Cela faisait déjà quelques jours que Saxa avait été libérée de cette prison. Cet épisode presque traumatisante la marquera encore un temps. Depuis, elle logeait dans un modeste Ryokan dans un coin tranquille du village de Konoha. La tranquillité, ce n'est pas comment la jeune femme décrirait le village, étonnement, il y avait beaucoup d'action et de gens, surtout des ninjas, mais pas seulement ceux appartenant au pays du feu, il y avait plus d'une couleur en ces lieux. Un rassemblement pour une sorte d'examen, c'est ce que racontaient les gens. De plus, ils avaient annoncé la fin de la première épreuve, il y avait encore plus de ninjas en ville et ils avaient le cœur à la fête. Tous ces sourires sur les visages, ces rires et cette musique. Ça rendait Saxa si nostalgique.... Dire qu'autrefois, Itsuminai et Iwa dégageaient ce même genre d'ambiance.
Voir les enfants courir et jouer dans les rues avec un sourire pendu jusqu'aux oreilles, c'était bien différent que de croiser les petits enfants crasseux prêt à voler pour ne pas mourir de faim... Les gens qui célébraient ici avaient également bien plus de plaisir et de classe... Contrairement aux alcooliques que l'on croise à Iwa no Jiyuutoshi qui pissent et vomissent partout... Sérieusement, ça n'avait rien à voir, rien ne ce ressemblait, il s'agissait là de deux mondes complètement différents qui sortaient la kunoïchi de sa zone de confort... Non pas qu'elle se plaisait dans ce genre d'environnement glauque et déprimant, mais du moins, Saxa en avait l'habitude et s'était forgée pour y vivre. Tant de joie et de sourire avaient tendance à la mettre mal à l'aise ne se sentant pas autant à sa place qu'elle ne le croyait.
La journée avançait et on attendait avec impatience la tombée de la nuit pour célébrer. On préparait les feux d'artifices, les lanternes et ainsi qu'une grande scène qui accueilleraient des musiciens. Ce serait bête de ne pas profiter de cette soirée et de se cacher dans sa chambre... Plus tôt dans la journée, la jeune femme avait rédigé et envoyé une lettre à son chef lui disant qu'elle était toujours en vie, mais qu'en vue des récents évènements elle due rester plus longtemps dans le pays du feu... Omettant d'y mettre quelques détails qui pourraient l'inquiéter. La demoiselle avait donc la tête légère pour l'heure et pourquoi ne pas se préparer pour célébrer ?
***
La nuit tombait rapidement, les gens étaient dans les rues, on parlait fort, la musique se faisait entendre dans tout le village, les enfants s'amusaient avec des feux de bengale, d'autres s'étaient déguisés en ninjas, c'était vraiment mignon et Saxa arrivait même à en rire, laissant de coter cet air princier, du moins pour cette soirée. Les lanternes éclairaient les rues de multiples couleurs avec toutes ces lanternes, la Tsuchijin avait l'impression de vivre un rêve d'enfant. Au passage, elle achetait une sucrerie qu'elle donnait à une petite fille qui regardait la géante sucette avec ses grands yeux brillants, comment résister ? Enfin, poursuivant son chemin, la jeune femme ne faisait qu'admirer la ville qui semblait encore plus jolie qu'en plein jour.
Cela faisait déjà un bon moment qu'elle marchait et Saxa s'était un peu éloignée du grand rassemblement cherchant un coin tranquille pour observer les feux d'artifices qui n'allaient pas tarder. La dernière fois qu'elle en avait vue, la jeune femme devait avoir... En fait, en avait-elle déjà vue ? Peut-être qu'elle ne s'en souvenait tout simplement pas. La demoiselle voulait donc s'isoler pour en profiter seule... Et si elle devenait émotionnelle, alors elle serait la seule à le savoir. Toutefois, ce n'étaient pas tous les coins de la ville qui étaient bien éclairés. S'approchant d'un grand jardin, la jeune femme pouvait apercevoir des hommes parler au loin... Elle ne s'en préoccupait pas et replaçait son yukata au niveau de son cou pour se protéger du vent. On entendait à peine la musique, mais d'ici, la vue du ciel et de ses étoiles était magnifique.
_Viens te joindre à nous ma belle ! On ne mord pas tu sais !
Criait l'un des hommes plus loin dans le parc. Saxa venait de s'asseoir sur un banc et jetait un regard rapide vers yeux avant de se retourner et continuer de regarder le ciel comme le faisait avant d'être interrompue. Des pas qui écrasaient l'herbe derrière elle attirait son attention, la jeune femme se retournait en fronçant les sourcils.
_On est pas très bavarde à ce que je vois. L'un d'entre eux s'était approché d'elle et s'était même invité sur le banc à ses côtés. La jeune femme glissait pour s'éloigner en le dévisageant. Normalement, juste de par son silence et sa façon d'agir, on la laissait tranquille, mais ces gens n'avaient pas l'habitude des Hougyoku.
_Non. Tu peux retourner voir tes copains maintenant.
_Ohhh, tout doux ma belle, on veut juste s'amuser. Disait-il avec un sourire au lèvres en se rapprochant d'elle. Peut-être que les intentions de l'homme n'étaient pas mauvaises, mais Saxa n'aimait pas ça et elle se relevait rapidement en remarquant l'odeur d'alcool qui se dégageait de son haleine.
_D'où je viens, les hommes comme toi on appel ça des harceleurs. L'étranger se mit à rire très fort ce qui faisait même sursauter la kunoïchi qui gardait toujours un œil sur lui, méfiante. Il se relevait en jetant un coup d'œil vers ses amis qui s'étaient rapprochés et qui riaient aussi. Saxa ne comprenait pas ce qui les faisait rire autant, ce n'était pas pour le taquiner et ce n'était pas un compliment.
_Un harceleur ? Tu veux savoir ce que c'est que de harcèlement ? L'étranger avait à peine commencé à s'approche qu'elle le giflait sans prévenir. Les rires avaient cessés et l'homme devant elle avait tourné la tête, il était visiblement insulté et peut-être même en colère, même ses copains attendaient sa réaction sans dire le moindre mot. L'homme prenait sa mâchoire entre son pouce et son index en soupirant. Rapidement, Saxa s'imaginait le pire, s'il attaquait, si elle devait se défendre ? Et qu'est-ce qui ce passerait ensuite ? La Tsuchijin se retrouverait en prison une nouvelle fois ? Cette fois Miyako ne serait peut-être pas aussi indulgente si elle apprenait qu'elle avait blessée quelqu'un dans le village peu importe la raison.
_Ça, ce n'est pas très gentil. Répondait l'homme à sa gifle. Il se tournait vers elle, l'étranger semblait en colère et se mit à s'approcher de Saxa qui reculait en levant les bras devant elle ne sachant pas trop comment réagir, la jeune femme ne voulait pas finir en prison une nouvelle fois.
La première épreuve de l’examen de sélection des Chûnins s’était finalement terminée. Tenryu était parvenu à se qualifier comme un grand n’ayant pu bénéficier du soutien du binôme qui lui avait été donné. Par chance, il avait pu s’appuyer sur ses précieuses Salamandre pour venir à bout de l’épreuve Sora no En.
Le retour au village des qualifiés s’étaient accompagnés de fanfares et de triomphes. Le village était en effervescence. Mais ce dernier devrait patienter, car la deuxième épreuve n’aurait lieu que dans une semaine.
Le temps laissé le temps aux victorieux de la Sentinelle de se reposer et d'aborder ce qui allait suivre. Ainsi, Tenryu s’autorisa une journée complète de repos, où il ne pointa pas le bout de son nez hors de son appartement. Un repos total ponctué de pause repas énergétique. Son corps avait besoin de refaire le plein d’énergie.
Ce ne fut donc que le surlendemain suivant la fin de la première épreuve, qu’il commença à nouveau à se préparer pour la suite de l’examen. Une préparation méthodique, servant uniquement à entretenir la forme physique de son corps ainsi que sa force mentale. Pas d’entraînement à cracher ses poumons donc, mais plus des séances de méditation, accompagnés d’exercice de musculation légers.
Depuis que Shirayuki sa colocataire était mystérieusement disparue du village, il avait pu réaménager l’appartement pour se créer une véritable salle d’entraînement. Cependant, il se sentait un peu à l’étroit, et espérait que prochainement, il pourrait acquérir une plus grande propriété.
En fin d’après-midi, il décida de s’autoriser un moment de détente dans les ruelles du village. Quittant alors son domicile, il essaya de se frayer un chemin à travers la foule. Il fut salué et acclamé par les habitants du quartier sachant pertinemment qu’un potentiel futur Chûnin vivait non loin d’eux. Ses exploits au coeur de la forêt n’étaient pas restés sous scellé. C’était donc particulièrement difficile de se créer un chemin à travers toute cette foule.
Plus tard, le soleil se coucha, et les festivités nocturnes continuèrent. Le village respirait la prospérité et la joie de vivre. Les délégations Sunajine et Kumojin profitaient de l’événement tout comme les nombreux civils qui avaient afflué au village de Konoha. Il était donc assez difficile de trouver un endroit tranquille, jusqu’à ce qu’il le trouve enfin.
Un endroit un peu dégagé dans un jardin offrant une belle vue sur le ciel étoilé. Un endroit parfait pour se poser et prendre le temps de profiter de l’instant présent. Il s’installa dans l’herbe, les yeux rivés vers le ciel. Il aurait sans doute presque pu s’endormir si un ricanement capable de faire peur à une hyène n’avait pas retenti dans le jardin. *Encore un crétin* pensa-t-il avant d’entendre les mots d’une femme.
Installé dans la pénombre, il observa la scène et ces imbéciles qui essaient à présent d’encercler une jeune femme ayant de toute évidence refusé leurs avances. Cette dernière s’était bien défendue face à l’insistance de l’un des cinq coqs qui à présent bombait le torse. Ten’ n’aurait pas aimé recevoir une gifle comme celle-ci. Hélas, la jeune fille allait découvrir à ses dépends qu’il en fallait plus pour atténuer la bêtise humaine. Mais le Kazama n’allait pas rester indifférent à cette affaire. Il ne pouvait accepter que Konoha soit le lieu d’un tel acte dépravé. Se redressant, il marcha rapidement, bien plus rapidement qu’un humain lambda pour s’interposer du haute de son mètre quatre vingt dix entre les hommes et la jeune femme L’homme piqué dans son égo était prêt à frapper la jeune femme à son tour, mais Ten’ attrapa son poignet, tout en lança un regard terrifiant par l’intermédiaire de ses pupilles écarlates.
- Tu te crois où ?coupa-t-il sèchement.
Refoulant sa colère, l’homme essaya de se soustraire à l’étreinte du Kazama. Cela aurait peut-être fonctionné s’il avait eu plus de force.
- Pas de signes distinctifs de Suna ou de Kumo, vous n’êtes pas de Konoha non plus…
Nouvelle tentative pour l’homme qui se heurta une nouvelle fois à son manque évident de force.
- Enfoiré !! T’es qui bordel ! - Kazama Tenryu, et toi t’es qui ?
L’homme et ses comparses s’arrêtèrent net à l’évocation de ce nom. Des signes de peur se muèrent sur leurs visages respectifs.
- Ka...Kazama … Ten...ryu. - C’est moi, ouais. Vous comptez faire quoi au juste ?
Ils ne savaient plus trop quoi répondre. Et dans ce sens Tenryu allait les accompagner dans leurs prises de décision.
- Vous êtes venu profiter des festivités… C’est une chose. Cela ne vous donne pas le droit d’agir comme bon vous semble au sein de Konoha. Je laisse passer pour cette fois, mais si je vous recroise…son regard devint beaucoup plus noir.Je t'écrase, toi et tes potes.
Au même moment, il relâcha son étreinte. L’étranger était libre de faire ce qu’il voulait… Attaquer ou bien s’enfuir. Quelle serait sa décision ?
Un coup de vent, du moins c'est l'impression qu'avait eut Saxa losqu'on venait s'interposer en elle et ce rustre qui avait abusé de boissons alcoolisées. L'Hougyoku était protégée par la silhouette imposante de par sa taille ainsi que sa carrure de cet étranger. Celle-ci baissait ses bras pour regarder la scène qui se déroulait devant-elle. Son assaillant se retrouvait coincé dans la poigne solide de celui-ci. La femme jetait un coup d'œil aux amis du goujat qui l'avait précédemment abordé qui s'étaient rapprochés, mais ils gardaient leur distance, ils étaient méfiants. Les deux hommes eurent une petite altercation verbale amenant l'étranger à se présenter. Tenryu Kazama. L'agresseur semblait connaître l'individu qui s'était interposé et par le timbre de sa voix ce n'était pas rassurant, du moins pour lui.
Les compagnons du rustre s'étaient davantage figés en entendant son nom et l'expression sur le visage de celui-ci il bégayait même. Saxa toujours cachée derrière le Kazama levait les yeux vers celui-ci voyant à peine son profil. Il avait les yeux rivés sur cet homme et son air était des moins amicaux ce qui lui donnait presque froid dans le dis, heureusement pour elle, c'était sa défense qu'il prenait. Celui-ci relâchait le poignet du goujat et les invitaient à quitter les lieux de façon pacifique sans quoi il ne se gênerait pas pour passer un message plus clair. Le Konohajin avait relâché le poignet de l'homme qui se mit à se le masser en fronçant les sourcils. Il lançait un regard à jeune femme qui était toujours cachée derrière derrière la stature de sauveur. L'homme soupirait avant de dévisager Tenryu.
_On voulait juste s'amuser, tsss. D'toute façon elle ne vaut pas la peine de s'faire défoncer la gueule... Répondait l'homme en regardant le ninja de Konoha avant de balancer un dernier regard sur Saxa clairement offusquée par ce qu'il venait de dire. Juste pour cela, il méritait bien qu'on lui refasse le portrait. Mais comme il lui était interdit de faire usage de ses talents de ninjas dans le village, il s'en tirerait qu'avec un regard désobligeant de la part de Saxa qui sortait de sa cachette pour se mettre un peu devant le Kazama.
_La prochaine fois essaies donc avec une chèvre ! Tu pourras t'estimer heureux si elle ne te mord pas ! Ajoutait la jeune femme profitant de la protection de l'homme pour oser s'adresser à celui-ci qui tournait les talons en l'envoyant balader de sa main. Saxa fronçait les sourcils en croisant les bras, elle n'appréciait pas d'être traitée de la sorte, ça lui donnait envie de grogner même. Enfin, ces impolis ayant quittés le parc, la demoiselle avait des remerciements à faire. La kunoïchi laissait ses bras tomber le long de son corps en se calmant.
_Merci de m'avoir... L'Hougyoku s'était retournée pour regarder le Kazama. Qu'est-ce qu'il était grand, elle ne l'avait pas remarquée tout de suite avec tout ce chahut, mais il se distinguait bien de par son allure différente, il était albinos ? Ses cheveux blancs et son regard aussi brillant que des rubis. La jeune femme faisait battre de ses longs cils en clignant des yeux.
_Vous n'étiez pas forcé d'intervenir, mais je suis heureuse que vous l'ayez fait. Ajoutait la kunoïchi en haussant timidement les épaules et frissonnant lorsqu'un petit coup de venait la surprendre. Saxa refermait son Yukata fleurie devant son cou. Au loin on pouvait entendre les tambours annonçant que les feux d'artifices ne devaient plus tarder, la nuit était pleinement tombée et les étoiles étaient si brillantes.
_Je m'appelle Saxa. Lui disait la demoiselle pour se présenter poliment, après tout, elle savait son nom maintenant, seulement, il n'était pas nécessaire de mentionner son nom de famille ce qui apparemment n'avait pas de bonne réputation sur ce territoire. De plus, s'il était shinobi, il avait peut-être entendu parlé d'une Hougyoku clandestine ayant été interceptés par l'un de ses compatriotes. Pour cette soirée, Saxa voulait seulement être Saxa et pas une suspecte ou la kunoïchi étrangère n'ayant rien à faire ici... Juste une jeune femme voulant profiter des festivités comme tout le monde. Et pourquoi pas en belle compagnie si l'occasion se présentait. De plus, s'il restait, la jeune femme n'aurait plus à s'inquiéter d'être dérangée par ce genre d'imbécile.
_Tenryu c'est ça ? Vous semblez avoir toute une réputation ici. Celle-ci le regardait avec un petit sourire timide.
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Dernière édition par Hougyoku Saxa le Mer 3 Mar - 14:00, édité 1 fois
Tenryu préférait ça. Il préférait quand les gens se débinaient avant de commettre le geste de trop, le geste qu’ils regrettaient toujours amèrement après coup. Cette fois-ci la situation se calmerait aussi vite qu’elle s’était envenimée. Les Gus repartant profiter de la fête, la queue entre les jambes.
Ils s’en étaient allé en prenant au passage un petit clash de la part de la jeune femme. Alors, elle était mignonne, Ten’ voulait bien s’interposer pour éviter que ça dérape, par contre, il n' était pas une muraille permettant de narguer les gens. Du coup il appréciait moyennement qu’elle se permette de narguer ceux qu’il avait dissuader de l’ouvrir. Mais si elle rajoutait de l’huile sur le feu, il allait finir par vraiment la laisser se débrouiller, elle est son kimono mal ajusté.
Par chance, les hommes préférèrent se retirer, ne jugeant pas nécessaire le fait de répondre à la provocation de la jeune femme. Cette dernière se tourna alors dans le direction du Kazama pour commencer ses remerciements. Elle fut cependant interrompue lorsqu’elle croisa le regard du shinobi de la feuille avant de se reprendre pour terminer ses remerciements.
- Il n’y a pas de mal, c’est mon travail et il avait un rire particulièrement énervant. Désolé que ce genre de dégénéré s’en prenne à vous à l’intérieur des murs de Konoha.
Vraiment… Il y en avait qui ne doutait de rien. À son tour le shinobi plongea son regard dans celui de la jeune femme ne clignant pas des yeux un instant. Elle avait du charme en plus d’un caractère bien trempé comme il avait pu le constater avec sa fameuse réplique avec les chèvres.
- Enchanté Saxa répondit-il lorsque cette dernière se présenta.Vous êtes venu à Konoha pour profiter de l'effervescence de l’examen de sélection des Chûnin ?
Ce n’était pas un interrogatoire, juste un moyen de garder la discussion qui s’était lancée.
- Une réputation ? Ah… ça ? C’est sûrement à cause de l’examen... dit-il en affichant un sourire gêné
Depuis la fin de la première épreuve, les gens n’arrêtaient pas de parler de ceux qui en était sorti victorieux et comme Tenryu en faisait partie… Et bien les gens parlaient de lui. C’était sans doute cela qui avait donné un coup de pression aux quatres imbéciles qui avaient voulu forcer leurs rencontre avec Saxa.
- Vous comptez rester au village jusqu’à la fin des festivités ? questionna-t-il alors que le feu d’artifice n’était pas loin de son commencement.
Le jeune homme à la casquette avait un timbre de voix bien plus sympathique lorsqu'il s'adressait à elle, sa façon de se moquer du goujat faisait sourire Saxa qui eut un petit ricanement qui faisait bouger ses épaules. Son travail, donc il devait être ninja de Konoha, la jeune femme baissait un peu la tête comme pour accepter ses excuses, quoi qu'il n'avait pas besoin de s'excuser, il n'y était pour rien du tout, mais ça, il le savait. Les présentations faites, ce dernier entreprenait de poursuivre la conversation en demandant à la jeune femme si elle était ici pour l'examen... « L'examen ? Ah oui, c'est vrai... » Sur le coup, Saxa avait presque oublié la raison de toutes ces festivités. Cette ambiance de fêtes, ces ninjas des trois grands Pays réunis, il fallait l'avouer, il y avait une grande beauté dans tout cela.
L'expression du jeune homme changeait réagissant à la mention de sa réputation, il confirmait l'hypothèse en soulignant que ce devait être dû à l'examen. Il avait donc participé à l'épreuve qui avait eu lieu il y a peu. Il n'avait pas l'air blessé, donc forcément, tout s'était bien déroulé pour le Konohajin se disant que beaucoup ne devaient pas avoir eu cette chance. Le petit air gêné de Tenryu faisait bêtement sourire Saxa avant qu'elle ne se décide à lui répondre.
_Non, en fait c'est le coup du hasard qui m'a amené ici durant l'examen, la raison de ma présence ici est... D'une toute autre nature. Ne sachant pas vraiment quoi répondre à cela sans être totalement honnête ou sans inventer une raison, ce qui était hors de question, Saxa préférait donc rester évasive et ne pas en parler. Les mensonges n'avaient jamais rien de bon ou de valorisant et la vérité dans ce cas-ci, était tout aussi peu valorisante. Ça ne ferait que le rendre suspicieux à son égard et elle n'en avait pas du tout envie. En fait, passer pour une civile lui convenait même très bien si c'était ce qu'il croyait. Ce dernier poursuivait donc, visiblement intéressé à poursuivre la conversation, alors là, pourquoi pas.
_Je ne sais pas pour combien de temps je resterai ici encore, mais pour l'instant, je compte bien en profiter. Lui répondait la demoiselle en levant les yeux vers le ciel éclairés par ces milliers d'étoiles, qu'est-ce que c'était beau. Dalleurs, la kunoïchi ne voulait pas manquer les feux d'artifices, mais elle ne voulait pas non plus couper court avec Tenryu avec qui elle commençait à peine à faire connaissance, quoi qu'elle ne lui avait pas encore posée de questions à son sujet connaissant déjà son nom en vue de la situation. Timidement, la jeune femme venait poser sa main sur son poignet qu'elle massait nerveusement.
_Je suis venue ici pour regarder les feux. Disait la Tsuchijin en quittant le ciel pour regarder le shinobi dans les yeux avec cet air un peu gênée. Elle se demandait comment bien l'inviter à les regarder avec elle, mais sans paraître déplacée ou bizarre... En fait, Saxa n'avait jamais vraiment invitée un étranger à faire quelque chose avec elle... Enfin, oui une fois... Cette petite pensée venait lui pincer le cœur en repensant à Ikta, l'an 148... Puis cette rupture... Haiko... Les fiançailles « Suffit ! » La demoiselle ne voulait pas affliger l'homme d'un air maussade qui assombrirait son regard lumineux, ce soir, il n'y avait ni d'Ikta, ni d'Haiko, qu'elle sans responsabilité, les feux et pour l'occasion, Tenryu.
_Je voulais un coin tranquille et une vue dégagée sur le ciel. Mais peut-être qu'un ninja de Konoha connaîtrait de meilleurs endroits que ce jardin... Enfin, si ça vous dit de m'accompagner. La demoiselle lâchait son poignet pour passer sa main derrière sa tête se caressant un peu les cheveux d'un air timide. Son cœur battait rapidement, c'était si peu commun pour elle d'agir ainsi, alors elle se sentait un peu mal à l'aise, la peur de se faire refuser son invitation aussi la rendait presque nerveuse... « Ne refuses pas s'il te plaît ! » Pensait-elle en voulant tout de suite s'éviter ce genre d'humiliation... Ce serait tellement bête de se faire rejeter ainsi sur le coup, elle se sentait presque stupide d'avoir demander si rapidement. «Qu'elle tarte, il va te prendre pour une de ces filles désespérées. Dis quelque chose, penses, penses... »
_Et par l'occasion, vous pourriez peut-être me parler de cet examen, j'en aie brièvement entendue parlé et ça m'intéresse. Ajoutait Saxa pour tenter de donner une continuité à tout cela... Peut-être qu'ainsi il serait plus porté à accepter son invitation qu'elle trouvait maladroite. La jeune femme avait toujours ce petit sourire pendu aux lèvres et ses grands yeux dorés plongés dans siens.
Tenryu était assez intrigué par cette jeune femme. Sans vraiment savoir pourquoi, il avait fait en sorte que la discussion s’installe avec cette dernière, cherchant à savoir si elle aussi avait fait le déplacement à Konoha pour observer les Genin des trois villages cachés se livrer une lutte sans merci. Mais ce n’était pas le cas. Elle avait préféré rester assez vague tout en expliquant que sa présence était plus dû à du hasard qu’à autre chose. Quant à son départ, il n’était pas encore programmé et cette dernière comptait bien profiter au maximum de son temps passé à Konoha.
- Je vois… vous avez sûrement fait un long voyage depuis votre pays. J’espère que vous apprécierez votre séjour conclu-t-il le sujet avec un sourire.
Elle n’avait pas jugé d’en dire plus sur elle, soit, il était bien placé pour savoir que parfois, se taire était une bonne chose afin d’éviter les ennuis. La discussion était plongé dans une drôle d’ambiance où se mêler gène et hésitation. Saxa était présente dans ce jardin pour observer le feu d’artifice qui allait être tiré sous peu. La tenue de ce spectacle nocturne était complètement sorti de la tête du Kazama qui était bien trop occupé à se concentrer sur la deuxième épreuve.
Les regards des deux adultes se croisaient encore et encore, après la gêne, venait le malaise. Tenryu n’avait pas prévu de regarder les feux, pourtant, il avait subitement envie de s’y tenter pour le peu que la jeune femme l’accompagne. Pourtant, il était muré dans son silence, se servant uniquement de son regard écarlate pour décrypter (sans réel succès) les pensées de la jeune femme. Il ne l’inviterait pas… Qui sait ce qu’un refus à quelques jours de l’épreuve la plus importante de sa vie aurait pû avoir. Saxa semblait tout aussi perdue… D’où le malaise.
Enfin… Rompant le silence, elle se lança enfin tandis que le garçon laissa filtrer un sourire à l’écoute de cette réponse. Il était vrai que le jardin pouvait être un endroit sympathique… Et que le Kazama connaissait précisément un lieu qui serait sympa. La question était de savoir si elle accepterait qu’il l’y conduise ? Mais est-ce que cela ne serait pas trop déplacé ? Il était tellement perturbé par sa propre réflexion qu’il manqua presque la deuxième prise de parole de la jeune femme.
- Entendu, je vous parlerais de l’examen… mais tout d’abord, vous permettez ?
Oh et puis zut ! Il n’y avait pas vraiment de meilleure manière de procéder alors autant le faire et puis aviser ensuite. Il n’y avait pas trente six solutions pour rejoindre le lieu auquel il pensait, en fait. Il n'y en avait qu’une. Ni une ni deux, le jeune homme se baissa et attrapa la jeune femme pour la porter à bout de bras. Elle était si légère, qu’il avait presque l’impression de ne rien porter. Saxa pourrait sans doute sentir la force que le corps athlétique du Konohajin pourtant caché derrière un simple jogging pouvait dégager.
Sans attendre, et voulant de surplus éviter une gifle comme celle que le bonhomme pervers avait reçu, il baissa légèrement son centre de gravité et pris une puissance impulsion sur ses jambes qui lui permit de rejoindre une première branche. Profitant de son élan, il se fraya un chemin à travers les branches, prenant toujours plus de hauteur. Quelques instants plus tard, ils arrivèrent sur une branche assez épaisse où Tenryu deposa la jeune femme.
- Désolé pour le voyage improvisé, mais la voici, la meilleure vue pour le spectacle de ce soir...
Il pointa alors du doigt la vue dégagée qui s’offrait à eux. Depuis cette branche du plus grand ardre du jardin, Saxa pouvait observer à l’horizon toute l’étendue du village de Konoha. D’ici, elle pourrait profiter des feux d’artifices sans être importunée. Ten’ s’était cependant excuser pour la méthode qu’il avait dû employer, mais comme il ignorait tout de la jeune femme, il n’avait eu d’autre choix. “Salut, Tu sais utiliser du chakra” aurait assurément été une question un peu trop intrusive à son goût.
Pour sa part, il s’installa confortablement, les fesses sur la branche et les jambes dans le vide, scrutant l’horizon.
- Cela ne devrait plus tarder… Mais je pense que nous avons encore le temps, dites moi en quoi je peux répondre à vos interrogations.
Il détourna alors son regard, fixant ainsi les iris dorés de la jeune étrangère.
Si elle avait fait un long voyage depuis son pays ? Oh il n'avait pas idée. Le temps de son voyage n'était pas bien différent de celui entreprit par les Sunajins, voir une semaine de déplacement. Penser à devoir faire autant de route ne lui faisait pas vraiment envie, être assise dans une diligence et dormir dans les auberges de bord de route, ce n'était pas très reposant comme vacances. Il avait un beau sourire qui la faisait sourire à son tour avant de détourner doucement le regard. Il dégageait quelque chose de bien, quelque chose de rassurant, ce qui plaisait bien à l'Hougyoku qui était encore bien nerveuse d'avoir sa réponse. Elle anticipait presque, mais fut soulagée de l'entendre. « Entendue ? Entendue ! » Il acceptait donc de se joindre à elle, une bonne nouvelle qui la faisait sourire timidement.
Il lui parlerait donc de l'examen, mais avant... La femme penchait la tête un peu sur le côté s'interrogeant sur ce que voulait lui demander Tenryu. Saxa fut surprise par l'initiative du Konohajin qui s'était penché pour passer un bras sous ses jambes et l'autre pour soutenir son dos lorsqu'il la levait de terre. La femme écarquillait d'abord les yeux avant de laisser fuir un petit cri de surprise entre ses lèvres. Il la tenait fermement et se jetait aussitôt en l'air pour atteindre la première branche d'un arbre, la Tsuchijin s'était serrée contre lui en cachant son visage dans le creux de son coup pour ne pas être égratignée par l'une des petites branches que dégageait le Kazama sur son chemin.
Les deux arrivaient tout en haut de l'arbre, une fois qu'ils avaient arrêtés de bouger, Saxa reculait son visage de son cou en levant timidement les yeux vers les siens. Elle défaisait ses bras qui étaient passés derrière son cou lorsqu'il la déposait sur la branche. Ses mains glissaient vers ses bras. En fait, vite comme ça il n'en avait pas l'air, mais son corps avait l'air plus fort qu'elle l'aurait imaginé. La kunoïchi retirait ses mains rapidement un peu gênée avant de détourner le regard pour rougir. Le shinobi s'était excusé, mais il affirmait qu'il s'agissait là de la meilleure vue pour admirer le spectacle. En regardant dans la direction montrée par Tenryu, la demoiselle remarquait la vue splendide qu'ils avaient.
Un peu sur la pointe des pieds, Saxa venait se tenir en équilibre sur la cime de l'arbre en admirant la vue. Toutes ces lanternes dans les rues, mais aussi celle du ciel donnait l'impression de pouvoir le toucher du bout des doigts si elle étirait le bras. Juste pour ça, il était tout pardonné. Trop préoccupée par la vue de ce magnifique village, la voix du Konohajin la ramenait un peu sur terre. La demoiselle se retournait vers lui en gardant une main contre la cime. Le shinobi c'était assit sur la branche sur laquelle ils étaient posés. Il était tout disposé à répondre à ses questions avant l'apparition des feux. La demoiselle hochait la tête avant de se pencher en se tenant toujours contre le tronc pour venir s'asseoir à ses côtés gardant une petite distance entre eux.
_Vous avez raison, la vue est tout simplement magnifique. Saxa posait les mains sur la branche en croisant les jambes
_Merci. Ajoutait la kunoïchi avec un doux sourire sur son visage. Que voulait-elle savoir sur cet examen. Que savait-elle ? Que c'était une sorte de teste pour passer de genin à chûnin, mais c'était les épreuves que Saxa ignorait.
_Si j'ai bien compris, ceux qui réussissent deviennent des chûnins. Et vous, vous avez réussi la première épreuve, elle consistait à quoi ? Enfin, si vous avez le droit d'en parler bien entendu. La demoiselle préférait préciser se souvenant clairement qu'elle avait promis de ne pas poser des questions qu'il ne fallait pas au sein du village, au même titre qu'elle avait consentit à ne pas faire usage de son chakra dans le village de Konoha, sans quoi elle se retrouverait une fois de plus assise dans une cellule devant Miyako... Elle avait peut-être l'air douce et pleine de grâce, mais si elle s'occupait de la prison, ce ne devait pas être fleure délicate, valait mieux respecter cet accord.
Ses yeux s'étaient posés sur Tenryu, en pleine noirceur ses yeux avaient l'air argent, mais en croisant la moindre lueur, un reflet cramoisie venait les faire briller, c'était joli. Konoha... Tout y était si différent, même l'air qu'elle respirait y était meilleure. Si ce n'était pas de Tsuchi et de son clan, il s'agirait sans doute de l'endroit où Saxa aimerait être. La vie y avait l'air si simple, c'était reposant.
Elle s’était agrippée à lui et avait caché son visage afin d’éviter d’être éborgnée par une branche malencontreuse. Mais le trajet dans le bras du Kazama ne dura pas et bientôt elle pu observer un tableau comme il en existait peu. Des lumières, des musiques et des chants, tout s’offrait à présent à l’oeil de la jeune femme. Prendre de la hauteur avait parfois du bon, à la surface du sol, nous avions souvent tendance à ne pouvoir voir que ce que notre œil était capable de voir à l’instant T. Mais une fois plusieurs mètres au-dessus du sol, la perception de l’espace prenait une tout autre tournure et une multitude d'options s’offrait à nous. Il n’y aurait pas de meilleur endroit pour apprécier les tirs d’un feu d’artifice.
En revanche, ce qu'il n’avait pas changé c’était le climat de gène qui s’était instauré entre Saxa et Tenryu. Et après réflexion, il était vrai que porter une jeune femme n’était peut-être pas le meilleur moyen pour y remédier. Cette dernière détourna le visage pour rougir et sourit timidement, Tenryu lui, se frottait l’arrière du crâne avec sa main droite afin de masquer son embarras. Mais bon, au final, elle semblait ne pas être déçue du voyage puisqu’elle vint s’installer non loin du Kazama, confirmant la beauté de ce point de vue naturel. Elle le remercia même de l’avoir amené jusqu’ici. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, il sentit comme une chaleur au niveau de ses joues, était-il en train de rougir ? Il préféra détourner le regard pour éviter celui de la jeune femme.
Par chance, elle avait des questions au sujet de l’examen, un sujet que le Kazama maîtrisait bien mieux que le contrôle ou l’expression de ses émotions. Saxa avait raison dans les grandes lignes. L’examen de sélection des Chûnin visait à faire le tri parmi les Genin pour voir émerger des Chûnins. Mais cet examen était pour le Kazama un peu plus poussé que la simple réussite de ce dernier.
- Je ne sais pas vraiment si la réussite est l’ingrédient clé… Je pense que seront promu ceux qui auront démontré qu’ils avaient l’étoffe d’être un Chûnin.
Quant à la première épreuve… Et bien, disons que cette dernière avait été faite pour passer un grand coup de balai parmi les prétendants.
- Il fallait survivre à diverses épreuves dans la forêt, récupérer un parchemin, et rejoindre un lieu indiqué sans se faire repérer par les dispositifs de surveillance…
Dans le fond, cette épreuve était une instrumentalisation d’une mission d’infiltration que les shinobi étaient amenés à réaliser à de nombreuses reprises au cours de leurs carrières. Mais il n’en dirait pas plus pour l’instant, il ignorait d’où venait la jeune femme, alors il préférait ne pas entrer dans les détails et préférait se contenter de mettre en avant, l’aspect réfléchi et stratégique que l’épreuve avait demandé.
- Quant à la deuxième épreuve, on sait qu’elle se déroulera dans quelques jours dans le colisée, mais nous ignorons encore en quoi, elle consistera… Mais si on se réfère au lieu choisi, cela sera sûrement des affrontements.
Ceux qui auront réussi la première épreuve et s’imposeront dans la deuxième auront alors plus de chance d’être Chûnin. Toutefois, il n’était pas impossible que quelques surprises puissent avoir lieu en fonction des prestations des candidats. Dans le meilleur des cas, le meilleur moyen d’y parvenir était de gagner, et le regard adopté à cet instant par le Kazama trahissait sa motivation sans bornes.
La jeune femme penchait la tête sur le côté en l'écoutant. L'étoffe d'un chûnin, la kunoïchi fronçait un peu les sourcils et réfléchissait. Il y avait déjà eu un village ninja à Tsuchi, mais à ce moment-là, Saxa n'en faisait pas partie, elle connaissait en partie le rôle des shinobis et un peu la hiérarchie, mais pas ce qu'ils représentaient, la jeune femme était beaucoup trop concentrée sur son clan et son petit monde fermé à la cour du Daimyo et les mines de pierres précieuses. Son clan ne s'était jamais vraiment impliqué dans le village, quelques représentants y avaient été assignés en témoignage de bonne foi, mais voilà tout, ils avaient d'autres ambitions. Alors qu'était-ce que d'avoir l'étoffe d'un chûnin ? La jeune femme se le demandait.
Tenryu ramenait l'attention de la Tsuchijin en poursuivant ses explications. Il résumait rapidement la première épreuve et Saxa ne pouvait s'empêcher de penser à qu'elle aurait fait si elle avait fait partit de cet examen. Des épreuves en forêt, alors peut-être des obstacles à surmonter, des horribles créatures sauvages à fuir... Puis récupérer un parchemin, un parchemin de quoi ? Une simulation de mission ? Ce serait logique. Puis rejoindre le point B sans se faire repérer. Ça ressemblait à un gros entraînement, mais plus sérieux puisqu'il s'agissait d'un teste, alors ils devaient sûrement éliminer ceux qui échouaient à cette simulation... C'était un principe intéressant... Saxa se demandait dalleur si elle aurait peut réussir. Avoir ce genre de simulation l'aiderait sûrement à connaître ses forces et ses faiblesses... La kunoïchi garderait cette idée en tête.
Voilà maintenant qu'il s'engageait à parler de la seconde épreuve, il ignorait donc ce que c'était, mais selon lui, le lieu indiquait un affrontement. Un affrontement entre qui ? Ceux ayant réussi la première partie ou bien des senseis qui jugeront leurs capacités ? Ça ne servait à rien de lui poser la question puisqu'il ignorant sans doute lui-même la réponse... Les épreuves étaient donc secrètes, ils savaient le jour même ce qu'ils allaient devoir faire et donc, agir en conséquence sans forcément s'y être préparé. Le principe était intéressant, participer à ce genre de gros évènements devait rendre les concurrents sélectionnés et si fiers et alors réussir... Encore plus. « Y aurais-je droit un jour ? » Pensait Saxa sans pouvoir s'en empêcher.
_Woah, ça m'a l'air dangereux. Disait Saxa en le regardant de ses grands yeux dorés, intriguée, mais super attentive à ce qu'il lui racontait.
_Il y a eu des blessés ? Des blessés graves ? L'interrogeait la kunoïchi qui prenait un air un peu plus inquiet en l'observant de haut en bas comme pour vérifier s'il n'avait rien, presque inquiète. Il y avait forcément eut des blessés durant cette épreuve, sinon c'est que c'était trop facile... Qui sait ce qui pouvait arriver lors de la seconde épreuve ? Sans trop s'en rendre compte, Saxa serrait la branche entre ses doigts s'imaginant être blessée lors d'un tel évènement. Comment pouvaient-ils bien se sentir ? Se connaissant, Saxa s'en voudrait beaucoup, son orgueil en prendrait un sacré coup. Son regard s'était attardé un peu plus sur son visage, elle était perdue dans ses pensées, mais elle le regardait. La kunoïchi baissait la tête en ricanant timidement.
_Désolée de vous fixer comme ça. Mais... Je pensais. L'Hougyuoku avait relevée la tête pour regarder l'horizon. Les lanternes brillaient au loin, les gens s'amusaient, c'était si beau, vraiment, Tenryu avait bien fait de les faire monter si haut, même si le vent y était un peu plus fort, donc l'air plus frais. Saxa frissonnait doucement et contractait ses épaules un bref moment.
_J'habite à Itsuminai. C'est la capitale de Tsuchi et comme vous devez le savoir, notre village ninja et bien... Enfin. Terminait-elle sur un long soupire avec cet air déçu sur son visage. La kunoïchi repensait à ces misérables et ces bandits qui occupaient maintenant cette forteresse en ruine pour y trafiquer toutes sortes de choses, mais rien de bien honorable.
_Il n'est plus ce qu'il était autrefois et je me demande ce que ce serait aujourd'hui, sans toute cette histoire avec Arashi... Je veux dire regarde ton village. Le ton de sa voix était presque triste, comme l'air sur son visage qu'elle s'empressait de changer avec un petit sourire qu'elle lui adressait en fermant ensuite les yeux. La jeune femme entrouvrait la bouche pour prendre la parole, mais un bruit aiguë venait fendre dans le ciel l'arrêtant net. La femme ouvrait grand les yeux en sursautant et se dépêchait de regarder d 'où venait le bruit. La demoiselle avait beau chercher, mais elle ne voyait que les étoiles. Tout était si silencieux d'un coup, plus de musique, plus personne ne parlait. Un bref instant, Saxa eut une sorte de mauvais pré-sentiment lui faisant rabattre ses épaules sur elle-même et serrer un peu plus les cuisses en fixant le ciel de ses grands yeux.
C'est alors que l'explosion eut lieu la faisant sursauter grandement et presque se coller contre le Kazama, mais elle s'arrêta tout près de lui en voyant ces milliers d'étoiles s'envoler dans tous les sens et illuminer le ciel. À ce moment bien précis, tout avait arrêté d'exister autour d'elle, Saxa redevenait une gamine. La Tsuchijin s'était demandée si elle avait déjà vue un feu d'artifice, la réponse est non. La demoiselle avait étiré un peu son cou en levant la tête, ses yeux allaient et venaient de gauche à droite et de haut en bas en voyant toutes ces paillettes de lumières, elle en avait le souffle coupé. C'est alors que de nouveaux bruits stridents se faisaient entendre et cette fois, la demoiselle pouvait suivre la trajectoire. Elle ne portait plus attention au Kazama et elle se relevait en venant poser ses mains contre la cimes de l'arbre pour se ternir.
L'explosion avait lieu avant d'entendre le son, ce qui fascinait le plus Saxa, ce n'était pas le bruit ou toute cette lumière, mais la façon dont les étincelles traversaient le ciel, c'était d'abord super rapide avant d'entendre le bruit sourd de l'explosion, mais une fois l'écho évanouit dans l'immensité, c'était comme si le temps ralentissait. Tout était si lent, normalement, lorsque quelque chose tombait de haut, il avait tendance à prendre de la vitesse, mais pas ces étoiles de feu, c'était comme si elles n'obéissaient à aucune loi. Lorsque ces longs filaments de lumière s'évanouissaient, elles scintillaient comme des étoiles avant de s'éteindre. Les sifflements et les explosions s'enchaînaient, les feux avaient toutes les couleurs inimaginables.
La jeune femme était tellement émerveillée par le spectacle qu'elle remarquait que ses yeux étaient pleins de larmes lorsque l'une d'elle se mit à perler le long de sa joue. La musique avait reprit son cours, elle était douce, mais heureuse, les gens en bas applaudissaient devant le spectacle et hurlaient d'émerveillement. La kunoïchi baissait un peu la tête pour passer le revers de sa main sous son menton pour essuyer la larme qui s'y était cachée.
Après avoir expliqué en quoi avait consisté la première épreuve de l’examen Chûnin, Saxa fut interpellée par la dangerosité de cette dernière. Cela fut d’ailleurs sa première réponse emmitouflée derrière son étonnement.
- La vie elle-même n'est-elle pas dangereuse ?répondit le Kazama au tac-o-tac.
Cette chienne l’était foutrement. Et elle n'avait eu de cesse de le lui rappeler. Ainsi, cette première épreuve n’avait aux yeux de Tenryu était plus dangereuse que tout ce qu’il avait déjà pour vivre au cours de sa vie. Quant à savoir s’il y avait eu des blessés… Cela ne faisait absolument aucun doute.
- Seulement chez ceux qui n’étaient pas prêts… Je présume.
Il n’avait pas particulièrement fait attention aux différents rapports qui avaient pu être publiés. Ten’ était concentré sur la suite et n’avait pas vraiment le temps de s’attarder sur les perdants.
- Je sais que mon binôme a voulu en faire qu’à sa tête et qu’il s’est fait éliminer quelques minutes après…
Il haussa les épaules en fixant la jeune femme. Le concernant plus personnellement, cela s’était plutôt bien passé. Enfin… Mis à part une baignade dans un lac à piranha et une escapade au milieu de la bave de dizaines de limaces, il n’avait eu aucune perte à déclarer à l’exception faite du jogging qu’il portait ce jour-là. Saxa le fixait comme s’il était un spectacle à lui tout seul, avait-il dit quelques choses d’absurdes ? Sa vision de la vie était-elle trop étriquée ? Elle s’excusa à son tour de le fixer, elle pensait…
Elle pensait à quoi ? Habile stratégie de la gente féminine pour pousser la discussion à aller encore plus loin. Comme si une personne normale pouvait juste se dire “OK” et faire comme si elle n’avait rien entendu. En temps normal, Ten’ aurait peut-être réagi comme cela. Mais aujourd’hui il était à plusieurs mètres au-dessus du sol et n’avait rien d’autre à faire que le feu d'artifice .
- Vous pensiez à ? se risqua le garçon.
Elle frissonnait. Et ce n’était pas la première fois que le Kazama pouvait le voir. Il était vrai qu’à la cime des arbres, le vent avait tendance à rencontrer moins d’obstacle que sur la terre ferme. Et comme elle n'avait visiblement pas prévu le coup, simplement vêtue de son yukata alors que l’hiver arrivait, elle se les gelait. Avant qu’elle n’en dise plus, Ten’ dézippa son sweat à capuche jusqu’à le retirer complètement. Sans regarder la jeune femme, il lui tendit à bout de bras. Qu’elle le prenne et arrête de grelotter bon sang. Qu’est-ce qu’il foutait sérieux ?
Par ailleurs, c’était à présent lui qui se retrouvait torse nu en plein automne. Il n’était pas particulièrement frileux, raison pour laquelle il ne portait que sa veste de sweat. Dès cet instant, les secrets dissimulés de son corps étaient révélés à la clarté du ciel étoilé. Des cicatrices, ici et là. Sur son torse, ses bras, son dos. Aucune partie du corps du shinobi n’avait été épargné par les épreuves qu’il avait vécu.
Saxa commença alors à parler de ses origines. Elle venait de Tsuchi no Kuni et habitait la capitale de cette ancienne grande puissance mondiale. D’après les rumeurs et les histoires qui étaient racontées, le pays avait sombré face à la criminalité. Et tout comme à Mizu no Kuni pour le Kazama, les hautes-sphères Tsuchijins s’étaient opposées à la création d’un nouveau village shinobi. La jeune femme ne pensait pas si bien dire lorsqu’elle se demandait ce que la vie serait sans ce qui s’était produit à Arashi. Elle semblait d’ailleurs au courant d’un certain nombre de choses, elle n’était pas n’importe qui et il se pourrait peut-être qu’elle puisse elle-même être une kunoichi. Voilà qui rendrait encore plus gênante la situation et ce qu’il avait fait jusqu’à présent.
Elle était triste, cela s’entendait dans le son de sa voix, et elle essayait tant bien que mal de le dissimuler. Lorsqu’elle voulu reprendre la parole, un bruit strident se fit entendre dans la nuit Konohajine. Quelques instants plus tard, le début du spectacle apparaissait dans le ciel. Les détonations étaient violentes, la première ne manqua de faire sursauter la Tsuchijine tandis que le Kazama se voyait gratifier d’un nouveau réflexe imprévu. Cela s’était déroulé en un instant, mais ses mains étaient posées sur les épaules de Saxa comme s’il avait voulu éviter la chute à cette dernière. Reprenant conscience de son geste, il retira ses mains et détourna à nouveau le visage afin de fuir le regard doré de la jeune femme.
Enfin, le regard de cette dernière se détourna sur le spectacle qui se déroulait à présent face à eux. Des pluies de lumières entremêlé aux détonations parfois puissante, parfois stridente. L’espace de quelques minutes c’est le village tout entier qui était accroché à ce qui était en train de se produire. Tenryu n’était pas spécialiste en la matière, il n’était pas intéressé par le spectacle plus que cela. Donc il n’avait pas vraiment d’avis sur ce qui était en train de se dérouler. Il était là, car il avait accepté de rester aux côtés de Saxa. De son côté, cette dernière avait l’air de s’amuser et d’embrasser l’ensemble des émotions que le feu d’artifice lui procurait, des larmes perlaient sur ses joues, mais elle n’avait plus l’air triste. Tenryu se mura dans le silence, préférant la laisser profiter. Au moins garderait-elle un bon souvenir de son passage à Konoha.
Une dizaine de minutes plus tard, le silence revint et le spectacle disparut comme il était arrivé… En un instant. À nouveau il n’était plus que tous les deux. La moment de repenser à son village… Le vrai.
- Konoha n’est pas mon village natal. Je suis née à Mizu no Kuni… Et je comprends ta tristesse vis à vis d’Arashi. J’ai la même colère en moi… Mais peut-être que les choses n’arrivent jamais par hasard… Je ne sais pas.
Cela n'avait pas trop de sens. Frustré, ses mains se fermèrent sur la branche dans laquelle il enfonça ses doigts sous le poids de sa froce. Pourquoi il y avait-il tant de souffrance dans ce monde ?
Le shinobi n'avait pas l'air de savoir l'état des autres concurrents de la première épreuve, mais il se doutait bien qu'il devait y avoir des blessés. Il ajoutait même que son binôme qui avait voulu se la jouer solo n'a pas terminé l'épreuve. Ils étaient donc en équipe de deux, alors Tenryu avait réussi cette première partie sans l'aide de personne. Pas surmenant que ces hommes eurent préféré de fuir plutôt que de se risquer contre lui, il ne devait pas être qu'un genin lampda. Saxa était intriguée, de quoi pouvait donc être capable un genin faisant partie d'un village ninja, à quel grade correspondrait-elle ? Saxa se le demandait bien. Avant ce magnifique spectacle, le Kazama s'était séparé de sa veste pour lui tendre. Saxa sortait de ses pensées en le voyant.
La kunoïchi le fixait de ses grands yeux dorés. « Il n'a pas de froid ? » Se demandait Saxa en voyant qu'il était torse nu. Celle-ci baissait les yeux timidement ne voulant pas trop regarder, elle était mal à l'aise et ne savait plus trop où se mettre. La jeune femme prenait sa veste, ses doigts avaient caressés les siens au passage, l'Hougyoku relevait les yeux vers les siens et le remerciait presqu'en chuchotant. La demoiselle posait la veste encore chaude de l'homme sur ses épaules, elle sentait encore la lessive, mais aussi comme lui, elle sentait bonne. Saxa avait timidement baissée la tête en rougissant. Ceux-ci poursuivaient leur petit échange avant le début des feux, il avait même posé ses mains sur ses épaules comme pour l'empêcher de tomber lorsqu'elle sursautait et la kunoïchi ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point il était avenant avec elle, c'était agréable.
Au bout d'une dizaine de minutes, Saxa était restée debout, le ciel s'était assombrit pour de bon et le village recommençait lentement à s'animer, la musique, les rires, les lumières qui brillaient de partout et la foule qui se dispersait. La jeune femme avait ce petit sourire au coin des lèvres en essuyant ses jours des quelques larmes. La voix de Tenryu venait la ramener sur terre, il était encore assit sur la branche, son regard scrutant l'horizon. En l'écoutant, celle-ci réalisait que ce qu'elle lui avait dit pour Tsuchi l'avait touché... Il venait de Mizu, alors il savait très exactement ce qu'elle avait traversé. Entre ceux qui ont éprouvé la même douleur, il ne peut y avoir de haine, c'est le genre de phrase qu'Hanako lui sortait, Saxa ne l'avait jamais vraiment remarqué avant, mais avec Tenryu, c'était peut-être ça.
Celle-ci le regardait toujours et pouvait voir les muscles de ses avant-bras se contracter, il serrait fortement la branche entre ses doigts faisant même craquer l'écorce en s'y enfonçant. La même douleur... Saxa s'accroupissait pour s'asseoir cette fois un peu plus près de lui, elle baissait les yeux en posant sa main froide sur la sienne avec délicatesse, sa main était légère sur les doigts de l'homme, elle ne voulait pas s'imposer, mais simplement faire preuve de compassion.
_Les gens égoïstes prennent de mauvaises décisions et ce sont toujours les gens bons qui en subissent les conséquences. La femme soupirait doucement en relevant les yeux pour regarder Tenryu.
_Du moins, c'est ce qu'on m'a dit. J'aime penser que tout est une question de hasard, mais c'est rarement le cas. Saxa posait un peu plus sa main sur celle du shinobi, elle glissait son pouce sur ses jointures avant de la retirer et ramener ses mains sur la branche pour se tenir. Ce n'était pas difficile de s'imaginer une raison quant à la motivation du Kazama, il était shinobi parce qu'il voulait changer les choses. Du moins, c'est l'impression qu'il donnait et c'était honorable. La femme lui dédiait un petit sourire plein de tendresse, elle ne le connaissait pas, mais elle se sentait bien en sa compagnie, l'Hougyoku se sentait même mal de devoir lui cacher qu'elle était une kunoïchi. En soit, ce n'était pas une obligation, mais pourquoi gâcher cette soirée avec ce détail ?
_Dis-moi, si tu n'étais jamais venu à Konoha, quel endroit que tu aimerais qu'on te montre ? J'aimerais que tu me vendes ton village. Saxa souriait de plus belle en fermant les yeux pour ensuite se retourner et admirer l'horizon.
_C'est vrai que je suis déjà charmée par cette vue, mais je suis sûre qu'il y a plus à voir. Saxa haussait les épaules en ricanant faiblement avant de regarder Tenryu d'un air taquin.
_Et comme j'ai encore ta veste, je me dis que tu n'as pas vraiment le choix de m'accompagner. L'Hougyoku n'était pas douée avec l'humour, mais au moins elle essayait de changer l'ambiance. Elle ne voulait pas rendre cette soirée morose en parlant de leur passé. Celle-ci s'était un peu plus habituée à la vue qu'elle avait de Tenryu, le voir ainsi la gênait toujours, cependant, la Tsuchijin se permettait de le regarder un peu plus en essayant d'être subtile bien que comme l'humour, ce n'était pas son fort, normalement, Saxa faisait en sorte qu'on remarque lorsqu'elle juge quelqu'un, surtout pour provoquer... Mais là, elle ne jugeait pas et c'est ce qui rendait la tâche un peu plus compliquée.
Ses yeux l'avait déjà analysé de bas en haut lorsqu'elle était toujours debout avant les feux, mais maintenant qu'ils étaient plus près, la jeune femme pouvait bien mieux voir toutes ces cicatrices sur son bras et celle sur le bas de sa joue. Leur monde est cruel, mais c'est leur monde à eux... Celle-ci s'était même surprise à regarder un peu trop l'une des veines qui passait le long de son bras, passant sur ses muscles. Saxa détournait le regard en rougissant bêtement convaincue de s'être fait remarquer. « Qu'est-ce que t'es bête... Non mais il va te prendre pour quoi maintenant ? » Se disait-elle en fermant les yeux et soupirant, elle avait honte.
Le feu d'artifice s’était finalement éteint, laissant à nouveau place à l’obscurité de la nuit et aux ambiances sonores des festivités. Toujours perché dans leur arbres Saxa et Tenryu en avait terminé avec le feu. Mais leur discussion n’était pas terminée pour autant.
Il avait confié à cette dernière venir de Mizu no Kuni. Et comme souvent lorsqu’il pensait à sa terre natale. Il enrageait en repensant au Daimyo, et aux horreurs qu’ils avaient vues sans pouvoir faire quoi que ce soit pour les empêcher. Sa poigne s’était refermée sur l’arbre, le pauvre, lui n’avait rien à voir dans tout cela. C’est alors qu’il sentit comme une masse froide se poser sur ses mains.
C’était les doigts de Saxa qui glissaient doucement jusqu’à ce que cette dernière dépose complètement sa main sur cette du Kazama. Les mains étaient gelées. Les poches de la veste de Tenryu n’étaient pas en option, elle aurait très bien pu y réfugier ses mains sans soucis. Mais cette froideur ramena Ten’ à la raison qui détourna alors son visage.
Danger. Saxa s’était rapproché. Forcément, pour poser une main sur la main de quelqu’un d’autre, à moins d’avoir un corps élastique, cela n’était possible qu’en se rapprochant. Ses pupilles dorées se plongeaient dans le regard fuyant du konohajin tandis qu’il lâchait complètement son étreinte sur la branche. Elle était toute proche, trop proche. Suffisamment pour que l’odeur de son parfum arrive jusqu’au narine du shinobi.
Il ne pouvait la contredire sur le concept des gens faibles et bons qui se retrouvaient toujours dans la panade à cause des décisions des puissants et cons. Mais par ailleurs, il était totalement opposé à la vision de Saxa au sujet du hasard ou du moins ce qu’elle aimerait croire. Délicatement, Tenryu referma par réflexe ses doigts, prenant alors au piège ceux de la jeune femme.
- Parfois ça serait plus simple de s’en remettre au hasard, à la destinéedit-il en mimant des guillemets à l’aide de l’index et du majeur de sa main libre. Mais je n’y crois pas trop. Après tout, en quoi nos vies devraient-elles être décidées dès notre naissance ? En se basant sur quel concept ?
Il sentait la chaleur de sa main se diffuser dans cette de Saxa. Il avait appris à vivre en bord de mer, avec des vents capricieux et parfois glacés. Cette soirée à Hi no Kuni n’était rien en comparaison des nuits qu’ils avaient passées lors de son initiation à l’armée Mizujine.
- Je pense plutôt que chacun est maître de son destin. Chaque décision que l’on prend ouvre une multitude de possibilités, et en ferme d’autres. Lorsque l’on regarde avec les événements du passé, on voit bien que chaque décisions qui ont été prises ont convergé dans un sens et puis dans un autre, au gré de la volonté des décideurs.
Il s’était moult fois fait la réflexion avec Mizu no Kuni. Et si Saxa en faisait de même avec Tsuchi, elle verrait qu’elle reviendrait souvent à cette même conclusion. Enfin… Tout ceci n’était que le point de vue du Kazama, il n’aurait pas la prétention de dire qu’il avait la pensée universelle. Mais c’était bien plus évident à concevoir, que le côté mystique du destin.
Enfin… la discussion se décanta. Ils auraient peut-être l’occasion plus tard de revenir sur leurs passés respectifs. Mais pour l’instant, Saxa en avait eu assez du feu d’artifice et voulait maintenant découvrir autre chose à Konoha. Bizarrement, Ten’ se laissa tenter.
- Si je n’étais pas de Konoha, j’ignorerai ce qu’il y aurait à voir… Du coup, je ne sais pas ce que j’aimerais y voir.
Vachement philosophique comme propos. Il laissa échapper un petit ricanement. Elle avait apprécié la vue, mais laquelle au juste ? Parce que là ça fait cinq bonnes minutes qu’elle observait Tenryu de la pointe de ses cheveux jusqu’au bout de ses chaussures. Elle voulait faire preuve d’humour et dans la configuration actuelle. Ten’ était certain d’avoir l’avantage.
- Tu as ma veste… Mais je pourrais aussi te laisser sur cette branche jusqu’au petit matin, peut-être ?
Il lança un petit regard en coin amusé. Non, il ne ferait pas ça, il était trop gentleman pour ça. Il y avait bien un ou deux endroits qu’il serait intéressant de découvrir. Pour le premier, il avait déjà une idée en tête. Il se releva donc entrainant dans sa suite la jeune femme. Cette fois-ci, il l’attrapa par la hanche et la rapprocha volontairement de lui. Un petit rictus au coin des lèvres.
- Comme à l’aller, penses à t’accrocher Saxa.
Et il sauta dans le vide. Amortissant progressivement la chute à l’aide de ses jambes lorsqu’il rencontrait une branche. Elle avait voulu la jouer humoriste. Tenryu lui retournait la pareille, il avait bien remarqué qu’elle était gênée, il l’était lui aussi, mais n’en avait à prioris rien à faire. Il avait hâte de voir le visage de cette dernière lorsqu’ils arriveraient au sol.
La chute fut rapide, et tous les deux arrivèrent sur la terre ferme sans bobos. Tenryu relâcha son étreinte, laissant à Saxa le loisir de se détacher de lui.
- Bien. Tu veux toujours que je t’accompagne ?
Si tel était le cas, alors il ferait route vers le Sud/Ouest du village où les attendait une bâtisse à l’architecture surprenante. Qu’elle se rassure. Ce n’était pas l’appartement du Kazama.
Les doigts de la jeune femme avaient été retenus sous le pouce du Konohajin, à cet instant, la demoiselle avait baissé les yeux pour regarder sa main dans la sienne, elle était surprise, mais ce n'était pas un geste déplacé, bien au contraire, il donnait simplement l'impression de lui rendre cette tendresse dont elle avait fait preuve un peu plus tôt. Celle-ci l'écoutait attentivement, il avait sa propre vision des choses et c'était intéressant, il avait raison, pourquoi devaient-elles être toutes tracées d'avance ? Saxa avait pourtant bien l'habitude de suivre le chemin qu'on lui avait présenté et ce depuis toujours. « Et si j'avais le choix, qu'est-ce que je ferais pour moi, que serait mon avenir ? » L'avantage de suivre ce chemin tout tracé, c'est que Saxa avait une bonne idée de ce qui allait ce passer et ainsi s'adapter pour que tout ce passe au mieux... Dans le cas où elle choisirait de faire selon son cœur, la jeune femme serait confrontée à l'inconnue et ce sentiment d'insécurité, en aurait-elle le courage ?
Son petit ricanement sortait Saxa de ses songes. Ce petit sourire au coin des lèvres du Kazama avait un petit quelque chose d'assez charmant qui lui faisait baisser la tête un peu gênée avec le sourire aux lèvres. Le jeune homme répondait à sa tentative d'humour avec une autre blague à laquelle Saxa relevait la tête en écarquillant les yeux et ouvrant la bouche surprise.
_Tu n'oserais tout de même pas ! Ninja de Konoha. Lui répondait-elle en utilisant son titre comme d'un rappel pour sa serviabilité, mais surtout pour taquiner. Le jeune homme se levait, il avait toujours les doigts de Saxa dans sa main l'invitant à se lever à son tour. Il avait relâché sa main pour l'attraper par la hanche. Entraîné par son mouvement, la jeune femme se retrouvait coincée entre son bras qui l'enlaçait et son corps. La jeune femme ne souriait plus, elle était surtout surprise de sa prise d'initiative et en se retrouvant si près de lui, ses mains sur ses épaules comme pour marquer une certaine distance en eux, un long frisson l'avait rapidement traversé comme un choc statique au premier contacte, elle en avait même la chair de poule.
La Tsuchijin le regardait dans les yeux, leurs visages étaient proches, en fait, Saxa se sentait un peu intimidé, il était encore plus grand une fois qu'elle prenait bien le temps de l'observer. Mais pas seulement grand, l'Hougyoku se sentait si fragile entre ses bras, elle se sentait en sécurité. La demoiselle hochait la tête à son avertissement et passait ses bras derrière son cou en cachant son visage entre le creux de son coude et l'épaule de Tenryu, celle-ci s'était mise sur la pointe des pieds pour bien s'accroche, il la serrait un peu plus au moment de descendre et une fois en chute, la jeune femme avait plié les genoux pour ne pas nuire avec ses jambes. À chaque fois qu'il touchait une branche, l'atterrissage forçait leurs corps à se choquer entre eux.
Ils arrivaient enfin au pied de l'arbre et la jeune femme dépliait les genoux pour poser ses pieds par terre. Il avait commencé à desserrer son étreinte pour la laisser partir. Hésitante, Saxa avait mis une ou deux secondes avant de réagir et se reculait enfin en ramenant ses bras timidement contre elle et se saisissait de la veste de Tenryu pour la replacer sur ses épaules. Son visage était chaud bouillant, alors ses joues devaient être si rouges qu'elle n'osait pas vraiment le regarder. À peine s'était-elle décollé de lui que la jeune femme pouvait se sentir rafraîchit par le vent, ce qui lui donnait presque envie de revenir se loger dans ses bras ou avoir la main dans la sienne pour continuer de la réchauffer. Pour briser la glace, le Kazama lui demandait si elle souhaitait toujours qu'il l'accompagne. « Bien évidemment, quelle question ! » Pensait-elle aussitôt. Saxa relevait timidement les yeux vers les siens en tentant de bien relever le menton pour le regarder et ne pas paraître aussi gênée qu'elle ne l'était.
_Oui, c'est ce que je veux. Saxa passait timidement sa main derrière sa tête pour vérifier si sa coiffure allait toujours et redescendait sa main le long de l'une de ses mèches qui reposait sur son épaule. Oui, elle était curieuse de découvrir un peu plus Konoha, mais elle avait aussi surtout envie de passer un peu plus de temps avec le Konohajin. Elle en savait que très peu sur lui, mais ça suffisait à lui donner envie de continuer d'en apprendre un peu plus sur lui.
S’il n’oserait pas ? Qu’elle essaye de le pousser à bout pour voir. Non, en réalité, il n’oserait certainement pas laisser Saxa en plan, mais cela n’avait probablement rien à voir avec “son devoir” de shinobi de Konoha. Il prenait du bon temps avec cette dernière et entre deux épreuves capitales pour la suite de sa carrière de shinobi… Ce n’était pas de refus.
Certes entre temps, ce qui ne devait être qu’un accompagnement pendant le feu d’artifice s’était transformé en petit jeu dans lequel le garçon aux yeux couleur pourpres ne savait plus comment en sortir. Des contacts visuels en premier lieu, des échanges de sourire tantôt amusés, tantôt gênés, et puis des contacts physiques qui s'immisçaient ici et là au rythme du moment présent.
Saxa souhaitait poursuivre ce moment, Tenryu ne l'avouerai sans doute pas, mais il était content que cette soirée se prolonge. Ce n’était pas raisonnable, vis-à-vis de sa préparation pour la deuxième épreuve de l’examen des Chûnin mais qu’est-ce qu’il risquait dans le fond ? Ce n’était pas parce qu’il se couchait tard une fois, qu’il allait en payer les peaux cassées ensuite.
Bon, Saxa emprunta un ton un peu trop solennel, ça ressemblait à des mots qu’on prononçait à une mariage ce qui le fit sourire et l’encouragea à faire une nouvelle blague.
- Rassurez-vous… je ne vous amène pas à l'église.
Voyant que cette dernière avait déjà du mal à cacher sa gène et ses rougissements, il avait hâte de faire face à sa réaction.
Le mariage ce n’était pas vraiment son dada. Du moins, il n’y avait jamais vraiment songé, tout comme il n’avait jamais vraiment songé au femme. À son âge, ses parents étaient déjà parents mais en ce qui le concernait, cela n’avait jamais fait partie de ses plans. Sans doute que l’idée de faire venir au monde un enfant dans un pays comme Mizu no Kuni l’avait inconsciemment refroidit.
Il passa son bras autour des épaules de Saxa, la rapprochant à nouveau de lui. Le Ninja de Konoha allait jouer son rôle ! Il allait escorter la dame sous bonne garde et ferait en sorte que sa balade en cette nuit fraîche d’automne soit des plus agréables.
Marchant dans les rues de Konoha, les deux adultes eurent la chance de profiter des festivités du moment, des danses et des chants. Ten’ ne comprenait pas vraiment en quoi ce genre de dispersion avait un rapport avec l’examen de sélection des Chûnin, mais au moins, les commerçants s’en mettaient plein les poches et c’était une bonne chose pour l’économie du village.
Puis, ils arrivèrent à proximité des cours d’eau qui traversaient le village. Tenryu aimait beaucoup ce coin du village. La proximité avec l’eau, son élément était l’un des facteurs qui traduisait son adoration des lieux. Tous deux étaient en train de marcher lorsque le garçon s’arrêta, fixant l’eau d’un air absent. Cette dernière l’appelait, comme à chaque fois qu’il s’en approchait. Un lien métaphysique il n’était jamais parvenu à expliquer, une symbiose inexpliquée.
Il se figea donc plusieurs secondes, l’air absent. Puis il revint à lui, et se rappela qu’il n’était pas tout seul.
- Désolé, dit-il à l’attention de la jolie jeune femme.Nous ne sommes pas encore arrivés, mais ce coin-là du village est sans doute mon préféré.
Il se gratta l’arrière de la tête, gêné. Pour quel genre de personne devait-il passer à buger devant un cours d’eau ? Mais entre tous les lieux touristiques du village qui existaient et qui attirait la foule, ce petit coin aquatique n’en faisait pas partie, et pourtant, il pourrait s’y trouver chaque jour sans la moindre lassitude.
Ceux-ci se regardaient toujours, à peine venait-elle à se décoller timidement de lui pour lui répondre, le Konohajin en profitait pour la faire rougir une nouvelle fois. Sa petite blague l'avait quelque peu surprise, Saxa le regardait de ses grands yeux et bouche-bée. En vue des récents événements, cette farce ne manquait pas de lui rappeler ce qui l'attendrait en rentrant au Pays. Celle-ci baissait un peu les yeux pour éviter son regard, elle se mit à sourire timidement se rappelant que ce n'était qu'une blague, Saxa se mit donc à inspirer un bon coup en relevant la tête et les yeux au ciel avant de le regarder dans les yeux presque avec tendresse « Et si je n'étais pas fiancée... Et si ce soir, je n'appartenais à personne... » Se disait-elle en se demandant ce qu'elle s'autoriserait pour le reste de cette soirée.
Saxa ne pouvait s'empêcher de remarquer comment il la regardait, il avait ce regard joueur oui, mais quelque chose d'autre, il n'avait rien d'un méchant garçon, il dégageait de l'authenticité et de la bienveillance. Il donnait à Saxa l'envie d'avoir confiance en lui, en vrai, c'était la première fois qu'un inconnu lui donnait cette impression et c'était plutôt agréable. L'homme s'était rapproché d'elle pour passer son bras autour de ses épaules. Tout au long, la demoiselle le fixait silencieusement et baissait les yeux pour regarder son bras qui l'attirait contre lui, elle frissonnait. Gênée, Saxa baissait la tête laissant un petit rire timide s'échapper de son sourire. « Alors, pourquoi pas ? » Pensait-elle.
D'une main, la jeune femme venait attraper une partie du col de la veste de Tenryu qui reposait toujours sur ses épaules et avec son autre, la Tsuchijin venait doucement glisser l'un de ses doigts à l'intérieur de la main de l'homme comme pour indiquer ses intentions, ensuite le majeur, puis son annulaire. Elle l'effleurait du bout de ses ongles presque pour le faire frissonner autant qu'elle avant de passer ses doigts entre les siens pour lui prendre la main au qui était près de son épaule. Une fois fait, la demoiselle relevait les yeux vers ceux du shinobi en posant doucement la tête contre quelques secondes avant qu'ils ne commencent à marcher.
Le village était grand et plein de vie, ils s'éloignaient toutefois des foules et du bruit pour se rendre dans des rues plus silencieuses, les deux s'enfonçaient dans le village, normalement Saxa aurait de la difficulté à suivre un inconnu en pleine nuit loin des regards, mais Tenryu avait fait ses preuves et su gagner sa confiance, la jeune femme se sentait en sécurité dans ses bras. « Qu'est-ce qu'il sent bon. » Pensait-elle quand un petit coup de vent lui passait sous le nez. Devant eux, l'espace s'était dégagé, il n'y avait plus de petites rues, ni d'habitation, quelques arbres, des bancs, un pont et un cour d'eau qui traversait Konoha. Ils s'arrêtaient devant, Saxa regardait la vue puis Tenryu qui semblaient absorbé par le courant.
La jeune femme profitait de ce petit moment d'absence pour l'observer en reposant sa tête sur son épaule. Après quelques secondes, il revenait à lui pour s'excuser ce qui faisait sourire la jeune femme qui ramenait son attention sur l'eau.
_Ne t'excuses pas, je crois que je peux comprendre ce que cet endroit te fait ressentir. Moi-même, si je devais quitter mon pays, je chercherais toujours un peu de lui partout où j'irais... Soit pour me sentir plus chez moi ou me souvenir de qui je suis. Un peu émotive, son sourire s'était presque estompé, mais après une bonne inspiration elle le retrouvait avant de lever les yeux vers ceux du Konohajin.
_Un endroit qui nous permet de nous souvenir sera toujours plus beau que n'importe quelle merveille du monde, parce que c'est avec le cœur qu'on regarde et non avec les yeux. Saxa fermait les yeux en riant honteusement, elle plissait son nez avant de regarder de nouveau Tenryu.
_Désolée, je me suis un peu laissée emporter. Ajoutait la kunoïchi en regardant le courant passer devant eux. La jeune femme relâchait la main de l'homme et sortait de son étreinte pour s'approcher de l'eau en jetant un petit coup d'oeil discret à Tenryu avant de chercher à atteindre une pierre avec son pied pour enjamber l'eau en gardant son équilibre. Elle se retournait vers lui avec un sourire joueur.
_Les autres endroits peuvent encore attendre. La jeune femme lui tendait la main pour qu'il vienne la rejoindre.
Saxa avait totalement raison. Tenryu ne pouvait pas la reprendre sur sa conception de l’assimilation d’un lieu à sa terre natale. Il était vrai qu’à chaque fois que le Kazama s’approchait de l’eau, il y était inexorablement attiré. Autre qu’un désir physique, cela se rapprochait sans doute plus d’une attirance chimique entre l’élément et le shinobi.
Et comme la jeune femme l’avait très justement dit, dès qu’il se retrouvait près de l’eau, il se sentait à nouveau comme chez lui. Cela faisait près de 9 mois qu’il l’avait quitté.
Elle enchaîna ensuite sur un tirade poétique à laquelle il ne s’attendait pas. C’était profond et Ten’ ne savait pas vraiment comment réagir face à cette démonstration de talent. Pär chance, il lui accorda une porte de sortie lorsqu’elle commença à ricaner à sa propre tirade. Le shinobi s'engouffra dans la brèche afin de se sortir de cette situation.
- Vous êtes une poète célèbre de Tsuchi no Kuni ?
Il accompagna ensuite le rire de la jeune femme honteuse et rigola en sa compagnie. Difficile de dire si elle s’était vraiment laissée emporter, ou si elle avait réellement des aspirations poétiques dans la vie. Quoi qu’il en soit, ce lieu était loin de lui déplaire puisqu’elle s’écarta du jeune homme pour s’en approcher davantage.
Elle sauta délicatement au-dessus du cours d’eau et invita le Kazama à faire de même. Cependant, ce dernier n’était pas du genre à éviter l’eau. Bien que très fraîche à l’approche de l’hiver, ce dernier y déposa ses deux pieds sans la moindre difficulté et s’approcha de Saxa. Il se laissa ensuite tomber sur le d’eau, générant des éclaboussures que la jeune femme pourrait peut-être recevoir et attester de la fraicheur de cette eau. Allongé à la surface de l’eau et observant les étoiles, son esprit était ailleurs.
- Dites moi Saxa, c’est comment votre pays ? Je veux dire… Pourquoi est-ce que vous vous retrouvez ici à Konoha ?
Un brin de curiosité, que cette femme au fil des minutes qui s’étaient finalement transformées en heure lui avait provoqué. Au départ, ce n’était juste que pour un feu d’artifice, mais désormais, il espère apprendre à un peu mieux la connaître.
C'était si doux de pouvoir échanger des rires avec une personne, en fait, avant cette soirée, Saxa ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'elle avait peu rire avec quelqu'un. Tout était toujours si sérieux chez elle... Honneur et devoir... Voilà ce à que se résumait cette dernière année, l'amusement et les rires, c'était d'un autre temps, mais Tenryu, il avait ce quelque chose qui lui donnait envie de se lâcher et de laisser son rôle de ''miss parfaite'' au placard. Son insouciance avait de quoi surprendre la kunoïchi qui écarquillait les yeux lorsqu'il glissait ses deux pieds dans l'eau sans même broncher. Saxa frissonnait pour lui, l'eau devait être glacée à cette heure et en cette saison, déjà que le vent était assez frais. La jeune ramenait son bras et suivait le Konohajin du regard.
Sans avertissement, le shinobi se laissait tomber vers l'arrière, Saxa eut le réflexe de s'approcher de lui pour tenter de le retenir, mais fut aussitôt surprise par les éclaboussures froides de la rivière. La demoiselle grimaçait en se refermant un peu sur elle-même. « Mais il est fou ou quoi ? Cette eau est glacée ! » Saxa ouvrait un œil en regardant le natif de Mizu un peu craintive. Il ne semblait même pas ressentir l'eau froide qui lui caressait la peau... « Ces gens du Pays de l'eau ne craignent certainement pas l'hypothermie... » Peut-être que Saxa était tout simplement plus douillette que la normalitée des gens, après tout, ce ne serait pas surprenant en réalité. Saxa se redressait doucement et cherchait une façon de se joindre à lui sans pour autant le suivre dans l'eau.
Remarquant une roche un peu plus haute que les autres, la demoiselle s'y dirigeait pour s'asseoir faisant toujours face à Tenryu, elle l'observait curieusement, mais en admiration, il avait si bien et si serein, là à regarder le ciel et ses étoiles. C'est alors qu'il la questionnait... C'était à prévoir, forcément il allait chercher à en savoir plus sur elle puisqu'il s'était déjà bien ouvert à son tour. Alors... Comment décrire Tsuchi ? Surtout, comment lui expliquer sa présence à Konoha... Il avait déjà tâté le terrain plus tôt, visiblement, sa réponse évasive ne lui avait pas suffi. La demoiselle glissait une main dans ses cheveux d'un air pensif.
_Et bien, si je suis l'idée de ce qui me rappellerait Tsuchi si je partais. Ce serait sans doute des chaînes de montagnes... Des plaines autant verdoyantes que rocailleuses. Mais je crois que ce qui me manquerait le plus, c'est en bordure du pays du fer... Cette neige. La demoiselle regardait un peu dans le vide en souriant bêtement avant de baisser les yeux vers Tenryu.
_Je déteste avoir froid et pourtant... Je trouve ça si beau. Cette dernière inspirait brièvement en réfléchissant à ce qu'elle pouvait bien lui répondre pour sa présence à Konoha, elle ne pouvait pas lui dire qu'elle avait été amenée pour être interrogée, elle aurait l'air de quoi ? Non, il fallait quelque chose de mieux... Sans pour autant lui mentir complètement... Qu'est-ce que Saxa détestait mentir, mais c'était sans doute mieux ainsi.
_ On m'a escorté depuis Kanetsu pour ma sécurité, enfin, si l'on veut. Il y eut une attaque lors d'une vente aux enchères dans laquelle j'ai été involontairement impliquée. Presque satisfaite de sa réponse, la demoiselle haussait doucement les épaules en regardant le shinobi avec un petit sourire timide... En fait, elle était mal à l'aise de devoir modifier l'histoire. Pourtant, c'était sans doute mieux ainsi, la kunoïchi ne voulait pas qu'il se méfie d'elle ou qu'il la traite comme une ennemie alors qu'elle n'en était rien. Il voulait maintenant savoir ce qu'elle faisait dans la vie... Une autre question à laquelle Saxa galérerait à trouver une réponse.
_Ma famille est... Disons-le dans les bonnes grâces de notre Daimyo. Mon oncle et mon père sont des marchands estimés à la cour. Moi... Et bien, disons seulement que vous êtes en présence de l'une des meilleures danseuses de la cour de l'Empereur. Lui répondait la jeune femme en lui offrant un petit sourire charmeur en ouvrant les bras comme pour se présenter de façon plutôt maniérée attestant sans doute de son statut.
Dans les grandes lignes, Saxa ne lui avait donc pas menti. Son clan avait le monopole du marché de pierre précieuse dans tout le Pays et les alentours et en tirait une grande fortune. Pour ce qui est de sa carrière de danseuse, en effet, la jeune femme dansait à la cour du Daimyo lors de grands évènements et suivait des cours avant même d’apprendre à contrôler son chakra. Il s’agissait sans doute de l’une de ses passions qu’elle eut appris à utiliser d’une toute autre manière en devenant une kunoïchi. Cette dernière ramenait ses mains sur ses genoux en gardant ce petit sourire pourtant, Saxa ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. La demoiselle se penchait pour glisser une main dans l’eau et faisait un lent cercle avec ses doigts en regardant Tenryu du coin de l’oeil qu’elle osait ensuite éclabousser d’un geste presque subtil qu’elle continuait comme si de rien était. La Tsuchijin posait sa main sur sa cuisse en levant les yeux au ciel d’un air joueur avec ce petit sourire au coin de ses lèvres.
Tenryu s’était toujours demandé à quoi pouvaient bien ressembler les différentes nations du monde. Lui qui pendant un quart de siècle n’avait connu que la géographie de Mizu s’était retrouvé émerveillé face à la verdure luxuriante de Hi no Kuni. Il avait connu rapidement Yu no Kuni et son paysage propice aux sources chaudes ainsi que Nami no Kuni, qui dans le fond, ressemblait à Mizu en tout point.
Pour le reste, c’était assez vague. Même s’il avait pu lire quelques histoires dans les bouquins, avoir quelqu’un racontant quelques détails sur son pays natal était une opportunité rare. Tsuchi était donc une terre faite de grande chaîne de montagne, de plaine et de plaine rocheuse. En bordure de Testu no Kuni, on pouvait également y trouver des sommets et des terres enneigés.
La neige… Voilà un truc que le Kazama ne connaissait que très peu. Une fois ou deux peut-être avait-il neigé à Mizu no Kuni ?
- Ça à l’air sympa… je suis sur que ça me plairait la neige… Après tout… c’est de l’eau.
Même s’il ne faisait que flotter en donnant par moment de petit mouvement de nage afin de rester en suspension à la surface de l’eau. Tenryu donnait vraiment l’impression d’être dans son élément. C’était élégant, et son mouvement superflu. La tête à moitié sous l’eau et regarda Saxa avouer qu’elle n’aimait pas trop avoir froid. Cruel dilemme quand la chose que l’on aime le plus dans notre pays natal se trouve être l’une des incarnations du froid. Par ailleurs, Tenryu décida de plaisanter avec cela.
- Ça j’avais remarqué tandis qu’il se redressa et n’ayant plus que la tête dépassant de l’eau, le corps complètement immergé. Et tu en as bien profité.
Il jetait un regard suspicieux sur la jeune femme. Faisant évidemment référence au sweat qu’elle avait gardé, ainsi qu’à la façon dont elle avait eu à prolonger ses instants contre le corps du Kazama. Après le regard suspect, vint le sourire taquin.
Elle s’était décidé à parler de sa présence ici. Une escorte suite à une vente aux enchères qui avait mal tourné. Bon sang… C’était un truc de riche ça. Saxa était peut-être quelqu’un d’important ? Ou alors, elle était juste du genre à foutre le bazar partout où elle passait.
- Ok… donc si je comprends bien, que tu sois à une vente aux enchères où dans un parc, tu ne peux t’empêcher de t’attirer des ennuis ? Un petit sourire dont il avait le secret pour faire passer cette petite vanne avant de retrouver son sérieux. C'est-à-dire si l’on veut ?
Soit on escorte quelqu’un pour sa sécurité, soit on ne l’escorte pas. C’était assez étrange d’être flou sur ce sujet. Cela avait peut-être un rapport avec ses liens avec le Daimyo de Tsuchi. Une homme avec qui la famille de Saxa avait de bonnes relations. La fougue dont le garçon avait fait preuve jusqu’à présent s’estompa en un instant et le sérieux le plus glacial s’incrusta dans ses pupilles. Le sujet des Daimyo était un sujet assez délicat pour le Kazama.
- Et votre Daimyo… quel genre de Daimyo est-il ? Est-ce qu'il se soucis vraiment de son peuple ?
Jusqu’à présent, Ten’ n’en avait connu que des crevures. Et l’idée que le type soit heureux dans sa vie parce que des filles venaient danser pour lui ne donnait pas une bonne première impression. Ceci étant dit… Il ne fallait pas juger des coutumes des autres nations sans les connaître. C’est pourquoi, il restait modéré dans ses propos en attendant la suite, et les éclaircissements de la Tsuchijine.
Le petit commentaire que lui faisait Tenryu sur la neige avait fait sourire la kunoïchi, il était facile de constater qu'il s'agissait là de son élément, aucun doute qu'il y trouverait quelque chose de rassurant en quelque part et surtout, le froid n'arrivait même pas à le faire hésiter, avait-il même la chair de poule? À voir son aise là en faisant la planche en surface de l'eau, sûrement pas. Saxa l'enviait presque. Son second commentaire au sujet du froid forçait la jeune femme à baisser les yeux pour regarder la veste du Kazama qui reposait toujours sur ses épaules, une attention galante. Il la regardait d'un air amusé, il la taquinait et elle appréciait étrangement. Lorsque la jeune femme terminait de lui offrir les réponses qu'il cherchait, l'homme en profitait une nouvelle fois pour l'agacer.
_Ah ! Ne sois pas grossier. Lui répondait Saxa avec un grand sourire aux lèvres et les joues qui rougissaient. La jeune femme secouait doucement la tête de gauche à droite avant de lever lentement la tête vers le ciel en inspirant profondément. Pourtant, il n'avait peut-être pas tord... La demoiselle avait la fâcheuse habitude d'être prise entre deux feux ou dans une situation délicate qui nécessitait qu'on vienne à son secours... Ça commençait à la peser de toujours être la demoiselle en détresse... Être abordée et brusquée par des goujats ou bien prise en otage. « Tenryu a raison, je suis un vrai aimant à ennuies. »
Celle-ci secouait la tête en revenant à elle lorsque le shinobi reprenait la parole. Le jeune homme était maintenant complètement plongé, il n'y avait que sa tête qui en sortait, il la fixait sérieusement, Apparemment, parler de son Daimyo l'avait intrigué, il se demandait quel genre de dirigeant il était... D'abord, Saxa le regardait dans les yeux, mais son regard quittait celui du Kazama lorsqu'elle se mit à y réfléchir. « Que dire de Gaiteki Seigi... Ou plutôt, que suis-je autorisé de dire à son sujet... » La kunoïchi soupirait longuement en baissant les yeux vers l'eau sans regarder le Konohajin directement.
_Pour être totalement honnête... Je crois que je n'ai pas le choix de dire qu'il est un homme bon, que ce qu'il fait, c'est pour notre bien... Mais ce que j'en pense. Saxa fronçait les sourcils pensive avant de regarder Tenryu dans les yeux d'un air aussi sérieux que le sien. Son regard doré s'enfonçait presque dans les iris écarlates du shinobi.
_Lorsqu'on est dans un Pays comme Tsuchi, Nami ou même Mizu... Ce ne sont pas les bonnes personnes qui réussissent à monter au pouvoir. Pour ce que j'en sais, aucun d'entre eux ne sont des hommes honorables avec de bonnes intentions. Seigi n'est donc pas une exception. Il est cruel et crapuleux. Avant d'être Daimyo, il s'agissait d'un truand comme tous les autres. Il avait seulement de plus grandes ambitions et les bonnes relations. Je crois fermement que tant qu'il sera au pouvoir, la situation de Tsuchi ne changera pas.
Ses yeux ne quittaient pas ceux du jeune homme et à cet instant, elle voulait tout lui dire, Saxa ne voulait plus se cacher ou faire semblant, mais sa langue ne se déliait pas. « Putain, mais de quoi tu as peur ? Dis-lui la vérité, ce n'est pas compliqué non ? » La jeune femme se redressait d'un air presque soulagé malgré le dilemme avec lequel elle se battait dans sa tête.
_Woah... C'est la première fois que je m'autorise à vraiment dire ce que je pense. Saxa passait sa main dans sa chevelure en levant les yeux au ciel .
_Je dois admettre que c'est assez libérateur. Celle-ci reposait ses mains sur ses cuisses pour les frotter un peu comme pour se réchauffer avant de serrer ses genoux entre ses doigts. « Pourquoi je n'y arrive pas ?. » Se reprochait la jeune femme. Elle hésitait à se lancer, mais ne savait pas comment et surtout, l'Hougyoku redoutait sa réaction... « Peut-être plus tard ? Ou s'il me pose la question... Ou bien je ne dis tout simplement rien... » Cependant, il y avait une chose qu'elle devait admettre, c'est que c'était la première fois qu'elle disait la vérité au sujet de sa position à l'égard de son Daimyo, même Ikta n'avait pas eut droit à une telle honnêteté de sa part par peur de représailles... Comme en ce moment. Pour une femme qui dit détester les mensonges, elle cachait pourtant beaucoup de choses.
_Ten'... Je... Saxa soupirait pour tenter de relâcher la pression qu'elle s'imposait.
_Tu aimerais qu'on continue la visite ? Aussitôt la kunoïchi se relevait un peu trop rapidement. celle-ci était si près de lui dire la vérité et au dernier moment, elle s'était défilée, en fait, elle était frustrée contre elle-même et se relever avec cette impulsion sans regarder sous ses pieds l'avait empêchée de remarquer la mousse sur la roche sur laquelle la Tsuchijin s'était appuyée. L'Hougyoku glissait et lâchait un cri en essayant de se rattraper où elle le pouvait pour ne pas tomber dans l'eau. « Baka... »
Tenryu écoutait avec grande attention les mots qui allaient sortir de la bouche de la jeune femme. Ce n’était visiblement pas un sujet facile à aborder à en juger par le temps qu’elle prenait pour enfin entrer dans le vif du sujet. C’était quand même incroyable ces gens qui avaient peur de parler de leur Daimyo. Quoi ? C’était des humains eux aussi. Des humains bien nées certes... (et encore pas toujours), mais des humains quand même. Chaque matin, ils se levaient et allaient faire popo comme tout le monde, attrapaient un morceau de papier et se torchaient le cul une fois leurs affaires terminées. C’était maladif ce truc d’être incapable de sortir trois mots les concernant.
Enfin, elle se décide… Le Daimyo qu’elle décrit était un homme bon, qui faisait tout ce qui était possible pour son peuple. Mais dans ses mots elle avouait être forcé de penser de la sorte et en réalité c’était la suite de son récit. Car dans ses paroles il y avait un “mais”. Comme bien souvent d’ailleurs et comme bien souvent… Les pensées étaient bien différentes des paroles. Saxa se laissa donc aller et exposa son réel point de vue. Une point de vue plus mitigé, ainsi le Daimyo de Tsuchi était un ancien truand… Comme quoi… N'importe qui pouvait prétendre à la plus haute distinction d’un pays...
Tenryu ne manqua pas de lâcher un ricanement sceptique face à cette nouvelle. Secouant négativement la tête d’exaspération. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser… Pourquoi la famille de Saxa persistait à honorer une relation privilégiée avec ce genre d’individu ? Le flouze ? C’était peut-être ça, après tout, ils envoyaient bien une jeune femme seule dans une vente aux enchères.
Les yeux pourpres du Kazama ne quittaient pas ceux de la Tsuchijine, il attendait la suite. Il ne pouvait qu’être d’accord avec ce qu’elle venait de dire. Mizu no Kuni était en ruine à cause de son Daimyo. Il pouvait très bien concevoir qu’un homme ne soit pas à la hauteur des exigences de son pays. Mais la discussion s’arrêta sur ça… Enfin non, il apprenait au passage que c’était la première fois que Saxa avouait ses réelles pensées et que c’était libérateur. Non ? Sans déconner ?
- C’est pas un peu usant à la longue de mentir et se mentir ?
Une question balancée du tac o tac à l’égard de la jeune femme et qui trouverait sûrement un écho dont il ignorait encore la teneur. Peut-être qu’il ne la connaîtrait jamais d’ailleurs.
- Mon plus grand rêve, c’est de voir la tête de Satoyama Kyokai sur une piqueavait-il ajouté sans détour, ni crainte.
C’était pas vraiment compliqué en fait de dire les choses telles qu’elles étaient. Il ne pouvait prétendre être quelqu’un d’autre, car ce serait se mentir à lui-même. C’était peut-être insouciant, mais qui ici à Konoha viendrait le punir de vouloir voir le tocard servant de Seigneur à Mizu no Kuni décapité ? Personne ? Et puis même si c’était le cas, quel était le problème ?
Elle s’essaya à nouveau, mais stoppa à nouveau toutes paroles. Ce n'était visiblement pas le moment. Mais le Kazama n’allait pas vraiment s’arrêter là.
- C’est quoi ton but dans la vie Saxa ? C’est quoi ta vie en réalité ? Tu vas faire quoi quand tu vas retourner à Tsuchi ? Tu vas danser toute ta vie pour un truand ? Ta famille va t’imposer un mariage arrangé pour rentrer dans de petits papiers ?
Ten’ se montrait patient… mais pas trop. Il n’était pas vraiment du genre à mâcher ses mots lorsque la qualité de vie des gens entrait dans l’équation.
- Si c’est ce à quoi tu aspires… ma foi… c’est ta vie, tu en fais ce que tu veux. Mais d’après ce que tu me dis. Je ne pense pas que ce soit le genre de vie que tu veux avoir.
Il l’avait peut-être un peu trop secoué, si bien, qu’elle aurait souhaité continuer la visite. Mais c’était sans content sur son côté maladroit qui l’a fit basculer en arrière. Une fois encore, Ten’ allait se montrer bon prince et rattrapa rapidement la main de la jeune fille. Mais il n’avait pas oublié qu’elle l’avait arrosé un peu plus tôt, et ça, la jeune femme ignorait qu’elle allait le payer du prix fort. C’est pourquoi, au lieu de lui donner juste assez de force pour qu’elle reste en équilibre, il tira la jeune femme vers lui mais la laissa tomber à l’eau.
Fier de sa performance, il attendit qu’elle remonte à la surface pour lâcher un petit: - Oops amusé et accompagné d’un grand sourire.
Tenryu était très attentif à ce que lui disait Saxa et la laissait terminer avant de répondre... ''C'est pas un peu usant à la longue de mentir et se mentir ?'' À cette réflexion la jeune femme écarquillait les yeux en se figeant. « Comment est-ce qu'il ? » La jeune femme n'arrivait même plus à cligner des yeux tellement elle était bouche-bée. L'homme poursuivait aussitôt en exprimant son propre désire à l'égard de son Daimyo, un sentiment qu'elle pouvait facilement comprendre même sans entendre toute l'histoire qu'il y a derrière, juste les rumeurs suffisent à bien imaginer le personnage. La femme aurait bien aimé lui répondre, lui balancer tout, mais rien ne sortait, il l'avait pris par surprise et elle ne le digérait toujours pas. Bien que la kunoïchi restait silencieuse, le Konohajin entendait bien avoir des réponses de sa part et enchaînait avec d'autres questions plus personnelles.
La demoiselle se mit à frissonner en l'écoutant, mais ce n'était pas un frisson agréable... De la crainte ? De la honte ? Quelque chose dans ces goûts-là en tout cas. Il avait visé juste... C'était exactement ce qu'on espérait d'elle et Saxa ne peut empêcher les larmes de monter pour lui piquer les yeux sans pour autant se mettre à rouler le long de ses joues. Ses yeux étaient mouillés, mais rien de plus. Oui, en revenant à Tsuchi, elle devrait faire comme si de rien était et se marier à cet homme qu'elle méprise pour des raisons politiques et stratégiques à la fois pour son clan et pour la rébellion... Il visait juste, mais pas pour tout... Non, le mariage... Cette guerre... Ce n'est pas ce que Saxa voulait, mais elle était prête à tout sacrifier pour la cause... Pour son Pays, c'est ce qu'on appel être un ninja après tout, non ? Mais les mots de Tenryu lui faisait réaliser à quel point elle s'abandonnait pour des rêves qui ne verront peut-être jamais le jour et peut-être qu'elle finira ses jours comme Hanako... Exécutée comme une traîtresse pour une cause perdue... Mais au moins, elle avait vécu un amour heureux contrairement à Saxa qui sacrifiait même ça.
La Tsuchijin levait les yeux en se pincant la lèvre inférieure entre les dents avant de se lever en tentant de changer de sujet pour ravaler ses larmes et son malaise. Saxa perdait pieds et la main du shinobi la retenait qu'un bref instant pour lui donner une chance se stabiliser avant de l'attirer vers lui. La jeune femme glissait à nouveau, mais cette fois, la kunoïchi tombait à l'eau. « MAIS C'EST FROIIIIID » Se disait-elle en se retrouvant totalement submergée. La femme remontait rapidement à la surface en cherchant son air, surtout parce que le froid de l'eau lui donnait l'impression que sa poitrine se serrait contre ses poumons, elle se calmait rapidement de sa courte panique en jetant un regard glacial au Konohajin qui semblait que trop fière de sa blague. L'Hougyoku donnait des coups de jambes et de bras pour rester en place et finit par afficher un petit sourire en secouant la tête de gauche à droite en comprenant qu'il devait s'agir d'une vengeance... « En tout cas, adieu la belle coiffure... » Pensait Saxa en remarquant une longue mèche qui longeait son visage.
_Tu as raison... Lui répondait Saxa sur une note plus sérieuse et presque triste. Bien qu'elle aurait préféré se blottir contre lui pour avoir moins froid, elle préférait garder un peu de distance entre eux et grelotter dans son coin pour ce qu'elle comptait lui dire. Au moins de cette façon, s'il préférait partir, au moins il n'aurait pas besoin de la repousser. Et toute cette gêne... Ce malaise et cette honte avait de quoi la réchauffer pour le moment, son cœur battait si rapidement.
_Je ne veux pas de cette vie parce que ce n'est pas la mienne. Je ne t'ai pas menti sur toute la ligne. Tout est vrai... Sauf pour ce qui m'a amené à Konoha... Mon escorte n'était pas pour ma sécurité, mais celle de ton village. Ma famille... Plutôt mon clan, nous sommes vraiment des marchands... Des marchands de pierres précieuses à Tsuchi. Je m'appelle Saxa Hougyoku. Je suis à la fois héritière de mon clan, soldat du Daimyo... Et je me sers de ma position pour aider du mieux que je le peux la rébellion.
En mettant maintenant toutes ses cartes sur la table, la jeune femme pouvait enfin respirer et fermer les yeux pour retenir les larmes qui voulaient remonter. Une fois que ses yeux ne lui chauffaient plus, la kunoïchi regardait honteusement le Konohajin avant de détourner le regard.
_Mon rêve c'est de faire tomber Gaiteki Seigi pour qu'il soit juger pour ses crimes et jetté derrière les barreaux jusqu'à la fin de ses jours. Mon rêve, c'est que mon Pays soit un endroit sécuritaire pour ses habitants... Mon rêve c'est de voir renaître le village d'Iwa... Enfin... J'en aie d'autres... Mais ils n'ont pas leur place dans ce combat. J'ai due faire des choix difficiles et j'ai beaucoup perdu en cours de route, mais je me console en me disant que c'est pour la bonne cause et que des gens ont besoin qu'on se batte pour eux.
« Quitte à ne jamais connaître le bonheur... » Se disait la kunoïchi en baissant la tête.
_Tu peux peut-être trouver ça stupide... Mais c'est la première fois de ma vie que j'ai enfin l'impression de faire quelque chose de bien et d'être dans le bon camp. C'est dangereux et c'est stupide, mais, j'ai fait mon propre choix. Du moins... En quelque sorte. Saxa relevait la tête vers le ciel pour soupirer avant d'enfin oser regarder Tenryu dans les yeux.
_J'ai eu peur de te dire la vérité parce que je ne voulais pas que tu me traites différemment. Je voulais passer du temps avec toi sans avoir à me demander si tu m'accompagnais juste parce que tu te méfiais de mes intentions. Je suis désolée. L'Hougyoku se sentait honteuse, mais en même temps, le fait de tout avoir dit comme ça lui avait enlevé un lourd poids de sur ses épaules. Maintenant, il pouvait se faire une meilleure idée d'elle maintenant qu'il savait toute l'histoire. La Tsuchijin détournait le regard en nageant un peu vers la roche pas très loin d'eux cherchant à sortir de l'eau comme pour se cacher ou partir, elle ne savait plus trop quoi faire.
Le Konohajin ignorait si c’était le bain d’eau froide qui avait fait son effet, mais le comportement de la Tsuchijin se transforma brutalement. Son attitude était plus sérieuse, son regard aussi doré soit-il illuminait enfin ses réelles convictions. Elle commença par un simple “Tu as raison”. Comme si sans le vouloir Tenryu avait vu à travers son histoire. Dès cet instant, elle paraissait plus forte. Plus déterminée, pour preuve, malgré le froid qui semblait s’emparer d’elle, elle restait stoïque et ne cherchait pas à fuir la conversation où à venir chercher un brin de chaleur auprès du Kazama.
Elle expliqua alors sa réelle situation. Notamment sur sa venue à Konoha et sur le fait qu’elle avait légèrement modifié la réalité lorsqu’elle avait raconté sa vie au Kazama. Au départ, ce dernier fut assez surpris, non pas que ça le dérangeait. Chacun est libre de préserver son petit jardin secret. Il était plutôt surpris de ses propres actions. Les portés, et autres qui auraient pû être éviter puisque la jeune femme était en réalité capable d’utiliser le chakra puisqu’elle appartenait à un clan.
Un clan qu’il ne connaissait pas vraiment, mais un clan suffisamment important pour faire la les pierres précieuses et s’attirer les faveur du Daimyo. Cependant, Saxa n’était pas de ceux qui profitait de ce statut. Au contraire, elle se servait de sa position pour aider les plus défavorisés et ceux qui souhaitaient se rebeller. Il était vrai que dans son apparence du début de soirée, elle incarnait parfaitement ce rôle d’héritière blindée aux as. Mais maintenant qu’elle était trempée de la tête au pied et que sa coiffure de bourgeoise avait laissé place à un amas de cheveux rebelles, on pouvait clairement voir la flamme de la rébellion brûler en elle.
Son rêve était de faire tomber le Daimyo actuel afin que son pays puisse à nouveau rayonner. Que le village shinobi d’Iwa soit rouvert afin que les populations puissent être protéger. C’était de nobles objectifs, mais qui l’avait menée à faire une croix sur bien d'autres de ses rêves. Sur cela, Tenryu était un spécialiste et pouvait plus que la comprendre. Mieux encore, il pouvait clairement voir son propre reflet et celui de bien d’autres personnes qu’il avait pu croiser dans l’histoire de la Tsuchijine.
Pour le reste, elle essaya de se trouver des excuses, de minorer ses décisions, les caractérisant de “potentiellement stupides”. Quant au mensonge, elle plaça cela sur le dos de la peur du jugement. Tenryu resta silencieux et la regarda s’éloigner jusqu’à ce qu’elle soit hors de l’eau.
- Je ne trouve pas cela stupide… Si tu es ici, c’est que tu as été autorisé à l’être… Et je parle en connaissance de cause que l’on ne passe pas les mailles du filets si facilement dit-il en apportant un sourire rassurant à ses paroles.Pour le reste, je ne peux juger tes aspirations puisque j’éprouve les mêmes désirs. Au contraire, je ne peux que t'encourager.
Cela aurait été plutôt hypocrite de fuire un fille souhaitant déloger un Daimyo, alors qu’il voulait de son côté en déloger deux. Concentrant son chakra, il se hissa à la surface de l’eau et marcha jusqu’au rivage pour rejoindre la jeune femme. Il connaissait enfin la vérité et cela ne changerait rien.
- On fait tous des sacrifices, l’important c’est d’aussi parfois accepter de ne plus en faire. Et de trouver d'autre solution.
Car dans cas contraire, on finit souvent dévoré par la rancœur que l’on finit par s’auto infliger. Ou alors on passe de très mauvais moment comme le prouvait les nombreuses cicatrices que le Kazama possédait partout sur son corps, du haut des épaules, au bas du dos, sans oublier les bras et le buste.
- Pour la suite de la visite, cela parait compliqué, tu vas tomber malade à coup sûr si tu restes mouillée.
Au moins la douche froide avait libéré le jeune femme de ses blocages. Il fallait y voir le côté positif. Il proposa donc à Saxa de le suivre une nouvelle fois. Mais cette fois-ci leurs chemin ne le mena pas vers un lieu atypique de Konoha. Bien au contraire. Le chemin les mena dans de nouvelles ruelles qui se voulaient beaucoup plus calmes. La nuit avait finalement gagné le combat face aux Hommes qui étaient à présent tous pour la plupart dans les bras de morphée. Ils arrivèrent finalement devant un immeuble plutôt ancien.
- C’est moi qui t’es mouillé, la moindre des choses c’est de t’offrir une boisson chaude et des vêtements secs.
Il invita donc la Hogyoku à le suivre jusqu’au dernier étage où se situait son appartement. Il alluma la lumière et Ten’ proposa à la jeune femme de rentrer. Si elle acceptait, elle tomberait alors sur la cuisine ouverte sur la pièce de vie d’un appartement modeste tout récemment rénové. L’appartement possédait deux chambres. Une pour Tenryu et l’autre pour Shirayuki, sa colocataire qui avait quitté Konoha il y avait de cela un moment.
Le garçon s’aventura jusque dans sa propre chambre où il alla chercher une copie presque identique du jogging qu’il portait actuellement, un tee-shirt et un nouveau sweatshirt puisque le sien avait également fini à la flotte. Il enfila pour sa part un nouveau tee-shirt (finit le spectacle des abdominaux). Et déposa le reste dans les bras de Saxa.
- La salle de bain est juste ici dit-il en pointant une porte en bois coulissante.Tu peux prendre une douche pour te réchauffer et mettre mes habits en attendant que les tiens sèchent. Qu’est-ce que tu préfères ? Café ? Lait ? Thé ?
En sommes, il lui proposait de lui préparer à boire pendant qu’elle s’occupait d’elle. La moindre des choses pour avoir gâcher une si belle coiffure.
La jeune femme sortait de l'eau et se mit à frissonner, l'eau était froide, mais une fois à l'extérieur avec le vent, Saxa regrettait presque d'en être sortie. L'Hougyoku se redressait et tordait son yukata maintenant devenu tellement lourd, celle-ci se retournait vers Tenryu pour l'écouter. Il ne semblait pas méfiant... Il lui donnait même l'impression de comprendre. D'un côté, ils avaient un peu le même vécu donc c'était assez logique. La kunoïchi relevait la tête alors qu'il sortait de l'eau. Ses mains venaient tordre ses longs cheveux qui déboulaient le long de son dos. Plus il se rapprochait, plus elle le regardait attentivement sans bouger. Ce qu'il lui racontait au sujet des sacrifices lui faisait baisser la tête. La sortant de ses songes, le Kazama lui faisait comprendre qu'il valait sûrement mieux oublier la visite dans sa tenue complètement trempée.
_Il est vrai que je ne profiterai pas vraiment du moment dans cet état. Le jeune homme l'invitait à le suivre, ce qu'elle faisait aussitôt. Saxa se sentait rassurée, il ne lui reprochait rien et ne donnait pas l'impression de la juger. C'était sans doute une bonne chose de ne pas avoir gardé tout ça pour elle et enfin, la kunoïchi se sentait bien... Elle gardait tellement de choses pour elle pour sa sécurité et celle des autres, c'était si épuisant et pouvoir souffler un bon coup après tout ce temps ce n'était pas désagréable. En fait, ce n'était pas encore totalement clair cette sensation de confiance et de se sentir si détendue, était-ce parce qu'elle s'était enfin décidée à se vider le cœur ou était-ce Tenryu qui lui faisait cela ? La demoiselle tournait la tête pour le regarder. « Tout a l'air si simple... » Pensait-elle.
C'était l'impression qu'il lui donnait, quelque chose qu'il dégageait qui donnait à Saxa l'impression qu'il y avait toujours une solution à tout... Elle eut presque envie de rire, mais la kunoïchi se contentait de regarder devant eux en souriant. Ils empruntaient de petites rues pour bientôt s'arrêter devant un vieil immeuble. Avant d'y entrer, Tenryu lui parlait de ses intentions pour se racheter de l'avoir tiré à l'eau plus tôt. Celle-ci le regardait de ses grands yeux pas très sûre sur le coup, elle prenait de regarder la porte pour réfléchir. C'est en posant une fois de plus les yeux sur ce beau visage sans malice que la demoiselle acceptait de monter avec lui.
Saxa se mit à regarder derrière eux puis autour, un peu craintive, en fait, jamais aucun homme ne l'avait invité à entrer chez lui et si tel avait été le cas, elle aurait très probablement refusé de l'y accompagner, mais Tenryu lui inspirait confiance. Une fois au dernier étage, l'homme entrait chez lui et ouvrait la lumière. Juste derrière celui-ci, la kunoïchi passait le seuil en regardant l'intérieur de son appartement. C'était propre, modeste et confortable. La Tsuchijin n'était pas très à l'aise et se refermait en attrapant ses bras pour s'enlacer. Le jeune homme disparaissait dans une pièce et la jeune femme restait dans l'entrée pour refermer la porte.
Lorsqu'il revenait, le shinobi avait de nouveaux vêtements dans les bras et enfilait un ''tee-shirt'' sec. Saxa avait doucement tourné la tête pour détourner le regard, mais n'y arrivait pas, elle restait à le regarder s'étirer pour passer le vêtement au-dessus de sa tête. Comme ça devant elle les bras levés avec cet éclairage... La kunoïchi se mit à rougir et regardait ailleurs lorsqu'il terminait de remettre son haut avant de donner les autres vêtements à la jeune femme. Celle-ci le regardait de nouveau et le suivait timidement lorsqu'il lui montrait la salle de bain, la jeune femme ravalait sa salive et baissait les yeux vers les vêtements de Tenryu qu'elle avait entre les bras.
_Oui, c'est une bonne idée. La jeune femme avait un peu de mal à maintenir son regard dans celui de Tenryu et se mit à passer la porte de la pièce avant de se retourner vers lui.
_Un thé avec un peu de lait. La demoiselle posait sa main sur la porte coulissante.
_Merci. Lui disait Saxa avant de la fermer entre eux. ''clic'' La demoiselle s'adossait contre la porte en collant les vêtements contre elle. « Je fais quoi là ? » Se demandait-elle en regardant un peu autour d'elle. La kunoïchi se décidait à faire comme Tenryu lui avait proposé, une douche chaude lui ferait le plus grand bien, briser ce grand frisson qui la tenait la détendrait sans doute plus. La Tsuchijin se dépêchait toute fois question de ne pas éterniser sa douche et en sortait rapidement en attrapant une serviette pliée pour s'éponger puis l'enrouler autour de ses cheveux pour éviter de mouiller le sol. Elle prenait les vêtements de Tenryu qui sentaient la lessive fraîche. Saxa étirait le pantalon devant elle et écarquillai les yeux en se regardant. Celle-ci l'enfilait et tirait au maximum les ficelles d'ajustement. Elle avait remonté le pantalon au niveau de sa taille pour qu'il soit pour l'ajuster et roulait le bas pour ne pas marcher dessus.
L'Hougyoku se regardait un bref instant avant d'enfiler le ''tee-shirt'' dont elle attachait le bas sur le côté de sa taille pour le porter un peu mieux. Ainsi, elle ne ressemblait pas à une gamine qui essayait de porter les vêtements de son père. Saxa suspendait son Yukata sur le pôle du rideau de douche ainsi que le reste pour les faire sécher prenant soin de cacher ses sous-vêtements, ce serait honteux qu'il tombe dessus. La kunoïchi faisait de même avec sa serviette avant de natter sa longue chevelure. Sur son chemin pour sortir de la pièce, Saxa attrapait la veste qu'elle enfilait tout en ouvrant la porte. L'air se faisait plus fraîche en dehors de la salle de bain, heureusement qu'elle avait une veste pour l'instant, mais le thé que lui avait préparé le shinobi la réchaufferait rapidement.
_J'avais vraiment besoin de ça, je me sens beaucoup mieux. Lui disait tout de suite la Tsuchijin en venant rejoindre le jeune homme. Celle-ci baissait les yeux vers la tasse de thé posée à son intention sur la table, Saxa la prenait entre ses mains en souriant au Konohajin.
_Merci. Elle approchait la tasse de ses lèvres et soufflait doucement pour refroidir son thé.
_Alors dis-moi, tu fais cela souvent, jeter les demoiselles à l'eau pour les ramener chez toi ? Celle-ci le regardait droit dans les yeux, mais son petit sourire en coin et le ton humoristique qu'elle prenait rendait le tout moins sérieux. Saxa comptait surtout engager la conversation question de se sentir un peu plus à l'aise.
Pendant que la Hougyoku se dirigea vers la salle de bain où une douche bien chaude l’attendait. Tenryu, lui, se dirigea vers la cuisine afin de préparer un thé au lait à cette dernière. Un constat chez la gente féminine qui consistait à ne jamais faire de choix simple. Il lui avait proposé un café, un thé ou du lait, et incapable de prendre un décision, Saxa avait opté pour un mix de deux. Soit.
Le temps de mettre de l’eau à bouillir, il entendit l’eau de la douche se déclencher.Ceci lui fit penser qu’il n’avait pas profité de son passage dans sa chambre pour changer son pantalon et son boxer encore mouillés suite à son bain nocturne. Alors, tandis que l’eau commençait à chauffer, il alla dans sa chambre pour trouver un nouveau caleçon ainsi qu’un short qu’il enfila en guise de remplacement. Il se dépêcha, il ne faudrait pas que la jeune kunoichi sorte de la salle de bain, pile poil au mauvais moment. Cela pourrait être plutôt gênant.
Heureusement, il pouvait compter sur le temps moyen qu’un femme passait sous la douche pour y parvenir. Bien qu’il devait le reconnaître l’eau s’arrêta plus tôt de prévu.
Il eut tout juste le temps de remplir le mug de thé au lait et de le déposer sur la table basse que la Tsuchijin sorti de la salle de bain. Tenryu la regarda vêtue de fringues bien trop grandes pour elle et ne put s'empêcher de ricaner alors qu’elle avouait avoir grandement apprécié cette douche.
- Le style sportif décontracté te va plutôt bien...
Il pouffa de rire à sa vanne. Il était vrai qu’il y avait là un contraste assez incroyable entre la yukata traditionnel, la coiffure bourgeoise, et le bon vieux jogging confortable et quelques nattes.
- Avoue… n’est-ce pas plus confortable ?
Une évidence à laquelle il n’attendait une autre réponse qu’un oui clair et sans bavures. Il proposa alors à son invité de s’installer sur le canapé tandis qu’il s’installa à son tour face à cette dernière sur le fauteuil opposé, une bouteille d’eau à la main. La Tsuchijin se risque alors à une nouvelle joute verbale. Avait-elle déjà oublié la répartie dont était capable le Kazama ?
- Seulement à celles qui aiment s’attirer des ennuis… Donc ça n’arrive pas trop souvent, hélas. Dit-il en haussant les épaules et en souriant.
Mais derrière, ces petites vannes se cachaient de plus profondes interrogations concernant la Tsuchijin. Des questions qu’il préférait dissiper dès à présent.
- Je me pose un certain nombre de questions depuis tout à l’heure… commença-t-il.Personnellement, je me fiche que tu ais préféré me cacher ton identité et certains détails te concernant… Mais je me demandais… Est-ce que tu as fait la même chose avec quelqu’un d’autre à Konoha.
Par là, il voulait dire, avait-elle dissimuler des informations la concernant ou concernant Tsuchi no Kuni à une autre personne de Konoha ?
Tenryu se moquait d'elle. Enfin, pas vraiment d'elle, mais de son accoutrement plus que décontracté. Il riait de bon coeur et la kunoïchi l'accompagnait timidement en se cachant derrière la chaleur de son thé. Il passait même un commentaire en lien avec le confort de sa tenue. Oui, en vérité, Saxa se sentait bien plus confortable, mais plutôt comme un pyjama qu'une tenue de tous les jours. Elle pouvait comprendre qu'il en porte tous les jours, mais ce ne serait pas le cas de l'Hougyoku. Toujours souriante, la jeune femme avait la tasse sous ses lèvres et relevait les yeux vers ceux du shinoibi.
_C'est vrai que c'est beaucoup mieux au sec. Répondait-elle sur une note plus humoristique en roulant les yeux. Comme si en fait elle ne voulait pas admettre qu'elle se sentait bien dans ses vêtements, surtout par taquinerie. Le Konohajin l'invitait à se joindre à lui dans le salon, la demoiselle s'installait sur le canapé, alors qu'il prenait le fauteuil en face d'elle. Assise sur le bord de son siège, le dos droit sans s'appuyer contre son dossier, Saxa prenait sa première petite gorgée de thé bien chaud, sans pour autant se brûler la langue. La demoiselle fermait les yeux et inspirait profondément pour profiter de cette chaleur qui glissait dans sa gorge.
Le shinobi n'avait pas terminé de la taquiner et ramenait son rôle de demoiselle en détresse sur la table pour lui répondre. Saxa souriait et rouvrait les yeux pour le regarder en haussant un sourcil et penchant la tête, celle-ci l'observait des pieds à la tête avant de secouer la tête de gauche à droite se donner un air presque désespéré, mais son sourire la trahissait. « Il n'en manque vraiment pas une. » Décidément, il se jouait bien de son petit rôle de victime, mais cela ne dérangeait pas tant la demoiselle, c'était mieux ça qu'une nuit en prison. Pour la suite de la conversation, le Konohajin devenait plus sérieux. Il se posait des questions à son sujet et espérait des réponses.
Aussitôt, l'Hougyoku se redressait doucement en baissant sa tasse au-dessus de ses cuisses. Son petit sourire laissait place à un air plus attentif et curieux. Tenryu la rassurait d'abord en lui disant qu'il se foutait bien de sa cachotterie, mais qu'il voulait savoir s'il était le seul à qui elle avait cherché à cacher son identité. Saxa baissait d'abord les yeux en fronçant un peu les sourcils puis elle se pinçait la lèvre inférieure entre ses dents.
_Mh... Après mon interrogatoire, Dame Miyako m'a clairement fait comprendre qu'il m'était interdit d'utiliser mon chakra à l'intérieur du village... Et que si je le faisais et bien, je retournerais en prison. Je dois admettre qu'elle me fait assez peur. Donc, j'ai tout simplement préféré passer pour une civile en vacance. La Tsuchijin relevait son regard doré vers les iris cramoisis du shinobi.
_Alors, il y a que trois personnes au courant de mon identité. Dame Miyako, Razan, le ninja qui m'a amené de force à Konoha et maintenant... Toi. Parce que je n'arrive pas à te mentir et que je n'en aie pas envie. Sur ces derniers mots, la jeune femme forçait un petit sourire à travers son malaise. D'abord, honteuse, puis gênée, celle-ci se cachait derrière une nouvelle gorgée de son thé. En baissant de nouveau sa tasse, la jeune femme faisait claquer le bout de ses ongles contre la céramique avant de poser le ''mug'' sur le sous-verre posé sur la table du salon. Elle croisait les jambes et passait les mains sur sa cuisse comme pour se réchauffer puis s'arrêtait sur son genou pour croiser ses doigts.
_Donc, merci encore d'être intervenu tout à l'heure, tu m'as sauvé de quelques marques et d'une nuit en prison. La femme lui souriait de nouveau avant de détourner le regard et de regarder autour d'elle. Il y avait quelque chose de malaisant à s'ouvrir ainsi... La transparence, Saxa préférait de loin l'être en tout temps plutôt que de risquer ce genre de situation... Au moins Tenryu s'en fichait, c'est ce qui rendait la chose plus facile, elle devait donc arrêter de se sentir mal à ce sujet. La demoiselle regardait de nouveau Tenryu.
_J'ai moi aussi une question... Si tu me permets. La kunoïchi serrait le poing en ramenant son bras vers elle doucement et posait sa main sur le canapé en regardant le Kazama. Elle caressait le tissu avant de tapoter doucement le coussin pour l'inviter à s'asseoir près d'elle. Ainsi lorsqu'il serait plus près de Saxa, cette dernière en profiterait pour le regarder dans les yeux, elle se sentirait ainsi plus près et plus disposée à lui poser une question qu'elle jugeait plus... Personnelle et en parler d'un bout à l'autre de la pièce rendait la conversation plus froide qu'autre chose.
_Quand est-ce que tu as su qu'il fallait que tu acceptes d'arrêter de faire des sacrifices ? Son regard se baladait d'un œil à l'autre du shinobi. Elle avait peut-être l'air triste, parce que c'est comment elle se sentait. La demoiselle s'était tournée vers lui pour lui faire face. Lorsqu'elle quitterait Konoha pour rentrer au Pays, Saxa devra se plier aux exigences de son clan et se marier à un homme qu'elle n'aime pas... Et tout ça pourquoi ? Pour conserver sa couverture et son titre ? La kunoïchi n'en avait pas envie et savait qu'elle le regretterait...
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