Cela fait deux jours qu’ils sont rentés. Oui, Chikkou a décidé de leur laisser deux longues journées pour se remettre de leurs émotions, pour récupérer pleinement du voyage vers Konoha, de leurs épreuves de l’examen chunin… De tout ce dont ils pourrait avoir à se remettre. Et lui même en a eu des choses à penser… Notamment cet échange foireux avec tous les kages. Cet échange où il a eu l’impression de parler de travers, à côté. Il a cru y voir de l’hypocrisie, par moment. Mais ça n’est pas le sujet du jour, loin de là.
Il attend tranquillement à la terrasse du « Goéland effarouché », un pub à la réputation douteuse, que ces trois futurs camarades arrivent. C’est la deuxième épreuve qui l’a fait choisir. Hirohiko et ses défenses imprenables, celui qui a abandonné – peut-être par flemme le connaissant ; Mayuri et sa mobilité extraordinaire, celui qui a vaincu rapidement ; Hina et ses compétences d’analyse, celle qui a prouvé sa versatilité. Il les connaît tous les trois, et d’avant l’examen qui plus est. Ca l’amuse. Se connaissent-ils ?
Tous ont reçu le même message, simple au bonjour :
Citation :
Rendez vous au Goéland effarouché à 18h, il va falloir qu’on discute de l’équipe O. Chikkou.
Rien de plus, rien de moins. L’heure approche et Chikkou sirote son Moscow mule, un cocktail simple et amer, comme il les aime en somme. Ils arrivent, les uns après les autres, mais Chikkou, outre un signe pour leur dire de s’installer, ne dit rien. Il sourit, il hoche la tête, invite à commander, mais ne dit rien d’intéressant… Ca n’est qu’une fois que les trois sont arrivés qu’il attaque.
« Très bien. Je vous connais tous les trois, donc je n’ai pas besoin de blablater. Vous avez été choisi pour rejoindre la team O, une team particulière dont nous parlerons plus tard. »
Il regarde derrière lui : les trois ombrelles blanches sont toujours là, rassemblées par un lien en cuir.
« Nous allons commencer par quelque chose de simple, d’accord ? » Il leur sourit. « Qu’avez vous pensé de vos performances personnelles lors de l’examen ? Et oui, vous êtes obligés de boire de l’alcool tout au long de cette conversation. »
Il s’arrête là, attend que l’un d’entre eux se jette à l’eau. Le serveur arrive avec les commandes de tous. Chikkou règle avant de leur faire un clin d’oeil. Ils ne s’attendaient pas à ça, n’est-ce pas ?
En entrant dans l’établissement, le roux se précipite au bar pour commander un jus de cactus, il tend l’une de ses gourdes spécialement vidées pour l’occasion au barman et retrouve les autres à leur table un peu plus tard. Les dires et demandes de son ami champignon ne sont pas étranges, puis sachant qu’il fut spécialement choisi pour assister à la délégation de l’examen, il va de soi qu’il soit le porte-parole. D’autant plus que tous les participants n’ont eu aucune nouvelle de leurs ombres, ils attendent tous encore et encore la fatidique question. Ont-ils passé ? De son côté, c’est après s’être refait son combat contre Inoue qu’il décide de prendre la parole.
-Pour être franc, j’ai détesté mon combat. J’ai eu l’impression d’affronter une gamine et même si elle m’a fait un sale coup à la fin, ce n’est que bien plus tard que j’ai appris sur l’existence de ce clan, les Yamanaka. D’étrange et fourbe ninja, ils envoient leur esprit sur leurs ennemis et remplacent les leurs. Je n’ai pas eu la chance d’expérimenter la technique, mais cela confirme pourquoi j’ai eu l’impression qu’elle se fichait du combat, il y avait tout un monde invisible à mes yeux. Ce fut donc un mélange de chance ou ma pragmatique vision d’un duel qui me permit d’avoir cette victoire. Oh fait, quelqu’un sait si nous recevrons nos vestes bientôt ? Je crois que nous serons tous promu, même toi petit! Dit-il en mettant une main fraternelle sur la tête de son vieil ami croyant.
Parsemant son monologue, il accrocha le bras du serveur et lui fit signe de remplir au moindre signe de possibilité. On lui avait alors tendu la bouteille qu’il s’était mis à siroter.
-Vous voulez mon avis sur vos combats ? j’ai spécialement apprécié le tien Chikkou.
Dit-il finalement avec un air taquin, mais un clin d’œil vint détendre la tension, son fidèle ami le savait sans jalousie et pour l’avoir accompagné dans le désert, reconnaissait ses compétences. Quant aux deux autres, ils savaient respectivement ce que le roux allait dire, plus précisément Hiro, son ancien élève. Il comprenait son abandon, mais espérait que cela ne lui coute pas sa veste. Quant à Hina, encore et toujours beaucoup de potentiel, mais il ne connaissait pas la complexité des engrenages et évitait de mettre son grain de sel sur ses créations, elle était une savante un peu folle à ses yeux, mais brillante avant tout.
Tout en tendant la main de manière théâtrale, le balafré qui terminait sa bouteille, démontra qu’il était aussi assoiffé par les commentaires des autres que par son jus de cactus.
Jamais sans un cocktail Hina & Chikkou & Mayuri & Hirohiko
~ Les choses se bousculaient bien vite ces derniers jours. Alors, qu’Hina avait pu seulement profiter d’une demi journée avec sa petite maman. Son clan, lui, la sollicitait, content de son exploit et de sa réussite, voulait un compte rendus des évènements, question de voir si elle n’avait pas fait des gaffes qui pourrait ternir l’image de celui-ci aux yeux d’un public étranger. Bref… Un grand classique d’un clan imbu de lui-même. La jeune femme reçus un message d’une personne dont le nom lui disait quelque chose. Un rendez-vous dans un bar dont elle ne connait rien. Pourquoi cherchais-t-il à prendre contact avec elle ? La tournure de la phrase semblait rendre ce rendez-vous important.
~ Le soir même, après s’être renseignée sur le lieu où se situe le bar, l’Itsuru fit ses premiers pas sur le sol grinçant de la terrasse du bar. A sa surprise, trois silhouettes étaient déjà présentes. Trois silhouettes qu’elle connaît d’ailleurs. L’utilisateur du sable, qui à prit le rôle de leader dans leur combat contre les trois crétins. Hirohiko, ce moine dragueur qui a subi avec la demoiselle, les exactions de son homologue du clan, Kakuzo et Chikkou, avec qui elle a effectué une mission avec succès. En gros, aucuns inconnus dans le lot. Hina s’inclina par politesse et prit une chaise pour s'attabler avec eux.
~ Chikkou n’y allait pas par quatre chemins, c’est une invitation à former une équipe de Shinobi. Mais d’après lui, celle-ci serait quelque peu différente. Voilà quelque chose d'intéressant. Mais, il souhaite en parler plus tard. Avant, il voulait le ressenti de chacun face à leurs performances lors de l’examen. Mayuri prit la parole en premier et fît par de son amère expérience. Une Yamanaka, comme c’est drôle, Hina aussi, mais visiblement le combat entre elle et Chiyoko c’était dérouler avec plus de fair-play. Comme quoi, on ne peut pas toujours tomber sur des combattants respectables.
~ Tout du temps des explications, certains semblaient déjà se délecter d’un breuvage. Hina ne resterait pas en retrait, ce n’est pas une grande buveuse, mais un peu d’alcool, ça n’a jamais fait de tort. Elle avait déjà bu du Whisky par le passé et elle avait plutôt bien aimé. De ce fait, c'est donc ça qu’elle prendra. Faisait à son tour signe au serveur de la servir. Avant de prendre la parole et d'avoir du baume au cœur, elle sirota d’un trait, comme un bonhomme son petit shoot de whisky. Elle tira une grimace, car elle en avait oublié le fort goût qu’avait ce breuvage à la fois doux et puissant. Puis, reprenant un air plus sérieux, tout en faisant un geste de lui en ramener un autre, elle dit :
{Hina} - Alors là, c'est original... {Hina} - Non seulement, je suis aussi tombé sur une Yamanaka au second tour, mais lors du premier c'était un utilisateur de technique Mycélium et je crois savoir que toi aussi tu utilise cet art Chikkou !? {Hina} - Mais sinon, c’est la même merde pour moi, j’ai été naze… J’ai constaté que je manquais vraiment de polyvalence, je suis trop axé combat, ça m’a aidé pour ma bataille contre la Yamanaka, mais vraiment pas pour la première épreuve. Ceci-dit mon adversaire n’était pas trop spécialisé dans les techniques de transposition, mais plus sur du Fuinjutsu stockage… {Hina} - La nana, elle me sortait une véritable armurerie d’elle… {Hina} - Bha… J’peux au moins dire que j’ai un bon sens de l’observation et de l’anticipation, ça m’a sauvé la mise. {Hina} - Par contre, je n'ai rien vu de vos combats les gars, vous m’en envoyez désoler.
Quelques grains de poussières tombent des lames de son plafond. Il le fixe depuis deux bonnes heures, étalé de tout son long sur son futon. Rien ne semble pouvoir l’extraire de sa torpeur. Il fixe simplement son plafond, de ses iris pourpres, comme s’il attend quelque chose, comme un jouet cassé. Il attend et il pense. Voilà deux jours qu’ils sont rentrés de leur périple, deux jours qu’ils ont quitté le pays des feuilles et des ombres, que l’effervescence est retombée. Il est heureux d’être rentré, de retrouver sa bien-aimée lumière, ce sable qui s’engouffre partout, et les nomades et leurs vies rustres. Oui, il est heureux, mais en même temps il y a comme une boule dans sa poitrine. Il ne comprend pas ce qu’elle fait là, d’où elle peut bien provenir. Il attend et il pense. Qu’est ce qui lui manque ? Qu’est ce qui le perturbe ? A-t-il oublié quelque chose ? Est-ce important ? A-t-il laissé une partie de lui-même dans l’ombre des branches ? Il n’en sait rien. Il regarde son plafond, et il tente de comprendre d’où vient cette douleur dans sa cage toracique. Elle n’est pas bien violente, elle n’est pas bien inquiétante, mais elle est gênante. Il voudrait qu’elle disparaisse. Mais il sait très bien qu’elle ne disparaitra pas. Pas tant qu’il n’en aura pas trouver l’origine. On toque à sa porte. Son regard se détourne pour la première fois du plafond. Il se précipite jusqu’à la porte glissante de son entrée, l’ouvre aussi vite qu’il le peut…
« P’TAAAAIN ! Encore raté ! » râle-t-il. Pour votre gouverne, Hiro reçoit toujours ses missives sur le perron de sa porte. Il n’arrive jamais à mettre la main sur son postier. Et ça le frustre. Ça le frustre tellement, qu’il en oublie ce petit poids sur son cœur. Il soupire en décryptant le bout de papier. Un sourire s’extirpe finalement d’entre ses lèvres : il a grande hâte de parler de cette Team O !
Le soir tombé, revêtu d’un hakama, Hirohiko se rend au Goéland effarouché. Ca le fait sourire, parce qu’il a plein de souvenirs ici. Notamment lors de la première mission donnée par la Kazekage, où son équipe avait saccagé des entrepôts non loin de là. Il sent l’odeur d’iode, il entend le bruit des vagues. C’est nostalgique cette odeur, c’est nostalgique ces bruits. Il sent cette boule dans sa poitrine. Encore plus fort. Il ne comprend pas pourquoi. Il a bien quelques souvenirs, quelques brides de l’océan, mais rien de plus.
Il entre dans le bar, aperçoit Chikkou et Mayuri. Il hausse un sourcil, tandis qu’il prend place à table.
« Chikkou, Mayuri, un plaisir de vous voir tous les deux. » Il lance un regard vers le serveur.
« Un umeshu s’il vous plait ! » demande Hiro depuis la table. Hina arrive à sa suite. Tiens donc, pour une fois, il n’est pas le dernier. Peut-être avait-elle attendu qu’il arrive pour respecter la tradition qui veut que les femmes mettent toujours du temps à s’apprêter.
« Hina, quelle bonne surprise de te revoir, ça fait un bail hein ?! » Le serveur arrive avec les breuvages de tout le monde. Chikkou prend la tournée. Le sourire du moine s’élargit. La soirée commence bien.
C’est jour de fête. A quoi lèvent-ils donc leurs verres ? Il a grande hâte d’en savoir davantage. Le champignon jette un coup d’œil en arrière. Le moine suit son regard, feint de ne pas comprendre, et sirote son alcool de prune tandis que ses camarades se lancent dans leurs discours, leurs histoires, leurs péripéties. Hiro sirote et il sourit. Il sourit à l’idée qu’on garde toujours le meilleur pour la fin.
Il écoute d’abord Mayuri, qui se plaint de son duel. Il pose une main sur lui, lui fait croire qu’il va aussi avoir sa promotion. Hiro hausse les épaules, tandis qu’il continue son verre. Au fond, cette promotion, il n’en a pas grand-chose à faire, il est un envoyé du temple après tout. Après si ça peut lui permettre de prendre du galon et d’avoir une quelconque pseudo-supériorité sur des genins pour faire la sale besogne à sa place… La sableux raille auprès de Chikkou qui est déjà promu. Hiro lâche un gloussement entre deux gorgées. Il laisse la parole à la jolie demoiselle, tandis que le serveur rempli son verre. La prochaine tournée est pour Mayuri.
Hina se plaint d’elle-même, réalise qu’elle a besoin de davantage d’expérience. Ils en ont tous besoin. Vint son tour, du moins c’est ce qu’il présume, car Chikkou attends et semble se délecter de leurs histoires. Il écoute simplement et rendra certainement son verdict une fois qu’ils auraient tous fini. Hiro pose son verre sur la table. Il regarde le champignon droit dans les yeux. C’est bizarre, ses yeux se décalent.
« Un combat ? Quel combat ? » Un rire s’échappe d’entre ses lèvres tandis qu’il porte le fond de son verre à sa bouche. Il ne quitte pas le champignon du regard. Il sait qu’il a compris. Il ne parle pas de son combat contre Oz’i. Il parle du futur contre Chikkou. Oui, il le cherche, et il sait que c’est sans rancune.
Ils se connaissent tous, et cela fait sourire Chikkou… Et ils se prêtent au jeu des boissons. La shodaïme se doutait-elle de ça lorsqu’elle l’a nommé chûnin ? Il en doute, m’enfin, lui aussi en a besoin.
Il écoute chacun de ses futurs équipiers. Mayuri se montre plutôt vindicatif, voire même déçu du contexte de son combat. Il s’est retrouvé à un type d’adversaire capable d’altérer la conscience et qui, en plus de ça, n’a pas fait forte impression au sableux. Chikkou ne peut s’empêcher de rire lors de sa dernière remarque.
« Oh mais j’ai mené ma propre joute mon cher Mayu et, que tu le crois ou non, elle n’a pas été… Comment dire… Glorieuse? »
Il fait signe au serveur tandis que c’est Hina qui prend la parole. Son morale semble avoir pris un coup suite à son affrontement. Le champignon penche la tête sur le côté. Elle l’a pourtant emporté sur une ennemie très polyvalente, capable de mobiliser son kekkai genkai, mais aussi des techniques autres venues compléter son style initial.
« Tu… devrais en être fière, non ? » Il marque une pause. « Je comprends bien le désir de s’améliorer, mais savoure quand même ta victoire. C’est important, ça aussi ! »
Les nouveaux verres arrivent et Chikkou mime de trinquer avec la méchanisée avant de prendre une gorgée. Vient enfin Hirohiko… Chikkou hoche le sourcil. Quelque chose semble avoir changé chez le moine, quelque chose d’infime et de pourtant si fondamental. Chikkou rit avec lui, avant de laisser s’échapper quelques spores cramoisis autour de lui. Il scrute son ami un instant, s’avance sur sa chaise.
« Tu veux jouer avec moi, c’est bien ça ? »
Il laisse la tension grimper, puis prend une nouvelle gorgée de son fabuleux breuvage. C’est quand même meilleur que la liqueur de champignon, y’a pas à dire.
« Bien. Tout d’abord, il faut que vous soyez fiers de vos performances respectives, qu’elles eut lieu lors de la première ou de la deuxième épreuve. » Il se tourne vers l’Hizori. « Mayuri, tu as fais preuve d’une mobilité extraordinaire, bien plus développée que lors de notre première rencontre. » Son regard part vers l’Itsuru : « Et toi, Hina, comme tu l’as dit, tu as un bon sens de l’observation et de l’anticipation. Tu vois le champ de bataille, et c’est un talent que tout le monde n’a pas. » Vient le tour du moine. « Hiro, même si tu ne veux pas en parler, ton affrontement a prouvé la valeur de tes compétences tant défensives qu’offensives, même si je suis a peu près certains que ces pour les premières qu’on se souviendra de toi. »
Il marque une pause, prend une nouvelle lampée qui glisse dans sa gorge avec une facilité déconcertante. Dans le doute, il en prend une nouvelle.
« Chacun d’entre vous a su, tant lors de l’examen que lors de nos rencontres ultérieures, montrer des qualités que l’on affilierait aisément à un soutien dans une équipe normale. Mobilité et force de frappe surprise, analyse et combat à mi distance, soins et gestion de l’état de l’équipe. »
Et, en tant normal, chacun d’entre eux, même s’il brillerait dans son domaine, serait affilié au soutien d’une personne particulière au sein d’un groupe.
« Personnellement – mais vous le savez déjà – je me spécialise dans les poisons et la sensorialité, ce qui fait que nous sommes plus ou moins tous les quatre dans le même sac. »
Un sac qu’il n’aime pas.
« Du coup, j’ai décidé de créer l’équipe O – avec l’aval de la shodaïme bien évidemment. Mon objectif est de… comment dire… »
La gène lui monte au joue, s’amplifie avec l’alcool. Il se gratte les cheveux.
« Voir ce que cela donnera ? Je suis a peu près sûr que nous pourrons nous nous entraider dans le développement de nos techniques et de nos styles de combat particulier, mais aussi que nous pourrions être – dans un futur plus ou moins lointain » Des étoiles paraissent dans ses yeux, lui donnant un air mi-fou mi-illuminé. « l’une des unités d’élite de Suna. »
Il leur laisse un instant pour considérer l’offre qu’il n’a pas formulé. Il en profite pour se saisir des ombrelles derrières lui et les pose sur le côté de la table, de sorte que chacun puisse se saisir de l’une d’entre elles.
« Si vous êtes intéressés, prenez l’une de ces ombrelles et concentrez-y votre chakra, qu’on voit un peu ce que ça donne. »
Faites dans un tissu particulier, elles changeront de teinte pour révéler la couleur du chakra de leur porteur. Il regarde ses trois comparses, prend une nouvelle gorgée. Ca n’est que le début.
La discussion allait bien, malgré les mines plutôt déconfites de la table, le roux n’était pas surpris de voir que comme lui, le reste de ce qui s’annonçait être une équipe commençait à être compétitif et envisageait mieux pour leurs propres compétences. Effectivement, un Ninja n’est jamais optimal et nécessite toujours un travail constant. Quoi qu’il en soit, le champignon arrive à remonter les sourires et les bouches, quand elles ne boivent pas le liquide du diable, commencent à alimenter la conversation de manière plus joyeuse.
Il ouvre même le bal, passant à deux doigts de cracher sa dernière gorgée face à la réplique de Chikkou. Effectivement, il avait lui aussi appris de ses erreurs et amélioré sa mobilité. Cette mission, première rencontre dans le désert. Il y avait quand même gagné un pacte, mais c’était une autre histoire… Il leva son verre pour célébrer cette petite victoire.
Analysant le reste, il comprit un peu mieux la raison de sa visite à la taverne. Une équipe, approuvée par la Shodaime en personne. Réfléchissant, le roux ne put comprendre la raison de celle-ci, mais à la mention d’unité spéciale, le balafré vola quelques étoiles dans les yeux de son ami. Il était désormais très motivé.
Prenant la première ombrelle, le roux désormais un peu plus loin dans son décompte de jus de cactus, se releva et mima quelques poses rigolotes pour le bien de la troupe, après tout, il n’était pas toujours froid et directif, il savait s’amuser aussi !
-Dis-nous Chikkou, tu nous caches de belles vestes de Chunin avec ses ombrelles ?
Un autre sujet qui brulait les lèvres de tous et atténuerait bien des maux, mais le roux ne laissa pas une seconde de plus, son chakra avait déjà débuté à parcourir le manche jusqu’à ce qu’il ouvre celle-ci et éblouisse tout le monde de par son énergie qui teintait la toile d’une couleur entre le blanc et l’argenté. Comme son ancien mentor le lui avait déjà dit plus jeune, c’était une couleur qui représentait bien son état d’esprit, un calme et une volonté inébranlable. Il n’avait cependant jamais vu cette teinte auparavant.
-Ouh, mais c’est que c’est assez intéressant cette matière ! Allez, Hiro, Hina ! Sauter sur vos ombrelles !
Comme un enfant, peut-être à cause de l’Alcool, il jouait des pieds et des mains pour inciter ses amis à faire comme lui.
Jamais sans un cocktail Hina & Chikkou & Mayuri & Hirohiko
~ Hina se rassura de voir qu’elle n’a pas été la seule à être dégoûtée de sa prestation à l’examen. Ce qui la fit sourire un peu. En fait, va savoir si c’est parce que certains partages le même dégout ou alors est-ce que c'est l’alcool qui commence à faire son office ? Elle n'a pourtant pas bu beaucoup de verre, mais il faut dire qu’elle n’en boit jamais habituellement, c’est bien sa première fois d’ailleurs. Le Wisky ce n’est peut-être pas l’alcool le plus recommandable pour débuter une dégustation. C’est un alcool traître, doux au goût, brutal dans l’estomac. La jeune femme commence à être un peu pompette, vous savez cette phase ou vous avez la sensation d’être torché, mais en gardant l’esprit plus ou moins claire. Elle écouta chikkou d’une oreille à demi attentive.
{Hina} - Ouais euh… Ouf, c’est moi où il fait plus chaud que d’habitude ?
~ Lâcha l’Itsuru en essayant de ventiler de sa main mécanique, qui à chaque mouvement faisait un cliqueti métallique. Le champigneux lui continua sur sa lancée des bons conseils et certainement de remettre du baume au cœur à cette troupe de tristes sires. Quand vient le moment où celui-ci vint à exposé les talents de chacuns, la jeune femme ne pu s’empeché de rire un peu en balançant :
{Hina} - Ha ha ha… {Hina} - Ouais, fin là… Pouloulou… J’sais pas si je verrais bien un champ de bataille. Niark ! {Hina} - D’ailleurs, les verres sont vides ! Tavernier ! réservez nous leurs frangines, S’iouplait…
~ Phrase qui passe plutôt discrètement en fait, question de ne pas déranger ces chères camarades qui prenaient la parole chacuns. Chikkou avait la tchatche, logique, c’est lui qui a invité les trois autres à se joindre à lui. Il annonça une nouvelle qui a son importance pour sûr. La création de la team ombrelle. En voilà une idée qu’est l’es bonne… La demoiselle, intérieurement approuva à fond. Pour diverses raisons d’ailleurs. Le fait d’être dans une équipe, parce qu’elle en a marre d’être toujours seule dans ses aventures. Le fait que Chikkou voit les choses en grand, en voulant faire de cette équipe, une unité d’exception dans le pays. Puis enfin, cet objectif d'améliorer les compétences de chacuns, afin de combler leurs lacunes. Comment désapprouver ceci ?
~ Mayuri semblait être le premier emballé par cette idée, se levant de la table et chopant l’une des ombrelles que le leader de l’équipe proposa pour officialiser la chose. L’homme aux sables fit quelques poses ridicules pour détendre l’atmosphère et vint à injecter son chakra dont le tissu de l’ombrelle pris une jolie teinte blanche argentée.
{Hina} - hey, c’est joli ça ! {Hina} - J’en veux une aussi !
~ Elle se leva comme une brute de sa chaise, en bousculant légèrement la table devant elle et rejoignit son joyeux compagnon au niveau des ombrelles. Une fois arriver à celles-ci, l’Itsuru chopa à pleine main une des ombrelles et un concentra à son tour du chakra dedans. Peu à peu, le tissu prit une teinte orangé.
{Hina} - Alors… J’sais pas trop ce que veut dire la couleur orange. {Hina} - Mais… C’EST TROP CLASSE ! PUIS EN PLUS C’EST MA COULEUR ! {Hina} - Allez l’moine ! amène tes fesses, montre nous la couleur du tiens !
~ La demoiselle agit comme une gosse, faut dire qu'entre-temps, l’alcool lui était un peu plus monté à la tête. Fort heureusement, ça semblait la décomplexé. L’alcool joyeux en somme.
L’alcool tue lentement. On s’en fout. On n’est pas pressés. Hiro fixe son accolyte, Chikkou. Ce n’est pas chose aisée. Le visage du champignon tangue, pred des formes un peu étranges. Pas encore inhumaine mais ses yeux ne sont pas symétriques. Ça perturbe grandement Hiro, qui plisse les yeux pour tenter de les remettre droit. Le champignon lui demande s’il veut jouer avec lui. Le moine sourit, se recule dans sa chaise, reprend une gorgée. Bien sûr qu’il veut jouer. Il a toujours été là pour ça, après tout.
Le champignon change de sujet. Hiro sirote son jus de prune alcoolisé, le sourire aux lèvres. Il espère que le champignon n’oubliera pas ce duel qu’il lui a lancé, cette chance inespérée que l’un et l’autre auront de se foutre sur la gueule – en toute amitié, bien entendu -. Au fond de son siège, il écoute, il sirote, il attend, patiemment. Ils doivent être fiers. Il n’y a pas besoin de le lui dire, son égo est déjà surdimensionné. Tour à tour, il vante les qualités de chacun d’entre eux. Le moine les connait déjà, pour les avoir tous côtoyé par le passé, plus ou moins longtemps. Lorsque vint son tour, Hiro élargit son sourire, poursuit son duel de regard avec le kinoko. Il a bien hâte de lui prouver que sa défense est imparable, ou presque. Du moins il a tout fait pour la développer contre ces vils champignons vénéneux. Ils sont un peu trop « touche à tout » à son goût, alors il veut lui montrer qu’ils ne sont pas invincibles, pas contre lui. C’est des broutilles, de la curiosité mal placée, de la compétitivité inutile. Mais c’est ainsi qu’il est. Il sait que le sableux ou la robotisée sont aussi de redoutables adversaires. Mais il connait trop bien Mayuri pour l’inviter à un duel. Il n’oserait pas se battre de son plein gré contre une jolie femme. Alors ça tombe sur son Chikkou préféré. Quelle coïncidence, n’est-ce pas ?
Le moine s’intéresse à nouveau à ce qui se dit autour de la table. Le champignon parle d’équipe ? « O » comme « ombrelles ». C’est aussi simple qu’efficace. Une lettre. Difficile à oublier. On les invite à devenir une unité d’élite, à se saisir d’une des ombrelles immaculées qui se pavanent derrière Chikkou. Mayuri est le premier à se saisir d’une ombrelle. La toile blanche de cette dernière prend une teinte argentée.
« Wooooooooooh » s’extasie le moine, à voix haute. Un rien serait capable d’attirer son admiration, dans son état – de plus en plus déplorable, si vous voulez mon avis -. La belle Hina est aussi enchantée que lui à la vue de la couleur changeante. Cela fait sourire le moine, qui le voit se jeter sur une ombrelle à son tour. La sienne prend une belle couleur orange. La demoiselle est surexcitée. Ils le sont tous. Et ils attendent Hiro. Le meilleur pour la fin, comme on dit.
« Une équipe hein ? » le moine finit son breuvage d’une traite. Pose son verre sur la table. Se redresse sur sa chaise, en quitte enfin les tréfonds.
« Nous… hic… les élites de Suna… hic… hein ? » Les coudes sur la table, il regarde intensément le champignon. Enfin… est ce vraiment le champignon qu’il regarde ? Ça tourne un peu trop autour de lui. Ses iris rougeoyantes se posent derrière ses épaules, sur la dernière ombrelle immaculée qui se tient derrière lui. Il ne sait pas bien si c’est l’envie de rejoindre l’équipe ou bien juste de colorer son ombrelle qui l’attire.
« J’arrive ma jolie ! » lance-t-il en direction de la belle demoiselle, à moins qu'il ne s'adresse à l'ombrelle. Qui sait ?
Il se lève. Fait quelques pas, en titubant un peu. Se rattrape sur l’épaule du champignon, lui accorde une tape amicale.
« Hic.. sans rancune hein ? » lance-t-il au champignon, avant de se saisir de la dernière ombrelle. Il la regarde, en imbibe son chakra. Elle prend cette couleur étrange, entre le gris et le bleuté, pas si loin de la couleur de ses cheveux, pas si loin de la tenue de travail des moines du temples. Y a peut-être une raison, derrière cette couleur. Ou peut-être pas.
Il sourit, satisfait. Ouvre l’ombrelle, la pose sur son épaule, et la fait tournoyer, comme le fond les enfants. Ils ont accepté les goodies. Ils ont accepté de rejoindre l’équipe. Mais une question les taraude. Du moins elle taraude le moine.
« Hic… dans quoi tu nous embarques encore… hic… Chikkou ? »
Chikkou sourit en commandant une nouvelle tournée. Oui, encore une. Mais bon, pourquoi pas, hein ? Il toise un instant Mayuri : des trois, il semble le plus sobre.
« Tu sais très bien que ça n’est pas moi qui m’occupe de ça Mayu. C’est la Kazekage qui dirige les promotions. »
Le champignon fait un clin d’oeil au sableux. Sans rancune, n’est-ce pas ? Les doutes d’Hina le font sourire. C’est l’alcool qui parle, et aussi les doutes de sa future camarade… Mais ça n’est pas grave. Ils auront le temps.
Il les observe se saisir de leurs ombrelles et l’effet est sensiblement le même que lorsqu’il a reçu la sienne, quelques années plus tôt. Il rit tandis qu’Hiro manque de s’écrouler. Il lui lance un regard fraternel, lui fait un clin d’oeil.
« Ca va Hiro, tu ne peux pas avoir et les filles, et la tenue de l’alcool, si ? »
La nouvelle tournée arrive, Chikkou boit son verre d’un trait et accuse le coup un instant.
« Une autre s’il vous plaît ! »
Son visage ne se décrispe qu’après. Il inspire avant de répondre au moine.
« Oh rien de… » Ses yeux s’écarquillent : il n’aurait jamais dû boire son verre cul sec. « Comment dire… Notre première mission, sera de construire des bases un peu partout dans kaze. »
Il inspire un coup.
« Nos compétences respectives devraient nous permettre de créer des bases indétectables aux yeux des noms sunajins. Et par compétence, j’entends la médecine, la symbiose avec le désert, la mécanique des itsurus et… mes champignons. »
Il les observe un instant tous les trois. Là, ils sont plus ou moins tous ivre. Lui commence sérieusement à l’être en tout cas. La chaleur qui semble posséder son être tout entier en est la preuve.
« Outre ça bah… On va rouler sur Suna. Sur ce qui s’oppose à Suna, pardon. »
Il les scrute, incapable de déterminer s’ils vont lui rire au nez, ou s'ils le suivront.
Comme tout le monde, Mayuri commençait à sentir sa tête s’emplir d’une douce brume, et ce depuis un bon moment, car quand les autres parlent, il enchaine les chopes. Ses mouvements paraissaient de plus en plus imprévisibles alors que pour son équilibre, disons simplement qu’il valait mieux ne pas se lever trop vite.
Quoi qu’il en soit, un ninja en reste toujours et un ça parait, car bien que la cadence ne cesse pas pour personne, tous semblent présenter une certaine maitrise quand il s’agit de boire de l’alcool, ou peut-être que les apparences sont trompeuses... Un petit éclat de rire s’échappa de sa bouche alors que le champignon dit vouloir rouler sur Suna, merde il aurait dû invoquer Seth au début, le chat scarifié aurait aimé cette soirée.
Bref, voilà qu’une question s’attaque aux neurones restants du roux. D’un bond, il se retrouve sur pied et c’est le pauvre Hiro qui reçoit la moitié de son jus de cactus sur la tronche, avant qu’il ne tourne et ne passe à un doigt de renverser le verre de la jeune Hina, il lui porte un doigt aux lèvres et fait : Shhht, comme pour sceller leur secret.
-Hinaaa, Hic. Fais attention si tu veux pas rouiller au cactus ! Ta faillit me rentrer dedans !
Toujours avec un sourire de farceur, il lui fait un clin d’œil avant de poser une main qui le rassure sur la table de bois.
-Moi j’ai une, deux, peut-être trois, mais une bonnes questions ! Notre champignon nous explique tout, désert, château de sable blablas, OK, mais, comment sa se fait que c’est toi le chef ? Tu couches avec Hazure, avoues ! Hic, non, mais sans blague, ramène tes fesses ici le Quiproquo ! Hic, on se fait un bras de fer!
Tout en prenant une pose mettant son biceps sous les projecteurs, le roux le fléchit à répétition alors que ses sourcils vont et vient pour inciter le Kinoko à accepter son défi.
-Hiro ! Hic, prend sur toi, aller, tu donnes le départ ! Hina-conda Hic ! Tu t’occupes de nous abreuver avec tes moulinets métalliques, du jus de cactus aller !
Posant son coude sur la table avec un air de défis, le roux beugle à tous que le champikouille va prendre une sacrée déverrouillée !
Jamais sans un cocktail Hina & Chikkou & Mayuri & Hirohiko
{Hina} - Non, mais… Pfffoulala… Ha ha, j’comprend pl… Plus rien moi ha ha…
~ Là ce n'est plus être pompette, qu’elle ai. Mais bourrer de compète en fait. Elle n'arrivait plus vraiment à suivre et encore moins à réfléchir. L’alcool à prit location de son cerveau et à moins de désaouler de façon express, rien d'intelligent ne sortira de sa bouche à partir de ce moment. A l'arrivée du nouveau service de boisson, la demoiselle lâcha son ombrelle, tombant sur le sol à ses côtés. Il n’était pas raisonnable de continuer à boire dans son état, mais comment être rationnel quand c’est la boisson qui maîtrise l’esprit. Quoi qu’il en soit, elle ne semblait pas être la seule dans cette situation. Alors qu’elle allait goulument boire sa liqueur, elle fut, sans trop comprendre trop pourquoi, bousculée par Mayuri. Un peu d’alcool tomba sur sa main, mais une bonne partie resta dans le verre au soulagement de la jeune femme qui regarda hébété son compagnon de beuverie.
{Hina} - Qu’sss que que quoi l’cactusss ? {Hina} - Il… Il… Il… Rolalala… Il veut dérouiller qui, S’salopard ?
~ Sa tête tourne, sa vue se brouille et plus le temps avance plus elle a du mal à formuler des phrases cohérentes, alors pour ce qui est de la compréhension d’autrui, ça vaut même plus la peine. C’est ça de faire picoler une personne qui touche à l’alcool pour sa toute première fois. Une vraie bonne cuite de bonhomme, le réveil va être méchamment rude…
~ Elle tituba vers la table, penchant de droite à gauche. Une fois atteint celle-ci, s’affala avec fracas sur la vieille chaise de terrasse qui ne supporta pas l’assaut de l’ensemble du poids de la demoiselle, qui lâcha dans un fracas de bois. Étalant l’Itsuru au sol. Non choquée de la situation, elle se mit à rire de façon idiote à sa situation grotesque. Pas de bobos et même l’égo est resté intact.
{Hina} - La… L… La chaise est pas tr… très… très solide {Hina} - Hu hu hu…
~ Dit-elle avec un grand sourire affiché sur son visage juvénile. Peinant à se relever, attendant, inconsciemment à ce que l’un de ses partenaires l’aide à se relever de sa pitrerie qui ne fera sans doute pas rire le patron du bar. Pauvre Chikkou, qui voulait officialisé un truc sérieux et que ça finisse en cacahouette. Quoi que dans l'essentiel, la demoiselle avait compris et intégré que maintenant elle était dans une team qui promet d’accomplir de grandes choses. Mais présentement et comme déjà dit, à cet instant, hormis des blagues débiles et de la boisson, elle ne capterais plus grand chose.
« Oh ça va… hic… hein. » Hiro répond dard-dard à la pique de son camarade.
« J’ai déjà toutes les filles à mes pieds ! Comme tu dis… hic… » Il semble oublier qu’Hina est parmi eux, qu’elle n’est pas un garçon et qu’elle ne partage certainement pas leur avis. Son avis ? Peu importe. L’alcool a bon dos.
« Ptaaaaain ! .. hic ! » A chaque fois qu’il ouvre la bouche, un hoquet s’échappe. C’est plutôt désagréable. Il fronce les sourcils et chasse l’air qu’il inspire à chaque fois qu’il entrouvre les lèvres, comme s’il tentait de l’empêcher d’entrer. La scène est plutôt drôle à voir. Sauf peut-être pour lui. Ça le descend certainement encore plus dans l’estime de la jolie demoiselle. Il devait déjà pas y être bien haut…
Chikkou répond à la question d’Hiro. Il répond bien en plus. Mais Hiro il fait tourner son ombrelle avec un grand sourire. Bha quoi ? C’est beaucoup plus amusant… Hiro à la concentration d’un gamin de 2 ans ? … Oui.
L’une de ses mains finit par lâcher le manche de l’ombrelle. Il joue un peu des coudes – dans l’air – pour rejoindre la table. Il saisit son verre, le regarde avec admiration.
« Wahou il s’est rempli tout seul comme un grand ! … hic ! C’est incroyaaaaaable ! … hic ! »
Il le porte à sa bouche. Suis le mouvement déjà lancé du cul sec. Ça tangue un peu. Il pose lourdement son verre.
« BIEN DIS CA CHIIKOU !! » Oui, il a hurlé. Comme ça. D’un coup. Sans prévenir. Le hoquet ? Il va revenir ne vous inquiétez pas.
A peine a-t-il fermer la bouche qu’il se prend la moitié du verre de Mayuri en pleine tête. Head shot ! - … pardon … -
« May- » Il n’a rien le temps de dire que Mayuri lui pose un doigt sur la bouche. Lui somme de se taire. Hiro n’est pas bien heureux de la manigance. Il essaie de trouver quelque chose pour s’essuyer la gnole… Bha un Mayu tiens ! Dès que le roux à le dos tourné, il plonge son visage dans ses habits. … Des enfants vous dites ?
Mayu ne s’est peut-être pas rendu compte de son petit coup d’essuie-tout. Ou peut-être qu’il est trop occupé avec autre chose. Il veut faire un bras de fer avec le champignon. Chouette, de l’action ! Tant qu’il n’a pas à se battre Hiro il est prêt à tout.
BAM ! Sa concentration de gosse de 2 ans se tourne vers le bruit. Il se jette au sol dans un mouvement théâtral pour récupérer la belle dans ses bras. On pourrait presque l’entendre scander une citation de Roméo et Juliette.. mais non. Il se redresse, l’Itsuru dans ses bras. Ca tangue un peu plus. Il sent une odeur d’iode. L’air qui ébouriffe ses cheveux. Est-ce qu’il a l’impression de voguer ou est-ce la respiration de la demoiselle ? Allez savoir… Il se tourne vers la table, zieute les deux concurrents.
« Trois… hic… Deux… Un… HIC !!! » Putain y a ce hoquet de merde qu’est revenu, c’est pas du tout classe.
« Hina tu fais la juge, moi je vois rien ! » Ella bougé, il a sa tignasse brune dans les yeux, mais ça ne le dérange pas le moins du monde. Du haut de son perchoir – les bras d’Hiro – elle a la meilleure place – de tout le bar – pour juger lequel des deux serait vainqueur.
Chikkou regarde son ami sableux s’énerver et sourit. Qu’est-ce qu’il lui prend à celui-là ?
« Bah alors Mayuyu ? » Chikkou prend place devant le sableux et se met en position. « T’es déçu d’avoir eu besoin d’un examen international pour que – peut-être – Hazure-sama considère ta promotion ? »
Chikkou, un léger sourire en coin, toise le sableux. Oui, il lui arrive d’avoir l’alcool orgueilleux et de ne plus en avoir rien à foutre de la convenance. Il en est là. Les réactions d’Hina et Hiro amusent le champignon au plus au point, mais il ne doit pas se déconcentrer. Il a confiance en ses capacités : l’entraînement au sabre l’a musclé. Mais il sait aussi que Mayuri ne doit pas être sous-estimé, parce qu’il est un sableux ivre dans le désert, et que cela aura sûrement un effet.
Le décompte se termine et Chikkou appuie de toutes ses forces dès le début. Il contracte tout : ses bras, ses abdos, ses jambes. Il serre même les fesses ! Des gens s’attroupent autour d’eux et quelques billets sont échangés : qui du rouquin ou du brun l’emportera ? Ca cri dans tous les sens, surtout lorsque l’un des deux semble sur le point de l’emporter avant que son adversaire n’arrive à remonter la pente. Ils vous raconteront sûrement que c’était un combat épique, mais la vérité – si vous voulez mon humble avis – c’est qu’avec le peu de sang circulant encore dans leurs veines… Eh bien leur force n’est pas au rendez-vous. Ca dure longtemps – une minute ou deux tout au plus – avant qu’une voix surplombe tout ça :
« C’EST PAS BIENTOT FINI CE BORDEL ? »
Le tenancier arrive, visiblement énervé que plus personne boive. La petite foule s’écarte et, lorsque l’homme arrive à la table, Chikkou a perdu. Ou plutôt, surpris par ce hurlement, il a tout simplement arrêté de lutter. Le tenancier beugle que ça va pas, qu’ils ont intérêt à se casser de son bar et à pas revenir avant quelques jours… Mais Chikkou ne l’écoute pas. L’air interdit devant sa main écrasée contre la table, il bat des paupières. Il porte sa main libre contre son visage et soupire.
« Putain Chikkon… »
Il inspire profondément, lève les yeux vers Mayuri.
« Bon bah… Voilà. »
Il a toujours l’air aussi interdit, même s’il sait que son ami a conscience de ce qu’il s’est passé. Ou alors c’est qu’il est beaucoup trop saoul. Chikkou jette un regard perdu à Hiro, puis à Hina. Il inspire une dernière fois avant de se lever. La défaite l’a rendu à la sobriété.
« Bien joué Mayu. »
Il sort son portefeuille, paye le tenancier avec un billet trop gros et lui dit de garder la monnaie. L’homme se calme rapidement, ajoute qu’ils pourront revenir dès le lendemain. Chikkou hoche la tête en souriant.
« Bon, Mayu, tu ne seras pas le chef de l’équipe, mais pour rendre Cesaru ce qui est à Cesaru, tu dirigeras la première de nos missions. A part ça… » Il inspire, lance un regard rieur aux membres de son équipe. « Rendez-vous demain matin à sept-heure trente à la caserne. Je nous ai réservé une salle pour la matinée pour qu’on discute un peu plus sérieusement les planques. »
Il empoigne son ombrelle, recule d’un pas et tangue. Il se rattrape en utilisant son ombrelle comme canne. Peut-être est-il encore un peu saoul.
« Bon bah, à demain ! »
Il leur fait un clin d’œil, se tourne et s’éloigne en titubant. Les ombrelles sont nées.
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