mère nature, révèle moi l'objet de ton désir

Le cyclone prenait naissance non loin de Rôran, dans une partie abandonnée du désert et ce, malgré le plein soleil et l’absence de nuage…

Dans l’une des tours d’observation de la petite oasis, une femme à la tignasse rousse et au caractère militaire s’écriait en commandant les troupes présentes pour les envoyer vérifier l’état de la barrière qu’elle avait elle-même placé tout autour du village. À ses côtés, son mari et son fils, qui tous deux dans une partie de bras de fer, ils ne prêtaient pas trop attention, sachant qu’il comprendrait assez vite si leur présence était de mise, mais également trop absorber dans leur jeu sans fin.

-J’aurais pourtant parié que la météo n’annonçait rien avant quelques jours, foutu désert...

Relisant une note arrivée par faucon voyageur quelques jours plus tôt, la femme se surprit à froisser celle-ci alors que son amoureux gagna une fois de plus l’affrontement avec leur enfant. Écrasant son poing sur la table jusqu’à faire sursauter tout homme encore présent, il accompagna sa victoire d’un cri guttural digne du plus grand des primates.

-Mayuri, viens ici. S’exclama sa mère.

N’ayant pas de meilleur moyen d’éviter une revanche forcée, le balafré quitta l’homme tout sourire qui embrassait ses muscles saillants.

-Hmm ?  

-J’ai reçu l’information qu’un cousin arriverait bientôt dans les parages, il ignore lui même que je suis probablement l’une des seules membres du clan qui l’accueillerait à bras ouverts, et ce, malgré les indications du conseil... Je veux que tu ailles vérifier, si je me fie aux informations, celui-ci aurait le plus grand besoin de nous. Tu comprends ce que je veux dire ?

Dit-elle en lui prenant la nuque pour coller leur lobe frontal dans un écho qui fit déferler une tonne d’informations dans la tête du jeune Hizori. Comprenant la gravité de la chose, suite à cette cascade d’émotion, le roux compris sans vraiment trop savoir en fait, sa mère avait ce don. Spécialiste en sensorialité, elle arrivait à partager ses émotions et ce qu’il venait de voir n’était que mélange de mélancolie, d’envie d’aider une âme perdue, rejeté ?

De l’autre côté de la pièce, le géniteur envoya la gourde de sable du jeune adulte à pleine vitesse par la fenêtre et comme à son habitude taquine, mima un oiseau à son fils avec ses mains parsemées de cicatrice. Il était temps de voler de ses propres ailes.

Ne perdant pas plus de temps, l’homme aux cicatrices, un peu frustré par les enfantillages de son père, y vit l’occasion parfaite pour faire le grand saut. Il invoqua son sable alors qu’il prenait la direction de la tornade, récupéra sa précieuse gourde et son nuage de sable le propulsa en direction de la tornade alors qu’il remontait sur son visage son foulard ninja.

Une fois à bonne distance, il rompit sa technique et atterrit doucement sur les branches d’un vieil arbre mort, celui-ci avait encore quelques branches solides et malgré son air décrépi, accueillit l’Hizori comme un charme.

Du haut de son perchoir, le roux dont la tignasse prenait tout son éclat sous le soleil de midi, porta une main sur son front pour tenter de visualiser un homme au centre de ce cyclone, mais n’y vit qu’un phénomène à l’allure naturelle…

-Mère s’est peut-être trompée…

De mythe à réalité

Du haut de sa réflexion, comme si Amaterasu lui-même répondait à ses paroles. Un homme prit forme. Apparaissant comme un miracle, ou un Djinn, celui-ci trouva le sol avec un effet qui fit douté de l’état de celui-ci, de brumeux à solide, s’était comme si cette tempête n’était autre que l’intérieur de cette âme, prenant forme, condensant son énergie jusqu’à recréé une enveloppe charnelle. C’était comme regarder un étrange spectacle, d’un avis ninja, celui-ci démontrait une technique intéressante, mais pour l’homme du désert, c’était l’apparition d’un miracle, de l’impossible et d’une fable vieille comme le monde. Qui était-il ? Comment ? Pourquoi ? Mais toujours perché comme un rapace affamé, le roux n’en déduit qu’il n’avait d’autre choix que de le questionner. Sa gourde s’ouvrit et il bougea.

Bondissant dans un élan caractéristique à son entrainement militaire, il sentit presque l’arbre se fendre sous le départ fugace de ce poids non désiré sur son frêle corps séché. Mayuri atterrit sur un pilier de sable prenant forme sous ses pieds, comme pour l’accueillir avec la plus grande des délicatesses. Celui-ci était à la fois rapide et docile, répondant aux Mudras distinctifs de son créateur pour amortir sa chute et finalement jusqu’à le porter non loin de son cousin encore inconnu.

Sur ses gardes, le balafré d’un air d’enfant, naïf et curieux. S’écria avec tout l’espoir du monde.

  -Tu es un esprit du désert ? D’où viens-tu ?  

Parcourant de droite à gauche la scène, il ne vit que les stries dans les dunes, rafales passées, mais aucune lampe dorée pour lier cette créature de légende à son obligation. Une tête pleine d’interrogation attirerait probablement le regard de l’homme aux cheveux de blé. Espérant ne pas l’effrayer, le guerrier manieur de sable commençait à réfléchir, s’il avait trois vœux, que demanderait-il ?

En même temps, le pilier toujours en mouvement le suivait doucement, manipulation précise de milliers de grains jusqu’à épouser les formes de son corps, fournissant à l’Hizori un semblant de chaise pour lui permettre à la fois de prendre son aise, mais de lui offrir un endroit parfait pour sa réflexion.

Embêter par l’autre toujours au sol, deux de ses doigts partirent en direction du ciel et le reste de son pilier, à une vitesse impressionnante démontrant à la fois sa maitrise et ses années de pratique, pour offrir à son invité le même privilège.

  -Voilà, c’est mieux ainsi, donc dit moi, comment ça fonctionne ? Je peux demander n’importe quoi ?  

Donc pas de vœux ?

D’un air plus sévère qu’à son arrivée, le roux compris bien que celui-ci n’avait pas envie de plaisanter. S’il s’était permis de le traiter ainsi, c’était car Rôran et sa vigie de mère voyait tout. Il était donc certain de ne pas être en danger. Mais encore une fois, la surprise le frappa de plein fouet. Un Hizori ? Il ne le connaissait pas pourtant, il devait donc s’agir de son cousin !

  -Je n’irais pas par quatre chemins alors, Rin. Je suis Hizori Mayuri.    

Dit-il en rappelant tout son sable dans sa gourde, laissant celui du désert retomber mollement au sol comme s’il n’avait jamais été utilisé et laisser les deux hommes parler sans rien de menacent à l’horizon. Il le croyait, seul un autre Hizori aurait reconnu son nom clanique à sa maitrise, car bon… Le clan n’était pas reconnu pour garder leurs ennemis en vie.

  -Je suis venu pour vérifier quelque chose, je sais que ça ne sonnera probablement pas comme tu l’espères, mais soit franc et tout iras bien pour toi. Je ne te testerais pas avec nos coutumes, en fait j’attends la venue d’un lointain cousin.  

Croisant les bras, le roux définitivement plus grand et costaud, toisa son junior d’un œil attentif. Il avait presque l’air d’une femme en fait, ces traits délicats, cette façon gracieuse de bouger, comment y arrivait-il ? Avait-il mis du sable dans ses vêtements pour pouvoir planer ainsi ? Curieux, Mayuri décida de reprendre ou il s’était arrêté.

  -dis-moi, Rin. Es-tu en fuite ?  

Sans lui avouer qu’il était en fait de son côté, l’esprit calculateur du roux désirait savoir. Pouvait-il lui faire confiance ? Serait-il en mesure de lui dire la vérité alors qu’il lui laissait la chance de rattraper son premier mensonge ? Aucun Hizori ne pouvait disparaître et réapparaitre comme par magie et puis ce sable n’avait pas bougé comme un membre de son clan aurait pu le faire, il n’y avait donc aucune maitrise du sable, peut-être que ce jeune était-il encore incapable de fusionner ses deux affinités ? Peut-être était-il un sang mêlé ? Dans tous les cas, il entendait les paroles de sa mère résonner dans sa tête. Oui, il avait effectivement plus besoin d’eux qu’il ne pouvait s’en douter.

Quand même, la main du manieur de sable avait retrouvé sa gourde alors que ça jumelle, de l’autre côté agrippait sa hanche pour enlever toute suspicion. Sa mission était de le ramener, mais s’il lui mentait encore, il l’immobiliserait avec son étreinte de sable. Point. Sa mère ferait le reste, car pour l’instant, la tension était palpable et le destin de Rin était entre ses mains, pourvu qu’elle reste tangible.

Viens ici petit frère.

Mayuri l’avait bien entendu, mais peut-être celui-ci comprendrait en vivant sous son toit. Les valeurs des Hizori… Mitigé, bien qu’en général aussi froide que cruelle n’était rien en comparaison aux valeurs d’unité et de famille que lui avait enfoncé son père dans le crâne à coup de poing, ou même ce que sa mère avait pu faire avec ça manipulation du sable.

«Ce que ça peut me faire ?» Réfléchissait-il en ne lâchant pas sa mission du jour des yeux. Devait-il lui expliquer ? La peine, le désespoir et le chagrin qu’il avait vécu par le passé ? Puis, il fit une référence à l’entrainement… Non, ce n’est pas tout le monde qui passe tout son temps à s’entrainer, quand était-il de vivre ? La vie de tous les jours était une bien meilleure façon d’apprendre, l’entrainement… Il voulait donc nier la réelle raison de son éloignement vis-à-vis du clan, il voulait rester seul ?

  -Inconcevable.  

D’un ton neutre et grave, ce seul mot avait quitté sa bouche. Il n’espérait pas lui faire comprendre, mais une partie de lui se demandait. Qu’est-ce qui l’avait rendu ainsi ? Son clan était sévère, fourbe, calculateur et il oubliait des mots bien pires, mais une notion d’union au sain de ce clan, de protection et de voie engravée par le vent du désert reliait chaque Hizori.

L’autre lui demandait de le laisser tranquille.

D’accord, il ne s’acharnerait pas plus longtemps, il ne perdrait pas plus de temps à essayer de lui faire comprendre que son clan, sa branche plus particulièrement, était différente. Il lui donnerait autre chose. Il obtiendrait ses réponses autrement. Rin était un homme de poing, il souriait d’un air carnassier. «Parfait» finit-il par se dire dans sa tête.

  - Ne m’en veut pas si je te donne ce que tu demandes !  

D’une série de mudras en continu, le roux s’arquant déjà en position de cavalier s’élançais dans un arc de cercle pour prendre de la vitesse alors que ses mains composaient les signes, enchaînement et nécessité. Un pilier de sable surgi du sol à une vitesse effrayante, ayant pour but de mettre de la distance entre lui et son adversaire en le frappant de biais, sur le côté droit de Rin, ce même pilier s’élèverait à la diagonale entrainant le corps leste de sa cible avec lui sur plusieurs mètres. Mayuri, dans un élan déjà commencé, enclencherait une poursuite sur ce même tremplin tout en emmagasinant du sable sur sa main droite et d’un bond final, tenterait une descente du poing vers ce gamin tant en manque d’entrainement.
Dans la vie, il n’y a qu’à demander si tu veux t’entrainer.

RÉSUMÉ:

Prend ma main

Cette fameuse bille de vent compressé l’avait surpris et bien évidement éveiller sa curiosité, gourmandise insatiable sur l’univers des techniques Shinobi. Non seulement Rin n’était pas capable de manier le sable, mais il avait une maitrise si raffinée du Fûton, qu’il serait capable de faire bien des jaloux. À ses yeux, le roux qui dans son élan souhaitait tester son cousin, se demandait comment jusqu’ici, tout s’était déroulé pour lui… Indubitablement, il était tout deux marqués par le symbole de leur clan, mais lui, le paria avait dans ses yeux, dans cette manière de réagir, aucun plaisir. Une lueur de peur peut-être ? Aucune idée, mais pour le balafré, c’était assez pour retenir ses coups. Un sentiment de malaise s’immisçait entre son maniement du sable et celui du venteux. Défense, réflexe et entraves du passé…

« Alors toi aussi tu veux en finir alors que tu ne me connais même pas ?! »

Cette phrase choqua et confirma ce qu’il s’imaginait. Il devait avoir vécu l’enfer, car lui-même avait gouté le fouet Hizori étant plus jeune, celui-ci bien éveillé contre tout comportement jugé comme un manque de noblesse ou de mauvais comportement pour cet ancestral clan du désert. C’était également ce qui avait donné cette idéologie de changement à son père, beaucoup trop alaise avec ses poings, qui à mainte reprise avait attiré les fougues des anciens, de par ses actions évolutionnistes trop répété.

« Vous êtes tous les mêmes ! Arrogants et violents ! »

Ajoutât-il pour amplifier la rage véhiculée par ses souvenirs, ces marques ancrées dans sa peau au fil du temps. Décidément, il savait que son clan n’était pas tout rose, mais Rin était probablement celui des deux ayant le plus souffert et cette seule idée donna le déclic à l’Hizori de Rôran. Il comprenait le pourquoi, sa mère l’avait envoyé, il comprenait pourquoi il valait mieux en rester là, malgré sa curiosité.

Cependant, il n’eut pas le temps de réagir, ou même de répondre, cette même bille luminescente se fit propulser en sa direction et l’envoya valser. Utilisant son sable pour retrouver son équilibre, il n’eut que le temps de remuer son même pilier pour bloquer les lames de vents qui déchiquetèrent celui-ci comme du papier… Dangereux ce Djinn.

     -Stop Rin, je ne te veux aucun mal. Ce n’est pas une tactique non plus pour te jouer un mauvais tour. Marquant une pause pour laisser le temps à celui-ci de réapparaitre, ou non. Il reprit en levant les mains, en signe de paix.       En fait, je crois comprendre pourquoi on m’envoie à ra rencontre. Tu es considéré comme un pariât n’est-ce pas ? Rejeter, traiter comme un moins que rien de par ton manque de réussite via notre spécialité… Crois moi, ma famille te comprend et t’offrira asile, sans questions. Mon père même, malgré ses dons, est considéré comme un traitre à un certain niveau, de par ses idéaux qui défendent les gens comme toi. Ici, nous ne jugeons pas un Hizori à son talent, mais à son sang.

Une main pleine de miséricorde

Les bourrasques qui émanaient du jeune homme faisaient presque rigoler le balafré. Dans le désert c’était plus que courant d’affronter cet élément, mais ce qui titillait le roux, c’était principalement le rapport avec les émotions du garçon. Il était bien trop transparent.

-Ma mère, spécialiste en communication. Elle a des yeux partout, dans chaque branche autant principale que secondaire de notre belle et grande famille. Dit-il en levant les bras au ciel, une pointe d’ironie dans la voix.

Puis, le sourire carnassier du ninja réapparut. L’écorché vif ? Il avait du répondant le petit. Savait-il simplement qu’à son âge, mayuri avait déjà été utilisé comme arme lors de combat clanique, qu’il avait tué si souvent que l’acte en soi avait perdu de sa force ? Qu’écorchée, n’était à ses yeux qu’une épine au pied en comparaison à ce qui l’attendait s’il ne revenait pas avec lui, cet enfant troublé et aveuglé par les émotions ? Probablement pas.

Soupirant, le roux décida de s’approcher, redescendant les mains de manière à montrer ses intentions pacifiques alors que son sable si encore éparpillé lui, revenait à sa gourde jusqu’à la combler.

-Je pourrais effectivement te mentir, mais sache que ma mission n’est pas donnée par le clan ni le village, mais bien par ma mère elle-même. Je n’ai donc aucune raison valable de te mentir, car si tu désires repartir, personne ne te retiendra Rin. Une main leste parcourue ses cheveux orangé, enlevant les grains de sable qui auraient pue s’y loger. Tu n’as pas faim ? Ça me creuse toujours l’appétit de faire de l’exercice.

Mayuri n’avait pas l’intention d’en rajouter plus. S’il ne voulait pas le suivre, il le récupèrerait une autre fois. Ou son père s’en mêlerait, car en réalité il ne savait même pas pourquoi sa mère lui offrait l’asile. Cette simple idée le fit frissonner, le paternel avait des manières bien plus convaincantes que lui quand il s’agissait de ce type de problème. Enfin bref, il lui tendit finalement une main amicale.

-Aller, baisse ta garde et prends un grand respire petit, ici on est tous des Hizori. Tu verras, peut-être qu’avec un peu de temps ta deuxième nature viendra compléter ta maitrise du vent ! Et sinon, ce n’est pas plus grave, mon père a choisi de renier le sable alors il pourra t’apprendre bien des choses si sa tu intéresses !

Allait-il lui serrer une main signe de nouveau départ, allait-il accepter de le suivre, que se soit pour le repas, la formation, ou même un refuge temporaire. N’était-il pas curieux de rencontrer celle quoi désirait le rencontrer ?

Marché conclu

Décidément, Mayuri avait affaire à un cousin sur ses gardes, mais il n’en fit pas tout un plat. Celui-ci acceptait de le suivre et c’était assez pour lui, pour remplir ses objectifs. Il n’avait pas besoin de rien d’autre. Il ne lui expliqua cependant pas ses motifs, oui il était très calme, peut-être trop ? Nul n’empêche que si sa mère l’envoyait, son père et une poignée d’Hizori tout aussi compétent devait être dans les parages, elle ne laissait jamais rien au hasard.

-Tu vas voir, ils sont super les parents, si tu es chanceux, tu rencontreras peut-être même Romuru, ma cadette ! J’ai entendu mère dire qu’on mangeait du scorpion grillé ce soir ! On va se régaler ! Et pour cette histoire de dôton, ne t’en fais pas. Je suis même sûr que tu t’entendras bien avec le vieux !

Laissant son cousin sur l’effet de la surprise à venir, il refusa de répondre à toutes questions supplémentaires. Et ainsi, le duo parcourut la distance restante entre leur position et Rôran.

Quelques heures plus tard, en milieu d’après-midi, Rin et Mayuri ayant fait le tour de l’Oasis sous prétexte que la matriarche n’était pas prête, finir leur marche devant une maison des plus modeste, deux étages et ce qui semblait être une corde à linge sur le toit. Un petit terrain et une clôture séparant la propriété du reste des habitations.

-Nous voilà à la maison ! Suis-moi !

Sans hésiter, le roux ouvrit la voix, puis la porte et évita de justesse un Kunai qui se planta dans la porte. Assurément, quelqu’un avait visé sa tête, mais celui-ci semblait habitué… Sur ses gardes, il bondit dans la demeure en jurant contre son agresseur et se retrouva à perdre dans un jeu de bras et de coude, de lutte au sol…

-Laissons les hommes à leur jeu, tu dois être Rin, je suis la mère de Mayuri. Hizori Kochiyo et mon mari, Mohei que voici. Dit-elle en pointant le grand roux qui étranglait son fils d’une clé de bras.

Prenant l’épaule de Rin sans qu’il ne puisse lui échapper, elle le traina de force vers la cuisine, laissant les deux goujats s’étouffer dans la pièce principale. D’une touche maternelle, elle le pressa vers un tabouret et retourna s’équiper de son tablier.

-Alors, il semblerait que certains membres du clan ne t’aient pas traité comme il se doit. Je m’en excuse, sachant très bien que, comme tu t’en doutes surement, je ne pouvais rien y changer. Bref, sache qu’ici, tu seras toujours le bienvenu, tes allées et venues dans cette maison seront toujours sous ma juridiction et le clan, aussi puissant soit-il, devra nous passer sur le corps pour t’atteindre ici. Alors, j’ai eu vent que tu n’es pas capable de maitriser le sable, manque de terre dans ton arsenal. Cependant, tu te spécialises en futon non ?

Et cette simple réplique s’égailla d’un bruit d’explosion dans le salon, le père apparut aussitôt, des étoiles dans les yeux et s’accouda sur le comptoir comme un don Juan, il fessait les yeux doux à leur inviter alors que son fils, la joue rouge, arrivait derrière dans le cadre de porte en demandant une revanche.

-Alors petit, tes pros du maniement du vent ? dit moi, quand tu l’utilises, tu émanes ton chakra der toi, ou tu l’aspires de l’environnement ?

Soupirant, les deux autres savaient que le fou des combats ne lâcherait pas leur inviter sans avoir habilement amené celui-ci à faire un exemple ou trente-six sur ses capacités. Voyer vous, il délaissa lui-même le contrôle du sable et ce bien des années auparavant pour ce concentrer sur le taijutsu et la maitrise du Futon, mais ça, Rin ne l’apprendrait qu’en posant des questions, car cette famille aussi peu orthodoxe soit-elle, n’avait que de bonne intention et ça, il pouvait le sentir dans cet esprit… Familial.

La Vraie Légende, un trio innatendu.

Même pour Mayuri, se fut une première, car son père arborait désormais un air sévère. Il échangeait des regards avec sa femme, si bien que la tension grimpa d’un cran, encore.

-Rin, tu connais les Djinns ?

     -C’est exactement ce que j’ai pensé aussi, ZenZen me racontait la légende étant petit.

Un regard fit taire le fils et la mère d’un toucher tout aussi directif et délicat, l’invita à mettre la table. Le père repris de plus belle avec une admiration infinie envers le garçon, il lui vola un poignet et commença à l’analyser comme un vieux scientifique.

-Tu connais la légende de Yoshitaka qui réussit à vaincre le désert n’est-ce pas ? Tous les Hizori la connaissent, une autre légende, bien plus rare encore, traversait autrefois d’une famille à l’autre. Seul l’ainé des fils pouvait alors se la faire raconter et comme Zenzaburô, le mentor de Mayuri, lui et moi-même, nous sommes tous des premier fils.

Prenant une grande respiration, il souffla d’un chakra futon jusqu’à dépeigner et décapuchonner leur inviter.

-Il y a de cela des lustres, alors que Yoshitaka affrontait le démon régnant sur le désert, une croyance veut qu’en réalité il ne fût pas seul. Le premier Hizori, un homme comme toi et moi, reçu alors l’aide d’Amaterasu, ou d’un prophète, un moine qui en plus de lui offrir soi et conseil, devint un ami fidèle dans cette quête. Ensuite, il y eut un Djinn, ni homme, ni femme, une entité faite de vent. Le reste de la légende je ne peux te la raconter, mais sache que de leur alliance, ses trois forces réussirent avec l’aide de l’océan à enchanter Junsuina hyōtan, la gourde de Yoshitaka.

Marquant une pause, le père fit alors un mudra unique et fit apparaitre une tornade miniature dans sa paume. Comme une petite sentinelle, la créature de vent vint alors trouver Rin, comme attirer par sa nature élémentaire réconfortante.

-J’ai bien peur que tu ne sois plus craint que maudit mon petit. Les Hizoris n’ayant pas accès au sable, qui manifeste une rare, mais possible, manipulation du vent comme la tienne sont reconnues dans notre histoire comme une branche secondaire, dédier à être utilisé comme les assassins au sein du clan. Les anciens doivent être plus que mitigés à ton sujet, à savoir s’ils doivent te voir comme un allié de l’ombre, ou une main vengeresse...

D’une claque bien sonore dans le dos du blond, le père envoya assez de chakra dans celui-ci pour le faire frissonner.

-Mais bien sûr ce n’est qu’une légende.

Dit-il en riant alors que toute la petite famille s’apprêtait à manger, invitant le cousin maudit à prendre part avec eux. Avait-il des questions, des songes, là n’était pas la question, comment réagirait-il à ce semblant de vie, normale ?

De son coin de la table, le balafré tout fière face à la légende que son paternel venait de raconter, ne put s’empêcher.

     -Dit Rin, quand je serais chef de clan, tu veux bien être mon Djinn ? Je suis sûr que cette position apporte son lot de problème.

Il éclata de rire comme s’il venait de dire une connerie, alors qu’en réalité, le roux à la volonté aussi tenace que le désert pesait chacun de ses mots.

Légende: