Une pièce... Pile ou Face... Le mensonge ou la vérité... Le bien ou le chaos.
Un choix unique symbolisant la volonté de la Nature. Damoclès, l’épée de la vengeance désirait s’abattre sur le traître et le menteur. Une épée à double-tranchant. En effet le jeune Namijin est dominé par une dualité de sentiments. D’un côté, il ne souhaite qu’assouvir sa vengeance envers les criminels et surtout l’un d’entre eux : Ryuki. Une soif de justice qui provient de son enfance, qui a laissé une marque indélébile sur son âme désormais souillée. La genèse de ses capacités. Il avait rejoint Kaminari, nourrissant cette passion et une certaine soif de puissance. Il lui en faudra pour exterminer ses anciennes chimères.
Cependant, les choses n’étaient point aussi simples. Une autre part de son être conservait une neutralité parfaite. Le jeune reste conscient de la nécessité du bien et du mal. Il sait, en son for intérieur, que si l’égalité n’existe pas, l’équité demeure… Une voix d’alerte qui l’empêche de se laisser dévorer par son désir malsain. Il ne désire pas devenir un monstre comme ceux qu’il chasse.
Toutefois, la seconde raison de son engagement est peu nébuleuse. La Foi ment aux hommes : ils ne sont pas égaux en tout point, tout honneur. La « magie » ne s’épanouit que dans le cœur des êtres d’exception, ceux qui sont voués à accomplir de grands desseins, aussi salvateurs ou aussi terribles soient-ils. Il a donc rejoint ses semblables, loin des brebis égarés qui ont besoin de leur protection ou au contraire, leur servir de sacrifices pour l’obtention d’un plus grand pouvoir.
Loyauté... Aizen est loyal. Une de ses maigres qualités. Même s’il s’agit également d’un très grand défaut. Sa loyauté à évoluer au cours des années, mais il n’est point un traître. Ses alliances se sont juste perdues dans les méandres du temps et de la mort. Soucieux, il n’aspire qu’à briser cette succession pour emmener le village des nuages au sommet. Il compte bien pousser le village à revendiquer sa juste place : le Raikage et le Daimyo de la Foudre doivent se tenir sur le toit du monde et côtoyer le domaine des dieux. Cependant, même s’il demeure fidèle aux pêchés de Kumo, il est avant tout fidèle à lui-même. Point dénué de bon sens, le shinobi originaire de Nami no Kuni profite aussi des occasions pour acquérir des avantages. Après tout, personne n’est parfait, pas même l’être divin, le dieu des océans.
Compassion... Il est capable d’en éprouver. Il n’a jamais réellement apprécié la souffrance et la mort, l’ayant aperçu de ses propres yeux bien trop souvent, enfant. Chaque vie avait une utilité en ce bas-monde. Le blond en était convaincu. Il restait convaincu que certains individus devaient mourir pour que l’ordre cosmique prospère. Il savait apprécier sans distinction la force et le courage d’un humain. Il n’était pas donné à tous, ce courage de faire face à la lame du Destin et d’accepter de perdre sa vie pour défendre ses idéaux. Une belle mort est donc à considérer comme une récompense de sa part. Cependant les ennemis, sans la moindre once d'honneur, ne méritent aucunement sa clémence. Il les torture jusqu'à ce qu’il perde confiance en leurs dieux, et s'abandonne à l’enfer qui leur tend les bras. Mais n’était-ce pas pure hypocrisie de sa part de présenter cela comme son devoir. Ne jouait-il pas au ninja parce que cela lui plaisait ? Ne suivait-il pas les ordres à la lettre juste pour assouvir un plaisir malsain de destruction ? Ne prenait-il point plaisir à éliminer les cibles sans un regard pour les dommages collatéraux ? N’avait-il point ôté la vie à des innocents et des enfants de son propre pays alors qu’il avait promis de protéger l’avenir juvénile de Nami no Kuni durant sa brève participation dans la Résistance ?
Non, toutes ses questions ne traversaient point les membranes de son esprit. Il n’était pas qu’un humain, il était aussi un membre du règne animal. Tant que ses alliés vivent, ses choix ne pouvaient pas être remis en question. Une sensation intrinsèquement liée au jugement. Aizen considérait le jugement comme un outil sacré : « Personne ne touchait à la famille, sous peine de se retrouver confronter à sa bête intérieure, un jaguar tenant une épée dans ses crocs, ». Cependant, cette nouvelle famille ne concernait que les shinobi. Le peuple kaminarijin ne représente rien de plus qu’un apport économique et financier. Il est né au pays des vagues, il y a grandi et espère, bien qu'un jour, sa dépouille soit déposée en ces lieux. Il n’avait donc aucun sentiment d’allégeance envers le peuple de la Foudre. Même le seigneur féodal pouvait bien mourir qu’il resterait impassible. N’évoquons même pas la vieille chauve-souris qui gouverne son pays d’origine. Le seul maître qu’il a juré de servir tant qu’il serait un ninja de Kumo, c’est le Raikage.
Malgré son apparence de loubard, il s’avère qu’il est plutôt intelligent mais surtout très attentif. Il prend le temps d’écouter en silence les conseils de ses aînés, autant en mission qu’au sein de l’organigramme administratif de l’armée shinobi. Toutefois, il n’est pas constitué de paille, s’imposant quand il le faut, pour donner son avis sur la mise en place des stratégies. Sympathique, il peut se montrer courtois, et même flatteur. La séduction ne lui est donc point inconnue. Bien au contraire, la séduction peut s’avérer être une arme subtile lorsqu’il s’agit d’obtenir des renseignements. Il n’en a pas encore maîtrisé toutes les facettes du haut de ses 17 ans.
Pour autant, il ne déteste pas les sentiments amoureux. Il aimait, parfois, regarder la joie et le bonheur naître entre deux humains. Mais ce qui ravissait son âme plus que tout, c’était le schisme qui s’opérait lorsque la lueur de vie quittait le regard des futurs défunts. Leurs cris de terreur lorsqu’il délivrait son jugement sur ces êtres qui n’ont, malheureusement, pas été reçu à son diplôme d’amitié.
Pour résumer, Aizen se prend pour un homme de main, un ange gardien de sa propre réalité. Discret, méticuleux, apportant son aide au village et prouvant sa loyauté jour après jour. Mais il reste un chasseur, qui aime traquer et éliminer ses proies.
Une pièce... Pile et face... L’humain et l’animal… Les vagues et les Nuages.