fait ça, permettez-moi de les punir. Il faut qu’ils apprennent qu’ils ne sont pas maître du monde dans lequel ils évoluent, et ce n’est pas une simple frayeur qui va les dissuader de recommencer. Ce n’est pas un problème de comportement, c’est quelque chose que chacun doit apprendre. Le respect.

De sa réponse dépendrait nombres de mes choix quand à mon futur dans le village caché des nuages.
Kaito
(#)Ven 19 Fév - 19:12
Revenir en haut Aller en bas
Seika Itoe
Seika Itoe
Seika Itoe
Kumo
Seika Itoe
Grade / Profession : Shodaime Raikage
Seika Itoe
Rang : A
Seika Itoe
Messages : 552
Seika Itoe
Expérience : 17
Complainte au clair de lune
Ce n’est pas à eux de décider.
Itoe se mordille la lèvre inférieure. N’est-ce pas à eux de le faire ? Réellement ? La nature reprendra ses droits tôt ou tard, certes, mais à quel prix ?
Faut-il réellement laisser la vie de ce petit être entre les mains de mère Nature ? Ne peuvent-ils pas faire quelque chose avant d’en arriver là ? Pour limiter sa souffrance, par exemple ? Pour l’aider ?
Kaito semble d’avis de l’aider, au moins en apaisant ses douleurs. Ils sont au moins d’accord à ce sujet.
Itoe opine du chef.

Il se tourne vers la Mojuzuka, lui explique qu’il est complexe, pour un animal, de se voir amputé de ses pattes. Partant de là, il propose une ossature en bois qui maintiendrait les os du chiot en place. Ainsi, avec les os droits, il pourrait marcher, voire même courir. Sa race étant celle d’un petit chien, il ne grandirait pas énormément, donc sa croissance ne créerait pas trop de différences, tout en se faisant plus ou moins normalement.
Itoe le regarde, admirative. L’idée est drôlement bonne.
Un sourire étire les lèvres de la Mojuzuka, qui semble apprécier la proposition, elle aussi.

« En effet, ce serait une chose à faire. Nous prendrons soin de lui en attendant, jusqu’à ce que la structure soit faite. Une fois réalisée et adaptée, nous verrons comment il s’y adapte. Bonne idée, Kaito. »

La vétérinaire retourne s’occuper de l’animal, lui administre diverses substances, des produits que la Raikage ne connaît ni de près, ni de loin.
Heureusement qu’il existe des personnes comme elle, capables de communiquer avec les animaux et d’en prendre soin. Le monde se porterait moins bien en leur absence.

La voix de Kaito ramène Itoe sur terre.
Elle arque un sourcil, cherche à comprendre.
Il parle de « sales gosses », de leur apprendre. Le ton employé ne convient pas du tout à l’Ombre. Comme elle n’est pas certaine des intentions de son subordonné, elle préfère prendre la température.

« Qu’entendez-vous par les ‘punir’, Kaito ? »

Avant même de lui rappeler qu’il n’est pas la police, elle aimerait comprendre. Qu’est-ce qu’il compte faire subir à ces gamins ?
Certes, ils sont irrespectueux, mais, au bout du compte, ce ne sont que des gosses. Qu’ils soient mal élevés, c’est une chose, mais ça ne justifie pas de lourds sévices.
De ce fait, Itoe aimerait comprendre.
Son ninja fait partie de sa hiérarchie, il pourrait punir ces enfants. Techniquement, le fait d’être Genin le rendrait plus taillé pour cette mission, il est plus proche de ces êtres que la Kage. Mais il faut avouer que se faire tomber dessus par la Kage en personne, ça fait plutôt peur.
Reste à savoir la manière dont il le perçoit : peut-être n’est-il pas trop brutal, peut-être ne pense-t-il pas totalement à mal.
Peut-être y a-t-il de la douceur au-delà du grondement de l’ours.
Peut-être.
Seika Itoe
(#)Ven 26 Fév - 19:14
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
(#)
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: