Ah l’argent… Il n’y avait ça de vrai. Cette nuit-là, je la passais à compter le fruit de notre labeur. Putain ça en faisait des petites coupures. Une fois les comptes faits, j’avais pris soin de déposer le tout dans mon coffre-fort.

Je venais fermer mon bureau à clef avant d’aller dans la salle d’accueil. Cette dernière était dans un sale état. On pouvait voir bon nombre de bouteilles d’alcools traînaient. Il faut dire que j’avais pris soin de rassembler tout le monde pour leur parler enfin du Plan, avec un grand P.

C’était bien que la jeunesse s’encanaille, cela forgeait le caractère. Je prenais un des plaids présent sur un fauteuil avant d’aller en direction des toilettes. Ouvrant une des cabines, je venais déposer le plais sur les épaules de Jorel qui était à même le sol, torse nu et le teint pâle. Ce diable avait sa tête posée sur la cuvette et il semblait comater.
Un léger sourire se dressa sur mon visage tandis que j’ébouriffais brièvement les cheveux du fêtard.

-C’est ça aussi la vie, fiston.

Je venais éteindre la lumière tandis qu’il gémissait avant de le laisser en paix. Mes pas me conduisirent alors à nouveau à la salle d’attente ou je vis des pieds dépasser derrière le canapé. Sena était allongé à même le sol, dormant. Sur son visage était gribouillé « Viens me chercher, Jorel ». Le chenapan… Je venais sortir un mouchoir en soie de ma poche avant de le lécher brièvement et de nettoyer le visage de la jeune fille. Je venais alors la soulever délicatement pour la placer dans un fauteuil avant de mettre un autre plaid sur elle.

Mon regard se posa alors sur la table basse où se trouvait bon nombre de bouteilles d’alcools et tout un tas de produits illicites… Je pouvais gueuler un coup, mais ça ne serait pas intéressant, non à la place, je comptais leur faire nettoyer les chiottes en guise de punitions.

Je coulais un regard dans le dortoir avant de pénétrer dans celui-ci. Mes pas me conduisirent à un des lits ou j’avisais Motobaru, en train de dormir. Soupirant, je venais défaire les chaussures de ce dernier une à une avant de les poser par terre. Le clown gesticula brièvement sans pour autant se réveiller. Satané comique, il me devait encore un bon paquet.

Je coulais ensuite un regard à la Belette. Le ninja était dans un autre lit. J’eus brièvement envie de m’approcher, mais je repensai au rire qu’il avait. Ce petit con me faisait froid dans le dos.

Je tournais la tête et poser finalement mes yeux sur Sora. Ses pieds dépassaient de sa couverture et elle était en train de dormir avec le chien en caoutchouc fabriquait par le comique. Je me rapprochais d’elle pour venir sortir de ma poche une liasse de billets. Je retirais la pince qui maintenait la liasse avant de retirer un billet que je glissais sous l’oreiller de la gamine. Une fois mon argent dans ma veste, j’avisais la jeune fille devenue femme, déposant un baiser sur son front.

-Continues comme sa petite et des comme ça, tu en auras un jour autant que moi.

Je venais me redresser en souriant en coin. Sacrée enragée la merdeuse. Mes pas me conduisirent alors à l’extérieur. J’avais passé la journée à macérer dans ma propre transpiration. Je méritais bien une bonne douche.

Après avoir pris position sous l’eau, je repensais aux derniers événements. Tous ces gens autour de moi, ces cinglés, ces parias… J’avais réussi à en faire quelque chose, quelque chose de grandiose… Il n’était peut-être pas parfait, mais c’était ma meute, ma compagnie.

Ma mauvaise compagnie…

Tandis que je riais bêtement, je sentis mes pieds se dérobaient sous moi. Putain de savon, je n’eus même pas le temps de...

Ah bordel ma tête… Je venais me réveiller en gémissant légèrement. En me relevant, je pris soin de poser ma main sur ma tête à l’endroit ou je m’étais taper. Par chance, je n’avais rien.

Toutefois, quelque chose semblait étrange. Je me sentais comme plus léger, plus apaisé. Je coulais un regard autour de moi avant de me rendre compte que mes pieds ne touchaient plus taire.

-Oh putain, c’est quoi cette merde… ?

Mon regard alors se figea tandis que j’avisais la douche et ce qui jonchait le carrelage de cette dernière.

-Oh putain, c’est quoi cette merde !?

J’étais là, par terre et inerte. Du sang coulait de ma tête tandis que l’eau continuait de couler.
Mon premier réflexe fut d’aller tendre la main à ce double qui gisait là, mais une force m’entraîna vers le haut.
Je décidai donc de me mettre à nager à contre courant mais la force était beaucoup trop… Forte ? Ouais, ça tombe sous le sens.

-Je promets ! Je vais revenir te chercher !

Je passais alors à travers le plafond et je vis notre siège, ainsi que Ryokuiki devenir tout petit à mesure que je grimpais. Bien vite, c’est tout Kusa qui semblait rétrécir.

Puis tout devint noir…

Je retrouvais mes esprits dans une pièce agréable. J’étais affalé dans un sofa pour le moins confortable et il y avait sur la table basse devant moi toute sorte de cigares et d’alcools divers et variés. La pièce était en réalité un salon.
Une porte s’ouvrit alors et un vieil homme passa l’encadrement avant de refermer derrière lui.

Cet homme transpirait la sagesse. Il semblait calme et bienveillant. Son physique avait quelque chose de chaleureux. Il ressemblait un peu à ses guides que l’on pouvait avoir dans les romans. Les petites taches qu’il avait sur le visage reflétait le sort qui nous attendait tous.

-Bien le bonjour Ishiyato.

Oh putain cette voix. Il avait une de ces voix ! J’aurais pu l’écouter parler pendant des heures ! Tout cela était si apaisant.

-Je suis Shinigami.

Oui, c'est ça, continues de me parler… Attends, il venait de dire quoi là !?

-Oh… ? Sérieusement… ? Vous n’êtes pas censé être un gars genre… Muet ? Et… ? Désagréable ?

L’homme ria. En temps normal, si quelque m’avait tenu de tel propos, je lui aurais sans doute casser la gueule, mais à cet instant précis, je savais que ce gars-là me disait la vérité. Je pris soins de le fixer à nouveau, digérant ce qui venait de me révéler.

-Je… D’accord, mais dites-moi, je ne suis pas censé être ici.

L’homme vint s’asseoir en face de moi tout en m’accordant un sourire peiné.

-Tu es exactement là où tu dois être mon enfant, mais n’ait pas peur. La mort n’est pas une finalité, elle n’est que le prolongement d’un voyage plus vaste.

Mais… Mais ça faisait grave chier. Le dieu de la mort vit ma peine, il semblait faire preuve d’énormément d’empathie à mon égard. Il m’invita à me lever et à le suivre. Sans m’en rendre compte, j’arrivais en sa compagnie dans un jardin. Mais combien de temps avions-nous marché… ?

Je vis autour de moi tout un tas de gens qui semblaient heureux. Ils buvaient et mangeaient tout en riant. Au fond de moi j’avais envie de faire comme eux, mais de remplacés leur visage par ceux de mes banques.

Mon regard se posa alors sur un homme joufflu. Sa coupe de cheveux m’interpela. Il était rasé partout mise à part sur le sommet de son crane ou trônait des cheveux qui partait dans un sens. Cet homme avait un drôle d’accoutrement que je ne pus décrire. Il croisa alors mon regard en me souriant.
Ses mains se levèrent alors légèrement tandis que ses annulaires et ses auriculaires se baissèrent. Ses autres doigts venaient se baisser tandis qu’il collait ses deux auriculaires, formant quelque chose de ses mains.

Instinctivement, je venais faire de même, prenant sans doute cela pour un salut d’une autre civilisation.

-Ouais, tié le S toi !

L’homme ria tandis que mon guide venait m’aiguillait un peu plus sur la personne que nous venions de croiser.

-Il s’agit Benzaiten. Il vient de te bénir.

Je rougis alors. Je venais de croiser un autre dieu et je n’avais même pas prit la peine de m’incliner.

-Mais… Il m’a appelé le S, qu’est-ce que cela signifie ?

Le dieu de la mort ria à ma question avant de finalement m’offrir une tape dans l’épaule. Il me conduisit enfin dans un bâtiment modeste. À l’intérieur de ce dernier se trouvait tout un tas de couloirs avec des portes.

-Voici ton paradis. Lorsque tu t’y seras fait, tu pourras rejoindre les autres.

Je ne semblais pas trop quoi penser de tout cela. Aussi le dieu de la mort m’ouvrit la porte pour me faire rentrer dans la lumière vive qui y avait derrière.
Je me retrouvais ensuite sur une plage magnifique, avec un transat.

En m’approchant de ce dernier, je vis sur la petite table à côté un cocktail et du… Oh du caviar…

-Bon bah puisque l’on y est…

Je prenais place, l’éternité allait être longue et…

-Ishiyato-Sama ! Yaahhh !

Je relevais la tête et vis deux superbes créatures avec de sacrés… Poumons ! Je n’avais jamais vu pareilles femmes. Quant à la suite de ce récit, je ne sais s’il serait bien de le continuer… Tout ce que je peux dire c’est que du caviar, avec un transat et des nanas… Ouais, parfaitement !

Une éternité longue et dure!